On prend les mêmes et on réessaye
Saison 31 - Hiver
Avec Gabin Šprajc - LA mutuel - Suite de ce rp
Saison 31 - Hiver
Avec Gabin Šprajc - LA mutuel - Suite de ce rp
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Les enseignements dispensés par les professeurs avaient toujours le malheur d’être triés et rapidement effacés par la mémoire d’Arthur. Forcément. Il y avait des leçons plus faciles à retenir que d’autres. Cependant, ce dont le lion se souvenait constamment, c’était qu’il était impossible d’être seul à Poudlard et cela, même en plein milieu de la nuit. Il ne pouvait pas non plus compter sur la Salle sur Demande puisque le lieu était bien trop connu dorénavant. Il le savait, s’il voulait s’exiler, il devait s’échapper, faire le mur, fuir le château. Généralement, cela se résumait à une soirée, et lorsque c’était le week-end, une nuit entière. Dans les rues Londoniennes, il était certain de trouver de nombreux établissements nocturnes.
Samedi soir, le service venait de se terminer. C’est avec veste en velours rouge bordeaux par-dessus un t-shirt noir à rayures blanches, jean, casquette et baskets noires que le Français quitta les Trois Balais, tard dans la soirée. Ou tôt dans la nuit. Il aurait pu rentrer dormir au château, se faufiler sous sa couette chaude et câliner Stray, oui, mais c’est vers le réseau de cheminée le plus proche que le jeune homme se dirigeait. Le Chemin de Traverse était quasi désert, mais ce n’était pas ce Londres-là qui l’intéressait. Celui des moldus lui paraissait toujours plus intéressant. Arthur ne chercha pas bien loin et fit la queue à l’extérieur de la première boîte de nuit qu’il croisa sur son chemin. Il s’en foutait du lieu, tout ce qu’il voulait c’était s’amuser, penser à autre chose et oublier pendant quelques heures la prison que représentait Poudlard à ses yeux. Il regrettait cependant de ne pas avoir son téléphone avec lui pour proposer à ses potes de le rejoindre.
Lorsque arriva son tour de passer, il ne fut pas surpris de voir l’accès lui être refusé. Il n’avait pas l’âge d’entrer et n’avait jamais falsifié sa carte d’identité. Il aurait pu faire demi-tour, vaincu et déçu, mais l’obscurité et la magie étaient ses amis. Il lança un discret Confundo sur le videur, ce qui fut amplement suffisant pour le bouclé qui voyait le monde de la nuit s’ouvrir à lui. Passant derrière la sécurité, la porte s’ouvrit et se referma derrière lui. Il se fit instantanément submerger par l’ambiance chaude de la salle. Ses joues prirent une légère teinte rouge alors qu’il plissa le nez. De nombreuses odeurs se mélangeaient, la cigarette, la drogue, l’alcool, la transpiration ou encore le sexe. L’éclairage était sombre, mais assez présent pour apercevoir les courbes généreuses et les expressions de joie et d’euphorie des danseuses et danseurs. Ici, impossible de discuter à moins de hurler tellement la musique était assourdissante. Astucieux. Parler moins pour conclure plus vite.
Le reste de la nuit fut à la fois répétitif et exaltant pour le lion. Il disparaissait sur la piste de danse, se laissait aller au rythme de la musique, complètement noyé par la masse humaine puis, lorsque son verre était vide, il partait vers le bar pour en recommander un. Il devenait de plus en plus compliqué de voir l’heure passer et de compter les verres. Ce soir, l’alcool le rendait heureux et rien ne pourrait l’agacer. Pas même cette silhouette qu’il crut reconnaître au loin. Malgré la foule, les corps mouvants, il s’approcha pour tenter d’identifier la personne et s’arrêta lorsqu’il se rendit compte que c’était encore Gabin. Le bouclé aurait eu le temps de faire demi-tour, de s’éloigner le plus loin possible, à l’exact opposé du Serdaigle. Ce dernier ne l’aurait pas remarqué et ils auraient continué leur soirée chacun de côté. Surtout que les deux garçons n’étaient pas amis et Arthur n’avait rien à lui dire. Et pourtant, il était venu l’accoster et s’était annoncé. C’était sorti tout seul. Peut-être que l’alcool en était la cause, ou bien c’était le souvenir du bleu et bronze, seulement habillé d’un caleçon noir qui en était le fautif. Ce souvenir datait de quelques jours et ne l’avait pas encore lâché.
Les deux hommes se retrouvèrent face à face lorsque Gabin se retourna. Un sourire en coin se dessina sur le visage du lion. Ce dernier s’approcha de l’oreille du Serdaigle (parce que la musique était forte bien sûr hein) et lança avec arrogance : Je vais finir par croire que tu me suis ! Quoique, c’était peut-être plutôt l’inverse. Arthur prit une gorgée de son cocktail pour s’humidifier les lèvres, la bouche, la gorge qui s’étaient complètement asséchés. Est-ce qu’il était en train de tenter de flirter avec quelqu’un d’autre que son copain - qu’il aimait réellement ? Il ne devait pas, c’était interdit. M*rde. Il pouvait encore fuir le septième année, non ? Au moins regarder ailleurs, cacher un minimum que ses hormones étaient en ébullitions et que, comme d’habitude il ne savait pas les gérer. Ou bien, il pouvait l’insulter ou le frapper. Mais non, il était toujours là, ne lâchant pas du regard le jeune homme, avec ses pupilles dilatées et son sourire en coin. Il savait qu’il était en train de commencer à jouer à un jeu dangereux. Seulement, ce qu’il ne savait pas, c’était que, si l’Autre décidait d’entrer dans le jeu, il ne serait certainement pas le meneur et risquerait de ne pas résister très longtemps. La consommation excessive de cocktail pouvait en être responsable, mais demain, il regretterait certainement ses actions, comme quand il regrettait d’avoir ingéré tant d’alcool les lendemains, lorsque la gueule de bois le touchait.
Mais est-ce qu’il était réellement en train de faire quelque chose de grave après tout ? Il parlait simplement à un type qu’il détestait pour des raisons que lui-même ignorait. Ou bien, qu’il préférait ignorer. Est-ce qu’Aliocha lui en voudrait si le bouclé s’avouait qu’il y avait quelque chose d’agréablement excitant et attirant lorsque l’interdit prenait l’apparence de Gabin Šprajc ?
Il n’avait toujours pas fui. Tant pis. Il fallait dire quelque chose, n’importe quoi. Se rapprochant de l’oreille du Serdaigle, il demanda : T’es venu seul ? Juste une simple question, sans arrière-pensée. Manière de s’assurer que personne ne serait témoin. Témoin de ? Qu’ils se parlaient juste ! C’était déjà bien trop après tout.