AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion

Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: Grande-Bretagne
Page 1 sur 1
Epilogue
Shae L. Keats
Shae L. Keats
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Aucune année renseignée

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : - Métamorphomage
- Permis de Transplanage


Epilogue Empty
Epilogue
Shae L. Keats, le  Ven 2 Déc - 15:42

Il s'en est passé du temps. On a vieilli. On a muri. On a essayé, on a réussi, on a échoué. On a couru, on a lutté, on a nagé, on a coulé et finalement respiré. Et pourtant, contre toute attente, toutes les routes mènent ici. On me l'aurait dit.
Je n'y aurais pas cru.
Et pourtant rien a changé, les rues se sont peut-être un peu vidées, ça grouille moins, ça ne se bouscule plus. Tout est calme, dans l'attente, le temps s'étire et s'étiole et rien ne semble l'arrêter. C'est étrange comme accueil: l'ignorance.

Et pourtant
Je suis là.

Rien ne m'a forcée à revenir. Nulle prophétie, nulle ficelle invisible me tirant jusqu'ici. J'ai vieilli, tant vieilli, mais j'ai vu mille pays, mille visages, vécu mille histoires, mais il y a un jour ou deux de cela, l'aventure avait un arrière gout de fin.
Alors j'ai pris l'avion, revenant banale et non magistrale des affres de l'anonymat.
J'ai pleuré beaucoup, hésité un peu.
Mais j'ai fini par réussir.

On ne se mentira pas, je suis pas revenu pour les autres. Je suis revenue pour vous et rien d'autre au monde n'aurait pu m'y résigner. Je suis revenue pour l'épilogue, pour la chute du rideau et des années de ma vie sur son passage. Je suis revenu finir, comprendre et ajourer. Les autres m'ont quittés.

Alors c'est le même plic-ploc qu'autrefois qui accompagne mes pas. Toujours l'odeur de pluie et de terre mouillée qui sillonnent mes pas. Ca s'appelle Pétrichor, encore un truc que j'ai appris. Mais de la démarche et de la tempête abrasive qui m'entourait alors il ne subsiste rien. L'envie de destruction est une page cornée mais tournée que nul ne me forcera à rouvrir. Maitriser la flamme c'est s'assurer qu'elle dure.

J'ai choisi ce décor comme première destination, je ne pense pas avoir besoin de t'expliquer pourquoi. J'ai toujours pas appris à faire simple, j'ai toujours pas appris à être concise. Mon patronus te trouvera. Je suis sûre que tu n'as pas baissé les bras. Nul mot pour toi mais un signe, un appel.

La plage. La dernière scène et la sortie des sorcières-lunes qui cessent de fuir le soleil. Tu las reconnais j'en suis sûre. Tout s'est joué ici, je ne me voyais pas te retrouver ailleurs. C'est le plus bas et le plus haut, de chaque côté de la fresque. J'y ai contemplé le vide et j'y admire l'océan. J'y ai plongé et je flotte.

Et droite, debout, majestueuse parmi les flots je t'attends. Le souffle léger. Les pieds ancré, face au large. Les vagues me chatouillent les cuisses, n'apaise plus ce qu'il ne doit plus l'être, le sel ne creuse pas les plaies cicatrisées.  L'acide s'est évaporé, le calme succède à l'ondée.
Me reconnais-tu?
Malicia
resté coincé au fond de la gorge depuis bien trop longtemps
Malicia Evans
Malicia Evans
Personnel de Poudlard
Personnel de Poudlard
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Médicomagie

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Manumagie (Niveau 1)


Epilogue Empty
Re: Epilogue
Malicia Evans, le  Mar 13 Déc - 21:26

Le temps est cruel. Toutes ces années passées où je me suis persuadée que j'avançais, sans l'aide de qui que ce soit. J'te jure, j'y ai cru. Ces minutes écoulées où je me suis protégée, enfoncée dans mes propres mensonges, à me répéter encore et encore, que j'allais bien, que je gérais le quotidien et qu'de toi, j'n'avais nul besoin. C'était devenu évident, comme si le passé avait été oublié. Pourtant, c'était là. Tapis dans l'ombre, ça attendait le bon moment pour revenir envahir.


L'envie.
Le besoin.
La fuite. 


pu*ain, j'en suis encore là. Toujours au même point, alors que toi, toi t'es loin. Et même si tu rodes dans l'coin, en ce moment, t'es bien plus loin que moi. En fait, c'est comme si j'étais bloquée. J'suis peut-être vouée à ne jamais avancer. Peut-être que je m'en sortirais jamais de ce merdier. Et faudrait peut-être que je m'y fasse. Mais tu sais quoi, j'suis jalouse. Ouais, jalouse de voir tout ce que vous accomplissez et que je ne ferais probablement jamais. Vous vivez votre vie pendant que moi, j'reste bloquée dans cette boucle infernale. On m'a pris mon libre arbitre. On m'a bousillée. Et on m'a laissée là, gisant sur le bas-côté. 


Tu sais quoi, l'annonce de ton retour a illuminé ma soirée. Les souvenirs des moments passés ensemble, à discuter, s'confier, pleurer s'sont rejoués dans mon esprit et c'est là que j'ai compris. Le passé, j'arrive pas à m'en décrocher et si tu reviens, que j'te rejoins, ça veut dire qu'on signe la fin. C'est terminé. Et j'suis pas prête à dire adieu à tout ça. Logiquement, j'aurais dû t'ignorer, faire comme si tu n'étais jamais revenue et qu'l'épilogue n'était pas arrivé.


Pourtant, je suis là.
Derrière toi.
Les pieds enfoncés dans le sable mouillé.

La gorge nouée. 


J'n'ai qu'la force de t'adresser un léger sourire au son de ta voix. Mes yeux fixent l'horizon, je cherche mes mots mais je ne trouve rien à r'dire autre que, c'est la fin, parce que oui, l'histoire se termine là. On en a fait du chemin, ensemble et séparément. Mais on s'retrouvait, à chaque fois, c'était récurrent. Et j'crois que ça me permettait de tenir. C'était le rendez-vous où je pouvais m'exprimer, relâcher, ressentir, où j'étais sûre de trouver quelqu'un qui m'écouterait vraiment, sans faire semblant. 


Il y a des lieux devenus emblématiques, ceux que je n'oublierais jamais. Je me suis toujours sentie étrangère aux émotions tout comme aux sentiments mais c'est ici, ici qu'j'ai compris l'importance que tu avais pour moi, que j't'ai vraiment accordé ma confiance. Et c'est ici, ici que je pourrais enfin te dire au revoir. Et peut-être enfin, réussir, à avancer. Véritablement avancer.
Shae L. Keats
Shae L. Keats
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Aucune année renseignée

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : - Métamorphomage
- Permis de Transplanage


Epilogue Empty
Re: Epilogue
Shae L. Keats, le  Mer 14 Déc - 18:32

Il m'aurait tuée
de ne jamais écrire shae
sur ça

C'est moi. Je dirais bien toute entière pour la première fois. C'est moi qui me tient le dos au rivage, les yeux perdus au large. Le soupir suspendu. La peur de dire que je n'étais pas sûre.
Que tu répondes.
Que tu sois là.
Mais le rideau ne peut tomber sans toi.

C'était l'évidence même n'est-ce pas ? Toi, moi, la haine de l'autre muée en haine de soi. C'est la leçon que je veux retenir de tout ça. J'ai une boule difficile à dénouée qui murit dans la gorge, un trop plein d'émotions réveillées depuis pas si longtemps.
Je ne suis pas encore complète tu sais.
Peut-être à moitié.
Mais c'est déjà de la matière, de la consistance. Je délaisse le néant et me pare de réel. J'ai pas oublié tu sais.
Les vieux locaux, la mer et la rambarde.
On y retournera peut-être, mais pas ainsi.
Et ce sera différent cette fois.

Alors c'est un mélange tragi-comique de nous retrouvé ici tant d'années après. Toutes les deux debout, la peau lacérée par la brise. Je pourrais rire, pleurer, crier, mais ça ne changerait rien à ce qui est.
Nous l'avons fait.
On le fera encore.
Je ne te parlerais pas d'espoir.
Je ne parlerais pas de miracle.
Je ne suis pas croyante, je ne me pause pas la question de l'existence de quelconque force supérieure. Et c'est peut-être plus simple ainsi.
Nous sommes ici
de notre simple fait.
De notre simple volonté.
Guerrière déchues,
Sorcières honnies.
Nous sommes de celle qui rechutent mais qui se relèvent encore et encore. De celles à qui ont à dit qu'elles ne méritaient pas d'être. De celles dont la vie est censé être fichue, foutues en l'air, qui ne se rallumeront plus.
Et pourtant
Je me souviens,
un matin,
une gare,
le silence de la gêne,
mais la réalisation de la non-solitude.

Je me souviens d'un balcon, des autres, du silence. D'un matin sous la neige. Je me souviens de nuits entières à écouter, à dire l'indicible, à écouter le silence.
Et se relever
Et rechuter.
Recommencer.
La solitude n'est plus une option viable. Pas pour tout ce qui nous tient autant que ça nous détruit.

Alors
c'est la fin
Incessamment sous peu le rideau nous recouvrera.
Il en sera fini
De Shae et Malicia
des enfants, des exutoires.
Il y en aura d'autres, je n'en doute pas.
Les fils se consolident aussi souvent qu'ils se rompent, mais la corde qui a tant de fois été envisagée pour se pendre, celle-là, ne lâchera pas. De bourreau elle s'est muée en lien. Muées par la même envie, je te dois de m'avoir permis de ne pas y céder.
Et c'est ici que tout finit.

J'ai pas choisi le lieu par hasard, tu t'en doutes. La marque de l'autre fois n'est pas encore toute à fait dissoute, des mots échangés ici et après qui ont failli ne jamais l'être. Il aurait été dommage de ne pas
-s'éventrer un peu plus
pour recoudre d'avantage.

Confiance; Espérance ferme, assurance d'une personne qui se fie à quelqu'un ou à quelque chose.
Et la possibilité d'affirmer comprendre ce qui en est
Car si il y a une seule personne à laquelle je me suis jamais fiée
tu sais-

Renaître pour m'éteindre _ C'est probablement la chose la plus dure que l'on m'ait demandé. Je me croyais partie, je me croyais perdue, oubliée, jamais bien loin mais sans jamais retrouver toute à fait consistance. J'errais dans ses mots, je déguisais ses phrases, lui soufflait des idées, hantait ses chapitres et insufflait ses personnages. L'irréalité de ma fin l'empêcher de tourner la page. Page dure à tourner, page de plomb qui ne veut pas passer. Elle a compris, tu as compris. Cette fois nous ne reviendrons plus.

Les vagues me lâchent la peau et m'effacent déjà peu à peu. Une once d'épiderme se jette avec élan dans le courant à chaque mouvement de marée mais ça ne m'inquiète pas cette fois. C'est cohérent que tout se finisse là.
Il aurait été bien trop bête d'y arriver trop tôt.

La vérité n'est plus masqué, la suite si il y en a une se dessinera peu à peu. Mais ici il s'agit de moi, de toi.
Et je te prends la main. J'ai besoin de m'assurer de la réalité.  Les regards sont tous tournés sur cette prise bancale mais salvatrice et je ne mentirai pas. La peur me déchire. L'envie de terminer la chose me déserte parfois et me laisse seule, prostrée et terrifiée. Je ne vais pas mentir, ce n'est pas facile. Les griffes reviennent parfois la nuit. Les ombres sur le mur reprennent leurs danses lancinantes et les cris me vrillent encore la tête.
Mais je reste droite.
Une lueur de défi dans le regard, ta main dans la mienne pour rester dans le réel.
Dansons une dernière fois.
Parlons  pour qu'il ne demeure rien d'enterrer
Déchirons-nous.
L'instant approche, inexorablement, et  je ne céderais pas à la peur. Nous avons sombré, détruit, mais nous avons aussi créer, unis, dessiner, façonner. Nous avons soutenu, entendu et porté.
Le beau m'effraie d'avantage que l'inconnu.
Alors retournons nous, encore une fois.

Malicia Evans
Malicia Evans
Personnel de Poudlard
Personnel de Poudlard
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Médicomagie

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Manumagie (Niveau 1)


Epilogue Empty
Re: Epilogue
Malicia Evans, le  Lun 19 Déc - 4:14

Maintenant que tu es là, juste à côté de moi, je peux empêcher les souvenirs d'affluer. La première nuit. Les premiers mots échangés. Des confidences exprimées, de celle qu'on préfère taire par la honte de ce qu'on est. Le sentiment de ne plus être la seule à subir son passé comme son présent, dans la crainte du futur. On est tombée, plusieurs fois. On s'est relevée, à chaque fois. Tant de fois que je ne peux les compter.

J'aimerais tellement que ça s'arrête tu sais.

Je suis fatiguée.
Fatiguée de lutter.
De me battre,
Contre moi.
Contre les autres.
Contre un passé que je n'ai pu
-contrôler.

Si tu savais le nombre de fois où j'ai essayé, de parler, de commencer à échanger, de m'exprimer sur ce que je ressentais, mais rien à faire, c'est comme bloqué. J'y arrive pas. J'ai beau essayer encore et encore, rien n'y fait. Et personne ne semble le comprendre. Ils sont tous là, à vivre leur vie tandis que je survis, qu'on survit. J'en ai marre. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Pourquoi les autres ne peuvent-ils pas voir la chance qu'ils ont. En fait, c'est à chaque fois la même chose, quand j'ai l'impression d'avancer, c'est surtout que j'essaie d'oublier ce qui fait de moi ce que je suis, que j'essaie d'oublier le passé, de faire comme s'il n'avait jamais existé. Quand je prends la fuite, que j'commence à faire semblant, à répéter à qui veut l'entendre, que tout va très bien.

J'ai perdu l'habitude.
De faire confiance.
De parler.
De m'exprimer,
-sans mensonge.

J'ai l'impression que ça me déchire de l'intérieur, je me gratte à m'en arracher la peau, tellement les maux me font peur. L'habitude de tout garder pour soi persiste parce qu'il n'y avait que toi pour prendre le temps de m'écouter sans apposer un jugement, un conseil avisé ou non ou même pour finir par m'ignorer. Tu ne comparais non plus. T'as conscience des différences et du mal semblable. En fait, on se ressemblait assez pour savoir comment s'écouter. Et ça me manquait. Mais ça m'a tellement manqué, que j'ai oublié et qu'une partie de moi, la ressent à nouveau, la peur. Les mots de mes maux passaient à travers moi et trouvaient chez toi une oreille attentive. Je pensais que ça serait difficile de tourner la page, d'oublier et de recommencer, autrement. Mais c'est différent de ce que j'imaginais. J'ai dû mal à reprendre, ce n'est pas contre toi mais j'ai envie de fuir comme de rester pour m'accrocher. J'sais pas ce que je veux. J'ai peur de dire adieu. J'ai peur aussi, de ce qui va prendre vie, là entre nous deux. Des sentiments exprimés, trop longtemps réprimés.


Pourtant, à tes mots, j'esquisse un sourire.
Parce que tu as raison
Parce que je te sens,
avec moi,
réellmeent.


Mes yeux s'accrochent un simple instant, à nos mains jointes. J'ai peur. Pas de ce qui va se passer, maintenant, j'ai assez de souvenirs pour savoir qu'on s'est apportée plus qu'on ne s'est détruit mais pourtant j'ai peur. De l'après, quand ça sera terminé. Je me suis habituée sans toi mais c'est y revenant que j'ai compris, que j'ai gardé pour moi et que j'ai fait semblant, à la manière d'une défense et je sais pertinemment que je ne pourrais pas continuer comme ça. Il faut que j'apprenne à me débrouiller, seule. Pourtant, je m'approche un peu plus, passa ma main dans ton dos pour t'attirer contre moi, dans un câlin, sans la moindre arrière pensée. Cette fois-ci, c'est mon tour. Un besoin de me rassurer, de sa réalité et d'éloigner les craintes d'un adieu précipité.
Shae L. Keats
Shae L. Keats
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Aucune année renseignée

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : - Métamorphomage
- Permis de Transplanage


Epilogue Empty
Re: Epilogue
Shae L. Keats, le  Mar 20 Déc - 16:30

J'ai un paysage dans le regard, une étendue verte dans laquelle on entend les vagues se jeter sur les falaise à plus de vingt kilomètres. La force du vent est telle qu'aucun arbre ne pousse, les villes se cachent dans des vallons, espérant échapper à la caresse dévastatrice d’Éole. Et d'où je me tiens tout est désert, je sais intrinsèquement que je suis déjà venue , que j'y retournerai, que le cycle n'est pas terminé. J'ai des pierres à ajouter sur les édifices qui peuplent
-ma terre.

Je te parle des Orcades comme si tu y étais avec moi, mais j'ai espoir que tu comprennes où je veux en venir. Le vide n'est pas une fin en soi, un galet sur un kern tout seul n'est rien, mais en en posant un à chaque passage dans le néant, doucement, tu formes quelque chose. Encore faut-il s'assurer que tout tienne, que rien ne soit bancal. Il faut du cran pour se jeter dans l'inconnu et des fondations solides.
Celles que tu connais te paraîtront certainement plus sûres.
Il serait stupide de ma part de prétendre le contraire.
Mais y a un côté excitant à sauter dans le vide sans savoir si le filet est tendu en bas. Alors on l'a dit, on apprend rien en disant qu'on tombe et qu'on recommence. Mais j'ai l'espoir furieux et violent qu'un jour, le filet sera là. Que je ne m'écraserai pas en bas. Pas cette fois.
C'est d'une violence inouïe, l'espoir.
Ça ravage tout sur son passage, ça balaie les doutes et les peurs ça entraîne et fracasse dans son sillage avant de laisser le corps vidé de toute substance s'écraser. Mais je crois être tellement habituée aux extrêmes que le calme me terrorise. Il est peut-être là notre drame, devoir conclure avant la fin, avant de savoir si la survie est assurée où si la force des choses nous brisera définitivement sur les ressacs. Et ça me bouffe, je dois le dire, de ne plus avoir cette possibilité de te retrouver ici. Ça me fait peur, ça me terrorise. Plus de sept ans à garder des mots qui ne sortait que pour toi. Sept ans à prendre conscience, à se soigner comme on pouvait et à s'enfoncer aussi parfois.  J'ai tout posé devant toi, tu sais. Bien plus que devant quiconque. Tu as eu mes cauchemars, mes angoisses, les farandoles terrifiantes du soir, les hauts et les bas comme personne ne les a vu.
Tu as eu ce qui a presque failli être la fin. La dernière fois que nous nous tenions ici. La sortie aurait été belle, j'avais tout posé, tout préparé, il suffisait de lire entre les lignes pour y trouver mille raisons. Mais le rayon de soleil a cueilli mon regard presque 48 heures plus tard.

Et nous voici quasiment six ans plus tard.
Je vais te dire la vérité, j'étais persuadé qu'au moins l'une de nous succomberait. C'est pas faute d'avoir essayé. Mais j'ai l'impression que quelqu'un veut de nous ici. Et je commence à me dire qu'il y a peut-être une raison, n'importe laquelle, qui ne dépendrait pas que de moi.
Même pas fichue de réussir la fin
mais certainement pas à regrets. Je parviens maintenant à l'avouer.

On a jamais fait dans les sentiments ni la gratitude. Faut se l'avouer, notre genre à nous c'était plutôt de se déchirer mutuellement pour s'assurer que quelque part, quelqu'un est aussi bas. C'était se meurtrir l'âme et la chair pour s'assurer que l'autre ne s'en irait pas dans des contrées plus faciles. Mais parce que c'est la fin, il y a quelque chose que je dois t'avouer. Dont tu te doutes, mais qu'il faudra un jour formuler. Noir sur blanc ou noir sur noir.
La conviction que je ne l'aurais pas fait sans toi-

T'es l'inconnue qui n'a pas eu le crédit, celle à qui je pense quand on me félicite d'être encore là, de m'être relevée, tant bien que mal, d'avoir tenu. Celle vers qui je me tourne lorsque je rechute, parce que les autres ne p.veulent pas voir
qu'avoir survécu une fois ne veut pas dire que le gouffre est franchi.T'es l'absence de jugement, la franchise, la brutalité nécessaire et l'absence de repli. Et je te dois de m'avoir plus d'une fois mise face à moi même. De force ou en douceur.
De honte et de pardon.

Alors je te rends ton étreinte, le mot n'est pas dit, je sais qu'il n'est pas nécessaire, mais ma peau contre la tienne porte en elle toute ma gratitude, mon affection et mes inquiétudes. Je n'oublierai jamais
la plage
la ruelle
les vieux locaux
et nos mots.

La fin d'une chose n'est que le commencement d'une autre. Nos routes n'ont pas finies de se croiser tu sais. Je ne le permettrai pas, mais ce sera autrement, autre chose. Il est temps de laisser une partie des bagages, des exutoires et des blessures mutuellement infligées quelque part.

De ton sang mêlé au mien j'arroserai les terres arides où gisent nos sœurs qui ne se sont pas relevées. De tes peurs liées aux miennes je façonnerai ma colère et la dirigerait vers l'extérieur cette fois. Le sang appelle le sang et les blessures invisibles saignent tout autant. Une jour j'y parviendrai
De ta douleur naitra ma rage
de nos bourreaux je ferai des cendres
que je mêlerai aux sangs de leurs mères et leurs sœurs qu'ils n'ont daigné considérer.  
Et de cette mélasse insupportable je façonnerai un abri, pour celle qui n'ont plus le courage de lutter. Pour celle qui n'ont pas eu la force de se relever
autant que nous.
Chaque chute est mienne
mais c'est à chaque fois pour l'une d'entre elle que je me relève.

Merci - d'avoir croiser ma route, un soir de mai.
Le chant des oiseaux
au petit matin
ne m'avait jamais paru si léger.

 
Malicia Evans
Malicia Evans
Personnel de Poudlard
Personnel de Poudlard
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Médicomagie

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Manumagie (Niveau 1)


Epilogue Empty
Re: Epilogue
Malicia Evans, le  Sam 4 Fév - 6:42

Au loin, les vagues se fracassent contre les rochers. Je reste là, prostrée, à tes côtés. Le silence s'est installé, je le sais mais c'est bien trop compliqué pour moi. Tu n'as pas idée de tout ce que ça fait remonter. Un moment, un sourire triste a étiré mes lèvres. Je me suis souvenu d'une nuit, la première, où on a échangé nos souvenirs dramatiques. Tout a commencé avec une musique, celle qui m'aide à me défouler. Tu te rappelles ? Cette mélodie qui agite les plumes et fait couler l'encre. A l'époque, je n'étais pas à l'aise. Je me sentais pas à ma place et finalement quand j'y réfléchi, ça n'a pas beaucoup changé.

Sauf avec toi.

Cette facilité que j'ai eu à te parler, à me confier. La confiance que je t'ai accordé aussi. C'était inhabituel pour moi. J'ai posé mes angoisses, mes peurs et mes blessures devant toi et pour une fois, j'ai vraiment eu l'impression d'être écoutée sans jugement. Mais il m'arrive encore de douter la sincérité de nos échanges, je ne peux pas me l'empêcher mais j'ai cette pensée persistante qui résonne dans le crâne. Je ne mérite pas la compréhension et l'écoute que tu me témoignes. Le murmure au creux de l'oreille qui prends de l'ampleur et me répète que je ne suis pas quelqu'un de bien, que je mérite tout ce qui m'est arrivé, que je devrais avoir honte de ce que je suis. Toutes ces années écoulées et rien a changé. Je continue de flirter avec la fin, à jouer avec le voile entre nos deux mondes. Tu sais, je te comprends. Je pensais la même chose que toi. J'étais persuadée qu'au moins l'une de nous deux finirait par réussir à signer la fin. Je crois qu'on a essayé autant de fois l'une que l'autre et pourtant, on est toujours là. Peut-être que t'as raison, peut-être que quelqu'un veut de nous ici.

Mais pourquoi ?

Plus le temps passe, plus on prends conscience de l'essentiel.
Tu sais, il n'y a qu'avec toi que j'aborde mes absence telles qu'elles sont réellement. Je te partage toujours mes craintes, mes faiblesses, ma douleur. Rien a changé depuis sept ans. Et je ne sais même pas quoi en penser. J'ai fini par remonter le temps, je me suis remémorée des souvenirs déchirants où nos mots résonnaient, impactaient et fracassaient l'esprit. C'était notre truc à nous. On se tirait vers le fond, on se détruisait pour se sauver. Peut-être que ça semble négatif aux yeux des autres, peut-être qu'ils ont pensé qu'on aurait mieux fait d'arrêter de remuer le passé mais je reprends tes mots. Parce que je le pense aussi.
-Je n'aurais pas pu le faire sans toi.

C'est à toi que je pense quand on me dit d'extérioriser mes pensées, mes cauchemars et mes souvenirs. Je repense à nos pages noircies de nos mots, au bien que ça m'a fait après la douleur que ça m'a provoqué. T'es la première à m'avoir soutenue, encouragée et poussée à me battre. Je te l'avoue, au début, j'ai détesté. En fait, je t'ai même détestée pour ce que tu m'as dit, parce que je n'y croyais pas. Mais au fil du temps, j'ai fini par y croire, ne serait-ce qu'un petit peu. C'est difficile de l'avouer mais qu'on croit en moi avant même que je ne le fasse, ça m'a aidé. Et aujourd'hui, quand je vais lire ce qui est inscrit sur un mur bientôt détruit, l'émotion m'étouffe et des larmes coulent sur mes joues.

Tu es celle qui sait avant tout le monde. Tu es celle qui se souvient, qui revient, le 31. Tu veilles en silence. Il suffit seulement de ta présence. Et bien que je ne comprenne pas pourquoi, il n'y a que toi qui peut-être là pour moi, sans me provoquer un déferlement de peine.

Dans les bras l'une de l'autre, je ferme les yeux et profite.
Je me sens légère. Je me sens bien et je me rappelle de tout.
Et je n'oublierais,
-jamais.

Quand ça a commencé, jamais je me serais doutée de l'importance de ce qu'on a créée. Et j'ai peur, tu sais. Je suis terrorisée à l'idée de clore ce chapitre. On peut se répéter un millier de fois que ce n'est pas la fin, je n'arrive pas à y croire. Une de nous deux va finir par abandonner. Et j'ai peur que ça soit moi. Non pas parce que je n'ai plus rien à dire et que ça ne m'importe pas mais c'est surtout parce que j'ai tellement besoin de lâcher de l'émotion dans notre défouloir que je ne saurais pas par où commencer. Et je finirais par me terrer dans le silence.

Tes mots ont un pouvoir, un impact, une force dont j'ai besoin pour extérioriser.-


"Pas besoin de me le dire, je le savais déjà."
Pourtant, on a jamais su déterminer notre relation. Malicia-Shae.
Amour.
Haine.
Amitié.
Inimitié.
Que je le veuille ou non, nos alters se sont déchirés, aidés, détruits, attachés à la présence de l'autre.

Merci, d'être toujours là.
Et maintenant, on fait quoi ?

Shae L. Keats
Shae L. Keats
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Aucune année renseignée

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : - Métamorphomage
- Permis de Transplanage


Epilogue Empty
Re: Epilogue
Shae L. Keats, le  Ven 10 Fév - 23:19

Musique


Les fondations ont tremblé plus fort qu'à l’accoutumée. L'enfoncement de la première et l'envol de la seconde dans des contrées où ma propre folie ne pouvait pas la suivre. Et le silence, la peur, l'absence. Je n'ai jamais été celle qui reste. Celle qui tient. J'étais celle pour laquelle on s'inquiète, celle pour qui on appelle à l'aide dès que je disparaissais plus de quarante-huit heures. Celle pour laquelle on a appris à lire entre les lignes pour savoir si la chute était proche ou non.  Je n'ai jamais été celle
-inquiète
parce que dans ma chute j'oubliais de regarder en arrière
si les autres tenaient debout.

Alors oui, j'ai parlé pour la première fois. j'ai parlé de toi, de tes mots, de tes encouragements. J'ai parlé de ce que je te devais, de la protection, de la garantie qu'aussi bas que je tomberais j'aurais un filet. Mais je crois que dans tout ça, j'ai oublié de regarder si quelqu'un te rattraperait.
Si toi pour toi aussi, quelqu'un s'inquiéterait.

Alors les remous se sont agités, l'amertume du sel a ravivé les plaies. Et j'ai cru sauter dans un gouffre sans m'assurer de pouvoir me rattraper. La chute fut longue, mais l'impact ne vint jamais. Je me suis raccrochée à la plus petite des aspérités qui avait su résister. Pilier de bois d'une jetée oubliée que l'écume n'a pas fini de ronger.

Je suis de celles qui font mentir les statistiques. L'une de celles que la mort a dédaignée.
L'évidence pourtant souvent rejetée de me tenir à tes côtés.
Le destin est joueur, et ses cartes ne sont jamais connues à l'avance.
Et ta présence est la preuve que la chance peut tourner.

Des hauts, des bas, des débris, des abris de fortunes balayés à la tempête suivante. Ce n'est pas de l'abandon, ce n'est pas le même besoin de disparaître qui m'étreint aujourd'hui. Mais tout a une fin. Tout doit mourir pour renaître autrement. D'autres exutoires, d'autres termes, d'autres mots. Toujours les mêmes problématiques mais formulées différemment, une perspective nouvelle et la possibilité de tout recréer.  
Mais si tout devait recommencer, si il me fallait te renvoyer ce message un soir de mai, ne doute jamais que je le referai. Parce que tu es de ces personnes qui ont participé à ce qui me fait. Une pierre, et une autre à l'édifice, et un appui plus solide que jamais. Je me suis résignée, je ne cesserai jamais de vaciller.
Mais chaque écroulement sera un tout petit peu moins fort que le précédent.

Alors et maintenant ? Que reste-t-il qui n'ait pas été fait ? Repousser l'inévitable ou l'embrasser. Contempler la fin, tourner la page avec dignité ou goûter encore un peu aux réminiscence d'un passé torturé ? Je n'ai pas la réponse.
Ce n'est pas que je m'enfonce, mais j'y songe.
Le large m'appelle et la brise me pousse dans ses bras.

Je crois que je suis prête.

Je suis revenue pour toi. C'est avec toi que je rassemble les armes, les morceaux de moi dispersés ça et là, sous les regards curieux de gens auxquels ils n'étaient pas destinés. Semés derrière moi seulement parce que c'était toi qui me permettait de m'en délaisser.
Le public est silencieux mais présent. Le rideau tombera d'une seconde à l'autre, tout est suspendu à nos mots. Et c'est étrange comme silence gris, celui qui précède la fin. Le monde est peuplé de fantômes et de souvenirs qui s'entremêlent lorsque l'on croise une âme pas si éloignée de la sienne.
Et personne d'autre n'aurait pu me tenir la main dans ce face à face suspendu avec l'inconnu. Instant sublime, observé mais qui n'appartient qu'à nous. Un pas en avant et l'eau qui lèche mon diaphragme. Dernier sursaut avant la chute, mais pas celle de la fin.
Parce qu'écoute moi lorsque je te dis que nous n'en sommes qu'au début.
Je n'ai pas fini.
Pas fini de débouler au milieu de la nuit.
Pas fini de te répondre trop tard.
Tu t'en étonnais, mais je n'ai pas fini de m'inquiéter. Je n'ai pas fini de parler de toi. Avec toi.
Car lorsque tes cordes vocales se serrent,
à l'autre bout du pays, je parle pour toi.
Tu étais celle qui guide, laisse moi être celle qui tient.
Parce que je n'aurais jamais fini de lutter.
Et c'est peut-être en cela que réside toute ma volonté.

Tes yeux dans les miens,
la mer pour seul témoin.
Je te le promets,
un jour tout finira par aller bien.

Malicia Evans
Malicia Evans
Personnel de Poudlard
Personnel de Poudlard
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Médicomagie

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Manumagie (Niveau 1)


Epilogue Empty
Re: Epilogue
Malicia Evans, le  Mer 5 Avr - 5:56

Au fond, je ne souhaite qu’une seule chose.

Que la tempête se calme.
Que le calme et le silence s’impose dans le crâne.
Que je puisse réfléchir
Sur la personne que je veux être,
Sur la personne que je peux être
Sur la personne que je suis
Je ne me reconnais plus, incapable de m’imposer dans le réel, je me suis enfermée dans l’imaginaire, dans mon esprit. Tout est plus simple ici, on façonne notre monde intérieur, notre univers selon nos envies, nos besoins, notre idéal. Si seulement je n’avais plus à sortir, si seulement je pouvais rester éternellement en retrait, je n’aurais plus rien à supporter, je n’aurais plus à faire semblant que tout va bien alors que c’est tout le contraire. Là dehors, le monde extérieur est oppressant. Je m’y sens mal. J’étouffe. Mon coeur s’accélère puis se serre. Mes jambes vacillent. Je suis submergée par les émotions. Les souvenirs refoulés réveillent de vieilles blessures et la souffrance s’infiltre lentement sous la peau. .

Je l’entends pleurer la petite fille marquée par la violence de sa famille. Je l’entends supplier la petite fille pour qu’on arrête de manipuler son corps comme si elle n’était qu’une poupée de chiffon.

Elle aurait voulu que ça s’arrête bien plus tôt,
La petite fille est tourmentée.
Mais finalement elle a fini par s’habituer
-à la souffrance
Et pense mériter
Cette violence
Dans le silence


Je veux seulement que ça s’arrête
-s’il te plait

Je ne veux plus ressentir de souffrance, je ne veux plus me souvenir, je ne veux plus entendre les pleurs, les murmures, les supplications. Je veux vivre dans un monde beau, simple, relaxant. Un monde idéal où les violences, la souffrance, la perversion n’existerait pas où l’on pourrait les faire disparaître d’un coup de baguette magique. Je comprends que vous vous inquiétiez mais je ne cherche pas à signer la fin de tout ce que j’ai construit depuis tant d’années. En fait, je recherche juste le silence.

Et si…
Au fond, je ne souhaite qu’une seule chose.
J’aimerais comprendre qu’elle est ma fonction,
Dans un système encore peu maîtrisé.

J’ai partagé ce que nous avons échangé au cours des années, je me suis dévoilée. Je nous ai dévoilé. J’ai parlé de cette soirée du mois de mai. J’ai parlé des paragraphes percutants, de ceux qui me perturbent toujours autant. J’ai évoqué nos textes exutoires envoyés dans une seule et même soirée. J’ai parlé de ma date et de ta présence systématique. Et c’est en parlant de tout ça que je me suis rendue compte que c’est avec toi que j’ai appris à relâcher le mal dans les mots. C’est vers toi que je me tourne quand mes émotions sont à la limite de l’implosion. C’est aussi à toi que je me suis confiée sur ma sale habitude de chasser le dragon. A chaque fois, tu as été la première à qui je l’ai dit. Toujours par écrit. Je n’ai jamais doutée à propos de ça parce qu’il n’y avait pas de jugement. C’est ce qui fait qu’on a toujours dit ce qu’on avait à dire et qu’on a toujours rattrapé quand il y en avait besoin.

Et maintenant, il est temps de mettre un point final à cet épilogue. C’est le moment et c’est d’autant plus facile quand je sais que ce n’est pas vraiment terminé, il y aura toujours une raison d’écrire et d’échanger. Et même, la possibilité de tout recréer. Peut-être que d’une certaine manière, je m’accroche à cette idée. Une toute autre chose qui finira par aborder encore et toujours les mêmes thèmes.

Tes yeux dans les miens,
Ma main presse doucement la tienne.
Tant que tu es là,
à lutter,
à mes côtés.

Contenu sponsorisé

Epilogue Empty
Re: Epilogue
Contenu sponsorisé, le  

Page 1 sur 1

 Epilogue


Permission de ce forum:Vous pouvez 
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: Grande-Bretagne-

L'univers d'Harry Potter est la propriété de la Warner Bros ainsi que de J.K Rowling.
Tous droits réservés sur ce site ©Copyright Bureau RPG.