La Cabane Hurlante

- Axelle ! Ramène vite tes fesses ! C'est glauque comme endroit !

Pour convaincre les gens, Kyara était parfois la meilleure personne. L'idée de partir avait germé dans l'esprit d'Axelle, mais sa cousine avait tout de même affronter un nuage de poussière pour ouvrir le passage. Et puis, même si elle avait peur, la curiosité l'emportait. Sans compte que la préfète était orgueilleuse. Bref, elle grimpa l'échelle en tentant d'être le plus légère possible.

Beurk ! Mais ça puait en plus ! Axelle venait de poser les mains sur le plancher de la cabane hurlante et elle se hissa hors de la trappe. Kyara se trouvait quelques mètres plus loin, dos à la sorcière. Franchement, l'air était insupportable ici, lourd, humide et moisie. Ce n'était pas comme ça la dernière fois, avec Seth. Quelqu'un semblait avoir établi domicile ici pour faire ses crimes. Ne pas penser à son aggression, ne pas y penser. Une main devant le nez et a bouche, Axelle s'avança doucement.

Son regard suivant celui de Kyara, pour découvrir le superbe spectacle qui se dessinait devant ses yeux. Une vraie oeuvre d'art. C'est de là que l'odeur désagréable provenait. Enfin, une des causes dû moins.

- Ark.

Ça avait au moins le mérite d'être franc. Prenant sa baguette, Axelle lança un lumos et éclaira les murs de la cabane. Il y avait de longues traces de sang et d'autres liquides difficiles à identifier.

- Bordel, c'est quoi c'délire ? échappa-t-elle, le visage livide.

Un bruit ! À sa gauche ! Faisant volte-face, Axelle éclaira l'endroit mais ne vit rien. Sa main libre s'aggrippa au poignet de Kyara. Mer**, elles allaient faire quoi là ? La maison comportait plusieurs pièces et le pire les attendait peut-êtr een ce moment même.

C'était glauque n'empêche, il devait y avoir une armée de rats mutants vivant dans la cabane qui avait pris la décision de tuer les gentilles souris. Une prise de pouvoir. Le bien contre le mal. Apparemment le mal avait triomphé et en beauté au vu du festin qui avait eu lieu. Le nez plissé, Kyara se rendit alors compte qu'elle disait n'importe quoi. Oula fallait qu'elle arrête d'inhaler cette puanteur ça ne lui faisait pas du bien à la tête.

Axelle qui l'avait rejoint, lança un lumos afin d'éclairer la pièce révélant un spectacle encore plus glauque. Non mais c'était glauque land cet endroit ou quoi . Avalant une nouvelle fois sa salive avec difficulté Kyara s'approcha un peu plus des souris mortes quand un bruit se fit entendre, la seconde suivante Axelle lui avait agrippé la poignée, enfonçant ses ongles dans sa peau. Faisant une grimace, la brune allait prendre la parole quand elle vit du coin de l'oeil un mouvement. Tournant lentement la tête vers les cadavres elle découvrit avec horreur une des souris se relever. Il ne lui en fallu pas plus pour péter une durite, la peur l'envahissant à grands pas. Lançant un bombarda sur la pauvre bête, les deux cousines furent projeter en arrière à cause du souffle de l'explosion. Hurlant une nouvelle fois comme une folle, Kyara attrapa sa cousine et la balançant par la trappe. Sautant carrément dans le trou à sa suite, la serpentard se réceptionna de justesse sur ses deux jambes et attrapant la main d'Axelle se mit à courir.

De son côté sa cousine était livide et ne semblait pas se remettre de ce qu'elle avait vu. Une souris garou, ça devait être une souris garou, on n'avait jamais vu une souris se relever les tripes en l'air bon sang ! Hurlant encore en agitant son bras de libre, la brune trainait sa cousine dans le tuennel. Elle devait la sauver et la sortir de cet endroit de fou coute que coute. Il était hors de question qu'elle remette les pieds dans ce fichu endroit.

Sans trop savoir comment Kyara reussi à sortir en compagnie d'Axelle. Sans s'en rendre compte elle avait appuyé sur la racine immobilisant le saule cogneur et elles avaient pu s'éloigner sans difficulté. Lorsqu'elles furent assez loin, la Française serra fort sa cousine dans ses bras, son coeur battait à mille à l'heure et elle savait qu'elle métrait du temps avant de se remettre de cette aventure. Plus jamais non. Plus jamais ça !

Fin

[ PV Kimberly L. O'Toole ]

C'était le soir. Un soir magnifique pour un mois de Mars, qui s'annonçait pourtant pluvieux et moche. Kana marchait au bord du lac, de façon assez acrobatique. Sur la pointe des pieds, à la limite de l'eau, les bras levés, elle chantonnait en mâchouillant la paille qui lui avait servi à boire son milk-shake au nutella le soir-même. La vie à Poudlard la rendait euphorique, et elle avait l'impression que son enthousiasme débordait de partout. Tant et si bien qu'elle se mettait parfois à sautiller joyeusement dans les couloirs. Cela avait le don de lui attirer des regards étranges, des ricanements, et surtout cela n'apaisait en rien son trop plein d'énergie.

C'était pour cette raison qu'elle se trouvait là, encore dehors alors que le soleil finissait de se coucher. La petite Gryffonne avait pris soin de planquer des oreillers sous ses couvertures et de tirer presque totalement les rideaux de son baldaquin afin de faire croire à ses camarades de chambres qu'elle dormait depuis longtemps déjà, feignant (avec mal) une grosse fatigue en fin d'après-midi. Elle s'était ensuite éclipsée discrètement pendant le repas et avait fini la soirée en faisant des allers-retours le long du lac désert, sans cesser de chantonner. Pas très discret, n'importe qui pouvait la voir du château, mais elle n'en avait absolument rien à faire. Dès la nuit tombée, elle serait totalement invisible.

Kana cessa son petit jeu le temps d'admirer les reflets flamboyants du soleil disparaissant à l'horizon. En moins d'une minute, la nuit prit ses droits sur tout Poudlard. La japonaise disparut elle aussi. Le goût de l'aventure aux lèvres, la petite fille traversa le parc en courant, aussi silencieuse qu'un chat. Sa première destination était le Saule Cogneur.

De loin, il gigotait un peu, sans avoir l'air trop agressif. Kana s'approcha à pas de loup, mode ninja activée. Bien qu'elle pris garde à faire le moins de bruit et le moins de mouvements possibles, l'arbre ne fut pas dupe. Dès qu'elle fut un chouilla trop près, le monstre agita ses tentacules et commença une danse de l'écrabouille. Qui semblait avoir pour but de l'éjecter le plus loin le plus violemment possible.

Wow wow woooow!!!

Aussitôt, Kana entreprit d'imaginer le Saule comme un adversaire de judo assez particulier, ayant des bras en quantité inouïe. Hop, un pas à droite, à gauche, elle se pencha, esquiva une grosse branche de justesse, et continua sa progression en se tortillant dans tous les sens. Deux ou trois branches la frôlèrent, mais elle parvint jusqu'au tronc sans trop de mal, et posa son pied sur le noeud de la racine, afin de se glisser dans l'ouverture. Arrivée dans le passage secret, Kana s'accorda quelques secondes de répits. Elle s'accroupit pour reprendre son souffle, et se rendit compte par la même occasion que son dos la brûlait horriblement à un endroit précis. Elle tâta prudemment, et eut la désagréable surprise de constater qu'un bout de son pull avait été arraché, que son dos devait avoir une jolie trace rouge, et qu'elle saignait légèrement. Au lieu de l'ennuyer, cela la fit sourire. Bien, cela avait tout de même été dangereux!!!

La petite fille reprit son chemin, toute joyeuse. Elle avait beau être plongée dans un noir quasi-totale, elle garda sa baguette dans sa poche.

BAM!

Un violent choc au niveau de la tête la fit changer d'avis. Elle dégaina sa baguette toute neuve en se tenant la tête, complètement assommée. L'arme du crime était une poutre qui se baladait au plafond. Kana pesta une bonne dizaine de minutes contre le bout de bois en continuant d'avancer, plus prudemment cette fois. Finalement, elle sortirait de son expédition avec plus de bleus que prévu.

Le trajet lui semblait interminable. La peur et l'excitation lui tordait l'estomac. Lorsqu'enfin elle aperçut les marches qui menaient à l'intérieur de la Cabane, elle se mis à trembler. Son sourire frémit. L'idée lui sembla immédiatement moins bonne.

- Des loups-garous... Des fantômes... Aha, n'importe quoi, il n'y a plus rien de cela ici, murmura-t-elle pour se rassurer.

Dans le silence total qui régnait, elle avait l'impression d'avoir crié. Un craquement sinistre résonna lorsqu'elle posa son pied sur la première marche. Une horrible grimace se dessina sur son visage. Elle continua de monter prudemment.

- Je n'ai pas peur des histoires de fantômes... chuchota-t-elle à nouveau. Les fantômes... sont transparents... Même s'ils existent, ils ne peuvent pas me faire de mal... Ahaha...

Une marche, deux marches, trois marches,... Des murmures parvinrent à ses oreilles... Etait-ce des voix ? Non, son imagination devait lui jouer des tours... Pourtant elle avait l'impression de ressentir un présence, là, quelque part.

L'idée saugrenue qu'un fantôme puisse l'attaquer lui traversa l'esprit...

Kimberly ouvrit lentement et difficilement les yeux, et jeta un bref coup d’œil à sa montre. Vingt heures trente. Wow. Sa petite sieste improvisée avait duré plus longtemps que prévu. Elle s’était endormie près du lac plusieurs heures auparavant, et ne tarda pas à mettre le doigt sur ce qui l’avait ainsi sortie des bras de Morphée. A quelques pas de là se trouvait un groupe de filles passablement excitées qui riaient à s’en exploser les cordes vocales. Le type de grandes gueules par définition que la brunette ne supportait pas. De mauvais poil, la jeune femme s’étira longuement, puis se décida finalement à se lever. Ignorant les hystériques qui se moquaient probablement d’elle, Kim’ marcha d’un pas assuré et sans se retourner en direction du château. Son ventre criait famine. Il valait mieux qu’elle se mette quelque chose sous la dent avant d’entreprendre quoi que ce soit d’autre.
C’était une soirée plutôt douce, qui annonçait le début du printemps. Uniquement vêtue d’une jupe carreautée style écossaise et d’une veste en cuir par-dessus son t-shirt, Kimmy s’étonna de ne pas avoir plus froid que ça. Elle était pourtant restée un moment sans bouger. Quoi qu’il en soit, elle n’allait pas s’en plaindre. Elle dévisagea une dernière fois ce qu’elle qualifierait volontiers de poufiasses euphoriques puis, dans un gargouillement qui lui sembla infini, elle se rua vers la Grande Salle, où elle espérait trouver quelques restes. Elle engloutit avec joie une cuisse de poulet et les haricots qui traînaient là, et s’autorisa un moment pour réfléchir à ce qu’elle allait faire par la suite.

Loin d’être fatiguée, K. n’avait aucune envie de se rendre à son dortoir tout de suite, et préféra errer dans la cour du château. C’est alors que quelque chose -ou plutôt quelqu’un- attira son attention. Une jeune fille, certainement en première année, lui offrait un magnifique spectacle : agressée par le saule Cogneur, bien que ce soit cette jolie inconnue qui empiète sur son territoire, la fillette dansait gaiement pour essayer d’éviter les branches de l’arbre, de plus en plus énervé. Après plusieurs minutes de lutte acharnée, la jeune fille finit par disparaître dans le passage secret. Voilà qui promettait d’égayer un peu sa soirée. Elle n’avait pas froid aux yeux, pour une gamine !
N’ayant rien de mieux à faire, Kim’ décida de la suivre. Elle attendit que le saule se calme, s’assura que sa baguette ne risquait pas de tomber et de malencontreusement se faire fracasser par une branche rebelle, et entreprit de se frayer un chemin jusqu’au passage à son tour. Guère plus adroite que sa camarade, la vert et argent manqua à de nombreuses reprises de se faire assommer, et finit par se lancer dans le passage dans une tentative désespérée de l’atteindre, persuadée qu’elle se ferait tuée avant d’arriver à s’y rendre sans y aller comme une kamikaze.

La jeune femme avait à peine mit les pieds dans le passage secret qu’elle manquait déjà de se prendre une poutre en pleine figure. Elle l’esquiva de justesse, le sourire aux lèvres. Un peu d’adrénaline n’avait jamais fait de mal à personne, et Kimberly serait bien la dernière à s’en plaindre. Avide d’aventures, elle continua son chemin, et entendit sa camarade marmonner quelque chose à propos de fantômes non loin devant. Sans un bruit, Kim’ gravit les marches qui la conduisirent à sa victime. Sentant qu’elle était presque découverte et que la fillette l’avait entendue et cherchait la provenance des bruits qu’elle avait entendus, Kimberly regarda droit devant elle, sortit sa baguette et visa un vase qui se trouvait sur une étagère.

Kimberly – Confringo ! chuchota-t-elle.

Le vase explosa et, profitant de l’effet de surprise de son attaque, la jeune femme s’approcha encore plus, jusqu’à apercevoir la trainée de sang qui dégoulinait du dos de l’inconnue. Dans un élan de bonté, Kim’ essaya de se souvenir du sort susceptible de guérir les blessures superficielles de ce genre. Elle eut un petit rictus à l'idée que l'inconnue allait être encore plus effrayée qu'elle ne l'était déjà, et penserait sans doute aux manigances d'un des innombrables fantômes de Poudlard.

Kimberly – Episkey. [...] Salut, moi c’est Kim’. On ne t’a jamais dit qu’il était dangereux de traîner seule dans les environs ? Permets-moi d'être ta protectrice lors de ta petite aventure.

Kimmy sortit de la pénombre jusqu'à se dévoiler entièrement à la jeune fille qui lui faisait maintenant face. Sa dernière réplique était bien entendue des plus ironiques. Comme si une Serpy telle qu'elle pouvait servir de bouclier humain. Les dés étaient jetés ! Voyons voir ce que donnerait la suite..

Édit Jessy : Bonjour Kimberly, votre RP n'est pas cohérent. En effet, il ne respecte pas le Grimoire des Sortilèges qui indique que Confringo est un sortilège accessible uniquement aux membres adultes possédant leurs A.S.P.I.C. avec au minimum la note Effort Exceptionnel. Merci de faire plus attention la prochaine fois. Cordialement,

Kana avait la désagréable sensation d'avoir du plomb dans l'estomac. Au milieu de ce noir flippant, elle avait l'impression de voir passer des ombres, et à chaque fois elle manquait de crier. C'était terriblement effrayant... Et terriblement excitant! Elle pouvait désormais apercevoir l'intérieur de la Cabane Hurlante. La pièce était dans un état pitoyable. Un frisson glacé la parcourut tandis qu'elle tentait de percer le secret de ses coins sombres, que même sa baguette n'arrivait à éclairer. Le silence était pesant. A nouveau elle eut une étrange sensation, comme si quelqu'un... ou quelque chose se tenait près d'elle, dans l'ombre. Elle n'osait pas se retourner, les ténèbres abyssales du sous-terrain lui semblaient pleins de monstres et de choses terrifiantes, maintenant qu'ils étaient derrière elle.

Tout à coup, juste devant elle, un trucs explosa, avec la même puissance qu'une petite bombe. Kana se mit à hurler, manqua de se casser la figure sur la dernière marche, voulu reculer mais se ravisa et entra totalement dans la Cabane Hurlante en s’époumonant. Elle aperçut un bout de vase par terre et se calma presque immédiatement. Certes, elle avait eu très peur. Très très très peur même. Mais ce ne pouvait pas être un fantôme. Après tout, les fantômes ne faisaient pas exploser les vases.

L'adrénaline retombant peu à peu, elle sentit que ses jambes se remettaient à trembler. Elle sentit un trucs bizarre au niveau de sa blessure dans le dos. Un petit gémissement de soulagement lui échappa quand elle se rendit compte qu'elle n'avait plus mal.

Finalement elle se retourna. Une silhouette sombre se trouvait légèrement en contrebas, sans doute encore dans l'escalier. Kana se mordit la lèvre pour ne pas hurler. Que pouvait bien être cette créature ? Un machin qui détruit les objets et soigne les gens ? Elle n'avait jamais entendu parler d'un trucs pareil. La main crispée sur sa baguette, elle recula prudemment.

- Salut, moi c’est Kim’.

Un semi-soupir de soulagement lui échappa. Ce n'était pas une créature bizarre apparemment. Et c'était bien trop compact pour être un fantôme. Mais alors... Se pourrait-il que ce soit... Une humaine?!

- On ne t’a jamais dit qu’il était dangereux de traîner seule dans les environs ? Permets-moi d'être ta protectrice lors de ta petite aventure.

La proposition de la... fille, surpris tellement Kana qu'elle en resta bouche bée. Sa main, crispée sur sa baguette, se détendit tout à coup, et elle laissa tomber son arme tant elle était stupéfaite. L'idée qu'elle puisse avoir affaire avec une humaine ne l'avait même pas effleurée.

Toutes ses angoisses brusquement envolées, la petite fille tomba à genou, et se mit bêtement à pleurer et rire en même temps. Décidément, cette soirée lui réservait un nombre incroyable de surprises.

Elle parvint à se reprendre, et, en essuyant ses larmes, repensa à la proposition de la fille. Elle put d'ailleurs remarquer en levant les yeux que cette dernière s'était avancée de telle façon que Kana pouvait désormais la voir. Les cheveux noirs, le visage encore dans l'ombre, elle avait quand même l'air bien plus âgée que la nippone. Elle remarqua que l'inconnue avait également une jupe. Bien, elle n'était pas la seule folle à se mettre en jupe en hiver.

- Je... J'ai pas besoin de protectrice! protesta-t-elle, en repensant à la touche d'ironie qui avait accompagné la proposition de Kim. Mais si tu veux m'accompagner, ce n'est pas de refus. Cette maison à l'air un peu grande pour une seule personne.

Bien. C'était une excuse à deux balles, mais peut-être que ça sauverait les apparences.

- Moi c'est Kana! C'est justement parce que c'est dangereux que c'est intéressant de traîner par ici. Sinon, ça n'a aucun intérêt! répondit joyeusement la petite fille, toujours assise par terre. Qu'est-ce-que tu fais là d'abord, heu, Kim ?

Elle avait beau ne pas vraiment vouloir le montrer, elle était soulagée de ne plus être seule. Bien que la jeune fille l'ait vraiment effrayée, se savoir accompagnée - d'une "grande" qui plus est - lui ôtait un poids des épaules. D'autant qu'elle ne devait pas être très méchante, vu qu'elle lui avait soignée son dos!

Ravie de l’effet qu’avait eu sa petite attaque surprise, Kimberly ne put s’empêcher de rire aux éclats. La belle inconnue n’était peut-être pas si courageuse que cela, finalement. En effet, elle hurla à en exploser les tympans de tous ceux se trouvant dans un rayon de 500 mètres, et manqua de se ramasser en beauté. Kim’ observait le spectacle qui lui était offert, à la fois amusée et perplexe, attendant de voir où cette hystérie allait la mener. Finalement, la fillette se ressaisit, la raison prenant le dessus sur ses craintes un peu loufoques d’un complot de fantômes. La brunette reprit à son tour ses esprits, et son flegme olympien habituel réapparut. Comme elle l’imaginait, elle n’obtint aucun remerciement pour son aide, et poussa un soupir d’exaspération. Décidément, les sorciers n’étaient pas plus polis que les moldus. A vrai dire, Kimmy n’était pas fan de toutes ces marques de politesse, qu’elle jugeait hypocrites au possible, mais par principe, elle n’aimait pas que ses rares actes de bienveillance ne soient pas notifiés.

Quelque chose sortit toutefois la vert et argent de ses pensées : son interlocutrice, à qui l’idée de rencontrer une humaine plutôt qu’un fantôme dans la Cabane Hurlante n’avait visiblement même pas effleuré l’esprit, venait de laisser tomber sa baguette. Au vu du bruit qu’un simple bout de bois avait produit en heurtant le sol, K. commença à douter sérieusement de la solidité de l’endroit où elle mettait les pieds. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait, mais le sol semblait prêt à s’écrouler sous les pieds des deux jeunes femmes à tout moment, ce qui n’aurait pas été particulièrement étonnant étant donné la vétusté de la maison.

La jeune femme n’eut pas le temps de s’en préoccuper outre mesure. L’inconnue venait littéralement de perdre les pédales. Maintenant à genoux sur le sol, voilà qu’elle se mettait à pleurnicher et/ou ricaner, c’était assez difficile à dire.. Oh mon Dieu, sur quel genre de tarée Kim’ était-elle encore tombée ? Elle écarquilla les yeux en signe d’incompréhension, et hésita un instant à prendre ses jambes à son cou et à s’enfuir avant que la gamine qui lui faisait face ne lui saute dans les bras. Trop surprise par ce comportement plus qu’étrange, elle n’eut pourtant pas la force de bouger et resta plantée là, sans dire un mot, triste témoin de cette scène affligeante. Quelle belle bande de trouillards, ces sorciers, quand même. Pas un seul pour relever le niveau, tous finissaient par péter les plombs, à un moment ou à un autre. Après ce qui lui sembla être une éternité, Kim’ constata que son interlocutrice avait finalement recouvré ses esprits, et s’était enfin décidée à lui répondre.

Kimberly – Ah bon ? Tu m’as pourtant l’air légèrement terrorisée.

A peine eût-elle terminé sa phrase que la fillette accepta tout de même son offre, en tant que simple accompagnatrice. Elle avait beau tenter de le cacher, la brunette savait pertinemment qu’une présence humaine à ses côtés la rassurerait. Elle ne répondit pas à sa tentative d’explication douteuse, et se contenta d’esquisser un léger sourire moqueur.

Kimberly – Enchantée Kana. Je suis bien d’accord, mais ce n’est pas un endroit pour les gamines ici ! Tu ferais mieux d’aller te coucher, il est tard.

Un tantinet provoquante, Kim’ essayait tant bien que mal de mettre un peu d’ambiance. Ce genre d’endroits lugubres ne l’effrayait pas le moins du monde, mais si elle pouvait tirer profit des peurs et de la colère de la dénommée Kana, elle n’allait pas s’en priver. Ce n’était probablement pas le meilleur moyen de se faire des amis, mais après tout, elle n’était pas là pour ça, de toute façon. En ayant assez de rester debout alors que sa camarade était toujours assise par terre, elle vint s’assoir en face d’elle. La fillette ne devait plus savoir où donner de la tête. K. était à la fois gentille et méchante : elle avait soigné sa blessure, mais agissait comme une vraie garce. Paradoxale, comme toujours.

Kimberly – Ce que je fais là ? Tu veux savoir la vérité, ou tu préfères un mensonge rassurant ?

C’était une question rhétorique, plus pour elle-même que pour Kana. En effet, Kim’ se demandait si elle n’allait pas passer pour une psychopathe si elle expliquait les véritables raisons de sa présence ici. Peu importe, les faits étaient les faits, et la jeune femme se fichait pas mal de ce que l’on pouvait bien penser d’elle. Elle ne laissa donc pas le temps à son interlocutrice de répondre et, après une courte pause, continua. Elle ne donna pourtant qu’une réponse brève et évasive, presque effrayante.

Kimberly – Je t’ai suivie.

C’est alors qu’elle entendit un drôle de bruit qui semblait venir d’au-dessus d’elle. Kim’ leva les yeux, et poussa un léger cri. Une planche de bois était à deux doigts de s’écrouler sur les deux jeunes femmes. Poussée par l’adrénaline, K. se leva d’un bon, attrapa au vol la jeune fille et l’entraîna avec elle plusieurs mètres plus loin. Une seconde plus tard, la planche s’effondrait sur le sol dans un horrible brouhaha. C’était moins une. Finalement, ce ne serait pas le sol qui s’écroulerait sous leurs pas, mais plutôt le plafond qui leur tomberait littéralement sur la tête.. Kimberly se tourna vers la gamine à qui elle venait de sauver la vie.

Kimberly – Rien de cassé ?

La Cabane Hurlante semblait moins sombre, moins glaciale, moins effrayante. Pourtant, des craquements sinistres tentaient de prouver le contraire à Kana, mais cette dernière s'en fichait comme de sa première paire de chaussette. Elle s'entêtait à prendre un air angélique et parfaitement serein, l'air de dire je-n'ai-paaaaas-du-tout-peur! Lorsque Kim lui fit remarqué qu'elle avait eu l'air terrorisé, la nippone se contenta d'un haussement d'épaule, s'imaginant avec une auréole autour de la tête. Cependant la grande fille ne semblait pas dupe.

- Enchantée Kana. Je suis bien d’accord, mais ce n’est pas un endroit pour les gamines ici ! Tu ferais mieux d’aller te coucher, il est tard.

"Pas un endroit pour les gamines"... Qu'est-ce-que cet endroit avait-il de si spécial ? Peut-être y avait-il vraiment des créatures malfaisantes qui rôdaient dans les coins sombres, attendant patiemment que quelqu'un s'aventure par là pour leur faire peur, se nourrir de leurs cris, devenir énorme et leur arracher une jambe ou deux pour aller les dévorer dans un coin, laissant le reste aux rats tandis qu'elle se viderait de son sang et s'étranglerait en essayant d'appeler à l'aide ??!!

Alors qu'une horrible grimace se dessinait sur le visage de Kana, Kim s'assied face à elle. D'ailleurs heureusement que la petite fille ne s'était pas relevée, car le choc de l'image qui venait de lui traverser l'esprit l'aurait sans doute fait s'évanouir. Au lieu de ça, elle chercha sa baguette à tâtons par terre, et lorsqu'elle mit enfin la main dessus, elle s'y cramponna. Finalement, dans un murmure, elle émit la terrible hypothèse qu'une créature sans nom vienne leur arracher les jambes.

Préférant sans doute ménager le suspens, Kim préféra s'intéresser à la raison de sa propre venue sur les lieux. Ah, oui, tiens, Kana avait oublié qu'elle lui avait demandé ça.

- Ce que je fais là ? Tu veux savoir la vérité, ou tu préfères un mensonge rassurant ?

Kana écarquilla les yeux. Keuwaaaaa ? La vérité serait-elle si flippante ? Une histoire de fantômes et de kidnapping commença à faire surface dans sa tête, mais elle la balaya d'un battement de paupière. Ce n'était pas le moment d'avoir des idées bizarres. Elle tenta de bégayer une réponse, mais comme elle ne savait pas elle-même ce qu'elle voulait savoir, elle referma vite la bouche, coupée par la réponse quasi-instantanée de la jeune femme.

-Je t’ai suivie.

Court, précis, flippant. Voilà qu'elle était suivie maintenant. Ce qui était sure, c'était que la fille venait de Poudlard du coup. Et oui, elle s'était posée la question. Bien, donc, une fille de Poudlard l'avait suivie. Pour quoi faire ? La surprendre ici, lui faire peur, rigoler et se foutre d'elle, tout simplement ? Ou avait-elle des projets plus... sanglants ?! Un frisson glacé lui parcourut l'échine. Elle observa son interlocutrice avec une attention particulière. Elle n'arrivait pas à déterminer l'objectif de Kim. Ce devait être trop sombre et sanglant pour elle.

Un cri la tira de ses profondes réfléxions. Non, elle n'avait pas rêvé, celle qui se moquait d'elle un peu plus tôt comme quoi elle avait peur venait de crier! Elle pouffa gentiment, complètement inconsciente. Tout se passa très vite. La jeune femme se leva d'un bond et attrapa Kana au vol, les entraînant plus loin. Un énorme fracas secoua la Cabane Hurlante de toute part.

- Rien de cassé ? lui demanda Kim en se tournant vers elle.

Kana se décala légèrement, les yeux et la bouche grand ouvert, abasourdie. Au milieu du nuage de poussière, elle put distinguer la planche qui s'était écrasée par terre. Réalisant petit à petit qu'elle venait d'échapper à une mort misérable, elle leva des yeux brillants d'émotions vers celle qui lui avait sauvé la vie.

- N... Non, bégaya-t-elle, sur le point de se mettre à pleurer. Ca va très très bien! (Bon d'accord, la tête qu'elle faisait n'était pas tout à fait en accord avec ses paroles, mais cela ne l'empêchait pas de le penser vraiment). Merci! Même si tu me suis et que tu as l'air d'une psychopathe, tu es vraiment gentille!

Après cet élan de sincérité, elle hésita à sauter sur Kim pour lui faire un câlin, mais se ravisa. Elle n'avait pas spécialement envie de mourir étranglée ou un trucs du genre. Alors elle se contenta de lui faire un grand sourire en essuyant la larme qui avait perlé au coin de son œil. Elle devait vraiment avoir l'air d'une pauvre gamine, mais peu lui importait.

Un nouveau craquement sinistre résonna. Un coup d'oeil au plafond suffit à faire trembler Kana. Tout semblait sur le point de s'effondrer à un moment ou à un autre. La tonne de poussière soulevé par la chute de la planche se dispersait avec peine, ce qui rendait la visibilité quasi nul.

- Lumos Maxima ! murmura-t-elle. Ouark! C'est dégeu. Finalement, t'as peut-être raison. C'est pas un endroit pour les gamines.

Elle observa les alentours un instant. Kana admettait peut-être que ce n'était pas fait pour elle, cependant elle refusait de renoncer pour autant. Tout cela était tellement excitant!!

- Mais bon, ce serait dommage d'avoir fait tout ce chemin pour rien, hein? Et puis, tu m'as sauvé la vie, alors je te suis redevable maintenant. Donc si on reste, j'aurais peut-être une chance de pouvoir te sauver la vie à mon tour!

Reine des excuses bidons, le retour! Elle n'allait pas se défiler pour une pauvre poutre qui avait failli la couper en deux, voyons. La Gryffonne se débarrassa rapidement de la poussière qui se tapait l'incruste sur son pull et lissa les plis de sa jupe. Son jeune esprit se régalait de la situation. Il fallait qu'elle conserve l'adrénaline qui bouillonnait dans ses veines, au risque de se retrouver vidée de ses forces en un rien de temps.

Elle observa de nouveau le plafond. La planche manquante laissait apparaître un rectangle sombre. Tout semblait si fragile, mais si immobile... Peut-être la Cabane les attaquait-elle volontairement, au gré de ses envies ?!

Un trucs se faufila entre leurs pieds, la faisant sursauter. Toute la baraque en trembla. Un trucs non identifiable tomba du plafond non loin d'elles.

- Heuuuu... on bouge ? proposa-t-elle d'une voix inquiète. Y'a peut-être des trucs à voir dans les autres pièces.

Elle hésita à lui poser également une question un peu... débile, mais se ravisa. Après tout, les fantômes ne pouvaient pas leur faire de mal, alors pas besoin d'un quelconque sortilège pour les faire fuir. Mais elle aurait bien aimé savoir si cela existait. Cependant, il était hors de question qu'elle avait sa peur panique des revenants à Kim.

Édit Jessy : Bonjour Kana, votre RP n'est pas cohérent. En effet, il ne respecte pas le Grimoire des Sortilèges qui indique que la métamagie demande des conditions supplémentaires à un sortilège simple. Vous pouvez parfaitement utiliser Lumos, mais Maxima n'est accessible qu'aux membres adultes possédant leurs A.S.P.I.C. avec au minimum la note Effort Exceptionnel. Merci de faire plus attention lors de votre prochaine utilisation de sortilèges. Cordialement,

La brunette n’avait aucune idée de ce qui se passait dans la tête de son interlocutrice, mais sa tête d’ange commençait sérieusement à l’exaspérer. D’autant plus que, si ses talents d’actrice paraissaient relativement corrects au premier abord, lorsqu’on y regardait d’un peu plus près, il était évident que ce n’était rien de plus qu’une façade, et que la fillette paniquait intérieurement. Derrière ses airs confiants, ses craintes étaient perceptibles à travers certains tics nerveux, tels que la poigne avec laquelle elle ramassa sa baguette, ou les grimaces qu’elle laissa échapper à plusieurs reprises. La vert et argent se demandait si la dénommée Kana essayait de l’impressionner – ce qui semblait fréquent comme comportement au sein de Poudlard, où chacun veut prouver sa supériorité aux autres, ou si elle essayait simplement de se persuader elle-même que tout irait bien. Même l’idée qu’elle était peut-être juste stupide lui traversa l’esprit.

Quoi qu’il en soit, Kimberly ne tarda pas à regretter de lui avoir sauvé la vie lorsque, la montée d’adrénaline dissipée, elle réalisa que sa petite protégée s’était moquée d’elle. Gentiment, certes, mais tout de même. Elle lui lança un regard noir et insistant, signe qu’il valait mieux qu’elle évite de recommencer si elle tenait réellement à sa vie. Et oui, Kim’ était du genre susceptible et à réagir au quart de tour, et sa surprise avait laissé place à une espèce de colère qui aurait vite fait d’évoluer en haine si Kana ne prenait pas rapidement conscience qu’elle avait failli y rester. En réalité, ce qui énervait Kimberly n’était pas le fait que l’on se soit moquée d’elle, mais plutôt que ses réflexes la poussaient à faire des choses auxquelles elle n’était pas habituée, comme être ce que l’on pourrait qualifier de ‘gentille’. Et comme pour venir confirmer cette pensée, c’est en utilisant ce mot précis que l’inconnue tenta de la remercier. Pour le coup, la jolie brune ne savait plus trop si elle devait tirer la tronche ou rire de bon cœur. Une psychopathe gentille ? Non mais sérieusement, d’où est-ce qu’elle sortait, cette fille ? Du monde des Bisounours ? Finalement, K. opta pour la dernière solution et un léger sourire étira ses lèvres. Amusée, elle lui adressa un clin d’œil.

Kimberly – Ne compte pas trop sur ma gentillesse, tu risquerais d’être déçue.

La planche qui s’était lamentablement écrasée sur le sol avait créé un épais nuage de poussière, et il était assez difficile de discerner quoi que ce soit à travers tout ce remue-ménage, mais la proximité des deux jeunes femmes permit à Kim’ de clairement surprendre sa vis-à-vis essuyer ce qui devait être une larme. La vert et argent eut un mouvement de recul.

Kimberly – Ah non, hein ! Tu vas pas remettre ça ! Si on doit passer du temps ensemble, je t’en supplie épargne-moi les crises de larmes. Sinon je t’abandonne ici.

S’il y avait bien une chose que la jeune femme ne supportait pas, c’était de voir des gosses pleurer pour rien. Elle ne supportait déjà pas les enfants, mais alors avoir une gamine qui pleurniche sans cesse dans ses bras, ce serait pire que tout. Au moins, maintenant elle était prévenue. Plus de larmes de crocodile, ou plus d’accompagnatrice-protectrice non plus.
Hormis ce petit détail, Kana semblait plutôt débrouillarde. Contrairement à Kimberly, qui n’y aurait sans doute jamais pensé, la fillette utilisa un sortilège pour tenter d’éclairer la pièce. Bon, ce n’était pas très efficace, puisque la lumière ne dissipait pas le brouillard qui s’y était formé, mais elle avait au moins le mérite d’avoir tenté quelque chose.

Kimberly – Oublie ça, je sais prendre soin de moi toute seule, moi.

La jeune femme était toutefois d’accord sur un point : le danger ne faisait qu’ajouter de l’intérêt à leur escapade nocturne, et rendait les choses bien plus intéressantes. Une bestiole non identifiée se faufila entre leurs jambes, et Kim’ ne put s’empêcher de rire lorsque sa partenaire de visite improvisée sursauta. Un autre bruit assourdissant se fit entendre et, se retournant dans sa direction, la vert et argent constata qu’un autre bout de plafond s’était écroulé. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette fichue cabane tombait en ruines. Emboîtant le pas à Kana, Kimberly se précipita dans la salle voisine, loin d’avoir envie de finir sous une pile de décombres, retrouvée plusieurs heures plus tard écrasée comme une crêpe. D’après ses souvenirs, aucun sortilège n’avait encore été inventé pour ressusciter les gens, et elle n’avait pas envie de mourir d’une façon aussi idiote – les morts les plus insolites, elle les laissait volontiers aux autres.

Arrivée dans la salle voisine, Kimberly estima cette dernière toute aussi sinistre que la précédente, en peut-être un peu moins envahie par les cendres. Elle se décida finalement à allumer l’extrémité de sa baguette à son tour, et observa les alentours. Il n’y avait pas grand-chose là-dedans, si ce n’est un canapé tout poussiéreux sur lequel elle ne s’aventurerait certainement pas, et deux étagères pleines de vaisselle rongée par le temps. Ah, et aussi une forme translucide communément appelée fantôme, tranquillement assise sur le sofa, à regarder les deux jeunes femmes lutter pour leur survie.

Kimberly – Tiens, je crois qu’on a trouvé celui qui t’a tant effrayée.

Elle se remémora alors ses premiers pas dans la Cabane. Kana avait plusieurs fois parlé de fantômes, et ne semblait pas particulièrement les apprécier. En avait-elle réellement peur ? Kim’ n’allait pas tarder à le savoir. Elle se tourna vers sa camarade, et attendit de voir sa réaction qui, si elle avait bien interprété ses bafouillages, promettait d’être à la hauteur de ses espérances.

Tout un tas de questions se bousculaient joyeusement dans la tête de Kana. La plupart concernait Kim, mais elle préférait les garder sagement dans un coin. Sa curiosité avait tendance à dépasser les bornes. C'est pourquoi elle se contentait de jeter des regards en coin plutôt discret à sa sauveuse. Elle lui avait souris. Ça, c'était vraiment une bonne chose! Bon, en revanche, elle avait fortement sous-entendu qu'elle n'était pas souvent gentille, mais tant pis, rien qu'une fois de temps en temps, c'était quand même sympa. Et puis elle n'avait plus le droit de pleurer, au risque de... Ben, tout simplement, se retrouver toute seule, dans cette maison franchement glauque et effrayante. Elle n'avait pas vraiment le choix, mais ses émotions étaient parfois tellement violente qu'elle était capable de passer du rire aux larmes en une fraction de seconde. La petite fille se promit tout de même de faire un effort pour se contrôler.

Ce qui la perturbait aussi un chouilla, c'était le refus catégorique de Kim. Elle ne voulait pas que Kana lui soit redevable. Certes, elle n'était qu'une petite gamine, faible et pas toujours très futée, mais elle avait quand même un minimum de réflexe, et, bon sang!, Kim lui avait quand même sauvé la vie! Elle rangea cette promesse faite à elle-même dans un coin de son cerveau, se promettant de lui revaloir ça le jour où elle en serait capable. Qui sait, peut-être se recroiseraient-elles dans quelques années, aux prises avec un dragon, et Kana empêcherait le gros machin de faire du barbecue de sorcière!! Le scénario parfait, quoi.

Enfin, pour l'instant, elle était occupée à regarder où elle posait les pieds. Histoire de pas écraser un trucs mou (genre un rat ou une souris), ou de ne pas tomber dans un trou. Le plafond se détachait, alors pourquoi pas le sol?

Cette nouvelle pièce était tout aussi sombre que la première. Sa baguette n'éclairait pas grand chose, ce qui s'arrangea un peu quand Kim alluma la sienne. Il n'y avait pas grand chose à voir, de toute façon. Son regard s'attarda sur les fenêtres obstruées par des planches, qui semblaient presque faire partie intégrante du mur. Quelle genre de chose était suffisamment dangereuse pour que l'on s'enquiquine à mettre des planches aux fenêtres ? D'ailleurs, pourquoi avoir fait des fenêtres, si c'était pour y mettre des planches ? Lorsque ses pensées eurent divagué au point qu'elle se surprit à penser à des escargots, Kana se reprit. Son accompagnatrice lui était passée devant, observant elle aussi la pièce.

- Tiens, je crois qu’on a trouvé celui qui t’a tant effrayée.

Machinalement, Kana regarda à l'endroit que semblait désignée la jeune femme. Elle ne comprit d'abord pas de quoi il s'agissait. Il y avait une sorte de canapé, recouvert de poussière sans doute, mais ce n'était surement pas de ça qu'elle voulait parler.

A la lueur des baguettes, il n'était pas très visible. C'était sans doute pour cela que la nippone ne le vit pas tout de suite. Mais lorsqu'elle se rendit compte qu'effectivement il y avait quelque chose sur le canapé, elle commença à perdre lentement ses couleurs. Ce n'était ni quelque chose, ni quelqu'un. Ça n'avait pas vraiment de couleur, et pas de consistance solide. Pour couronner le tout, ça les observait en silence, avec un air amusé sur les lèvres.

A travers, elle pouvait voir le mur, et le haut du canapé contre lequel il semblait appuyer.

Plus aucun doute n'était possible.

C'était un fantôme.

Kana devint complètement livide. Elle ouvrait et fermait la bouche comme un petit poisson, incapable de prononcer le moindre mot. Elle se mit à trembler comme une feuille, recula, manqua encore une fois de se ramasser et se rattrapa de justesse au mur qui séparait les deux pièces. Le fantôme sembla se lever. La petite fille poussa un gémissement, et lança un regard désespéré à Kim. Mais elle ne la voyait plus. Il n'y avait que le fantôme. Elle voulu reculer, mais quelque chose l'en empêchait. Ah oui, sa main tellement cramponnée au mur qu'elle ne la sentait même plus. Et la chose qui se rapprochait.....!

Kana se mit à hurler, imaginant le corps du fantôme se fondre en elle comme un étau glacée. Elle parvint à arracher sa main du mur, et tenta vainement de s'enfuir. Le problème, c'est qu'elle avait un bout du mur en question dans la main. Elle se stoppa brusquement et se retourna... Pour voir un pan de mur s'effondrer sur lui même, soulevant un nuage de poussière.

- Me... Mer**!! KIIIIIM! hurla-t-elle à pleins poumons.

Grosse erreur. Elle avala de la poussière et se mit à tousser sans pouvoir s'arrêter. Secouée de spasme, et tentant de ne plus penser au fantôme, elle revint sur ses pas, ponctuant ses toussements de "Mer**!" et de "quelle débile" ou encore de "Ohlalaaaaaa... Qu'est-ce-que j'ai fais, mais qu'est-ce-que j'ai encore fais?!". Encore heureux, le plafond semblait tenir plus ou moins le choc. Elle tenta de disperser la poussière avec sa main, sans résultat.

Lorsqu'elle réussit à apercevoir la silhouette de Kim, elle se précipita vers elle. Pas de trace du fantôme. Pas pour l'instant.

- Kiiiiiiim!!! Tu es vivante! Où es le fantôme ? Il est mort?!! ... Heeeu, enfin... J'ai rêvé ? C'était un fantôme ? Pitié, dis-moi que non, je t'en supplie...

Elle retenait tant bien que mal ses larmes, n'ayant pas spécialement envie de se retrouver toute seule à ce moment-là. Mais la terreur sans nom qui lui étreignait l'estomac était coriace. A tous les coups, la grande fille était en train de se foutre d'elle, en plus.

Elle regarda furtivement autour d'elle, tremblante. La silhouette translucide devait bien être là, quelque part...

Kimberly sentait le regard de sa camarade rivé sur elle. Faut bien avouer qu’elles ne se connaissaient pas vraiment, et que la fillette devait avoir tout un tas de question à lui poser. Au plus grand soulagement de la vert et argent, elle n’en fit pourtant rien, et se contenta de l’observer en silence. Kim’ n’avait aucune envie de s’étendre sur sa vie privée. Il était bien rare qu’elle daigne en parler à qui que ce soit. Et pour cause : ni son passé ni son présent n’étaient extraordinaires, si on oubliait un instant les remises en question qui lui pourrissaient l’existence depuis un moment maintenant. La jeune femme préférait elle-même ne pas trop y penser, et ne ressentait pas le besoin de se confier. En général, dans ce genre de situation, les gens essaient toujours d’analyser le problème sans en connaître toutes les contradictions, et Kim’ ne supportait pas qu’on cherche à la comprendre alors qu’elle-même n’y parvenait pas. Elle préférait simplement faire l’impasse sur ce qui ne lui convenait pas, et compenser ce qui lui manquait avec autre chose. Cette technique avait plutôt bien marché jusque-là, et elle comptait bien continuer ainsi.

La Serpentard se doutait que sa camarade n’était pas fan des fantômes, mais elle était pourtant loin d’imaginer ce que la simple vue de l’un d’eux lui provoquerait. Elle s’attendait à tout, sauf à un cataclysme pareil. Petit à petit, le visage de Kana s’assombrit. Cette fois c’était certain : elle paniquait. Cette réaction des plus exagérées commença par faire rire la jolie brune, mais elle se ravisa rapidement lorsqu’elle prit conscience des proportions que cela allait prendre. Elle commençait même à s’affoler aussi. L’attitude démesurée de Kana était contagieuse. Cette dernière se mit à hurler en continu, ses cris résonnant à travers toute la cabane, et probablement même en dehors, et lança une réaction en chaîne qui manqua une nouvelle fois de les écrabouiller sous une masse de bouts de bois - qui créa d’ailleurs une nouvelle vague de poussière, encore plus dense que la précédente.

Kimberly s’apprêtait à répondre à son interlocutrice et à tenter de la rassurer, lorsqu’elle l’entendit s’étouffer et cracher ses tripes, probablement après avoir avalé, ou du moins aspiré une bonne dose de poussière. Elle ne pouvait pas en être certaine puisqu’elle ne discernait plus que la tâche lumineuse émanant de la baguette de la fillette, le reste se fondant parfaitement dans la masse uniforme de poussière. L’avantage, c’est qu’en suivant ce faible halo, elle finirait probablement par lui tomber dessus – si elle n’avait pas encore malencontreusement échappé sa baguette. Tentant tant bien que mal d’y voir clair à travers cette saleté de nuage gris, et le nez dans son t-shirt pour ne pas trop respirer de cendres, Kim’ se dirigea donc vers ce qu’elle espérait sincèrement être Kana. Il valait mieux qu’elle la retrouve avant qu’elle ne les propulse toutes les deux à la morgue sans passer par la case départ. La jeune femme se fraya un chemin du mieux qu’elle pu, vérifiant à l’aide de ses mains qu’elle ne fonçait pas dans un mur et à l’aide de ses pieds qu’elle n’allait pas tomber dans un trou. Quelques secondes plus tard, les deux jeunes femmes étaient de nouveau face à face, mais même à seulement quelques centimètres l’une de l’autre, il était difficile de distinguer plus qu’une silhouette floue.

Kimberly – Oui, je suis vivante, et non, ce n’était pas un fantôme. Alors calme-toi maintenant.

Autant lui dire ce qu’elle voulait entendre pour éviter une nouvelle catastrophe. La vert et argent n’avait même plus la force de se moquer. Elle voulait juste s’assoir trente secondes et tenter de comprendre ce qui lui était passé par la tête. Qu’est-ce qui pouvait bien provoquer une telle peur panique des fantômes ? Jusqu’à preuve du contraire, ils n’étaient pas en mesure de faire de mal à qui que ce soit. Tout ce dont ils étaient capables, c’était de transpercer les gens, ce qui avait pour seule conséquences de leur rafraichir les idées en leur glaçant le sang. Kimberly attrapa fermement la main de sa camarade et la traina sur le canapé miteux. Et oui, elle s’y était finalement assise. De toute façon, il devait y avoir bien plus de poussière dans les airs. Maintenant, c’était l’heure des explications.

Kimberly – Bon, tu vas me dire pourquoi tu as si peur des fantômes ?

La jeune femme n’avait aucune idée d’où était passé celui qu’elles avaient surpris, et elle s’en fichait éperdument. Elle espérait simplement qu’il avait eu la peur de sa vie (ou plutôt de sa mort, en l’occurrence..) et ne reviendrait pas de sitôt, de peur que l’hystérique de service ne détruise complètement et définitivement sa maison, ou ce qu’il en restait. Kim’ fixait Kana droit dans les yeux. Elle secoua machinalement la tête pour tenter de se calmer. Son cœur battait la chamade. Pour le coup, elle avait vraiment cru voir arriver sa fin.
La poussière retombait peu à peu, en formant une couche sur le sol, plus ou moins épaisse selon les endroits, et la jeune femme se demandait s’il ne valait pas mieux sortir d’ici en vitesse avant que toute la baraque ne s’écroule.

Kimberly – Si tu préfères qu’on ait cette discussion à l’extérieur, je crois que je préfère encore le Saule Cogneur à ta maladresse.

Elle marqua une courte pause, qui lui permit de recouvrer pleinement ses esprits, puis ajouta, avec une pointe d’ironie.

Kimberly – Toi qui prétendais vouloir me rendre la pareille et me sauver la vie, t’as bien failli me tuer à la place, là.

Kana était certaine d'avoir vu un fantôme. Impossible que ce soit autre chose. Elle était sure que Kim le savait, pourtant lorsque cette dernière lui affirma que ce n'en était pas un, la fillette s'accrocha à cette affirmation avec toute la conviction qu'elle était capable d'avoir. Petit à petit, les battements de son cœur se calmèrent. Elle se rendit compte du bazar qu'elle avait provoqué. Tout ça pour un fantôme. C'était tellement stupide! L'émotion retombée, sa frayeur n'était plus qu'un souvenir, même si ses jambes en tremblaient encore. Kim allait surement s'énerver, ou bien se mettre à rire de sa naïveté et de sa réaction pour le coup vraiment excessive. Cependant, sur le moment, hurler et fuir lui avaient semblé les meilleures choses à faire. Après tout, face à un fantôme, elle ne pouvait pas faire grand chose, pauvre petite humaine de son espèce.

Contrairement à toute attente, sa sauveuse lui attrapa fermement la main. Kana se laissa entraîner, aussi molle qu'une poupée de chiffon. Elle était complètement vidée. Elle s'assit à côté de Kim sans vraiment se rendre compte de ce qui se passait. Bon sang, mais qu'est-ce-qu'elle avait fichu ? voilà qu'elle allait se faire sermonner. Au pire des cas, la fille était en réalité une Préfète qui se payait sa tronche depuis le début, et maintenant qu'elle avait fait plus d'une bêtise, allait lui faire la misère et la réduire en esclavage, et elle serait contrainte de lui obéir sinon elle révèlerait tout au Directeur, et la nippone serait exclue. Elle n'aurait même pas tenue un mois à Poudlard. A cause d'un fichu fantôme. Kana se rendit compte qu'elle divaguait à nouveau. Elle se frotta les yeux, revenant à la réalité, bien poussiéreuse d'ailleurs.

- Bon, tu vas me dire pourquoi tu as si peur des fantômes ? lui demanda Kim.

Et voilà, elle était définitivement cramée. Un sourire triste étira ses lèvres. Elle voulut répondre mais aucun son ne sortit de sa bouche. En fait, c'était parce qu'elle ne savait tout simplement pas quoi répondre. Pourquoi avait-elle peur des fantômes ? Il ne pouvait rien lui faire, elle le savait. Mais c'était plus fort qu'elle, le simple mot la faisait trembler d'effroi. Il devait y avoir quelque chose dans ses souvenirs qui avait un rapport avec les fantômes, c'était certain. Quelque part, au fond de son être, une expérience suffisamment traumatisante pour qu'aujourd'hui encore et malgré tout, elle ait une trouille bleue des fantômes.

- Si tu préfères qu’on ait cette discussion à l’extérieur, je crois que je préfère encore le Saule Cogneur à ta maladresse.

La remarque de Kim lui arracha un petit sourire. Oui, ça, elle s'était rendue compte qu'elle était maladroite, et que ça pouvait devenir fichtrement dangereux. Mais de là à reprendre le passage secret sombre et étroit... enfin, il fallait bien y repasser à un moment ou l'autre.

- C'est pt'être mieux, oui, supposa-t-elle timidement, les joues rouges.
-Toi qui prétendais vouloir me rendre la pareille et me sauver la vie, t’as bien failli me tuer à la place, là.

En y réfléchissant une seconde, c'est vrai que sa résolution ne semblait pas très sérieuse pour le coup. Bon en même temps elle pouvait toujours rejeter la faute sur ce fichu fantôme, mais ça lui faisait quand même un bon nombre de conneries/secondes. Elle baissa les yeux, honteuse. Et dire qu'elle avait été envoyé chez Gryffondor, la maison des courageux. C'était vraiment pitoyable. Toute la joie et l'excitation de sa petite escapade s'était dissipée à cause de ce fantôme à la noix. Elle poussa un soupir désolé.

- Excuse-moi... Je suis vraiment nulle sur ce coup-là... murmura-t-elle, en prenant garde à ne pas se laisser submerger par une vague de larme. C'est peut-être mieux qu'on s'en aille, oui. Au cas où il reviendrait...

Mais le fantôme, ou la chose qu'elle quelle soit, n'avait pas l'air de réapparaitre, ce qui rassurait Kana. Elle voulut prendre une grande respiration pour finir de se calmer, comme lui avait demandé Kim, mais elle recommença bêtement à s'étouffer. Ayant ras-le-bol de ne pas pouvoir respirer, elle leur lança à toutes les deux le sortilège de Têtenbulle.

- Au moins, on ne mourra pas asphyxiée, c'est déjà ça, fit-elle remarquer gentiment.

Elle réussit à se relever. Sa baguette était toujours allumée et la poussière était retombée, formant une couche assez inégale sur le sol. Chacun de leurs pas soulevait un petit nuage. Cependant, Kana était bien contente d'avoir sa bulle d'air autour de la tête, car l'air devait être saturé de reste de poussière. Tant pis si ce n'était pas très esthétique. Elle guetta l'approbation de Kim avant de retourner dans la première pièce. Elle était dans un sale état. Heureusement, rien de dangereux n'essaya de les écraser cette fois-là. La fillette parvint à retrouver les escaliers menant au passage souterrain un peu par hasard, et s'y engouffra.

Kana manqua de justesse de se prendre la poutre qui lui avait déjà valu une bosse à l'aller, perdue dans ses pensées. Elle cherchait désespérément un quelconque indice sur cette peur des fantômes. Tout ce dont elle arrivait à se rappeler, c'était d'une forme translucide et d'un froid glacial qui l'étreignait de partout, l'empêchant de respirer. C'était toujours mieux que rien. Le silence, seulement ponctué par les bruits de leurs pas, ne lui semblait pas gênant. Elle le brisa tout de même, pour esquisser une réponse à la question qui flottait entre les deux filles.

- Je n'arrive pas très bien à me souvenir, mais dans ma tête, je vois un trucs qui ressemble à un fantôme... Et un froid glacial, qui m'enveloppe tout entière... C'est tout bleu autour, aussi, et j'arrivais plus à respirer... J'avais eu très très peur ce jour-là, murmura-t-elle. Comment tu fais pour pas avoir peur des fantômes, hein ?

La question était un peu enfantine. Mais Kana avait besoin de savoir, de se créer quelque chose, un état d'esprit ou même n'importe quoi, qui lui permettrait de tenir sa peur à distance. Après tout, il y avait des fantômes à Poudlard aussi, non ? Que se passerait-il si elle en croisait un ? Sans doute prendrait-elle ses jambes à son cou, en hurlant à pleins poumons. Pas très discret.

Kimberly en avait presque de la peine pour la fillette qui se trouvait à ses côtés. Elle avait vraiment eu la peur de sa vie, et la vert et argent avait du mal à s’expliquer les raisons d’une telle peur bleue des fantômes. Si elles avaient été chez les moldus, une réaction pareille aurait aisément pu être compréhensible, mais pas à Poudlard.. L’établissement recelait de créatures bien plus effrayantes et, surtout, bien plus dangereuses, et Kim’ ne pouvait pas croire qu’une gamine qui s’était volontairement rendue à la Cabane Hurlante, pourtant réputée pour être hantée, ne s’attendait pas à tomber sur ce genre de spectre. Elle allait forcément en recroiser dans l’enceinte même de l’école, d’ailleurs. Un jour ou l’autre, il faudrait bien qu’elle passe outre cette phobie qui la mettait dans des situations périlleuses, entrainant son entourage avec elle, ou elle allait très mal vivre sa scolarité. Quoi qu’il en soit, Kana semblait privilégier l’option ‘foutre le camp d’ici le plus rapidement possible’ à celle de rester dans la baraque en ruines, au risque de recroiser un esprit.

Sa réaction fit sourire Kimberly, qui commençait même à apprécier sa camarade. Ses petits défauts la rendaient plus attachante qu’autre chose, même pour une Serpentard qui n’aimait pas le moins du monde les enfants pleurnichards et trouillards. Elle avait tout de même réussit à amuser K. qui, même si elle avait un peu flippé pour sa propre vie aussi, avait pris un plaisir presque malsain à esquiver les bribes de plafonds qui s’étaient dirigées droit sur elle et à slalomer entre les trous dans le sol. Elle regarda sa partenaire de galère, et lui sourit, d’un sourire sincère, ce qui était rare chez elle.

Kimberly – T’en fais pas. Comme je te l’ai dit, je n’ai besoin de personne pour couvrir mes arrières. Commence par ne pas mettre ta propre vie en danger, ce sera parfait.

Elle lui adressa un clin d’œil, et se retrouva soudainement la tête dans une bulle d’air. Elle ne put s’empêcher de pouffer gentiment en voyant l’allure que cela donnait à sa camarade. On aurait dit deux astronautes.. Sans le reste de la combinaison. La grande classe ! Une question trottait dans la tête de la jeune femme, qui ne put s’empêcher de la poser.

Kimberly – Dis-moi, t’es dans quelle maison ?

Kana n’avait pas son uniforme, donc pas moyen de le deviner. Elle avait l’air plutôt courageuse, même si la vue d’un simple fantôme la mettait dans tous ses états. Peut-être une Gryffondor. Se balader dans la Cabane Hurlante à une heure aussi tardive au lieu de faire ses devoirs ne correspondait pas tout à fait aux habitudes d’une Serdaigle, et K. avait éliminé cette possibilité depuis un moment déjà, mais elle était aussi très extravertie, ce qui pouvait aussi l’avoir menée chez les Poufsouffle. Rouge ou jaune, telle était la question. Kimberly allait vite être fixée. Du moins, si Kana arrêtait d’éluder ses questions.

La fillette se releva difficilement, comme si le simple fait de devoir bouger à travers toute cette poussière, un fantôme en liberté lui demandait beaucoup d’efforts. Kimberly la suivit à travers les deux pièces qui les menèrent aux escaliers, puis au passage secret – pas si secret que ça au final puisqu’absolument tout le monde le connaissait, mais c’est pas grave.
D’après la réponse que venait finalement de lui accorder sa camarade, cette dernière avait été traumatisée parce qu’un fantôme l’avait traversée. Kim’ lui sourit gentiment. Comment faisait-elle pour ne pas avoir peur des fantômes ? Ils étaient inoffensifs, et morts qui plus est. Rien de bien effrayant à ses yeux.

Kimberly – Je vois. T’en fais pas, tu ne risques rien même s’ils te passent au travers. La preuve, tu es toujours là. Ils ne peuvent rien te faire, si ce n’est tenter de t’effrayer, et plus tu te laisseras faire, plus ils s’amuseront à te torturer.

Et oui, les fantômes aussi étaient joueurs, et aimaient profiter des rares émotions qu’ils étaient encore susceptibles de provoquer chez leurs victimes : la peur. Un peu sadiques sur les bords peut-être, certains, tels que celui qu’elles avaient croisé, prenaient un malin plaisir à malmener les élèves un peu peureux. C’est pourquoi ils s’acharnaient généralement sur les plus jeunes, les plus âgés étant habitués à les côtoyer depuis plusieurs années.

Kimberly – Pour répondre à ta question, je n’ai peur de rien.

Ce qui était on ne peut plus vrai. Kimberly ne craignait pas la mort, et qui ne craint pas la mort ne craint pas grand-chose.
Elle se glissa dans le passage et se retrouva à nouveau face au Saule Cogneur, qui la fit une nouvelle fois zigzaguer entre ses branches avides de sang. Parvenue à s’extirper des racines de l’arbre, elle s’éloigna de quelques dizaines de centimètres supplémentaires, et lança à Kana :

Kimberly – Bon, je te suis, encore une fois.

FIN

[Pv Raph' & Nikki, autorisation pour le libre arbitre ]

L’après-midi s’annonçait pas trop mal pour le jeune homme, depuis maintenant un certain temps il ne s’autorisait plus les excursions étant donné que d’après certaines rumeurs les Aurors seraient sur son cas en espérant le coincer. Il avait déjà commencé à se détourner de cette rumeur en participant au meeting du Ministre et n’était pas passé à l’acte et s’était fait discret.

Aujourd’hui il avait besoin de prendre l’air, faire un tour, s’oxygéner. Quoi de mieux que Pré-Au-Lard et sa cabane hurlante afin d’être seul et tranquille et pouvoir profiter de ce beau temps.

Le jeune homme prit son manteau accroché derrière la porte d’entrée et sortit en prenant soin de regarder si quelqu’un l’épiait ou non. Une fois cette vérification faite il transplanna devant la Cabane Hurlante, derrière les barbelés qui en faisaient le tour.

D’un pas silencieux il s’approcha rapidement de la maison, personne ne semblait s’être aventurer, ou encore vouloir jouer aux héros, tant mieux pour lui il ne sera pas dérangé. Puis des bruits se firent entendre, le jeune homme pu distinguer des bruits de sortilèges frappant le bois craquant qui se trouvait à l’extérieur. Raph’, curieux de nature fit le tour de la maison et arriva derrière l’intrus qui le dérangeait.

C’était une jeune femme, ou plutôt une élève se trouvait là. Elle s’exerçait à quelques sortilèges d’attaque bien que cela ne soit guère toléré par l’académie de Magie dont elle faisait certainement partie. Le serdaigle aurait presque pu pénétrer ses pensées, y mettre le bazar pour ensuite s’en servir mais elle semblait facilement influençable et les Mangemorts avaient cruellement besoin d’espion externe au groupe, des espions qui si ils tombaient ne mettraient pas en péril l’ordre.

Tu ne devrais pas être ici toute seule, essaye-tu des sorts que tu n’es pas censée utiliser ?

Il se trouvait derrière elle et était complètement plus grand, position de force mais il n’avait pas l’intention d’en faire son jouet, non bien au contraire.

Son service à la tête de Sanglier venait de se terminer et la verte et argent avait besoin d'exterioriser toute la rage qu'elle ressentait en ce moment. Surtout avec l'altercation qui avait eu lieu cette après-midi, elle avait eu des envies de meurtres et si elle ne s'était pas contrôlé elle leur aurait bien arraché la tête. Elle poussa un soupir tout en récupérant ses affaires. Nikki n'avait vraiment pas envie de retourner au château directement. Voir tout les élèves lui jeter des regards en coin commençaient sérieusement à l'insupporter et vu son humeur exécrable ils risquaient de se manger quelques sortilèges dans la tête. Tiens, les sortilèges.. En faire quelques uns serait un bon moyen de se défouler et cela lui permettrait de s'entraîner un peu. Il lui fallait juste trouver un endroit à l'abri des regards où elle pourrait s'exercé tranquillement. Un endroit calme et peu fréquenté voir pas du tout même. Elle y réfléchit pendant quelques instants. Elle pourrait toujours retourner sur la falaise ou elle avait connu Yuze mais, il y'avait le risque qu'un randonneur passe par là. Non, il lui fallait un endroit beaucoup plus discret. Une idée lui traversa l'esprit. Mias bien sûr ! Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt ?

La cabane hurlante. Généralement, les gens avaient trop peur de s'en approcher. C'étaient de sombre idiot de croire aux rumeurs circulant sur cet endroit mais, pour le coup ça l'arrangeait bien. Elle savait que personne ne risquait de venir l'y déranger et elle pourrait donc être absolument tranquille. La jeune fille ne comprenait pas pourquoi tout le monde avait peur de cette cabane. C'était juste un fichu tas de bois qui tombait en ruine. Ca n'avait rien d'effrayant en sois-même et les rumeurs circulant sur celle-ci n'étaient que des légendes urbaines destinés à faire peur aux plus petits. Elle secoua la tête tout en s'y rendant. L'avantage ce que ce n'était pas très loin et en seulement quelques minutes elle se retrouva devant celle-ci. Elle hésita quelques instants avant de la contourner. La verte et argent ne voulait pas rentrer à l'intérieur. Il suffisait que certains élèves est décidé de s'amuser pour qu'ils empruntent le passage secret et se retrouvent nez à nez avec elle. La Serpentard déposa ses affaires au sol et sortit sa baguette. Par quoi pouvait-elle bien commencer ? De préférence des sorts non utilisé en cours. Des trucs nouveaux. Elle avait toujours été très douée en magie et les nombreux livres qu'elle avaient lus lui avait permis d'en apprendre beaucoup plus que les autres. D'apprendre des choses qu'elle n'aurait peut-être pas du savoir.

#Bombarda. Une jolie explosion retentit. Elle savait que la puissance de se sort était détérminé selon le lanceur et elle était assez fière d'elle pour le coup. Il avait fait pas mal de dégat et en s'entraînant encore un peu elle pourrait faire un truc carrément dément. Elle regarda le mur quelques instants avant de continuer. #Diffindo. Elle aimait ce sort et la Serpentard se demandait s'il était possible de l'utiliser sur une personne. Ca pourrait être drôle, enfin pour elle pas pour celui qui serait visée mais, s'il permettait de déchirer quelques choses ça pourrait toujours servir. Elle continua à lancer quelques sorts, certains plus où moins interdit. Si elle se faisait attraper elle aurait de sacrée ennuis. C'était carrément interdit ce qu'elle faisait là mais, honnêtement elle n'en avait absolument rien à faire. Un bruit se fit en entendre et la brunette brandit sa baguette attendant de voir qui se trouvait là.

Tu ne devrais pas être ici toute seule, essaye-tu des sorts que tu n’es pas censée utiliser ?

La jeune fille le fixa. De quoi il se mélait celui-là ? C'était pas un élèves ni un professeur de Poudlard et elle n'avait absolument aucune idée de qui il pouvait bien être. En attendant il était venu la déranger et ça lui plaisait pas trop. Les gens avaient la fâcheuse manie de se mêler de ce qui ne les regardaient pas. Elle le toisa du regard sans aucune gêne. C'était du Nikki tout craché. De l'arrogance et du mépris. Elle tenait toujours fermement sa baguette. Sans savoir pourquoi il ne lui inspirait pas vraiment confiance. Y avait un truc bizarre chez lui, un truc pas net. A moins qu'il ne se décide à l'aider sur certain truc il pouvait directement tracer sa route et lui foutre la paix. Elle n'avait pas besoin d'entendre des sermons ou autres conneries dans le même genre.

Mêles toi de ce qui te regardes. Puis toi, tu fais quoi ici " tout seul " ?

La Cabane Hurlante - Page 28 130512025827737508

Mêles toi de ce qui te regarde. Puis toi, tu fais quoi ici " tout seul " ?

Elle semblait piquante, méchante. Visiblement la visite impromptue de Raph’ ne semblait pas l’arranger, ce qui confirmait ce que pensait le jeune homme, elle n’était pas sensée se trouver là et encore moins essayer les sortilèges qu’elle venait d’utiliser. Raph avait entendu un bruit d’explosion, et comme il connaissait parfaitement le sortilège il en profita pour démontrer à la jeune femme qu’elle n’était en posture de force et encore moins pour lui manquer de respect.

D’un coup de baguette vif, il lança un #bombarda sur le rocher qui se trouvait non loin. Celui-ci explosa en plusieurs morceaux dans un bruit assez puissant. Maintenant que la jeune femme avait vu de quoi il était capable ils pourraient peut-être avoir une conversation potable entre gens raisonnable.

Je ne suis pas là pour te punir au contraire, t’entraîner ne peut être que bénéfique. Je suis là par hasard pour prendre l’air, il se trouve que tu es dans un de mes endroits favoris et qu’il se pourrait bien que tu me revois de temps en temps.
La tentation était forte, il n’avait qu’une formule à prononcer et il entrerait facilement dans les pensées de la jeune femme, lui montrer qui il était réellement, quel était le monstre abominable qui se cachait en lui, lui démontrer qu’elle n’était pas en mesure de prendre ce ton face à lui. Mais à quoi bon, elle prendrait peur et s’enfuirait prévenir les autorités… Mauvaise idée.

Finalement la tentation fut trop grande et d’un coup de baguette furtif il lança le fameux #legilimens. En une fraction de seconde il pénétra l’esprit non protégé de la jeune femme et lui fit apparaître des images aussi noires les unes que les autres, des images où l’on distinguait la marque des ténèbres dans le ciel, des images où les mages noirs faisait régner la peur et la souffrance. Puis il relâcha son étreinte psychologique et laissa la jeune femme reprendre ses esprits.

Maintenant que tu sais de quoi je suis capable, il est inutile de me parler sur ce ton. Je pourrais ne pas apprécier et tu pourrais payer pour ton insolence. Je te laisse le choix, baisser d’un ton et me laisser te prodiguer des conseils ou alors fuir en prenant tes jambes à ton coup.

Le Serdaigle prenait un risque énorme en faisant ça, si jamais elle n’était pas digne de confiance il pourrait se trahir lui-même et alors les autorités seraient braquées sur lui. Mais son instinct lui disait qu’elle n’était pas de ce genre-là, qu’elle était manipulable et qu’il pourrait s’en servir à des fins personnelles.

Apparement ça petite réfléxion ne lui avait pas plus. Ca avait même l'air de le mettre plutôt en colère. Elle le fixa encore pendant quelques instants espérant qu'il parte. Elle avait envie d'être tranquille et pas qu'on lui prenne la tête en ce moment. L'homme en face d'elle sortit sa baguette et par reflexe elle brandit la sienne à son tour. Qu'il n'essaye même pas. Elle n'hésiterait pas à lui en balancer quelques uns en plein visage s'il osait faire quelques choses. Pourtant, il la pointa vers un rocher et utilisa le même sortilège qu'elle avait fait il y a quelques instants. La pierre explosa. Son sort était beaucoup plus puissant, beaucoup mieux maitrisé mais, Nikki ne se montra pourtant pas impressionnée. Elle progressait de jour en jour. Etant quelqu'un de plutôt intelligent, elle savait qu'elle n'avait aucun mal à maîtriser les choses assez rapidement. Il suffisait juste qu'il trouve un autre endroit pour qu'elle puisse s'exercer tranquillement.

Je ne suis pas là pour te punir au contraire, t’entraîner ne peut être que bénéfique. Je suis là par hasard pour prendre l’air, il se trouve que tu es dans un de mes endroits favoris et qu’il se pourrait bien que tu me revois de temps en temps.

Ben en même tant il n'avait pas grand chose à dire, ça ne le regardait absolument pas. Pourquoi voulait-il l'entraîner ? C'était une élève normal et elle n'avait rien demandé. Elle était tellement aborbée dans ses réfléxions qu'elle baissa sa garde. Grosse erreur. Sans avoir le temps de comprendre elle se prit un sortilège et des images affreuses commençèrent à lui envahir l'esprit. C'était lui qui était en train de lui infliger ça et elle ne pouvait absolument rien faire. Elle tenter de lutter mais c'était mission impossible. Elle ressentait tout, la peur la souffrance mais, l'image qui la marqua vu celle de la marque des ténèbres. C'était un mangemort ! Il finit par lâcher son emprise sur elle et elle peina à recouvrir ses esprits. Elle s'éloigna légèrement se demandant ce qu'il allait bien lui faire. En tout cas, elle ne resterait pas sans bouger et elle prendit de nouveau sa baguette prête à contre-attaquer s'il le fallait.

Maintenant que tu sais de quoi je suis capable, il est inutile de me parler sur ce ton. Je pourrais ne pas apprécier et tu pourrais payer pour ton insolence. Je te laisse le choix, baisser d’un ton et me laisser te prodiguer des conseils ou alors fuir en prenant tes jambes à ton coup.

Elle continuait à le fixer lui lancant par la même occasion un regard meurtrier. Il essayait de l'intimider et elle n'allait pas le laisser faire. Il était hors de question qu'elle parte en courant comme il venait de le suggérer. Elle ne se rabaisserait pas à ça. Pourtant, elle n'était pas vraiment rassurée à l'idée de se trouver avec un mangemort. Fallait-il qu'elle en parle ? Qu'elle parle à quelqu'un de leur rencontre ? Non. Elle risquerait d'avoir des ennuies et sa proposition l'intéressait. Elle qui s'intéressait à la magie noire et qui avait envie d'en savoir plus sur ce sujet venait de tomber sur la personne parfaite. Finalement, quelques conseil ne serait pas de refus mais il était hors de question qu'elle soit toute mielleuse et agréable avec lui.

Ne crois pas que tu me fais peur. Je sais me défendre ! En ce qui concerne les conseils, pourquoi pas. Mais pourquoi tu tiens à m'aider ?