Lïnwe cligna des yeux. La clarté du soleil reflété dans le dortoir des garçons l'avait réveillé. Il s'assit et vit qu'il était toujours habillé de sa cape et de son uniforme d'étudiant à Poudlard. La veille, il n'avait pas prit le temps de se dévêtir: il s'était littéralement assoupi, fatigué par l'aventure de la soirée. En effet, la nuit dernière, il s'était trouvé dans la Forêt Interdite en compagnie de Gilraen Felagund, une élève de son âge à Gryffondor. Bravant les interdictions du directeur, ils avaient réussi à sortir d'une part, vivants de la forêt et d'autre part, ils n'avaient pas fait de mauvaise rencontre sur leur passage.
Le garçon prit le temps de se laver et descendit les marches en direction du réfectoire pour se revigorer. Il attendait patiemment sa nouvelle amie et il la vit arriver une quinzaine de minutes plus tard. A son approche, il vint à elle en lui demandant si tout allait bien. Une fois qu'ils aient tous les deux finis de déjeuner, le garçon n'oublia pas ce qu'il avait dit la veille et proposa sérieusement d'aller voir l'infirmière. Le tout était de la baratiner intelligemment, avec une histoire solide mais sans trop de détails non plus. Il n'allait pas dire à l'infirmière qu'ils avaient été aux prises d'un troll des montagnes dans les toilettes des filles non plus...

Sur le chemin parcouru entre la Grande Salle et l'Infirmerie, il fallait compter une bonne dizaine de minutes à allure moyenne. Pendant le trajet, Lïnwe avait proposé une petite version des événements de la veille.

- Par exemple, suggéra-t-il, tu pourrais avoir été blessé par une créature en cours de Soins aux Créatures Magiques ou en Botanique, ça passerait crème. Ou bien, on a fait un peu de Quidditch ensemble pour se détendre et tu as mal maîtrisé la trajectoire de ton balai. Tu es tombée par terre sur plusieurs mètres, d'où tes éraflures aux bras. Ou tu t'es fais griffer par une chouette... Bref, qu'en penses-tu ?
L'astuce du Quidditch est pas mal je trouve, après faut juste préciser qu'on jouait près du lac, le sol est plus rugueux et ya même des rochers par là-bas, ça fera plus vrai, il parlait à voix basse comme si ils étaient en train de conspirer contre un gouvernement trop inefficace ou trop radical à leur goût.

Ils arrivaient désormais à mi-distance du couloir menant à l'infirmerie.

- Bon et bien... allons-y ? proposa Lïnwe.

HRPG:

HRPG:

Gilraen dormait à poings fermés. Les évènements de la veille l'avaient exténuée et elle avait extrêmement besoin de ce sommeil réparateur. Cependant, ça ne devait pas être l'avis de ses camarades de chambre qui déboulèrent en chahutant. La jeune fille s'éveilla en sursaut et regarda autour d'elle. Ses deux camarades étaient occupées à se lancer des oreillers dessus comme si elle n'était pas là.

- Euh les filles, ça vous dérangerai de faire moins de bruit ! Dit-elle, de mauvaise humeur.

Les deux Gryffondors se figèrent et se retournèrent vers la jeune fille en un seul et même mouvement.

- Mince, Gil ! J'avais pas vu que t'étais là ! C'est que d'habitude tu es toujours la première debout ...

Considérant le regard d'excuse que lui lançaient ses deux camarades, la jeune sorcière compris qu'elle n'avaient réellement pas fait exprès de la réveiller. Son ton se radoucis alors quand elle répondit :

- C'est pas grave, je devais me lever de toute façon.

Ce n'était pas tout à fait faux. Bien qu'elle ait plus de 3h devant elle avant son premier cours de la journée, elle devait passer à l'infirmerie pour désinfecter les souvenirs que lui avait laissé le botruc qu'elle avait rencontré la veille au soir dans la forêt interdite. Il n'y avait rien de grave, mais les plaies commençaient à former des croutes pas très ragoutantes et la jeune fille voulait éviter que celles-ci s'infectent.

Après s'être lavée et habillée en vitesse et avoir salué ses camarades de chambre, la jeune fille se rendit dans la grande salle pour petit-déjeuner. Elle tomba tout de suite sur Lïnwe, qui semblait l'attendre. La jeune sorcière se rappela alors que celui-ci lui avait proposé de l'accompagner à l'infirmerie. Cela, en plus de lui faire plaisir car elle commençait à apprécier le garçon, lui permettrait d'avoir un appui supplémentaire au bobard qu'elle s’apprêtait à raconter pour expliquer ses blessures. Il faudrait d'ailleurs qu'elle trouve quel histoire raconter, mais elle s'en soucierait après avoir mangé, elle était affamée.

Elle s'assit à côté de Lïnwe qui lui demanda si tout allait bien, ce à quoi elle répondit par l'affirmative. Après un petit déjeuner relativement copieux, les deux jeunes gens se dirigèrent comme convenu vers l'infirmerie. Sur le chemin, le garçon lui proposa à voix basse, pour éviter d'être surpris entrain d'établir leur plan :

- Par exemple, suggéra-t-il, tu pourrai avoir été blessé par une créature en cours de Soins aux Créatures Magiques ou en Botanique, ça passerait crème. Ou bien, on a fait un peu de Quidditch ensemble pour se détendre et tu as mal maîtrisé la trajectoire de ton balai. Tu es tombée par terre sur plusieurs mètres, d'où tes éraflures aux bras. Ou tu t'es fais griffer par une chouette... Bref, qu'en penses-tu ?
L'astuce du Quidditch est pas mal je trouve, après faut juste préciser qu'on jouait près du lac, le sol est plus rugueux et ya même des rochers par là-bas, ça fera plus vrai

La suggestion de la chouette la fit rire. Il fallait être très crédule pour croire qu'une chouette aurait pu lui occasionner autant de griffures. A moins qu'il s'agisse d'une chouette enragée ... Mais l'idée du Quidditch était parfaite, et la jeune fille acquiesça. Ça éviterai les problèmes dans le cas où l'infirmière communiquerait avec les professeurs de Soins aux Créatures Magiques ou de Botanique. Alors qu'une chute de balais était très crédible et les buissons qui entouraient le lac noir feraient des parfaits coupables.

- Bon et bien... allons-y ? proposa Lïnwe. Ah oui, faut que je demande un truc à propos des hiboux à l'infirmière aussi, informa le Gryffondor, ça ne prendra pas très longtemps.

La jeune sorcière acquiesça derechef et les deux Gryffondors entrèrent dans l'infirmerie. C'était la première fois que la jeune fille venait ici. C'était une grande salle en longueur où de nombreux lits étaient disposés de part et d'autre. Aucun patient ne semblait être présent et l'infirmière était pour l'instant absente, ou du moins elle n'était pas dans la pièce principale.

- Euh ... il y a quelqu'un ?

La jeune fille s'assit sur le bord de l'un des lits vides et attendit pour voir si quelqu'un lui répondait.

C'était donc la théorie du balai mal maîtrisé pendant un moment détente qui l'emportait. Franchement, ça aurait pu être vrai, c'était l'histoire la plus réaliste aux yeux des deux écoliers et Lïnwe tourna la poignée de la porte de l'infirmerie.
Le garçon n'aperçut personne, après tout, la salle était grande et remplie de lits et parfois de patients. De plus, il y avait un bureau au fond, une infirmière devait sûrement se trouvait là, penchée sur des paperasses administratives. Avant d'aller s'assoir tranquillement sur un des lits situé le plus proche de la sortie, sa comparse Gilraen venait d'interrompre le profond silence qui régnait dans la pièce.

C'était la première fois que le lionceau venait dans cette partie du château, il en avait encore beaucoup à parcourir et découvrir. Il ferma doucement la porte dans un léger cliquetis sonore avant d'observer plus en détail la salle. Une rangée de lits de chaque côté occupait principalement la pièce. Il y avait des rideaux qui séparaient chaque lit afin d'y avoir plus d'intimité. *C'est vrai que c'était plutôt utile lorsque l'on se retrouvait avec des pustules roses sur le visage. On ne voulait pas vraiment être vu en public* pensa Lïnwe.
En fait, l'infirmerie était une salle très spacieuse et la lumière éclatante qui filtraient à travers les grandes fenêtres rendait la pièce encore plus grande. Elle devait sûrement occuper toute une aile, tout un couloir de Poudlard à elle toute seule.
Soudain, le rouge et or entendit un murmure à sa gauche. Il crut tout d'abord que quelqu'un s'approchait d'eux mais c'était un tableau qui était accroché au mur. La toile représentait une femme plutôt âgée et munie d'apparats de guérisseur, qui s'occupait soigneusement d'un patient allongé dans un lit. Son teint terne et fiévreux n'indiquait rien qui vaille, la femme lui chuchotait des mots pour le rassurer.
Le Felagünd fit quelques pas et s'appuya sur le rebord d'une table de chevet, en attendant que l'infirmière vienne vers eux mais ils étaient déjà arrivés depuis quelques minutes sans avoir obtenu de réponse. Peut-être qu'il n'y avait personne ? Que l'infirmière n'était pas disponible ce jour-là ?

- J'espère qu'elle sera bientôt là, tu sais si l'infirmière est là tous les jours ? demanda Lïnwe à la brune.
En tout cas, je n'étais encore jamais venu ici, ajouta-t-il d'une voix enchantée.

Ces élèves alors. Parfois, ils étaient incapables de lancer un sort correctement. Y compris pour attaquer l'un d'entre eux. C'est pour cette raison que la vaillante infirmière de Poudlard était enfermée depuis deux heures dans la salle d'examen contigue à l'infirmerie. On lui avait amené avant même les premières lueurs de l'aube une petite de deuxième année qui vomissait des limaces. On l'avait tirée de son lit parce que la petite ne semblait pas se calmer. Pas étonnant...Un sortilège de crache-limace mal jeté pouvait avoir des conséquences catastrophiques. La preuve, l'infirmière avait dû essayer moult sortilèges pour enfin lever le sort. Elle venait de donner une potion à la fillette, qui devrait lui redonner ses forces. Des heures à cracher des limaces, c'était pas top pour un si petit gabarit. Liv ordonna à la petite de se reposer ici, en lui confiant une bassine. Des fois que ça recommence...

Elle sortit de la petite salle, arrivant directement dans la pièce principale de l'infirmerie. Laissant ses yeux s'habituer de nouveau à la lumière qui inondait la pièce, elle remarqua qu'un garçon et une fille étaient entrés. Ils s'étaient installés sur l'un des lits. Haussant les sourcils, Olivia se rapprocha. A cette heure-ci, ils devraient être en train de prendre leur petit-déjeuner dans la grande salle. Un luxe que la jeune femme ne s'était pas accordé depuis des lustres. Il faudrait qu'elle pense à demander à un elfe de lui faire monter un plateau. Mais pour l'instant, il fallait qu'elle s'occupe de ses nouveaux arrivants.

-Bonjour ! Qu'est-ce qui vous amène de si bon matin ?

Elle avait lancé ça sur un ton rassurant, accompagné d'un sourire. S'ils étaient là, c'était sûrement pour une bonne raison. S'ils se sentaient en confiance, ils lui diraient tout, elle soignerait le bobo en un tour de baguette magique et pourrait enfin s'installer dans un fauteuil moelleux. Oh oui, elle pourrait enfin déguster un délicieux thé et des petits gâteaux au chocolat. Revenant à la réalité de son travail, Olivia fixa son attention sur les élèves, attendant une réponse.

Après qu'ils furent entrer dans l'infirmerie, son camarade referma la porte derrière eux. Elle le vit alors observer un tableau qui se trouvait sur sa gauche. La jeune fille le trouva assez morbide. En effet, il était situationnel puisqu'il représentait un médecin (ou plutôt un guérisseur comme on disait chez les sorciers) entrain de soigner un patient, mais l'état du malade n'était pas très bon et la jeune Gryffondor se dit que le tableau ne devait pas rassurer les élèves qui se retrouvaient internés à l'infirmerie.

Lïnwe s'avança alors légèrement jusqu'à s'appuyer sur le rebord de la table de chevet du lit sur lequelle elle était elle-même assise.

- J'espère qu'elle sera bientôt là, tu sais si l'infirmière est là tous les jours ? demanda le garçon
En tout cas, je n'étais encore jamais venu ici.

Il semblait joyeux et la jeune sorcière se dit qu'elle était également contente de découvrir une nouvelle partie du château, bien que ce soit pour soigner ses propres blessures.

- Je n'en sais rien du tout, répondit-elle. A vrai dire, je viens pour la première fois moi aussi. Mais je pense que si elle n'était pas là l'infirmerie serait fermée non ?

Mais son camarade n'eut pas le temps de lui répondre. A peine eut-elle fini sa phrase que la porte opposée à la porte d'entrée s'ouvrir et l'infirmière entra dans la pièce principale. Elle plissa les yeux, surement gênée par la lumière du jour, puis, apercevant les deux Gryffondor, haussa un sourcil avant de demander :

- Bonjour ! Qu'est-ce qui vous amène de si bon matin ?

Gilraen se leva alors de son lit et s'approcha de l'infirmière pour ne pas avoir à crier. Elle avait répété dans sa tête ce qu'elle devait dire et c'est d'un ton assuré qu'elle déclara :

- Bonjour madame ! Je suis désolée de vous déranger à cette heure-ci. Avec Lïnwe on est allé s'entraîner au Quidditch près du lac et ... elle marqua une pause, jouant parfaitement la comédie de l'hésitation un peu honteuse, Je suis tombée dans les buisson ... J'ai du faire une chute de plusieurs mètres.
Rien de grave je pense, mais je me suis salement amochée les bras.

Elle fit un sourire d'excuse avant de tendre les bras pour lui montrer l'étendu des dégâts, espérant que son petit numéro aurait marché et que l'infirmière croit à leur petite histoire et ne leur pose pas trop de questions.

Mais après tout, elle avait toujours été bonne actrice. Depuis toute petite, ses frères (et principalement Maël), l'avaient entrainée à mentir quant à leurs excursions interdites. En échange, elle avait petit à petit gagné le droit de s'aventurer avec eux. Elle avait donc eut le temps de perfectionner ses expressions et il avait été rare qu'elle se fasse démasquer par ses parents.

- J'espère qu'elle sera bientôt là, tu sais si l'infirmière est là tous les jours ? demanda le garçon pour commencer la conversation.
En tout cas, je n'étais encore jamais venu ici.

- Je n'en sais rien du tout, répondit-elle. A vrai dire, je viens pour la première fois moi aussi. Mais je pense que si elle n'était pas là l'infirmerie serait fermée non ?

Hm. Pas sûr, l'infirmerie était sûrement ouverte vingt quatre heures sur vingt quatre, mais l'infirmière ne devait tout simplement pas être là tout le temps, normal. Il se demandait surtout où est-ce qu'elle vivait et si il y en avait plusieurs, mais Lïnwe n'avait entendu parler que d'une infirmière à Poudlard. Pour les interventions spéciales et inédites, comment devait-elle faire ? Comment était-elle prévenue ? Habitait-elle tout près d'ici ? Derrière son bureau peut être ?
En parlant d'infirmière, une porte venait de s'ouvrir à l'autre bout de la pièce. Une jeune femme s'avança et leur demanda poliment en arquant un sourcil:

- Bonjour ! Qu'est-ce qui vous amène de si bon matin ?

- Bonjour madame ! Je suis désolée de vous déranger à cette heure-ci. Avec Lïnwe on est allé s'entraîner au Quidditch près du lac et ... elle marqua une pause, jouant parfaitement la comédie de l'hésitation un peu honteuse, Je suis tombée dans les buissons ... J'ai du faire une chute de plusieurs mètres.
Rien de grave je pense, mais je me suis salement amochée les bras ajouta-t-elle en les lui montrant.

C'est vrai qu'elle jouait plutôt bien son jeu. Elle avait dit ce qu'il fallait pour l'instant, ni trop ni pas assez. Lïnwe acquiesça la tête pour saluer la dame et afficha un air compatissant à Gilraen. Il n'ajouta rien, préférant garder des justificatifs plus tard si l'infirmière leur poserait des questions. Il fallait mener la partie avec stratégie, tactique et intelligence. Il croisa discrètement les doigts en espérant que ça marche.

Il jeta un coup d'œil sur sa montre argentée et vit qu'il était en retard pour le cours d'Enchantements. Il chercha du regard la confirmation de Gilraen pour pouvoir partir qui venait d'hocher la tête positivement. Il salua sa comparse et l'infirmière et partit de l'Infirmerie. Il demanderait le soir-même si la fille s'en était bien sortie.

HRPG:

L'adolescente porta la Serdaigle jusqu'à l'infirmerie. Trvaerser le parc fut le plus périlleux. Le terrain était inégal et les deux filles trébuchaient pratiquement à chaque pas. Sans compter qu'els grelottaient toutes les deux. C'était l'heure des cours ce qui faisaient que manque de chance, quand elles atteignirent les couloirs, ils étaient déserts. Personne ne pouvait les aider. La malheureuse était dans un sale état et trébucha plusieurs fois. Wendy la soutenait comme elle pouvait dan les escaliers quand enfin, elle vit l'infirmerie. Elles rejoignirent la porte où la jeune fille rentra sans frapper. Elle se mit à crier. Ce n'était pas très discret surtout si d'autres élèves se reposaient mais tant pis. Ils attendraient. De toutes manières, leur cas était sûrement moins grave.

ON A BESOIN D'AIDE! S'IL-VOUS -PLAIT, AU SECOURS!

Wendy amena sa camarade jusqu'à un lit en attendant une infirmière. Elle se mit alors à imaginer des punitions toutes plus horribles les une que les autres. Elle se voyait déjà faire ses bagages, quitter Poudlard et rentrer chez elle. Ses parents la renieraient, elle se retrouverait à la rue et finirait vieille et seule en guise de punition. L'adolescente secoua la tête pour se remettre les idées en place. Elle délirait sérieusement. Cette fois, elle se retint de pleurnicher. Ce n'était pas le moment. La jeune aigle se tourna vers la fille et tenta de lui changer les idées.

C'est marrant. On est dans la même maison et on ne s'est jamais parlé. Je m'appelle Wendy et toi? Le froid ne te fait pas trop mal? J'espère que tu me pardonneras un jour. Je n'ai pas pensé une seconde que ça irait si loin. Je voulais juste rire un peu tu vois?

Plus elle parlait et plus elle réalisait que ce qu'elle disait ne ferait probablement qu'empirer la situation. En plus, elle savait qu'elle devrait s'expliquer auprès de l'infirmière et elle ne comptait pas mentir. Ce qui venait d'arriver non seulement était entièrement de sa faute mais en plus était très stupide.

Une fois ayant achevé sa tirade, Wendy observa attentivement sa camarade, anxieuse. Cette dernière avait vraiment l'air épuisé.

- C'est toi qui a crée ce piège ?!
-Euh... Et bien... Pour te dire la vérité oui. Mais je t'assure que si j'avais su, je ne l'aurai pas fait. Je suis sûre que tu vas vite être remise sur pied.

C'est en disant ces mots qu'elle se dit que finalement, elle espérait qu'avant d'être remise sur pieds, Maud se serait calmée. En effet, d'après le regard assassin de la jeune fille, si elle avait été debout, Wendy se serait retrouvé à terre. Ne sachant pas trop quoi faire et souhaitant s'éloigner rapidement de la Serdaigle en colère, elle prétexta.

-Tu as sûrement soif, je vais te chercher un verre d'eau.

En s'éloignant, elle se rendit compte que sa petite attention était débile. Maud venait de tomber dans une eau glacée, elle n'avait sûrement pas envie de boire. Maintenant qu'elle était partie, c'était trop tard. Elle remplit un verre en plastique et le ramena vers la jeune aigle. Elle le déposa sur une petit table à la droite du lit. La blessée s'emmitoufla dans les couvertures en la regardant avec dédain. Wendy partit dans un monologue interminable et sans queue ni tête.

-Tu devrais boire. Je veux dire... Ca te fera du bien. Même si à la réflexion, j'aurai peut-être mieux fait de t'apporter du thé ou une boisson chaude. Ok, j'arrête de parler, tu as probablement envie de te reposer. Ne t'en fais surtout pas, une infirmière va sûrement arriver. Je sais que mon sort pour te réchauffer n'était pas très concluent. je devrais plus écouter en cours. Ma mère me l'a toujours dit. "Wendy, sois plus attentive." Amusant n'est-ce pas et...
- Dès que je serais sur pied, attends toi à m'entendre...

Wendy ne releva pas. C'était tout à fait compréhensible qu'elle lui dise ça et elle savait qu'elle l'avait amplement mérité. Ca ne l'empêcha pas d'accélérer le rythme de son cœur. Restes calme, se dit-elle. Si tu t'énerves, tu vas culpabiliser et en plus, tu va sûrement empirer ta futur punition. Donc à la place d'une réplique cinglante, elle hocha la tête et s'assit sagement en attendant de l'aide. Quant à Maud, elle resserra les couvertures, essayant désespérément de se réchauffer. En vain!

Wendy commençait à s'inquiéter sérieusement pour sa camarade. Et pour que la jeune aigle soit sérieuse, il en fallait beaucoup. Elle se mit à se tordre les mains, cherchant désespérément un moyen d'aider Maud.

- Rends t...toi ut....tile je...je te prie... Va... ch...ch... chercher une... infir...
-Euh... Oui. Oui, bien sûre, répète bêtement la Serdaigle en cherchant autour d'elle comme si une infirmière allait apparaître comme par magie. Hum... Je vais la chercher. Je t'en supplie, par pitié, ne meurs pas pendant mon absence. Je refuse d'être renvoyée pour une plaisanterie qui a mal tournée. Promis hein?

Elle se précipita hors de la pièce dans le couloir. Il n'y avait personne dans l'infirmerie, le personnel de Poudlard devait donc être dehors. Les cours étaient finis. Le couloir était maintenant bondé. Elle slaloma entre les élèves qui la dévisageaient du coin de l'œil ou lui adressaient une réflexion quand elle les bousculait. Elle chercha dans tous les endroits qui lui passaient par la tête.:
-les appartements du personnel qui se révélèrent être bien évidemment fermés.
-Quelques salles de classe pour voir si un professeur ne pourrait pas la renseigner. Mais les cours étant finis, ils avaient eux aussi disparus.
-Et même la bibliothèque, au cas où l'infirmière ait eu envie d'une pause-lecture.
Naturellement, elle ne la trouva dans aucun de ces endroits. Elle arrêta de chercher quand elle comprit qu'adulte ou pas, ça devenait dangereux de laisser la jeune fille gelée seule. Elle rejoignit l'infirmerie, priant pour qu'une aide soit arrivée entre temps.

~Suite de ce rp~

Mon corps semble peser une tonne lorsque je reviens au château. Il porte sur ses frêles épaules tout le poids de cette agression incompréhensible et terriblement douloureuse pour son caractère injuste. Qu'avais-je fait, au juste pour mériter ça ?
D'un pas lent, je rentre à l'intérieur du grand et imposant bâtiment. Poudlard a un charme certain, de nuit.

Alors que j'arpente les couloirs, je continue de masser ma mâchoire endolorie. Ses deux coups de poings ne m'ont pas loupée. En remontant l'artère principale de Pré-au-lard pour revenir à l'école, j'ai eu l'occasion de m'observer brièvement dans le reflet des vitres de magasins. Je ne suis pas belle à voir. Le sang a coagulé au coin de mes lèvres mais ma joue semble enflée et me fait terriblement mal. Ma peau touchée par son coup a commencé à prendre une douce couleur bleuâtre. Vive les hématomes ! Quant à mon corps, touché par son sort [fitilla], il me semble, par moments, qu'il brûle encore. Mais peut-être n'est-ce que psychologique.

Les couloirs sont déserts. Au moins, personne n'a l'occasion de me voir, aussi misérable, les vêtements sales d'avoir traînés par terre, preuve de ma lourde chute sur le dallage froid de Pré-au-lard. Le visage tuméfié, les larmes mouillant mes joues à n'en plus finir.
Je renifle tandis que je marche, essuie rageusement les larmes qui n'en finissent pas. Maintenant que l'adrénaline est retombée et que je suis vivante, tout le chagrin remonte, refait surface et s'écoule par torrent.

Je marche sans plus regarder où je vais. J'ai l'impression que mes pas me guident tous seuls. Mon cerveau est déconnecté. Et soudain, mon corps s'arrête. Je regarde où je suis. Infirmerie. C'est donc là que mes jambes m'ont menée sans que je leur demande quoi que ce soit. J'aurais bien aimé retourner directement au dortoir. J'ai sommeil, je suis vide, vide d'énergie, je veux juste enfouir mon visage dans mon oreiller et me persuader que tout ça n'était qu'un affreux cauchemar.
Mais je suis là. Infirmerie. Et cette fille, cette ombre qui m'a surprise au coin d'une rue était réelle. Mes blessures sont réelles. Il faut que je les soigne. Et ce lieu est tout à fait approprié.

Je pousse la porte d'une main faible, espérant que quelqu'un sera là. Il est assez tard, je ne sais pas si l'infirmière assure des gardes de nuit.
J'entre à pas silencieux.
-Hum... Bonsoir, prononçai-je d'une voix éraillée.
Il m'est difficile de parler. J'ai comme l'impression que ma gorge est toujours nouée par l'angoisse et la peur. Les sons sortent, presque déformés. En m'entendant, j'ai l'impression que c'est une autre qui parle. Pas moi.
-Il y a quelqu'un ?

S'étant éveillé aux aurores dans la forêt interdite il n'avait plus conscience de ce qu'il s'était passé la veille. Tout ce qu'il se souvient c'est d'être tombé soudainement. Une vive douleur lui parcourait le crâne. Il glissa sa main droite sous les cheveux au sommet de sa tête. Quand elle en ressortit elle était maculée de sang. Une profonde entaille lui lançait de douleur quand il prit conscience de sa blessure. Il se cramponna au tronc d'un arbre et se releva en ressentant un vertige qui faillit lui faire perdre connaissance. Il respirait péniblement, il avait mal au cœur. Titubant sur le chemin il s'était arrêté près du lac pour essayer de faire disparaître le sang. Dans le hall d'entrée les élèves le regardèrent avec curiosité, il avait quant à lui envie de vomir. Il se tenait le ventre et passait du temps la main dans ses cheveux pour voir si le sang coulait encore. En effet, quand il ressortit sa main elle en était de nouveau recouverte. Il se pressait dans les escaliers, certains l'avaient conduit dans des lieux opposés. Sauf un, qui pivota pour le mener directement dans le couloir de l'infirmerie comme s'il avait voulu l'y amener plus vite. Devant la porte il hésita vite fait puis fût saisi d'un nouveau vertige, il entrât à l'intérieur. Plusieurs lits étaient disposés le long de la salle, il y avait à côté de chacun d'eux une table de chevet. Les draps étaient blancs et les couvertures grises. De fines couvertures de laine, sur un matelas confortable. Une dame se dirigeait vers lui d'un pas rapide.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Vous avez insulté un hippogriffe ou quoi ? Demanda l'infirmière pantoise en s'avançant sur lui pour mettre ses mains sur sa tête afin de voir l'entaille. Elle écartait ses cheveux noirs et fins entre ses doigts l'air étonné.
- C'est profond dit donc... Il va falloir recoudre. Elle bougeait ses mains de droite à gauche. Elle déposa une cruche d'eau sur la table basse.
- J'ai trébuché contre la racine d'un arbre... madame, excusez-moi je vous en prie... murmura-t-il en reprenant difficilement son souffle, en tombant mon crâne a heurté une pierre et je me suis réveillé le lendemain avec ça...
- Qu'est-ce qu'il vous a pris de tomber ? Lui dit elle en le regardant dans les yeux d'un air profondément perplexe.
- Je ne l'ai pas fait exprès, pardonnez-moi s'il vous plait... ses yeux se couvrirent de liquide lacrymale, il était près de pleurer.
Elle se dirigea vers son placard, en sortait une paire de ciseaux, des files et une aiguille. Elle lui coupa les cheveux au niveau de l'impact. Munit d'une solution antiseptique lui en tamponnant la tête avec un morceau de coton. Il ressentait un frisson et une sensation désagréable de picotement.
- Préparez-vous jeune homme, ça risque d'être un peu dur à vivre... elle se saisit de l'aiguille, glissa le fil au niveau du minuscule anneau qui permettait de l'attacher et coupa la partie du fil qui dépassait encore. La douleur qui parcourait Jonas a présent est indescriptible, il faut l'avoir vécu pour comprendre. Rien n'est comparable à des points de sutures. Elle lui en fit quatre et coupa le restant du fil.
- Vous avez été très courageux, lui dit elle encore en le voyant réprimer des larmes cramponnant sa main sur la chaise, reposez-vous un peu vous n'irez pas en classe aujourd'hui. Je me charge d'en informer vos enseignants, elle rentrât dans son bureau, en ressortit avec un parchemin dans les mains et le confia à un surveillant pour qu'il porte le message en salle des professeurs.

J'imagine que le sujet est libre, si c'est pas le cas me MP^^
PV avec Keira Sanders pendant la période folie
                                     

La serdaigle n'était plus que l'ombre d'elle même à présent. Elle n'avait plus que deux buts qui la maintenaient debout: cacher son état et trouver un moyen de stopper la progression de la Folie dans son esprit. En vérité, elle avait des airs de fantôme. Pâle, amaigrie, des cernes... elle masquait chaque jour ces traits inquiétants, chaque seconde, évitant ses amis, ses connaissances, s'enfermant elle-même dans la solitude pour ne pas risquer de blesser les autres lors d'une crise imprévisible, et surtout parce que personne ne devait savoir. Pour le Lapin Blanc. pour l'origine de son état. Se détestant, elle avait perdu l'appétit, et la Voie l'empêchait de dormir. Pourtant, elle était toujours là. Quelque chose présent depuis longtemps en elle la maintenait en vie. L'espoir. Elle commençait à le haïr. C'était si simple d'arrêter de se battre... non. Ne pas craquer. Mettre un pas devant l'autre, lever la tête, sourire, suivre en cours.

Le plus dur était de mentir à ses proches. Récemment, sa meilleure amie lui avait envoyé une lettre, sûrement un peu inquiète. Alice y avait répondu de sorte à ce qu'elle n'insiste pas. Même si elles se croisaient parfois dans les couloirs, elle l'évitait au mieux, se montrant froide avec tout le monde pour que personne n'ait envie de l'aborder. C'était dur de porter ce masque glacé, de répondre durement, de faire l'indifférente. Elle avait froid.

La sang-mêlée était assise sur un lit, les yeux noirs vides. Un rayon de soleil passait à travers les rideaux et éclairait son bras gauche. Depuis un certain temps déjà, elle ignorait les commentaires de la Folie qui résonnaient dans con crâne douloureux. Elle s'y était presque habituée... non. Non, on ne s'habitue pas à la Voie. On fait aec, c'est différent, on n'a pas le choix.

La bleu et bronze se leva. Ses jambes ne tinrent pas une seconde, elle retourna aussitôt à sa position initiale. Trop de nuits blanches accumulées. Trop de fatigue. Elle allait tomber si elle tentait de faire un pas. Autant rester ici.

Le temps commençait à se faire froid. Les écharpes étaient ressorties du placard, et on commençait à se blottir dans des pulls bien épais pour parer le petit vent qui parfois venait glacer les os des téméraires qui sortaient le nez dehors. Avec le froid étaient venues pleins de maladies, comme si l'un n'allait jamais sans l'autre. C'était toujours comme ça : les premières semaines de froid, la moitié du château semblait attraper un rhume ou un autre de ces trucs-là qui pouvaient clouer leur victime au lit. Keira n'y avait pas échappé. Elle s'était réveillée le matin avec une gorge sèche et une voix absente, et avait vraiment la tête dans le pâté.

Au début, elle comptait aller en classe. Elle n'aimait pas être absente. Ça ne montrait pas le bon exemple comme elle était censée le faire, et elle avait horreur de devoir compter sur ses camarades pour rattraper ce qu'elle avait manqué. Elle n'avait pas confiance en leurs notes; elle aurait mieux fait, si elle avait été là. Cependant, sur le chemin, la brune avait décidé de faire demi-tour et de partir pour l'infirmerie. Sa tête lui tournait, et elle sentait qu'elle passerait juste la journée à dormir sur son pupitre : autant aller se faire soigner. L'infirmière règlerait ça à la vitesse du son.

Huit heures, elle était déjà installée tranquillement sur un petit lit. Ce n'était pas des plus confortables, mais ça allait. Elle s'y sentait mieux qu'avachie sur une table de classe. L'infirmière lui avait rapidement apporté un breuvage au goût douteux que la préfète se retint de ne pas recracher, parce qu'elle ne voyait pas comment elle pouvait avaler un truc pareil, et d'un sens préférait ignorer ce que la dame avait mis dedans. Quelques minutes plus tard, ça allait déjà considérablement mieux, et sa voix semblait décidée à revenir, mais Keira préférait rester alitée pour une bonne partie de la journée.

Ennui, beaucoup d'ennui. Des regards vers le plafond, si haut ce plafond que ça en donnerait presque le vertige, et des coups d'oeils par la fenêtre même s'il n'y avait rien d'intéressant à voir à part un ciel grisâtre et des panaches de nuages blancs. Elle ne savait pas combien de temps était passé, quand elle entendit remuer à sa gauche. L'œil humain étant naturellement attiré par toute source de bruit, elle vit sa tête se tourner en cette direction. Sûrement une personne sur un lit derrière ces rideaux, qui étaient là pour offrir un minimum d'intimité. Instinct de préfète pour voir si ce n'était pas quelqu'un qui cherchait seulement à sécher les cours, ou juste simple espoir de trouver une personne avec qui faire la conversation pour passer le temps plus vite, elle contourna les rideaux et les quelques lits qui les séparaient pour jeter un œil de plus près.

« Alice ? »

Ah. Elle. Lettre. Lettre violente. Cœur blessé, écrasé, et beaucoup de rancune. La Serdaigle était sûrement une des seules personnes à qui Keira souhaitait faire attention et de qui elle se souciait vraiment, et elle l'avait jetée. Elle n'avait plus besoin d'elle. Elle ne l'appréciait plus. Elle resta un instant à la figer d'un regard froid comme le vent qui soufflait dehors avant d'ouvrir la bouche. Elle ne savait même pas quoi dire. Elle n'avait rien à dire. « J'ai lu ta charmante lettre. Je n'ai rien à te dire, à part que c'était blessant. Si tu veux jeter quelqu'un, la prochaine fois, fais-le peut-être avec un peu plus de respect de l'autre. » Elle ne pouvait pas juste tout effacer avec des phrases alignées. « Ou au moins, dis-moi ça encore une fois, en face. Maintenant. Redis-moi ça, et je m'en irais, même si tu ne peux pas décider de tout briser comme ça. Ça ne marche pas ainsi. » On sentait dans sa voix un ton énervé froid. La préfète cachait le chaud qui montait à sa tête, et réussissait à conserver son sang-froid, mais pour combien de temps ?