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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: A l'étranger
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Afrique - Région des grands lacs
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Re: Afrique - Région des grands lacs
Invité, le  Lun 22 Aoû - 0:03

Dans les jours qui suivirent...

John se leva très tard le lendemain, il faisait si chaud qu'on se croirait en enfer, il s'habilla en décontracté, il décida que s'il voulait survivre dans cette jungle, il aurait besoin d'un maximum de provisions. Il sortit du village pour connaitre un peu les environs et se faire une petite idée de ce qu'il pourrait rencontrer comme danger lors de son excursion, il laissa son petit shopping pour la soirée.

Lors de la découverte des environs, seuls les chemins étroits lui posaient un problème, car il risquait de s'égarer facilement, il décida de concevoir sa propre carte des environs, même si la carte qu'il avait achetée était assez convaincante avec les déchirures sur le bords et l'encre qui commençait à s'effacer, il ne pouvait pas se laisser berner par un petit marchand de brocante, il devait se préparer à toute éventualité, c'est pour cela qu'il avait appris quelques sortilèges supplémentaires qui pourraient l'aider au cas où il en aurait besoin, notamment, un sortilège qui servait à situer les directions et quelques sortilèges de protection.

John avait tout ce dont il avait besoin, deux cartes, une tente, une boussole, des provisions pour deux semaines, un sac de couchage, des vêtements pour se changer s'il en avait besoin ainsi que des livres et des informations qu'il avait réussi à tirer des gens locaux. Il prépara sa sacoche à laquelle il avait fait subir un sortilège d'Extension Indétectable, où il mit ses affaires et la mit sur sa table de nuit avant de s'endormir.

Le grand jour enfin arrivé

John se réveilla au chant du coq, il prit sa douche matinale ainsi qu'un petit-déjeuner copieux, avant de remonter dans sa chambre pour se préparer. Il s'habilla en se remémorant tout les sortilèges qu'il avait appris ces derniers jours. Il dit au réceptionniste qu'il allait peut-être s'absenter pour quelques jours, il prit son chemin vers la sortie du village, une fois arrivé sur place il consulta sa montre qui annonçait 5h et demi, si ses calculs étaient justes il devrait parvenir au temple vers 11h du matin. Il se mit en marche vers le nord-ouest, mais après avoir fait 2 heures de marche il réalisa que la route que montrait la carte ne correspondait pas à celle qu'il parcourait *Il m'a arnaqué* se dit-il en serrant les dents. Il déchira la fausse carte et prit celle qu'il avait dessiné et sur laquelle il avait noté ses remarques et les conseils des habitants.

Il fut bientôt midi et rien n'annonçait qu'il était prêt d'un temple ou quoi que ce soit, il continua son chemin décidé à ne pas lâcher prise, il trouverait sûrement un chemin qui l'emmènerait là où il voulait aller. Durant son chemin il dut éliminer quelques obstacles, tels que des serpents et vipères, rien de notable.Le soleil virait vers le coucher, John décida de s'installer dans une clairière qu'il trouva, il lança les sortilèges de protection nécessaires, monta sa tente et nota les remarques qu'il avait faites durant sa journée rectifia sa carte avant de s'endormir.

Le lendemain matin, il se leva à l'aube, changea ses vêtements sales d'hier, rangea sa tente avant de reprendre son chemin. Il marcha pendant quelques heures avant de consulter sa montre pour la deuxième fois de son voyage, elle indiquait 11 heures tapantes. Il reprit son chemin après qu'il eut bu un peu d'eau, il s'engagea dans un chemin sinueux où tapait un soleil enragé, le jeune Serdaigle pensa qu'il y avait un risque d'incendie. Il continua sa route en lisière du chemin pour se cacher du soleil, il souhaita plus que jamais rencontrer quelqu'un.
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Re: Afrique - Région des grands lacs
Invité, le  Jeu 25 Aoû - 17:24

Les quatres aventuriers avançaient doucement dans la forêt de l'Ouganda. Celà faisait bien 4 heures qu'ils marchaient, le soleil tapait sur le pays, mais heureusement les quatres jeunes n'étaient pas touchés, car les branches couvertes de feuilles des arbres de la forêt faisait effet ombrelle. Il faisait donc frais dans ce paysage de forêt vierge ; bien que si un temple existait vraiment, cette forêt n'était pas vierge.
Au bout donc de quatres heures, ils décidèrent de faire une etite pause.

- Et si on s'installait là ? J'en peut plus de marcher ! Suggéra Cara.

Ils s'assirent donc sur des grosses pierres et des troncs d'arbres tombés à terre, déposèrent leurs sacs au sol et Cara en profita pour soupirer lourdement.
Les alentours étaient magnifques, on entendait toutes sortes de bruits comme des cris d'oiseaux, ou des petits animaux q'on ne pouvait voir, sauter de branches en branches dans un bruissement de feuilles.
L'air sentait bon, ça donnait envie de s'alonger sur le sol, et de s'endormir. Mais au lieu de celà, Cara sorti sa gourde pleine d'eau, l'ouvrit et en bu par petites gorgées.

- Sinon tout va bien pour vous ? C'est vraiment un endroit magnifique qu'en dites vous ? J'adore la nature et l'aventure, ça va bien ensemble ! Le fait de rechercher ce trésor, enfin, ce soit-disant trésor -elle afficha un sourir bizarre- dans cette espèce de forêt- jungle. Ah là là ! Immaginez qu'il existe vraiment, et qu'on le trouve, on deviendraient riches ! Le seul truc, c'est qu'il faudrait le répéter à personne. Mais bon ... Je rêve trop je crois !
Quelqu'un veut des biscuits ?

Elle sortit un paquet de buiscuits, qui avaient l'air très appétissants.
Thomas M
Thomas M
Apprenti.e sorcier.ière
Apprenti.e sorcier.ière
Année à Poudlard : Aucune année renseignée

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


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Re: Afrique - Région des grands lacs
Thomas M, le  Sam 27 Aoû - 17:37

Thomas était assit sur un des rochers qui se trouvaient autour d'un ancien feu, on pouvait le remarquer au branches carbonisées. Le jeune homme prit une de ses allumettes et la jeta dans le tas de branches déja brûlé. Le feu grandissait petit à petit, il regardait le feu sans s'en lasser, pourtant après quelques minutes il commença à sentir la soif. Il tira son sac vers lui pour en sortir une assez grande gourde verte qui avait l'air remplie.
Après avoir un petit peu bu, il se releva de son siège pour partir chercher des feuilles pour se confectionner une sorte de lit enfin plutôt un tas d'herbes car il était drôlement fatigué après 4 heures de marches malgré qu'ils soient restés sous les feuilles des arbres.

Je veux bien un de tes biscuits Cara, sa fait drôlement longtemps que je n'ai pas mangé. J'ai l'impression que sa fait depuis au moins une semaine. Dit Thomas tout en rigolant.

Après avoir mangé le biscuit de Cara, il sortit un gros sandwich de son sac, en effet il avait mit une rallonge magique comme sa il pouvait transporter plus d'objets et de nourriture ce qui était très pratique.

Si quelqu'un veut un morceau de mon sandwich qu'il me le dise.
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Re: Afrique - Région des grands lacs
Invité, le  Mer 31 Aoû - 13:36

Félicie n'en pouvait plus Même à cette heure ci la chaleur était accablante. Cela faisait déjà 4h qu'ils marchaient en suivant leur carte qui devait normalement les mener à un trésor. Dire qu'une semaine auparavant les quatre amis buvaient tranquillement une boisson dans un bars. Rien qu'en pensant à ce mots la gorge de la jeune fille réclamait de l'eau. Ils avançaient doucement, mais sûrement. Heureusement pour eux, les branches des arbres les protégeaient des rayons du soleil.

- Et si on s'installait là ? J'en peut plus de marcher ! Suggéra Cara.

Félicie accepta avec joie et s'écroula de fatigue. La jeune fille n'avait jamais été très sportive. Ouvrant sa gourde, elle but une grande gorgée d'eau qui n'était malheureusement plus très fraîche. Les quatre étaient assis sur des petits rocher et se rassasiaient. La jungle n'était pas vraiment silencieuse et beaucoup de cris d'animaux et de mouvement se faisaient entendre.

- Sinon tout va bien pour vous ? C'est vraiment un endroit magnifique qu'en dites vous ? J'adore la nature et l'aventure, ça va bien ensemble ! Le fait de rechercher ce trésor, enfin, ce soit-disant trésor dans cette espèce de forêt- jungle. Ah là là ! Immaginez qu'il existe vraiment, et qu'on le trouve, on deviendraient riches ! Le seul truc, c'est qu'il faudrait le répéter à personne. Mais bon ... Je rêve trop je crois ! Quelqu'un veut des biscuits ?

Chacun s'occupait à présent. Thomas était entrain de chercher des feuille sûrement pour pouvoir s'allonger. Quand Cara sortit son paquet de biscuits il annonça :

- Je veux bien un de tes biscuits Cara, sa fait drôlement longtemps que je n'ai pas mangé. J'ai l'impression que sa fait depuis au moins une semaine.

Il se mit ensuite à rire et sortit un sandwich de son sac. La jeune indienne après avoir but un peu et reprit son souffle elle s'adressa à son camarade et lui dit :

- J'en veux bien un bout si ça te gène pas. J'ai pas pris grand chose à manger. Dit elle en soupirant. Sinon tu as raison Cara, cet endroit magnifique même si je ne sens plus mes jambes. Elle rit. Ne t'en fais pas, je suis motivée là on va le trouver ce trésors, enfin j'espère...
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Re: Afrique - Région des grands lacs
Invité, le  Jeu 1 Sep - 15:18

Mathew s'était installé derrière une série d'arbres et de buissons qui masquaient parfaitement son abri, qui n'était autre qu'une tente qu'il avait prit pour son voyage. Il s'éloigna de la position du groupe, et lança les sortilèges de défense nécessaires :

Salveo Maleficia... Protego Totalum... Repello Moldum... Assurdiato...

Il installa dans sa tente les provisions et les divers objets qu'il avait emprunté pour le voyage. Depuis le début de la marche de l'autre groupe, il n'avait cessé d'écouter leur conversation, et en avait conclu que le trésor n'était sûrement plus très loin de leur position actuelle.

Le soleil était en train de se coucher, et Mathew prévoyait d'aller dormir quelques heures plus tard, mais de se réveiller à intervalles réguliers pour voir si le groupe ne serait pas parti.

Il rangea sa baguette dans un petit sac, installa son sac de couchage, mangea un morceau de sandwich et bu quelques gorgées de sa gourde puis se remit derrière une bonne cachette qui se situait entre deux buissons. De là, il avait une vue parfaite du campement du groupe voisin.

Leur conversation n'avait rien d'intéressant, car ils parlaient simplement de partager leur nourriture.
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Re: Afrique - Région des grands lacs
Invité, le  Ven 9 Sep - 3:28

Après quelques heures de marche sur un chemin sinueux, John se décida enfin à prendre une petite pause sous l'ombre d'un arbre sur lequel il s'adossa, il déposa son sac-à-dos d'où il retira quelques sandwichs qu'il avait apportait, il les mangea, même refroidis, accompagnés d'un jus d'orange. La chaleur, le ventre rempli et l'ombre de l'arbre finirent par l'obliger à céder au sommeil.

Quand le jeune Bleu-Bronze se réveilla enfin, ce n'était qu'à cause d'un bruit de pas, il regarda autour de lui mais ne vit rien, *Peut-être que mon imagination me joue des tours*, pensa-t-il. Il consulta sa montre qui indiquait qu'il n'avait pas dormi très longtemps, ce qu'il ne regretta pas, il rangea ses affaires dans son sac-à-dos, prit une dernière gorgée d'eau avant de reprendre son chemin vers une destination qu'il ne savait concrète ou abstraite.

Il marcha pendant une bonne demi-heure, avant de remarquer qu'il était suivi par quelqu'un, ou quelque chose. John prit sa baguette, il regarda autour de lui mais ne vit rien. Il décida de poursuivre son chemin mais cette fois-ci il laissa sa baguette bien prête à l'intervention en cas d'urgence. Le soleil virait de plus en plus vers le crépuscule alors que le jeune Serdaigle marchait, il s'arrêtait parfois pour voir s'il était suivi, mais rien ne dérangea le silence qui régnait à part les gazouillements des oiseaux.

La nuit tomba aussi vite que lui était tombait endormi, il alluma sa baguette, et se mit à chercher une clairière pour y passer la nuit, ce qui fut plutôt facile. Elle était immense ce qui permit à John d'avoir une vue meilleure des parages, il déposa son sac-à-dos, qui lui servit de centre pour le cercle de sortilèges de Protection qu'il était entrain d'établir, mais sa tâche fut interrompue par un bruit de pas précipités, il se retourna et vit un guépard courir vers lui, mais son réflexe était plus rapide, même un peu trop idiot pour une telle situation, mais ça faisait l'affaire; au fait, il esquiva l'animal et l'attaqua avec un jet d'eau puissant qui le maintenait en place, il s'éclaircit les pensées et lança:

-Incarcerem!!

Le félin fut ligoté, ce qui permit à John de le lancer loin de la clairière, il reprit ses sortilèges mais il entendit un autre bruit, mais cette fois ça n'avait rien à voir avec un animal, il s'agissait de voix humaines, il prit son sac-à-dos, et se dirigea vers la source des voix. Il y avait en effet un feu un peu plus loin, il s'approcha et vit une tente montée ainsi que quelques personnes assises tout autour, John décida alors d'aller vers eux.

Il arriva devant eux, il s'agissait des deux filles qu'il avait vues le soir de son arrivée, ainsi qu'un autre garçon, il se présenta:

-Salut, je suis John. Je crois que vous êtes tous à Poudlard...

Il leur raconta alors sa petite aventure dans la jungle, comment s'est retrouvé avec une fausse carte et attendit leur réponse.



[HRPG: Excusez-moi pour ce retard dû à des circonstances inattendues, je vous garantie que ça n'arrivera plus jamais.]
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Re: Afrique - Région des grands lacs
Invité, le  Mer 10 Avr - 19:13

Afrique - Kenya - Cossovo
Avec Jana Van Oaklyn




Il existe un proverbe Africain qui dit que lorsque tu ne sais pas où tu vas, il faut regarder d’où tu viens. D’où je viens. D’où je viens ? Je ne…,

A l’autre bout du monde, le soleil entame la fin de son cycle journalier, et pourtant, à l’autre bout du monde, dans cet autre bout du monde, bien qu’on le chasse, ce Roi fier, ce Roi fier continue d’assouvir ses sujets d’une caresse brûlante. Brûlante. J’ai souvenir de caresses brûlantes, ardentes. Est-ce vraiment un souvenir ? Est-ce un souvenir qui m’appartient ? Est-ce un souvenir d’une autre vie ? De ma vie ?

Il existe un proverbe Africain qui dit que lorsque tu ne sais pas où tu vas, il faut regarder d’où tu viens. D’où je viens. D’où je viens ? Je n’en sais rien. Alors, alors, je regarde où je vais, je regarde où je suis. Pour ne pas oublier, encore. Oublier. Oublier. Oublier est mon refrain, un refrain bien monotone, mais c’est un refrain qu’il m’arrive aussi parfois d’oublier alors bon, il me parait moins monotone de temps à autre.

Mais il revient, lorsque je ferme les yeux quand j’essaye de rêver la nuit quand je tente de m’évader le jour, brutal !, il revient. Au début, on dirait qu’il approche à petit pas, un peu comme les percussions légères que des cymbales provoquent en caressant la peau d’une batterie, et puis, doucement, ce roublard, on ne remarque pas qu’il augmente en intensité, et quand on le remarque, parce qu’au bout d’un moment on est obligé de le remarquer, c’est assourdissant, quand on le remarque, on ne peut plus y échapper, et puis il cogne, il cogne, on dirait le galop sourd d’un cheval fou qui martèle le sol. Sauf que le sol, c’est vous.

« - Bougez mes jolis, Oui, bougez, je veux du mouvement, du mouvement, je veux du mouvement ! Ne faites pas attention à moi, je n’existe pas, je n’ai jamais existé ; ou dans un passé que j’ai oublié, un passé qui s’est éteint, qui s’est mis en veille, comme une coupure d’électricité, j’attends encore qu’on remette le courant d’ailleurs. Ne faites pas attention à moi, volez, volez, je veux vous voir, de vos ailes rosées, voler dans ce ciel infiniment bleuté couplé à l’orangé d’orée du soleil Kenyan.

- Here comes the Sun touloulou », oui le soleil Africain, je l’aime, il m’aime, il m’inspire et m’apaise, j’ai tant partagé avec lui, c’est lui que j’ai vu en premier lorsque je suis sortis de mon sommeil. Il m’a éblouis, c’était beau, j’ai du fermé les yeux, mais c’était beau, et chaud sur ma peau, c’était chaud. J’ai souvent marché sous son regard. J’aime le soleil Africain, il est plus agréable que le soleil Londonien.

Mais d’ici ou d’ailleurs nous sommes tous des enfants d’Afrique. L’Afrique, c’est ma seconde certitude. Je ne sais rien de mon passé. Je sais que je viens d’ici. Je m’accroche à cette idée, à cette perspective, de la perspective ?, il n’y en a pas en Afrique, tout parait illimité, sans horizon, l’horizon, vous savez, là où le soleil, malgré-lui, se couche et nous abandonne à l’enveloppe terrible de la nuit.

Et Aujourd’hui, comme hier le soleil a brillé dans le ciel. Ses rayons se sont reflétés sur les doux remous du Lac Naivasha. Je suis resté de longues heures sur ses rives, y baignant parfois un pied, parfois deux, parfois l’envie d’y plonger entièrement m’a pris, mais j’ai résisté. Cette envie me titille encore un peu. En outre, la populace d’hippopotame ne me rassure guère. C’est pas que j’ai peur, mais, je ne serais pas très rassuré de voir un gros machin surgir à côté de moi alors que je nage, alors que je me sens, sans défense. Si vous voulez, j’aime bien le danger, j’aime bien quand y a de l’action, mais j’ai affreusement peur du néant, affreusement peur de la mort… et me retrouver seul au milieu d’un lac…je me sentirais perdu, abandonné. J’ai donc préféré arpenter les berges du lac, déposant le regard optique de mon polaroid sur chaque recoin intéressant qui méritait à rester éternellement sur une page en mouvement pour se rappeler un jour à ma mémoire défailante. Pauvre Moldus, s’ils savaient ce que nous, sorciers, pouvions faire avec nos photos !

Clic, Clac. Et la photo sort, la scène captée continue de se jouer, sans cesse, devant mes yeux. Là, c’est l’envol d’un flamand rose. Des flamands roses, il y en a partout ici. De loin, si on s’amuse à gravir les montagnes environnantes et qu’on regarde, du sommet, les paysages aux alentours, on croirait qu’une sorte de végétation rosâtre y pousse, et que cette végétation elle vit, parce qu’on croirait que le vent ne cesse de la faire danser. Alors que non, ce ne sont que des Flamands roses comme il y en a beaucoup en Afrique. Ce ne sont que des Flamands Roses.

D’ailleurs, en parlant du vent. Il y a une légère brise en cette fin d’après-midi qui vient se perdre dans ma chevelure blonde, c’est aussi agréable que lorsqu’une belle demoiselle y passe sa main. Ma chemise blanche est à moitié ouverte, aussi, le frêle baiser de l'air qui ne s’arrête de valser s’y engouffre. Valser, Valser, je commence à me laisser emporter, et je valse seul, avec le vent, et je souris, et je chante, ou je marmonne, de toute manière personne ne me voit, personne ne m’entend. Je m’en fiche, je me sens libre.

Il faut que je bouge, que je saute là, et là, ici, oui, là, encore, que je courre jusqu’à en avoir mal aux jambes, je veux sentir les braises de la fatigues me consumer, me faire mal aux muscles, à la gorge ! Aaaaaah ! Des flamands roses s’envolent sous mon cri sauvage. Aaaaaaaaah ! Aaaaaaah ! Je ris. Je m’arrête pour respirer, mon regard, lui, continue, encore, il cherche, quelque chose, des images à enregistrer, des images à enregistrer pour ne pas les oublier, pour me rappeler qu’un jour j’étais là, à cet endroit précis.

En Afrique. Au Kenya. Au Cossovo. Virginie m’y emmène chaque vacance scolaire, pour me permettre de renouer avec mes origines, enfin, mes origines…, ces origines sont artificielles. Je me suis retrouvé il y a deux ans, dans ce petit village paumé, dans ce petit village sans richesses, où les gens ont plus de pauvreté dans le regard qu’un riche n’aura d’argent dans les mains, comment je m’y suis retrouvé ? Mais je n’en sais rien. Je m’y suis retrouvé point barre. Et c’est Franck Shelley, mon père adoptif, de qui je tiens et mon prénom, et mon nom, c'est lui u’est venu me chercher, un matin, ou une après-midi, je ne sais plus trop, je perds facilement la mémoire, bref, je l’ai noté quelque part. Il m’a ramené en Angleterre, j’ai su en partie ce que j’étais, un sorcier, un anglais. Et puis, Franck, il m’a confié à une jeune femme, une amie à lui, Virginie. C’est une maquilleuse pro, elle fait beaucoup pour les spectacles à Londres, dans les grands théâtres et de temps en temps, elle vient dans des petits villages comme ça pour faire plaisir à ces gens là, ces gens qu’ont plus de pauvreté dans le regard qu’un riche n’aura d’argent dans les mains. Et pendant qu’elle travaille, je me ballade.

Attention, je dois lui dire où je suis, on sait jamais ce qui peut m’arriver. Ima… !

Imagine. Imagine t’es là, quand tout à coup, un truc te perfore de part en part. Parce que c’était ça, là. Un truc qui me perfore de part en part. En réalité ce n’est pas vraiment un truc, mais quelqu’un. Pffiou. J’ai arrêté de bouger dans tous les sens, et j’ai écouté. J’ai écouté les lignes gracieuses de son corps, même de loin je pouvais les voir, ses lignes. J’ai écouté sa façon de bouger, et même quand elle est immobile, quand tu crois qu’elle ne bouge plus, elle reste fascinante. Comme si une force mystérieuse se dégage d’elle et vibre autour d’elle, vous attire à elle, sans comprendre comment.

J’ai pris mon Polaroïd. Je ne sais pas trop pourquoi. D’ordinaire je sais, mais là… pffiou, je suis une marionnette, mes bras s’activent, guidés par une force supérieure, et je ne peux rien faire. J’ai soulevé mon Polaroïd, au moment même où elle soulevait ses cheveux, on aurait dit un concentré de soleil ; ses cheveux. Blonds comme lui, blond comme l’Or. J’ai enfoncé mon œil dans l’objectif et après quelques secondes qui m’ont paru longues, longues, comme la course lente d’un avion dans le l’écume bleue du ciel, j’ai appuyé sur un simple bouton. Clic, Clac. J’ai eu l’impression d’avoir déclenché une tempête.

On se regarde alors. Je sais qu’elle me regarde. Je ne vois pas son visage, je sais qu’elle est belle pourtant. La photo sort de l’appareil, je l’attrape dans ma main, et je laisse tomber cette dernière le long de mon corps. Elle me regarde. Je la regarde. Qui est-elle ? Cette Tigre ? J’ai l’impression qu’elle va se jeter sur moi et me croquer tout entier. Qui est-elle ? Je n’en sais rien. Je ne l’ai jamais vu par ici dans le passé…, le passé, le passé, puis-je me fier au passé ? Bien sûr que non, néanmoins, je n’aurais jamais pu oublier pareille créature.

Qui est-elle. Je n’en sais rien. Mais je vais bientôt le savoir. La tigre approche. Elle approche vers moi, sur moi. Je suis aspiré. Il existe un proverbe Africain qui dit que lorsque tu ne sais pas où tu vas, il faut regarder d’où tu viens. Là, je regarde droit devant moi.

Une Tigre.


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Re: Afrique - Région des grands lacs
Invité, le  Mer 10 Avr - 19:46

“ Yeye anakuja kutuoka ? ”
“ Mungu alimtuna ! ”
“ Illa sisi… ”


Ils martelaient. Leurs lèvres s’entrechoquaient. Leurs yeux ruisselaient. Leurs visages marqués. Leurs peaux de braise brillant sous le soleil protecteur. Le seul soleil leur restant de cette misérable vie. Il y en avait peut être une dizaine, dont quatre enfants, un vieil homme, ridé, aux rares cheveux blancs, à l’œil presque vidé. A la femme porteuse d’un enfant. Aux enfants, chacun, dont la peau s’affaissait contre leurs os. Leur peau semblait se briser contre le peu de graisse qu’il leur restait. Ils murmuraient des choses, dans leur langue, et moi ? J’étais là. Je les regardais. Chacun. Visage par visage. Je n’ouvrais pas ma bouche. Mes cheveux d’or étaient tripotés par tous. Fascinés par ma peau pâle. Par mes yeux clairs. Je ne comprenais pas leur langue, je ne comprenais pas leurs gestes. Je ne voulais pas ressentir. Je n’avais pas le droit, c’était illégitime. Je n’avais rien à penser. Je ne pouvais pas, tout simplement. Ils étaient moldus, et ils étaient là. Mes yeux étaient vides. Vidés. Lavés. J’avais le cerveau retourné. Soudainement, je m’affaissai. Certains laissèrent échapper des exclamations de fureur. Pourquoi étais-je venue ? Pourquoi étais-je en ce lieu, avec ces gens, avec ces enfants mourrants de faim ? Tandis que mon ventre était trop engourdis par ce que ne pouvait point cesser d’avaler. Laissez-moi, ne me parlez point, je vous en prie. Je ne veux pas vous voir. Je ne veux pas ressentir cette peur, cette peur si soudaine, dans mon ventre, qui me tortille l’estomac, je ne veux pas vous voir, voir vos peaux s’étendre au plus loin contre vos pauvres os, je ne veux plus sentir en vos voix vos ventre gronder, gronder, hurler.

Un hurlement déchirant.

Je ne me rendais pas compte que ce hurlement provenait de ma propre gorge. Je ne me rendais pas compte que j’étais à présent décidément bien le centre de l’attention de tout le petit village. Chose que je voulais éviter. Pourquoi étais-je là ? Je ne me souvenais plus. Pourquoi étais-je là ? Je ne voulais plus savoir, tout compte fait, je ne voulais pas imaginer, tout compte fait, je ne voulais même plus réfléchir, ni… Même…

Viens…
Mais ça n’était qu’un cauchemar.

* *
*

J’observais se défiler sous mes yeux le paysage, chaque seconde s’écouler ; se dégrader d’avantage encore. C’était à la fois merveilleux et fabuleux, tout ce dédale de forêt, tout ce dédale de nature s’offrant à mes yeux, mes yeux si peu habitués à recevoir une telle beauté naturelle. Et, à la fois, je voyais toutes ces choses, m’étant apparues en rêve. Je commettais une folie. Mais la folie me connaissait, déjà nous étions deux bonnes amies. Elle arpentait ma vie, comme un serpent arpente le sol ; elle arpentait ma vie, m’accompagnant à chaque balade, à chaque nouvelle aventure, me murmurant ses mots doux à chaque nouvelle décision, à chaque nouvelle image, à chaque nouveau chemin à prendre. Elle m’avait murmuré, dans la nuit, de me précipiter. Elle m’avait fait suer, dans la nuit. Une nuit fauve. Délirante. Comme chaque nuit, mais celle-ci bien plus encore. Mais je ne voulais plus me rappeler de ces visages se pencher vers le mien. Je ne voulais plus sentir ce regard profond qu’ils me lançaient. Ce regard qui semblait pénétrer les abîmes des bases-mêmes de la vie. Ca me rendait dingue. Ca m’en rendait malade. Parce qu’ils croyaient en moi... Ces gens. Existaient-ils ? Qui étaient-ils ? La mort les prenait. Mais je sentais, moi, en eux ce besoin de vivre ; ils avaient une place dans leur vie.

Afrique, je suis là. Je me suis évadée.
Afrique, je suis là. Je me suis évadée de mon monde, je suis partie, sans mot, je suis partie, sans alternative.
Pourquoi m’as-tu envoyé ce rêve, pourquoi me tourmentes-tu, pourquoi me fais-tu ressentir cette… Chose, juste ici ?
Parfois des choses se déroulent. On ne sait pas vraiment comment. Pourquoi nous faisons ces choses-là et pas d’autres. Pourquoi, aussi, nous les faisons à cet instant-là, et pas des semaines, des mois, et des années plus tard. Parfois on peut se demander si tout est préparé, si toute notre vie est tracée, et si ces erreurs passées, si ces avancées incertaines mais déterminées par nos seules décisions ne sont pas finalement prédéterminées. Est-ce le hasard ? De simples coïncidences… ? Que serait-il advenu si je n’étais pas partie ? Que serait-il devenu si, jamais, mes pieds n'avaient fauché ce sol nouveau, celui du Kenya ? Imaginez que vous preniez un chemin différent. Au lieu de tourner à droite, vous tournez à gauche, et vous vous fassiez percuter par une voiture. C’est ça, la vie. Exactement ça. Vous entrez en plein dedans : à vous de vous démerder. Vous pouvez penser que ça n’est qu’un jeu de hasard. C’est qu’un jeu continuel, et vous pouvez tomber dans la gueule du loup continuellement. Vous tomber dans votre propre piège, vous pouvez regretter toute votre vie, comme envier votre chance éternellement. Mais vous êtes seul dépendant du trajet de votre vie, vous êtes, vous seul, responsable de ce qui vous arrive.

Alors j’avais le choix entre partir et rester. Et je suis partie. C’était un choix, pour moi un simple choix sur le moment, mais je ne me rendais pas compte de la répercussion de ce choix, de ce qu’il se déroulerait, de comme l’âme humaine est un véritable labyrinthe, mais qu’une fois les dés en main, alors tout devient plus simple, tout devient évident, tout devient une masse unique et compacte qui s’offre à vous. La voiture, objet moldu voyez-vous, se stoppa, freinant à ma grande surprise. Le conducteur me sourit et m'aida à descendre avec une courtoisie grandissime. Je lui tendis des gallions, avant de me rendre compte qu'il était moldu et, en plus de cela, qu'il n'était pas anglais. Tant pis.
“ Merci, prenez cet argent. C’est bien par ici, le Cossovo ? ” “ Cossovo ? Nndiyo ni sava. ” Bon. J’en déduisis, par son hochement de tête et par la direction de ses bras, que j’étais sur le bon chemin.

C’était le premier africain que je rencontrais, outre ceux de mon rêve. Un africain au grand sourire, avec ses dents toutes blanches, et aux habits typiques de la région. Il parlait très mal l’anglais et préférait s’en tenir au swahili, compte tenu de ses grosses lacunes. C’est du moins ce que j’ai décrypté de ses explications. Un conducteur qui a accepté, de la grande gare de la capitale, de me mener non loin de chez lui, tandis qu’il revenait du travail. Des choses que jamais personne ne ferait pas générosité par chez nous. Mes pieds se posèrent sur le sol Kenyan. Le soleil abattait toute sa lourdeur contre mon être. Il s’étendait de tout son long jusqu’à l’horizon perceptible. La journée se déclinait. Doucement. Les reliefs des arbres se miroitant parmi la faune reluisaient dans ce paysage naturel. Je n’avais jamais vu pareil endroit de toute ma vie. C’était la savane, c’était ces paysages que nous voyions dans nos rêves ou bien en photos. Mais ce paysage, celui-là, se trouvait bel et bien devant mes yeux. J’en avais presque plus rien à foutre d’être avec des moldus, parce qu’au final c’était pas pour ça que j’étais venue. Je m’étais plantée au plein milieu de l’Afrique non pas pour nouer avec les gens, parce que j’allais pas changer pour un rêve, j’allais pas changer pour ça. J’étais venue par instinct. J’étais venue par besoin. J’étais venue, par BESOIN. Parce que c’était une nécessité. Rien d’autre à expliquer. Rien d’autre à ajouter.

Je parcourus de nombreuses centaines de mètres ; à l’abri des regards, j’eus le temps de me changer, et d’arborer une robe légère aux teintes orangées, une tenue de chez eux, que j’avais trouvé la veille dans le quartier africain de Londres. Je la mettais pas forcément pour me fondre dans la masse. Je m’en foutais complètement, de ce qu’on penserait de moi. Ce qu’on penserait d’une blanche, venue ici, en touriste peut-être ? Je crois que dans notre société de consommation, c’est presque rare, les humains venus simplement pour le plaisir des yeux se loger dans des fins fonds de la planète. Je crois que ce qui intéresse c’est les grandes villes. Ce qui brille, ce qui est connu, l’économie, le fric, business, plus forcément ce qui sommeille en nous.

Ce râle. Qui vous turlupine dans votre sommeil. Ce râle, qui sommeille en vous, finalement, mais que vous repoussez continuellement pour tenter de bien faire votre vie, pour, finalement, la foutre en l’air, votre pauvre vie. Je ne me rendais même pas compte des soupirs que je poussais malgré moi. J’étais venue ici pour rattraper mes vacances ratées par l’autre idiote de Noah, qui ne comprends plus rien, et qui me paraissait toujours plus idiote avec le temps, toujours plus insupportable malgré les manœuvres communes, et voilà que déjà je me remettais à remettre tout au cause, voilà déjà que je me mettais à râler. Mer** quoi, j’étais en Afrique. J’étais même plus en Europe. C’était la première fois que j’en sortais. Enfin, sans compter l’épisode des vacances précédentes.

* *
*

Naivasha. Ce nom coule comme une eau de source. Ses lettres sonnent comme un tintement dans l’air. Une cloche qui scintille et qui émerveille une vie, qui tranquillise un bébé, qui apaise un malade, qui apporte un baume au cœur du plus meurtris. Je ne pensais pas que ce nom puisse aussi bien refléter sa réalité. A présent face à mes yeux, tandis que toutes mes affaires étaient en lieu sûr, tandis que mes pas me portaient à cet endroit, ce lac s’offrait à ma vue comme offrande à ma douleur psychique. J’avais véritablement le sentiment d’être Ailleurs. Ailleurs de mon habituelle vie. J’avais comme trouvé un apaisement, comme trouvé une similitude avec mon esprit, dans la tranquillité que cherchait cet altruiste jours et nuits. D’abord, la forêt environnante se mouvait avec cette eau douce et à la surface tranquille. L’air chaud effleurait ma peau. Je sentais presque déjà chaque particule se brûler, pour m’assurer un bronzage impeccable pour mon retour. Retour.

Retour ?

Je ne voulais pas y penser. N’y pense pas. Ne penses pas à eux. Tu es Ailleurs. Tu es dans une bulle. Il n’y a personne. Que toi ; et Lui. Ce lac. Ce long lac tranquille est fait pour toi, ce long lac tranquille est fait pour t’apaiser, et pour t’offrir ce repos qui te manque tant.

Pourtant je n’étais pas si seule que je l’eus crus. A des mètres et des mètres de là, au loin, au bord de la rive, je L’aperçu. Il était là. Un jeune homme. Blond, mais je ne voyais que ça. Ses cheveux. Son visage m’était inaccessible. Car, à la place, au lieu de voir à quoi ressemblait ce jeune homme, blond, blond comme moi, mais donc blond, si blond, alors occidental, car quelque chose cachait son visage. Un appareil à photo. Qui plus est pointé en ma direction. Je relevai mes cheveux sous la chaleur naissante et persistante et, soudain, je le vis, appuyer sur la gâchette. Enfin, gâchette est un grand mot, mais je le vis appuyer sur l’appareil. En somme, me prendre, moi, Jana Van Oaklyn, en photo. Puis il retira l’appareil de son visage. Je découvris donc, malgré la grande distance nous séparant, le visage de ce jeune homme. Je voyais trop mal ses yeux, ce qui me gêna plus que tout, car en général la première chose que j’observe chez autrui, c’est bien son regard, c’est bien ce qui sommeille en ses yeux, c’est bien ses pupilles qui se dilatent sous mon regard acquisiteur. Un instant, nous nous observâmes. Je savais qu’il m’observait. Car à moins d’être soudain épris par l’un de ces flamands roses, et dans ce cas chapeau l’ami, il n’y avait personne d’autre que Lui. Et moi.

Que toi et moi.
A quoi pensait-il ?

Il avait l’air d’un félin, avec ses traits profonds, ses sourcils relevé, tel un animal. Soudain je me levai. Et marchai. Non pas pour rentrer au Cossovo, mais bel et bien en la direction de ce type. Je voulais voir sa photo. Parce que s’il m’avait prise en photo, c’est qu’elle était forcément jolie . S’il m’observait, c’est aussi sûrement parce que, lui comme moi, se demandait ce que je foutais là, et moi, j’me demandais bien ce qu’un blond pouvait bien foutre en plein cœur de l’Afrique, dans un village refoulé. Quel Purée d’hasard pour ces habitants de voir débarquer deux petits blonds alors que très peu de gens passent dans ce petit village. Je marchais, prenant mon temps, en sa direction, passant par la petite forêt entourant le lac, délaissant mes sandales pour y laisser mes pieds s’y plonger complètement. Il avait l’air plutôt mignon, ce mec, mais quelque chose d’autre m’intriguait. Il avait l’air fasciné. Fasciné par ce qui l’entourait. Presque aussi fasciné que moi. Nous étions peut-être fascinés par cet endroit ne nous étant pas propre. Ou peut-être bien était-il fasciné par autre chose, par ce qui l’environnait mais bien plus que cela, même.


“ Excuses-moi ? ” Lui lançai-je, sitôt arrivée près de lui.

Ses yeux étaient d’un gris bleuté intriguant.

Il releva ses yeux vers les miens. Son appareil photo demeurait en ses mains frêles.
“ Je peux voir ? Ta photo, celle de tout à l’heure. Je peux la voir ? T’as pas l’air du coin, toi non plus. C’est quoi ton p’tit nom ? ”

Je ne savais pas vraiment si j’faisais une bêtise, ou si je faisais bien, si j’avais bien fais d’aller vers lui. A la fois je voulais me couper de gens comme lui, je voulais me couper de mon monde placé sur la simple rente, pour me placer parmi une société complètement renversée, basée sur d’autres principes, sur des faits tout autres, sur des modes de vie différent et où les hommes ne semblent pas pour autant malheureux ; eux, ont une dignité que certains de chez nous n’ont pas. Ou n’ont plus.
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Invité, le  Mer 10 Avr - 20:53


« - Fantômes Obsédants presque tyranniques qui essayaient de l’attirer avec de plus en plus d’insistance, je déglutis, le silence m’est alors forcé, j’entends mon cœur battre, je reprends ma respiration et d’un murmure, de nouveau, s’essoufflent les mots , - Du plus profond de la forêt il lui semblait que montait un appel mystérieux, étrangement troublant, sauvage et angoissant, qui lui conseillait de tourner le dos au feu et au campement pour s’enfoncer là-bas, dans les bois, loin, toujours plus loin ».

Je me tais, et les mots, comme des pétales de fleurs libres, vont se perdre, abandonnées, dans les courants de ce vent pluvieux. Le vent d’Afrique. Et je reste là, là, sans bouger. Je crois percevoir les mouvements des flamands roses vers le lac, je crois entendre les gueulements des hippopotames vers le lac, je crois sentir la caresse des herbes sur mes chevilles nues, mais je ne bouge pas. Je crois seulement, et je ne fais aucun effort pour être certain de quoique ce soit.

Car elle approche.
Elle approche.
Elle.
Elle Approche ;

Buck. Je crois comprendre. Je crois comprendre comment il est difficile de résister à l’appel de la forêt. Il te prend à la gorge comme une lionne… comme une tigre y plante ses crocs d’une hargne intense et vitale que rien ne peut l’en empêcher d’atteindre ce but ; celui de t’attraper et de te croquer jusque dans l’âme.

Elle approche.

Elle a disparu, la jeune femme à la chevelure d’or, à l’intérieur de ces petits bois qui embrassent les sols humides du lac, elle y a disparu, elle s’y est engouffrée, la jeune femme à la chevelure d’or, d’une marche leste, gracieuse. Je l’ai suivi du regard, sans cligner une seule fois des yeux. Elle est captivante, et je n’ose me montrer cette photo qui s’agite dans ma main, celle-ci attirée vers le bas par une pesante légèreté. Oui je comprends Buck.

Elle a disparu, la jeune femme à la chevelure d’or, mangée par ces quelques grands maitres de la nature, et pourtant, sais-tu ce que je ressens ? Je ressens… comme un frisson que je ne saurais définir. A peine a-t-elle posé un pied nu dans cette petite forêt, qu’un frisson m’a parcourut l’échine, un frisson qui, lentement, venait de quelque part du fond de ces bois, un frisson qui lentement, ou trop rapidement, de racines en racines, d’écorces en écorces, de feuilles en feuilles, d’arbres en arbres, porté par le vent, est venu m’envelopper d’une étreinte sauvage.

Et j’ai frissonné.

D’ailleurs, je frissonne rien qu’à l’imaginer. Elle. Elle qui arrive, je le sais. Je la vois, oui, je la vois qui m’apparait une nouvelle fois. On dirait que la nature elle-même se dégage de son corps, de son être. Ce n’est qu’une simple humaine. En outre, que fait une simple humaine comme elle dans cet endroit perdu du monde ? C’est trop étrange pour qu’il s’agisse d’une coïncidence. Le hasard n’existe pas, j’en suis certains, le hasard, ce ne sont que les Dieux qui voyagent incognito.

Je la laisse s’approcher, tandis que je reprends peu à peu contrôle de mon corps. Néanmoins, je reste fasciné par ce qu’elle est. Une tigre. J’ai l’impression qu’elle va me dévorer tout entier. Je baisse les mains et mes yeux suivent leur mouvement, je tente de m’oublier dans la structure ô combien fascinante de mon polaroïd.

« - Excuse-moi, dit-elle d’une voix claire et limpide.
Je lève les yeux vers elle.
- Oui ?, est tout ce que je parviens à articuler,
- Je peux voir ? Ta photo, celle de tout à l’heure. Je peux la voir ? T’as pas l’air du coin, toi non plus. C’est quoi ton p’tit nom ? »

Whooo.

Il me faut quelques instants pour percuter. Elle vient vraiment de me parler. A moi. En même temps, à qui veux-tu qu’elle parle ? Vous n’êtes que tous les deux dans le coin, à part quelques pêcheurs plantés sur l’eau, mais, très peu de chance pour qu’elle s’adresse à eux, surtout quand ses yeux s’enfoncent dans les tiens de cette manière. – Mais sont-ils vraiment des yeux ? Peuvent-ils vraiment être nommés « yeux » ? Ils sont comme la mer, impénétrables, et si je tentais d’y mettre des mots pour les décrire, je sentirais leur colère sur moi, je sentirais leur colère s’abattre sur moi telles les vagues terribles de Poséidon.

Je la regarde. Ses cheveux dansent dans le vent, et sa robe légère aux teints orangés semblent se cambrer comme les flammes d’un fouet de feu.

« - Ce n’est pas la première fois que je viens dans cet endroit. Toi si. Je me trompe ?, je dis en regardant dans sa direction. Oui, je suis curieux d’en apprendre plus sur elle afin de connaitre les raisons de sa venue au Kenya. Je veux aussi me persuader que ma foutue mémoire ne me joue pas encore des tours. Je serais capable d’oublier que je venais de la prendre en photo, alors, un visage ? Non, ce visage, impossible de l’oublier, impossible qu’il puisse se perdre dans les méandres de mes souvenirs en sommeil.

Bref. C’est aussi une manière de détourner la conversation. Je ne suis pas censé montrer à qui que ce soit, surtout aux inconnus, aussi fascinants puissent-ils être, je ne suis pas censé montrer mes photos. D’une part, parce qu’elles sont à moi, et personne d’autre, elles sont à moi, elles sont mes souvenirs, pas les tiens, ni les tiens, seulement les miens. D’autre part, tout le monde ne peut accepter de voir des photos bouger surtout nos amis les moldus. Se serait vraiment incroyable qu’elle soit de même sang que moi…une sorcière quoi. Mais je ne peux pas prendre le risque, je n’ai pas le droit.

Néanmoins, je sens son regard de braise fondre sur ma main droite, et je sens que je ne pourrais lui résister très longtemps.

« - Non, tu ne peux pas la voir. Faut du temps pour qu’elle apparaisse correctement. C’est du vieux matos, Ca ne servirait à rien que je te la montre maintenant. Mon cœur bat vite, il va exploser dans ma poitrine. Son regard me transperce de part en part, comme des canines tranchantes. Dis moi Franck, que ferais-tu à ma place ? Hein ? Qu'est-ce tu ferais ? Je ne peux m'échapper de sa présence, elle me presse, je dois fuir, fuir, je le sais, m'en aller le plus loin possible... mais je ne peux pas.

Je me détourne d'elle, et me retourne. Mauvaise idée, très mauvaise idée. Je sens le chasseur, prêt à se jeter sur moi. Je fais quelques pas, je tente de prendre de nouvelles photos, Clic, Clac, je suis distrait, Clic, Clac.

- Au fait, je m'écris contre ma volonté en cherchant de nouveau son regard, - Je m'appelle..., aucun moments d'hésitations. Sacha. Et toi ? » Et le soleil lèche ma peau. Sacha. Le ciel est pommelé de nuages. Je m'appelle Sacha. Il y a quelque chose de menaçant dans l'air, mais je ne capte rien. Je ne capte plus rien, sauf elle, et sa délicieuse chaleur de femme irrésistible.

Tigre, dévore moi.
Et je te sauverai, Tigre.



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Invité, le  Mer 10 Avr - 21:10


Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, des montagnes, des bois, des nuages, des mers, par delà le soleil, par delà les éthers, par delà les confins des sphères étoilées... Mon esprit, tu te meus avec agilité, et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, tu sillonnes gaiement l'immensité profonde avec une indicible et mâle volupté.

Un fil d'or soyeux. Un iris aussi profond que des mers en plein tumulte, que des mers en proie à l'abandon, à des vagues impétueuses, grandioses, bouleversantes, entraînantes, déchaînées, qui sitôt quelques instants se calment et se laissent bercer par le soleil, qui laissent se refléter en leur silhouette ondulée, en leur silhouette merveilleuse, des rayons dorés émanant d'un ciel mystérieux. Une surface lisse et crème, une surface de peau, se dorant sous le soleil généreux africain, tentant mes mains de s'y déposer. Mes yeux vagabondaient sur sa peau, sur cette ouverture vers ce torse, ouvert à moi, ouvert au soleil, ouvert, ouverture béante vers la profondeur et l'immensité du lac Naivasha s'étendant sous nos yeux de petits mortels. Je t'observais de la tête au pied, de ce petit orteil, niché dans ce sable chaud, disgracieux mais au contact agréable, apaisant, projetant sur nos petits êtres des ondes spéculatrices, délirantes, possessives. Ne pas pouvoir mettre un nom à cette personne, ne pas pouvoir mettre un nom à ce blondinet, à cette personne joliment constituée, à ce regard perçant et inquisiteur, qui m'attirait tel un aimant, me taraudait, m'oppressait, si bien que je choisis, moi, avant même qu'il n'ouvre sa bouche rose cassis, une désignation.

Le fauve.

Fauve, donc, pourquoi ne dis-tu rien ? Fauve, est-ce donc moi que tu observes, est-ce donc moi, que tu regardes, comme moi, moi seule, te regardes ? Je penchais ma tête pour tenter de comprendre. Soudain. Quelque chose passa. Comme un oiseau s'élance dans le ciel et fait battre ses ailes, se joue des rayons du ciel par la grâce de ses courbes ascendantes faites pour être contemplées, admirées et enviées, soudain, là, sous mes yeux, un souffle, des mots, une voix, tout d'un coup, paf, ça me venait d'un coup, et ça me surprenait, pourquoi, comment, je ne savais. “ Ce n’est pas la première fois que je viens dans cet endroit. Toi si. Je me trompe ? ” J'ai seulement pris de nombreuses secondes à comprendre que, c'était lui, et seulement lui, qui parlait. C'était le fauve qui me sondait, et qui m'avait surprise, du premier coup, une grosse claque dans la gueule, puissante, et pourtant la parole n'est qu'un usage familier chez nous, il n'est qu'un intermédiaire pour exprimer ce qu'il se passe en nous, ce à quoi nous pensons, ce que nous désirons, ce qui nous turlupine, nous angoisse, nous obsède... Incrédule, mais n'en laissant rien paraître, seulement transpercée de l'intérieur par une voix si fluette et si sensible, je ne pu que constater qu'il avait non seulement du charme, mais aussi du flair.

Premier pas dans un autre continent. Premier pas dans un autre espace temps. Dans une contrée à l'autre bout de mon monde, mais était-il MON monde ? Mon monde était peut-être ailleurs. Ou mon monde était alors Nul Part. Inexistant. Néantisé. Je sentais un sourire se dessiner sur mes lèvres tandis que mes yeux s'imprégnaient du lac aux Flamands Roses. Les volatiles semblaient apprendre pour la première fois à marcher ; leur allure nonchalante et maladroite était presque gracile, presque appréciable, je voyais comme des enfants, touts petits, si petits qu'ils vous arrivent alors au genoux, et soudain tentent de marcher. Ils tombent. Mais recommencent. Puis y parviennent. Ils demeurent toujours maladroits, toujours inadaptés, mais ils ont cette innocence et cette candeur qui offrent à leur tout cette chose qui les embellie.

J'allais lui dire que j'étais venue par un coup de tête ? Qu'entendre un enfant hurler à la mort m'a fait trésaillir dans la nuit ? Qu'entendre des supplications m'ont rendues dingue ? Qu'allais-je lui dire, que j'étais une pauvre sorcière tombée dans les griffes du mal, mais qui soudain s'éprenait à avoir de la pitié, qui soudain sentait le besoin de trouver un refuge, de trouver le monde tel qu'il est véritablement, sans superficialité, sans mensonges, sans idioties, sans prises de tête, mais voir le monde, sa beauté comme sa misère, pour me sentir meilleure, pour éprouver le besoin de leurs faire mal pour faire le bien ? “ Tu ne te trompes pas, je viens prendre repos dans le coin, à l'abri de toute communauté susceptible de déclencher en moi un torrent de fureur. ” J'avais dis ça, moi, c'était moi qui avait parlé ? Mes lèvres s'étaient entrouvertes d'elles-mêmes, et voilà de quelle manière, au bout de la troisième phrase seulement, je me faisais passer pour une vraie bourde. Pourtant, je disais la vérité, et c'était toujours la vérité que j'appréciais énoncer, dicter, scander, hurler. Hurler... Et quelque chose se pinça, parce que, quelque part, j'aurais préféré ne jamais prononcer ces mots-là. Mes yeux revinrent au fauve. Qui m'observait curieusement de ses yeux océan. D'une moue suppliante, je dirigeait alors mon menton vers son appareil photo, ruiselant, d'un noir ébène, dans sa main, et qui n'attendait que d'être pris dans la mienne.“ Non, tu ne peux pas la voir. Faut du temps pour qu’elle apparaisse correctement. C’est du vieux matos, Ca ne servirait à rien que je te la montre maintenant. ” De ma moue la plus boudeuse et la plus attendrie qui soit, sans un mot je le suppliais du regard. Mon regard allait de l'appareil à ses yeux. D'azurs à appareil. D'appareil à azurs. A l'instant où j'allais alors porter ma main à son appareil, à l'instant même, il reprit. “ Au fait, je m'appelle Sacha. Et toi ? ” Sacha. Fauve. Sacha Fauve. Le Fauve Sacha. Joli, très joli, j'avais jamais encore entendu ça, comme prénom.

J'approchais sournoisement, alors, sans crier gare, sans prévenir, ma main de la sienne, la droite, celle tenant fermement l'appareil, tentant en vain de l’attraper, et de voir, de la voir, cette photo de moi. C'était qu'un moldu, et s'il refusait, alors, je m'en irait, et d'un petit accio bien placé, je la prendrais, et tant pis, tant pis pour lui. Mais ensuite, je crois que je reviendrais quand même un peu à lui. C'est dommage parce qu'il avait l'air pas très idiot comme ces autres moldus qui m'était arrivé de croiser. Mais, habilement, il retira sa main, la détournant de la mienne. Je m'approchais de nouveau, prête à attraper ma proie, mais sitôt, comme un oiseau bat des ailes, Sacha le Fauve détournait l'objet désir de ma portée. “ Allez, Sacha, montre-moi, et je te dévoilerai mon nom. S'il te plait, je veux voir... ” Ne m'oblige pas à employer les grands moyens, surtout. Je ne voulais pas faire tomber son bel appareil dans l'immensité du lac, ni même lui faire de mal. Cette idée ne me venait même pas à l'esprit et pourtant, je pouvais, j'aurais pu, lui asséner un coup au genoux ou au mollet, et simplement partir en courant avec ma photo. Je crois que ça m'amusait, de le voir se débattre pour ne pas me montrer ce que je désirai, et, ça m'amusais, même, de jouer. Je souriais sans pouvoir m'en empêcher, tandis que je multipliais mes essais, tous très peu productifs. Ses yeux pétillaient drôlement bien. Je voyais à chaque fois son torse s'approcher du mien, mais une barrière invisible les séparer, et je n'eus le loisir d'effleurer que son bras sans parvenir à l'attraper. Je le faisais reculer, encore, encore et encore, tandis que le soleil se brisait contre nos peaux, et tandis que la chaleur s'éprenait de nos âmes, je le faisais toujours plus reculer, jusqu'à ce que nos pieds rencontrent l'eau, osmose merveilleuse, et sitôt sandales retirées, la chaude douceur du lac nous lia pour de bon.

Quelques Flamands roses se retournaient pour nous observer, par moment, puis retourner à leur occupation. Ils purent entendre un murmure, dans l'immensité de l'Afrique, se répercuter doucement aux oreilles d'un certain fauve : “ Tu ne veux vraiment pas connaître mon nom... ? ”

Pourquoi tant de mystère ? Peut-être, lui, voulait-il jouer, lui aussi, encore, et j'avais encore bien des jeux en réserve, dangereux comme saints d'esprit, et sans savoir vraiment pourquoi, j'avais plutôt envie que notre jeu continue, en sentant la proximité nous unir, en sentant, des secondes durant, mon esprit s'évader, sans penser, un seul instant, qu'il était moldu, sans penser, un seul instant, ni même imaginer qu'il puisse être sorcier tout comme moi.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; va te purifier dans l'air supérieur, et bois, comme une pure et divine liqueur, le feu clair qui remplit les espaces limpides. Derrière les ennuis et les vastes chagrins qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse s'élancer vers les champs lumineux et sereins...
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Invité, le  Mer 10 Avr - 21:27

Brûlant d’impatience, je retiens mon souffle, dans l’attente de sa réponse, dans l’attente d’entendre une nouvelle fois sa voix effleurer mon espace vital, s’y arrêter, le caresser délicatement, s’en écarter, y revenir pour finalement s’y engouffrer et tout faire trembler. Elle savait, d’une manière mystérieuse se faire follement désirer. Tout faire vibrer. Vibrer comme la surface d’un lac lorsqu’on y lance une pierre. Contempler, impuissant, l’écho de la vague venant troubler la nappe immobile jusqu’alors ; et se répercuter dans les profondeurs même, dans les profondeurs, dans des profondeurs dont on ignore l’existence et qui font ressurgir cette turbulence, en apparence, à la surface, qui peut paraitre minuscule, si minuscule et sans importance au moment où l’on s’y attend le moins.

Parce qu’en réalité.

C’est fort. C’est intense. Son regard. Son odeur. Ses lignes. Ses cheveux. Sa grâce. Tout. Tout. C’est fort. Trop fort. J’ai un équilibre fragile qu’un rien peut faire vaciller, et lorsque qu’il vacille, il m’arrive de me perdre dans des limbes obscurs, pleines de couleurs qui sont si semblables et si différentes les unes des autres que j’en perds la tête. Que j’en deviens fou. Et pourtant, elle, elle, elle, elle me fait vaciller, elle me retourne la tête, elle me retourne le crâne, et pourtant, elle, elle, elle, elle me fait vaciller, et je suis encore là, lucide, réel, moi, Sacha, Sacha Waves. Sacha Waves ? Oui; étrangement, ce n'est pas Franck Shelley mon nom, Je suis encore Sacha Waves, un garçon de 17 ans qui prend des photos pour ne pas oublier. Je suis encore Sacha Waves, un garçon de 17 ans, captivé par le regard d’une Tigre qui m’attaque sans toutefois me blesser.

Mes yeux sont faussement attirés au loin par une subite décharge de beauté qu’un instant peut capter avant de la laisser, cette subite décharge de beauté, s’en aller vers d’autres instants, pendant un instant, chanceux. Mes yeux sont faussement attirés. Car juste derrière moi, il y a une subite décharge de beauté pure, immuable, qui brille en un zénith majestueux, en un zénith auquel on ne peut que se soumettre pour s’accorder ses faveurs. La Tigre. Dévore-moi. Je te sens approcher, je sens tes braises qui me consument de voir cette photo.

Mon cœur fait un bond. Un grand bond. J’ai failli lâcher un cri tant j’ai été surpris par le mouvement de la Tigre. Elle s’est approchée de moi avec un regard que je ne connaissais pas, un regard joueur, un regard taquin. J’ai vu ta main se diriger vers la mienne, et pendant ces quelques microsecondes, j’ai cru abandonner, j’ai cru, car je voulu que ta main chaude, le temps d’un toucher même fugace, enflamme la mienne. Mais je peux encore te résister, oui encore, je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais je le peux encore ; j’ai retiré ma main, habilement. Tu as souris je crois. Oui tu as souris. C’est beau. Un sourire comme le tiens. Non, tu n’auras pas cette photo Tigre, tu ne l’auras pas, ou alors, tu m’auras tout entier.

« -Allez, Sacha, montre-moi, et je te dévoilerai mon nom. S’il te plait, je veux voir… » Elle me supplie ? Non. Je me ris au visage, elle ne te supplie pas, c’est une stratégie, elle ne te sup… Je sens que mes pieds reculent au fur et à mesure que les siens avancent, je détourne toujours aussi agilement la photo de ses griffes, et sous le regard des flamands roses et autres spectateurs, nous valsons, nous valsons, 1, 2, 3, au premier temps de la valse, je suis seul et tu souris déjà, tu es belle, 1, 2, 3, tu n’auras pas la photo, non Tigre, tu ne l’auras pas, ce jeu m’amuse, il m’apaise et me fait du bien, 1, 2, 3, au deuxième temps de la valse, nous valsons, je t’imagine dans mes bras, 1, 2, 3, qui suis-je ? Tigre ; Dis pourquoi je me sens comme un papillon qui sursaute dans les airs, et qui valse, 1, 2, 3, au troisième temps de la valse, il y a toi, et y a moi.

Choc. Un courant frais me traverse me corps. Des pieds jusqu’à la tête. La vision redevient clair, très clair. Je respire. Je reprends mon souffle, comme si je venais de danser…, que s’est-il passé ?, j’ai encore la photo dans la main. Ouf. Que s’est-il passé ? Je te regarde de nouveau. Tu es prêt de moi, trop prêt de moi. J’ai du mal à respirer correctement et les premiers centimètres de l’eau du lac Naivasha viennent me chatouiller les chevilles ; nous sommes dans le même élément, dans un élément fluide, il me relie à toi. Tigre.

« -Tu ne veux vraiment pas connaître mon nom ?
- Si, je le veux. »

Après tout, qu’est-ce qu’un nom ? Un nom ce n’est rien. Si une Rose portait un autre nom que Rose, en serait-elle moins jolie ? Je ne crois pas. Qu’est-ce qu’…au diable, je veux savoir son nom. Mais je refuse, de perdre ainsi, de me laisser dominer de cette manière. La Tigre veut jouer avec sa proie, la proie va se défendre. « - Dis, tu fais toujours du chantage ? J’imagine que ça fonctionne souvent en plus non ?, Tu es du genre à obtenir tout ce que tu veux j’en suis sûr. – Je t’ai donné mon nom. Et je devrais te donner en plus cette photo pour savoir le tiens. Je ne trouve pas ça très loyal. Aussi, je refuse de te montrer la photo. Je recule encore, laissant la distance augmenter entre nous. – A moins que tu me dises ton nom. Je recule encore, non sans sourire, mes mollets sont à présent dans l’eau fraiche.

La Tigre me fixe intensément. Vas-tu flancher ? Vas-tu me dire ton nom ? Qu’attends-tu ? Je sais que tu ne veux pas perdre, je le lis dans tes yeux, dans ton sourire, dans ton corps. C’est amusant. Qui de nous deux se donnera-t-il à l’autre en premier ? Hein ? Qui de nous deux ?
« - Tu disais vouloir fuir toute communauté susceptible de déclencher ta fureur...»

Soudain, je suis stoppé par quelque chose de dur. Je me retourne légèrement, je ne veux pas lui tourner le dos, à elle. Trop dangereux. C’est une petite barque qui flotte, qui gesticule sur la surface. Je jette un œil sur le lac, il n’y a plus personne, il y avait pourtant des pêcheurs il y a quelques secondes. Plus personne à présent. Où sont-ils ? Qu’importe, je m’en fiche. Toi, oui toi, il ne m’importe que toi maintenant.

J’agite la photo dans l’air, et je monte dans la barque. Sacha, qu’est-ce que tu es entrain de faire, tu as peur de l’eau, qu’est-ce que tu fous sur cette barque nom de Dieu ! Non, il y a de si belles photos à prendre, je veux encore la prendre en photo, Clic-Clac, La Tigre sort de nouveau de mon appareil, je suis sérieux, je me sens en harmonie avec moi-même, j’ai peur de l’eau, mais je me sens guidé par une étrange force.

Et toi, Tigre, as-tu peur de l’eau ?
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Invité, le  Mer 10 Avr - 21:41

Clap, clap, clap. Clipotis d'eau se répercuter sur nos chevilles viles. Clap, clap, clap. Gouttelettes s’enflammant sans cesse contre nos peaux blanchâtres. Des rires légers s'échappaient, lorsque l'un parvenait à garder prise, tandis que l'autre échouait, ou encore lorsque l'autre était prêt du but, lorsque l'autre effleurait des parcelles de peau brûlante, malencontreusement - ou, plutôt, chose voulue -, et que l'un allait à sa propre perte. Lueur enfantine briller dans ses yeux ; c'était comme une innocence y briller, et dégager un sentiment de repos et d'apaisement, mais aussi de confiance manifeste et de complicité naissante.

“ Si, je le veux.” Quatre mots raisonnant à ma conscience, et me titillant tout entière. C'était comme un aveux murmuré, c'était comme s'il confirmait chacune de mes pensées. Comme si, soudain, nous étions sur la même longueur d'onde, comme si, d'un simple échange porté, nous nous comprenions, un peu comme si, soudain, tout ce qui se déroulait autours de nous n'existait plus, mais que, finalement, il semblait exister que nous deux. Que lui et moi. C'était assez soudain, assez démonstratif, car là où je cherchais refuge et là où je tentais de me délivrer des rapaces humains, de leurs griffes perfides, soudain, je me trouvais nez à nez avec un homme de ma culture et de mes habitudes, mais qui semblait fatalement me faire sourire, et qui semblait me faire oublier des choses qui me poussent à m'embraser. Au fil des secondes s'écoulant autours de nous, je sentais sa prise se relâcher, et je sentais mon pouvoir sur lui se décupler, pour, finalement, me permettre d'obtenir mon dû. Mais, surprise, ce cher Sacha Fauve ne semblait pas désireux de se laisser écraser. “ Dis, tu fais toujours du chantage ? J’imagine que ça fonctionne souvent en plus non ? Je t’ai donné mon nom. Et je devrais te donner en plus cette photo pour savoir le tiens. Je ne trouve pas ça très loyal. Aussi, je refuse de te montrer la photo. ” “Quel dommage. ” Je ricanai, curieuse de voir ce dont était capable ce blondinet semblant me mener dans un ailleurs perceptible. Je ne sais pourquoi, je ne sais pour quelle raison, mais c'était exactement ce que je pressentais. Comme si quelque fusse ma manière d'être j'étais acceptée, comme si, quelques fusses mes mots prononcés, je serais alors prise telle que j'étais. Mais il se recule, doucement. Tu te fais donc désirer ? Te recules-tu de moi, parce que tu as peur ? Te recules-tu, soudain, pour faire battre ce relan, tel que je l'adore, ce relan qui me pousse à me laisser attirer vers toi et à tomber dans ton piège ? Ou bien veux-tu te débarrasser de moi ? Pourquoi, moi, alors restais-je toujours plantée là, tandis qu'il me suffisait de m'en retourner et de m'enfoncer dans les profondeurs de la forêt, de m'en retenir dans le fin fonds de mon univers imaginaire, fondé sur d'implacables utopies, pourquoi ne m'en allais-je donc pas ?

Parce que quelque chose me retenait, là, comme un lien soudain, comme des lianes rattachées à mes chevilles, comme un torrent qui me pousse un peu plus dans la direction opposée à ma propice fuite. C'est d'abord une douce mélodie qui s'échappe des flots perdus, coulant contre la terre, et se meurtrissant, vaguelettes contre vaguelettes, soleil se plongeant dans leur immensité, l'air chaud et chargé d'humidité à la fois transperçant nos peaux occidentales, dispersant nos cheveux blonds en mille parcelles de blé fin qui s'échappe dans l'air et que travailleurs se mettent à attraper avec hargne pour finir le boulot difficile, c'est aussi un blé qui se savoure tant il est paufiné et travaillé, si bien que nos cheveux d'or s'éblouissant dans les profondeurs de l'Afrique paraissaient bien plus beaux que d'ordinaire, d'où nous venions, tout simplement parce que nous nous trouvions en un lieux des mieux forgés par la nature, des mieux laissé intacte et de la sorte plus embellis et plus charnel qu'aucun autre. Mais Sacha le fauve se stoppa soudainement, et là, j'ai sentis, alors, le silence envahir tout l'espace ; même le lac semblait soudain retenir toute la lourdeur de son eau pour écouter ses paroles froissées.“A moins que tu me dises ton nom. ” C'était un appel ; mais, quel appel. Un appel discontinu qui, tandis que nous nous étions arrêtés pour nous observer, fit se retourner le temps et mes membres s'activer de nouveau en attirance vers les siens. Quelle malice, et quelle attitude, mais une attitude plaisante et attirante ; je sentais que sous ses plumes, car s'il m'était gré de le comparer à un animal je le comparerais bien à un oiseau gracieux qui s'élève dans les cieux pour poser son regard à la fois doux et intriguant, perçant, sur les autres, mais d'une douceur sans nom laisser ses plumes et ses ailes effleurer l'air avec délicatesse et grâce, donc, sous ses plumes, se cachait une force indicible et un mystère profond créant une abîme que je me sentis responsable de combler.

Pourtant s'il pensait m'avoir sous son aile il se mettait bien les doigts dans l'oeil. Je ne fis que le toiser, et à la fois mes lèvres trembaient d'envie de les prononcer, ces quatre lettres. Pour autant je n'étais pas faible à ce point, bien loin de là. Puis alors, alors que j'étais près du but, là, poum. Il buttait, il buttait, et je le voyais, dans son regard qu'il veuille que ce jeu continue encore. Alors nous montâmes, dans cette embarcation au milieu de nul part. Je n'étais pas ce petit poisson qui se sentais entièrement chez lui dans son élément, entre autre l'eau, mais je devais dire qu'il m'était plaisant de jouer à la petite sirène, et que sitôt j'aurais mis la main sur ma proie, alors, si par le plus grand des hasard cette barque semble-t-il solide, se retournait, je savais que, tout comme des mois plus tôt dans le grand lac de Poudlard, je me plairais à naviguer au gré de l'eau et des profondeurs du lac, aujourd'hui Naivasha.

L'eau se miroitait tout autours de la grande embarcation, sous l'emprise de deux poids, et sous l'emprise de l’étau puissant du jeu. Des formes subliminales s'estomper à la surface de son étendue. Quel bonheur, si j'avais pu sortir ma baguette, et quel bonheur, s'il n'était pas un simple moldu... Il n'était pas simple, je le sentais douloureusement, mais le moldu était plus grand que le reste, en ma terrible conscience. Je me délivrerais à ma seule force musculaire et à mes tactiques pour parvenir à mes fins. J'avais en face de moi un adversaire rude qui tenait en sa main tout mon espoir. Était-il gourou ? Était-il possédé ? Tout s'expliquait, Sacha le Fauve était possédé, des tribus l'avaient empoisonné, et alors, alors... Tandis qu'il était tombé sur moi, première proie, première humaine en vue, voilà qu'il tentait d'exercer sur moi toute son attention et tout son pouvoir pour me faire fléchir, pour me faire perdre, mais je ne voulais pas, voilà pourquoi, soudain, toutes ses choses s’amplifiaient, pourquoi, soudain, j'avais si chaud, et soudain, il était dur et ô combien trop dur de résister d'avantage sous le regard profond qu'il posait sur moi. Ma respiration se faisait plus lourde et plus profonde, tandis que je tentais de lutter, contre ses yeux, pour, moi, l'avoir sous mon aile, et, moi, plutôt que lui, le faire fléchir le premier. Je sentais qu'il m'avait, et que cette chaleur s'intensifiait, et que, bientôt...

“ AAAAGAAAAAAHHHHHHHH ! Je t'ai, je l'ai, je t'ai, je vais t'avoir, esprit maléfique, Sacha le fauve, attends, je vais l'avoir, je vais gagner ! Parrrrs de ce corps, mauvais esprit ! AAAAAAAAAHHHHHH ! ” J'avais franchis la barrière : j'étais sur le Fauve, et je m'étalais de tout mon long sur ma proie, tandis que je pompais son coeur du mieux que je pouvais. Oui, plus exactement, j'avais sauté, sentant fléchir ma volonté contre la tentation grandissante, si bien que je préférais lui sauter dessus, pour mieux le surprendre et, de la sorte, avoir tout autant MA photo. De l'eau éclaboussait le joli minois du photographe possédé. J'étais à la fois complètement terrifié par l'âme merveilleusement belle du démon, et à la fois complètement attirée. Mais je luttais, et je le sentais revenir à lui, sous les suffocation et sous les bras tentant de me repousser, ou en tout cas sous le corps se débattant, mais bien évidemment, se débattant de tout coeur en harmonie avec la pulsation de mes mains contre son torse, pour le faire revenir à lui, et à faire partir ce démon qui pour la première fois me faisait céder pour un moldu. Soudain, je le relâchai, et tentai aussi d'attraper la photo, et par la même occasion de l'apercevoir, lorsque je sentis la main fébrile de Sacha le Fauve l'éloigner de ma vue. Toute penaude, je me détachai de ma prise. “ Il est parti ? Tu te sens com...? ” Mais à peine ma phrase terminée, je me reculai, craintive. Il n'était pas parti. Son regard perçant m'octroyait sur place. Un démon gisait-il véritablement en l'âme du photographe ? Ou bien, ses yeux-là et ces frissons provoqués, et cette attirance délirante psychédélique était-elle bien provoquée par l'être seul me faisant face... ?

Je me sentis et transir, et brûler.
Rafales de délire.
Chaud. Et froid.
Et transir, et brûler.


L'embarcation, au gré du vent chaud, s'étale à la surface et s'infiltrait dans le lac, s'éloignant de son bord, pour s'étendre bien au loin, tandis que deux humains se contemplent. Et tandis qu'au loin, un ciel grisâtre s'approche à grand pas. Tandis que des éclairs s'arrachent aux profondeurs des cieux à des kilomètres de là, une Jana Van Oaklyn tente, hébétée, de comprendre ce qui lui arrive, et ce qu'il vient de se produire, entre autre, son comportement soudain, comprenant, petit à petit, que Sacha Waves n'est en rien possédé par un démon africain, mais seulement ce qu'il est ; se voir frappée et happée par cette surface chaude et rassurante inhabituelle la plonge dans une incompréhension et une tentative vaine explicative, pour elle des plus rationnelles que des sentiments humains et des ressentis concrets des plus ordinaires qui, pourtant, n'avaient encore jamais frappé d'une telle intensité et si soudainement son âme déchue.

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Invité, le  Mer 10 Avr - 21:47

Comme un voilier au grès du vent, sur notre petite barque, on a escaladé les vagues douces et légères qui, contre nous, vont, d’une suavité inouïe, ronronner sur les berges du lac Naivasha desquelles nous nous éloignons toujours un peu plus au fil des secondes. J’ai, d’un coup d’œil bref, regardé les quelques hippopotames, les quelques flamands roses encore présents autour de nous, car, étrangement, nous sommes de plus en plus seuls. Comme si la nature se vidait petit à petit. Et cela, cela, c’est-à-dire « nous sommes de plus en plus seuls » ou me retrouver en presque tête à tête avec Elle ou ne l’avoir presque que pour moi, ça me rend fou. Et joyeux. Parce que je ne la veux que pour moi. J’ai honte de cette pensée prétentieuse, une pensée pour laquelle, peut-être, elle pourrait me rire au nez, ou pire ou mieux encore, me sauter à la gorge pour me faire mal, me faire mal pour me faire comprendre que jamais personne, ô non, jamais personne, ne pourrait un jour la posséder, Elle.

Mais elle est avec moi sur ce lac. Dans ce bateau. Sur ces eaux calmes reflétant un ciel grisâtre qui, sans cesse, se transforme en un amas noir de nuages en colère. Pour autant, au début, on a glissé sous ces premières senteurs de l’orage grondant au loin dans les cieux. Sans se rendre compte que bientôt tout allait péter. Je n’y prêtais pas attention. Je ne prêtais attention qu’à cette femme, en face de moi, et à sa beauté, à sa sensualité, à ce vent qui soulève sa robe, à ses yeux, impénétrables, à ces lignes infinies, imprenables, à son aura de Tigre insatiable, devant laquelle on ne peut que se taire, et écouter, et écouter.

J’ai toujours la photo dans ma main, mon appareil pend autour de mon cou, je le balaye de ma main libre et le fais patienter contre mon épaule gauche. C’est étrange, ce qui se passe entre nous. Non ? Tu ne crois pas ? Qu’en un simple regard, Tigre, dont j’ignore encore le nom, qu’en un simple regard, Tigre, en un simple regard qu’un tourbillon de sentiments monte ainsi, des mes entrailles pour me troubler à ce point. Et pourtant, je me sens si bien, en harmonie, alors même, qu’en moi, c’est la panique. Je ne saurais comprendre ce qui m’arrive, ce qui nous arrive. Pourquoi comprendre ? Pourquoi ne pas seulement se laisser bercer dans cet instant, se laisser bercer par ce qui se passe, sans se poser des questions. Des questions, encore et toujours des questions. Au Diable.

Au Diable les questions. Je veux les oublier comme je les oublis lorsque je suis allongé sous le soleil, apaisé, heureux. Je veux les oublier comme je les oublis en écoutant ces notes, une à une, deux à deux, quatre à quatre, former un escalier d’harmonie pour nous emmener sur ce chemin mélodieux et somptueux, un chemin qui nous interdit les questions, un chemin sur lequel on vogue, comme des fantômes en paix, on vogue sans demander pourquoi, on se laisse guider, on se laisser faire, on laisse cette force invisible nous faire danser l’âme. Magique. Magie.

La magie. Elle aussi est merveilleuse. Je me souviens lorsque je l’ai rencontrée une deuxième fois, il y a à peine une année en arrière. Époustouflant. Eh bien qu’on tenta, et qu’on tente toujours, de m’expliquer sa présence en moi, sa présence autour de moi, sa présence autour de mes semblables, les sorciers, j’ai cessé de me poser des questions, je l’ai prise avec moi. En outre, si je l’ai coincé dans le pan arrière de mon pantalon, je la sens m’éprendre tout entier, je la sens s’évaporer le long de mes jambes, le long de mon torse, de mes bras, de ma tête. Je la sens partout.

Comme elle. J’ai la sensation qu’elle se balade sur mon corps et qu’elle m’enveloppe de sa magie à elle. D’ailleurs, peut-être est-elle une sorcière, et qu’elle m’a ensorcelé, peut-être se joue-t-elle vraiment de moi, qu’elle joue vraiment avec moi juste pour le plaisir de jouer, et de me dévorer après lorsqu’elle se lassera du compagnon de jeu que je suis, après tout, c’est une Tigre.

Un Tigre bondissant ! Nom de Dieu !

Elle venait juste de bondir, me percutant d’une douceur sans pareille. Je n’ai rien vu venir. Rien. « - Ma..aerf », je crois que j’ai lâché un truc du genre, preuve de ma subite surprise, en m’étalant sur le bois de la modique embarcation qui, sous l’impact, grince pour faire savoir son mécontentement. Elle sur moi. Je sens son corps chaud sur le mien, c’est bon. Je sens monté en moi un désir. Elle a ses mains sur mon torse, et je me débats, comme je peux. J’essaye d’éviter les quelques gouttes d’eau qui atterrissent sur mon visage, et je me débats pour lui échapper. En même temps, je n’ai pas envie de lui fuir, je veux qu’elle me possède. Mais l’instinct de survie et la plus terrible des forces. Je vais mourir si je ne fais rien. Elle va me bouffer, des griffes vont sortir de ses mains, et celles-ci vont déchirer la peau de ma poitrine, laissant mon sang se rependre à sa vue, à sa faim.

J’étouffe. Mais qu’est-ce qu’elle fait ? Pas de question ! Qu’est-ce qu’elle fait ! Est-elle folle ? Tigre, Tigre, si je pouvais attraper ma baguette, je le ferais, d’ailleurs, mais elle m’est inaccessible. Non, je ne te veux pas de mal Tigre, mais que veux-tu, quelque chose en moi se sent en danger et veut se défendre contre toi. Mais moi, j’aimerai que tu me lacères, que tu me marques à vie. Fais moi souffrir ! Fais moi souffrir ! Déchire moi ! Fais moi souffrir ! Ce n'est pas si dur ! Fais moi souffrir TIGRE !

Je continue néanmoins à me débattre, argh, Tigre, je la pousse avec mes mains, je tiens encore la photo entre deux doigts lorsqu’elle tente de l’attraper, une nouvelle fois, en vain.

Alors, échouant dans sa mystérieuse entreprise, elle se dérobe à moi, mon corps affronte la froideur du présent, réclamant, dès lors, que cette couverture ardente la recouvre encore.

Je respire, haletant. Je la regarde, haletant. Ses yeux… félins. Impulsive, elle peut repartir à tout moment. C’est excitant, et ça fait peur. « - Il est parti ? Tu te sens com… ? », Elle se tait sans finir sa phrase. Nous nous transperçons des yeux. Nous nous transperçons avec nos âmes.

Le vent lui, autour de nous, se lève, et les remous du lac se font de plus en plus insistant. En regardant ailleurs, on verrait les oiseaux lutter en apesanteur contre les courants, les herbes fines se courber, en rythme, devant le mistral comme les sujets se courbent devant un Roi pour ne pas s’attirer ses foudres. « - Qui est parti ?, quelque chose ne va pas ?, je suis perturbé, je ne sais pas quoi dire. Que lui arrive-t-il ? Elle pose sur moi des forces qui me dépassent. Des forces qui me font tanguer d’un bord à l’autre, j’en ai la tête qui tourne. Elle a l’air loin, triste, mélancolique, je suis touché par ses faiblesses qui m’apparaissent au grand jour. Je ne sais de quoi elles retournent, ces blessures, mais elles existent. Peut-être n’en a-t-elle pas elle-même conscience. Un animal blessé. Un Tigre féroce blessé. – Tu tiens vraiment à voir cette photo...

Et mon bras s’étend vers elle, doucement, lentement, comme si j’allais caresser un animal sauvage, potentiellement dangereux. Et mon bras s’étend vers elle, la photo au bout de mes doigts, je n’ai pas l’impression de perdre. Je sais que là, elle ne joue plus. Que ses pensées, que ses émotions internes viennent de loin, viennent des racines. Néanmoins, au moment où elle aurait pu s’accaparer la fameuse photo, que je n’ai, en outre, pas encore vu, le vent, jaloux, me l’arrache des mains et la fait s’envoler dans les airs, entre ces bras flexibles, et l’emmènent loin…Je reste immobile, je ne bouge pas. *Mince.

Mince pour la photo, je vois un souvenir disparaitre. Enfin, je le crois. Parce que ce souvenir, jamais je ne pourrais le perdre un jour. Il est gravé. Et Mince lorsque je vois enfin la nature déchainée. Les eaux sont troubles, et le bateau commence à gravir des collines aquatiques de plus en plus mouvementées. Le Lac Naivasha est connu pour ces tempêtes subites. Une de ces tempêtes vient de se déclarer, et, les nuages sombres, parfois éclairés d’un éclair divin, n’annoncent pas de meilleures réjouissances… ; je commence à avoir peur. Mon regard va de l’eau obscure, au ciel obscur, à la Tigre blessé, mon rayon ardent.

- Je pense qu’il faudrait… » Rentrer ? Je ne sais pas. Je sens que rien ne peut m’arriver. Je sens aussi que je suis des plus vulnérables. Le bruit sourd du vent étouffe nos respirations. La Terre est loin. Nous sommes perdus quelque part dans le tumulte de la nature, dans le tumulte de nos vies, et de nos passions. Tu es une boule d'énergie. Tu es la tempête. Toi. Tigre. Tu es la tempête en moi. La tempête est toi Tigre. Tigre, nous allons vivre un moment étrange de notre existence.

Car le vent se lève.





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Invité, le  Mer 10 Avr - 22:09



Balancement incertain de l'eau,
Mouvant notre petite barque sur ses flots.
Petit poisson sautillant dans l'étau,
Toi et moi, harmonie de ces mots.


Tandis que tu m'observais, tandis que je t'observais, soudain, c'est comme si on s'était déjà vus. Croisés quelque part. Et j'avais cette sensation inédite, qui, peut-être, me murmurait que nous ne nous étions pas rencontrés sous cette ère. Peut-être il y a de cela des années. Peut-être des siècles. Peut-être sous d'autres formes. J'étais persuadée de ne t'avoir jamais rencontré ici. Ni ailleurs, mais... Une impression de déjà vu, ou bien, cette frappe violente, que je tentais d'écarter, mais qui s'imposait à moi, une masse lourde, trop lourde à porter, si lourde qu'il me semblait qu'en un seul instant, je m'écroulerais sous tes yeux. Je me sentais faible, ô combien faible, c'est comme si toute la force que j'avais puisé, depuis toujours, me quittait, pour me laisser, moi, au fond, mon essence, ce qui demeurait au fond de moi, éclatait en mille morceaux. Et j'étais là. Matériellement. Devant toi, béate. Tu ne comprenais pas, c'était normal, mais tes mots sonnèrent comme un apaisement constant contre moi, une caresse, invisible, mais portée, là, je la sentais sur ma peau, arrachant un frisson, c'est comme si ta main s'était posée là. Contre elle.

Un sentiment d'être complètement nue, face à toi, mais, même plus qu'être nue, que même ma chaire s'en aille, dévoilant mes os, l'expression ne pouvait pas valoir ce qui se déroulait. Le voile qui cachait ce qui se tramait en moi était comme... Apparant. Invisible, transparent. Tu voyais le firmament de mon coeur. Pourquoi en avais-je la conviction, d'être soudain dénudée, d'être dans une situation différente des autres ? Peut-être parce que, là, j'étais mal à l'aise, et que d'ordinaire, c'était moi qui mettait les autres mal à l'aise... Qui étais-tu ? Pourquoi étais-tu là, sur mon passage ? Démon, quitte-le vraiment, vraiment, et quitte-moi, car, déjà, tu m'aspires, tu me suces, tu me projettes, vers lui, et moi, je... Je... Je ne peux pas. Je ne savais plus quoi dire, car je ne pouvais, je ne réfléchissais pas, mais tout de même, je me rendis compte, que trop tard, que le monde autours de nous continuait d'évoluer. Je pensais, pauvre mortelle que j'étais, que le temps se fut arrêté, l'espace d'un instant. Un instant ? Quel instant ? Le temps n'est qu'une succession d'instants, justement. Pourquoi me borner à croire aux fantaisies de la vie ?

Mes yeux, vidés, suivirent, alors qu'une lueur d'espoir s'y était adulée, cette photo. Je crus apercevoir... Apercevoir... Non. Illusion factice. Mais elle tourbillonnait dans le vent. Le vent l'aspirait. Sacha t'a fait une offrande. Et, nous remerciant de notre bonté, voilà que tu envoyait tes liens pour nous enserrer. Car toi, vent que tu es, te faisais de plus en plus intense. Je ne disais mot. Mais le vent se jouait dans nos cheveux. Cheveux dorés, et tout comme il effleurait ma peau, il effleurait la sienne. Que je ne pouvais m'empêcher de découvrir du regard.

J'appréciais grandement l'inclinaison de plus en plus importante du mouvement de la barque sur l'eau. On sentait que l'eau désirait nous aspirer... Peut-être serions-nous alors engloutis au plus profond de son antre. Nous serions, tout deux, morts, peut-être, l'un sur l'autre, peut-être, enlacés, peut-être... Pourquoi pensais-je cela ? Soudain ? Enlacés ? Pourquoi, enlacés ? Comme pour chasser ces mots fulgurants, et, ô mots, cessez donc de m'obnubiler de la sorte, j'ai encore besoin de paraître humaine, dans cette réalité qui nous envahit, laisse-moi lui faire face, et donc, je secouais mon visage contre le vent faisant surface, dénigrant les mots s'imisçant en moi.

“ Je pense qu’il faudrait… ” Non... Mais... J'imagine qu'il le fallait. Il le fallait. N'est-ce pas ? C'en était trop. Il fallait céder à la raison, et partir. Loin. Le plus loin possible. Je ne pouvais plus voir ses yeux. Ils me hantaient, déjà, tandis qu'à la perspective de le laisser là, déjà, je sentais une peine immense m’accabler. Et, pourtant, pourtant... Pouvais-je m'y résoudre ? Mais, n'était-il pas moldu ? Evidemment. Evidemment... Et je ne voulais pas de lui comme un objet. Pas comme un animal ; même si fauve sonnait à ma conscience comme une évidence. Je voulais de lui, terriblement. Mais comme quelque chose d'à part. Quelque chose de... De... Je ne saurais le dire. Peut-être bien qu'un jour je mettrais un mot dessus. Peut-être bien que je finirais par oublier cette rencontre. Pensais-je alors, tandis que nous étions toujours face à face. Pensais-je alors, tandis que ses yeux lumineux faisaient danser en moi des ritournelles de sentiments impossible à refouler. Réponds. Réponds. “ Quitter cet endroit, avant que le vent ne nous emporte. ” Mais le vent m'avait d'hors et déjà emporté. Loin. Si loin, que j'avais du mal à retrouver mes pieds sur terre... Ou, plus exactement, à la surface de l'eau, sur une barque, commençant à être emporté par le tourbillon de vent naissant.

Sur cette barque qui, déjà, nous avait emporté loin. Trop loin de la surface. Avait-elle deviné, elle, cette barque, qu'il puisse se tramer de telles choses en moi, au point de, finalement, désirer que n'importe quel évènement n'advienne, afin de rester ne serais-ce que quelques secondes supplémentaires en sa simple présence ? Je sentais naître sur mes lèvres un sourire immense. Je ne pouvais m'en empêcher.

Et c'était idiot.

Mais je ne pouvais m'en empêcher. Je m'assis alors dans la barque. Et, d'un regard, proposait à Sacha d'en faire de même. Avant de lui tendre ma main. “ Jana. Je m'appelle Jana. ” Sacha et Jana. Jana et Sacha.

Jana, Sacha, Sacha, Jana, Jana, Sacha, Sacha, Jana, Jana, Sach...

Au loin, les flots se meurtrissaient.
Les dangereuses vagues se heurtaient.
Les plumeux oiseaux partaient.
Et la tempête arrivait.

Les eaux se faisaient de plus en plus violentes, et la barque, au gré de son mouvement, se voyait enchaîner de violentes montées et descentes. Incessantes. Nous étions pris. Tous deux. Dans le piège de la nature. Soit l'amour, soit la tempête. Ou les deux. Trop tard pour revenir en arrière. J'avais vu tes yeux. Nous avions embarqués dans cette barque. Aucun retour n'était possible dans ces deux situations. Nous étions voués à être confrontés. Peut-être même à nous allier, et à cette perspective... Ma baguette. Ou était ma baguette ? Baguette, et là, je cherchais, tandis qu'à l'instant même, nous doigts se touchaient, s'effleuraient, en prise de contact. Une main chaude et douce, électrisant toute ma chaire.

Je l'avais sentie glisser de ma poche arrière. Dans la barque. Pas le moment de la perdre, et, s'il la voyait... Ça n'était qu'un bout de bois, parmi tant d'autres. Je me penchais pour la chercher, tandis que l'orage grondait par delà nos visages, et que, déjà, des pans d'eau parvenait de tous côtés vers nous.

Nous engloutir.

Lui et moi.

Brutalement, la barque vira. Je me sentis partir à ma droite, m'écrouler complètement de mon long, et, soudain apercevant ma baguette tout au fond de la barque, de l'autre côté, au nord, je m'élançai, telle une hyène, sur ma proie, mais, déjà, la nature, comme voulant jouer à un jeu, m'en empêcha. Car le vent s'infiltrait sur ma peau, me repoussant brutalement en arrière, et chaque fois que je tentais de me lever, il me faisait m'écrouler, chaque instants, que je rampais, il repoussait encore et encore la barque, de façon à ce que je me retrouve sans cesse du mauvais côté.

“ Sacha ?! ” Où es-tu, vois-tu quelque chose, réponds-moi, parle-moi, je t'en prie, mais, fais un signe, preuve de ta survie, je n'ai pas peur d'être seule. J'ai seulement peur... Peur, que tu ne sois plus là.

L'eau venait nous dire bonjour. L'eau s'élevait grandement, et tandis que je pus relever mon visage vers ce qui nous entourait, j'ai compris que nous étions en plein dans le Néant. Car tout n'était que bousculade et déluge, le ciel, tantôt si clair, s'épaississait violemment, soudainement. N'était-on pas en Afrique ? Soleil, où tu caches-tu ? Apaisement, où t'es-tu enfoui ? Et toi ? Sacha ? La barque, à présent, me paraissait immense... Si grande, et, lui, si loin. Si loin de moi.
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Re: Afrique - Région des grands lacs
Invité, le  Jeu 11 Avr - 21:05



L'entendre dire semble comme arrêter le monde.

Un calme absolu plane, si absolu, qu'il en devient assourdissant. C'est un peu comme dans les films. Quand arrive la jeune fille, mais pas n'importe laquelle, c'est la jeune fille, pas une, la !, jeune fille. Son entrée en scène provoque un plan fixe sur le visage du héros, un jeune garçon, un peu timide, pas sûr de lui; le plan fixe s'approche très lentement de son visage, au héros, on peut voit parfois quelques uns de ses cheveux aller en arrière, comme dans le vent -sauf que c'est un ventilateur, et on comprend. On comprend que cette jeune fille est une source de lumière éternelle pour lui, qu'elle l'illumine, et que cette lumière, eh bien, d'une manière ou d'une autre brillera en lui comme un condensé de chaleur qui se promènera au plus profond de son être; quand il pensera à elle, quand un détail évoquera son image, un souvenir, son parfum, son odeur naturelle, un geste, un tic qu'elle a l'habitude de faire et que lui aura remarqué en l'observant du coin de l'œil. Alors, entre mélancolie et excitation, il se sentira pousser des ailes dans le dos, et rien ne pourra plus l'atteindre.
Absolument rien.

Mais, là, ici. Maintenant.
C'est plus grave. Plus profond. Moins léger que dans ce genre de films. Avec, pourtant, les mêmes conséquences à l'arrivée. Je ne me sens pas pousser des ailes dans le dos, au contraire, j'ai l'impression qu'une puissance divine m'écrase contre le sol, et que mes pieds sont ancrés dans la terre avec la certitude de ne jamais pouvoir m'en libérer.
Je suis oppressé.

Ce n'est pas la tempête, ou le grondement terrible du vent, ou le tumulte furieux des vagues. C'est elle. J'entends encore le fracas de l'eau contre la barque, ou le sifflement du Diable à mes oreilles, ou le cri apeuré des flamands roses mais face à la mélodie qu'elle déclenche d'un simple regard, tout est silence.

Silence. Et dans ce silence, un prénom fait son chemin. Un prénom qui vient de tout figer en étant prononcé quelques secondes auparavant "-Jana, je m'appelle Jana. Ce prénom fait son chemin du chaud de mon ventre, il passe à mes poumons, à mon cœur, il continue dans ma gorge, il fait vibrer mes cordes vocales, il se cogne contre les parois de ma bouche comme un petit oiseau qui tente d'échapper aux parois d'une prison de fer, le prénom remonte alors à mes lèvres. - Jana".

Il est très probable qu'elle n'ait rien entendu. Jana. Et je tente de mes yeux engourdis de percer les ténèbres de plus en plus opaques. Cinglant. Sa main brûlante attrape la mienne comme des griffes. Je respire à peine, l'air frais est un incendie dans mes narines. Mon regard fond dans le sien. Comment lui résister ? A Jana ! Tigre ! Jana ! Percutant !

Une gifle me fouette soudain le visage ! Un gifle glaciale ! C'est...ce ne peut être la Tigre. La Tigre est feu, la Tigre est flamme. Je détourne mes yeux et essuie l'eau sur mon visage avec ma main. Autour de nous..., c'est l'Enfer. On dirait qu'autour de nous, qu'autour de la barque, des milliers d'Inferis dans leur son monotone sans être pour autant moins menaçants, vont nous dévorer. C'est une main d'eau qui essaye, qui insiste pour monter dans notre embarcation pour nous attraper, nous retourner.
Il ne nous reste que notre embarcation pour espérer survivre;
Et nous.
Il nous reste nous.

Nous. Jana. Sacha.
Je regarde Jana. Elle est étrange. A-t-elle peur ? J'en doute et pourtant...et pourtant...je...elle est si impénétrable, si pleine de contradictions. Elle semble chercher quelque chose. Mais quoi ? Mais quoi ! Je prends enfin vraiment conscience de ce qui se passe. J'en avais déjà conscience mais mon attention était trop occupée sur la jeune femme. A présent, les gouttes d'eau s'abattent sur ma peau. Sur mon torse, ma chemise me colle. Mes cheveux sont plaqués et leur couleur d'Or s'est transformée en un brin sombre.

De nouveau, je regarde Jana. Et alors que je tente de percer, de comprendre notre dialogue silencieux, la barque nous renverse chacun d'un côté. Elle à droit. Moi, à gauche. Je percute violemment le bois, et une douleur aigue m'arrache un cri. Je range mon Polaroid sur lequel mes côtes endoloris viennent de tomber. Ce coin du monde tel qui l'est en cet instant se présente réellement à moi.

Je panique. Je cherche Jana, encore, mais elle n'est plus là, elle vient de se jeter, comme un félin, manquant de peu de nous faire jeter à l'eau une nouvelle fois sous l'instinctivité de son impulsion, vers le fond de la barque, passant au travers des bras monstrueux des vagues décompensées par son combat furieux contre la coque.

Je sens que je peux de nouveau bouger, l'entrave mystérieuse qui me paralysait, qui me faisait prisonnier d'elle, est partiellement rompue. Partiellement, car une partie de mon esprit continue d'être sans cesse tournée vers elle. Jana. Et partiellement, car, bien que mes facultés de mouvement me soient retrouvés, je...je...j'essaye...je tente, mais je ne fais rien. Je suis coincé contre le bois, et je tremble. De froid ? Je peur ? Je ne sais pas trop. Surement un peu, voir beaucoup des deux. J'essaye de respirer le mieux possible pour me calmer, pour calmer cette peur qui gronde, mais je suis loin d'être serein. Très loin.

J'ai besoin de la Tigre. J'ai besoin de m'évanouir dans son essence pour oublier et laisse passer. Laisser passer la peur qui s'éprend de moi comme les fantômes du passés. Je la sens qui monte, avec son refrain angoissant, je la sens qui monte, prêt à le jouer, avec ses notes, et faire de son rythme ma prison, un tourbillon dans lequel je me noierais. Je dois la retrouver...la retrouver...ma lumière...lumière...lumière...

Mais tout est noir. NOIR ! Une vague un peu plus grande que les autres s'élance au dessus de la barque. C'est une ombre qui recouvre mes pieds, puis mes jambes, j'ai peur, j'essaye de frictionner mentalement mes cuisses, vite, vite, le plus rapidement possible pour ralentir la progression, vite, pour pouvoir bouger, bouger, le mouvement, le mouvement, je dois bouger, vite, non!, le néant, je le vois, frictionne!, Mer**, Mer**, les larmes coulent, je vois le noir des vagues, et l'Enfer des ténèbres, je plonge tout droit dedans, c'est une chute sans fin, non, non, continue, bas-toi, bas-toi, Jana!, par pitié, ne pas ralentir, encore, encore, mes mains s'agrippent à quelque chose, La colère tempête, non, je la sens arriver, je ne suis pas assez fort, je ne veux pas me perdre dans le néant, le néant, et son rien absolu, et son abyme de rien, rien, où il n'y a rien d'autre que le rien, aucuns souvenirs, Et il pleure, aucuns futurs, un désert sans arbres, sans oasis, je ne veux pas recommencer, je veux respirer, non, je ne veux pas me noyer, pitié, j'ai mal, ma tête me fait mal, Purée, Purée, Et il s'agrippe au bateau comme pour s'empêcher de tomber, pars démon pars ! "-Sacha ? - Ja.. Et la violence de la vague s'abat. Ja..., est le dernier son qu'il soupire avant que le bateau se retourne et les projette tous les deux dans l'eau glacée du lac.


*

ah, ah, ah, il soupire, il s'essouffle, il nage, son regard est fuyant, apeuré, comme un enfant, Purée mais où je suis bordel!, c'est quoi ce bordel, ah, c'est quoi ce Purée de bordel, et cette tempête ! Cauchemar ! C'est un cauchemar, faut que je me réveil, bon Dieu, bon Dieu, comment j'ai pu arriver ici, ici, ici, mais où !!!! Où !!!!! Où je suis ! Sa poitrine est une masse d'air qu'on fracasse, il nage comme un petit chien, Qu'est-ce que je fous, Mer**, qui peut m'aider, m'aider, je ne sais pas quoi faire, je suis perdu, il essaye de crier mais aucun son ne sort, ou alors, si un son sort de sa bouche tremblante, la fureur du Cossovo l'avale, et comment je m'appelle ! Qu'est-ce que je suis ! Je suis perdu ! Qu'ekffdokf, ah, ah, il recrache de l'eau, il est fatigué, il ne sait plus qui il est, ni comment il s'appelle. Il nage, une vague le retourne, et il tombe vers le néant.

Tout est noir.
Et pourtant, dans cette obscurité ténébreuse apparaissent des lumières scintillantes,
chaque lumière est une bride de souvenir.
Il voit un ciel bleu, un ciel bleu qui ressemble étrangement au ciel bleu qui se reflétait tantôt dans le lac Cossovo,
il entend un cri, des regrets, des remords, une formule bizarre, le crissement des roues d'un bus magique, il voit des visages qui défilent comme sur une bande de projection,
un visage reste plus longtemps et s'inscrit dans sa rétine, c'est une jeune femme à la chevelure blonde, elle est importante pour lui, il ne sait plus pourquoi,
il sent une chaleur dans son dos et la pointe des cailloux qui le transperce, des robes noires, un grand château, un cri, un soleil, des photos,
il se voit lui mais il ne sait pas que c'est lui,
un établissement remplis de tout un tas de gens, un homme qui le regarde, un homme qui vient vers lui, un homme qui se nomme Franck Shelley, un homme qui lui demande qui il est lui...
Lui, Il répond qu'il doit faire le bien, faire le bien...c'est la seule chose dont il est sûr, faire le bien, c'est gravé en lui, il ne sait pas pourquoi, il sait juste qu'il doit faire le bien, alors il l'accepte, et sera voué pour cette seule certitude, et l'homme,
Franck Shelley, sourit et lui demande comment il s'appelle.
Le garçon n'en sait rien, depuis qu'il s'est réveillé de son sommeil profond, il ne sait rien, sauf qu'il doit faire le bien, alors il se rattache à ce qu'il trouve,
Aussi, un prénom fait son chemin du fond de son ventre, et arrive jusqu'au bord de ses lèvres, il n'est pas sûr de lui, quelque chose le dérange, il sait qu'il va se tromper, qu'un autre prénom montre aussi, mais que de ce prénom enfoui, il en a peu car il déclenche des choses terribles,
alors, il le met de côté et s'accroche à un mensonge apaisant,

"Je suis Frank Shelley..."

- SACHA !, Jana. C'est sa voix. C'est étrange. Je me sens drôlement apaisé. Comme si la tempête s'était arrêtée. Or, elle continue de gronder avec la même intensité. - SACHA ! Son appel résonne dans mon crâne, dans mon cœur. Je suis Franck Shelley, j'ai pris le même nom que mon père adoptif, et pourtant, Sacha sonne comme une autre vérité. Je sais que c'est moi qu'on appelle. Que La tigre a besoin de moi. Je me souviens d'elle. Je ne l'ai pas oubliée.

Je ne sais pas comment j'ai fait pour survivre. Je me suis vu sombrer dans l'eau, j'ai cru ne jamais revoir la lumière... je suis là. Je flotte à la surface. Je respire. Et j'entends sa voix. Sa présence me manque. Elle a besoin de moi, comme j'ai besoin d'elle. Je suis crevé, exténué, mais je sais, j'en suis certains, qu'importe la tempête, qu'importe les vagues, qu'importe les eaux sombres, je sais, je sais que je la retrouverai. Que je la sauverai. Ou qu'elle me sauvera. Je dois faire le bien. Je ne peux pas la laisser tomber.

Son appel m'a revigoré tout entier. J'ai des ailes dans le dos. Comme un coup d'électricité. -JANA ? je crie. Où es-tu ? Ne pars pas, reste, je vais te trouver, on va s'en sortir hein, où es-tu !? -JANA ! je nage dans tous les sens, j'essaye de garder ma respiration même si c'est diffici...que suis-je bête ! Ma baguette ! Ma baguette! Je l'avais complètement zappée ! Précipitamment, Je mets la tête sous l'eau, et la sort de mon pan de pantalon arrière. Je savoure sa présence dans ma main... tandis que la formule vient, fluide : #Acnéopit. J'ai l'impression d'être dopé. Dopé à quelque chose. Dopé à Jana. A La Tigre.

Parvenant à respirer sous l'eau, d'un #Lumos j'essaye d'écarteler la masse ténébreuse, d'en bas on sent moins les remous. Mes muscles me font souffrir. En revanche, le courant nous a emmené vers des grands rochers...danger. Je chasse derechef toutes les mauvaises images de mon esprit. Elle est vivante. Elle est Tigre. Elle est vivante; Peut-être même m'attend-t-elle déjà sur les rives.... mais son appel...continue à chercher, Jana, Jana...

Rien ne m'atteindra. Absolument rien.
J'erre dans les ténèbres à ta recherche...


Lumière...
Où-es-tu...

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Invité, le  Ven 21 Mar - 23:43

Rp Unique

Le soleil brillait fort. Il brillait tellement fort que même un bon son de Jay-Z m'étouffait. Je transpirais à mort, respirant profondément à chaque bouffée d'air. Et je n'étais pas la seule à cuire. Mes deux autres colocs ressemblaient à des oeufs au plat sous la lumière orangée de Madagascar. Mon coeur avait même des hauts-le-coeur brusques au fur à mesure que je me bougeais pour me préparer. J'étais tout sauf habituée  à une chaleur pareille! En effet, vivre en Angleterre chaque jour nous accoutumait à des simples polos pour une journée à dix degrés. Maintenant c'était comme si on était dans un four immense à cent-quatre vingts degrés. J'exagérais bien sûr mais je n'avais vraiment pas l'habitude... La chambre en plus n'était même pas climatisée. C'était une grande caravane à roulette. Ayant trois lits, et marchant uniquement à la magie. On était trois à dormir ici... Il y avait une certaine Shelby, une américaine ici pour le safari des dragons, et un jeune kenyan étant ici pour découvrir et voyager...

Moi de mon côté, j'étais ici pour un but bien précis. Déjà échapper au château, ce n'était pas que j'en avais marre, mais si... C'était bien pour ça! J'en avais marre de cette atmophère confinée, de voir les mêmes personnes chaque jour, et depuis qu'Aby n'était plus dans l'ordre, je n'aimais plus vraiment retourner au QG non plus. Avant je me cassais la gueule dans les escalier, et elle elle venait m'aider, maintenant c'était soit Phoebe qui ricanait, soit Elenna qui me regardait comme une folle. Wouhou! Ambiance de malade chez les Phénix.
Mais mon véritable but n'était pas ça, c'était avant tout de rendre service à un très viel ami de la famille. Comme un oncle pour moi, même s'il était plus vieux que mon grand-père. A vrai dire je ne savais même plus dans quelle condition mes parents s'étaient liés à lui. Je me souvenus juste qu'il était là lorsqu'un problème ou un immense bonheur arrivait. Même si le premier cas se passait plus souvent que le deuxième.

En effet cet homme était médicomage, et c'était lui qui s'était occupé de mon père lorsqu'il avait eu l'incident avec les mages noirs. Enfin bref, repenser à ça ne me plaisait pas. J'étais sûre juste d'une chose, c'était que cet homme était un très vieil ami de la famille. Et qu'on ne laisserait tomber pour rien au monde... Néanmoins, la dernière fois qu'il m'avait contacté c'était loin pour nous proposer de l'aide. Au contraire, il voulait que je lui rende un service. Je lui avais dit oui, sans avoir besoin de réfléchir, sachant déjà que j'étais capable de tout faire pour lui et sa famille. Il m'avait demandé de prendre soin de sa petite-fille qui partait à Madagascar pour le safari de dragons, le labyrinthe des chaperouges, et la danse des flammes des Phénix. Inutile de dire que c'était avec plaisir que j'avais accepté.

Une fois propre et vêtue d'un short, débardeur, sac d'aventurier et tout le tralala, j'allai au numéro de caravane donné pour voir la fameuse "Nina Soleada". J'espérais juste que c'était une lilliputienne gentille et bien élevée. Sinon le voyage risquait d'être compliqué. Mais ce que j'espérais de tout coeur, c'était qu'elle ne soit pas ch***. Pas le genre de gamine à ne pas parler parce que "Oh! Mais c'est ma prof quoi! C'est trop la "tehon" s'teu plait han ouais!". Si elle était comme ça, tant pis pour notre bon vieux pêcheur je l'assassinerais et je danserais sur sa tombe... Après deux minutes de recherches assidues (en fait j'avais mis à peine deux minutes à trouver la caravane." Je toquais à la porte. Attendant que la jeune fille veuille bien m'ouvrir. Son grand-père l'avait prévenu je croyais bien. Maintenant espérant qu'elle soit pas comme les autres. Mais au final elle n'était pas là! Je rentrais donc dans ma caravane, attendant impatiemment que la nuit tombe pour que je puisse regarder la Danse des Phénix.
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