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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: A l'étranger
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Au pays du Soleil Levant
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Sue Glanmor
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Re: Au pays du Soleil Levant
Sue Glanmor, le  Sam 8 Avr - 2:29

Je suis vraiment désolée pour le délai...


Jessy patientait tranquillement derrière le comptoir de l’apothicaire japonais. C’était comme si elle était chez elle, dans la boutique d’un vendeur voisin sur Chemin de Traverse. Elle ne se sentait pas si dépaysée que cela. Après tout, elle était toujours dans le monde des sorciers, et dans ce monde-là on peut facilement se sentir proche d’une population étrangère, malgré des différences culturelles parfois frappantes. Ce n’était pas comme si elle était perdue au milieu des Moldus. Souriante, elle passait ses doigts sur le meuble sur lequel elle s’appuyait, puis les regarder, comme pour jauger la fine pellicule de poussière qui régnait dans l’échoppe. Malheureusement, l’hygiène n’était pas souvent une priorité. Elle n’était pas maniaque, elle était même très désorganisée – pourtant, dans sa boutique, elle savait y faire.

Tout à coup, la porte d’entrée s’ouvrit et la tira de ses réflexions. Tournant légèrement la tête, elle entraperçut une sorcière mais ne lui accorda pas plus d’attention que cela. Après tout, elle attendait simplement ses concombres. Une exclamation, semblable à une interpellation, la fit cependant se retourner pour de bon.

- Hey ! J'espère que tu as pris ton appareil photo avec toi, il y a pas mal de trucs exotiques par ici.

Mais… Cette personne parlait anglais. De plus, elle savait qu’elle avait pris son appareil photo ! La sang-pur haussa les sourcils en reconnaissant la vendeuse des Halles Magiques qui le lui avait vendu quelques jours auparavant. Si ça, ce n’était pas une coïncidence ! Combien y avait-il de chances, pour deux jeunes sorcières anglaises, de se rencontrer dans deux boutiques si différentes et si éloignées, en si peu de temps ? Positivement étonnée, Jessy lui adressa un grand sourire et comprit enfin l’ironie dans ses paroles. Elle balaya une nouvelle fois les étagères du regard - ce qui n’était pas du luxe étant donné la quantité de poussière assoupie. En effet, ce n’était pas très différent de ce qu’elles connaissaient. Peut-être que les articles les plus originaux patientaient en réserve ?

- Ah, ah ! Oui, je ne quitte plus mon appareil photo, c’est une merveille ! Mais c’est sûr que ce n’est pas en photographiant ce genre d’endroits que je me dépayserai. J’avais plutôt en tête d’immortaliser la faune japonaise.

Un coup d’œil vers l’endroit où le vendeur avait disparu. Il en mettait, du temps, pour trouver deux-trois concombres ! Reportant son attention sur la jeune sorcière, elle sourit et l’interrogea avec sa curiosité habituelle :

- Et toi, alors, comment se fait-il que tu sois passée d’une boutique  de bric-à-brac du Chemin de Traverse à un apothicaire de Tokyo ? Courte pause et elle réalisa qu’elle ne savait toujours pas comment elle s’appelait. Au fait, je crois qu’on ne s’était pas présentées. Moi, c’est Jessy. Ravie de croiser une compatriote à l’autre bout du monde !
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Re: Au pays du Soleil Levant
Crystal M. Ertz, le  Jeu 13 Avr - 20:06


Il était toujours étrange de voir ce que la vie vous réservait. Les bonnes surprises, comme les mauvaises d'ailleurs, pouvaient surgir à n'importe quel coin de rue, du chemin de traverse jusqu'à Tokyo en passant les plaines africaines. Les possibilités qu'offraient la magie permettait de voyager n'importe où dans le monde à n'importe quel moment et d'y rencontrer une compatriote. La magie était utilisée depuis des siècles, mais il était impossible de certifier que l'on en connaissait tout. La brunette pour sa part, imaginait l'hypothèse qu'il existait une magie spontanée et invisible qui permettait notamment d'attirer deux sorciers ensemble dans un lieu moldu. Peut-être réfléchissait-elle simplement trop mais en tout cas, il lui était agréable d'y penser.

- Ah, ah ! Oui, je ne quitte plus mon appareil photo, c’est une merveille ! Mais c’est sûr que ce n’est pas en photographiant ce genre d’endroits que je me dépayserai. J’avais plutôt en tête d’immortaliser la faune japonaise.

Sourire franc. Il était rare que la gérante des Halles Magiques constate l'utilité effective de ce qu'elle vendait. Cette remarque fit un peu de lumière dans ce lieu franchement tristounet.

- Et toi, alors, comment se fait-il que tu sois passée d’une boutique de bric-à-brac du Chemin de Traverse à un apothicaire de Tokyo ? Au fait, je crois qu’on ne s’était pas présentées. Moi, c’est Jessy. Ravie de croiser une compatriote à l’autre bout du monde !

- Mon job aux Halles Magiques était à la base juste un moyen de gagner ma vie pour me permettre de réaliser ma passion à côté: L'alchimie, fit-elle avec une moue gênée. Je n'avais pas assez d'argent pour pouvoir en vivre, du coup je pratique le soir et je suis vendeuse de jour. Je prend parfois des congés pour voyager dans le monde pour m'aider dans mes recherches et développer ma science. Elle commença à tripoter une de ses mèches de cheveux, comme elle le faisait toujours lorsqu'elle devait parler d'elle. Enchantée Jessy, moi c'est Crystal.

Interrompant sa dernière phrase, ce qui devait être le vendeur réapparu de son trou, un bocal à la main et un petit sourire satisfait. Ça devait être le genre de vendeur qui aimait faire patienter ses clients pour un rien... Il n'avait pas l'air pressé du tout en tout cas.

- Je ne trouverai rien ici... Mais tu as parlé de faune japonaise, ça te dérange si je t'accompagne? Moi qui m'occupe toujours de la flore, je pense que ça pourrait être intéressant qu'on voyage ensemble, si ça ne te dérange pas bien sûr.
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Re: Au pays du Soleil Levant
Sue Glanmor, le  Mar 25 Avr - 1:53

La vendeuse des Halles Magiques paraissait agréablement surprise de retrouver une de ses clientes au Japon, alors que personne n'aurait pu prédire une rencontre dans ces conditions - sauf peut-être un voyant particulièrement doué, mais la divination avait la réputation d'être une discipline très nébuleuse. Elle arbora néanmoins une expression gênée pour répondre à la question de Jessy. Elle expliqua que son travail sur le Chemin de Traverse lui permettait de gagner sa vie pour pouvoir pratiquer sa passion en parallèle. Elle était donc alchimiste ! C'était très intéressant. Elle avait un emploi du temps similaire au sien, d'après ses dires. L’apprentie magizoologiste remarqua une différence et réalisa la chance qu'elle avait de vivre de sa passion. Certes, il lui fallait aussi voyager pour être complète. Mais elle était tous les jours au contact de créatures magiques et, bien qu'elles soient en captivité, c'était très enrichissant.

Jessy hocha la tête lorsqu'elle lui apprit son prénom. Crystal. Cela lui disait quelque chose. Peut-être l'avait-elle entendu sur le Chemin de Traverse. Elle pouvait aussi l'avoir croisée à Poudlard, quelques années auparavant. C'était possible, après tout elles venaient toutes deux du Royaume-Uni et paraissaient avoir le même âge. Toutefois, elle n'aurait su l'affirmer. La fourchelang ne se rappelait en général que de personnes qu'elle avait souvent côtoyées, amis proches ou camarades de maison. Elle n’en était quand même pas à l’amnésie de Lockhart.

Les présentations s’interrompirent un instant. Le vieux vendeur était de retour - enfin ! Son petit visage ridé leur offrait un sourire satisfait et il tenait à la main un bocal rempli de trois légumes verts. Bon, il avait pris son temps mais il lui avait ramené ce qu’elle voulait. Jessy se retourna vers lui et attendit qu’il lui annonce le prix. Étant donné que les concombres étaient une nécessité presque vitale dans ce pays, ils ne coûtaient pas très cher chez les sorciers. Tant mieux pour elle. Ouvrant son sac à dos, la brune récupéra sa bourse de cuir noir et en tira six pièces d’argent. Elle les plaça sur le meuble poussiéreux et son bocal lui fut remis. Ensuite, elle entreprit de ranger ses affaires en se tournant vers Crystal. Cette dernière ne paraissait pas convaincue de l’intérêt de la boutique.

- Je ne trouverai rien ici... Mais tu as parlé de faune japonaise, ça te dérange si je t'accompagne? Moi qui m'occupe toujours de la flore, je pense que ça pourrait être intéressant qu'on voyage ensemble, si ça ne te dérange pas bien sûr.

Un grand sourire apparut alors sur le visage de Jessy. Cette idée l’emballait carrément ! À sa sortie de Poudlard, elle avait voyagé à travers le monde seule et rencontré des professionnels pouvant l’éclairer. Maintenant, cependant, elle n’avait plus l’habitude d’être accompagnée dans ses recherches et restait seule des journées complètes. Un peu de compagnie lui ferait du bien. Crystal avait l’air très sympathique et leurs domaines d’études avaient l'air de se compléter…

- Ça ne me dérange pas du tout, au contraire ! C'est une très bonne idée. Tu pourras m'apprendre des trucs sur la flore asiatique, car je dois avouer que je n'ai jamais été une élève assidue en Botanique...

La jeune femme se souvenait encore des cours d'herbologie qu'elle avait séchés à Poudlard. Les Boîtes à Flemme, qu'est-ce qu'elle les avait trouvées utiles, fut un temps ! Aujourd'hui, elle n'était plus du genre à fuir le Savoir. Elle reconnaissait le grand intérêt de la flore, qui était de toute évidence liée à la faune qu'elle chérissait tant. La nature était la nature, et s'en rapprocher menait aux racines de la magie, de tout. Avec le temps, elle avait beaucoup appris au sujet des plantes magiques, mais son niveau devait être fort fort lointain de celui de l'apprentie alchimiste.

Jessy prit le temps de remettre son sac en place, sur son dos. Puis elle se tourna vers Crystal et l'invita à la suivre hors de la boutique après avoir salué le vendeur. Elles ne trouveraient pas ce qu'elles cherchaient entre ces quatre murs, la gérante des Halles Magiques venait de le souligner. De plus, elle lui avait dit qu'elle souhaitait l'accompagner. Il semblait donc tout naturel à Jessy de mener la marche, pour l'instant du moins. En venant à Tokyo, elle avait prévu de faire ses courses générales, pas seulement de se procurer des concombres. Mais, en y réfléchissant, elle avait le principal sur elle et il n'était pas utile de s'attarder davantage. Une fois dehors, l'Aigle observa les sorciers vêtus de longues robes colorées qui longeaient les façades des commerces. Elle se tourna vers sa nouvelle camarade.

- Ce matin, j'étais dans un endroit très sympa. Une magnifique réserve naturelle, en montagne. J'y ai vu plusieurs Kappas ! Il faudra sûrement les retrouver, mais bon. Je suis sûre que tu y décèleras aussi des choses intéressantes. Elle tendit son bras, jetant un œil alentours. Prête ? Je t'y emmène en transplanant, si tu me fais confiance pour ne pas être désartibulée. Ce sera bien plus rapide !
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Re: Au pays du Soleil Levant
Crystal M. Ertz, le  Mer 31 Mai - 17:55


Duo de sorcière au Pays du Soleil Levant. L'aventure promettait d'être riche en souvenirs. Bien que la brunette ne soit pas très douée pour se faire des amies en générale, la présence de Jessy avait quelque chose de rassurant qui invitait à la confiance. Y avait-il du sang jaune et noir dans ces veines? Tandis qu'elle était en train de payer ces concombres -Crystal se demandait vraiment bien ce qu'elle comptait en faire-, la sorcière détailla sa nouvelle rencontre, essayer de se rappeler ses souvenirs de Poudlard, où elle l'aurait peut-être déjà croisée. Mais non. Décidément, elle aurait dû passer plus de temps hors de ses bouquins, elle ne connaissait aujourd'hui qu'une poignée d'étudiants de son année et n'avait pas beaucoup de contacts avec eux. L'avaient ils fuie? Ou était-ce l'inverse? Mais aujourd'hui n'était vraiment pas le jour pour se psychanaliser.

- Ça ne me dérange pas du tout, au contraire ! C'est une très bonne idée. Tu pourras m'apprendre des trucs sur la flore asiatique, car je dois avouer que je n'ai jamais été une élève assidue en Botanique...

La sorcière hocha la tête avec un sourire qui promettait de l'aider à élargir ses horizons de connaissances. La gérante des Halles espérait de son côté en apprendre un peu plus sur la faune. Bien qu'elles ne se connaissaient pas encore bien, il était certain que la fille à l'appareil photo avait la passion des bêbêtes. Cela c'était vu clairement lorsqu'elle avait prononcé le mot "faune" comme s'il s'agissait d'un des plus beaux et passionnants mots du monde. La sorcière ne pu s'empêcher de penser ce qu'elle pensait du mot "chocolat" mais elle le lui demanderai plus tard... Les deux jeunes femmes sortirent de la boutique. Crystal prit le temps de respirer à fond. Elle avait beau avoir l'habitude de ces vieilles boutiques décrépies, elle ne se ferait sans doute jamais à l'odeur... Son laboratoire peut-être autant, mais c'était sa puanteur, et ça n'était pas la même chose.

- Ce matin, j'étais dans un endroit très sympa. Une magnifique réserve naturelle, en montagne. J'y ai vu plusieurs Kappas ! Il faudra sûrement les retrouver, mais bon. Je suis sûre que tu y décèleras aussi des choses intéressantes. Prête ? Je t'y emmène en transplanant, si tu me fais confiance pour ne pas être désartibulée. Ce sera bien plus rapide !

La sorcière lui offrit son bras sans hésiter, impatiente de découvrir ces décors exotiques. Allons Y! , formula-t-elle quelques secondes avant qu'elles ne transplanent. La désormais familière sensation désagréable la prit au nombril et l'entraina des centaines de mètres plus loin. Lorsqu'elle rouvrit enfin les yeux, ce fut pour contempler un spectacle purement sauvage. Il n'y avait pas une habitation à l'horizon, la présence de l'homme, sorcier ou moldu, semblait quasi nulle. Tout était vert, tout était tranquille. Il y avait également une étendue d'eau non loin de là, qui semblait grouiller de vie.

- C'est... impressionnant. On ne peut pas trouver d'endroit qui ressemble aussi peu à Londres. Elle fit quelques pas, son regard se promenant sur chaque arbre et chaque plante. L'apprentie Alchimiste était loin de tout connaître, surtout lorsqu'il s'agissait de ces régions exotiques, mais elle espérait reconnaître certaines plantes. Et en effet, à peine quelques secondes plus tard, son regard se porta sur une fleur jaune-blanchatre assez petite avec des grappes. Des Matsu busa! S'exclama-t-elle après s'être approchée. Je n'aurai jamais cru pouvoir en voir de si près de la nature... Ce n'est pas si rare que ça, mais c'est une plante vraiment intéressante. Contrairement à beaucoup d'autres, elle n'a pas évolué et a conservé sa forme d'origine. C'est une têtue. Crystal remarqua une branche un peu abimée et profita de l'occasion pour la casser. Elle sentit une fois, puis tendit la branche à Jessy pour lui faire profiter de l'odeur. Etrangement, elle sent le pin. Cette plante ne fait rien comme les autres, ajouta-t-elle dans un sourire fasciné.

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Re: Au pays du Soleil Levant
Sue Glanmor, le  Ven 25 Aoû - 19:00

Le voyage que Jessy avait entrepris au Japon étant en train de prendre une autre tournure, une dimension plus instructive et sociale. Par un grand coup de chance, elle avait rencontré une érudite dans la boutique d'un apothicaire de Tokyo. Cette jeune sorcière était la vendeuse des Halles Magiques qui lui avait remis son deuxième outil le plus précieux à ce jour - après sa baguette magique, il ne fallait pas exagérer. Elle avait l'air avenante et, étant aussi venue pour découvrir le pays, elles avaient décidé de se lancer ensemble. Comme le yin et le yang, l'une était plutôt faune et l'autre plutôt flore. Le monde s'ouvrait à elles deux. Elles ne se connaissaient pas vraiment mais cela importait peu ; elles faisaient passer leur passion avant le reste et c'était un point commun important. De ce fait, la jeune femme semblait avoir un petit côté Serdaigle. Si son ancienne maison était bien la bleue et bronze, il serait dommage qu'elles ne se soient pas rencontrées plus tôt.

Crystal se montra très enthousiaste à l'idée de transplaner à des kilomètres pour rejoindre la montagne. Elle prit le bras que Jessy lui avait tendu et, après quelques secondes de rappel des trois D, elles transplanèrent dans un craquement sonore. L'apprentie magizoologiste ferma les yeux le temps du trajet et les rouvrit lorsque ses pieds furent de nouveau à terre. Le transplanage n'avait jamais été agréable, mais cela lui faisait tellement de bien de quitter la ville ! L'air en altitude était frais et caressait ses joues. Elle pouvait humer les senteurs de mille et une plantes qu'elle ne voyait même pas. Le bruissement du vent mêlé aux feuilles chatouillait ses oreilles, ainsi que le clapotement de l'eau non loin. Elle était de retour à l'endroit exact qu'elle avait quitté ce matin, et elle n'était plus seule.

- C'est... impressionnant, commenta Crystal. On ne peut pas trouver d'endroit qui ressemble aussi peu à Londres.

- C'est clair.

Jessy resta immobile et silencieuse à scruter l'environnement, cherchant à savoir si un Kappa ne s'était pas aventuré près d'elles. Sa camarade, quant à elle, s'avançait entre les arbres et examinait les plantes à sa portée. Chacune avait trouvé son occupation. Rapidement, l'apprentie magizoologiste réalisa qu'elles étaient à bonne distance des premières créatures magiques. Elle se joignit alors à Crystal dans son observation des végétaux. Elle parvint à reconnaître de grands arbres comme les pins, mais les fleurs la laissaient perplexe. Certaines étaient de couleur vive, accompagnées de fruits ou bien de larges feuilles. Leur contemplation ne lui apporta pas beaucoup d'informations mais au moins un sentiment de légèreté, comme si elle était dans son élément. Elle se sentait l'aigle planant haut dans le ciel, au-delà des neiges éternelles...

- Des Matsu busa !

Le cri de Crycry tira Jessy de ses songes. Elle s'était approchée d'un buisson aux minuscules fleurs blanches et dont les branches portaient des grappes bleu foncé. Cela ne lui disaient pas grand-chose, néanmoins elle la rejoignit.

- Je n'aurai jamais cru pouvoir en voir de si près de la nature... Ce n'est pas si rare que ça, mais c'est une plante vraiment intéressante. Contrairement à beaucoup d'autres, elle n'a pas évolué et a conservé sa forme d'origine. C'est une têtue.

La sang-pur sourit à cette remarque et dut reconnaître que c'était très intéressant. La petite têtue avait tout ce dont elle avait besoin dans cet environnement et avait décidé d'en profiter à jamais. C'était une chance rare. Elle vit alors que la jeune alchimiste tendait la main. Cette dernière prit une branche fragile entre ses doigts et la cassa. Elle la porta ensuite à son visage pour en inspirer le parfum et permit à Jessy de faire de même. Hum...

- Etrangement, elle sent le pin. Cette plante ne fait rien comme les autres.

- Ça oui, elle est spéciale. Très intéressante. Les plantes sont un vaste monde, plein de surprises quand on se donne la peine de le découvrir. Je n'aurais pas su dire ce que c'était. Seulement que ces grappes ressemblent à du raisin, plaisanta-t-elle en les pointant du doigt. Tu es douée pour les reconnaître !

Jessy regarda Crystal en souriant, puis elle détourna les yeux. Elle avait bien envie de profiter de ses connaissances une nouvelle fois. Son regard vogua entre les multitudes de feuilles qui les entouraient. Elle cherchait une fleur qui lui attirerait l’œil et que la jeune femme pourrait sûrement lui faire découvrir. En pleine nature, il y avait du choix. Elle décida de s'approcher légèrement de la rivière, dans une zone humide qui devait faire le plaisir de quelques végétaux. Là, quelques arbustes remarquables aux feuillages vert clair. Les tiges de l'un d'eux étaient ornées de fleurs roses en minuscules épis. La plante était jolie et lui paraissait moins inconnue que le Matsu busa. Espérant que sa camarade pourrait éclairer sa lanterne, elle l'appela :

- Hé, Crystal... Est-ce que tu connais cette plante ?
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Re: Au pays du Soleil Levant
Crystal M. Ertz, le  Sam 2 Sep - 16:08


D'une manière assez étrange, la sorcière se sentait comme une gamine dans un magasin de jouets (ou aux Halles...). Elle aurait pu rester des heures à aller chipoter à droite et à gauche, en s'exclamant toutes les trente secondes sur telle ou telle plante. Sauf qu'en l’occurrence, les sorcières n'étaient vraiment pas dans un magasin. Ici, elles étaient coupées de tout et livrées à elles-mêmes et à leurs connaissances. Les objets de leurs désirs n'étaient pas présentés sur des étagères propres et bien rangées, mais étalés un peu partout et repérable seulement si l'on s'y connaissait. Et puis, il ne s'agissait pas ici d'acheter quoi que ce soit, ou de prélever trop de plantes de cet environnement. La sorcière se doutait bien qu'une grande partie des plantes et fleurs qui l'entouraient, comme des animaux, étaient aujourd'hui protégés.

La nature était un écosystème fragile qu'il était parfois difficile de sauvegarder. Si Crystal aimait à penser que la majorité des gens sur Terre avait le minimum d'intelligence requis pour ne pas tout foutre en l'air, sa vision était peut-être un peu utopique par rapport à la réalité, lorsque l'on regardait les nombreuses espèces en voie de disparition, notamment. Quoi qu'il en soit, la brunette comptait profiter au maximum de cette expérience dépaysante avec Jessy. Elle espérait également ne pas lui faire trop peur en sautillant ainsi pour une fleur, mais au vu de ses paroles, ça ne semblait pas être le cas. Elle semblait même l'encourager en lui pointant du doigts une nouvelle découverte à analyser.

- Oui! Je crois que c'est une Spirée du Japon, ce n'est pas une plante très rare, mais elle comprend plus ou moins 80 variétés différentes et elle est très résistante. Personnellement, j'adore sa couleur rose. Je trouve qu'elle irait parfaitement près de mon manoir... C'est une plante qui peut se cultiver dans presque n'importe quelle condition!

Alors que l'Apprentie Alchimiste se penchait vers elle pour ramasser quelques graines à ramener en prenant soin de ne pas abîmer la plante, un bruit la stoppait net dans son entreprise. Il y avait quelque chose, là, à quelque mètres d'elles à peine. Un morceau de bois craqua, et la brunette se redressa doucement.

- Jessy, je pense que nous ne sommes seules ici...
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Re: Au pays du Soleil Levant
Sue Glanmor, le  Mar 3 Oct - 21:09

Désolée du retard :3


Penchée par-dessus l'arbuste qui avait attiré son attention, Jessy prit une tige entre ses doigts. Elle caressa doucement les fleurettes roses et ce contact eut pour effet de l'apaiser encore un peu plus. Jour après jour, il lui semblait qu'elle se sentait plus à son aise loin de l'agitation des grandes villes. Elle était heureuse quand elle trouvait sa place au beau milieu de la nature, parmi les plantes pacifistes et la faune, qu'elle soit magique ou non. C'était une façon de se tenir à l'écart du mal des hommes. De telles escapades, temporaires, étaient une bouffée d'air frais dont elle ne pouvait se passer. Mais si... si un jour elle choisissait de partir définitivement, de suivre ses envies, de se complaire dans la nature ? Elle ne pouvait encore rien deviner. Il lui paraissait évident, cependant, qu'elle devrait entreprendre de longs voyages prochainement pour mener des recherches plus appliquées.

Sur le moment, elle était ravie de voir Crystal agir comme un boullu dans l'eau. Partager l'instant avec une personne au moins aussi passionnée qu'elle, et qu'à elles deux elles représentent une sensibilité complète à l'état de la nature... Cela n'avait pas de prix. C'était un instant à l'écart de l'espace et du temps, en-dehors des problèmes partagés par le commun des sorciers. Elles ne se souciaient que de comprendre ce qui les entourait et de vivre avec cela, et non en détruire ou en transformer la nature. Elles n'étaient que deux âmes vagabondes parties au bout du monde. En territoire inconnu ? Pas tout à fait. Elles étaient suffisamment instruites et ouvertes d'esprit pour y rencontrer le familier.

- Je crois que c'est une Spirée du Japon, ce n'est pas une plante très rare, mais elle comprend plus ou moins 80 variétés différentes et elle est très résistante. Personnellement, j'adore sa couleur rose. Je trouve qu'elle irait parfaitement près de mon manoir... C'est une plante qui peut se cultiver dans presque n'importe quelle condition !

- Ah, d'accord. Ça me dit quelque chose. C'est vrai qu'elle est superbe ! Maintenant que tu me parles de ton manoir, je dois dire qu'elle serait aussi la bienvenue chez moi.

La sang-pur étira les commissures de ses lèvres, dévoilant ses dents. Elle s'écarta de la plante afin de laisser Crystal y accéder. Jessy la couva d'un œil jusqu'à ce qu'elle entendît un craquement. Sa camarade n'y avait pas non plus été sourde. Elle se redressa et lui fit remarquer qu'elles n'étaient pas seules ici. Ces mots seuls la firent réagir : elle porta machinalement la main à sa baguette. Il était rassurant de sentir le bois d'aulne au creux de sa paume. Toutefois, dans cette situation, un élément lui serait probablement plus utile. Dans un mouvement calme, elle dégagea l'une de ses épaules de son sac et en retira un bocal.

- Je t'ai dit que j'avais vu des Kappas dans le coin... murmura-t-elle. Nous sommes sur la berge de la rivière. Il ne serait pas étonnant d'en croiser un ici. À ton avis, à quoi ceci pourrait bien nous servir ?

Jessy lui montra le récipient de verre qui contenait les trois concombres qu'elle avait achetés un peu plus tôt à Tokyo. Elle ne serait pas surprise si Crystal en connaissait l'utilité car, après tout, c'était l'une des premières choses à savoir pour se prémunir des Kappas. En revanche, si elle ne s'y connaissait pas tant que cela en zoologie magique, ou si elle avait tout simplement oublié les informations superflues qu'elle avait acquises à Poudlard, elle ne saurait peut-être pas. Quoi qu'il en soit, elles n'avaient pas beaucoup de temps pour débattre de cela. Une chose se trouvait à trois pas d'elles et pouvait surgir d'un instant à l'autre.

La brunette voulut tourner le couvercle du bocal mais impossible de le faire bouger. Elle s'acharna pendant une vingtaine de secondes puis le tendit à l'alchimiste, lui demandant si elle pouvait le lui ouvrir. Oui, on aurait dit une pauvre Moldue qui ne s'en sortait plus, mais aucun sortilège ne lui vint à l'esprit et elle songeait que Crystal pourrait arranger ça facilement. Au même moment, une tête semblable à une vasque surgit d'entre deux buissons, un peu plus loin. La créature scrutait le sol et ne semblait pas encore les avoir remarquées. Elles risquaient d'en devenir bientôt les proies.

* * *

Le suspense était à son comble... Mais non, bien sûr que non, nos deux valeureuses sorcières n'étaient absolument pas des victimes ! Elles parvinrent à ouvrir rapidement le bocal et Jessy put élaborer leur défense à base de concombres. Pour cela, elle dégaina sa baguette et informula un Diffindo pour y graver son nom délicatement. Elle enjoignit son amie à l'imiter tout en vérifiant que le Kappa reculait lorsqu'on lui lançait le fruit sacré. Victoire ! C'était un grand pas pour la magizoologiste qui se faisait un plaisir d'infirmer ou de valider les on-dit. La petite créatures prit son nouveau joyau entre ses mains écailleuses et y colla le bout de son museau. Était-ce un moyen de s'assurer qu'elle n'avait pas menti concernant son identité ? Bonne question, d'ailleurs : comment, par Morgane, pouvait-il savoir qui elle était ?

Jessy rangea dans un coin de sa tête l'hypothèse que le simple fait de donner un concombre pouvait calmer l'agressivité des Kappas, sans que quoi que ce soit ne soit inscrit dessus. Cela s'ajoutait à la multitude d'informations qu'elle devait encore réunir à leur sujet. Elle avait toutefois de quoi se rassurer : le soleil était encore haut dans le ciel et elle avait aperçu d'autres créatures en aval, sur les berges de la rivière. Son après-midi promettait d'être chargé, d'autant qu'en étant accompagnée de Crystal elle avait aussi l'opportunité de mieux connaître la flore japonaise. Voilà un programme alléchant. À la fin de la journée, la baroudeuse saurait si elle avait rempli tous ses objectifs ; si ce n'était pas le cas, elle pourrait allonger son séjour - éventualité à laquelle elle était préparée.

Avant tout, elle récupéra l'objet que Crystal lui avait vendu lors de leur précédente rencontre. Fallait bien lui montrer à quel point il avait transformé son métier. Placé devant l’œil, l'appareil photo lui présentait le monde et les êtres sous un jour nouveau. Superbe lumière... Joli cadre... Hey, petit démon, ne bouge pas trop. Là, c'est bien... Ce s'rait pas mal si j'voyais mon nom sur le concombre. Attends un peu... Oui, voilà. Tip top ! Cliquetis et dégagement de fumée - c'est dans la boîte !


Fin du RP ♥
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Re: Au pays du Soleil Levant
Invité, le  Jeu 22 Mar - 19:20

Déchirure
RP unique
昔々、あの悲しい女の子でした。Il était une fois, cette triste fille.


Cheveux chocolat qui flottent dans l’air glacé du soir, yeux acier brillants à la lumière vacillante de la baguette, peau de porcelaine aux tons rosés par le froid cru. La deuxième fille. Le point final de la famille. L’éternelle nouvelle. Nouvelle maison, nouveau décor à une représentation connue à la perfection. Un repas, des saveurs familières, des odeurs oubliées, des rires qui déchirent le silence de la nuit. Ce sentiment de chaleur qui pénètre par tous les pores de la peau, qui plonge dans un état de plénitude. Douce souvenance.


La lumière blanche du jour perçait à travers les shoji, chassant les ténèbres du sommeil. La japonaise ouvrit les yeux et s’étira mollement. La maison était plongée dans un calme tranquille, pas un chant d’oiseau ne brisait le silence. Se redressant dans son futon, Aoi ne fût pas étonné de constater que celui de Nao n’était plus là. L’aînée avait dû se rendre tôt au travail, laissant sa cadette seule dans la petite pièce. Silencieusement, Aoi se leva à son tour, plia son futon qu’elle rangea et prit la direction de la cuisine. Faisant coulisser le fusuma qui séparait la pièce de tatami de la cuisine parquetée, la japonaise enfila ses pantoufles et avança vers le frigo. « Une urgence. On devrait rentrer assez tôt. Prends soin de toi ». Elle reconnut l’écriture de son père, penchée et tremblotante, sur le petit mot posé près de l’évier. Sa solitude se déposa délicatement sur ses frêles épaules, fardeau habituel. Préparant son petit déjeuner sans se hâter, elle finit par gagner la pièce où se trouvait le kotatsu. S’asseyant à la place qui lui était attitrée depuis moins de vingt-quatre heures, elle se perdit un instant dans le souvenir de la nuit précédente. Retrouver sa famille après des mois de séparation avait été un soulagement, une délivrance d’une inquiétude journalière qui pesait sur un moral fragile un peu plus chaque jour. La bleue avait pleinement profité de ce moment, si commun et à la fois si exceptionnel, préférant taire une rencontre qu’elle avait faite dans les rues sombres de Pré-au-Lard au crépuscule quelques jours plus tôt avec un ténébreux pour ne pas ternir cette félicité si précieuse. Terminant son petit déjeuner, elle décida de faire un tour de la bâtisse encore inconnue.

L’atmosphère qui régnait dans cette maison était passée, lourde de mélancolie et de frustration. Quelques mois plutôt, alors que les Baskerville se cachaient de sorciers malveillants, ils avaient perdu leur maison. Le jardin qui avait vu grandir la petite métisse n’était plus qu’herbe calcinée, les murs sur lesquelles avaient résonné les rires d’enfants que cendre, et les souvenirs plus précieux que tout le reste que braises rougeoyantes dans une mémoire meurtrie. Par souci de sécurité, la famille, ou du moins les parents, avaient choisi de s’installer dans cette vieille maison typiquement japonaise, héritage d’une tante maternelle à ce qu’elle avait cru comprendre. La jeune fille avait alors subi ce choix, et découvert la maison seulement la veille au soir, à son retour de Poudlard pour les vacances d’hiver. Aoi avait vu assez de maisons traditionnelles pour savoir que cette dernière avait été rénovée il y avait peu, sans doute par ses parents. Mais ces habitations, au fil des décennies, accumulaient comme une âme, le bois absorbait les émotions et dégageait cet aura mystique qui faisait se hérisser les poils de la nuque. Les fusuma étaient peints de motifs floraux, et la jeune sorcière ne mit pas longtemps à reconnaître le jardin de Kushima. S’accroupissant devant la paroi, elle caressa de la pulpe de ses doigts fins le dessin, suivant les mouvements précis et gracieux du pinceau. Un sourire mélancolique s’étendit sur ses lèvres tandis qu’elle observait autour d’elle d’autres fragments de vie, sauvés ou bien imités. Çà et là, elle reconnaissait des meubles, des dispositions. Sur le tokonoma, dans la pièce attenante, les choix étaient  d’une symbolique presque douloureuse. La calligraphie signifiait la famille, les bonsaïs étaient les miniatures des arbres qui avaient été plantés à leur naissance à Nao et elle, et l’okimono représentait un sublime Phénix, créature connue pour renaitre de ses cendres. Alors que Midori, qui avait suivi sa maitresse dans sa petite découverte de la maison, montait sur l’aubépine miniature, symbole de protection, la Serdaigle alla chercher à la cuisine des offrandes, et revint s’agenouiller devant le kamidana et le bustudan. Sa prière silencieuse dura plusieurs minutes, durant lesquelles quelques larmes muettes roulèrent le long de ses joues, puis  ce fut terminé. Jetant un dernier regard à la calligraphie, l’azur se fit la réflexion que maintenant, elle se sentait de nouveau chez elle.

Ce rituel du temps passé lui avait donné envie de voir à quoi pouvait ressembler le jardin. Ses parents s’étaient donné tellement de mal pour donner à cette nouvelle maison les couleurs et éclats de l’ancienne qu’il était impensable qu’ils aient négligé une partie aussi importante de leur histoire. Après avoir enfilé des vêtements chauds, l’aiglonne avisa de derrière les shoji l’endroit où son père avait omis de mettre un amado pour protéger la maison du froid, et s’engagea sur l’engawa. Une épaisse couche de neige éclatante recouvrait tout, comme un voile posé sur la nature, la cristallisant dans un état morbide des semaines durant. Sous la couverture immaculée, l’anglaise pouvait apercevoir une lanterne en pierre et un bassin gelé. Aucune plante magique ne semblait encore avoir été plantée, mais elle comptait bien remédier à cela rapidement. Elle imaginait déjà ce petit bout de paradis, empli de parfums enivrants, regorgeant de verdure. Alors que le regard acier suivait le sentier traversant le jardin, elle aperçut les arbres au bout de ce dernier.

Se dressant comme une barrière entre le profane et le sacré, entre le réel et l’irréel, entre le familier et l’inconnu, entre la sécurité et la mort, les arbres d’Aokigahara formaient un mur semblant infranchissable au fond du jardin. Malgré les légendes, ou plutôt à cause d’elles, l’ancienne propriétaire de cette maison avait élu domicile sur le seuil de cet endroit mystique et effrayant. Bien que la plupart des superstitions ou autres croyance moldues puissent être facilement expliquées par des faits sorciers, la jukai restait un mystère épais et terrifiant qu’Aoi n’avait aucune envie de percer. Alors qu’un frisson parcourait son échine, elle détourna les yeux des hautes cimes. Beaucoup disaient que lorsqu’on regardait la forêt, elle semblait vous attirer inexorablement entre ses griffes, et étant donné la propension hallucinante à mourir des gens qui la pénétraient, la brune n’avait aucune envie de vérifier si ces ouï-dire étaient fondés. Elle avait beau être une femme de sciences, sérieuse et appliquée, passionnée par la démarche scientifique, les gens prudents vivaient plus longtemps. Alors même si elle était sceptique quant aux histoires de fantômes et d’animaux sauvages qui parcouraient les bois et hurlaient leur désespoir à la nuit tombée, il était indéniable que ressortir de là vivant était rare, d’autant que la plupart de ceux qui y rentraient avaient d’ores et déjà la volonté de le faire sans retour.

Tournant le dos à la végétation, l’azur repartit à la découverte de la maison, et tout particulièrement à la recherche de la salle de bains. L’air mordant de l’extérieur avait éveillé en elle une envie de bain chaud, et elle n’avait rien de mieux à faire de sa journée que de se prélasser dans l’eau brûlante jusqu'à ressembler à une mandragore toute fripée. Ses affaires de toilettes sous le bras, elle trouva rapidement ce qu’elle cherchait car après tout, la disposition des maisons de ce style n’était pas des plus originales. La pièce était petite et relativement sombre, le sol d’acacia, les murs carrelés de vert jade. La japonaise laissa l’eau emplir l’ofuro tandis qu’elle se lavait. Rapidement, elle se plongea dans le bain chaud. Fermant les yeux, elle se laissa aller à ce sentiment de sérénité qui emplissait sa poitrine. A Poudlard, elle ne prenait jamais le temps de prendre de longues douches relaxantes et cela lui manquait. Peut-être que si elle s’accordait plus de temps, elle ne serait pas si fatiguée, mais elle n’était pas à l’école pour s’amuser ou perdre du temps en siestes ou séances de yoga, elle devait apprendre, s’instruire, s’entraîner, ne pas laisser toutes ses préoccupations la détourner de son objectif, lui faire perdre son précieux temps.


Il rampa dans l’esprit, s’insinuant dans la pensée, laissant sur sa route une sensation visqueuse qui donnait la nausée. Il ne se laisserait pas oublier si facilement, il ferait tout ce qu’il faudrait pour rester vif, comme une plaie béante dans la conscience. Il allait exploser de noirceur, tout repeindre en noir sang, en rouge ténèbres. Aucune échappatoire. Il se collerait à tout, dans tous les recoins, pas un endroit où poser les yeux. Puis il aspirerait toute l’âme pour ne laisser qu’un rien.


Le Masque s’imposa à l’esprit comme un coup dans l’estomac. L’Ombre était comme une ombre, elle la suivait, où qu’elle aille, cachée dans un coin de ses souvenirs, surgissant lorsque la garde semblait se baisser. La bleue se souvenait de tous les détails de ce soir qu’elle faisait tout pour oublier. Le froid qui rentrait dans la peau tel des centaines d’aiguilles chauffées à blanc. L’odeur âcre du papier calciné qui rappelait les vestiges d’un havre du temps passé. Le gout de la bile qui emplissait la bouche, brûlant la langue plus sûrement que n’importe quel mensonge. Cette sensation douloureuse d’impuissance quand les muscles se tétanisaient sous l’effet de l’horreur. Le sifflement de l’épouvante qui vrillait les tympans. La hantise de ce crépuscule éternel.
Le sentiment de vulnérabilité remplaça la douce quiétude, le sang se glaça dans les veines, provoquant sueurs froides et frémissement d’angoisse. Le malaise enveloppait le corps frêle et vulnérable, l’immobilisant dans cette position, les genoux remontés contre le menton, qui donnait une impression de sécurité. Tremblante, elle réussit au bout de plusieurs minutes à délier ses membres ankylosés, et sortit de la baignoire. Dans ses oreilles, elle entendait toujours les paroles échangées ce soir là, et ce sifflement glaçant qui revenait, encore, encore, encore… Jetant un coup d’œil dans le miroir, elle ne se reconnut pas. Son teint était livide, les cernes sous ses yeux gris d’un violet foncé assombrissaient ses iris, ses cheveux sombres et mouillés pendaient sur les côtés de son visage. Si quelqu’un la voyait en cet instant, aucun doute qu’on la prendrait pour un yuurei. Mais elle était seule. N’est-ce pas ?
Un vertige la saisit alors. Elle n’était plus seule. Elle en était certaine. Elle le sentait. Une autre âme était enfermée avec elle dans les entrailles de cette maison à l’aura de plus en plus inquiétant. Enfilant des vêtements, elle sortit silencieusement de la pièce d’eau. Cela ne pouvait être que lui, il l’avait suivie, retrouvée, débusquée. Il était terré quelque part, attendant le bon moment pour bondir, lui couper les jarrets, l’attraper à la gorge. Le souffle de la sorcière se fit court alors que les battements de son cœur s’affolaient. Elle devait mettre la main sur sa baguette avant qu’il ne soit trop tard. Faire coulisser le fusuma, avancer à pas de loup, glisser sa main dans le fond de sa malle en évitant les livres et autres accessoires de potion cliquetants pour refermer ses doigts tremblants sur son arme. Accroupie, elle s’approcha du fusuma qui séparait la pièce où elle se trouvait de celle avec le tokonoma, celle où le chasseur allait devenir la proie. Comptant à rebours dans un souffle, elle le fit glisser d’un geste fluide, baguette levée en position d’attaque.


Ombre ondulante derrière le mur de papier. Mouvements désordonnés d’une marionnette sans fils.


La japonaise aurait voulu lancer un sort, simple et efficace, en finir une bonne fois pour toute avec ce cadavre de fond de placard qui empoisonnait son existence, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Comme ce soir là, les doigts de l’épouvante enserraient son cou frêle, étouffant ses plaintes, rendant sifflante une respiration déjà difficile. Les petits papillons qui voletaient devant ses yeux étaient-ils réels ? L’ombre qui ondoyait derrière le shoji l’était cependant. Sa présence drainait la maisonnée de sa chaleur, transformant les boyaux de bois en une cage réfrigérante qui pétrifiait muscles et réflexions. Bras levée en une attaque avortée, la brune ne parvenait à détacher ses prunelles délavées de la silhouette floue qui la narguait, mettant ses nerfs à rude épreuve. Une voix, aux tréfonds de sa tête, lui suppliait d’agir, de mettre fin au cauchemar, de montrer qu’elle était une sorcière, ou du moins une adolescente courageuse, ou encore une enfant désespérée en quête de délivrance. Mais les jambes, les bras, la langue refusaient d’obéir aux invectives mentales. Seuls les yeux semblaient encore animés d’une terreur interne, comme une poupée dotée d’une âme, une enfant souffrant du syndrome d’enfermement.
Le silence qui régnait semblait peser des tonnes, il emplissait l’atmosphère, rentrait dans les poumons à chaque inspiration, augmentant cette sensation d’étouffement. L’ombre ne faisait pas un bruit, mais pour l’azur, sa présence émettait un grincement épouvantable, comme des ongles sur un tableau noir. Les secondes duraient des heures, se traînaient, le temps était comme un élastique qui semblait s’étendre toujours plus. Tout était sur pause, si ce n’était cette ombre dansante, fluette, aux contours indistincts, qui apparaissait et disparaissait au gré de ses mouvements. Subtile apparition.
Un pas, l’élastique qui se brise, l’ombre qui disparait. Comme si elle était subitement délivrée de chaines invisibles, la jeune fille se précipita vers la pièce. Pas une trace, pas un bruit. Juste une pièce comme elle l’avait laissée quelques temps plus tôt, figée dans le temps. Aoi avisa le passage qu’elle avait emprunté pour sortir vers le jardin. Elle n’avait entendu aucun son, mais il n’y avait aucune autre explication, l’ombre s’était échappée de ce côté. Les méninges engourdis par l’appréhension, elle avança, sa baguette toujours brandie devant elle, ses doigts crispés dessus au point que ses jointures semblaient sur le point de rompre. Dans sa paume, elle sentait l’incision de ses ongles. Elle entendait son cœur battre dans ses tempes, désordonné et violent. Machinalement, elle écarta les pans coulissant jusqu’à se retrouver face au jardin qu’elle avait détaillé plus tôt dans la matinée. Pas de trace dans la neige trahissant un intrus. Le froid qui lui fouettait le visage lui éclaircit un peu les idées, comme une vitre sale que l’on frotte avec la manche. Peut-être l’ombre n’était-elle que celle des arbres bordant la maison, un jeu entre les branches, le vent et le soleil caché derrière une épaisse couche de nuages perle.


L’exaltation putride qui s’accroche aux vêtements, visqueux fumet porteur de répugnance, arôme d’outre-tombe qui pénètre les poumons, haut-le-cœur.


Le visage de la japonaise se contracta d’écœurement. La scène de tranquillité naturelle, de beauté végétale emmitouflée d’un manteau blanc dégageait une odeur insoutenable. Un relent nauséabond d’aigreur rance qui prenait à la gorge, enveloppait le corps entier, faisait tourner la tête. Cherchant des yeux, la main plaquée contre le visage, la source de cette puanteur, la jeune sorcière fronça les sourcils. Lorsqu’elle s’était adonnée à la contemplation du lieu, elle ne se souvenait pas avoir été soumise à cette épreuve olfactive. Qu’est-ce qui avait pu se passer entre temps pour qu’une telle odeur emplisse l’atmosphère jusqu'à saturation ? Puis la réponse la frappa. Ce ne pouvait être que ça. Que lui. Le Masque. Les haut-le-corps s’intensifièrent. Où était-il, qu’est-ce qu’il avait fait pour provoquer cela. Des questions, peu de pistes, aucunes réponses. L’angoisse remontait insinueusement dans l’esprit de l’anglaise.
Descendant de l’engawa, ses pas dans la neige produisirent un son caractéristique qui l’aurait réjouie dans d’autres circonstances. Ses bras enserrés autour de son buste, le col de son pull en laine remonté sur son nez, elle avança vers le côté de la maison. Sa rationalité lui soufflait que peut-être un tas d’ordures reposait quelque part, bien que l’idée lui paraisse étonnante. Mais plus elle s’éloignait, moins l’odeur se faisait étouffante. Revenant sur ses pas, elle avisa la hauteur du plancher de la maison. A vivre à l’occidentale dix mois dans l’année, il lui arrivait d’oublier à quel point les coutumes dans le pays du soleil levant étaient différentes. Les maisons traditionnelles étaient construites sur des sortes de pilotis, surélevées du sol de quelques dizaines de centimètres. Prenant appui sur l’engawa, Aoi se pencha pour jeter un œil sous la maison.
Elle ne sut pas vraiment ce qui la fit se relever brusquement, elle n’avait rien vu, mais l’odeur était trop intense, lui faisant monter les larmes aux yeux. Un remugle de putréfaction qui prenait aux tripes malgré son masque improvisé. Toussant, retenant son envie de vomir, l’image de ce qui devait dégager cette infection s’imposa à son esprit. Nao, la vieille tante, un parfait inconnu, dieu seul le savait. Mais ce qui était sûr, c’est que les insectes devaient s’en donner à cœur joie. Un bal émétique de vers et de moucherons qui grouillent dans des tripes putréfiées, les tissus décomposés leur faisant un cadre morbide du plus bal effet. Cette vision avait pour effet de rendre l’odeur plus intenable encore. L’aiglonne hésitait entre fuir et laisser fuir son petit déjeuner du cocon de ses entrailles, elle se sentait fiévreuse tout à coup.


Sanglots déchirants dans le mutisme hivernal, lamentations d’âmes perdues dans le labyrinthe végétal. Délivrance perdue.


Relevant la tête, ses cheveux humides collants à son visage blafard, la bleue tendit l’oreille, tout son corps tendu d’une concentration presque douloureuse. Des pleurs résonnaient dans le lointain, au cœur de la forêt. Etait-ce le froid, ou alors cet état d’angoisse dans lequel elle baignait, qui la poussa à avancer vers la lisière des arbres ? Nul doute que la combinaison des deux n’aidait pas la jeune fille à réfléchir calmement, mais là n’était pas la question. Quelqu’un, dans cette forêt bien plus dangereuse que la Forêt Interdite de Poudlard, avait besoin d’aide. Dans cette tentative pitoyable de se sauver elle-même de ce corps sous le plancher, de cette ombre dans les murs, elle s’enfonça dans la prison de troncs, laissant derrière elle une maison sombre qui s’élevait, inquiétante, dans ce paradis blanc, et des traces éphémères dans la poudreuse.
Même si elle n’avait pas été une amoureuse des plantes, la métisse aurait reconnu la beauté de cet endroit, tombeau de centaines d’âmes au fil des siècles. Les troncs blanchis par le givre luisaient dans la pénombre du sous bois où la luminosité peinait à entrer. Relevant le nez vers la voute feuillue, Aoi ne put apercevoir qu’un minuscule carré de ciel gris au milieu des branches entremêlées. Le sol recouvert d’un tapis de feuilles étouffait le son des pas au fur et à mesure qu’on pénétrait toujours plus profond dans l’antre végétal. Les sanglots se faisaient inlassablement entendre, à intervalles réguliers, guidant la brune entre les arbres.
Les plantes dégageaient une énergie malveillante qu’Aoi tentait d’ignorer. Elle avait l’impression que des centaines d’yeux la fixaient, comme si les arbres la jaugeaient du haut de leur cime, tentaient de déterminer de quelle manière ils allaient la faire rester pour toujours. La baguette levée devant elle, une douce lueur brillant à son bout, elle avançait, un pas devant l’autre, en suivant un sentier presque invisible. Tandis que les sanglots se perdaient dans l’étendue, le râle qui retentit soudain semblait tout proche. Trop proche. Les genoux tremblants, la Baskerville fit un pas affolé sur le côté et sentit le sol se dérober sous sa jambe. Entre les racines, un trou de plusieurs dizaines de centimètres se dissimulait sous la mousse, et elle avait posé le pied précisément en son centre. Criant de douleur et de frayeur mêlées, elle tenta de s’extirper alors que des gloussements perçaient le silence autour d’elle. Jetant des regards épouvantés aux alentours, elle ne vit pourtant aucun visage moqueur, aucun doigt pointé dans sa direction. Les rires s’intensifièrent lorsqu’elle arriva enfin à se libérer et tenta de rebrousser chemin en claudiquant.
Des larmes coulaient sur ses joues, elle se rendait compte petit à petit qu’elle ne savait pas du tout où elle était, que tout ce qu’il y avait à perte de vie était la jukai, et que rien ni personne ne saurait la retrouver ici. Elle était à bout de forces mais continuait de courir, comme un animal pris au piège qui continue de se débattre tant qu’on ne l’a pas achevé. Les branches basses lui griffaient le visage, accrochaient ses vêtements, tels des centaines de mains griffues qui tentaient de la retenir dans ce lieu maudit. Alors qu’elle pensait ne jamais plus revoir la lumière du soleil, condamnée à errer éternellement parmi les arbres sur un sentier qui tournait en rond, une trouée se laissa apercevoir au loin. Courant comme si sa vie en dépendait, puisque c’était sans doute le cas, l’adolescente passa la rangée d’arbres comme un boulet de canon, et se précipita dans la grosse bâtisse sombre. Elle referma derrière elle la porte qu’elle avait négligemment laissée ouverte, balbutia un Collaporta que sa baguette eut la gentillesse d’effectuer sans faire d’histoires, puis partit à toutes jambes se reclure dans la salle de bains, qu’elle ferma de la même façon. Se cachant en position fœtale dans l’ofuro, elle éclata en sanglots. Elle avait peur, une peur qu’elle n’avait jamais ressentie auparavant, de celles qui tordent les tripes, qui donne na nausée, qui faisait perdre na notion du temps, qui altérait le jugement, qui laissait des traces. Qui vidait de toute énergie.


Je me sens mieux, apaisée. Tout cela est derrière moi maintenant. Après tout je suis trop déterminée pour me laisser avoir par des histoires si futiles. Je ris de ma propre personne. Et dire que j’ai eu peur d’un ténébreux. Tournant les yeux, j’aperçois le masque à quelques centimètres de mon visage. Le renouveau aura été de très courté durée, adieu sentiments paisibles, revoici la hantise. Les yeux exorbités, je détaille ce Masque cent fois imaginés, les plis de cette cape noire aux contours familiers à présent. Il ne dit rien, se contente de siffloter, comme d’habitude. Des notes gravées au fer rouge dans ma mémoire, une mélodie que je commence à apprécier pour sa constance. Elle n’est pas surprenante, je sais déjà ce qui m’attend lorsque je l’entends retentir. Mon corps réagis comme une horloge trop bien réglée. Tout se fige, doucement, l’étreinte se resserre jusqu’à comprimer mes poumons. Je n’essaye plus de crier, depuis le temps je sais que ce n’est plus utile, je me contente de sentir l’adrénaline parcourir mes veines, enflammant mes membres sur son passage. C’est douloureux, l’habitude n’efface pas cela. Je hoquète lorsque l’Ombre esquisse un pas vers moi. Je me demande si un sourire se dessine derrière le masque. La main se tend, l’étreinte se fait plus forte. Suffocation, je n’arrive plus à distinguer que de vagues contours. Puis c’est le noir.
Je me réveille dans l’ofuro, une désagréable sensation de froid au niveau du ventre. Je me sens faible et lourde, j’ai du mal à ouvrir les yeux. J’ai dû dormir des heures pour que mon corps soit engourdi à ce point. Je m’étire doucement, et me redresse. Pour retomber contre le rebord. Fronçant les sourcils, je frotte mes yeux pour tenter de me réveiller. Un liquide épais et collant recouvre mes mains, mon visage, colle mon t-shirt à mon buste. Entrouvrant les yeux, je distingue du carmin sur l’acacia habituel de l’ofuro. Puis la douleur se répand, en vagues successives, de mon ventre jusqu’au bout de mes membres. Je gémis en baissant les yeux sur mon corps. Le gout métallique sur ma langue et l’odeur âcre finissent par me confirmer ce que je sais déjà. Je sanglote doucement en tournant mon visage vers la porte. Aidez-moi. Il est là, son masque tourné vers moi. Je voudrais hurler, le frapper, mais la vie qui s’échappe à gros bouillon de mon corps malgré mes efforts pour obstruer la plaie m’en empêche. J’entends sa voix. C’est rare. Il appelle mon nom. Aoi ?



Hébétée, l’azur papillonna des yeux. Elle était toujours dans l’ofuro, dans la salle de bain maintenant sombre. Derrière la porte, elle entendait une voix appeler son nom, avec une inflexion inquiète. C’était maman. S’extirpant tant bien que mal avec sa cheville enflée et sa tête qui tournait à cause d’un début de fièvre, elle déverrouilla la porte d’un coup de baguette et sortit en trombe. Suivant le son, elle retrouva sa mère près du kotatsu. Un regard suffit pour qu’elle comprenne que quelque chose n’allait pas. Ça devait être un sixième sens maternel de comprendre ce genre de chose, d’interpréter les signes et d’en déduire que la chair de sa chair n’allait pas bien. Plongeant son visage dans le creux de l’épaule de sa mère, Aoi se retint de pleurer à nouveau. Elle colla un sourire faussement sincère sur son visage lorsque sa mère lui demanda si tout allait bien, et brisa l’étreinte. Alors que ses parents discutaient dans la pièce attenante, la jeune sorcière se dirigea vers la pièce où se trouvait le tokonoma. Personne ne semblait s’être introduit dans la maison, sinon ses parents l’aurait su. Déverrouillant le shoji, elle observa le jardin obscur où se découpait le rectangle lumineux de la porte sur la neige. Aucune odeur, et quelques traces dan la neige trahissant un aller-retour précipité d’une enfant apeurée. Lançant un Episkey sur sa cheville enflée, elle se rendit à l’évidence.


全てはだけ夢でした。Tout n’avait été qu’un rêve.

Lexique:
Kohane W. Underlinden
Kohane W. Underlinden
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Étude des moldus

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Occlumens


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Re: Au pays du Soleil Levant
Kohane W. Underlinden, le  Dim 20 Jan - 17:53


RP avec Enzo M. Aiken
LA accordé


Sans peur, ils volent. Ils sourient, saluent le sol qu'ils sont en train de quitter. Nulle marque de panique ou d'angoisse sur leur visage lisse. Au contraire. Ils ont plutôt l'air heureux, alors que toute gravité les quitte. La petite fille leur court après, elle agite les bras dans leur direction. Elle aimerait les rejoindre. Mais ses pieds ne décollent pas. Pourquoi tout le monde paraît aussi léger qu'un ballon et pas elle ? Pourquoi n'arrive-t-elle pas à s'extraire, elle aussi, de la gravité qui la cloue au sol ?
Elle court après les corps qui rapetissent à mesure qu'ils montent. Elle crie mais ses mots ne sont qu'une sorte de bafouillement de sons indistincts. Les autres paraissent la regarder mais ne s'affolent pas, de se voir voler alors qu'elle reste immanquablement terrestre. Il lui fait même quelques signes de la même, légers en leur âme. Et la petite fille crie sans s'arrêter de courir, crie de toutes ses forces, la peur au ventre, les larmes au bord des yeux. Pourquoi est-ce qu'ils partent tous sans elle ? Pourquoi est-ce qu'elle reste seule, embourbée dans un monde qui l'angoisse ?
Elle court
Elle trébuche
Elle tombe
Elle pleure
Genoux éraflés, âme blessée
Tous ces drôles d'anges ont maintenant disparu dans le ciel
Elle est seule avec ses larmes
A regarder l'immensité qui a avalé tous ces gens mais pas elle
Elle est seule
Genoux éraflés, âme brisée
Et tout se bouscule, tout bascule, le paysage se défait, le noir se met à entourer la petite fille qui se sent minuscule dans ce néant infini, elle a peur, ça se voit, ça se sent,
Pourquoi a-t-il fallu
Que le monde entier l'abandonne ainsi ?
Pourquoi

Les larmes restent bloquées en travers de la gorge
Et je me redresse subitement, étouffant dans mon propre souffle, frissonnante et transpirante. Le jour pointe déjà à la fenêtre et je mets quelques instants avant de retrouver mes esprits.
Autour de moi, les décor d'une chambre que je ne connais pas. Ce n'est pas chez moi. Ce n'est pas mon espace de Thermidor. Non. C'est la pièce d'une autre maison qui m'est étrangère.
Le voyage
L'envie de partir, très loin,
Profiter d'avoir un gérant pour confier le bar à Arty deux bonnes semaines.
L'envie de fuir Thermidor et fuir l'Europe tout bonnement.
Se ressourcer loin des souvenirs accablants.
Pourquoi le Japon ? J'sais pas trop. Peut-être que j'ai pointé le doigt au hasard sur une carte et c'est tombé sur ça. Etre passée par des agences Moldues -sur les bons conseils de Sarah- afin de trouver le voyage pas trop cher, organiser le logement. Finalement, ça n'a pas été compliqué. Et je suis arrivée hier soir. Accueillie par une gentille femme, d'un certain âge. Veuve, à ce que j'ai compris de son anglais un peu hésitant. Elle a un fils, grand, parti de la maison. Alors elle loue sa chambre. Un complément de revenus.
Je l'aime bien, cette petite dame. Très polie, très retenue. Peu de traces de traditions chez elle. C'est même très occidental. Sans doute à force de recevoir des touristes...

Je roule sur le côté et finis par sortir du lit. J'ai les cheveux ébouriffés, les visage froissé d'une nuit de sommeil agité. Rêver de l'abandon, c'est un peu comme cauchemarder, chez moi. Ce sentiment que tout est parti sans moi... depuis toujours.
M'enveloppant dans un gros pull aux teintes multicolore, je fais coulisser la porte et descends au rez-de-chaussée.
Des voix me parviennent alors. Enfin la voix de la petite dame -Misako, de son prénom- qui s'adresse à quelqu'un, dans son anglais un peu hésitant par moment.

-Il doit y avoir une erreur, quelqu'un a déjà loué la chambre.

Hm... ? A qui elle parle ? Un touriste qui s'est planté de maison ?
Sans faire vraiment attention à la façon don je suis habillée -toujours en pyjama, avec mon gros pull- je me pointe près de la porte d'entrée pour voir un jeune homme, même pas sûre qu'il soit majeur, planté là. D'où vient-il, celui-là ?

-Ouais, c'est moi qui ai loué la chambre. Et vous êtes... ?

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Invité

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Re: Au pays du Soleil Levant
Invité, le  Sam 26 Jan - 1:39


 

 

 

We create our own fate
Every human being is a puzzle of need.
   You must become the missing piece.

Quand d’un passé brisé, rien ne subsiste, que peut-il bien me rester ? Des souvenirs archaïques à l’issue incertaine, d’une destruction malsaine d’un rêve idyllique, une creepy-song en étendard qui scande au moindre de mes faits-et-gestes dans ma mémoire disparate. Suis-je à ce point si seul face à tout ce qui se dresse devant moi, devant mes pas. Ai-je raison d’être partit loin de tout et d’avoir abandonner Loredana à mon tour. Et pourtant, même si j’ignore de quoi sera fait demain, je suis sûr d’une chose, ce qui compose aujourd’hui, je peux être certain d’être cet homme à la fois fragile et à la fois sûr de lui. Et c’est, donc, ainsi que j’ai fini par prendre le large jusqu’au Japon, m’éloigner de toute cette foule pour pouvoir me ressourcer et aussi, faire le tri dans mes idées. D’avoir compris cette malaisance naissante entre moi et Lizzie. Je me sens stupide de ne pas l’avoir remarqué plus tôt, ce lourd secret qui sonne encore en écho dans ma tête. Et dieu sait pourtant ce qu’elle renferme depuis que j’ai pris conscience de l’existence de cette femme. Je dois encore faire mes preuves, en parler de vive-voix et pour lui dire quoi ? … Que je suis qu’un gamin qui a cru pouvoir décrocher la Lune par de belles paroles, qui se croyait capable de déplacer des montagnes à lui seul, mais le résultat, il est là. Je suis face à une porte, le regard bas. Je fixe mes pieds avec cette appréhension qui me torture et me mets dans des états si différent de celui que j’étais à mon « réveil ». Puis, lorsque j’entends mon cœur battre jusque dans mes tympans, je prends conscience que mon corps est ce quelque chose de matériel, que je me raccroche à cette Cause comme une bouée de sauvetage parce qu’à part l’amour que je porte à cette fille, Aysha, je n’ai plus d’autre directive, plus d’autres buts dans la vie. Si ce n’est avoir l’espoir de travailler dans un établissement ou d’ouvrir mon propre salon « d’esthétique », quelque chose qui sonne un peu comme un magasin de pose de bijoux corporelles et de tatouages à la clef. Le voyage à été si long que je semble déjà dormi debout et je baille un peu en me demandant si la bâtisse est occupée ou bien vide. Ensuite, je toque à la porte, me faisant accueillir par la petite dame qui m’accueille avec un « salut » dans sa langue natale. Pourtant, je suis le premier à parler, essayant de voir si la réservation tient toujours le coup, si mon plan de vouloir passer des vacances tranquilles en vaut toujours la peine. Elle m’explique dans un anglais approximatif que la chambre est déjà louée et quant à moi, j’en laisse tomber mon sac à terre sous la nouvelle. C’est la goutte d’eau qui fait déborder mon visage. Et puis, cette voix… Je relève ma tête dans la direction de la jeune fille qui vient de m’arracher hors de mes réflexions et la seule chose qui franchit mes lèvres, c’est une réponse tout aussi froide que la sienne.

- « Celui qui avait loué cette chambre aussi… »

D’un coup, je me rabaisse vers mon sac avant de regarder la nippone avec un air épuisé, déjà que j’ai le teint pâle à cause de la veille. J’ai si peu dormi et cette nuit, j’ai bien l’impression qu’elle sera courte aussi.

- « Madame, est-ce que vous pouvez me remboursez-moi la réservation, au moins… ? »

Je lutte même pour garder les yeux ouverts, je chancelle même un peu jusqu’à devoir prendre appuie sur le mur du couloir. Non seulement d’avoir la tête qui tourne, j’ai de plus en plus de mal à tenir debout.

- « Mpfhh… »

Gémis-je entre deux respirations longues, me passant encore une main sur le visage avant de fixer la petite dame qui semble plus embêtée par la situation que de vouloir me dédommager pour l’occasion. Puis, je jette un nouveau coup d’œil à l’autre demoiselle avant de grogner intérieurement, pestant dans ma tête sans rien laisser transparaître à l’extérieur de celle-ci.

- « Quoi que … Vous savez quoi, gardez-votre argent… Je ne vais pas m’imposer plus longtemps que ça… Sayonara… »

Que dis-je en virevoltant vers l’entrée, actionnant la poignée pour doucement me remettre à marcher tout en prenant mon sac sur l’épaule. La dame de la bâtisse s’élance à ma poursuite après quelques secondes de latence. Elle essaye de se faire pardonner, d’essayer de trouver une solution au problème avant qu'elle ne reparte en direction de sa maisonnette pour essayer d'élucider le problème de son côté… Mais qui suis-je pour lui obéir, que pourrais-je faire de plus alors que ce n’est pas dans mes habitudes de laisser une nana se faire mettre à la porte si la p’tite dame a intervertit nos papiers. Enfin, ces suppositions ne mènent à rien et moi, je me contente d’essayer de la fuir parce que je ne demande qu’une période d’accalmie, mais surtout un lit loin de tout ce « bruit ». Je tousse un peu et renifle légèrement jusqu’à tituber encore quelques pas plus loin. Et quand la dame me laisse, enfin, respirer, je me laisse tomber assis près de la clôture, poussant un long soupire jusqu’à prendre ma tête entre mes mains. De toute façon, c'est l'agence de voyage qui s'est trompée à en juger par le désarroi de l'hôte de la maison, alors que j'ai beau retourné la feuille dans tout les sens. Tout semble être correct et clair de mon côté... Mais bon, tant pis… Ce soir, je dors à la belle étoile, au moins, ça sera une première comme ça.
 
CODAGE PAR AMATIS
 
Kohane W. Underlinden
Kohane W. Underlinden
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Étude des moldus

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Occlumens


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Re: Au pays du Soleil Levant
Kohane W. Underlinden, le  Jeu 28 Mar - 19:21


Ah ben nous v'là bien. L'inconnu se présente comme celui qui a, aussi, loué la chambre. Je plisse les yeux, dubitative. Wut... ? C'est quoi ce bazar d'organisation ? Ah làlà, les Moldus ne sont vraiment pas fiables ! J'aurais dû partir avec ma tente et camper au milieu de nulle part, tiens.
Il a un teint un peu pâlot, le gars. Dans le genre malade ou mort de fatigue. Ou suite à une affreuse nuit blanche. J'connais ça, je devais avoir un peu une tête semblable, dans mes jeunes années -non, e ne suis pas si vieille que ça. Hm... qu'avait dit Asclépius déjà, à ce propos ? Ah oui, que je n'avais pas la tête d'une fraîchement déterrée parce qu'on m'avait déterrée depuis bien trop longtemps déjà. C'était approximativement ça, l'idée. Charmant, vous en conviendrez. Asclépius était toujours charmant. Mais en soi, c'est pour tout ça que j'étais si attachée à lui.
Je suis tentée de lui planter mon index sur le front tandis que je le vois chanceler doucement. Histoire de le pousser légèrement vers l'arrière pour qu'il reprenne un équilibre convenable. Mais en fait, il y arrive tout seul, comme un grand !

Au début il demande s'il peut avoir le remboursement de sa chambre -la moindre des choses à demander, vous en conviendrez- avant de dire qu'en fait, pas besoin, il s'en fiche.
Eh, oh, c'est des sous, quand même !
Non, je ne suis pas ultra matérialiste. Si on pouvait vivre sans argent, ça m'irait on ne peut mieux. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Donc les sous, ça reste quand même sacré. La preuve : la seule raison pour laquelle les Underlinden m'ont acceptée, c'est parce que les Werner sont bourrés aux as. Eh oui, l'argent dirige tout, mes p'tits cocos, c'est triste, hein ?

Le monsieur inconnu s'en va et la madame notre hôte le poursuit. Avant d'abandonner. Je la vois revenir, elle marmonne des trucs dans sa langue natale, je ne comprends pas grand-chose. Mais elle a l'air sacrément embêtée. A mon avis, c'est pas sa faute. C'est la faute des organismes par lesquels on est passés pour organiser notre voyage !
La petite madame me dit dans son anglais à croquer qu'elle va essayer de trouver une solution. Elle rentre tandis que je reste sur le pas de la porte. Le nouveau venu ne s'est pas beaucoup éloigné ; je le vois contre la clôture, assis. Il n'a vraiment pas l'air dans son assiette.
Qu'est-ce que je fais, moi ?
Je le laisse dans sa détresse ?
Je ne cours jamais après les gens qui se détournent. Mais en même temps, je ne laisse pas non plus quelqu'un sur le bord du chemin. Au contraire, j'aime bien récupérer ces âmes délaissées, les aider si je peux. Je dois avoir quelques onces de Pouffytude en moi, c'est pas possible autrement. Pourtant le Choixpeau n'a pas tellement hésité avant de m'envoyer à Gryffondor.

En quelques petits bons, je finis par quitter le seuil de la maison et m'aventurer à l'extérieur. Enveloppée dans mon gros pull aux multi teintes, je ne sens pas trop la fraîcheur du matin. Enfin pas sur le haut du corps. J'avoue sinon que mon short de nuit ainsi que mes pieds nus ne me protègent pas des masses.

-AIE P*TAIN SA MERE !

Oui, ça c'est moi, quand mes pieds nus s'aventurent sur une partie un peu caillouteuse et que l'un de ces fichus trucs a la bonne -mauvaise- idée de se planter dans ma chair.
Je tire la langue au sol, le traite rapidement de méchant sans cœur avant de continuer de trottiner vers l'inconnu.
Je me plante devant lui, le surplombant de toute ma petite taille -1m55 à tout casser, c'est pas très haut.

-Bah alors, c'est quoi cette tête ? Tu fais tellement de cauchemars que tu ne dors plus la nuit ? Ou t'es un vrai zombie ?

Voilà une idée qui me paraît, soudainement, tout à fait probable.

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