Les cloches sonnent.
20heures retentit.
Devant moi, d'immenses portes s'ouvrirent. Fracas assourdissant; comme un craquement du bois dans les vieilles maisons, -les vieilles maisons pleines de souvenirs-, le craquement du bois vous extirpait de votre rêve, un fantôme du passé, et vous procurait une sueur froide proche du cauchemar à son point culminant.

La salle commune de Poudlard apparaissait devant moi. J'entrais, une boule au ventre. Troublé.

Il y avait énormément de monde. C'était le soir de Pâques. C'était le soir du bal. Mon premier bal. La grande salle commune, qui d'ordinaire nous écrasait de sa froideur et de sa grandeur, brillait, en cette soirée, de milles splendeurs. Sur les poutres, des couleurs à l'effigie des différentes maisons. Poufsouffle, Gryffondor, Serdaigle, et Sepentard. Je jetais un coup d'œil vers la grande table des verts et argentés, une grande table disparue. Surement pour laisser plus de place aux danseurs et danseuses. La piste de danse, d'ailleurs, sous ce ciel étoilé, magique, projetait, sur les murs de la salle, les ombres des élèves, dont les corps se mouvaient au rythme de la musique. Je demeurais immobile, à quelques mètres de la foule. J'étais au bord, au bord d'une rivière où le courant emmenait passions, amours, amitiés, morts, souvenirs. Je regardais les flots se déverser devant moi, spectateur.

Je n'avais pas de cavalière.

Je me demandais, parfois, ce que je faisais ici; en outre cette idée, fut vite remplacée à l'apparition de visage inconnus et fugaces mais qui, néanmoins, m'apportaient un sentiment de déjà vu et de rassurance. Très vite, je fus attiré par le murmure de ses personnes dansantes. Leurs pas sur le sol, le mouvement de leur corps, signe de vie, me réchauffaient. Je plongeais, alors, rejoignant le chant des sirènes, dans la foule, plus vivant que jamais.





Je dansais, parmi ce flot de robe jaunes, rouges, vertes, violettes, multicolores, que sais-je, de costumes aussi beaux les uns que les autres. Des sourires, des rires, des cris autour de moi. Je dansais dans ce tourbillon de vie, les gens autour me paraissaient comme flous, une tornade qui tournait, tournait, tournait, sans que je puisse la toucher, où me la décrire en détail. C’était des visions, des images, des apparitions. Et puis soudain, comme un lapin sortait d’un chapeau d’un magicien moldu, une petite créature, virevoltante au-dessus de moi, attira mon attention. Je ne la reconnus pas tout de suite. Qu’était-elle ? Qui était-elle ? Puis, ce fut le déclic.



J’avais l’impression de revivre un moment passé.

Cependant, c’était elle la petite fée, mon amie. Elle qui m’était apparue, si tout m’était parfaitement clair, une nuit, dans la forêt interdite. Son corps arborait alors une carapace de couleur noire pourvue d’épines tranchantes. Mais je la connaissais également d’une robe blanchâtre comme la neige et belle comme le soleil. Que faisait-elle, ici, en cette soirée de Pâques ? Cette petite créature, cette petite créature dont on vantait, dans le monde magique, les talents de décoration. Que ce serait en raison de sa vanité prononcée qu’elle accepterait de n’être qu’un objet lumineux. Puis, sans m’apporter de réponse, d’un geste délicat de la main, et d’un sourire sincère, une pluie de couleur s’abattue sur la foule, semblait-il, insensible au phénomène. Tout comme des météorites, ou des œufs de pâques, les jets de lumière allaient se perdre quelques parts. La fée disparue, je sentais en moi, que je me devais retrouver ces lumières.





De mes mains, je tentais de me frayer un chemin vers ces lumières cachées. Mon cœur battait à très forte allure. Je m’approchais, je le sentais, je le savais. Mes yeux, partout, regardaient, cherchaient. C’était une course. Enfin, après plusieurs minutes de recherche, une lumière m’apparue. Tapis dans un coin, elle brillait de mille éclats. Soudain, à ma plus grande surprise, elle bougea, et, se transforma en une silhouette humaine. Cette dernière, me tournant dos, je ne pouvais savoir de qui il s’agissait.

-Alors, on m’a oublié Aloys ? Hé, hé !

Je reconnaissais cette voix, ce rire. J’avançais, tremblant, incrédule devant la situation. Etais-ce bien lui ? Je ne pouvais le croire. Devant moi, un vieillard à la longue barbe grise, au parfum nauséabond. Ce petit détail me fit sourire. Il était plus grand que moi, et était habillé d’une tenue, mon dieu quelle déconvenue en cette période de fête, d’une tenue parsemée de trous et de tâches noirâtres. Sur sa tête, il y avait un bonnet, semblable à ceux que portaient les lutins. Mais ce qui me toucha le plus, fut son sourire, sur les lèvres. Son regard humidifié. Je sentais des larmes couler sur mes joues. C’était bien lui, Iris. Iris, mon ami d’enfance, ce pauvre homme moldu, dont je m’amusais à aller voir en cachette, sous la pluie, à l’abri, sous son carton. Le feu brulant, la chaleur, l’odeur de la bière, les jérémiades du vieillard, ils toussaient sans cesse. La peur d’être pris avec lui. Nos éclats de rire. En cet instant, je revoyais tout. Et bien qu’il habitait à Londres, non loin de chez moi, être avec lui était comme des vacances.

-Iris !
-Alors, on m’a oublié Aloys ? Hé, hé !

Je me précipitais vers lui, Non je ne t’ai pas oublié, tu étais, depuis tout ce temps, encore en moi, ancré dans mes veines, je n’ai pas oublié Iris, mais lorsque mes mains allaient le toucher, il s’évapora comme un courant d’air dans les prés. Incrédule, je restais immobile, savourant, les dernières senteurs de cet être, le dégustant comme un chocolat fondant. Je sentais de nouveau sa présence en moi, avec plus de force, telle une piqure de rappel.





-Hu, Hu

Un rire. Je me retournais. Une nouvelle lumière, non loin de là. Dans les danseurs, parmi ces corps incertains, sans formes solides, et dont les traits relevaient bien plus d’un dessin inachevé ou abîmé. Comme un enfant, mes jambes, excitées, prirent la direction du nouvel amas orangé, virant sur le jaune. Je tournais en rond, cherchant, épiant le moindre mouvement, le moindre détail afin d’accéder à ce nouveau phénomène magique.

-Hu, hu.

Mes yeux durent se fermer, l’impact du soleil trop fort. Après quelques secondes, je me rendis compte qu’il ne s’agissait pas d’un soleil, mais d’une vielle connaissance. Emma Ewatson. Une jeune femme au sourire lumineux, devant moi, son regard braqué sur moi. Avant que je ne puisse dire quoique ce soit, elle m’attrapa par la taille, et m’embarqua dans une danse lente et affectueuse. Tout près d’elle, je sentais la chaleur. A son contact, main contre main, peau contre peau, les ruelles sombres des embrumes me revinrent à l’esprit, ces ruelles même que nous empruntions parfois après des journées de travail au Bar des Ténèbres. Emma en était la gérante. J’étais son serveur. Mon tout premier boulot. Je me souvenais de la première fois, la première soirée, tournant au cauchemar quand un sorcier ivrogne vint nous agresser. Finalement, nous nous en étions sortis indemnes, nos liens étant devenus plus forts que de simples liens professionnels. D’ailleurs, j’avais même accepté, cette nuit-même, d’être son colocataire. Emma, et nos moments de rigolade, Kyara, Evan, les autres membres de l’équipe. Un temps, où insouciance rimait avec vie et amis. Le décor du passé s’effaça, une dernière caresse sur ma joue, et Emma disparut également. Emma. Une friandise au gout sucré, dont je ne me lasserais jamais de gouter.





CEPENDANT, comme l’orage, qui de rage, annonce le chant mélodieux de la nature fini, une sensation désagréable me prit à la gorges. Je cherchais à comprendre la raison de ce mal-être. Pris d’un mal de ventre, telle une indigestion, je dus m’accroupir, et je tombais à terre. La douleur était atroce. Je rampais, rampais, à travers les jambes fumeuses des danseurs, comme dans une Pensine, je rampais, je rampais, pris de douleur. Ma tête cogna contre une jambe, cette-fois-ci solide. Puis, une lumière sombre m’aveugla. Je levais les yeux, une silhouette me surplombait. Mais avant que je puisse l’attraper du regard, des images me parcoururent toute l’âme. Ce visage…devant moi…dans la lumière…cette femme…ce regard vide…cette peur…ce visage…liquide rouge sur le front…je ne respire plus…Cette femme…Cette femme… ! Un rire. Au-dessus. Mon père ! Phill ! Je ne comprenais pas ! Mon père ? Non, pas mon père ? Si mon père ! Non pas mon père me criait une voix intérieure. Non pas mon père, je le savais, c’est vous, vous qui avez…la colère montait en moi, c’est vous !, c’est vous !, je vais vous tuer, je sortais ma baguette, un sort me vint à l’esprit….NOUVELLE LUMIERE !

Tout fondait, comme du chocolat, tout fondait, à présent, tout est noir, c’était un endroit étrange. Mes habits déchirés, mon corps sur le sol, je tremblais.

En retenue? Le jour du Bal de Pâques? Il devait y avoir une erreur. Il n'avait jamais entendu dire que l'on plaçait les retenues des élèves ce jour là, ce soir là. La semaine avant bien entendu, la semaine d'après également. Mais pourquoi spécialement ce jour là? Bien sûr, bien sûr, il ne pouvait pas décemment dire qu'il ne le méritait pas. Venger sa maison des exactions poufsouffle était une chose, se faire prendre par contre était tout bonnement inacceptable. Alicia avait du intervenir en personne et il songeait que sa fureur était pleinement justifiée, après tout ce qu'elle avait fait pour lui, c'était une cuisante déception. Mais il se rattraperait, il pouvait le jurer, au décuple si cela s'avérait nécessaire. Et se faire ainsi sonner les cloches n'était vraiment pas le problème.

Oui en retenue... Le jour du Bal de Pâques. Poussant un soupir, il songea que c'était en effet pleinement justifié et il prit ainsi la mesure de la colère d'Alicia à ce sujet. Nul doute que ce n'était que le début. En attendant, il pourrait voir les autres s'amuser tandis qu'il assurerait le service. Le fait de voir sans pouvoir en profiter devait participer tout autant de la punition que d'assurer le service en lui même, sinon davantage. La Directrice lui avait également souhaité une bonne soirée, arguant qu'il n'oublierait jamais son premier Bal de Pâques. Septique, le jeune homme laissa passer la remarque qu'il pensait ironique. De toute manière, ce n'était que le début de sa punition. Il ne doutait pas qu'elle n'en avait pas fini avec lui et que même durant les vacances, il trimerait à la boutique sous une avalanche de tâche qui lui ferait passer l'envie de sortir du dortoir la nuit.

Finalement en retenue, le jour du Bal de Pâques, ce n'était pas si cher payé. C'est ce qu'il pensait encore lorsque la cloche sonna la fin des cours. Il changerait d'avis bien avant la fin de la soirée. Il fila s'habiller dans une stricte et traditionnelle robe de sorcier. Cela conviendrait au rôle qu'il devrait jouer et il n'avait de toute manière pas vraiment autre chose à se mettre. Puis, seul privilège de son rôle durant cette soirée, il fut probablement le premier élève à entrer dans la grande salle ce soir là. Il admira un instant les chandeliers de cristal parsemant le centre de la pièce et les candélabres sur ses contours qui avaient remplacés les traditionnelles bougies. Il jeta également un oeil surpris aux instruments de musique qui flottaient au dessus de chaque candélabre. Violons et contrebasses, lyres et harpes, hautbois et flutes traversières, toutes sortes d'instruments semblaient prêts à divertir de leur propre chef les élèves qui seraient rassemblés en ce lieu. Des tentures joyeuses recouvraient les murs de la salle, lui donnant un air nouveau. Le ciel n'était pas celui d'une nuit étoilée mais celui d'une chaude matinée de fin de printemps, un ciel bleu clair que ne venait troubler que quelques petits nuages se déplaçant au gré d'un vent qui n'était présent que par l'entremise de petits lutins qui pédalaient afin de faire tourner des ventilateurs sur les arches. Des oeufs en chocolat flottaient d'or et déjà dans les airs, tournoyant au dessus de la piste de danse, prêts à être happés au passage par les élèves.

Un professeur lui intima de se préparer à sa retenue du jour du Bal de Pâques. Il prit donc place au sein d'une grande table en croissant de lune sur laquelle des cartons étaient déposés. La plupart provenait des confiseries de pré-au-lard et contenaient des friandises. Il déballa une petite partie des sachets de chaque carton afin de remplir les récipients prévus à cet effet qu'il disposa sur la table. Il y avait des oeufs, des lapins et des cloches en chocolat qui symbolisaient la fête qui allait avoir lieux mais ils étaient loin d'être seuls. Des chocogrenouilles copinaient avec des crapauds à la menthe, des dragées surprise de Bertie Crochu se disputaient avec des dragibus multicolores et des amours de sucettes allaient certainement attirer les foules, surtout féminines. Valens prit la précaution d'en répartir à plusieurs endroits afin de ne pas créer d'embouteillage excessifs et ne pas être submergé par une marée humaine, piaillante et pépillante, poussant de ci de là des petits cris hystériques. A cette idée, il regretta que son rôle l'empêche de se rendre lui même sourd. Il disposa également des piles de gobelet un peu partout et sortit des cartons plusieurs bouteilles de jus de citrouille et de smoothies magiques. Il lui faudrait savoir répondre seul aux demandes de toutes part ce qui lui donnait d'or et déjà mal au crane.

La retenue du Bal de Pâques commença réellement lorsque les grandes portes de la salle s'ouvrirent. La foule des élèves s'engouffra comme un raz-de-marée dans un petit estuaire, déversant des trombes d'adolescents enjoués et hystérique dans la salle. Instinctivement, le vert et argent retint sa respiration comme si la vague allait inéluctablement l'engloutir. Il finit par respirer à nouveau avant de s'écrouler. C'était probablement un moyen d'échapper à la retenue mais ce n'était pas son genre. Il parvenait à peine à entendre les instruments qui s'étaient mis à jouer et le volume de leur musique devait aller crescendo afin d'avoir une chance de dominer la foule. Reprenant ses esprits, il fit son possible pour servir tout le monde, mais la foule semblait pire encore que l'Hydre de Lerne, pour chaque personne servie, deux autres personnes se présentaient à la place. Il pensa un instant cautériser chaque tête tranchée par les flammes mais il abandonna en voyant qu'il délirait.

Ce Bal de Pâques n'était qu'une simple retenue jusqu'à ce qu'Ahlys parvint jusqu'à lui, sa frêle stature ayant eu un peu de mal à parvenir jusqu'à sa table. Elle était venue avec Milkshake, le lapin qu'elle avait reçu de sa part et de celle d'Alicia pour son anniversaire. Il n'avait pas de temps à lui consacrer mais trouva tout de même quelques mots à échanger avec elle alors qu'il servait d'autres personnes à la va vite. Sa présence lui redonna le sourire. Après tout, il ne se retrouvait pas si seul. Un sourire qui disparue en voyant plusieurs de ses amies et certaine en particulier s'épanouir sur la piste de danse en galante compagnie. Ce n'est qu'alors qu'il mesura toute la sévérité de cette punition qui lui avait semblé assez bénigne de prime abord. Et quand lesdits cavaliers vinrent chercher des friandises à engloutir et les exigeant d'un air méprisant, il ensorcela une partie des chocolats qu'il leur fournir avec joie et un sourire un peu crispé. C'était mesquin et vil, les chocolats allaient se dupliquer dans leurs estomacs. Cependant, il ne parvenait pas à y trouver des remords, il leur souhaita une bonne soirée et, à voix basse, une bonne indigestion...

Il était temps que ce Bal de Pâques et la retenue dont il faisait l'objet prenne fin. Il allait devenir fou. Il songea que cette punition n'avait en effet pu sortir que de la tête d'un serpentard. Enfin une serpentard en l'occurrence. Il en appréciait désormais tout le côté vicieux. Elle ne plaisantait pas en disant qu'il n'oublierait jamais, son premier Bal de Pâques...

Le bal de Pâques ...
Le jeune Serpentard, tout juste âgé de onze ans à cette époque, avait tenté de se l’imaginer pendant des semaines … En vain !
La vague représentation du bal qu’il se faisait parfois semblait une insulte à l’incroyable événement que cachait l’expression « Bal de Pâques ».

Le sorcier, aux traits encore enfantins et aux cheveux, bien qu’un peu plus longs que la majorité des élèves de l’école, arborant la célèbre mèche que tout garçon de son âge, quelque soit le coin du monde où il logeait, se devait d’arborer, s’était tout d’abord réjouit à l’annonce du bal, presque autant qu’à l’annonce de Pâques, et son lot de chocolats, dragées surprises, et autres friandises en tout genre que les boutiques, de la plus célèbre à la plus misérable, proposaient gratuitement à ses clients au cours de cet agréable période.

En plus de l’ambiance festive que produisait cette période, Pâques rimait, pour tous les étudiants de Poudlard, comme leurs professeurs, avec vacances. Pas de cours ennuyeux, pas de devoirs fatigants … Pas de contraintes !
Parmi les premières années, très peu participaient au bal. Dans la plupart des cas, les plus jeunes élèves préféraient rentrer chez eux pendant les vacances, retrouvant, pour quelques semaines au cours de l’année, leur famille et leurs amis, avec qui ils partageaient alors les festivités.
Cependant, le Serpentard n’avait aucune envie de retrouver sa mère et ses sœurs moldues, qu’il ne considérait nullement comme sa famille, mais plutôt comme des étrangères, à qui son père, avant de mourir, l’aurait confié dans un élan de panique qui empêchait toutes réflexions. Sinon, comment expliquer un choix aussi peu subtil de la part de son père, que Keyven admirait depuis sa plus tendre enfance ?

Mais une fois l’euphorie de l’annonce du bal, Keyven avait commencé à s’inquiéter.
La première année à Poudlard était riche en nouveauté. L’école et le monde de la sorcellerie ne cessaient de lui réserver des surprises, aussi étranges que distrayantes, auxquels il ne se semblait pas prêt de s’habituer.
Le jeune homme s’était assuré d’avoir tout programmé, pour ne pas paraître idiot à son premier bal de Pâques. Il avait ainsi suivi à la lettre les conseils d’un élève de sa maison plus âgé, qui lui avait confié diverses astuces pour se faire, de façon positive, remarquer. Bien qu’il voulait rester discret, Keyven s’était laissé coacher par l’adolescent, qui lui avait tout expliquer, de la façon dont il devait se vêtir, en alliant élégance et simplicité, à comment inviter une fille au bal, en passant par la manière dont il devait se mouvoir sur la piste de danse.

C’est d’ailleurs pourquoi le garçon se retrouvait ce soir là, en haut des marches qui menaient à la grande salle, en train d’attendre sa ravissante cavalière, qui n’allait plus tarder à présent.
Il portait une chemise immaculée, parfaitement repassée, par-dessus laquelle il avait enfilé une veste sombre, qui mettait en valeur ses yeux clairs, particulièrement séduisants.
Un pantalon sombre, bien coupé, qui lui avait coûté une petite fortune en comparaison de la faible pension qui lui revenait chaque mois, s’accordait parfaitement avec les chaussures lustrées, qu’il refusait de mettre d’habitude, qu’il avait sorti pour l’occasion.
La seule touche d’originalité dans sa tenue, que lui avait suggéré son mentor patient, était la cravate rayée aux couleurs de sa maison.
Il était plutôt fier de sa tenue ce soir-là. Tout comme de sa coiffure. Les cheveux indisciplinés d’autrefois semblaient ne pas avoir exister. Pas un seul cheveux n’avait essayé de s’échapper, fermement retenus par un gel discret, que son voisin de dortoir lui avait indiqué.
A dire vrai, n’importe qui ignorant son âge ne lui aurait pas donné en dessous de treize ans, à le voir attendre, calmement, la jeune demoiselle, coquette et gracieuse, qui venait de s’extirper du couloir bondé de ce début de soirée.

Bien que la petite Ambre, qui allait passée la soirée avec lui soit à Serdaigle, et que Keyven, influencé depuis sa plus tendre enfance par son père, ne jurait que par les vaillants Serpentards, son cœur ne cessait de s’emballer quand il croisait le regard timide de la demoiselle, qu’il avait, redoublant de courage, invité au bal.
La jeune sorcière avait un physique qui lui permettait de se fondre facilement dans la masse. Mais pour le Serpent, elle était la perfection même. Surtout à ce moment précis.
Les mèches blondes, comme les blés, de la jeune fille étaient rassemblées en une tresse harmonieuse, qui soulignait un visage radieux et un regard noisette.
Elle était vêtue d’une petite robe rose pâle, recouverte de fleurs et de dentelles, d’un collier de perles argentées, et de petites chaussures plates, ce qui réconforta Keyven, étant donné que les deux élèves étaient de la même taille, et qu’il ne souhaitait pas paraître ridicule à côté de la fillette, tellement parfaite, qui s’avançait jusqu’à lui.

Il serra les doigts dans sa poche, autour d’un bracelet qu’il avait acheté pour l’occasion. Il n’avait pas coûté bien cher, et était loin d’être magnifique. Cependant, pour le jeune homme, tellement ému à l’idée de tenir, durant toute une soirée, la main de la fille dont il était fou amoureux, ce bracelet représentait tout.
Oui, il était romantique et sensible. Oui, il lui arrivait de pleurer parfois, le soir, accoudé contre une fenêtre, en pensant à ce père absent qui lui manquait tant, et à la famille qu’il aurait pu aimer.
Mais il avait refusé d’aimer les « étrangères » qui lui servaient de famille, en affichant un masque détaché et solitaire. Au plus profond de lui, il détestait l’être arrogant et sur de lui qu’il tendait à devenir.

Ses pensées étaient toutes occupées par Ambre à cet instant précis, quand celle-ci tourna ses yeux, rieurs, vers son cavalier. Ce dernier était justement loin d’être confiant, et c’est timidement, qu’il offrit d’une main, un sourire tremblant étirant son visage, le petit bracelet, à la blonde de son cœur.
Un sourire éclaira à son tour le visage de son amoureuse, qui déposa un tendre baiser sur la joue, rougit, de son compagnon.
Et alors, fièrement, les deux enfants descendirent, à la façon des plus grands, bras dessus, bras dessous, les quelques marches qui les séparaient de la grande salle.

Ils découvrirent une salle superbement décorée. De partout où se posait son regard, Keyven apercevait de l’animation. De partout, des lapins en chocolat, animés, couraient dans toute la salle après des lutins, qui s’amusaient à secouer des petites cloches, qui tintaient doucement, comme pour narguer les pauvres bêtes qui peinaient à les poursuivre sur leurs pattes délicieuses.
Des plateaux, transportés par des fantômes, contenaient de nombreux petits œufs en chocolat, de toutes les sortes, de toutes les couleurs.
De partout, des élèves piquaient discrètement quelques morceaux du chocolat, en même temps fondant et croquant, qui étaient disposés de toutes parts dans la salle. De quoi donner à n’importe qui une indigestion !
Le plafond de la grande salle, arborait un univers féerique, duquel tombait régulièrement, confettis et artifices. Même le plafond était animé !
Devant eux, s’ouvrait une immense piste de danse, où élèves et professeurs se trémoussaient déjà, avec plus ou moins de grâce, au rythme d’un orchestre, composé de nombreux musiciens talentueux, qui observaient les danseurs avec un air amusé.

Un seul regard suffit aux deux jeunes gens pour se décider à s’élancer sur la piste, dans une danse endiablée. Ils se mouvaient ainsi, avec de grands rires, tout simplement heureux d’être ensemble, en train de danser dans ce décor magique.
La panique s’évanouie aussitôt, tout comme la timidité et la classe qu’arborait au début du bal les deux jeunes. En effet, après deux heures de danse, leurs cheveux étaient déjà transpirants, leurs vêtements débraillés. Mais tout cela n’avait aucune importance, puisqu’ils étaient heureux.

La soirée ne sembla durer qu’un instant. Ils dansèrent toute la nuit, ou rigolèrent tous les deux, assis dans un coin, le temps d’une courte pause qu’ils s’octroyaient pendant les danses, aux rythmes qu’ils jugeaient trop lents.
Plus tard, lorsque la fatigue commença à s’emparer de leurs membres, que leurs paupières commencèrent à tomber de sommeil, ils se dirent au revoir, le sourire aux lèvres, des images merveilleuses illuminants leur regard.
Un banal au revoir, timide et enfantin. Un petit bisou durant lequel leurs lèvres se frôlèrent, le temps d’un court instant, qui leur parut cependant durer une éternité. Leur regard se croisa une dernière fois, puis chacun partit de son côté, rejoignant en dansant leur salle commune, le cœur plein de joie, les yeux plein d’images.

Keyven ne prit même pas la peine de se déshabiller, et s’allongea dans son lit, se remémorant une toute dernière fois le baiser qu’ils avaient échangé. Il s’endormit mit avant même que les deux enfants de son souvenir, qui un jour deviendraient grands, n’aient le temps de réunir leurs lèvres.
Le bal de Pâques … Il ne l’oublierait jamais.

Depuis quelques jours l’excitation se faisait sentir dans Poudlard une excitation presque palpable, Kyara savait très bien pourquoi et il fallait avouer qu’elle était aussi pressée que les autres que le week-end arrive. Comme chaque année à cette période allait avoir lieu le Bal de Pâques au sein de l’école et à chaque fois c’était une soirée grandiose.

Dans deux jours, les salles de bains seraient prises d’assaut par les filles comme par les garçons qui aimaient aussi se faire coquet. On pouvait encore voir certains garçons tenter leur chance, invitant les filles afin de ne pas se retrouver seuls pendant la soirée. Malheureusement pour eux, c’était un peu pour espérer trouver une fille suffisamment bien qui était encore libre, certains plus malins s’étaient lancés un mois plus tôt pour assurer le coup. Kyara de son côté avait eu quelques demandes, mais les avaient toutes refusés, cette année elle y allait avec son petit ami attitré Laudius, cela faisait une éternité qu’ils ne s’étaient pas vus et la soirée serait une bonne occasion pour se retrouver.
Souriant à cette perspective elle se faufila parmi les élèves pour se rendre dans la salle commune des Serpendard quand elle entendit une petite voix qui l’appelait :

- Kyara, Kyara ! Attend moi s’il te plaît Kyara !

Se retournant elle découvrit Lacrya qui arrivait vers elle en courant, sa longue chevelure rousse volant derrière elle. Arriver à son niveau elle lui laissa le temps de récupérer avant de lui demander.

- Salut Crya, tu me cherchais ?

Haussant la tête, elle prit une nouvelle gorgée d’air avant de lui répondre :

- Oui, je sortais du cours de métamorphose quand je t’ai vu passer, tu te rends dans notre salle commune ? Cela te dérange si je me joins à toi ?

Masquant un sourire, elle lui fit signe de la suivre. Lacrya était âgée de 11 ans et se trouvait en première année. Kyara et elle s’était rencontrées au détour d’un couloir, enfin s’étaient rentrées dedans plus tôt, la jeune fille tentant d’échapper à des élèves plus âgés qui aimaient bien martyriser les petits nouveaux. Après s’être débarrassé des troubles faits elle avait raccompagné Lacrya et en parlant elles avaient sympathisé malgré la différence d’âge. En fait la rousse possédait un caractère bien à elle qui avait de suite plu à la brune et elles se retrouvaient souvent afin de parler de tout et de rien.

- Dit Kya tu as entendu parler du Bal de Pâques j’imagine comment ça se passe ? C’est bien ? C’est décoré comment ?

- Bien sûr que j’en ai entendu parler, tout le monde ne parle que de ça et pour tes autres questions je ne peux pas te répondre étant donné que cela change tous les ans.

A ses mots, elle vit du coin de l’œil que Lacrya avait baissé la tête une expression déçue sur le visage. Souriant Kyara donna le mot de passe avant de s’engouffrer dans leur salle commune et lorsque les deux jeunes filles furent installées prés du feu dans des fauteuils moelleux elle reprit la parole :

- Écoute si tu veux je peux te raconter la première fois ou je suis allée au Bal de Pâques ça te va ?

Ses yeux se mirent alors à pétiller et bondissant sur le fauteuil elle s’exclama :

- Oh oui s’il te plaît s’il te plaît !

Souriant à nouveau elle fixa les flammes rassemblant ses souvenirs avant de lui expliquer comment cela s’était passé.



Pour la troisième année allait avoir lieu le bal de pâques et pour la première fois en trois ans, Kyara avait décidé d’y aller. Pourquoi elle n’y était pas allée auparavant ? C’était simple, pendant son enfance elle s’était faite traîner par sa mère un nombre incalculable de fois à des Bals et que cela avait été l’horreur à chaque fois. Alors il avait été hors de question lorsqu’elle était arrivée en première année d’assister à un tel calvaire. Et pourtant elle avait eut de bon retour, voir même de très bon retour, aussi elle s’était décidée à y aller en seconde année. Mais, suite à une indigestion aux fruits de mer, elle était restée clouée au lit pendant une semaine ratant ainsi la fête.

Cette fois-ci elle était motivée et en pleine forme, elle s’était levée de bonne heure afin d’aller s’acheter de quoi s’habiller et se coiffer pour le soir. Elle ne savait pas s’il fallait se déguiser ou pas alors en cas elle le ferait quand même, il ne lui fallut que la matinée pour ramener tout ce dont elle avait besoin. Après un repas léger et rapide, elle s’était rendue dans la salle de bain afin de se préparer, elle n’avait pas vraiment prévu que les lieux seraient déjà envahis par une horde de filles surexcitée et a cran. Après une bonne heure d’attente elle avait enfin pu se laver avant de s’exiler dans le dortoir qui était désert, en retard dans son programme elle s’était habillée en vitesse avant de se coiffer ce qui prendrait le plus de temps. Elle fut quand même prête à temps et après avoir chaussé ses talons regarda le résultat dans le miroir.

Kyara était vêtue d’une robe blanche courte possédant un nœud rouge dans le dos, ses cheveux étaient attachés en un chignon artistique, d’où des cheveux impeccablement lissés s’en échappaient de devant. Pour ajouter une note festive elle avait sur la tête des oreilles de lapin blanche. Ses yeux étaient légèrement maquillés et elle abordait des traits noirs sur les joues terminant de montrer que c’était un lapin. Fière du résultat elle sourit à son miroir avant de se mettre en route.

Elle n’allait pas seule à cette soirée, elle était accompagnée d’un jeune homme se nommant Jack, il lui avait demandé deux semaines plus tôt d’être sa cavalière. Il avait deux ans de plus qu’elle et était tout simplement à tomber, bien qu’il fasse parti de la maison des Serpentard, elle ne lui avait jamais parlé auparavant et avait été surprise lorsqu’il lui avait demandé cela. Vêtue d’un costume noir il l’attendait en bas des marches du dortoir et son visage s’illumina en la voyant. Rougissant la jeune fille descendit l’escalier afin de le rejoindre, lui prenant la main il prit la parole :

- Tu es magnifique Kyara et prête pile à l’heure ! Si tu as tout on peut se mettre en route.

- Merci, oui c’est bon on peut y aller. Répondit-elle d’une voix mal assurée.

Posant la main de la jeune fille sur son bras il se mit en route, Kyara le suivant à ses côtés se calant sur le même pas.
Le bal devait avoir lieu dans la Grande Salle et elle était curieuse de voir comment ils s’étaient arrangés pour tout décorer. Sortant des cachots ils s’y rendirent se mêlant à la foule d’élève, certains comme Kyara s’était déguisés plus où moins bien. On pouvait voir, des déguisements de poule ; de cloche ; de lapin et même un élève était en œuf ce qui faisait qu’il avait du mal à se déplacer. Surprise elle le regarda pendant quelques instants marcher en zigzaguant avant de se rendre compte qu’il venait d’entrer dans la grande salle.

Kyara resta sans voix devant la décoration, les grandes tables rectangulaires qui étaient habituellement disposées avaient disparu. Á la place se trouvait des tables rondes possédant des nappes marrons et rouges. Des fontaines de chocolat étaient disposées un peu partout à côtés de tables débordantes de friandises en tout genre. Au plafond volait des œufs et des cloches, les murs quand à eux étaient dorés. Des lutins portant des paniers distribuaient des bonbons aux élèves qui en voulaient. Au centre de la salle se trouvait un orchestre ainsi qu’une piste de danse et déjà des élèves se déhanchaient au rythme de la musique. Les personnes qui avaient tout décoré avaient décidément bien réussis leur coup !

- Tu danses ? lui demande Jack

Hochant la tête elle se laissa guider et lorsqu’il la prit dans ses bras tournoya avec lui. Elle avait vraiment passée une soirée grandiose, après avoir dansé pendant un petit moment, ils s’étaient lancés un concours à qui trouverait le goût le plus exécrable en mangeant des dragées surprises. Ce fut Jack qui l’emporta en découvrant la saveur cire de troll dans une de ses dragées. Ils dansèrent ensuite à nouveau avant de se mettre dans un coin de la salle à un point stratégique, c'est-à-dire à coté de la fontaine donnant des litres de chocolats et des bonbons et se mirent à parler. Ils parlèrent pendant longtemps et ne virent pas le temps passer.

Ce fut la meilleure soirée de sa vie, un concours du meilleur déguisement avait eu lieu et c’était l’élève déguisé en œuf qui gagna le premier prix. L’orchestre avait été au top toute la soirée et à minuit pile la fête fût finie.



Et voilà comment c’est passé mon premier bal qui restera sûrement le meilleur de toute ma vie. Les autres années on a eu droit à d’autres orchestres et aussi d’autre concours, comme celui du plus gros mangeur de chocolat, mais ce n’est pas souvent beau à voir. Dit Kyara en cessant de fixer le feu et en regardant Lacrya qui était comme hypnotisée .

- Et Jack alors ? Tu ne m’en avais jamais parlé il est devenu quoi ?

Un sourire triste apparut sur les lèvres de Kyara et se levant elle lui répondit :

- On s’est perdu de vu avec Jack. Ola ! Tu as vu l’heure ? J’ai un cours dans dix minutes ! Je dois filer si je ne veux pas être en retard on se retrouve au repas d’accord ? Lança-t-elle avant de prendre son sac et de se mettre à courir sans laisser le temps à Lacrya de lui répondre.

Elle courut jusqu’au toilette des filles et après avoir rabattu le couvercle s’asseya dessus, les larmes aux yeux. Elle avait menti, elle n’avait pas cours du tout, mais elle n’avait pas voulu raconter la vérité à son amie par rapport à Jack.

Des larmes se mirent à couler lorsqu’elle sortit de son sac une photo qui s’était froissée avec le temps. L’aplatissant avec sa main, Kyara regarda les deux personnes qui s’y trouvaient dessus, c’était Jack et elle en train de se serrer dans les bras souriant à l’objectif, le visage barbouillé de chocolat. Comme la photo était magique, ils se séparèrent avant de tournoyer et d’ouvrir la bouche comme s’ils riaient aux éclats. Passant un doigt sur la tête de Jack elle laissa s’échapper un soupir de tristesse.

Elle n’avait pas dit à Lacrya qu’au cours de la soirée, ils s’étaient mis du chocolat sur le visage, se battant comme des gosses et que la prenant par surprise, Jack l’avait embrassé. Ils avaient fait cette photo juste après ce moment et on pouvait voir sur l’image qu’ils avaient les yeux qui brillaient de la même énergie.

Elle n’avait pas dit non plus qu’ils s’étaient revus durant les vacances et qu’il était dans un état épouvantable. Kyara ne l’avait appris qu’à ce moment, mais Jack souffrait d’une maladie incurable et qu’il en était au dernier stade. Son espérance de vie ne se comptant à présent qu’en jours, pour son dernier bal, il avait décidé de prendre son courage à deux mains et de passer ce dernier événement avec la fille dont il était tombé amoureux sans même la connaître. Kyara était restée jusqu’à la fin et après lui avoir fait promettre d’être heureuse et de ne se rappeler que de lui quand il allait bien, il s’en était allé.
S’essuyant les yeux elle rangea la photo avant de pousser un soupir pour reprendre ses esprits, malgré tout, elle avait passé la meilleure soirée de sa vie qui serait gravée jusqu’à son dernier souffle dans son cœur...

J'avais 11 ans et cela faisait un peu plus de 6 mois que j'étais entré dans la grande école de sorcellerie Anglaise : Poudlard. Même après tout ce temps, j'étais toujours subjugué par la beauté des lieux. Aujourd'hui, était un jour un peu particulier, car au château nous fêtions Pâques. Pour moi, cette fête était surtout synonyme d’œufs en chocolat et autres friandises délicieuses.

Mais à Poudlard, on profitait de chaque fêtes pour organiser un bal où tous les élèves de toutes les maisons étaient invités. Je trouvais cette coutume un peu ringarde, mais ne voulant pas passer pour un ermite, je m'étais donc préparé dans le dortoir. Pour changer des costumes de bal habituels, j'avais choisi de me déguiser en lutin ! Chapeau pointu, pantalon vert, j'avais tout l'attirail du parfait petit homme vert (non non pas E.T !). Étant déjà assez doué en métamorphose, j'avais pris des vêtements que je n'aimais plus trop, pour les transformer.

Une fois prêt, je descendit donc dans la grande salle, avec mon déguisement. Apparemment, tout le monde avait préféré ce tiré à quatre épingles, plutôt que de prendre ce bal avec humour. Heureusement que le ridicule ne tuait pas, car je serais mort à cette heure. Tout le monde m'avait dévisagé quand j'étais entré et certains avait même éclaté de rire. Je fus sauvé, car la directrice attira notre attention pour ouvrir le bal. Une cloche sonna, puis les tables entreposées dans un coin de la salle se remplirent d'un buffet essentiellement composés de cochonneries. Tout était fait pour qu'on se choppe une belle indigestion pour la veille des vacances. Ah oui, je ne vous ai pas dit, mais ce bal clôturais aussi le deuxième trimestre.

Suivant le reste des élèves comme un mouton, je me retrouva alors rapidement devant ce fabuleux buffet. Encore une fois, la magie faisait des merveilles, car on se retrouvait avec des lapins en chocolat qui gambadaient sur une nappe de gazon en gélatine. Je pris une poignée de dragées surprises, puis retourna près de la piste de danse. Il y avait peu de danseurs sur la piste, alors que l'orchestre entamait un morceau qui ressemblait vaguement à un slow. Oh non, pas ça ! Quoi de plus ringard qu'un slow pendant un bal entre élèves franchement ? Pour faire passer le temps, j'enfourna une dragées... Pas de bol, j'étais tombé sur un goût poubelle. Devant mon air dégoûté, une fille qui faisait parti de ma maison s'approcha de moi en riant.

ge]Pas de chance ! T'es tombé sur quoi ? »« Euh... Je crois que c'est poubelle. » répondis-je en me forçant à avaler l'infâme bonbon.« C'est pour ça que je ne prend jamais de dragées, j'ai trop peur de tomber sur ce genre de goûts. »« T'es plus raisonnable que moi, ma gourmandise m'a piégée. »

La jeune fille n'avait, à priori, aucune raison de me parler. Malgré tout, je passa une soirée agréable en sa compagnie, ainsi que quelques unes de ses amies. Pendant un moment, je me demanda tout de même si ce n'était pas juste pour se foutre de ma gueule qu'elle m'avait accosté. Mais, quand la soirée fut finie, et que tout le monde retourna dans ses dortoirs respectifs, Mélanie (c'était son prénom) me rattrapa dans les escaliers.

« Hé attends ! Je... Je voulais te dire que ton déguisement était génial, c'est vraiment super d'avoir osé. »« Merci, t'es bien la seule à le penser ce soir »

Je continuais de monter pour rejoindre la salle commune, mais Mélanie ne semblait pas vouloir me quitter.

« Mais non ! Tout le monde l'aimait ton déguisement ! »« Mouais »

Nous étions enfin arrivé dans notre salle commune, nous devions nous séparer...

« Bon bah, bonne nuit, je te vois demain dans le Poudlard Express ? »« Oui !!! A demain ! »

Elle avait l'air bien enjouée, pour un simple voyage en train pour Londres. Je compris seulement le lendemain que cette fille avait essayé de me draguer pendant toute la soirée... Ne sachant pas que mon cœur était déjà prit par une autre personne. Bizarrement, je n'eut aucune nouvelle d'elle après cette annonce.

Voilà donc, comment s'était passé mon premier bal. Après ça, j'ai tout fait pour me fondre dans la masse, pour ne plus attirer l'attention de mes compatriotes et surtout des filles !