J'ai longuement hésité à venir poster ici... Mais finalement, me voilà décidée. Je tente.
J'espère que vous apprécierez cette Fanfiction (qui est un OS, d'où sa longueur et la rapidité de l'action), n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !
Les critiques me permettront peut être de m'améliorer
Tout plein de câlaigles
Harmony
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La nuit était tombée sur Poudlard, et tout le château semblait s’être endormi.
Pourtant, dans les couloirs déserts, Hermione Granger, en dernière année, semblait être absorbée par le son qui sortait de son casque, relié à un petit appareil qui ressortait de sa poche. Ses parents lui avaient offert cet objet typiquement moldu pour ses 11 ans, un MP3, pour qu’elle l’amène à son école et puisse garder un petit bout de sa vie moldue quand elle serait une sorcière. Elle pourrait ainsi écouter des chansons qui n’existaient pas dans son nouveau monde. Elle l’avait aussitôt fait ensorceler pour qu’il marche dans son nouveau monde et ne s’en était pas séparé depuis.
Soudain, la jeune fille ferma les yeux, fit un sourire puis commença à bouger frénétiquement et à danser un peu sous le rythme de la musique qui envahissait ses oreilles. Se rendant alors compte de ce qu’elle était en train de faire, Hermione rouvrit les yeux, gênée, et rougit tout en vérifiant que personne ne l’avait vu. Voyant qu’elle était seule, elle se détendit mais enleva tout de même son attirail pour ne pas recommencer à danser s’il s’avérait qu’elle croise quelqu’un.
A l’instant même où elle stoppa sa musique, une douce mélodie vint à ses oreilles. Quelqu’un jouait du piano, dans une salle à proximité, d’une façon douce et élégante. Comme hypnotisée par le son qu’elle entendait, elle se dirigea lentement vers l’endroit d’où ça venait, fermant les yeux pour apprécier d’autant plus la mélodieuse partition, et s’arrêta ainsi devant une porte cachée dans l’ombre d’une statue, à laquelle elle n’avait jamais fait attention.
La mélodie qui s’élevait de la salle était à présent à la fois puissante et d’une douceur infinie. Hermione savourait chaque note qu’elle entendait et était si absorbée qu’elle ne prit pas la peine d’ouvrir la porte, de peur que la musique ne cesse.
Après quelques minutes passées devant cette fameuse porte, le son s’arrêta et Hermione fut enfin libérée de sa transe. Sa curiosité revint alors au galop et elle commença à ouvrir discrètement la porte, cherchant à savoir qui jouait du piano avec une telle délicatesse et un tel talent. Quand elle parvint à faire une ouverture assez grande pour qu’elle puisse voir l’intérieur de la salle, elle vit une deuxième porte se fermer au fond et une pièce avec un unique piano, majestueux, au milieu de celle-ci. Ce piano semblait être le seul élément en bon état au milieu des cartons et armoires vieillis par l’âge et posés contre les murs qui meublaient de reste de la vaste salle.
Admirant quelques secondes la salle et son piano, elle se rappela alors de ce qui l’avait conduite ici et se dirigea vers la deuxième porte pour tenter d’apercevoir l’inconnu(e) qui jouait si bien. Un long couloir s’étendit alors devant ses yeux et malgré ses tentatives, elle ne vit rien d’autre que les quelques ombres des sculptures qui ornaient la grande allée.
Déçue, elle décida de rentrer à son dortoir et se jura mentalement de revenir le lendemain pour voir la personne qui l’avait ensorcelée avec sa musique. Cette nuit-là, elle rêva de la mélodie qu’elle avait entendue et celle-ci la berça dans son sommeil.
Le lendemain matin, elle ne pensait qu’à une chose : retourner le soir même à l’endroit où elle avait été la nuit d’avant. Elle se prépara alors avec une impatience qui, même pour Hermione, était peu commune et descendit dans la Grande Salle rapidement. Elle y retrouva Harry, Ron et Ginny qui, pour une fois, étaient descendu avant elle et s’assit à leurs côtés. Comme elle était perdue dans ses pensées, les trois amis la regardèrent et lui demandèrent ce qu’elle avait. Réfléchissant, elle regarda intensément Ron et Ginny et demanda :
« Est-ce qu’il vous arrive d’écouter de la musique ? Est-ce qu’il y en a, même, dans le monde sorcier ? »
Ron répliqua, l’air ravi et la bouche pleine de nourriture, des paroles incompréhensibles puis, voyant le regard sévère d’Hermione, fini sa bouchée avant de répéter :
« Oui ! Les Bizarr’ Sisters sont un groupe de musique sorcier que tout le monde adore ! Ils sont géniaux ! »
Hermione le regarda, déçue, et répliqua :
« N’y-a-t-il aucune autre musique que celle que font les Bizarr’ sisters ? Je les connais, bien sûr, mais c’est le seul groupe de musique dont j’ai entendu parler dans le monde sorcier… »
Ron, n’ayant pas fait attention à son regard déçu, lui répondit, montrant clairement sa joie :
« Pourquoi y aurait-il besoin d’autres groupes ou styles de musique que celui des Bizarr’ Sisters puisque tout le monde les aime ? »
Hermione fulmina en entendant ces paroles et dit d’une voix sèche :
« Ronald Weasley ! Comment peux-tu être aussi fermé d’esprit ? Il n’y a pas que les Bizarr’s Sisters qui fassent de la musique ! Beaucoup de musiques moldues sont très bien et mêmes mieux que ce prétendu groupe sorcier ! »
Alors que Ginny et Harry n’osaient pas s’interposer entre les deux, Ron, énervé qu’on insulte son groupe préféré, ajouta :
« Eh bien tu peux te les garder tes musiques moldues, et moi je continuerais d’écouter les Bizarr’s Sisters ! Je n’ai pas besoin d’autres choses ! »
Hermione se leva alors, furieuse, et parti d’un pas rageur de la Grande Salle en pestant contre le rouquin qui lui servait d’ami. Une fois sortie de la salle, elle prit son MP3, son casque, et commença à écouter des musiques avec un rythme endiablé pour se calmer les nerfs avant le premier cours de la matinée.
Elle passa ainsi la suite de la journée à faire la tête à Ron et resta seule dans son coin, au plus grand déplaisir d’Harry qui n’était en rien dans la dispute entre les deux mais qui se retrouvait privé d’Hermione, lui aussi.
Une fois le soir arrivé, Hermione se rappela de ce qui s’était passé la veille et décida de retourner à l’endroit où elle était allée pour enfin découvrir l’identité de la personne qui jouait si bien du piano. Après avoir un peu tourné en rond, elle retrouva la fameuse porte cachée dans l’ombre d’où une douce mélodie, différente de la veille, s’élevait à nouveau.
Hermione ferma les yeux de contentement, prêtant une attention toute particulière à chaque note, chaque rythme, chaque accentuation que dégageaient la chanson et ne put se résoudre à interrompre la personne au milieu de cette mélodie parfaite. Comme la veille, quand elle sortit de sa transe, elle ouvrit doucement la porte. Malheureusement, la deuxième se fermait déjà et, malgré le fait qu’elle n’eut pas contemplé la salle cette fois ci, elle ne put même pas apercevoir la silhouette de la personne qu’elle souhaitait tant voir.
Elle alla se coucher, déçue, et rêva une nouvelle fois de l’inconnu(e) au piano, avec la nouvelle mélodie.
Le lendemain matin, alors qu’Hermione était tranquillement assise à table, ignorant encore Ron, elle vit Harry donner un coup de coude à son ami en lui faisant signe de se lever. De mauvaise grâce, celui-ci s’exécuta et s’avança vers Hermione puis dit en bougonnant à moitié :
« Excuses moi Hermione, je n’aurais pas dû être si fermé d’esprit. Mais n’en veux pas à Harry, il n’a rien fait lui… Ah… Et si tu veux, je veux bien essayer d’écouter tes musiques moldues… »
Hermione, pas dupe, adressa un sourire à Harry mais répliqua à Ron qu’il pouvait se garder ses excuses à deux noises qui n’étaient même pas sincères. Elle l’ignora pendant le reste du repas mais, à la fin, alors que les hiboux arrivaient et distribuaient le courrier, dont la Gazette, elle entendit Ron rire narquoisement en disant « La mère de Malefoy est morte ! Ça nous fera un mangemort de moins ! Et puis peut être qu’avec ça, ce petit prétentieux de Serpentard arrêtera de se la ramener ! »
La jeune fille, choquée par l’attitude de Ron, commença par lever les yeux une seconde vers Drago et vit une lueur de tristesse traverser son regard avant qu’il redevienne froid et inexpressif, comme à son habitude. Elle se leva ensuite, se mit devant Ron, le sermonna pour ce qu’il venait de dire, arguant qu’on ne riait pas de la mort des gens, peu importe qui ils étaient et qu’en agissant de la sorte, il devenait aussi froid et méchant que celui dont il se moquait. Elle sortit ensuite de la salle, luttant pour ne pas jeter un regard à Drago et encore plus remontée contre Ron qu’elle ne l’était la veille.
Le soir même, elle alla de nouveau près de la salle et cette fois ci, une musique qu’elle connaissait bien s’éleva de derrière la porte. C’était « La Sonate au Clair de Lune » de Beethoven ( https://www.youtube.com/watch?v=Bmwkx0tSvKc ). Elle s’assit, à nouveau envoutée par la musique mais d’une humeur tout à coup maussade, en accord avec ce qu’elle entendait. Cette musique, plus que toute autre, la touchait et lui donnait envie de pleurer.
La musique avait le pouvoir de s’accorder avec ses émotions ou de les provoquer.
A la fin de la mélodie, elle resta assise, tellement émue qu’elle fut incapable de faire le moindre pas pour aller voir qui jouait. Elle finit par rejoindre son lit quand l’émotion fut retombée et rêva une fois de plus des mélodies envoutantes qu’elle écoutait maintenant tous les soirs.
Elle retourna chaque soir devant la salle pour entendre jouer l’inconnu(e) mais, à partir de ce jour-là, la mélodie resta la même, et « La Sonate au Clair de Lune » continua de résonner dans les couloirs à chaque fois qu’elle venait se poser devant la porte sombre.
Se demandant pourquoi la mélodie était désormais la même tous les soirs, elle continua néanmoins de venir, et ce pendant un mois, toujours aussi émue par cette air éternel et pur, composée par un génie de la musique et jouée par une personne qui avait un talent tout aussi incroyable.
Chaque soir c’était la même chose. Elle arrivait, entendait doucement le son du piano monter jusqu’à ses oreilles, restait là, sans bouger, hypnotisée par cette mélodie, et une fois qu’elle arrivait à sortir de son état second, plus personne n’était dans la salle.
Mais, un soir, alors que le pianiste jouait sa dernière note et qu’Hermione se réveillait, elle entendit des sanglots inhabituels s’élever de la salle. Intriguée, elle se leva et après quelques secondes, poussa doucement la porte sur laquelle elle s’appuyait chaque soir et entra discrètement.
Ce qu’elle vit alors la choqua et la remplit de compassion à la fois. Drago Malefoy était assis sur le tabouret du piano, la tête entre les mains, et pleurait à chaudes larmes.
Ne sachant pas comment réagir, elle resta la, sans faire de bruit, n’osant plus ni rebrousser chemin, ni avancer pour le consoler.
Au bout d’un moment, elle soupira un peu, ayant mal aux jambes et manquant d’air, ce qui fit se retourner Drago dont les pleurs cessèrent brusquement. Quand il la vit, son masque froid et dur apparu tout à coup et il demanda :
« Que fais-tu ici ? Depuis quand es-tu là ? »
Elle baissa la tête, un peu honteuse de l’avoir écouté pendant si longtemps et murmura :
« Je t’écoute jouer tous les soirs depuis plus d’un mois maintenant mais je n’ai jamais eu le cran ni l’envie d’entrer pendant que tu jouais et je n’ai ainsi jamais pu savoir ton identité avant ce soir… Et je suis entrée dans la pièce quand le morceau s’est finit et que j’ai entendu pleurer… »
Drago s’approcha, une rage pure se lisant sur son visage, et dit d’une voix qui se voulait narquoise et sèche :
« Si tu oses dire à qui que ce soit que tu m’as vu pleurer ici, je nierais tout et tes parents auront surement une petite visite de courtoisie de certains de mes amis, si tu vois ce que je veux dire… »
Hermione, déstabilisée, répliqua d’une voix douce :
« Je ne comptais pas le dire… Je sais à quel point ça peut être dur de perdre un membre de sa famille… Et puis… Tu joues magnifiquement bien… Je ne sais pas qui t’a fait connaître le piano et qui t’a appris à en jouer mais tu as un réel talent ! »
Drago la regarda, le regard toujours rempli de méfiance mais la lueur de rage dans ses yeux avait disparue. Il dit :
« C’est ma mère qui m’a appris à jouer du piano… Elle avait un vrai intérêt pour cet instrument et m’a appris à en jouer dès mon enfance… »
Hermione fut intriguée de le voir lui répondre mais souris et continua en demandant :
« Mais comment ta mère pouvait-elle connaître cet instrument ? Il est moldu ! »
Drago, après lui avoir jeté un dernier regard, décida de tout lui dire. Il raconta alors :
« Mon père a toujours beaucoup travaillé et, avant ma naissance, ma mère devait rester à la maison pour s’occuper des tâches ménagères. Elle ne faisait jamais rien d’autre. Ainsi, tous les jours, elle s’ennuyait. Mais un jour, alors que mon père était au travail, elle décida d’aller se balader dans la ville pour voir un peu de monde et les différentes maisons. Au bout de quelques minutes de marche, elle vit sur sa droite un piano (elle ne savait pas ce que c’était à l’époque) et, intriguée, s’en approcha. Un homme était à côté et regarda ma mère en souriant, lui demandant en la voyant avancer vers lui si elle avait déjà vu ça. Après qu’elle lui ait répondu que non, il lui joua un morceau, puis à la fin lui dit qu’il devait se débarrasser du piano car il en avait acheté un autre. Elle lui demanda alors si elle pouvait le prendre et s’il accepterait de lui apprendre tout sur cet objet et comment en jouer. Il acquiesça avec un sourire et elle fit déplacer le piano jusqu’à notre manoir pendant que père était encore au travail, le jour qui suivit. Par la suite, elle alla voir chaque jour cet homme qui lui appris à jouer du piano jusqu’à ce qu’elle sache en jouer parfaitement. C’était son petit secret et mon père ne savait pas du tout qu’elle jouait du piano et encore moins qu’elle allait voir cet homme.
Alors, quand je fus né puis assez grand, elle me montra sa pièce avec le piano et, après m’avoir joué le même air que l’homme lui avait joué à l’époque, elle m’apprit tout ce qu’elle savait. Et c’est pourquoi moi, Drago Malefoy, sait ce qu’est un piano et sait en jouer. »
Hermione, émue par l’histoire, souris puis demanda tout de même :
« Mais ce morceau que l’homme a joué et que ta mère t’a montré en premier… C’était… »
Drago la coupa et murmura « La Sonate au Clair de Lune, oui. C’était son morceau préféré… Voilà pourquoi je ne joue que ce morceau depuis qu’elle est morte… Parce que je me dis que jouer son morceau préféré permet qu’une petite part d’elle reste avec moi… »
Hermione leva la tête vers lui et vit une larme couler sur sa joue. Elle s’approcha doucement de lui et, trop intimidée pour le prendre dans ses bras, elle s’assit à ses côtés sur le tabouret du piano.
Elle le regarda, pris ses mains, les posa sur le piano comme s’il allait commencer à jouer le morceau de Beethoven et posa ses propres mains sur les mêmes touches, quelques octaves plus bas. Il la regarda d’un air étonné et quand il vit son sourire, ses mains et les siennes, il comprit.
Et ils commencèrent tous les deux à jouer cette magnifique mélodie qui résonnait à présent dans les couloirs d’un Poudlard endormi.