"MISTER SPOUIK N'EST MÊME PAS UNE VRAIE PERSONNE !"
Point positif: tout le ministère de la Magie était au courant qu'une affaire louche avait lieu. Point négatif: tu avais les larmes aux yeux. Ce n'était pas parce que l'employé souffrait d'une calvitie qu'il devait se montrer si cruel. Mister Spouik, à la manière de Pinoccio certes, était un véritable
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Il était une fois, une disparition et un garçon brun éploré. Le garçon, c'était toi. La disparition, c'était celle de Mister Spouik. L'individu ignare, et donc le commun des mortels, ignorait qui était ce charmant personnage. Il ignorait ce qu'il avait enduré en ne perdant qu'une simple oreille, peut-être à cause d'un effet de mode du genre impressionnisme tournesolé. Mister Spouik était plus fort que quiconque, il avait de beaux yeux compréhensifs, il chassait les cauchemars et surtout ne parlait pas inutilement. Depuis tes deux ans, il veillait sur toi tel un ange gardien tout doux. Même ta sœur n'avait pas pu le faire rôtir. Mais là, c'était de la triche, Mister Spouik ne craignait pas les flammes. Cependant, il avait disparu un matin et tu avais de suite trouvé ça louche car il n'était jamais parti nulle part sans que tu sois au courant.
Tu avais d'abord demandé à Morgan, après avoir glissé ton poignard de sacrifice sous sa gorge alors qu'il dormait, s'il l'avait vu. Puis à Izsa un peu plus gentiment. Tu aurais bien demandé à Bennet mais elle n'était pas là, sans doute en train d'agoniser dans un coin parce qu'elle était moche et vieille. Tu étais monté à l'appartement du dessus, défonçant la porte au passage, pour interroger le Dey. Sauf qu'il s'en fichait, Misteur Spouik n'était pas JP le boursouflet alors t'avais été viré. Mister Spouik avait disparu. Tu n'allais pas écrire un roman sur le sujet en y enlevant les lettres composant son nom parce que t'avais des choses plus constructives à faire mais lui rendre hommage ainsi était tentant. Plus jamais peut-être tu contemplerais ses délicates ailes trop souvent machouillées. Il ne fallait pas se laisser abattre alors tu fis ce que tu savais faire le mieux, fuir dans les bouquins.
Là, tu avais découvert la clé du mystère. Ce n'était pas une disparition, c'était un p*tain d'enlèvement par une bête horrible, laide et cruelle, la bête du Gevaudan. C'était écrit dans le bouquin poussiéreux qui servait de cale-porte dans les toilettes. Légende numéro treize du Recueil des Histoires Débiles des Moldus pour expliquer les Phénomènes Magiques Français. Recueil très digne de confiance, hué dés sa sortie et dont les exemplaires jumeaux avaient servi comme combustible pour cramer leur auteur. Mais on s'en fichait un peu de cette histoire, seul Mister Spouik comptait. Tu l'avais lu, tu avais hurlé "Euréka", ce à quoi Delaube avait répondu "C'est qui celui-là ? Un autre disparu ?". Qu'il était bête ton coloc parfois. Circonstance atténuante, tous tes amis avaient des noms bizarres et y avait même un vif chat mort appelé Schrodinger dans le lot.
"La Bête de Gevaudan est une créature nocturne avide de chair fraîche, habitant dans la cambrousse et est un peu dangereuse quand même." C'était les seules informations qui figuraient dans le recueil alors, vu que tu laissais les trucs un peu dangereux aux faibles parce que tu valais beaucoup mieux que ça, tu avais décidé d'alerter le ministère. La suite ayant été racontée plus haut, je passe cette épisode...
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" ♫ C'était dans la nuit noire, dans un sombre manoir, accompagné d'un lézard, Ebou traque avec espoir ♫ Avec un peu de chance, il transpercera d'sa lance, le démon de Gevaudan, puis lui fera bouffer ses dents ♫" Tu chantais pour passer le temps et, en effet le temps passa, le soleil cédant sa place à la pluie. Yeux fixés sur le Dragon Radar volé à un mec bizarre dont les cheveux devenaient blonds et qui craignait les Avada Kedavra, qui en plus de détecter les boules de cristal, permettait de retrouver Mister Spouik. Tu suivais le chemin indiqué qui te conduisis droit vers ton appartement. C'était bizarre. Tu n'avais, de mémoire, croisé la bête de Gevaudan chez toi. Une fois dedans, tu entras dans la pièce la moins sûre de l'endroit. T'étais sur la pointe des pieds, baguette dans la main droite, autre baguette dans la main gauche, poignard entre les dents.
Quelque chose bougea dans un coin, une masse informe et sombre que tu semblais avoir éveillée en entrant. Elle grommela des insultes, elle se gratta le nez puis ne bougea plus. Peut-être avait-elle adopté la technique du poisson mort pour que tu baisses ta garde et qu'elle puisse te manger en paix. Mister Spouik pouvait déjà avoir été digéré d'ailleurs. Tu tremblotais un peu, t'aurais bien balancé un sort mais t'avais ton poignard entre les dents donc c'était compliqué de parler et en plus t'avais la flemme de faire un informulé. Alors, du coude, tu cherchas l'interupteur.
Et la lumière fut. Dévoilant une tanière mal-rangée avec un tas de tissus servant de lit puis de la décoration de mauvais goût, sans doute les scalps des dernières victimes de la bête. En parlant de la bête, tu la contemplais, elle tenait un trucs dans ses papattes, une forme très reconnaissable même. c'était Mister Spouik, alors tu lâchas une de tes baguettes, tu repris le poignard de ta bouche en faisant attention de ne pas te couper une dent au passage et tu te jetas sur l'immonde créature à la silhouette très humaine, au poil sale concentré uniquement au sommet de la tête et à la voix criarde trop connue.
Fallait se rendre à l'évidence, pas de bête de Gevaudan. Juste Bennet qui t'avait volé ton doudou.