Les lumières brillaient un peu partout dans la ville. Le centre était évidemment l’endroit le plus éclairé, à certains endroits on pourrait même se croire en plein jour. Cependant, la teinte orange de l’éclairage public et le bruit bien moins important nous rappelle que la nuit a bien pris possession du ciel et que si on lève un peu la tête, on peut, par beau temps, observer les milliers d’étoiles illuminant le ciel. Témoins de l’immensité de l’univers, elles sont là pour nous rappeler que même dans la plus grande obscurité il y a toujours une lueur au loin qui nous tend les bras, qui nous appelle sans cesse à aller vers elle, à s’accrocher pour sortir de cette obscurité qui nous torture. Malheureusement, la lumière n’est pas toujours assez intense pour que l’on puisse la voir et parfois, elle est même recouverte d’un épais nuage remplit de nos soucis. Il n’est pas toujours évident de s’en rendre compte, mais la lumière est toujours là et jamais elle ne cessera de briller, il suffit de lever la tête, regarder le ciel et vous trouverez votre étoile.

Assise sur le rebord de la fenêtre, la peau en contact direct avec le marbre froid, elle était en train d’observer le ciel, les étoiles brillaient si forts que le ciel avait perdu sa teinte noire si bien connue de tous. C’était vraiment une belle nuit pour lever les yeux vers en l’air et chercher son étoile… Mais non, pas pour elle, car bien qu’elle les observait avec grande attention elle n’avait guère besoin de chercher son étoile, elle l’avait déjà trouvée. C’est justement en pensant à elle qu’elle esquissa un sourire sur ses lèvres légèrement sèches à cause de la chaleur qui régnait dans la pièce. Quittant le ciel quelques instants, son regard se posa sur quelque chose d’aussi brillant qu’une étoile, car oui, le feu qui était allumé dans la pièce semblait lui aussi faire concurrence aux astres célestes. Il éclairait suffisamment la pièce qu’il n’était pas nécessaire de faire usage d’autres artifices pour se déplacer avec facilité et la chaleur qu’il dégageait était assez importante pour que la nudité de la jeune femme ne lui pose aucun souci.

Regardant le bois se consumer lentement dans l’âtre, son regard se posa ensuite sur un bout de papier qui était posé sur une table proche du feu. Si elle n’était pas habituée à voir ce genre de choses, elle aurait sans doute été surprise de voir que les images sur ce papier étaient animées. Elles bougeaient toutes ou presque, répétant continuellement cet instant coupé du temps et emprisonné dans le coin d’une feuille. La jeune fille quitta alors le rebord de la fenêtre et s’approcha du feu et saisi le journal qu’elle avait repéré quelques instants plutôt. Il devait sans doute être destiné à alimenter le feu puisque la date inscrite en première page était déjà vieille de près de deux semaines. Cependant, cela ne l’empêcha pas de tourner les quelques premières pages et d’y lire les titres des nombreux articles qui parlaient de tout et n’importe quoi, c’était même assez impressionnant le nombre de mots que pouvait contenir ce papier.

Après cette brève lecture, elle reposa le journal et s’installa sur le fauteuil qui se trouvait juste à côté de la table sur laquelle, en plus du journal se trouvait une bouteille de vin accompagnée de deux verres qui semblaient avoir été utilisés plutôt dans la soirée. Elle se servit un verre avec ce qu’il restait dans la bouteille, il y avait à peine de quoi le remplir à moitié, mais cela l’importait peu. Le verra à la main, son regard se posa sur ce qui brillait le plus dans la pièce, son étoile… Sur le lit juste en face du feu de bois se trouvaient allongée une autre jeune femme à la chevelure blonde. Endormie, elle n’était vêtue que de la fine couverture qui recouvrait qu’une toute petite partie de son corps. L’observant durant de longue minute, buvant gorgée après gorgée le vin de cette merveilleuse soirée, Emily prenait conscience de la chance qu’elle avait en ce moment. Elle avait trouvé son étoile, la plus belle de tout l’univers, ô combien elle était heureuse de l’avoir. Quittant son siège après un long moment, elle se dirigea doucement vers le lit, profitant de chaque seconde, elle finit par rejoindre celle qui occupait déjà les lieux. Délicatement, elle s’approcha d’elle et d’un doux geste lui déposa quelques caresses avant de prendre place à ses côtés et de la prendre dans ses bras. Elle était avec son étoile, son amour, sa Marjory…

Lorsque la rousse rouvrit les yeux, la lumière du feu avait cédé sa place à celle du soleil qui éclairait généreusement la chambre. Celle avec qui elle partageait sa nuit n’était plus là, mais le cœur d’Emily n’était guère blessé, elle savait bien que Marjory n’était pas très loin puisqu’en effet, une odeur de café venait de la pièce d’à côté. Cette bonne odeur eut effet de réveiller quelque peu la jeune femme encore un peu endormie. Puis soudain, délicatement la porte s’ouvrit, des bruits de pas qui semblaient s’approcher du lit… Le soleil disparut brusquement pour laisser place à une ombre froide qui fit hérisser les poils de la rouquine, ce froid soudain et cru fut remplacé par la chaleur d’un sourire. Elle était là, juste devant elle, en train de lui sourire un plateau à la main. Emily débarrassa sa belle de ce qu’elle avait apporté avant de l’attirer près d’elle pour lui offrir un doux baiser.

L’heure passait doucement et à présent il était temps de partir, une fois apprêté et les valises faites, il fallait maintenant se rendre à la gare. Et contrairement aux habitudes, cette fois ce n’était pas un rendez-vous en voie neuf trois quart. Non pour une fois c’était sur un quai de gare moldue qu’elles devaient se rendre. Quittant leur nid douillet, elles marchèrent à bon rythme main dans la main afin de ne pas arriver en retard, il était hors de question que le train parte avec un passager en moins. Plus la destination approchait, plus Emily serrait la main de Marjory et son cœur également faisait le même effort, oh pourquoi devait-il en être ainsi ? Elle aurait pu faire autrement, la rousse aurait très bien emmené son amour de l’autre côté de la mer, mais cette dernière en avait décidé autrement, préférant largement faire un retour aux sources, en quelque sorte.

La gare était fort fréquentée ce jour-là et se déplacer était loin d’être chose aisée. Entre les personnes pressées pour se rendre à leur lieu de travail et ceux qui trainaient la patte pour se rendre dans un endroit plus calme, il était difficile de rester proche. Quelques séparations prématurées, mais les retrouvailles furent presque instantanées. Il ne restait plus beaucoup de chemin à faire avant l’ultime séparation. Emily pouvait déjà voir la machine qui allait effectuer la traversée, un train jaune et blanc, Emily l’avait déjà vu à plusieurs reprises sans jamais l’emprunter, se limitant uniquement aux trains locaux. Elle s’était promis un jour d’aller voir ce train de plus près, si elle avait sût que ce jour rimerait avec séparation, elle n’aurait jamais fait ce souhait !

Voiture numéro deux, siège numéro deux… Marjory relisait ce qui était inscrit sur son ticket, Emily comptait le nombre de pas qu’il restait avant d’arriver à ce wagon numéro deux ! Oh qu’est-ce qu’elle aurait souhaité que ce soit le numéro trois, ou le douze, non le cinquante-six ! Malheureusement, le train n’était guère si long et en peu de temps, elles étaient face à la porte de la voiture numéro deux… Moment de silence, Emily regardait ses mains qui entouraient celles de Marjory. Non pas maintenant, c’est beaucoup trop tôt, combien de temps reste-t-il ? Un regard sur la grande horloge, il leur restait à peine cinq minutes et elle venait déjà de perdre quelques secondes à regarder le temps s’écouler. La belle blonde pencha la tête pour trouver le regard de celle qu’elle aimait, il était évident que c’était celle-ci qui était la plus inquiète et pourtant. Marjory l’était tout autant qu’Emily, mais elle savait que tout allait bien se passer, enfin c’est ce qu’elle espérait. Offrant un dernier baiser à son amour, Emily ne la laissa partir qu’au dernier moment… Elle aurait temps voulu pouvoir partir avec elle ou au moins la conduire jusque-là…

La France… c’était dans ce pays de l’autre côté de la Manche que la jolie blonde se rendait, le cœur serré, un dernier signe de la main elles allaient être séparées pour un bon moment. Revoir de la famille, c’était toujours agréable, mais quitter son amour était toujours un moment difficile… Que pouvait-il se passer ? On disait que des choses terribles se passaient sur le continent, certaines personnes semblaient disparaitre sans laisser la moindre trace… Quelques cas isolé, cela n’avait vraisemblablement inquiété personne jusqu’à ce que le phénomène traverse la Manche… Et s’il lui arrivait quelque chose ? Emily avait de bonne raison de s’inquiéter puisque tout semblaient prendre ses origines là ou Marjory se rendait.

Elle était maintenant partie depuis plusieurs jours et le sentiment de solitude lui aussi grandissait petit à petit. Le ciel était en train de se couvrir, le froid s’installait progressivement dans la ville, c’était d’ailleurs étrange qu’il puisse faire aussi froid alors que la vieille les températures approchaient encore les vingt-cinq degrés. Ce changement si soudain avait obligé pour une grande partie de la population de ressortir les pulls afin d’éviter de tomber malade. De son côté, la rousse n’avait guère quitté la maison depuis… Elle avait essayé de faire autre chose pour s’occuper, mais ses pensées étaient ailleurs, que faire, tout lui semblait si fade, l’inquiétude était beaucoup trop grande et les nouvelles plutôt maigres. Oh pourvu que tout se passe bien, qu’il ne lui arrive rien. Et s’il se passait quelque chose, il n’y aurait personne pour lui venir en aide ! Cette idée affolait complètement Emily qui essayait de se convaincre que tout allait bien se passer, qu’elle était en sécurité, mais surtout qu’elle savait se défendre.

Une nouvelle semaine venait de passer, le temps restait inchangé, on se serait en automne tellement il faisait gris et que la pluie était présente. Certains disaient même que cela allait probablement empirer et que bientôt on se retrouverait dans des conditions hivernales, d’autres étaient convaincus que c’était tout à fait normal et que ça n’allait pas durer. Ecoutant les débats des moldus depuis l’écran de télévision d’un pub, l’esprit de la rousse était complètement aspiré parce qu’il se disait. Elle se demandait si tout cela était vraiment naturel ou s’il n’y avait pas un peu de magie dans tout cela. Elle réfléchissait beaucoup trop qu’elle n’était plus consciente de ce qu’il se passait autour d’elle, elle avait même réussi à oublier la personne qui était avec elle.

- Emily ! Hé oh ?! Tu m’écoutes ?
- Hm, quoi ? Qu’est-ce que…
- Je te demandais si tu avais des nouvelles de Marjory.
- Euh non… ça fait trois jours que je n’ai plus rien, je commence à m’inquiéter.
- Calme toi, tout se passe bien, elle n’a simplement pas eu le temps… Puis tu t’inquiétais déjà avant même qu’elle soit partie… Bon, je dois te laisser, j’ai pas mal de choses à faire ! C’était un plaisir de te voir.

Emily ne répondit rien et se contenta de lancer un sourire légèrement forcé. Que faire de plus ? Probablement que Jade avait raison, elle se faisait du souci pour rien, oui ça devait être ça. Tout se passait bien pour Marjory, elle s’amusait en compagnie de sa famille et bientôt elle serait de nouveau à ses côtés. Ce n’était plus qu’une question de quelques jours à présent. La rouquine finit de boire son verre tout en continuant d’écouter les moldus parler de météo avant de prendre le chemin des quais et y attendre la nuit pour lever la tête vers le ciel et chercher un signe, quelque chose qui lui dirait que son étoile brille toujours quelque part là-haut.

Deux jours de trop, comment était-ce possible ! Deux jours de retard et plus aucune nouvelle depuis bien plus longtemps. L’inquiétude était bien présente et chaque jour était d’une telle souffrance qu’Emily ne sortait plus, enfin si elle sortait, elle se rendait tous les jours à la gare et attendait, regardait les trains arriver et partir dans l’espoir de voir son amour descendre de l’un d’entre eux, mais rien. Elle avait beau avoir signalé cela aux autorités, elles semblaient comme toujours avoir d’autres choses soit disant plus importantes à faire. « C’est normal, ça arrive souvent que les personnes aient du retard ». C’est ce qu’on lui répétait en boucle, encore et encore… la rouquine n’en pouvait plus d’entendre cela et attendre dans la gare ne l’aidait pas, mais pourtant elle avait espoir… Assise sur un banc avec les différents quais en vue, elle ne ratait aucune arrivée, aucun départ ! Elle était si attentive qu’elle pouvait dire qui avait pris quel train, évidemment cela n’intéressait personne et personne ne s’intéressait à elle qui passait la journée assise sur un banc.

Il devait être à présent aux alentours de midi, c’était le seul moment durant lequel la rousse quittait son poste afin d’aller se sustenter. Le temps qu’elle laissait le banc libre était calculé à la seconde près, elle savait que pendant environ une vintaine de minutes, il n’y avait plus aucune arrivée et plus aucun départ, elle pouvait donc partir l’esprit tranquille, enfin aussi tranquille qu’elle pouvait l’être, autrement dit, nullement. Elle fonçait à cette petite boutique qui vendait quelques sandwichs et comme toujours prenait le journal… C’était un journal moldu évidemment, mais il était parfois bien plus intéressant que la Gazette pour apprendre les choses étranges qui se déroulent dans le monde et c’est justement cela qu’elle cherchait ! Pas de nouvelle, un retard sur son retour et elle avait beau chercher dans les journeaux du monde entier, elle ne trouvait rien qui parlait de la disparition d’une jeune fille en France… Rien de rien, si cela n’était pas d’origine non magique, alors il était fort à parier qu’autre chose était à l’origine de la disparition de Marjory… Emily en était plus que convaincue, il lui était arrivé quelque chose, elle devait savoir quoi, savoir si elle pouvait encore faire quelque chose pour sauver celle qu’elle aime ou s’il était déjà trop tard… Evidemment, il était hors de question de penser à la seconde possibilité, il n’était pas trop tard, elle pouvait encore lui venir en aide… Mais que lui était-il arrivé ?  Feuilletant son journal tout en mangeant son sandwich au poulet et mayonnaise, Emily passa directement aux nouvelles internationales et là ce fut le choc, ce qu’elle attendait depuis maintenant quelques jours était là sous ses yeux en gros caractères !



Emily n’avait pas besoin d’en savoir plus, elle savait que c’était cela que Marjory faisait partie de la liste des personnes disparues ! Oh bien évidemment elle ne savait pas qui ou quoi était à l’origine de tout cela, mais qu’importe, elle savait maintenant que Marjory ne reviendrait pas si elle restait là à attendre en regardant les trains passer ! Se débarrassant de tout ce qu’elle avait en main de la première poubelle venue, elle se précipita dans un coin à l’abri des regards et en moins d’une seconde elle se retrouva chez elle. La rousse fonça directement dans la chambre et attrapa le premier sac qu’elle vit puis y poussa quelques affaires sans vraiment faire attention à ce qu’elle prenait. Une fois prête elle se dirigea vers la sortie, mais trop précipitée, elle accrocha la bouteille de vin qui n’avait pas bougé depuis le départ de Marjory. La bouteille se brisa en de nombreux morceaux, attirant le regard d’Emily qui se retourna, elle n’avait pas l’intention de s’en occuper maintenant, elle devait partir au plus vite, mais autre chose attira son attention. La Gazette était elle aussi restée là juste à côté de la bouteille, avec en titre principal « Une créature encore inconnue attaque des personnes durant la nuit, que font les autorités ? ».  Le lien se fit instantanément, entre ce que disait le récent journal moldu et l’ancienne Gazette du Sorcier, il n’y avait pas de doute possible, les deux étaient intimement liés ! Elle savait où aller et quoi chercher, elle n’avait plus aucune raison de rester ici, elle devait venir en aide à son amour.

Le soleil avait cédé sa place à la lune lorsqu’Emily fut enfin arrivée à destination de l’autre côté de la manche. Le voyage aurait pu être plus rapide certes, mais elle préférait ne pas prendre de risque en ratant son transplanage, surtout sur une aussi longue distance et le mix entra transports moldus et magie était peut-être ce qu’il y avait de mieux pour arriver en seul morceau. Elle se retrouvait à présent dans un pays qu’elle ne connaissait pas et dont la langue lui était presque inconnue… Evidemment elle connaissait bien deux ou trois mots, mais il lui serait assez compliqué de tenir une conversation complète, si seulement elle avait accepté que Marjory lui apprenne les bases. Mais qu’importe, c’était bien trop tard et elle allait devoir se débrouiller par ses propres moyens en baragouinant quelques mots en espérant se faire comprendre. Après tout, disparitions, ça devait être compréhensible par tout le monde.

Elle se rendit alors à l’endroit où elle avait le plus de chances d’obtenir quelques informations intéressantes, à savoir directement auprès de la famille de son amour. C’était logique après tout, ils devaient savoir quelque chose, mais que dire en arrivant près d’eux ? Elle ne savait même pas si Marjory leur avait parlé d’elle, alors inutile de prendre des risques et de créer des soucis, elle serait quelqu’un des forces de l’ordre, inspecteur de police ou quelque chose dans le genre. Après tout peu importe ce qu’elle disait, elle allait obtenir des informations pour la retrouver, c’était obligé, il était hors de question qu’elle quitte le pays sans Marjory ! Après s’être perdu plusieurs heures dans les rues de la ville à la recherche de l’habitation où la jeune blonde devait se rendre, Emily finit par trouver le lieu en question avec l’aide d’un passant qui par chance comprenait bien mieux l’anglais que le reste de la population de cet endroit. Lorsqu’elle fut arrivée, il devait-être aux alentours de vingt-et-une heure, elle se demandait si c’était vraiment judicieux d’intervenir si tard, mais elle se disait que le mensonge qu’elle allait utiliser devrait probablement pardonner ce manque de courtoisie. La rousse passa bien une heure à discuter avec la famille de son amour, la barrière de la langue n’avait posé aucun souci et elle avait obtenu les informations qu’elle voulait obtenir. En repartant de là, Emily se demandait s’ils savaient qui elle était vraiment pour Marjory et sans trop savoir pourquoi, elle était persuadée, qu’ils l’avaient reconnue, que Marjory leur avait parlé d’elle.

Quoi qu’il en soit, elle savait à présent qu’elle devait se rendre dans la forêt non loin de l’habitation, c’était là-bas de Marjory se rendait lorsqu’elle a soudainement et mystérieusement disparu. Une fois sur place, on se serait presque cru dans la forêt interdite, il n’y avait absolument rien de rassurant dans ce lieu. Sortant sa baguette, une lumière y apparut au bout puis la rouquine la pointa vers l’avant. Elle ne remarque rien de particulier, rien qui permettait de laisser croire qu’une créature agissait ici dans l’ombre et s’en prenait à des personnes. Elle devait aller plus loin et continuer d’explorer. Ce n’est qu’au bout de presque trois heures de marche dans cette forêt immense que quelque chose attira son attention. Quelque chose reflétait la lumière de la lune et brillait si fort qu’Emily avait plutôt du mal garder les yeux ouverts. S’approchant avec précaution prête à se défendre, elle ramassa la chose qui trainait sur le sol, il s’agissait d’un bijou et pas n’importe lequel, celui de Marjory ! Emily le connaissait par cœur puisque Marjo le portait souvent. Elle était donc bien passée par ici ou du moins quelqu’un ou quelque chose l’avait entrainée ici.

Puis soudain un bruit ! Un craquement de branche, surement un cerf ou un sanglier qui se promenait dans la forêt. Quoi que… Un autre craquement, puis un troisième ! Les bruits retentissaient autour d’elle, quelque chose était en train de tourner autour d’elle, mais qu’est-ce que cela pouvait-il être ? Emily s’arrêta net et chercha tout autour d’elle et c’est à ce moment que quelque chose passa à moins d’un centimètre de sa tête et alla se planter dans l’arbre derrière elle.

- Vas t’en, part et ne revient jamais ici ! C’est mon seul et uniquement avertissement.
- Que… ? Qui êtes-vous ? Que voulez-vous et où est Marjory, où est-elle cria Emily tout en brandissant le bijou.
- Elle n’aurait jamais dû venir ici ! Pars si tu ne veux pas connaitre le même destin qu’elle.
- Hors de question, je ne repartirais pas sans elle ! Montrez-vous !
- Bien, tu l’auras voulu.

Une deuxième flèche lui fut envoyée, mais plus en guise d’avertissement, elle avait été tirée pour tuer ! Heureusement, la rouquine était prête et à l’aide d’un protego elle esquiva l’assaut ! Mais son assaillant continuait de lui tirer dessus ! Il bougeait vite et tirait du tous les côtés, la rousse pensait même qu’il y en avait plus qu’un, mais les bruits ne trompaient pas, il était seul ! Emily résistât aussi longtemps que possible, elle ne pouvait pas attaque, les attaques étaient bien trop rapides pour avoir le temps de contre-attaquer, puis d’un coup, plus rien. L’agresseur devrait être à court de flèches, il allait devoir sortir de l’ombre et attaquer Emily au corps-à-corps s’il voulait vraiment mettre fin aux jours de la rouquine. Et ce fût le cas lorsque soudain, une immense créature s’élança vers la rousse, pattes en avant ! On aurait dit un grand cheval, cela ne pouvait être un… Non impossible, pas un centaure ! Emily esquiva le premier assaut en se jetant sur le sol, mais la créature était rapide et relança une nouvelle attaque. Il était hors de question que cela dure plus longtemps ! Emily leva sa baguette, elle était prête et cette fois il allait perdre ! Elle attendit qu’il soit proche, très proche, hors de question de manquer son coup, trois… deux… un... Incarcerem ! La bête s’immobilisa presque instantanément et Emily n’attendit pas plus longtemps pour longtemps pour se jeter dessus !

- Où est-elle ? Pas de réponse. Dis-moi où elle est ! Prise pas la colère, la rousse cogna une fois, deux fois… elle avait certainement plus mal que la créature, mais la colère était assez forte pour ignorer la douleur. Dis-moi où elle est ou je continue jusqu’à ce que tu me le dises.

Le centaure pointa alors du regard un arbre assez imposant. Emily lâcha prise et fonça directement vers l’endroit indiqué. L’arbre était assez grand pour y cacher quelqu’un à l’intérieur. Une fois devant, elle remarqua un trou assez grand un niveau du sol et sans réfléchir elle y pénétra. Elle était là, Marjory était là, faible mais toujours en vie ! S’assurant qu’elle ne risquait rien, Emily la prit dans bras puis sorti de l’endroit avant de transplaner hors de la forêt pour retourner auprès de sa famille. La joie était immense, retrouver Marjory avait mis fin à des jours d’inquiétude, Emily resta au chevet de son amour durant plusieurs jours. La blonde reste inconsciente plusieurs jours avant de reprendre connaissance… Plongeant son regard dans celui de Marjory, Emily s’empressa de la prendre dans ses bras et la serrer contre elle… Elle était saine et sauve, elles étaient de nouveau ensemble.