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Des mots, rien que des mots...
Kohane W. Underlinden
Kohane W. Underlinden
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Étude des moldus

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Occlumens


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Des mots, rien que des mots...
Kohane W. Underlinden, le  Ven 11 Nov - 19:19

Parfois, y'a des textes, comme ça, qui ressurgissent dans mes dossiers.
Et puis certains que j'ai envie de partager, tout simplement.
Alors voilà.

Cette nouvelle a été écrite en se basant sur le thème d'un concours : malgré le temps et la distance.
En tout cas, bonne lecture Smile



Loin des yeux, loin du cœur
Proverbe bien menteur
Car malgré la distance,
                   C’est à toi que je pense.    (Inconnu)



Le temps a passé. Et tu n’es plus là. Le temps a filé. Et l’espace est empli de ton absence. Pourtant, malgré la distance, c’est à toi que je pense. Toujours.

Nattes blondes qui serpentent dans le dos. Temps 0. Bouille de petite fille. Sourire de bambin. Cinq ans et toutes ses dents. Rire enfantin. Tu es là, grand, beau, dressé face au soleil, dressé dans le soleil. Tes lèvres s’étirent et moi, je te regarde. Ta main se tend vers moi. Tu te saisis des miennes. Si petites. Potelées, habituées à dessiner de grandes vagues de couleurs sur les feuilles blanches. Tu parles, me parles. Tu ris. Et moi, je te regarde. Grand, beau. Admirable. Sous le soleil, tu ne parais que plus éclatant. Plein de fierté, d’un orgueil que je ne comprends pas, empli de ce souffle qui te fait te tenir si droit et qui te rend si merveilleux à mes yeux d’enfants.

Queue de cheval qui se balance au rythme de mes mouvements. Temps +5 ans. Mine boudeuse de pré-adolescente. Visage sombre, sourcils froncés. Et ces petits boutons, qui commencent à apparaître et me font complexer. Tu es toujours là. Grand. Mais moins grand qu’avant. Parce que je me dis que je vais peut-être te rattraper. Beau. Plus la même beauté qu’avant. Beauté glaciale, beauté que je veux fuir. Sourire charmeur que je sais être hypocrite. Tu es toujours là, tu ris, tu me tends la main. Je te regarde. Et ne bouge pas. Sourcils froncés, mine sombre. Elle fait sa crise d’adolescente, disent les gens. Non. Je me tais, c’est tout. Parce que tu m’as dit chut, tais-toi et ne bouge pas. J’obéis. Je me tais et te regarde te donner en spectacle. Tu racontes une blague, encore une. Les invités rient. Moi pas. Je te regarde, lancer ces sourires qui n’en sont pas. Qui n’en sont plus pour mes yeux adolescents. Tes sourires me font mal. Mal au cœur, mal au corps, partout, à l’extérieur et surtout à l’intérieur. Parce que je sais que tu n’es pas celui que tu donnes à voir. Pourtant je me tais. Tu me l’as ordonné. Même si le silence fait parfois plus de mal que la parole. La parole s’évacue, on crie, on pleure, on oublie. Le silence, il se garde à jamais en soi, nous tourmente, tourne et tourne dans la plaie. Il affronte le temps et demeure, perdure. Mais ça, je ne le sais pas. Pas encore.

Coupe au carré qui s’agite en suivant de mon corps le balancement. Temps +20 ans. Visage mûr d’étudiante. Mûr mais pas épanoui. Mine renfermée. Lèvres serrées. Sanglots étouffés. Cris refoulés. Tu n’es pas là. Tu n’es plus là. Je suis partie. Loin. Distance. Je t’ai fui. Loin. Me réfugier dans les bras des études. Et oublier. Me dire que les kilomètres et le temps feront leur effet. Que tu partiras de mon esprit. Je fais ma vie. Se fondre dans la normalité. Je vis dans mes livres, mes cahiers. Je vis pour mes cours, mes examens. Je trace ma route. Et toi, tu es loin derrière. Tu es quelque part, je ne sais pas où. Je ne veux pas savoir où. Je regarde, au loin, mon futur. Et je ne me retourne pas sur le passé. Je suis silencieuse, concentrée. Je travaille tout le temps, disent certains. Mais c’est pour essayer d’oublier. Malgré tout, je n’y parviens pas. Pas tout à fait. Tu es toujours là. Ici. Dans mon esprit. Dans mon cœur. Le temps passe mais n’efface pas ton image. N’atténue pas le son de ton rire. Tonitruant. Ta voix. Suave et effrayante. Chut, tais-toi et ne bouge pas. Je ne te vois plus, tu n’es plus là. Et pourtant, ta présence perdure. Hante mes pas. Toujours. J’ai l’impression que tu continues de marcher dans mon sillage. Je te revois, te dressant contre le soleil, dans le soleil. Et tu me tends la main. Pourtant, tu es loin.

Cheveux coupés courts qui n’impriment plus que d’infimes mouvements dans le vent. Temps +25 ans. Visage assagi d’adulte. J’ai encore grandi. Le temps a filé à une allure folle. Je l’ai vu passer, il m’a saluée mais ne s’est pas arrêté. Et, telle Alice courant derrière un lapin blanc, je l’ai coursé. Sans jamais le rattraper. J’ai parcouru le pays. D’université en université, de poste en poste. J’ai trouvé du monde sur mon parcours. J’ai trouvé un mari. J’ai trouvé un enfant. J’ai trouvé ou plutôt retrouvé un sourire. Ainsi qu’une joie de vivre. Tu n’es toujours pas là. Et pourtant, je continue de te sentir. Près de moi, au-dessus de moi, autour de moi, à l’intérieur de moi. Je ferme les yeux et je pense au temps qui a galopé, qui t’a de plus en plus séparé de moi –ou plutôt qui m’a permis de te fuir de plus en plus. Pourtant, malgré ses efforts, tu restes. Ici. Dans mon cœur. Lorsque je ferme les yeux, je te revois. Grand. Beau. Je revois tes mains, qui me paraissaient si grandes étant enfant puis si effrayantes étant adolescente. Tes mains qui se refermaient parfois sur moi, au plus profond de la nuit, au plus profond du sommeil. Et ta voix. Murmure presque imperceptible mais assez fort pour que je l’entende. Voix douce et horriblement terrifiante. Chut, tais-toi et ne bouge pas. Corps immobilisé par cette simple voix qui vient encore me hanter. Le temps et la distance n’ont pas su la faire taire comme toi tu as su m’imposer le silence. Un ordre auquel je continue d’obéir, malgré ton éloignement, malgré ta menace qui est si loin derrière moi. Tu n’as plus aucun pouvoir sur moi. Pourtant, ta présence m’apparaît comme toujours aussi proche, toujours aussi effrayante.

Malgré la distance, malgré mes efforts surhumains, c’est à toi que je pense, c’est vers toi qu’inconsciemment je tends ma main. Une main qui aimerait te saisir au vol et t’écraser comme un vulgaire vers. Parce que tu ne vaux pas mieux qu’un petit invertébré qui a à se trainer au sol pour se déplacer. Tu me dégoûtes et je me dégoûte moi-même de ne pouvoir t’oublier. J’espère chaque jour que le temps saura panser à jamais mes plaies et stopper cette hémorragie dont je souffre depuis des années. Malheureusement, j’attends, je vois les jours, les mois, les années se dérouler dans leur inlassablement course. Et tu es toujours là. Dans mon cœur. Organe qui n’offre plus de place à l’amour. Du moins pas pour toi. Il n’y a plus que de la haine te concernant. Et tu es là, enchaîné à mon cœur. Tu te consumes dans mes flammes de rage et de fureur. Tu te consumes mais tu ne disparais pas. Je ne parviens pas à te réduire en cendre en dépit de tous mes efforts. Ton corps perdure. Ici. Les souvenirs aussi.
Tes mains, grandes, calleuses, mains de travailleur, qui se sont saisi de tout mon corps, de toute mon âme. Qui se sont emparées un beau jour de mon innocence et mon enfance et ont continué. Ta voix, calme et confiante. Le silence.

Tu as cru, après mon départ, que le temps et la distance enterrerait tout ça. Que ça disparaîtrait avec les vagues de la vie. Oublier une chose et passer à une autre. Oublier pour mieux avancer. Se relever et faire fi de son passé pour se tourner vers l’avenir.
Mais tu as mal cru. Parce que si le temps passe, si la distance s’accroît de jour en jour, le silence demeure. Et ce silence rappelle les souvenirs. Continue de t’enchaîner à moi et d’enchaîner ma haine à toi.
Mots mâchés, ravalés, toujours. Ne pas parler parce que tu me l’avais ordonné. Et à présent, c’est toi qui vas payer ce silence. Tu le sais. Au fond de toi, tu le sais, papa. La vérité ressurgira un jour. Qu’importe le nombre de kilomètres qui nous sépareront, le nombre d’années qui se seront écoulées. Qu’importe tout ça, cette histoire te collera à la peau, me collera à la peau. A jamais. Et continuera, sans que personne ne puisse rien y faire. Tu seras toujours là, je serai toujours accrochée à ta mémoire.

Les crimes sont prescrits. Le temps compte. Et il ne faut pas le laisser filer. En revanche, il n’en va pas de même pour la haine. Non. La haine ne connait aucune prescription. Elle continuera de brûler tant qu’aucune eau ne l’aura éteinte. Et même après, les braises seront toujours là. Il n’y aura qu’à souffler dessus pour ranimer le feu.
Oui, tu le sais, papa. Cette histoire continuera, perdura. Par-delà ta mort. Par-delà ma mort. Malgré le temps. Et la distance.


/Heureusement, aucune expérience personnelle dans cette nouvelle !\
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