[Concours RPG Noël] Mystère à Ilvermorny - Rachel Pasca

Spoiler:

La pièce était petite et sombre, pas très chauffée, pas du tout accueillante. Il y avait rien si ce n’est une table en fer, une chaise et cet homme d’allure stricte que Rachel ne pouvait pas se résoudre à regarder dans les yeux. Elle en était encore à se demander ce qu’elle faisait ici.

- Allez la non-maj, on récapitule.

Sa voix plus grave que la moyenne faisait froid dans le dos. L’homme, dont elle ignorait le nom, semblait avoir du sang de géant dans les veines tant il était grand. Ou était-ce le fait d’être assise face à lui qui lui donnait cette impression ? Aucune pitié dans ses mots ou son regard. Aucune larme d’aucune sorte ne semblait pour voir l’atteindre non plus. Pour lui il ne faisait aucun doute que la née-moldue était coupable. Comme si une chose pareille était possible. Comme si le statut de son sang ne laissait place à aucun doute. Étrange vu les principe égalitaire que l’on évoque à chaque fois que l’on parle d’Ilvermony. Quoi que là, ce n’était plus vraiment à l’école qu’elle était donc…

- Vous êtes arrivée à Ilvermorny avec l’école Poudlard. Deux maisons étaient prêtes à vous accueillir et vous avez choisi Womatou. Vous n’avez pourtant rien d’une guerrière.

La brune ne releva pas la pique, en partie parce qu’elle pensait la même chose que lui. Womatou avait tendance à privilégier les « élèves guerriers », ce qu’elle n’avait jamais été. Pourtant quand elle en avait eu le choix, elle s’était presque naturellement dirigée vers cette maison, délaissant les guérisseurs de Puckwoodgenie. De toute manière elle se serait mal vu aller dans une maison dont elle n’arrivait pas à prononcer le nom. Ce n’était qu’il y a quelques heures et pourtant Rachel avait l’impression que cela c’était passé il y avait une éternité. Elle était loin l’excitation qu’elle avait ressentit en entrant dans le hall avec les autres, loin la peur –bien différente de celle qu’elle ressentait maintenant– qui l’avait fait trembler face aux quatre statuts et aux regards des curieux sur le balcon. Rachel ne s’était pas vraiment attendue à ce que plusieurs statuts ne la choisissent. Elle en avait été fière, avant tout ça…

- Vous avez donc festoyez avec les autres et lorsqu’un cri s’est fait entendre vous êtes sortie avec tout le monde. L’arbre et la baguette de Serpentard avaient disparu.

Rachel acquiesça avec une petite voix. Elle était épuisée par toute cette histoire et en particulier par les cinq dernières heures qui n’avait pas été de tout repos. En fait, elle n’avait pas fermé l’œil depuis son arrivée sur le territoire Américain le matin même. Une entrée en matière plus difficile que prévu. La verte n’avait pas imaginée que Poudlard lui manquerait aussi vite. Elle n’avait pas pensé non plus pouvoir s’attirer des ennuis de cette importance et encore moins à cette vitesse.

- Vous nous avez également confirmé plus tôt que les marques trouvées près de l’arbre étaient ceux de « bulles d’eaux cerfs ».

Un instant, l’envie de le reprendre était si forte que sa bouche s’ouvrit automatiquement pour parler. Elle se ravisa cependant, préférant ne pas en rajouter une couche pendant qu’il continuait.

- Et nous avons trouvé ceci sur les lieux, dit-il en faisait voler l’objet en question avec sa baguette. Objet que Monsieur Jack Rifed s’est empressé d’identifier comme étant vôtre. Pouvez-vous m’expliquer cela encore une fois ?

Rachel se tortillait sur sa chaise, morte de honte. La verte n’était pas capable de lever les yeux vers sa petite culotte sans rougir. Elle imaginait sans mal le regard de ses professeurs quand ils avaient eu vent de l’affaire. Le regard déçu de Malicia, celui sévère de Miss Blanchet et celui, prêt à exploser, rouge de colère, de Kholov. Nul doute qu’elle perdrait sa place dans l’élite de son école et dans l’équipe de Quidditch. Un secret qui n’en était très certainement plus un puisque les sorciers étaient comme incapable de tenir leur langue. Bientôt, et dans le meilleur des cas, la Serpentard sortirait d’ici et serait obligée de mettre un terme à sa scolarité pour déménager, s’exiler en arctique. Loin, loin, au milieu des pingouins. Parce que oui, on avait bel et bien retrouvé l’une de ces petites culottes sur les lieux d’un crime, identifié devant tous par celui qui la lui avait retirée. A force de se comporter comme une fille facile voilà ce qu’elle récoltait… Misère…

- Je… Je me suis bêtement éloignée du groupe lors de la visite de l’école en regardant trop longtemps par une semaine, euh fenêtre pardon. Je suis alors tombée sur Jack qui m’a fait visiter… Il m’a fait des avances… On a fini par nous embrasser sous l’arbre et il… il a pris ma… ma culotte et… Enfin vous voyez quoi.

- Non je ne vois pas.

La née-moldue baisse la tête, cramoisie. Bien plus que la certitude qu’elle était coupable, il y avait dans la voix de l’enquêteur un petit quelque chose qui prouvait qu’il ne lui donnait pas plus d’importance à cet instant qu’une fille de joie. « Non je n’ai jamais laissé un parfait inconnu me retirer mes sous-vêtements et on n’a jamais retrouvé ceux-ci sur les lieux d’un vol non plus ». Un vol odieux d’ailleurs. Brillant, mais odieux. Et c’était sûr que l’affaire devait être inédite. Rachel en avait les mains qui tremblaient, le cœur à l’agonie et les entrailles en bouillis. Il était loin le temps où ce qu’elle avait fait de plus dingue se résumait une nuit dans les canapés de sa salle commune plutôt que dans son lit.

- Continuez, grogna-t-il.

- Il m’a retiré ma… culotte, mais ça s’est arrêté là parce qu’on a entendu l’horloge sonner. Il était tard. On ne voulait pas manquer la cérémonie.

- Et la culotte ?

La serpentard fronça les sourcils, puis secoua la tête, incrédule. Elle ne comprenait pas ce que ses sous-vêtements avaient de si important dans cette affaire, parce que pour elle c’était limpide. Un sorcier plus créatif que les autres avait volé un bulldozer moldu, était venu à Ilvermony avec et pus hop ! Plus d’arbre. Parce que les moldus ne pouvaient pas venir jusqu’à l’école et que l’arbre ne devait être protégé que des sorciers. Pourquoi le protéger outre mesure contre les moldus et leurs machines puisqu’ils ne pouvaient pas venir eux-mêmes faire le travail ? Au vu de toutes les heures de sommeilles qu’il lui manquait et de la honte qu’on lui avait fait subir… Rachel se sentit bouillir, elle répliqua alors plus durement qu’elle ne l’aurait voulu.

- Je ne sais pas moi ce qu’il en a fait de ma culotte ! Je suis rentrée et j’ai passé la soirée avec les filles de mon dortoir. J’ai choisi d’aller à Womatou, puis il y a eu un cri et je me suis retrouvée ici. Mais je n’ai rien fait ! Comment j’aurais pu me débrouiller d’ailleurs ?

- C’est moi qui pose les questions ! répliqua-t-il plus durement que la sorcière.

La née-moldue se tut subitement, alors qu’elle avait encore pleins de chose à redire sur cette affaire. Car il était évident, logique, qu’elle n’aurait jamais put faire le coup. C’était la première fois qu’elle venait en Amérique, la première fois qu’elle venait à Ilvermony –et sans doute la dernière d’ailleurs. Elle avait passé la journée sur la route avec les autres élèves de Poudlard, quant à sa soirée elle l’avait passé en compagnie de centaines de témoins qui pourraient prouver qu’elle n’avait pas bougé de le hall. Elle n’avait passé que dix minutes en présence de l’arbre, mais quand elle était rentrée il était toujours en place ! Ça aussi, elle pourrait facilement le prouver en demandant à n’importe qui ayant été dans le parc à ce moment de la journée.

- Qui peut me confirmer que tout ce que vous dîtes est vrai ?

- Jack…euh… Rifed ! Mes camarades, les professeurs, n’importe qui ayant été dans le parc avant la cérémonie !

- Et la culotte ?

Quoi ? Encore ? Non d’un Gallion d’or, il ne lâchait pas facilement l’affaire. A croire qu’il espérait qu’elle change sa version de l’histoire d’une question à l’autre.

- Mais on s’en fout de la culotte ! Gardez là si elle vous plaît tant p*tain ! Je l’ai donné à Jack parce que ça avait l’air de lui plaire et que lui il me plaisait. « Oh une culotte de fille, que c’est excitant ! », cracha-t-elle avec ironie.

Ironie et confiance en elle qui s’envolèrent vite quand le géant lui apprit finalement qu’il n’y avait aucun élève ou professeur du nom de Jack Rifed à Ilvermony. C’était comme un monde qui s’écroulait, parce qu’elle passait pour une menteuse. Son histoire entière reposait sur le dénommé Jack. C’était comme si elle était dans un mauvais rêve, sauf que tout était réel. Alors quoi ? Elle avait été piégée ? Sa vie était un peu trop régie par les autres en ce moment, tant et si bien qu’elle laissa une larme de frustration lui échapper. Mauvais endroit au mauvais moment. Finalement tout ceci n’était que la faute à un rêve typiquement Français. Partir en visite à l’étranger et tomber sur un bel inconnu. Du côté moldu en tout cas, c’était quelque chose de très répandu. Avec la réputation que les Américains avaient sue se faire, il n’y avait pas une femme qui ne rêvait pas d’avoir leurs US-Boy à elles. Un homme avec un soupçon du côté bad-boy de Leo Keats Gold, la pureté de Peter McKinnon, le côté chanteur de James Vasilievich, un humour à la Jean-Baptiste Flitwick et le mystère d’Evan. Un fantasme que la française savait partager, on veut tous un Américain boyfriend forever. On aime leur accent, ce côté physique d’Apollon sans le savoir. On aime que toutes les filles en soient folles, mais que lui n’ait d’yeux que pour nous. Cet homme aurait un soupçon du charme de William West, la folie de Riri Vacuitas, le côté romantique d’Alerxander Hurtson, le talent d’Asclépius Underlinden et la voix d’Alexander Scott.

Le géant se rapprocha brusquement pour surplomber la jeune sorcière, lui faisant regretter son coup de gueule. Il était si rouge à l’instant que la verte le soupçonnait d’avoir arrêté de respirer. La colère et la peur se mélangeaient dans la pièce déjà trop étroite, rendant l’air irrespirable. Il grogna alors, susurra, comme le tonnerre au loin. Fort et puissant, que l’on entend bien avant qu’il ne soit là.

- Je ne vous crois pas non-maj !

Cette révélation que pour le moment elle n’avait fait qu’imaginer la laissa muette de désespoir, d’indignation. Elle n’avait évidemment pas envie de subir les conséquences d’un acte qu’elle n’a pas commis. Suffirait de quelques goûtes de Veritaserum… Juste quelques goûtes…

- Vous avez de gros problèmes non-maj et j’espère que vous serez…

La poste s’ouvre brusquement faisant vivement sursauter Rachel. L’enquêteur aussi semblait surprit par cette intrusion, mais ne dit rien, reconnaissant sans doute son collègue. Toute trace de sang avait depuis longtemps quitté le visage de la verte.

- Elle peut partir, on a trouvé le coupable et l’arbre.

Inspiration et expiration soudaine. Un soulagement inouï. « Merci, p*tain merci ! ».