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[Concours RPG Noël] Mystère à Ilvermorny - Valentina Boccini
Megan K. Hayajân
Megan K. Hayajân
Serpentard
Serpentard
Année à Poudlard : Aucune année renseignée

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : - Métamorphomage
- Permis de Transplanage


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[Concours RPG Noël] Mystère à Ilvermorny - Valentina Boccini
Megan K. Hayajân, le  Jeu 22 Déc - 22:01


-Mystère à Ilvermorny-
____________________


Je fermais les volets d’un geste de la main, puis remontais les draps sur le petit corps fragile que je bordais avec attention. J’éteignais la grande lumière - sans oublier de laisser la lampe de chevet éclairée, pour chasser les mauvais esprits - et vérifiais que le verre d’eau sur la table de nuit était encore plein. Puis, avec milles précautions, je m’asseyais au bord du lit, remettant avec tendresse une mèche de cheveux blonde derrière l’oreille. La petite fille avait les yeux encore grands ouverts, encore vive et parfaitement éveillée : mais l’heure n’était plus aux aventures pour une enfant de cinq ans. Il était temps de fermer les paupières et de se laisser emporter dans le monde des songes.

- Maman, tu veux bien me raconter une histoire ? demanda ma fille, le regard caressant.

A peine sept ans et déjà les réflexes de sa mère ! Si j’étais sensible à ses charmes, c’était un euphémisme que d’en dire de même pour son père. Il ne marchait pas, il courait ! Cependant, je ne refusais jamais une histoire à ma petite princesse.

- Quel genre d’histoire, mon ange ?
- Une de tes aventures !

Je souriais, demandais à l’enfant de se décaler, puis je m’installais près d’elle, la prenant dans mes bras. J’étais Valentina Boccini, et je ne manquais pas d’histoires et de quêtes à raconter. J’essayais simplement de deviner celle qui plairait le plus à une fillette de sept ans. Un récit plein d’espoir et d’enchantements. De l’innocence et de la candeur.  Nul doute, il fallait que j’élimine toutes mes péripéties après Poudlard. Il fallait de plus que je garde ma crédibilité de mère. Je vous en donne ma parole, les légendes urbaines qui prétendent qu’un parent sur deux doit jouer le méchant sont véridiques. Et il ne fallait pas compter sur Azphel pour disputer notre seul enfant. Si je passais pour une imbécile, adieu les gros yeux pour terminer un caprice ! Je ne voulais pas avoir à recourir à l’impero sur ma propre descendance, aussi…

- Il y a bien une histoire, oui. Mais elle est un peu longue. J’avais quinze ans alors. J’entrais dans ma sixième année à Poudlard, après avoir réussit mes BUSEs. Mes études ont été difficiles, je ne parlais alors pas un mot d’anglais !

Ma petite me regarde les sourcils froncés, lui donnant un air de chouette effarouchée qui me fait craquer.

- Comment tu faisais pour parler, alors ?
- Je ne parlais pas, ma foi ! Tu le devines, je n’avais pas beaucoup d’amis. C’est pour quoi j’ai accepté de participer à ce programme d’échange culturel avec les Etats-Unis. Avec une quinzaine d’autres étudiants de ma classe, nous sommes allés à L’Ilvermorny, l’école de magie américaine ! C’était une très grande chance, d’après la Directrice de Serpentard… Tu sais ma chérie, ta mère était une bonne élève ! Et crois-moi, tu as intérêt à en faire autant si tu veux avoir un balais avant ta majorité, je te le promets !
- Mamaaaaan !

Je caresse ses cheveux en souriant, fixe les étoiles fluorescentes accrochées à son plafond. D’un mouvement fluide du poignet, je les fais tourner, et alors que les yeux de ma fille s’écarquillent de plaisir, je me perds dans le souvenir de cette nuit de septembre.

- Nous sommes arrivés à Ilvermorny trempés jusqu’aux os. Il pleuvait en Ecosse, pour ne pas changer, et les températures du Massachusetts ne suffirent pas à nous sécher. Brouillard et vent glacé. Le nord des Etats-Unis était frisquet. Pourtant, rien n’aurait pu me rendre plus heureuse que ce voyage. Je n’avais jamais quitté l’Italie que pour aller à Poudlard, tu sais. Nous avons traversé un grand jardin. Aucun d’entre nous ne songeait pour le moment au décor : nous étions bien trop effrayés à l’idée de la Répartition qui nous attendait…

Les élèves venant de Poudlard n’appartenaient pas tous à Serpentard. Les maisons ici étaient très différentes et nous en savions peu sur chacune. On nous avait simplement évoqué une affaire de statues animées et de la possibilité d’être choisis par plusieurs. Tous imbus de nous mêmes et persuadés d’être plus puissant que le monde entier, nous attendions impatiemment le moment où nous choisirions notre emblème, faisant ainsi “l’immense honneur” à la statue de rejoindre ses rangs ! Quelle prétention… Je ne faisais pas exception, je me voyais déjà, un petit sourire aux lèvres, acclamée par des foules de petits camarades américains… Pourtant, nous faisions moins les fiers en passant les portes d’Ilvermorny.

On nous avait caché la beauté de cette endroit. Le lieu n’était pas seulement superbe, il respirait l’histoire, l’honneur et la gloire. Tout comme Poudlard, le château regorgeait de secrets qui n’attendaient que nos mains fouineuses ! On nous fit mettre en ligne. Mon nom de famille commençant par un “B”, j’étais seulement troisième. Je plaignais alors de tout mon cœur le premier à passer. C’était un Gryffondor, je trouvais cette coïncidence heureuse : il pourrait faire preuve de son courage légendaire, non ? Oui, je sais, ce n’est pas très fair-play. Ne me regarde pas comme ça ! Tu n’as aucune idée, mon ange, du spectacle que sont quatre statues qui entrent en mouvement, et de cette petite sorcière rondelette aux cheveux violets - quelle excentricité, ses américains ! - qui, baguette à la main, se voulait accueillante.

- Apprentis sorciers et sorcières de Poudlard ! Soyez les bienvenus à Ilvermorny ! C’est un plaisir pour notre académie que de participer à cet échange culturel. Je suis Lanza Filips, directrice adjointe. Comme vous l’avez peut-être entendu dire, ici, point de Choixpeau mais des entités de pierre prêtes à vous acceuillir au sein de leur maison. Elles sont au nombre de quatre. Je vais laisser leurs élèves les présenter. Sachez que je serais là pour vous tout au long de votre séjour, mes petits écossais !

Quelques applaudissements, surtout ceux, enjoués, de deux Poufsouffles un peu niais - même si je ne vois pas pourquoi je me sens obligée de préciser qu’ils sont niais. Ma chérie, si tu atterris chez Poufsouffle, je te déshérite. - et ceux de la professeur de Botanique, notre accompagnante, qui avait l’air rancunier. Le spectacle pouvait vraiment commencer : un étudiant en rouge et bleu, l’air pincé et la cravate bien droite, se positionna tout prêt du centre du Hall. D’un coup de baguette, il avait fait en sorte que tous l’entendent.

- Isolt Sayre elle-même nous accorda ses traits d’esprit, si votre tête est bien faite, nous vous souhaitons la bienvenue chez les érudits, où le Serpent Cornu est notre bête.

L’étudiant leva sa baguette, et de petits serpentins aux couleurs de l’école s’envolèrent gracieusement. Une autre élève, un grand sourire aux lèvres, prit sa place.

- Chez nous autres Guérisseurs, c’est le cœur que l’on privilégie. James Steward est notre fondateur, et notre totem est le Puckwoodgénie.

Tous les étudiants de la maison Puckwoodgenie mimèrent une flèche que l’on lance dans un mouvement parfaitement synchronisé qui déclencha les applaudissements de nous autre, élèves de Poudlard. Elle passa le relais à une petite brunette qui semblait pleine d‘énergie.

- Si vous êtes un véritable aventurier, votre place est près de l’Oiseau-Tonnerre ! Chadwick Boot est notre pioner et seule notre beauté d’âme égale notre volonté de fer.

Des centaines de petits oiseaux de papiers prirent leur envol du bout des baguettes d’un petit groupe d’élèves. Après un court balet aérien, les oiseaux prirent feu d’eux-mêmes. La dernière maison était représentée par un rouquin boutonneux.

- Finalement, si vous vous sentez plutôt guerrier, un soldat farouche au corps d’acier, c’est chez Womatou qu vous trouv’rez votre foyer, car Webster Boot est notre pilier !

Un feu d’artifice éclata dans le Hall, et le premier élève de notre école écossaise fut convié à s’avancer sur le nœud gardien au milieu de la place. Je commençais moi aussi à paniquer, figure toi, et le Serdaigle devant moi, qui se procurait de bons conseils, ne me rassurais pas le moins du monde. Je n’entendais plus rien, le monde entier se jouait de moi, et je n’eu que le temps de voir le Puckwoodgenie dégainer son arc avant de voir mon prédécesseur accéder à son tour à la Répartition ! Mais quelle froussarde je faisais ! Prise d’une peur bleue au porte d’une belle aventure !

Le joyau au front de la statue du Serpent Cornu s’illumina, et on me poussa à m’avancer à mon tour, intimidée par tant de regards. Je me sentais prise au piège. J’avais minimisé la prestance de ces quatre grands totems qui semblaient me regarder de leur piédestal. Je me sentais ridiculement petite et fragile. Plus question de voir plusieurs statues s’animer, je voulais simplement en finir au plus vite avec tous cette pression ! Enfin en position,  j’entendis distinctement mon nom, et patientais. Patienter est un bien grand mot, car en quelques secondes, dans un bruit digne des plus grands tremblements de terre, une statue s’anima : deux immenses ailes se déployèrent et battirent furieusement, brassant l’air et envoyant mes cheveux voler au vent.

C’est presque en courant que je rejoignais les rangs des Aventuriers…


- Maman ? Tu étais contente d’être chez les Oiseaux-Tonnerre ?
- Bien sur. Le destin fait toujours le choix le plus judicieux pour toi, ma chérie. Attends de connaître la suite de mon aventure, tu vas comprendre qu’aucune maison n’aurait pu d’avantage convenir à mon voyage !

Ma petite princesse tendit le bras, bu un peu dans son verre d’eau.

- Assieds-toi bien pour boire, mon ange. Et fais attention de ne pas le renverser.
- Mamaaaaan !
- Je sais, je sais.

Riant de bon cœur à l’air désespéré de mon bout de chou, j’embrassais son front. Elle soupira, marmonna quelque chose à propos du fait qu’elle ne savait pas ce qu’elle allait faire de moi, et je me surpris une fois de plus à penser qu’elle grandissait beaucoup, beaucoup trop vite.

- Continue, Maman.

Je hoche la tête pour dire oui et reprends mon récit :

- Je vais te passer les festivités du repas : Ilvermorny avait organisé pour nous un splendide festin, et nous avons joyeusement savouré notre arrivée. La nuit était belle, un mois de découvertes nous attendais, nous étions tous baignants de félicité. Rien ne pouvait troubler ce moment de communion entre deux des plus grandes écoles du monde, n’est-ce pas ?
- Si tu dis ça, c’est que quelque chose a tout troublé. Je suis fatiguée mais pas bêbête !

Non, ça c’est sur, ma princesse. Tu es très loin d’être stupide.

Mais surtout, tu as raison… Alors que nous fêtions tous ce beau moment, un cri terrible a fait vibrer la salle de réception toute entière ! Je n’avais jamais entendu de son si perturbant, le monde semblait ébranlé. Tous les professeurs se sont levés, et malgré leurs interdictions, nous autres, élèves, leur avons emboîté le pas. J’aurais peut-être mieux fait de m’abstenir. Nous avons traversé quelques couloirs, pour parvenir dans un jardin superbe : les étoiles scintillaient par milliers au dessus de nos têtes. Tu connais ma passion pour les astres, mon cœur ! J’étais bien trop occupée par ma contemplation pour apercevoir ce que la foule entière remarquait. Je m’écartais un peu. Je venais apercevoir Pluton, tu comprends. Un coup de coude me ramena cependant sur Terre. Sur la planète Ilvermorny, plutôt. Un trou béant creusait le jardin. Les élèves de l’école américaine semblaient tous épouvantés. Pour ma part, je ne comprenais absolument rien à ce qui se passait. Je cherchais un visage connu : celui d’une Serdaigle qui prenait un air catastrophé.

- Dimmi, errh...
- Lila.
- Si. Lila, qu’est-ce qui se passe ?

La dénommée Lila leva les yeux au ciel pour souligner ma stupidité. Elle me regarda aussi venimeusement que si elle avait été de ma propre maison.

- Tu sais que ton accent est épouvantable, Boccini ? On aurait pu penser qu’après six ans parmi nous… Enfin, nous n’avons pas tous les mêmes capacités…

Je levais les yeux au ciel à mon tour devant ce manque évident de subtilité. Oooooh, que c’est beau les étoiles…

- Très bien. La baguette de Salazar Serpentard était enterrée ici… et visiblement, elle a disparu !
- Scusi ? Serpentard ? Mi Serpentard ? De Poudlard ?
- Je ne suis pas ta bibliothèque personnelle ! Trouve quelqu’un d’autre à harceler…

Après lui avoir adressé un signe obscène - ma chérie, je ne veux jamais te voir faire ce genre d’horreurs, c’est très mal -, j’ai décidé d’aller découvrir les choses par moi-même. J’ai traversé la foule et me suis fait ma petite place dans le premier rang. La directrice adjointe, Mrs Filips, pleurait à chaudes larmes. Je l’entendais discuter avec les autres professeurs de l’atrocité de la situation. L’un d’eux soupçonna Poudlard d’avoir organisé ce voyage pour leur voler l’artefact… Cette histoire prenait un mauvais tour, un très mauvais tour !

Les étudiants d’Ilvermorny nous jetaient des regards de travers, et l’attitude de nos hôtes se fit tout à coup bien moins chaleureuse ! Il était loin, le bel accueil ! Soudain, une exclamation parcourut la foule ! Une preuve ! Les professeurs avaient trouvé une preuve : Lanza Filips récupéra ce qui s’avérait être un parchemin, et lut à voix haute :

- " Je sousigné Daniel Boccini autorise en tant que tuteur légal ma nièce Valentina Boccini à participer à l’échange culturel avec Ilvermorny. "

Je te souhaite, mon ange, de ne jamais connaître ce terrible sentiment de frayeur… Quand milles regards se tournent vers toi, quand tous sont accusateurs et tout sauf pacifistes, quand tes propres professeurs te jaugent avec dégoût… Je me sentais faible et impuissante, parlant à peine leur langue… Comment leur expliquer que j’étais innocente ? Je me taisais plutôt : ils avaient une preuve et je n’avais pas vraiment d’alibis, étant solitaire et discrète de nature. Mon aventure prenait un tournant qui n’avait rien d’agréable…

J’ai d’abord pensé à fuir. Je voulais prendre mes jambes à mon coups, me sauver et demander à mon oncle de venir me protéger. Puis, je me décidais à prendre mon courage à deux mains et a prouver que je n’étais pas responsable de ce prétendu vol. Mince, j’étais une Serpentard ! Je parvenais toujours à mes fins, non… ?


- Ah, ça c’est vrai ! Même quand toi et Papa n’êtes pas d’accord, tu finis toujours par gagner…
- Je gagne toujours oui. Mais tu devines bien que le combat que j’allais mener serait autrement plus difficile que de convaincre Papa de faire des spaghettis plutôt que des macaronis !
- De toute façon, c’est toi l’italienne. Tu connais mieux les pâtes.

Riant aux stéréotypes de ma fille, je la serrais un peu plus contre moi. Cet enfant était mon rayon de soleil, ma dose personnelle d’énergie. Et alors même que ses petits yeux commençaient à papillonner de sommeil, j’avais envie de passer des heures entières à ses côtés. Qui plus est, cette histoire se révélait à double tranchant : elle me rappelait qu’un jour, j’allais devoir laisser mon bébé rejoindre les rangs de Poudlard, passer elle aussi une répartition, et vivre de belles aventures qui feraient d’elle une jeune femme autonome et sans doute une puissante sorcière. J’espèrais simplement que contrairement à moi, ma fille ne se retrouverait jamais seule, et surtout pas face à une école entière, pleine de rancune et d’apprioris…

Parce que personne ne me fit de cadeaux ce soir là. Lanza, après avoir décrété que j’étais “innocente jusqu’à ce qu’on est pu prouver que j’étais coupable”, a renvoyé tout le monde au lit. J’emboitais donc le pas aux Oiseaux-Tonnerres, puisque les étudiants de Poudlard étaient censés vivre en pleine immersion. Mais même cette nouvelle maison adoptive se voulait offensive face à moi. Cette nuit-là, assise sur le rebord d’une fenêtre, j’écrivais sur un parchemin mes pensées les plus profondes. Au combien j’étais blessée, fragile, comme prête à me briser de tous côtés. On m’accusait d’avoir dépouillé une école de l’un de ses plus anciens symboles… J’étais victime et on me voulait prédateur…

Il ne me restait donc qu’à trouver le véritable coupable. A quinze ans, j’allais devoir élucider un mystère, dans une école que je ne connaissais pas, avec autour de moi uniquement des ennemis mal-attentionnés… Ne serait-ce pas plus simple que de prendre du véritaserum face à eux pour dire uniquement la vérité ? Puis les Boccini me revinrent en mémoire. Comme toute vieille famille, nous avions des secrets que je ne pouvais pas mettre en danger… Non… J’étais seule face à de très sombres questionnements. Jugeant que j’avais assez perdu de temps, je jurais d’être digne de l’Oiseau-Tonnerre, père des Aventuriers, et quittais la tour de cette maison.

Pour retrouver mon chemin dans ce tout nouvel environnement, je peux te jurer que j’ai ramé dans la semoule. Le château était une compilation de bâtiments de toutes les époques, agrandit au fur et à mesure pour les nouveux élèves. C’était un véritable dédale de couloirs et se perdre était très facile. Parfois, une porte ne menait sur rien, ou une fenêtre permettait de regarder dans la pièce d’à côté. Après être passée trois fois devant le tableau d’un vieil alchimiste endormis et à la barbe bleue, je trouvais finalement un escalier encore inconnu. Par miracle, il menait sur le Hall. Mais pouvais-je passer sans risque devant les Statues Totems ? Je ne me sentais pas de taille pour affronter ses entités gigantesques et la peur me saisit à nouveau. J’examinais la salle. En longeant les murs, je devrais peut-être… oui. Si je contournais par la droite, je pouvais atteindre le couloir qui menait aux jardins. Enhardie par cette première victoire, je retrouvais la fraîcheur de l’extérieur. Les arbres étaient pliés par le vent et leurs branches touchaient presque terre. Je me frottais les bras, glacée jusqu’à l’os, et je le reconnais, tout sauf rassurée par les ombres noctunes de ce parc inconnu. Une seule pensée pour la forêt interdite me poussa à continuer.

Le trou n’a pas été rebouché. Il est encore béant. Je sens ce vide comme si il était dans ma poitrine. Pourquoi une telle aventure devait-elle arriver quand je venais passer un mois d’apprentissage, tranquille et paisible, pour parfaire mes connaissances en magie et en langues… ? Ronchonnant, assise sur le bord du trou, je n’ai pas entendu l’intrus arriver. Pour m’empêcher de crier, une main s’est appuyée sur ma bouche. J’ai ensuite pu apercevoir la jeune femme qui avait présenté la maison de l’Oiseau-Tonnerre. Elle m’a adressé un sourire désolé.

- Je savais que tu n’avais rien fait. Je suis heureuse d’en avoir la preuve. Je suis Meli.
- Grazie, ma… je ne pense pas que les autres soient… de tua opinione… Je n’ai pas à me présenter, credo. Tina, à ton service.

Meli me tappote le dos.

- Tu es Italienne, non ? Tu as un sacré accent. Je pense que c’est ce qui fait de toi une cible toute désignée, mmh ?
- Si… Je ne sais même pas ce que mon autorisation faisait là… Sono in pericolo…
- Ouais. Ouais, mais je vais t’aider.

Elle me fait un grand sourire rassurant. Tu n’imagines pas à quel point j’étais soulagée d’avoir enfin une alliée, quelqu’un de mon côté, qui me croirais et m’aiderais. C’était une réponse à mes plus pieuses prières.

- Ecoute, j’ai peut-être une idée… un peu folle. Une sacré aventure. Disons que ce sera ton baptême Oiseau-Tonnerre. Partante ?
- Partante.


Ma fille a les yeux à nouveau grands ouverts, happée par mon récit. Je fais durer un peu le suspens. Elle me tapote le bras, le pouce dans la bouche. Un instant, je pense à lui faire la leçon, puis je me rappelle que je faisais exactement la même chose quand Georgio me racontait une histoire… Je caresse sa joue, tandis qu’elle me presse de poursuivre.

- Très bien, très bien… Meli avait eut une idée folle. Brillante, certes, mais périlleuse. Après quelques jours passés dans la salle commune des Oiseaux-Tonnerres, loin des oreilles indiscrète, nous avions convenu d’une marche à suivre. Nous devions mettre notre plan a exécution dans le début de l’après-midi…

Meli m’avait assurée qu’à cette heure là, le couloir des Potions serait libre. La jeune brunette avait fait des recherches sur les emplois du temps. A tour de rôle, nous nous étions postées près de la salle de classe, jusqu’à se mettre d’accord sur le bon créneau horaire. Elle me guida dans les couloirs, où nous nous faufilions avec beaucoup de discrétion. Nous savions que nous risquions beaucoup : elle, sa place à Ilvermorny, et moi, de gros ennuis avec le Ministère de la Magie, de quelque origine qu’il soit. Un brin tétanisée, je passais devant la porte fermée de la salle de classe. Meli, elle semblait beaucoup plus à l’aise. Elle n’avait qu’un an de plus que moi, mais elle était forte et pleine de dynamisme. Son assurance m’apaisait un peu. Notre mission n’en était pas moins suicidaire. Me faisant signe de rester silencieuse, Meli m’indiqua la porte de la Réserve de Potions. Elle informula un sort de déverouillage et sans un grincement, nous eûmes accès à ce pour quoi nous risquions tout…

Meli resta vers la porte, et je cherchais désespérément dans les rayons la solution à tous mes problèmes. Mais toutes mes recherches restaient infructueuses. J’avais beau passer en revu toutes les allées, je ne voyais aucune petite bouteille scintillante. Ma nullité en Potions prêchait.

- Je ne trouve pas… siamo dannati…
- On échange ! me murmure Meli.

Sans douter un seul instant d’elle, je redescends de l’échelle et vais prendre le tour de garde. Le couloir est désert et mieux vaut qu’il le reste. S’il ne s’agit que d’un élève, un sortilège de stupéfixion fera l’affaire, mais si le professeur de Potions qui fait cours dans la salle d’à côté se réveille et nous entends … Brrrr… J’étais comme tu le constates bien trop incertaine. Je n’avais pas suffisamment confiance en Meli pour fermer les yeux et la laisser porter mon destin, et pourtant, c’est elle qui s’acharnait à déchiffrer les étiquettes…

CLAC !

La porte d’à côté s’était ouverte et le bruit de pas dans le couloir me coupa la respiration. Meli me fit signe de me cacher, mais elle-même trébucha en voulant descendre des escaliers. C’est allongée sur le sol que le professeur de Potions la trouva, elle avait les yeux pleins de larmes : de la déception et de la douleur, mais elle me supplia d’un bref regard de ne pas me faire me remarquer. La main sur la bouche, j’assistais à la scène.

- Mademoiselle Oxford, puis-je savoir ce que vous faîtes ?
- Je me suis foulée la cheville, professeur.
- Et pourquoi vous êtes vous foulé la cheville dans ma réserve ?

Finalement, le sortilège de stupéfixion était une idée tentante. Le professeur était de dos, j’avais toute mes chances de réussir… Mais avant d’avoir eut l’occasion de tenter quoi que ce soit, le maître des potions aida Meli a se relever en lui promettant une éternité de retenue après sa convalescence. J’entendis le mot “infirmerie”. Au moins je saurais où la trouver… Pauvre Meli… Pleine de volonté, et accablée par ma faute…  Il fit claquer la porte en passant. Je n’avais plus beaucoup de temps. Je remontais à l’échelle et tâchais de trouver ma potion tant attendue. Malgré tout, elle restait introuvable… peut-être cherchions nous au mauvais endroit… ou bien n’y en avait-il tout simplement plus…

La mort dans l’âme, j’ai camouflé toute trace de notre venue ici. Je devais trouver l’infirmerie. Je m’excuserais auprès de Meli, puis tâcherais de quitter discrètement Ilvermorny avant qu’ils ne s’entêtent à m’accuser par un odieux stratagème. Je ne voulais pas prendre le risque de finir à Azkaban ou une horreur de ce genre. Tu imagines, ma chérie ? Qu’aurais-je fait, entre les murs d’une prison ? Brrr, oui, comme tu dis. Je suis d’accord avec toi. J’ai finalement trouvé l’infirmerie. Meli était seule sur un lit au fond. Et elle m’adressait un sourire merveilleux. Avant que je n’ai pu ouvrir la bouche pour la désenchanter, elle me tendis un flacon.

Oh… Oh… ! Je serrais dans mes bras la belle et courageuse jeune femme. Un flacon de Felix Felicis. Elle l’avait trouvé. Elle me regarda avec un oeil neuf. Une toute nouvelle amitié se créait entre nous.

- Quand tu l’auras bue, tout sera évident… Ne gâche pas ta chance, Tina. Il n’y en aura pas d’autre. Et surtout, évite de te faire trop remarquer.
- Si. Grazie Meli.
- Allez ! Cul Sec !

Le liquide avait un curieux goût de pomme et la texture de l’or liquide. Il coulait dans ma gorge, et je sentais en moi une créature naître. Au fond de mon être, comme la statue du Hall, une entité prête à en découdre se dressait. Je saluais avec un petit sourire narquois la jolie Meli, avant de faire désinvoltement demi-tour. Quelque chose en moi me poussait à sortir prendre l’air. Pourquoi ? Je l’ignorais. Sans doute Felix pensait-il qu’un peu d’air frais m’aiderait à réfléchir. Cette fois, en tout cas, je n’eu aucun mal à trouver mon chemin dans le dédale de couloirs qu’était Ilvermorny. Le jardin se trouvait être ma destination.

J’allais face au trou. Et m’assayais. Le vent soufflait dans mes cheveux, et tandis que les étudiants me jetaient des regards mauvais, je profitais de ce calme. Je m’endormais presque..


- Maman ! Pourquoi tu faisais quelque chose d’aussi bête ?
- Ce n’était pas moi, ma chérie. C’était Felix !

Des pas dans le couloir, le loup à la porte.

- Qui est Felix ?
- L’amoureux de ta fille !

Azphel fit les gros yeux puis se fendit d’un sourire à la pureté désarmante. Je lui adressais un clin d’oeil tandis que notre fille quémandait un bisou de son père. Après s’être recouchée près de moi, elle réclama la fin de l’histoire, car comme vous, elle avait comprit que le dénouement était proche. Si proche…

- Alors que je profitais des derniers rayons du soleil, je repensais à la soudaine et silencieuse disparition de l’arbre, et sous ses racines, de la baguette de Serpentard…

Un si gros arbre, emplit de cette puissance magique titanesque, ne pouvait avoir disparut si simplement… a moins que… Me levant alors, je tournais autour du trou. Disparaître. Et si toute la solution se trouvait dans ce mot ? Si il était finalement erroné ? Si je remplaçais simplement “disparaître” par… “rendu invisible” … ? Felix le sentait aussi bien que moi, nous arrivions tous deux au cœur de notre histoire. La clef était là. Personne n’aurait pu si rapidement déraciner et se débarrasser d’un gros arbre, et personne n’aurait d’intérêt à récupérer une baguette éteinte et endormie…

Quel était donc le déclencheur du sortilège d’invisibilité ? Quelle phrase, quel mot pouvait bien révéler au monde mon innocence ? Un mot ? N’y en a-t-il pas assez, des mots, dans cette aventure ? Ne peut-on pas se passer de mot ? Qu’a-t-on entendu,  le soir du banquet, de notre arrivée ? Qu’est-ce qui nous a alerté ? Un cri. Alors, je pointe ma baguette en bois de troll sur le vide, sur le trou.

- #Decanticum, et sans hésiter, je crie.

Je crie si fort que les racines apparaissent. Avec lenteur, elles se déploient, et avec elles, des branches, des feuilles, des bourgeons. Une amourette, arbre ardent et précieux, s’élance et vient griffer le ciel rosé. L’arbre est là, immense, symbole ultime de vie, d’espoir et d’union. L’union de la magie et du sorcier. La beauté de cette image me frappe en plein cœur et un soulagement immense s’empare de moi. Je pensais découvrir le coupable et je n’ai fais que prouver que rien n’avait été commit... Je regarde l’arbre, l’épouse des yeux... et alors que la foule s’amasse, je m’effondre. Je me suis évanouie.


- Sérieusement, Maman ? Tu t’es évanouie ?

Je me rends compte que pour la crédibilité, cette histoire n’était peut-être pas la meilleure. Les héros sont finalement Meli et Felix, mais je me félicite tout de même d’avoir survécut. Je considère cela comme un exploit. Malgré tous les obstacles, j’ai trouvé une solution.

- Mais… Qui était le coupable ?
- Ma professeur de Botanique ! Elle voulait rentrer à Poudlard, et elle s’est dit qu’Ilvermorny ne voudrait plus nous garder, après ça !
- C’est elle qui était bêbête, si tu veux mon avis !

Je revois encore l'examen des baguettes lancé par la direction d'Ilvermorny. Chacun avait du s'y plier. Tout le monde avait retenu son souffle quand j'avais soumis ma baguette au test et j'avais cru percevoir un vent de déception quand aucun de mes derniers sorts ne correspondit avec mon élucidation du mystère. Même Lanza Fillips participa à l'enquête, offrant son arme en érable qui la disculpa elle aussi. On perdit espoir, on s'agita beaucoup. Quelle ne fut notre surprise quand notre professeur de Botanique se révéla être la grande coupable... et dire qu'elle me laissait être accusée sans scrupules ! Devant le Ministère de la Magie Américain, elle expliqua une sévère dépression qui l'avait poussée à cet acte extrême. Elle voulait rentrer, ne vous déplaise, mais ne pouvait le faire sans risquer son emploi.  Quoi de plus aisé que de voler une autorisation de sortie, discrètement placée sur les lieux du crime ? Elle "voulait simplement que l'on nous renvoit en écosse". Pitoyable.

Je voulais cependant faire l'impasse sur ces détails, peu compatibles avec le conte que je présentais à ma fille. Je lui  souriais avec tendresse. A cette époque, je n’aurais jamais songé un seul instant qu’un jour, je borderais ma progéniture. Que je serais une mère attentionnée. Qui raconte des histoires. J’embrasse mon bébé sur le front, et Az m’imite dans la foulée.

- Et Meli ? Tu l’as revue ?
- Oui. Elle est une magizoologiste réputée dans le Massachussetts. On s’envoit encore quelques lettres.

La vie éloigne même les plus fidèles amis. La distance et nos destinées très différentes m'avait faire perdre Meli de vue. Elle était inconditionnellement une sorcière pure. Ma voie ne semblait que plus noire. Là aussi, j’édulcorais la réalité. Ma fille hoche doucement la tête, avant de me remercier. Elle me dit que cette histoire est l’une de ses préférées. C’est une des miennes aussi...

- Fais de beaux rêves, mon trésor. Et n’oublie jamais : malgré la peur et adversité, tu sauras toujours trouver la vérité. Il te faudra simplement te faire confiance…

Elle a un moment de silence. Je vois qu’elle ne comprends pas tout. Mais elle a encore le temps…

- Je t’aime, Maman.
- Je t’aime aussi, mon ange.

Je referme la porte sur son visage endormis. Puisse-t-elle rêver d'aventures, entre les ailes puissantes de l'Oiseau-Tonnerre.

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 [Concours RPG Noël] Mystère à Ilvermorny - Valentina Boccini


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