A l'intérieur la grande salle, nous pouvions sentir la chaleur, la convivialité et la vie d'une école. Quatre tables disposées parallèlement les unes aux autres. Quatre maisons aux couleurs différentes. Le vert et l'argent pour les serpentards, le bronze et le bleu pour les serdaigles, le rouge et l'or pour les gryffondors et enfin, le jaune et le noir dédiés aux poufsouffles. Chaque élève était assis à sa place et mangeait en parlant avec ses voisins de table. Les rires étaient de mises et personne n'était laissé à l'abandon, seul dans son coin.
Face à tous ces élèves, il y avait une table sur une petite estrade. Table où mangeaient les professeurs, le garde-chasse, l'infirmière,... Entre eux, la discussion semblait mouvementée et ils se faisaient passer un parchemin depuis une vingtaine de minutes.

Alors que le fromage disparaissait des tables pour laisser place aux desserts, ces derniers n'apparurent pas et le directeur de l'établissement se leva. D'une simple phrase, il intima le silence et s'adressa d'une voix forte et claire à tous les élèves de la grande salle.

" Comme vous le savez sûrement, cette année a lieu un échange entre Ilvermorny et Poudlard. Ce voyage ne concerne que les sixièmes années. "

Quand le directeur eut prononcé ces mots, une vague de déception traversa la salle et des paroles d'élèves déçus s'échappèrent à droite et à gauche. Le directeur ne laissa cependant pas le temps à plus de lamentations et reprit d'une voix forte, faisant taire tout autre bavardage.

" Ainsi, 40 élèves vont partir pour l'Amérique du Nord et découvrir la vie écolière de nos chers compatriotes américains durant tout un mois et, bien évidemment, 40 élèves d'Ilvermorny viendront à la suite de ce voyage à Poudlard. "

Les lamentations laissèrent place à de la joie et de la curiosité. Finalement, les américains allaient, eux aussi, envahir Poudlard durant quelques temps une fois que les heureux élus seraient revenus.

" Il y a 10 élèves de sélectionnés par maison.  5 garçons et 5 filles. Chez les gryffondors, les élus sont...."

Dans la foule d'élève, on pouvait entendre des cris de joies et observer des moues de déception. Le directeur appelait les élèves un par un, ceux qui furent nommés durent se lever et se rendre devant la table des professeurs, faisant ainsi face à tous les autres.
Les élèves défilaient un à un. Il ne restait plus que les serpentards. Chaque élève fut applaudi avec force. Temperence, elle, applaudissait sans vraiment d'intérêt. La perspective de faire ce voyage ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle n'avait pas réellement besoin de Poudlard ou d'un échange pour aller visiter les USA. Elle pouvait y aller quand elle le désirait en le demandant simplement à ses parents. Temperence rêvassait ainsi depuis le début de cette sélection qui semblait aussi exaltante que l'attente du tirage au sort lors du tournois des trois sorciers pour énormément de personnes.

Alors que ces pensées dérivaient maintenant vers l'histoire de ce légendaire tournois, elle se fit bousculer par sa voisine. Elle n'y prêta aucune intention et se refixa dans le cercle fermé de ses connaissances au sujet de la coupe de feu. Deuxième coup dans les côtes. Elle n'en fit rien une seconde fois et se demanda si la bibliothèque serait ouverte après le diner pour aller chercher le plus d'information possible sur l'événement. Troisième coup et elle réagit enfin.

" Miss Temperence Black, si vous pouviez venir cela ferait avancer les choses."

Elle n'en revenait pas et se redressa, les jambes pantelantes. Elle s'excusa à voix haute et se dirigeât vers les 39 autres "élus". Elle se plaça avec le groupe de serpentard et attendit patiemment. Ce fut les directeurs des maisons qui vinrent les chercher pour les conduire dans une salle de classe. Une fois que les quarante élèves eurent pris place, les quatre directeurs s'alignèrent et commencèrent à déverser un flot de règles important :

- Interdiction de perturber Ilvermorny en faisant les idiots
- Octroyer une obéissance totale au règlement de l'école de magie américaine
- Ecouter lors des cours,....

Les règles défilaient et certaines règles furent plus surprenantes que d'autres. Surtout celle qui disait qu'il était fortement déconseillé voir interdit de fricoter avec les élèves de l'autre école. Bizarrement, certains se sentirent visé puisqu'ils fixèrent leurs chaussures sous les regards presque meurtriers des dirigeants de chaque maison. Ce laïus sembla durer une éternité avant que le directeur ne fasse enfin son apparition.

" Mes chers élèves, vous êtes donc ceux qui représenterons Poudlard dans un pays non-européen avec qui nous n'avons pas l'habitude de nous côtoyer. Mais ne vous inquiétez pas. Vous serez admis dans cette école comme de nouveaux élèves, vous devrez donc participer à une nouvelle répartition et vous devrez vous adapter pleinement à votre nouvel environnement durant tout un mois qui, je vous le rassure, vous semblera bien court. Avez-vous des questions ?"

Ce fut une élève de serdaigle qui leva la main la première.

" Comment nous y rendrons nous ? Nous ne pouvons pas transplaner et utiliser un Portoloin à 40 n'est pas une idée excellente."

" Cela me parait pourtant bien simple, vous ferez le voyage dans un avion moldu."

Des élèves soupirèrent face à cette réponse et d'autre s'en réjouirent. Les questions fusaient de toute part et le directeur prit le temps de répondre à chacune d'elles. Ce ne fut que vers minuit que le directeur prit congé en donnant les dernières formalités du voyage.

" Le départ se fera dans une semaine. Vos parents sont déjà au courant, les enseignants leurs ont envoyé des hiboux en leur demandant leur accord et, pour notre plus grande joie,  les réponses sont toutes positives. Maintenant, il est temps pour vous d'aller vous coucher. Je vous laisse donc suivre vos directeurs de maisons jusque dans vos salles communes et je vous souhaite à tous une bonne nuit."

Tous répondirent au directeur et lui obéirent.

La semaine fut rapide et les élus prirent soins de faire leur valise et de profiter d'une sortie à Pré-au-Lard pour remplir leur poche de victuailles anglaises et d'occupation pour le temps que durerait le voyage en avion.

Le jour du départ enfin arrivé, les parents étaient tous là, à la gare de Pré-au-Lard qui avait été ouverte pour l'occasion. Certains départs furent déchirant tandis que d'autres furent plus discrets et solennels.

Temperence serra juste ses parents dans ses bras en leur promettant de leur écrire une deux fois par semaine afin de leur conter la vie américaine. Son père lui fit don d'une somme généreuse de gallions qu'elle pourrait dépenser à son bon vouloir ainsi que d'un peu d'argent moldu pour qu'elle puisse se débrouiller dans l'avion puis ils se séparèrent, ses parents retournaient à leurs occupations et Temperence suivit le groupe jusqu'à l'aéroport.

Le voyage en avion fut relativement rapide et ils n'eurent pas le temps de s'ennuyer. Certains avaient dormis tout le temps qu'avait duré le vol, d'autres avaient posé plein de questions aux hôtesses et aux stewards qui devaient probablement se demander d'où ils venaient pour ne pas savoir ce qu'était un avion. Temperence avait préféré lire un livre sur les écoles de magie du monde entier afin de connaître les grandes lignes de l'histoire d'Ilvermorny. Ainsi, elle savait que cette grande école de sorcellerie située en Amérique du Nord fut fondée au dix-septième siècle. Culminant au sommet du mont Greylock, elle était cachée à la vue des Moldus par de puissants sortilèges provoquant parfois l’apparition d’un épais nuage de brume. De plus, elle savait cette école liée au fondateur de sa noble maison, Salazar Serpentard. Sa baguette, qui était une relique inestimable, était enfouie sous un arbre dont les feuilles possédaient de puissantes propriétés curatives et que la plante, fruit de la baguette de Salazar, était tout bonnement indéracinable et increvable.

A peine furent-ils arrivés en Amérique, qu'un groupe du MACUSA, l'équivalent d'un groupe d'aurors du ministère de la magie d'Angleterre, les regroupèrent et les firent tous transplaner en dehors des protections du château américain.

Les regards en dirent long sur les sentiments que ressentirent les sixièmes années à la découverte de l'école. Ils avaient le même regard d'admiration que lorsque l'on débarquait à Poudlard pour la première fois. Un immense parc s'étendait face à eux. L'arbrisseau de Salazar était là, immense et fière, comme avait dû l'être l'homme. De part et d'autre du château se trouvaient deux statues. La première représentait une femme et la seconde un homme. Ils n'eurent cependant pas la joie d'entrer immédiatement dans l'enceinte du bâtiment.

Quatre personnes leur avaient fait face et leur avaient brièvement expliqué que chaque élève devait mettre un uniforme. Deux tentes étaient érigées, l'une pour les filles et la seconde pour la gente masculine. Chacun se dirigeât dans la tente qui lui correspondait afin de mettre l'uniforme qui, pour l'occasion de cet échange, était offert par Ilvermorny.

Temperence passa son uniforme qui s'adapta automatiquement à ses mensurations. Ses collants étaient noirs, opaques, légers et chauds, sa jupe d'uniforme lui arrivait juste au dessus des genoux. Elle était bleu nuit et le pull qu'elle dut mettre était quant à lui d'un rouge pétillant exquis. Un petit nœud gordien doré était dessiné sur le pull du côté du cœur. Elle mit ses bottillons noirs habituels et, avant de sortir, elle dut mettre une cape de sorcière bleue sombre. A la différence de la cape obligatoire des élèves de Poudlard, les attaches n'étaient pas en argent mais elles étaient deux cordelettes rouges que Temperence attacha en nœud de lacet. Le nœud gordien doré qui agrémentait le pull était également dessiné sur la cape aussi légère que chaude.

Tous les élèves en provenances de Poudlard étaient maintenant alignés par ordre alphabétique contre le mur d'une grande salle circulaire. Le plafond était une grande coupole de verre et on pouvait aisément distinguer un petit balcon en bois tout autour de la pièce. Le hall n'était décoré que par quatre sculptures de bois et les murs de granite avait été laissé à nu. Chaque élève s'avançait et se plaçait sur un immense nœud gordien entre 4 statues. Chacune des statues représentait une maison. Le Serpent cornu, la panthère Womatou, l’Oiseau-tonnerre et le Puckwoodgenie. A la différence de Poudlard, la répartition ne se fit pas par un chapeau rapiécé mais par les statues elles-mêmes. Pour intégrer un élève dans sa maison, la statue n'avait qu'à émettre un geste qui lui était propre.

Ce fut rapidement au tour de Temperence de se mettre au centre de cette pièce et de se faire analyser par quatre statues faces à tous les élèves d'Ilvermorny et de Poudlard. Intérieurement, elle stressait car elle ne savait pas réellement à quoi correspondait chacune des maisons. Il n'y avait pas la maison des braves, des érudits, des loyaux et des rusés comme à Poudlard. Là, on ne savait pas réellement comment les statues procédaient pour répartir les élèves.

Temperence était persuadée que le serpent allait la choisir tout comme le chapeau l'avait placé chez les Serpentards sans hésitation. Elle se tenait donc là, droite et fière entre 4 sculptures. Elle sentit alors une vague de chaleur s'immiscer dans son corps et elle avait l'impression que cette chaleur était vivante. Elle la sentait se déplacer dans son cœur et la sensation, bien qu'étrange, ne fut pas désagréable. Et puis brusquement la chaleur disparut et le verdict tomba en même temps que l'Oiseau-tonnerre battit des ailes. Ce fut donc surprise qu'elle se dirigeât vers le groupe d'élèves regroupé derrière la sculpture du volatile tandis que le mot " Oiseau-tonnerre" s'inscrivait en fines lettres d'or sous les nœuds gordiens de son pull et de sa cape.

A chaque fois qu'un élève fut placé dans une maison, tous les élèves applaudissaient sans émettre la moindre moquerie ou le moindre mot comme cela se faisait à Poudlard. L'ambiance était réellement différente et déstabilisante pour les élèves de Poudlard qui avaient toujours eut cette habitude à l'esprit de compétitivité régnant entre les maisons. Cette répartition étonnante se fit rapidement et Temperence fut soulagée de tomber avec cinq élèves qu'elle connaissait de vu. Il y avait une poufsouffle, deux gryffondors, un serpentard et un serdaigle. Bien que les cinq élèves de Poudlard ne se semblaient pas se connaître réellement, il fut aisé de lire sur leur visage le soulagement de ne  pas se retrouver seul dans un endroit inconnu.

Après la répartition, les élèves furent conduis dans une immense salle où trônaient quatre tables, chacune à l'effigie de sa propre maison, comme à Poudlard. Une table se trouvait en face des tables des élèves et ce furent les professeurs qui s'y installèrent, une nouvelle chose pas si différente de Poudlard.  

Ce fut ainsi que ce mois de mars dans une nouvelle école débuta. Les élèves d'Ilvermorny n'hésitaient pas à poser des centaines de questions sur la vie des sorciers d'Angleterre. Peu à peu, les nouveaux venus se détendirent et parlèrent avec leurs nouveaux camarades. L'ambiance allait bon train dans le réfectoire et rapidement, les élèves de Poudlard arrêtèrent de batailler afin de faire changer le surnom stupide que donnait les américains à cette grande école. C'est ainsi que les élèves de "Poudlard-Narque" s'intégrèrent dans ce nouveau départ.

Cependant, comme à chaque fois, ce moment de pur bonheur fut bien vite stoppé par l'arrivée d'une créature s'apparentant au gobelin européen. Ce dernier courrait et semblait être fou de rage et sa voix forte fit taire tous les élèves dès qu'il poussa la première note.

" QUI EST LE PETIT CRETIN QUI A OSE FAIRE CA ? QUI A FAIT DISPARAIT L'ARBRISSEAU ?!"

D'un seul mouvement, tous les élèves se précipitèrent vers les lieux du crime. A l'endroit où devait se trouver l'héritage de Serpentard, il n'y avait plus rien, que du vide. Tout le monde était estomaqué et rapidement le MACUSA fit son apparition. Les aurors balisèrent d'abord les lieux du crime pour pouvoir y circuler librement. Les élèves furent tous conviés à se rasseoir dans le réfectoire par la voix sèche et dure du directeur d'Ilvermorny. Chacun était assis à sa place. Les victuailles avaient disparu des table mais cela était le cadet de leurs soucis. Une question circulait entre chaque tête. Comment cela était-ce possible ? Par quel moyen la personne s'y était-elle prise pour faire disparaître l'arbre qui avait la réputation d'être impossible à enlever ?

Tout le monde réfléchissait et bien vite, les élèves commencèrent à s'accuser les uns les autres sans preuves. Les nouveaux arrivants furent les premiers visés. Ce fut le directeur de l'académie magique nord-américaine qui fit retomber parmi la foule d'élèves en parlant d'une voix grave.

" Chers élèves, je vous prie d'arrêter vos enfantillages et de vous calmer. Les aurors sont sur une piste. Ils ont en effet découvert un indice. Ils vont donc procéder à un sortilège pour savoir à qui appartient l'objet retrouvé. Celui ou celle à qui l'objet appartient sera directement conduit dans mon bureau tandis que les autres iront dans leurs dortoirs. Me suis-je bien fait comprendre ? "

Tous les élèves opinèrent et les aurors apparurent dans la salle. Ils jetèrent rapidement un sort à l'objet qui rejoignit immédiatement son possesseur, son maître.

Temperence crut d'abord à un canular lorsqu'elle vit le collier en argent s'arrêter devant elle. Tous le monde lui lançait des regards ébahis et, dans un silence presque irréel, tous les élèves montèrent et dans leur dortoir. Temperence demeura assise à sa place, les yeux dans le vide, tout son être était chamboulé.

Elle fut rapidement conduite dans le bureau du directeur qu'elle ne prit pas la peine de détailler la pièce du regard. Sans attendre la première question, elle déclara :

" Ce collier est à moi. Il possède le sceau de ma famille et on se le transmet de génération en génération depuis X temps. Mais je vous jure que je n'ai rien à voir dans cette histoire. "

Sa voix calme surprit les aurors et le directeur qui ne s'attendirent pas à voir une Temperence si sereine. Ils s'attendaient plus à une jeune fille en larme qui clamerait haut et fort son innocence qu'à une jeune fille qui avait un parfait pouvoir de self-control. Cependant, malgré son assurance, la jeune fille ne fut pas écartée de l'histoire et elle fut tout de suite condamné au rang des accusés. La preuve était contre elle et elle ne pouvait expliquer par quel mystère son collier s'était ainsi retrouvé sur les lieux du drame.

" Vous pouvez fouiller ma mémoire et mes souvenirs. Je vous jure mon innocence devant Morgane. " Leur dit-elle mais rien à faire. Elle était mineure et sans la présence de son tuteur légal elle ne pouvait prouver son innocence.

La décision fut rapidement prise, un hibou serait envoyé à ses parents et un autre à Poudlard. En attendant les réponses, elle devra rester dans l'enceinte du château où elle serait sous une surveillance constante. Elle n'eut le temps d'ajouter un mot qu'elle se retrouva dans la salle commune des élèves de l'Oiseau-tonnerre.

Les élèves qui étaient restés éveillés en attendant son retour lui demandèrent des explications sur l'incident dont elle serait la cause. elle leur répéta la même chose qu'elle avait dite aux aurors et bientôt, la maison fut scindée en trois groupes. Ceux qui croyaient la jeune fille, les indécis et pour finir, ceux qui étaient persuadés de son implication dans cette affaire. Ce fut donc sur cette note beaucoup moins enjouée que tous allèrent se coucher.

Cette nuit-là, Temperence ne dormit pas, elle avait songé à la réaction de ses proches toute la nuit et aucun de ses scénarios ne jouait en sa faveur. A peine eut-elle trouvé le sommeil que les réveils sonnèrent. Ce fut les traits tirés et le teint pâle qu'elle se présenta au petit déjeuner sous les regards noirs, inquiets, compatissants et indifférents de ses nouveaux camarades de classe. Temperence ne toucha pas à son assiette et deux hiboux foncèrent sur elle. L'un venait de Poudlard et le second de ses parents.  L'enveloppe rouge ne signifiait rien de bon, ce fut la lettre qu'elle décacheta en première. Celle-ci sembla prendre vie et la voix de son charmant père retentit dans toute la salle de réfectoire.

" TEMPERENCE BLACK ! LE COURIER DU MACUSA ET D'ILVERMORNY FUT PLUS QUE CLAIRE. TU NE PEUX PAS IMAGNIER A QUEL POINT TU NOUS DECOIS ! JE SERAIS A ILVERMORNY DANS 10 JOURS ET SI J'APPREND D'ICI LA QUE TU T'ES MAL COMPORTEE, JE TE PROMET UNE SENTENCE QUI TE SERA INOUBLIABLE !"

La jeune fille n'en revenait pas. Jamais ses parents ne lui avaient envoyé une beuglante et jamais elle n'avait vu son père dans un tel état de rage. Tous les regards étaient rivés sur elle. Elle aurait aimé disparaître sous terre à cet instant précis. Le teint blafard, elle ouvrit alors la seconde lettre qui laissa, après sa lecture, une Temperence qui fondit en larme. Les larmes coulaient sur ses joues sans qu'elle ne puisse les empêcher de tracer leur sillon.

Deux mains puissantes lui saisirent alors les épaules et la guidèrent à l'extérieur de l'établissement. La personne qui était venue à son secours n'était autre Gabriel Scary, le dirigeant du dortoir des Oiseaux-tonnerres. Ce fut lui qui la consola avant de pouvoir faire connaissance. Elle apprit donc que Gabriel était son élève référent. Elle devrait donc se référer à ce dernier en cas de pépin en plus de lui suivre durant la première semaine d'adaptation.

Il était grand, les cheveux noirs et les yeux sombres. Sa carrure laissait supposer ses muscles et son penchant pour le sport. Il semblait intelligent et en plus, il faisait parti des personnes qui voyaient en Temperence une élève innocente. Ils restèrent ainsi à discuter tous deux dans l'air frais de ce dimanche matin. Quand le soleil fut à son zénith, Gabriel demanda enfin sa requête à la jeune fille.

" S'il te plait jolie jeune fille de Poudlard-naque, laisse moi t'aider à prouver aux aurors que tu es innocente. "
Elle était bouche bée, elle ne savait que dire te que faire. James était son unique pilier dans cette aventure et si elle préféra ne pas imaginer ce qui se passerait si elle devait repousser son offre.

" Nous avons 10 jours... Pas un de plus. Le temps est compté alors, allons y. "

Ces paroles étaient venues d'elle-même et le garçon lui jeta un regard joyeux avant de se lever et de lui tendre la main.

" Très bien, commençons nos recherches dès maintenant. "

Sans hésitation, elle se saisit de la main tendue, main de la providence, et suivit l'homme jusqu'au premier endroit qu'il fallait étudier. l'endroit où se trouvait l'arbrisseau.

Ils ne découvrirent cependant rien de plus qu'un dédale souterrain de galerie, une touffe de poils grisâtre, des morceaux de bois...
Ils passaient énormément de temps dans la bibliothèque du château en se penchant sur les études faites sur l'arbrisseau, ils firent également des recherches sur les poils retrouvé en vain. Rien n'aidait à la résolution de ce mystère.

Les jours s'écoulèrent un à un et le temps qui restait à Temperence devenait de plus en plus court. Dès qu'ils avaient une seule minute de libre, Gabriel et elle partait à la recherche d'indice mais ce ne fut qu'à l'aube du quatrième jour qu'un incident lui mit la puce à l'oreille. Elle avait entendu le garde-chasse parlé avec le professeur de botanique, il se plaignait du faite que plus le temps passait plus terre s'affaissait sous leurs pieds. Il racontait que la terre était de plus en plus spongieuse et qu'il lui arrivait, de temps à autre, de voir disparaître quelques arbres qui 'enfonçaient dans des espèces de grottes souterraine car le sol était trop mou pour retenir les arbres et que ceux-ci s'enfonçaient donc dans le sol.

William, le puckwoodgenie, se plaignait sans cesse du fait que les deux lourdes statues d'Isolt et de James s'enfonçaient un peu plus dans la terre chaque année et qu'il craignait qu'avec le nombre de sortilège d'allègement que les statues avaient subis au cours du temps, qu'elles ne finissent pas se détériorer.

S'en prendre la peine d'en entendre plus, elle s'était immédiatement précipitée à la bibliothèque, où elle s'était installée à une table du fond pour pouvoir mettre à plat toutes les informations qu'elle avait entendu. Gabriel arriva trente minutes après à cause de ses devoirs de dirigeant de dortoir. Rien qu'en regardant l'immense sourire de Temperence lorsqu'il était entré dans le lieu sacré de la connaissance, il sut immédiatement qu'elle avait réussi à faire avancer les choses.

A peine eut-il le temps de s'asseoir, qu'elle lui expliqua sa théorie qui était plus que plausible. Il fallut deux jours complets afin de tous lié cependant, la présence de son collier aux alentours de l'arbre restait un véritable mystère. Ils avaient réussi à élucider la première du mystère. Il ne leur restait plus que quatre jours pour découvrir la vérité.

Le matin du septième jour, une semaine après le début de leurs recherches, ils refirent ensemble le point sur les preuves qui montraient que Temperence était innocente, il fallait maintenant savoir pourquoi le collier se trouvait près de ce trous béant. Temperence perdait espoir. Les chances de prouver son innocence disparaissaient en même temps que les heures s'écoulaient. Elle était assise dans les gradins et regardait distraitement l'entraînement de l'équipe des Oiseaux. Elle repensait à la lettre du directeur de Poudlard qui avait été très claire. Il y aurait une discussion dès son retour d'Ilvermorny et la bavure qu'elle aurait commise en Amérique du Nord lui coûterait certainement l'expulsion de l'académie de Poudlard.

Ce fut sur ces sombres pensées qu'elle retourna faire un énième tour donc le parc. Cependant, un détail attira son regard. Quelques poils grisâtres se trouvaient une nouvelle fois à l'endroit où l'arbre avait disparu, mais elle en retrouva également proche de petits buissons. Or, c'était à cet endroit précis que les filles s'étaient changées, qu'elles avaient du passer leurs uniformes pour faire leur entrée à Ilvermorny.

Temperence ramassa tout de même les quelques poils qui se trouvaient ici afin de les comparer à ceux retrouvés près de l'endroit où il aurait dû y avoir le buisson de serpentard.

Le huitième jour, elle eut enfin la certitude que les deux touffes de poils appartenaient à une seule et même personne. Les sortilèges ne se trompaient jamais. Gabriel l'aidait comme il le pouvait mais plus ils cherchaient, plus la solution semblait s'éloigner d'eux.
Le neuvième jour, tout se déclencha. La nuit tombait lentement sur Ilvermorny et les deux nouveaux amis se baladaient dans le parc. Le couvre-feu sonnerait dans une heure mais ni l'un ni l'autre ne s'en préoccupa.

" Je pense réellement que je devrais abandonner... Rien n'est valide pour justifier la disparition de l'arbre tant que nous ne savons pas où la trouver et puis mon collier constitue une preuve de mon implication dans cette affaire..."

" Je pensais que les élèves de Poudlardnaque avaient plus de force que ça. Je ne comprends pas que tu puisses abandonner comme ça. "

Cette fois, le Gabriel calme qui l'avait épaulé durant neuf jours entiers avait laissé sortir sa colère. Ses paroles blessèrent Temperence mais le coup de grâce fut donné lorsqu'il lui dit d'une voix froide :

" Si ton ambition se limite à rester inactive et à te morfondre, très bien. Reste comme tu es moi j'me casse. Je pensais aider une fille qui avait un minimum de volonté, pas une lavette. "

Au fur et à mesure qu'il déversait son flot de parole incompréhensible sur la serpentarde, ils ne virent pas tout de suite que leurs pieds venaient de s'enfoncer dans la terre molle de ce haut plateau du mont de Greylock. Ce ne fut que lorsque la vase leur arriva aux genoux qu'ils s'en rendirent compte et sans savoir par quel miracle, ils se retrouvèrent tout deux dans une espèce de grotte sombre et souterraine. La terre les avait avalés en un temps record et maintenant, à la place des deux élèves se trouvait un trou béant.
La chute n'avait pas été des plus douce et ils étaient couverts de terre, de poussière, de boue, d'herbe,...

La grotte n'avait de réellement accueillant. Elle était haute, de trois quatre mètres, suffisamment spacieuse pour y implanter une maison moldu. Elle était éclairé par une faible lumière si bien que les deux élèves s'empressèrent d'allumer leur baguette. Ils purent alors distinguer aisément le lieu les entourant. La grotte immense était perçée d'une multitude de lacune dirigée vers le ciel et, au centre de la pièce se trouvait les reste d'une ancienne baguette magique d'où s'évadaient plusieurs petites pousses d'un vert flamboyant. Une créature aussi grosse qu'un petit chat se retourna alors vers eux. Un niffleur.

A peine eurent-ils le temps de s'approcher que la créature avait fuit en boitillant. Ce fut à ce moment précis qu'ils comprirent toute l'histoire. Temperence n'était pas innocente mais seulement victime d'un animal blessé et de fait géologique.

Il leur fallut plusieurs heures afin de sortir de la grotte, les trous orientés vers le ciel étaient beaucoup trop haut si bien qu'ils avaient dû sortir de la chambre souterraine en suivant différents tunnels. Alors qu'ils pointèrent enfin le nez dehors, le soleil était déjà haut dans le ciel et le visage fermé du puckwoodgenie n'avait rien de bon.

Sans prendre la peine de passer des vêtements propres où de se débarbouiller, ils furent immédiatement conduis dans le bureau directorial. Les aurors étaient là et Lysandre Black également. Son visage fermé n'émettait aucun signe de bienveillance et Temperence savait que son père lui réservait les pires choses à son retour au manoir.

Sans prendre de gants et sans attendre que la parole lui soit donnée, elle commença son long récit. Elle expliqua comment elle avait découvert que la terre humide se dérobait lentement sous leurs pieds à cause du plafond des grottes souterraines qui se trouvaient de plus en plus fragilisé par les années de pluies qui avaient fait de la terre une espèce de vase peu solide. La terre avait donc cédé sous le poids de l'arbre et la baguette de Salazar était tombée dans l'une de ces chambres souterraine, faisant disparaître l'arbre d'amourette qui ne pouvait vivre sans la magie de l'héritage de Serpenatrd.  Afin de justifier chacun de ses dires, elle s'appuya sur quelques cartes des sols de la montagne qu'elle avait prise à la bibliothèque et qu'elle avait rangé dans les poches de sa cape.
Les faits étaient là et prouvaient donc l'innocence de la jeune fille. Le mystère du collier fut lui aussi suivit d'une explication rationnelle. Elle l'avait tout simplement perdu le jour de son arrivée et un niffleur l'avait ramassé. Celui-ci avait dû se rendre à l'arbre par la suite afin d'y prendre quelques feuilles qui possédaient de puissantes capacités curatives pour soigner sa pate blessée.

Tous les adultes étaient scotchés. En 10 jours, une jeune étrangère avait réussi à expliquer le pourquoi du comment de plusieurs faits qui n'étaient pas sorciers à comprendre mais moldu. Tout au long de son récit, Gabriel l'avait appuyé en renforçant son histoire par des détails que deux jeunes personnes n'auraient pas pu inventer.

Les preuves étaient maintenant irréfutables et les adultes n'avaient pu contredire la justesse de ces explications après avoir vu par eux-mêmes le nouvel arbre qui poussait maintenant sous terre.

Temperence n'étant nullement coupable, elle put retourner dans sa salle commune et s'habiller proprement afin de reprendre cet échange culturel. Un hibou avait été à Poudlard pour expliquer l'erreur de constat qu'avait fait les aurors américains et avant de partir, son père s'était excusé d'avoir si mal réagit. Au final, tout se terminait plutôt bien même si Temperence et Gabriel avaient écopé d'une heure de colle du fait qu'ils avaient volé plusieurs cartes dans la bibliothèque magique.