Il y a une vingtaine d'ascenseurs permettant d'accéder aux différents étages du Ministère de la Magie. Malgré leur nombre, il arrive bien souvent de trouver un ascenseur bondé et de devoir attendre le prochain. Heureusement, il y en a souvent ! Nous vous déconseillons de rester trop longtemps devant les ascenseurs, non seulement à cause du bruit, mais aussi en raison des employés pressés se déplaçant d'un département à un autre qui n'hésiteront pas à vous bousculer si vous avez le malheur de vous trouver sur le passage. Dans chaque ascenseur se trouve un employé en uniforme qui vous mènera à l'étage de votre choix tandis qu'une voix féminine annoncera le nom du département quand vous serez arrivé à destination. Préparez-vous à être secoué ! Si vous n'êtes pas un habitué, n'hésitez pas à vous accrocher à une sangle se trouvant au-dessus de vos têtes.

LA mutuels

Tu ne sais pas comment réagir. Tu suis Alhena, sans le moindre mot jusqu'à l'ascenseur. C'est pas vraiment que tu ne veux pas être là. C'est juste que t'as pas la moindre idée de comment te placer vis à vis de tout ça. C'est pas rien. Tu vas porter ton vrai nom. Ta soeur va être responsable de toi. Elle est prêt à passer le pas. Tu ne sais pas trop si le fait de lui avoir dit que ta tante t'avais foutu dehors a accéléré la chose. Mais en tous cas, ça t'arrange. Parce qu'en fait, ta tante, elle est juste morte. Tu t'en es occupé avec Leo. Enfin Leo s'en est occupé parce que tu lui as demandé. Et tu l'as accompagné parce que t'avais bien envie de t'amuser aussi.

T'es pas vraiment sûr d'assumer tout ce que t'as fait. Mais tu ne remercieras jamais assez Leo de t'avoir soutenu sur ce coup-là. Et maintenant, tu te sens comme libéré d'un poids. Plus léger. Même si au fond, t'as aussi cette foutue culpabilité qui ne cesse de grossir, et qui refuse de te laisser tranquille. Mais tout ça, tu ne peux pas lui en parler à ta soeur. Tu ne veux pas. T'as peur qu'elle te lâche. Qu'elle veuille tout arrêter. Parce qu'après tout, elle perd son temps avec toi. T'es qu'une cause perdue. Une déception. Pour tout le monde, alors il n'y a pas de raison pour qu'elle n'obéisse pas à cette règle.

Sa question te sort de tes pensées. Tu plonges un instant ton regard dans le sien. Est-ce que t'as peur de changer de vie ? De changer de nom ? De changer tout court ? Sans aucun doute. Mais tu te dis que ça ne pourra sûrement pas être pire que tout ce que t'as déjà vécu jusqu'à maintenant. Et que si elle est vraiment là, c'est même clairement un plus. T'hésites un instant à simplement répondre par ta tête blasée habituelle, comme si t'étais totalement détaché de tout ça. Mais finalement, c'est un léger hochement de tête, à peine perceptible, qui fait office de réponse. Oui, t'as peur. T'es pas sûr d'être prêt. Et surtout, t'as peur de cette lueur d'espoir qui s'allume pour toi. Parce que si elle s'éteint à nouveau, tu n'auras probablement pas la patience d'attendre d'être réhabitué à l'obscurité. T'as plus franchement assez de force pour ça.

Une fois au bon étage, vous sortez. Et vous parcourez les couloirs. Il faut trouver le bon endroit. Bientôt, vous êtes devant la bonne porte. Mais tu restes figé un instant devant. Pour finalement la laisser passer devant. Trop difficile à assumer pour toi.

Elle passe devant toi et ouvre la porte avec un sourire à ton attention. T’es incapable d’y répondre. Tu te contentes d’un remerciement du regard. Et tu entres dans la pièce. Tu t’installes devant le bureau en saluant vaguement le type qui est derrière. Et tu laisses parler. Tu laisses les explications se faire. Sans réellement les écouter. Tu t’en tapes de tous ces trucs officiels. Parce que tu te demandes encore où t’es en train de mettre les pieds. Dans quoi tu t’embarques. Si elle devient réellement ta tutrice, elle sera responsable de toi. Et tu devras répondre de tes actes devant elle. T’es pas sûr d’être vraiment prêt à ça.

T’as peur de perdre ta liberté qui t’es si chère. Même si elle n’est qu’une illusion due à l’alcool ou aux substances que tu ingères. T’as peur de ce qui suivra tout ça. Depuis la mort de ton père adoptif, tu as cessé de répondre de quoi que ce soit devant personne. T’as laissé la haine de ta Tante glisser sur toi en apparence, sans essayer de faire en sorte que son opinion à ton égard change. Parce qu’elle ne valait rien à tes yeux. Parce que tu la haïssais. Parce qu’elle était trop comme lui, bien qu’elle n’ait jamais levé la main ou la baguette sur toi. De toute manière, face à elle, tu ne te serais pas laissé faire. Elle aurait simplement perdu la vie plus tôt. Mais ses mots sont restés gravés en toi. Parce qu’ils étaient les mêmes que ceux de ton père, et que t’es incapable de passer outre. Parce que tu les as tellement entendus, que t’as fini par les intégrer. Ils sont devenus ta réalité.

Et si Alhena, en devenant officiellement celle qui s’occupe de toi, finissait par te voir comme eux ? Et si il suffisait de cela pour qu’elle ouvre les yeux sur toi, et qu’elle comprenne que tu ne mérites pas son attention ? Qu’elle n’aurait jamais dû te lisser entrer dans la famille, parce que tu n’en vaux pas la peine ? Parce que tu ne vas rien faire d’autre que salir le nom des Peverell ? Le type a fini de parler, il est temps de signer. Tu la regardes faire, avant de prendre la plume à ton tour. T’hésites un instant au dessus du papier. Et puis la pointe finit par s’appuyer. Voilà qui est signé. Tu prends le risque. Parce que t’as quand même envie que ça marche. Et parce que ces derniers temps, elle est devenue trop importante pour toi. T’as besoin d’elle. T’as besoin qu’elle s’occupe de toi.

Et si déception il y a, si tous tes espoirs se retrouvent réduits en miettes, et bien il sera toujours temps d’aviser. De toute manière, maintenant, c’est fait. Chemin inverse, ascenseur. Toujours dans le silence complet. Tu bouges nerveusement les jambes tandis que la cabine se remet en marche. Et enfin, vous sortez du bâtiment pour retrouver l’air frais. Tu prends une profonde inspiration avant de pousser un soupir. Comme pour évacuer la pression. T’es officiellement un Peverell. Même sang, même nom. Il n’y a plus qu’à former une vraie famille.

Aujourd’hui était un grand jour pour moi, j’allais avoir l’honneur de visiter le bureau des Aurors. Je dois avouer que depuis que j'ai fixé la date du rendez-vous avec Monsieur Lhow, j’étais impatiente que ce jour arrive.

Je regarde autour de moi. Je suis devant le hall d’entrée du Ministère de la Magie que l’on appelle l’atrium. Je l’avais déjà vu maintes et maintes fois en photos que ce soit dans les journaux ou dans des livres. Et pourtant, aujourd’hui, j'ai l’impression de le découvrir pour la première fois. Émerveillée comme une petite enfant, j’observe cette vaste salle dont les murs sont recouverts de lambris en bois sombre et vernis. Le sol était vêtu d’un parquet sombre et ciré. C’était tout simplement magnifique.

Les personnes autour de moi n’ont pas l’air d'être aussi impressionnés que moi. Peut-être n’était-ce pas la première fois pour eux ? En tout cas, beaucoup se dirigeait vers ce qui semblait être l’entrée. En tout cas, il y a des vigiles à cet endroit-là, qui contrôlent les personnes. Je dois me renseigner pour savoir si c’est bien là-bas que je dois me rendre.

Tout en marchant dans cette direction, je regarde le hibou que Monsieur Lhow m’avait envoyé pour me rafraîchir la mémoire. Je constate que je dois effectivement me rendre auprès des vigiles et me présenter à eux. Logiquement, ils devraient être au courant que…  

Je percute une personne en pleine face et par réflexe, je lâche mon formulaire des mains. Je lève la tête et m’excuse immédiatement :

- Pardon... je suis vraiment désolée...

Je me baisse ensuite pour ramasser ma feuille où l’on pouvait clairement voir qu'il provenait du bureau des Aurors.

Tandis que je me baisse pour ramasser ma feuille, je vois cette dernière qui commence à s’envoler, ce qui me surprend vu qu’il n’y a pas de vent ici… Je suis alors sa trajectoire jusqu’à ce qu’elle se pose dans les mains de la personne que je venais de percuter.

Etonnée, j’observe cette jeune femme aux cheveux blonds et aux yeux marrons s’excuser à son tour. Je ne sais pas pourquoi mais la première chose qui me vient à l'esprit est de me demander qui elle est. Peut-être est-elle quelqu’un d’important et de haut placé ou peut-être qu'elle travaille dans un des départements du Ministère de la Magie ? Cela ne serait pas étonnant après tout, elle devait avoir une vingtaine d’année et devait donc être en âge de travailler.

Je reprends ma lettre qu’elle me tend et la remercie. Elle me demande alors si je viens voir Monsieur Lhow. Je comprends rapidement qu’elle avait vu son nom sur mon parchemin. Est-ce qu’elle le connait ? Je dois dire que la façon dont elle a prononcé son nom me pousse à penser que oui, ce qui sous-entendrait qu’elle travaillerait bien ici. D’un signe de tête, j’acquiesce et lui réponds :

- Oui, j’ai rendez-vous avec lui pour une visite du bureau des Aurors et me donner des renseignements sur son travail.  

Je souris en évoquant le programme que Monsieur Lhow avait prévu. J’avais hâte d’être dans son bureau pour commencer la visite des locaux. Je continue de regarder la jeune femme et lui demande :

- Vous connaissez Monsieur Lhow ?

Avec un sourire, elle m’indique qu’elle connait bien Monsieur Lhow puisqu’elle travaille avec lui.

Je découvre donc avec émerveillement que je me trouve en face d’une autre Auror qui me propose de m’emmener jusqu’au bureau de son collègue. Mes yeux s’illuminent, c’est vraiment gentil de sa part. Je ne peux m’empêcher de me dire que si ça se trouve, le fait de consacrer un peu de temps aux autres est une des qualités requises pour faire ce métier. En tous cas, pour le moment, avec ces deux membres du Ministère que j’ai rencontré, je suis à deux sur deux.

Je dois avouer que j’ai beaucoup de chance et d’ailleurs, j’ai même l’impression d’être une petite privilégiée. C’est donc d’une voix reconnaissante et sincère que je lui réponds :

- Je veux bien oui, merci beaucoup !

Elle me demande ensuite si je suis à Poudlard. Sachant que je me trouve face à une Auror et que je veux faire bonne impression, j’essaie de me tenir bien droite et d’avoir une bonne posture et l’informe sur ma situation scolaire :

- Oui effectivement, je suis bien à Poudlard, et plus précisément à Gryffondor – comme Monsieur Lhow, pensais-je fièrement – et vous, est-ce que vous avez passé la même scolarité dans la même école que moi ?

Si tel est le cas, je suis curieuse de savoir dans quelle maison elle avait été répartie. Ça aurait été marrant qu’elle soit elle-aussi Rouge et Or.

Elle m’annonce avoir été à l’école de Beauxbâtons avant d’intégrer celle de Poudlard, sans me révéler dans quelle maison elle était. C’est dommage, j’aurais bien aimé savoir. Alors que je m’apprête à le lui demander, elle m’interroge sur mon apprentissage et sur mon avenir professionnel. Tout en continuant de marcher, je lui réponds avec enthousiasme :

- Et bien je dois vous avouer que je m’oriente de plus en plus pour être Auror, comme vous. En fait, j’aimerais pouvoir lutter contre l’injustice et contre les mages noires qui nuisent à la paix de notre monde.

Je sais que je dois m’accrocher et travailler énormément si je veux y arriver. Les examens d’entrées sont difficiles ce qui en soit est logique puisque le Ministère ne prend que les meilleurs. J’espère vraiment réussir comme Monsieur Llow et cette jeune femme l’ont fait. Je reprends :

- En ce qui concerne Poudlard, je me plais énormément dans cette école et j’adore apprendre de nouvelles choses surtout lorsqu’on a des exercices pratiques. Je crois que ma matière préférée reste la métamorphose avec Monsieur Lival. Je trouve que ses cours sont originaux et j’adore les exercices qu’il nous prépare à chaque fois…

Je m’interromps une seconde et ralentis le pas en la regardant. L’image d’un renard sur le bureau de mon professeur venait d’apparaître dans mes souvenirs. En fait, j’avais déjà vu cette femme… oui… cela me revient maintenant ! Sans plus attendre, je m’empresse de lui dire :

- Mais… il me semble qu’on s’est déjà vu en fait ! Est-ce que ce n’était pas vous qui étiez justement à un cours de Monsieur Lival ? - d’une voix baisse, je lui demande – Vous êtes bien un animagus ?