C'est un peu du dernière minute, mais je me suis sentie mal la dernière fois que j'ai loupé un concours donc je n'avais pas envie de laisser passer celui-là. D'autant que vous prenez la peine de mettre pleins de choses en places, donc la moindre des choses est de vous remercier en retour en vous envoyant de travail. Pas vrai ?
Merci pour tout en tout cas et bon courage pour les corrections.
- Spoiler:
- « C’est la belle nuit de Noël, la neige étant son manteau blanc et les yeux rivés vers le ciel, à genoux les petits enfants. Avant de fermer les paumières, font une dernière prière ».
La petite se couchait à peine, le cœur et l’esprit encore chaud des bons souvenirs qui seraient à jamais gravés dans sa mémoire. Ceux d’une famille heureuse et bienveillante et des cadeaux fraîchement déballés. La petit Rachel n’aurait alors pas pu être plus heureuse qu’à cet instant, pourtant les ombres de la nuit venaient déjà s’abattre sur elle. Sans qu’elle ne s’en rende compte, sans qu’elle ne les voie, sans qu’elle ne les sente. Elle n’avait alors que huit ans et les monstres étaient déjà là. Attendant le jour où faire marche arrière serait impossible pour se montrer. Les monstres rodaient sous son lit, attendant patiemment de pouvoir s’insinuer dans son âme pour la détruire. Il en serait comme ça jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Galatéa se leva, laissant ses pieds nus se confronter au sol froid de sa grande, trop grande, chambre. Un instant elle pensa à descendre, retrouver ses parents, ses frères, ses sœurs, mais l’attrait des jeux eut bien vite raison d’elle. Un en particulier, semblait l’avoir appelé toute la nuit durant, rendant son sommeil difficile. Alors, en le retrouvant du regard, la fillette lui lança un regard noir avant de lui tourner le dos. C’était sans doute le cadeau qu’elle aimait le moins, parce qu’il avait l’air bizarre. Galatéa n’était d’ailleurs même pas certaine de reconnaître l’animal qui la regardait ce matin encore avec des yeux suppliant. Un niffleur géant peut-être. Mais alors où étaient sa poche et son or ? Ce n’était pas une accromentule, pas un dragon ni un Demiguise ni un chartier bien qu’il était doué de parole.
- Petite ? Je t’en pris !
Nouveau regard noir de la part de la fillette qui n’appréciait pas le ton implorant qu’avait eu la peluche toute la nuit. Ni qu’on puisse l’appeler petite, personne ne faisait ça. Elle valait mieux, elle était importante, elle. L’enfant avait bien essayé de le faire taire, en le frappant, en lui arrachant même un bras durant la nuit. Or, si la peluche se faisait de plus insistante, la mini sorcière en voulait de plus en plus à ses parents de lui avoir offert cette chose parlante. Ne l’aimaient-ils plus ? N’était-elle plus leur préférée ? Déjà la veille quand elle l’avait reçu, il n’avait pas arrêté de pleurer. « Je veux revoir ma famille et blablabla et blablabla et blablabla ». L’enfant ne comprenait pas qu’on ne puisse pas vouloir lui appartenir. Tout lui appartenait.
La porte s’ouvrit alors sur un sourire plus appréciable, moins figé que celui d’une peluche qui ne pouvait pas avoir d’expression hormis celle qu’on lui avait donnée à sa création. C’était aussi pour ça qu’elle ne l’aimait pas. Il avait l’air trop gentil. Puis il pleurait tout le temps… Galatéa se précipita donc sur sa grande sœur. Elle était belle. Et surtout elle faisait toujours tout ce qu’elle lui demandait. En fait, c’était surtout ça que la fillette appréciait dans son entourage. Elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait, elle s’en sortait toujours, jamais elle n’était punie. Parce qu’il y avait toujours Alhena pour la protéger. Et les autres aussi. Ils étaient là pour ça.
- J’aime pas la peluche !
La grande sœur n’eut certainement aucune peine à comprendre de quelle peluche il était question, il lui manquait toujours une patte et le duvet gisait un peu ça et là. Macabre résultat de la colère nocturne de Galatéa contre son jouet. Alhena ne fit cependant rien, rien qui fit plaisir à la petite en tout cas puisque, à l’aide de sa première baguette, elle répara plutôt le bras de la peluche avec un regard qui semblait dire « c’est un cadeau des parents, tu ne peux pas t’en débarrasser ». Galatéa se dégagea alors des bras de sa sœur, boudeuse, et s’empressa d’arracher un œil de la créature pour montrer son désaccord, hargneuse. Puis elle quitta la chambre. Qu’est-ce qu’elle pouvait être énervante cette peluche toute moche ! Et puisque la fillette n’avait pas été en mesure d’obtenir ce qu’elle désirait auprès de sa sœur, elle se mit en tête de l’obtenir auprès de sa mère.
- Maman ? Maman ? Maman ? Maman ? Maman ?
La mini sorcière ne s’arrêta qu’après que sa mère n’ait enfin daigné lui répondre. Vraiment, elle méritait mieux. Plus ! Une si belle et si parfaite petite fille. N’avait-elle pas toujours fait le bonheur de ses parents ? Elle était la plus importante à leurs yeux puisque même ses frères et sœurs faisait tout ce qu’elle leur demandait. Alors elle aurait dû répondre plus vite non ?
- C’est quoi la peluche ?
N’ayant reçu qu’une seule peluche la veille, la mère n’eut certainement pas besoin de réfléchir longtemps au sens de la question. Un sourire vicieux, un sourire que Galatéa aimait beaucoup et qui l’inspirait beaucoup, vînt alors déformer le visage de sa mère. Les yeux rendus brillant par quelque chose que la mini Peverell ne comprenait pas encore très bien, mais qu’elle accueillait à bras ouverts dans sa vie. Elle avait le droit d’être méchante de toute manière ! Elle avait le droit de tout !
- Un ours.
Galatéa grimaça. C’était moldu ça, elle n’en voulait pas. Elle méritait mieux ! Plus ! Maman lui expliqua alors qu’un jour, un homme avait essayé de prendre de l’argent à papa. Un méchant monsieur. Mais le genre de monsieur qui n’avait pas le droit d’être méchant, pas comme elle. Parce qu’elle, elle était plus importante. C’était pour ça que lui il avait fini en jouet stupide et pleurnichard. C’était pour ça qu’elle avait le droit de faire tout ce qui lui plaisait. Elle avait l’accord de maman. Le méchant monsieur devait souffrir, il fallait être méchant avec lui. Parce qu’il avait souhaité faire du mal à la famille.
Fermant la porte de sa chambre derrière elle, Galatéa avait le sourire. Cette maudite peluche toute moche et même pas intelligente allait regretter d’avoir voulu voler papa. Personne ne volait papa. Sauf elle peut-être, parce qu’elle pouvait tout faire. Et même si c’était mal, quelqu’un serait puni pour elle.
- Petite… Jolie petite fille… Aides-moi à retrouver mon apparence. Dis à tes parents que je ferais tout ce qu’ils veulent !
Regard noir, encore un. Personne n’avait le droit de l’appeler petite ! Elle était grande, elle ! Et il n’y avait que maman et papa qui avaient le droit de lui donner des ordres. Pas une peluche moldu. Pas un méchant homme voleur de papa. Galatéa observa alors son propre reflet dans le regard, pour voir si elle réussissait le même regard que maman, puis se tourna vers l’ours même pas beau avec un petit sourire mesquin. Gueule d’ange et Diable au corps.
- Je fais ce que je veux ! ALHENA ! ALHENA VIENT VITE !
La sœur ne tarda pas, même si elle tarda un peu trop. Pourquoi elle n’était pas venue plus vite ? Que pouvait-elle avoir de plus important à faire que suivre ses ordres ? Un câlin affectueux plus tard –parce que mine de rien elle l’aimait quand même sa grande sœur –, la mini sorcière traînait la grande vers la peluche qui s’était réfugiée sous le lit. Lâche !
- Maman a dit que je pouvais faire ce que je voulais !
Et elle en était fière la Galatéa, parce qu’elle y croyait vraiment, qu’elle pourrait toujours faire ce qu’elle veut, qu’il n’y aurait jamais de conséquence. Alors elle poursuivit la peluche sous le lit, lui arracha une patte juste pour le plaisir, puis le lança au sol. Et plus l’homme piégé à l’intérieur de la peluche pleurait, plus la petite avait envie d’en voir plus. De toute façon, elle n’aimait pas les ours.
- Brûle-le !
La petite Rachel se réveilla le lendemain en petite forme. Elle était triste, sans vraiment savoir pourquoi. Son rêve ou cauchemar n’était plus qu’un lointain souvenir, de vague sensation qui disparaîtrait bientôt. Comme Galatéa. Car on avait décidé pour elle que le destin de reine n’existerait plus. Depuis ses six ans et pour l’éternité, elle paierait sans le savoir pour les actes d’une autre, car la petite Rachel ignorait alors que le petit monstre de ses cauchemars n’était qu’un souvenir de ce qu’elle avait été. Arraché à sa mémoire pour son bien. Et jamais elle ne s’en souviendrait. Jamais elle ne saurait, qu’il y aurait plus que le sang d’un inconnu pour briser son âme plus tard.
_Les monstres avaient toujours été là.
Bonnes fêtes !