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[Concours RPG] Le conte hivernal - Keira Sanders
Keira Sanders
Keira Sanders
LégendeSerpentard
Légende
Serpentard
Année à Poudlard : Aucune année renseignée

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : Métamorphomage
Permis de transplanage


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[Concours RPG] Le conte hivernal - Keira Sanders
Keira Sanders, le  Mer 28 Fév - 19:46

Pour la famille Sanders, février avait toujours rimé avec vacances au grand froid, quelque part où il y aurait des étendues de neige à perte de vue et où l'on aurait les mains douloureusement glacées si on avait le malheur de ne pas emporter de gros gants. C'était une coutume bien étrange, pour Keira, la fille unique du couple : pourquoi les êtres humains en général se faisaient-ils tant de mal, et décidaient de partir dans une région encore plus froide en hiver, et sur une île où l'on meurt de chaud en été ? Pourquoi avoir besoin de ce rythme ? Si le froid d'Angleterre lui avait semblait insurmontable, au contraire, elle serait allée se réchauffer sur les îles Canaries. Et l'été, alors qu'elle s'étouffait avec l'air chaud et dense, remonter vers le nord aurait eu un effet salvateur. Mais bon, c'était ainsi : on ne changeait pas les coutumes. Puisqu'elle y avait été habituée dès son plus jeune âge, elle continuait à perpétuer l'absurdité seule. Pour ses premières vacances d'hiver seule, elle avait choisi un lieu calme, où elle pourrait sans doute continuer ses petites affaires à l'abri des yeux indiscrets des moldus, mais aussi se ressourcer près de ses origines.

Bottes enfoncées dans ce qui semblait être au moins vingt ou trente centimètres de neige, la valise sur le dos, elle vérifiait d'un coup d’œil que l'auberge qui semblait menacer de s'ébranler à tout instant qui se tenait devant elle était bien l'endroit où elle était attendue pour dix heures tapantes. Elle n'avait aucune idée de si elle était à l'heure, porter une montre n'ayant jamais fait partie de ses mœurs, mais soupira lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne s'était, malheureusement, pas trompée de lieu. Les couleurs rouges et dorées contrastaient avec le froid de la neige, mais la brune était habituée à ce genre d'architecture, qui aurait semblé grotesque à tout occidental. Elle poussa la porte, joignit les mains au niveau du front en guise de salut. Les locaux n'avaient pas l'habitude de voir des étrangers, il ne fallait pas les bousculer et se montrer très prudents, et ceux-ci se montreraient serviables. Elle demandait sa chambre de son chinois parental - normalement, la plupart des Tibétains parlaient chinois, mais dans ce petit coin, rien n'était certain. La réponse qu'elle reçut, dans un chinois fluide, la soulagea. Au moins, elle pourrait communiquer sans problème. L'hôte des lieux lui fit faire un rapide tour, avant de la laisser défaire ses bagages. A nouveau, tout ou presque arborait des couleurs rouges et dorées chatoyantes. C'était peut-être pour se réchauffer mentalement. Il faisait un froid de canard ici, même à l'intérieur. La voyageuse testa le lit de ses fesses - il grinçait. Au-dessus, comme un mobile, se tenait une sorte de lanterne à froufrous. Un tableau terni du Bouddha faisait face au couchage. Les sols étaient recouverts de tapis ornés, dont les motifs formaient les étranges arabesques que l'on trouvait dans ces régions. Globalement, Keira n'était pas dépaysée. Elle avait l'habitude de ce type de décoration.

Quelques heures se passèrent avant le déjeuner, qu'il ne vaut mieux pas conter pour d'évidentes raisons - elles étaient plates. Vous, lecteurs, n'avez pas envie de savoir comment notre protagoniste avait exactement défait sa valise, mais plutôt ce qui allait se passer ensuite. Nous la retrouvons donc au repas, devant un ragoût tibétain qui ne dépaysait pas spécialement, lui non plus, ses papilles gustatives. Le silence pesait dans la pièce ; la cuillère frappant contre le bol en porcelaine semblait produire autant de décibels qu'un concert de rock tant le bruit résonnait dans le vide. Elle cherchait du regard un autre voyageur avec lequel elle pourrait entamer une discussion pleine de banalités, mais rien. Il y aurait bien eu cet occidental renfrogné qui était passé tout à l'heure, mais hélas, il s'était déjà cloîtré dans sa petite chambre. Son malaise ne passa pas inaperçu aux yeux de l'hôte, qui était tout de même un peu accoutumé de la présence d'étrangers, et qui vint s'asseoir sur le banc qui lui faisait face, de l'autre côté de la table, prêt à échanger de ringardes paroles sur le temps qu'il faisait. Mais mieux valait cela que l'absolu silence - ce dernier était réservé au sommeil et au néant.

« - Qu'allez-vous explorer, dans la région, Dame Sanders ? », demandait-il, comme s'il comptait jouer le guide touristique. « - Je pense aller faire un tour du côté des montagnes dans l'après-midi, » répondait-elle simplement. Après tout, il n'y avait que cela à faire, dans le coin. « une balade dans ces hauteurs ne pourra que me ressourcer. » Suite à quoi, il l'interrogeait sur ses origines. Elle expliqua calmement, pour la millième fois de sa vie, qu'elle avait une ascendance chinoise du côté parental, mais qu'elle vivait au Royaume-Uni, et que non, à Londres, il n'y avait pas de montagnes enneigées à gravir lorsque l'on avait besoin de silence. Après quelques échanges sur la clientèle du village perdu et sur les chutes de neige et un compliment sur le ragoût, la brune s'excusa, mais fut rattrapée par d'autres mots. « Dame Sanders, prenez tout de même garde là-haut. Nous entendons souvent d'étranges bruits, voyons d'étranges ombres, la nuit, d'ici-même. Certains voyageurs ayant exploré ont rapporté qu'ils avaient vu la neige voler d'une façon étrange et qu'ils avaient ressenti des présences. Beaucoup n'osent plus s'y aventurer, cela leur fait froid dans le dos. Je souhaitais seulement vous mettre au courant. » Il se congédia après un salut, laissant sa cliente sur une note mystérieuse. Ses sourcils prirent une forme d'arc. Des cliquetis métalliques en plein milieu du néant ? Et puis quoi encore. Ces histoires n'étaient bonnes qu'à effrayer les moldus qui avaient besoin de fables pour se sentir vivre. Ce n'était pas cela qui allait gâcher ses vacances.

......

Ses pas étaient lourds. La neige aux pieds semblait faire peser vingt kilos supplémentaires à chacune de ses jambes. Elle avait déjà marché une bonne heure, et commençait à prendre pas mal d'altitude dans ces blanches étendues. Plus elle montait, plus fort le vent soufflait, provoquant une horrible sensation de brûlure sur son visage. En cet instant, elle aurait aimé avoir l'air ridicule en portant une cagoule. Ses lèvres semblaient déjà gercées, et son nez était si glacé qu'il aurait pu tomber de sa tête. Ses yeux pleuraient. Les vacances d'hiver à la neige étaient réellement du masochisme, songeait-elle, se promettant de briser la tradition commune à de nombreuses familles, et d'ainsi choisir les Canaries l'hiver prochain. A pas d'éléphants, elle continuait d'avancer, mais chaque pas devenait de plus en plus douloureux. C'était même à se demander s'il ne valait pas mieux faire demi-tour maintenant - mais pour rentrer, dans le pire des cas, elle pourrait transplaner discrètement. Elle choisit de faire une pause, et laissa tomber ses fesses en plein dans la neige, ne pensant que trop tard que c'était une terrible idée, et qu'à faire preuve de tant de sottise, elle allait finir par se déclencher une hypothermie. Tant pis, désormais qu'elle s'était assise, autant en profiter. Elle prit de longues inspirations qui lui brûlèrent les poumons, se motivant à repartir dès qu'elle le pourrait.

Cinq minutes plus tard, alors qu'elle se relevait difficilement tant son derrière s'était engourdi, des chutes de neige lui parvinrent jusqu'au pied, telle un petit éboulement. Étrange : il n'y avait aucune falaise aux alentours. Un pas en avant, puis deux, puis trois - cette fois-ci, une boule de neige passa à côté d'elle, frôlant son visage, ne manquant pas de la faire sursauter. Puis une autre, de l'autre côté. Le cœur déchaîné, elle commençait à se demander si certaines fables moldues n'étaient pas réelles, mais se ressaisit : c'était sans doute quelqu'un qui s'était caché et qui s'amusait à l'effrayer. Elle chercha du regard, mais rien ne semblait pouvoir cacher quelqu'un, à part peut-être les hauteurs, mais qui savait viser de si haut ? Secouée, elle continua quand même à avancer, se disant que ce n'étaient que des bêtises. Les pas lourds faisaient craquer la neige. C'était le seul bruit que l'on percevait à la ronde. Ce genre de solitude était à la fois comme un Eden perdu, lorsque l'on vivait en ville sur un chemin bondé, mais aussi dérangeant et pesant. Comme si l'atmosphère lourde et dense annonçait que quelque chose de mauvais allât arriver.

Crac.

Après un demi-kilomètre vers le haut environ, Keira se retourna soudainement. Elle avait entendu un crac. Et cela recommençait. Crac. Crac. Les fameux bruits étranges n'étaient donc pas qu'un mythe, mais pour autant, rien ne semblait l'entourer. Que diantre se passait-il en ces lieux ? Quelqu'un s'amusait-il à lui faire une farce ? Était-ce un camarade sorcier, caché sous une cape d'invisibilité, qui prenait du bon temps ? C'était l'option la plus plausible. Il fallait essayer. De sa voix légèrement tremblante, elle le provoqua. « Qui que vous soyez, je vous conjure de sortir maintenant. Si je vous trouve moi-même, cela va mal se passer pour vous. » Pas d'autre réponse qu'un bref silence, qui s'interrompit par un nouveau crac, auquel s'ajoutaient des pas d'éléphant dans la neige. Terrifiée, la brune resta figée sur place, ne sachant si elle tremblait de peur ou de froid. Le bruit se rapprochait d'elle. Apeurée, elle transplana sans doute un peu trop vite pour retourner à l'auberge, manquant de se désartibuler. Elle entrait en trombe, prête à questionner l'hôte.

« Je ne vous croyais point, mais vous aviez raison. Il y a quelque chose d'anormal là-haut. Depuis quand cela a-t-il commencé ? » Après un regard plein d'inquiétudes, le Tibétain se décida à répondre. « Certains pensent que ces hauteurs ont toujours été habituées par des esprits. Les Dieux souhaiteraient éloigner les visiteurs qui troublent la tranquillité de la nature, Dame Sanders. Mais d'habitude les offrandes calment les divinités. » Une vieille croyance donc - mais dans cette réponse, quelque chose clochait. Il avait dit certains et d'habitude. Elle interrogea donc à ce propos. « Eh bien... » gêné, il se gratta l'arrière de la tête. « Il y a vingt ans, lorsque je suis arrivé dans la région, je n'avais jamais entendu parler de ces histoires. Cela fait environ deux années que les explorateurs reviennent au village avec cette terreur sur le visage. » Pensant que cette conversation ne lui apporterait rien de plus, Keira remonta les escaliers pour retourner dans sa chambre, lorsqu'elle croisa l'occidental renfrogné qu'elle avait vu passer en trombe au déjeuner. Celui-ci semblait avoir écouté toute la conversation, et décida d'y apporter son sou. « Bonjour, Charles Norton pour vous servir », dit-il dans un chinois approximatif, ne pouvant savoir que la brune parlait anglais. « J'enquête sur le sujet. Les mystères comme ceux-ci me passionnent. Vous ne devriez pas y aller seule, là-haut. » La chinoise leva un sourcil, à mi-chemin entre l'envie d'en savoir davantage ou de lui demander pour qui il se prenait. « Auriez-vous peur que quelqu'un perce le mystère avant vous ? Vous souhaitez me faire peur pour éliminer toute concurrence ? », le provoquait-elle en continuant avec le chinois, rien que pour s'amuser de son accent ridicule. « Pas du tout, je pense au contraire que si nous faisons équipe, j'ai de meilleures chances. Et cela fait moins peur lorsqu'on est pas seul. Certains villageois sont revenus des montagnes hébétés, avec aucun souvenir de ce qu'il leur était arrivé. »

......

La neige chutait de plus belle, alors que les pas de Charles et de Keira s'enfonçaient, tentant de suivre les vagues bruits. Même si elle n'était pas rassurée, l'individu - qui semblait américain, vu son accent et son embonpoint - avait marqué un point. La présence d'autrui minimisait l'intensité de la peur, et il ne fallait pas mentir : elle souhaitait en savoir plus. L'humain était ainsi façonné : même s'il tremblait d'angoisse devant le mystère, sa curiosité lui murmurait de la combattre et d'y retourner. La recherche d'adrénaline. Chacun avait besoin, d'une façon ou d'une autre, de se faire peur, parfois. Au bout de deux heures éreintés, ils arrivèrent à l'entrée d'une grotte sombre et menaçante, d'où les cliquetis semblaient provenir. « Avez-vous une torche, dans votre sac ? » Keira secouait la tête de droite à gauche avec frénésie. Elle avait sa baguette magique sur elle, mais ne pouvait s'en servir sans se mettre dans le pétrin. C'était comme si elle était nue. Elle détestait voyager en compagnie de présumés moldus. « Bon... Nous allons devoir nous y aventurer à l'aveugle. » Le laissant prendre les devants, elle se tourna une seconde, et sous ses manteaux, informula un occulo cati sur elle-même. Elle n'était pas stupide au point d'entrer dans une grotte dépourvue du sens de la vision.

Ce n'était pas trop étroit. Les deux intrépides pouvaient s'y tenir debout sans aucun problème. Keira aurait même eu la place de monter debout sur les épaules de Charles. Cette grandeur avait quelque chose de rassurant : on ne s'y sentait pas enfermés comme dans un étau. On ne manquait pas d'air - du moins, pas encore, puisqu'en s'enfonçant, il devenait un peu plus compliqué de respirer. D'étranges cliquetis métalliques résonnaient de tous les côtés. Il était certain qu'ils venaient de cette grotte. Au bout d'une dizaine de mètres qui suffirent à donner la chair de poule à la brune, il y avait un embranchement. Le duo convenait qu'il valait mieux se séparer, et que si quelque chose se passait mal, ils n'auraient qu'à crier pour être entendus. Cette solution ne plaisait pas tellement à Keira, à vrai dire. Elle manqua de faire demi-tour, mais un engagement était un engagement. Pâle comme un mouchoir, elle s'avança seule, guidée par les clics qui se rapprochaient. C'était comme si une machine datant de trois siècles tournait au fond de cette grotte.

Un rugissement vint accompagner le bruit de machine.

C'était à dresser les cheveux sur la tête. Il n'y avait plus aucun doute : il fallait faire demi-tour et rentrer à l'auberge, où elle resterait jusqu'à la fin de son séjour, sagement. Mais lorsqu'elle se retourna, il était trop tard : une gigantesque bête, tenant à peine debout dans la grotte, lui faisait face, rugissant de rage. Sa fourrure d'un blanc immaculé contrastait et donnait de la lumière aux lieux. Ses doigts humanoïdes, aux ongles terrifiants, menaçaient d'attraper la sorcière, dont le réflexe premier avait été de sortir sa baguette. #Reducto !, informulait-elle sans succès aucun. #Impedimenta ! encore aucun succès. Ses erreurs lui causèrent une perte de temps telle que le yéti eut déjà le temps d'élancer ses bras anormalement longs et de griffer le visage de la brune, la projetant également au sol. Du sang coulait sur son visage ; ses mains également étaient bien écorchées tant elles avaient frotté les cailloux au sol. Elle eut envie de pleurer de douleur et de peine, car l'incident lui laisserait probablement des marques sur la face. Jamais elle n'aurait dû venir au Tibet. La prochaine fois, elle irait réellement aux Canaries - mais pour cela, il fallait ressortir vivante. Attaquer plus fort. Un incarcerem presque maîtrisé permettrait de le retenir quelques secondes, pendant qu'elle l'enduisait de morve de dragon à l'aide de l'un de ses sortilèges favoris, avant d'y mettre le feu. Brûler vif était une belle technique de défense, bien qu'elle soit cruelle.

Le feu prit sans difficulté sur les poils de la bête, mais quelque chose clochait, songeait la sorcière qui respirait un bon coup en reculant de quelques pas comme pour se mettre en sécurité. Alors qu'elle observait la chose brûler, le regard investigateur, quelque chose la gênait. Il lui fallait quelques instants pour mettre le doigt dessus : le yéti semblait n'éprouver aucune douleur. Seul un vague grognement se répétait à l'identique, tel un disque rayé. Tandis que les poils brûlaient, l'on pouvait entrapercevoir la chair de la chose, qui avait une couleur étrange. Elle était grise. Grise, et elle ne brûlait pas. La chose se remettait à avancer en la direction de la brune, imperturbable malgré le feu que la créature légendaire était supposée craindre. A fur à mesure qu'elle reculait et que la chair se dévoilait, Keira comprit : ce qui se trouvait devant elle et qui attentait à sa vie n'était pas un yéti.

......

Elle s'en était débarrassée. Un bon vieux sortilège explosif, aussi éreintant qu'efficace, et la chose avait fini en morceaux. Les mains appuyées sur la paroi de la grotte, penchée en avant comme si elle s'étirait les mollets, elle respirait profondément, tentant de faire la part des choses et de comprendre quelque chose à cette drôle d'histoire. Charles réapparut, attiré par le bruit, la questionnant sur l'état de son visage et sur ce qu'il s'était passé. Elle lui expliqua rapidement, sautant plein de détails - et surtout comment elle était venue à bout du yéti - en prétextant un état de choc profond. Il ne posa pas davantage de questions.

Après une petite pause pour se soigner et manger un morceau, les aventuriers se relevèrent ; mais cette fois-ci, il y avait un souci. Keira voulait continuer à s'enfoncer dans le chemin pour avoir le fin mot de l'histoire, mais Charles semblait avoir perdu toute dignité. « Après cet incident, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée... » confiait-il. « Nous devrions rentrer, c'est plus dangereux que ce que je croyais. Nous devrions rentrer. » La brune secoua la tête. Hors de question d'abandonner maintenant : quitte à avoir le minois abîmé à cause du mystère qui se tramait dans ces montagnes, autant tenter d'aller jusqu'au bout. Je n'arrête pas de vous le dire : c'est une jeune fille très manichéenne. Avec elle, c'est tout ou rien. Elle fit alors les premiers pas, déterminée à s'enfoncer plus profondément dans ces lieux sombres. Peut-être, au cours de votre lecture, aurez-vous soupçonné Charles de faire partie de la supercherie : vous aurez eu raison. Celui-ci, qui désormais n'avait plus aucun moyen de retenir Keira de fouiner, lui bondit dessus, l'assommant avec une pierre.

......

Ses yeux s'ouvrirent et mirent quelques instants avant de faire la mise au point et de reconnaître Charles, assit devant elle. Ils se trouvaient dans une cavité aménagée en petite pièce, au fond de la grotte, à en deviner la forme de celle-ci. Ses bras étaient ligotés à une chaise. Elle n'était pas bâillonnée : elle aurait beau crier, personne ne l'entendrait. Il n'y avait rien d'autre que de la neige à quelques kilomètres à la ronde. La peur grandit au fur à mesure que les secondes passèrent. Jamais elle n'avait soupçonné l'américain de quoique ce soit, hormis d'être un individu étrange.

« Que souhaitez-vous faire de moi ? », interrogea-t-elle la voix tremblante, mais cette fois-ci de son parfait anglais britannique. L'individu sourcilla, comme si il pensait qu'elle était une locale, mais passa rapidement outre. « Vous ne mourrez pas, si c'est votre question. » C'était déjà cela de rassurant. Quoique, pas nécessairement - il existait des sorts bien pires que la mort, et le sourire de l'américain ne disait rien de bon. « Vous n'enquêtez pas, n'est-ce pas ? Vous êtes l'auteur de ce pseudo-mystère qui terrifie les passants, hein ? » à vrai dire, c'était une question rhétorique. Elle avait comprit au moment où elle s'était réveillée ligotée par ses soins après avoir voulu aller plus loin dans ses investigations. « Si... J'enquête. Autrement, mais j'enquête. Je commençais à vous apprécier, vous savez, après cette petite balade », dit-il d'un ton inquiétant. « mais d'habitude tous les curieux fuient devant le Yéti, ou sont capturés. Vous êtes la seule à en être venue à bout, vous m'intriguez autant que je vous en veut d'avoir cassé mon oeuvre. » Les choses s'éclaircissaient encore. Charles faisait donc partie de la catégorie de criminels qui était si intelligente qu'elle se sentait obligée d'être vue et remarquée pour son génie, et ainsi donc, d'expliquer son crime si on lui tendait la perche. « Vous avez donc construit ce robot pour que personne ne s'aventure dans la grotte. Mais lorsque j'étais seule, j'ai aussi été frôlée par des projectiles de neige. C'était vous aussi ? Étrange. Je ne comprends pas. Et les cliquetis que les gens entendent, aussi. » sa voix était toujours tremblante : son sort l'inquiétait sérieusement. Même s'il avait dit ne pas vouloir la tuer, si il lui dévoilait l'intégralité de ses plans, il ne pourrait sans doute pas la laisser en vie.

« Silence. Je vous ai dit que j'enquêtais et je ne vous ai pas menti. Puisque j'ai été obligé de vous capturer également, vous allez être mon nouveau sujet. Le numéro 53, » dit-il en lui marquant ce numéro sur le poignet. Il sortit de son sac une cape que Keira aurait reconnu entre mille pour les effets qu'elle produisait sur ses environs : c'était une cape d'invisibilité. Tout ce temps, elle avait présumé que son ravisseur était moldu, mais elle s'était trompée. C'était pour cela qu'elle avait reçu de la neige sans en voir la provenance. Avant de sortir son gigantesque robot, l'homme tentait de dissuader les curieux de rester explorer les montagnes en les effrayant et leur faisant croire à la présence de fantômes. L'abominable homme des neiges n'était que son arme ultime. « Voyez-vous, j'appartiens à une espèce supérieure à la votre. Pourtant, je dois rester caché et faire semblant d'être comme vous. Voyez-vous le problème ? Je suis certain que oui. Alors j'enquête, sur des pauvres gens que je dérobe aléatoirement. Je leur montre ce que je peux faire, je récolte des avis et des réactions. S'ils ne coopèrent pas et qu'ils ne font que chouiner, je leur montre le genre de mal que je peux infliger. Vous avez compris ? » Laissant couler de chaudes larmes le long de son visage, la brune hochait la tête. Elle devrait être à même de s'en sortir : il suffisait de lui dire ce qu'il voulait entendre. Puisqu'elle était sorcière aussi, ce serait simple. Un nouveau regard autour d'elle lui appris qu'elle n'était pas seule : derrière sa chaise se trouvait une femme plus âgée qu'elle, aussi morte qu'un poisson dans un supermarché - et quelque chose lui disait que ce n'était pas la première. C'était pour cela qu'il repoussait tout le monde des montagnes. Il ne voulait pas que quelqu'un puisse découvrir un cadavre enfoui sous la neige ou dans le coin de cette cavité.

« Ne vous inquiétez pas : vous serez bientôt de retour dans votre chambre. Et vous ne vous souviendrez de rien. »

......

Trois jours plus tard, la plus jeune Sanders rassemblait ses affaires pour quitter le Tibet. Son séjour n'avait pas été particulièrement mouvementé, songeait-elle. C'était un peu dommage : même si elle comptait se reposer de toute manière, elle aurait aimé que quelque chose d'intéressant casse le semblant de routine qui s'était installée. Quelque chose, tout de même, lui avait occupé l'esprit : un 53 inscrit sur le poignet. Elle se répétait en boucle ce nombre chaque jour, comme s'il allait déclencher des souvenirs, mais rien - alors elle haussait les épaules à chaque fois, se disant que ce n'était sans doute rien.

Lorsqu'elle descendit les escaliers pour rendre ses clés à l'aubergiste, elle salua un drôle d'homme à l'air renfrogné qui l'avait scrutée à chaque fois qu'ils s'étaient croisés. Celui-ci ne lui manquerait pas : son regard avait parfois été pesant. « Au revoir, » dit-elle à l'hôte des lieux, le remerciant pour l'hospitalité. « Au revoir, Dame Sanders. J'ai espoir que les phénomènes de la région ne vous aient pas assez terrifiée pour que vous ne remettiez jamais les pieds chez nous ! »
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