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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Créations personnelles ~¤~ :: Ecrits des membres :: Concours
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[Concours RPG] Le conte hivernal - Evan
Evan
Evan
Serpentard
Serpentard
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Arithmancie

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Fourchelang
Occlumens
Loup-garou


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[Concours RPG] Le conte hivernal - Evan
Evan, le  Ven 2 Mar - 17:32




Entre Rêve et Réalité


~

Chapitre 1 - La Marchande de Fleurs

~ Avril

Le printemps sonnait de son éclatante beauté, de ses soupirs de renouveau qui se déposaient avec beaucoup de délicatesse dans les forêts chantantes, comme dans les jardinières pendantes à certaines fenêtres et balcons décorés des rues londoniennes. Les rues d'ailleurs, se prélassaient en profitant des éclaircies apportées par le soleil s'en donnant à cœur joie, comme s'il avait attendu sagement que ne s'écoule l'hiver pour proposer de nouveau ses doux rayons.

J'étais au premier étage de notre duplex londonien, duquel la lumière du dehors résonnait à travers les vitres pour vanter l'alléchante journée qui se profilait timidement. Je rangeais ce qui trainait encore sur la table du petit déjeuner copieux qui s'était déroulé peu avant. Dans le salon, étaient confortablement couchés dans leur panier les trois loups, qui ne paraissaient pas avoir la moindre envie d'oser mettre une patte dehors en cette journée. Pas loin d'eux se reposait Neige qui nous avait rejoint quelques mois plus tôt.

« Papa papa ! »

Entendant sa petite voix mélodieuse, et ses pas loin d'être discrets en descendant l'escalier, je me retournais pour faire face au joyau de notre vie, Eylinn, que j'accueillais en m'agenouillant avec mes bras grand ouvert dans lesquels elle vînt se plonger avec autant d'entrain comme si j'étais une piscine à boules.

« C'est bien ma princesse, tu t'es habillée comme une grande ! »

Joueur, après un gros baiser laissé sur sa joue, je tirais sur sa capuche rembourrée de fourrure synthétque pour l'abaisser devant son visage d'ange, récoltant le vent tumultueux de ses plaintes.

« Mais papa arrête ! »

Je la libérais de l'écrin chaleureux de mes bras, l'observant reculer de quelques pas, remettant correctement sa capuche en place et me tirer la langue. Je me faisais pas prier pour lui rendre son geste. Elle avait l'air d'une princesse, habillée chaudement dans son grand manteau blanc qui lui descendait aux genoux. Un épais collant d'albâtre couvant ses jambes jusqu'à ses petites bottines elles aussi davantage propices à la complainte de l'hiver qu'à ce beau printemps naissant. Mais les températures n'étaient pas pour autant très élevées, et il valait mieux prévenir que guérir dans ce cas là.

« Tu crois qu'elle va être contente qu'on aille la voir ? » me demande-t-elle avec ses yeux noisettes irrésistibles.
« J'en suis certain ! Tu sais bien qu'elle l'est toujours ! Tu es son petit rayon de soleil oublie pas ! »

Elle se contenta d'agiter sa petite frimousse de haut en bas en guise d'acquiescement à mes mots, et je lui pinçais faiblement la joue comme j'aimais le faire pour lui rappeler qu'elle n'avait pas à douter de l'amour de sa mère. Terminant de me préparer, j'enfilais un long manteau sombre dans lequel je glissais ma baguette, dans une poche intérieure prévue à cet effet. Une fois parés, je m'assurais que Valor s'occupe convenablement du foyer en notre absence, et nous voilà sortis pour affronter l'atmosphère des rues moldues.

Dehors, bien que le soleil se faisait plaisant en déposant son aura sur nos visages, les températures matinales justifiaient amplement d'être vêtus si chaudement. Tenant la main gauche de notre fille de ma droite, nous déambulions le long de charing cross road, côtoyant les nombreux moldus qui se rendaient sur leur lieu de travail, bien loin de nos préoccupations. Les badauds pour la plupart semblaient enfermer dans leur petit bulle, et Eylinn comme moi nous plaisions à dévisager ceux que nous croisions.

Tournant sur notre droite à un carrefour, nous passions devant un bar à la devanture terne et sur lequel un écriteau sur la porte indiquait en lettres carmin « CLOSED ». Et, juste à côté, une boutique festive qui se présentait sous une palette de chatoyantes et délicieuses couleurs. Un fleuriste, ce que je cherchais.

« Tu vas lui offrir des fleurs ? » me demande-t-elle étonnée.
« Bien sûr ! Ses préférées même ! » répliquais-je.
« Je pourrais les lui donner ?! » dit-elle avec une voix pleine d'espoir et d'enthousiasme.
« Hum... Ça je ne sais pas... » fis-je en prenant une mine volontairement hésitante.
« Allez papa s'il te plaiiiiiit ! » fit-elle en agrippant ma manche droite, comme m'implorant que je cède à sa tendre requête.
« D'accord c'est toi qui lui donneras ! » dis-je enfin avec un grand sourire.
« Ouaiiiiiiiiiiiiis ! Merci papa ! » finit-elle en se jetant dans mes jambes, et je m'agenouillais pour déposer un baiser sur son front, camouflant ce sourire qu'elle avait fait naître sur mes lèvres.

Nous entrions dans la boutique, nous trouvant alors au milieu d'un tableau magnifique qui suffisait à donner une définition à la beauté. Se dressait devant nous un mince comptoir de bois visiblement âgé, mais tout autour, c'était une forêt de senteurs qui nous encerclait de sa présence exquise. Des tulipes à la couleur de pêches, des magnolias resplendissantes, des jacinthes pourpres et particulièrement odorantes, en passant par des anémones ou fines tiges de muguet, nous étions véritablement dans un monde propice au dépaysement et à l'éveil des sens.

Eylinn regardait tout ça comme si elle se trouvait sur une autre planète, son regard illuminé se posant tout autour d'elle à coup de « Hoooooo ! » qui s'extirpaient de sa bouche devant la vénusté que lui dictaient les différentes fleurs qu'elle voyait. L'appelant à moi alors que j'allais au comptoir, elle eut bien du mal à quitter du regard les différentes compositions florales, si bien qu'elle faillit trébucher à ne pas regarder devant elle. Devant la moue que mon visage prit, elle sut qu'elle devait faire attention si elle ne voulait pas de réprimandes.

« Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ? » nous accueillit la voix chaleureuse de la vendeuse. « Oh mais tu es toute belle dis donc ! » ajouta-t-elle avec un sourire idiot à l'attention d'Eylinn.
« Je sais ! Je tiens de maman ! » répondit-elle avec un sourire entre l'innocence et l'arrogance, à faire pâlir les plus belles roses dans l'établissement, alors que je la regardais avec des yeux débordant d'amour. La vendeuse reprit alors.
« T'es mignonne ! Du coup, en quoi puis-je vous servir ? »
« Je voudrais un bouquet de lys s'il vous plait ! Neuf précisément ! »
« Je reviens ! » dit-elle alors en s'éclipsant avec un air joyeux, certainement que nous devions être parmi ses premiers clients de la journée et qu'elle n'était pas encore épuisée par le labeur. J'en profitais pour taquiner notre fille.
« Ah oui tu tiens de ta maman comme ça ? Mais pas que d'elle pour être aussi belle hein ! »
« Si ! Que d'elle ! » me répondit-elle avant de partir dans un fou rire dans lequel je l'accompagnais, m'agenouillant pour l'attirer à moi et lui délivrer quelques paquets de chatouilles bien méritées sous son manteau chaud. « Alors comme ça tu tiens pas un peu de moi, tu es sûre ?! »
« Ouiiii ! » me répondit-elle au milieu d'un océan de rires qu'elle ne pouvait contenir, avant que je ne la relâche de ma prison de tendresse quand la vendeuse revînt avec les fleurs demandées précieusement couvées entre ses mains.
« C'est pour une occasion spéciale ? Besoin d'un petit mot avec ? » nous demande-t-elle.
« Pour lui faire plaisir simplement ! Et mettez juste dessus "Parce qu'on t'aime" ça sera très bien ! »

Semblant satisfaite de ma réponse, elle enferma délicatement le bouquet dans une poche plastique adaptée dans laquelle la splendeur des fleurs était nullement offensée. Écrivant le mot demandé à la main à l'intérieur d'une petite étiquette cartonnée rouge, elle m'annonça le montant alors que je saisissais le bouquet pour le remettre aux mains d'Eylinn, pour qui je semblais venir de lui faire le plus important des cadeaux. Je donnais la somme demandée à la vendeuse, et après un échange de formalités, nous quittions la boutique, notre fille radieuse d'avoir la garde du bouquet qui enchanterait Elly comme la plus douce mélopée.

« Dis papa ! Tu crois qu'on va croiser Tata Kalén ? » me demande-t-elle avec ses yeux pétillants de cette petite lueur de joie à m'en dérober aisément mes plus grands sourires.
« Peut-être oui ! Mais tu sais, papa ne sait pas si elle travaille ou non ! On verra bien quand on sera arrivés ! »
« J'espère ! » finit-elle en venant retrouver ma main, alors que je lui intimais de faire attention à bien tenir les fleurs pour qu'elles ne s'échappent pas tristement sur le sol. Et nous retrouvions les rues de Londres qui nous accueillaient toujours sous un soleil réconfortant dans un ciel où il régnait seul en maître de cérémonie.
« Tu me racontes vos vacances quand j'étais chez Tata ? »
« Encore ? » demandais-je avec un regard interrogateur.
« Oui ! S'il te plait ! » me demande-t-elle de sa voix à laquelle je ne pouvais pas dire non, même si je m'efforçais à ce qu'elle n'en ait pas conscience.
« D'accord ! » cédais-je avec un sourire aimant.

~

Chapitre 2 - Le Voyage

~ Février, deux mois plus tôt

"C'était au mois de février, quand l'hiver, bien décidé à laisser son empreinte, avait avec fermeté apposer sa patte la plus glaciale, à en donner des frissons même en restant soigneusement enfermé chez soi. Londres était recouvert d'une pellicule neigeuse conséquente. Les toits vêtus de blanc laissaient apparaître de la fumée depuis les cheminées, et les ruelles passantes fredonnaient sous les pas qui se mêlaient à la pureté du coton fendu et écrasé injustement.

Quand j'avais donné l'idée d'un voyage à ta mère, la seule chose qu'elle m'a dit c'est « Tu décides, du moment que c'est loin de Londres ! », chose étonnante, car tu sais comme moi qu'elle aime bien tout décider, ou du moins croire qu'elle décide tout ! Et je me suis souvenu d'un week-end qu'on s'était accordé tous les deux dans le Sud de la France. Un petit coin paradisiaque au milieu des bois, avec un chalet chauffé à la bûche qui crépite joyeusement dans l'âtre dévorant de la cheminée, et les seuls bruits de la nature tout autour pour bercer le temps qui s'écoule parfumé à la seule présence de l'autre.

La destination choisie, les vacances enfin arrivées, elle te déposa chez Tata Kalén qui fut joyeuse de pouvoir s'occuper de toi. J'avais de mon côté préparé nos affaires, privilégiant les plus chaudes vu les températures polaires annoncées dans les Pyrénées à ce moment là ! Entre nos affaires et la nourriture, j'avais pris une quantité suffisante pour qu'on ne manque de rien et qu'on ait pas à devoir sortir spécialement pour acheter quoi que ce soit.

Une fois fin prêts, après nous être assurés que Valor s'occuperait des loups, nous avions transplané, loin du monde magique et de ces multiples splendeurs à en décoller les rétines. Nous sommes directement arrivés dans le petit chalet de bois, qui évidemment nous accueillit froidement. Non entretenu, il avait été laissé à l'abandon depuis notre passage, si bien que non seulement il y avait une infâme couche de poussière qui trônait impunément sur tout le mobilier, mais également une sensation de froid persistante qui venait de toute part, car il n'était évidemment pas chauffé.

Déposant à la hâte nos affaires, ta mère s'est occupée de faire le ménage avec quelques coups de baguette, tandis que moi je sortais pour affronter le mordant du dehors. Des stalactites s'étendaient depuis le fait du toit qui dépassait, tombant en de rares gouttelettes qui laissaient l'ombre de perles dans le tas de neige en-dessous qui les recueillait. Il y avait de la neige à perte de vue, tu aurais vu ça ! Imagine, près de vingt centimètre de hauteur si bien que ça t'arriverait aux genoux ! Les rares arbustes suffisamment haut se cachaient sous la poudreuse, leurs branches courbées élégamment sous le poids de la neige.

Les arbres ne se portaient pas mieux ! Ils supportaient sans broncher une imposante couette, délivrant aux yeux un spectacle enchanteur sans égal. Je dus me frayer un chemin dans cet épais nuage et chaque pas était un calvaire demandant un vrai effort. Dans mon escapade au sein de cette flore particulière, je profitais des rares cris d'oiseaux que je cherchais vainement du regard, le ciel terne ne me donnant pas le loisir de les entrevoir. Par ci par là, je croisais quelques empreintes de pas animales, que je perdais rapidement car elles n'allaient pas vers la réserve de bois.

Quand j'y fut arrivé, je constatais que le petit cabanon déjà vieillissant lors de notre première venue, avait lui aussi bien du mal à supporter cet affront neigeux sans se plaindre. La porte rouillée avait du mal à s'ouvrir, probablement gelée par le climat persistant depuis de nombreuses semaines, embellissant toute la région. A l'intérieur, je récupérais les bûches nécessaires pour que nous soyons tranquilles quelques temps, les faisant voltiger à ma suite comme les bougies dans la grande salle de Poudlard.

Je regagnais notre chalet, la file de morceaux de bois me suivant sagement. La froideur accueillait des halos de fumée dessinés par mon souffle dans l'air, et j'avais hâte de retrouver l'intérieur de la bâtisse qui nous recevait. Quand je retrouvais ta mère, j'avais l'impression de débarquer dans un chalet refait à neuf. Dans l'intérieur rôdait une douce odeur de jasmin, que je savais provenir de bougies qu'elle avait emportées, et qu'elle devait certainement avoir déposé à plusieurs endroits. L'éclairage luisant et pourtant tamisé se répercutait sur le bois laqué et diffusait des teintes chaleureuses et douces. La cheminée attendait le bois que je faisais s'entreposer à côté, avant de délivrer à ses cris de famine quelques bûches épaisses que j'allumais.

Elle vînt me retrouver, s'accrochant à mon bras en me laissant un baiser sur la joue, comme si l'heure que j'avais passé dehors avait été pour elle une éternité. Nos deux regards tournés vers l'appétit grandissant des flammes, nous profitions de ce premier jour en restant tous les deux dans le confort du chalet, à refaire le monde et à parler de toi."


~

Je marquais une pause, souriant à Eylinn parce que je voyais très bien dans son regard combien ça lui plaisait d'écouter cette histoire. Elle vivant de cette envie dévorante d'entendre de mes mots comment nous avions pu la rendre heureuse. Évidemment, elle ne pouvait savoir tous les détails, notamment sur cette première journée, qui se termina dans l'apothéose d'ébats ou la chaleur de nos corps contrastait ardemment avec les températures au dehors du chalet, écrivant sur toutes ses vitres une couche de buée qui criait tout notre amour et les landes éternelles de nos désirs brûlants.

Nous tournions dans une petite ruelle qui donnait sur un cul de sac, allant derrière une grille entrouverte aux maillons usés par le temps, qui elle donnait sur une ancienne zone désaffectée. A l'abri de tous regards. « Tu es prête ? » lui demandais-je. « Oui !! » répondit-elle simplement en venant dans mes bras. M'assurant qu'elle allait bien, le bouquet toujours vivant dans sa main, je nous faisais transplaner. Arrivés loin des rues moldues étouffantes, elle m'intimait de continuer mon histoire, et je reprenais à ses oreilles attentives.

~

"Le premier soir, après un repas parfait que je lui avais mitonné, nous avons passé la soirée dans le canapé, à imaginer ton avenir. « Tu crois qu'elle va finir dans quelle maison ? » me demandait ta mère. « J'espère pas Poufsouffle, j'ai déjà assez à faire d'une... » lui avais-je répondu. Évidemment, j'avais déclenché un de ses rires qui englobent toute une pièce et mon cœur de bonheur. Tu sais comment ils sont, communicatifs ! Bien qu'elle ne se priva pas pour me donner une tape ensuite !

On imaginait tout, écrivant le monde et les années à venir ! Quand nous irons te chercher ta première baguette, quand tu recevrais ta lettre, tes premiers jours à Poudlard ! Tu n'imagines pas comment toutes ces idées nous rendent joyeux. Car tu es ce qui nous est arrivé de plus beau. Et alors que la soirée s'estompait et que la nuit dehors avait déjà déposé ses valises, c'est là que nous l'avons entendu.

On a d'abord pensé à un hurlement, sachant que des loups habitaient dans la région il était possible qu'on soit sur le territoire de certains. C'était vraiment étrange, ça a stoppé immédiatement notre conversation ! Cela s'est vite perdu, et ça paraissait lointain, aussi nous n'étions pas sûrs du tout de ce que ça pouvait bien être ! Un monstre, un dragon ?"
fis-je avec un sourire à notre fille pour lui en voler un splendide, avant de continuer en sachant qu'elle savait déjà la vérité sur l'histoire.

"Deux bonnes minutes s'écoulèrent, où nous étions allés à la fenêtre pour observer l'immensité noire du dehors, dans l'espoir de voir apparaître la bête qui était à l'origine de ce qu'on croyait être des hurlements. C'est là, que résonnèrent à nouveau ces cris de détresse. Qui sautaient comme un écho se répercutant depuis une position à quelques encablures du chalet, sans savoir précisément où. Une créature ou un animal blessé ? Nous ne savions pas, mais nous n'étions pas totalement rassurés.

Rapidement pourtant, cela s'estompa, les cris mystérieux qui nous parvenaient disparurent dans les brumes de la nuit. Et nous décidions d'aller nous endormir dans la chaleur de notre lit, oubliant tout cela. Le lendemain matin, alors que des flocons tapaient à nos fenêtres comme pour nous donner un bonjour matinal, j'avais préparé un petit déjeuner avec plein de bonnes choses que tu aimes pour faire plaisir à ta mère ! Nous avions prévus de rester bien au chaud, les neiges abondantes de la nuit rendaient bien trop difficile une quelconque sortie, où serait incroyablement couteuse en énergie.

Alors que la journée se déroulait calmement, dans notre cocon de tendresse, le début d'après-midi apporta un nouveau frisson d'inquiétude. Nous étions sortis sur le devant du chalet dans le but de le déblayer un peu pour les jours suivants. Et c'est là qu'on les entendit à nouveau. Les hurlements de la veille, une longue complainte qui semblait témoigner d'une lente agonie.

« Qu'est-ce que c'est d'après toi ? » s'enquit ta mère.
« Un animal, ou une créature... C'est dans les environs... »
« On essaye d'aller voir ? » me demande-t-elle finalement.

Et tu sais comment est ta mère, quand elle a une idée en tête, difficile de lui enlever ! Alors, nous avons décidé d'aller enquêter sur ces bruits mystérieux, essayant de découvrir leur origine. Nous voilà à fendre l'amas de neige de pas compliqués, à l'écoute de ces sons, essayant tant bien que mal de nous rapprocher de leur source. Notre marche lente était motivée par les cris qui se rapprochaient inévitablement, nous donnant ce but en visuel, qui semblait se trouver dans un flanc de la montagne non loin de là.

Quelques minutes à braver le froid, et enfin se posait devant nous, l'entrée d'une grotte creusée qui semblait se former dans la roche. Après un regard entendu, on décidait d'aller l'explorer, les gémissements résonnant avec beaucoup plus de force nous indiquaient que nous n'étions pas loin de découvrir ce que l'on cherchait. Baguettes devant nous, prêts à faire face à tout mal qui pourrait ronger les profondeurs de la région, toutes les ténèbres qui pourraient se présenter.

L'obscurité régnante nous obligea à utiliser un Lumos pour pouvoir éclairer la grotte qui était plongée dans une pénombre assourdissante. La roche empestait l'humidité et le silence n'était persécuté que par ces cris qui sonnaient avec une force nouvelle, se répercutant en échos qui venaient cogner à nos tympans. Un constat nous frappa simultanément. Ces hurlements, ces cris, ce n'était pas ceux d'une bête prête à nous dévorer, c'était une plainte qui rugissait depuis les profondeurs, une alarme, un appel au secours. Et, des aboiements ! Oui, c'était cela, des couinements d'un chien qui s'intensifiaient et se faisaient bien plus clair qu'à l'extérieur !

« C'est un... chien ? » me demanda ta mère avec un regard à la fois étonné et vêtu d'un soupçon de tristesse.
« Ça m'en a tout l'air oui ! »
« Il faut qu'on le sauve ! » me répondit-elle en m'agrippant le bras.

Avec ta mère, on aime les animaux tu le sais. Je t'ai déjà raconté l'histoire de la biche, et pour nous c'était juste inconcevable qu'on ne cherche pas à retrouver ce chien. Alors, on avança dans la grotte austère, repoussant les ombres qui la voilaient, à la recherche de l'animal qui hurlait à la mort.

Un trou creusé dans le fond menait à un autre espace où plein de gravas trônaient un peu partout. Et on ne tarda pas à comprendre. On entendait le murmure de l'eau qui glissait sur la pierre, et en nous approchant, on vit qu'un filet s'écoulait depuis la roche dans un trou, une sorte de puits naturel en vérité. Et les aboiements s'intensifiaient à mesure qu'on approchait.

Et on le vit. Là, quelques mètres sous le sol, en train de couiner, un animal épuisé et blessé, qui se retenait comme il le pouvait au bord de l'eau, collé sur des pierres humides sur lesquelles il semblait glisser sans fin. Je sentis la main de ta mère qui vint serrer la mienne, et alors on entreprit de le sauver.

Je lançais un Levicorpus sur l'animal, pour le faire léviter jusqu'à nous. Un labrador sable. Il était frigorifié. Je le réceptionnais dans mes deux bras desquels il ne chercha nullement à s'enfuir alors que ta mère récupérait ma baguette de sa main. Il tremblait et avait la patte avant droite de blessée. « On rentre de suite ! ». Un échange de regards, et déjà elle ouvrait la marche, à reprendre nos traces de pas, moi gardant le chien serré contre moi, lui offrant une maigre chaleur alors qu'il avait passé plus d'une journée au fond de ce trou et blessé.

Il haletait entre ses couinements, et je devinais qu'il fallait qu'on agisse vite sans quoi il ne passerait certainement pas la nuit suivante. On se pressa donc de regagner le chalet aussi vite qu'on le put, marqués d'inquiétude. Quand on fut rentrés, ta mère alla directement chercher la couverture de notre lit, qu'elle plia sur elle-même pour en faire une double couche, et l'étendit devant la cheminée qui rayonnait majestueusement. Je m'agenouillais alors pour déposer l'ami à quatre pattes dessus, l'emmitouflant un instant avec les côtés de la couverture, en prenant soin tout de même de laisser sa patte blessée en dehors.

Ta mère partit lui trouver un récipient avec de l'eau, et un peu de nourriture pour qu'il retrouve des forces. Moi, je jugeais de sa blessure, constatant que sa patte avant droite était fracturée. Alors, j'usais de quelques sortilèges pour le remettre d'aplomb, pour faire disparaître le sang, remettre ses os, et refermer la plaie en prenant soin de son coussinet. Enfin, un sortilège d'énergie pour être sûr qu'il garde suffisamment de forces.

Se trouvant bercé par l'âtre lumineux de la cheminée, le chien finit par s'endormir, sans presque avoir réussi à se nourrir. Alors on a décidé d'attendre son réveil. On est restés à veiller près de lui avec ta mère. Il ne portait aucun collier, aucun tatouage, semblait venu de nulle part. Alors, elle lança le sujet. « Et si... On le gardait et le ramenait pour Eylinn ? » me dit-elle.

J'avais perçu son sourire qui me suffisait, tant nous étions sur la même longueur d'ondes. Pour elle comme pour moi, ça nous paraissait impensable de le laisser livrer à lui-même. Alors on a décidé de le garder. Il s'est réveillé, s'est nourri en profitant du maigre repas que nous lui avions préparé, et semblait se satisfaire de nos caresses comme cadeau, nous témoignant sa gratitude. Alors on a écourté nos vacances, nous sommes rentrés plus tôt, l'avons laissé à la maison. On est venus te chercher chez Tata kalén et, tu as découvert Neige...


~

Chapitre 3 - La Musique de la Vie

~ Avril

« Neigeeeee !!! Il est tout doux ! Merci papa ! »
« De rien mon cœur ! Aller, on va retrouver ta mère et lui faire la surprise ! »

Je regardais Eylinn, ses yeux perdus dans ce bonheur d'enfant capable de faire fondre n'importe quel cœur de pierre, et de donner la plus grande des forces à n'importe quel cœur tendre. Je lui souriais, vivant de cette plénitude que je voyais à sa bouille d'enfant qui colorait mes journées.

Autour de nous, les maisonnées criaient à une verdure qui reprenait ses droits après un hiver rigoureux. Dans le ciel l'on distinguait quelques oiseaux qui venaient nous murmurer leurs plus belles chansons, et le ciel lui, avait décidé de laisser au soleil la place centrale. Des nuages se perdaient loin à l'Ouest, mais ils mettraient du temps avant de venir entraver l'astre rayonnant, on aurait bien le temps de le laisser embrasser notre peau d'ici là.

Nous remontions l'avenue centrale lentement, avant de longer une grille de fer proche de la route. L'on distinguait quelques sorciers qui trainaient, sans savoir qui eux, ils venaient rencontrer. L'on passa la porte pour nous faufiler silencieusement dans ses dédales sinueux.

« Il n'y a pas l'air d'avoir Tata Kalén ! » s'exclama Eylinn avec une pointe de tristesse dans sa voix.
« Oui, je t'avais dit que je ne savais pas si elle travaillait ou non... »

L'herbe poussait tranquillement, et les reflets du soleil apportaient un accompagnateur idéal, comme une épaule sur laquelle se reposer. On passa devant plusieurs sorciers plus ou moins connus du monde magique, tournait dans une allée, avant d'arriver, et de nous arrêter, près de l'épitaphe qui portait « Elly Wildmisth » en lettres de larmes gravées.

« Coucou maman... »

Je lâche sa main, alors que mon esprit se perd et que les larmes ne tardent pas à apparaître. Même si je lui avais promis d'être fort. Je vois notre fille, qui va déposer le bouquet de lys sur la tombe de sa mère. Et je ne peux retenir cette tristesse qui m'assaille, cet étau qui s'empare de ma gorge.

Je renifle, repensant à cette histoire que je venais de lui raconter. A cette version édulcorée que l'on sert aux enfants pour qu'ils n'y voient que la magie de la vie. Car elle était trop petite pour comprendre, pour tout savoir. Je revoyais Elly me dire que sa maladie gagnait du terrain, que ces vacances tous les deux seraient les dernières, car ses forces la quittaient de plus en plus et qu'il n'existait aucun traitement pour ralentir l'inéluctable.

Je me souviens lui avoir dit de se taire la veille où nous avons trouvé Neige, qu'elle vivrait encore de longues années, et qu'on accompagnerait tous les deux notre fille sur la voie 9 3/4. Qu'on se promèneraient en famille sur le Chemin de Traverse pour aller chercher tout son nécessaire pour sa première année, et surtout sa première baguette. Qu'on verrait l'enchantement dans ses yeux, cette magie capable de faire qu'un enfant nous porte à donner tout son sens à la vie.

Comme je me souviens, qu'elle était venue près de moi, me serrant fortement la main. Pour me dire qu'elle voulait plus que tout, que je donne à notre fille les moyens de réaliser ses rêves. Que l'important était qu'elle devienne une sorcière accomplie, et que toujours son amour pour nous serait présent. Je me souviens de ces larmes qui déjà m'avaient mis à terre, alors qu'elle avait réussi à m'arracher cette promesse qui m'avait déchiré le cœur.

Eylinn ne savait que le meilleur de nos vacances, et elle avait gagné un compagnon à quatre pattes pour enchanter ses sourires. Pourtant derrière les pellicules de rêves, la réalité à finit par surgir, emmenant bien trop vite ma femme, bien trop vite sa mère. Et de la voir là, à genoux sur sa tombe, à attendre une réponse qui ne pouvait surgir qu'au plus profond de son cœur, je n'avais pas la force pour être fort, parce que la flamme de ma vie dormait sous mes pieds.

« Tu me manques maman... »

Déchirement de mon âme, d'autres larmes afflux, alors qu'Eylinn elle aussi en sanglots vient se réfugier dans mes jambes, et je m'agenouille alors pour la serrer fort dans mes bras, ma main gauche allant caresser sa longue chevelure brune d'une tendresse infinie.

« Ça va aller mon cœur... Oublie pas que maman nous aime fort... »

Je soufflais, les yeux colorés par un océan de tristesse né de ce vide dans ma vie, dans notre vie. Comme si on m'avait scindé le cœur en deux, m'enlevant la partie la plus joyeuse. Et chaque fois que je regardais notre fille, je revoyais Elly, les mêmes yeux noisettes, la même chevelure, les mêmes petits sourires qui peignent sa bouille adorable.

On resta ainsi de longues minutes, mes yeux rivés sur cette tombe, sur ma femme si proche mais qu'aucune main tendue ne pourrait relever. Mes journées et mes nuits se perdaient dans des silences atroces, et notre fille était devenue ma seule raison d'être. Mais pourtant, je restais le même au fond de moi.

J'étais toujours l'homme marié à Elly Wildsmith. J'étais toujours lié par cette promesse A la vie, à la mort, et chaque jour qui défilait, je restais à vivre de cet amour qu'elle me donnait au quotidien, dont le parfum brillait encore merveilleusement en moi. Chaque fois que je ferme les yeux, je la retrouve allongée près de moi, et dans mes rêves nos doigts se retrouvent pour rejouer nos plus beaux concerts.

« Aller... »

Au milieu de mes larmes, je laisse un baiser sur le front d'Eylinn, essuie ses joues humidifiées par ses sanglots, m'écartant pour aller m'agenouiller près de la tombe d'Elly. Je déplace le bouquet de lys de telle sorte à ce qu'il soit sur son cœur, et de mes doigts tremblants j'entrouvre l'étiquette écrite par la marchande de fleurs, laissant un murmure déchirant s'échapper de mes lèvres éprises par l'immensité de la tristesse me ravageant.

« Parce qu'on t'aime »

Me mordant la lèvre, devant cette terrible pensée que plus jamais je ne pourrais serrer dans mes bras la femme que j'aime, et qu'elle ne pourrait plus non plus recueillir notre enfant au creux des siens, j'allais déposer, sur la pierre tombale, un long baiser, qui témoignait de tout cet amour que j'avais pour elle, et qui persistait, comme une saison à la saveur éternelle.

Je retrouvais ma fille, serrant ses petits doigts dans ma main, et nous restions ainsi, encore quelques minutes ou aucun mot ne sortit de nos lèvres, seulement des cris de nos cœurs en ces larmes qui continuaient de hurler à notre place. Avant que, enfin, sous un soleil qui ne pouvait nullement comprendre l'étendue de notre peine, nous quittions le cimetière de Godric's Hollow, promettant à notre fille qu'on reviendrait bientôt voir sa maman...
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