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[Concours RPG] Le conte hivernal - Cara De Lanxorre
Cara De Lanxorre
Cara De Lanxorre
Serpentard
Serpentard
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Arithmancie

Spécialité(s) : - Permis de Transplanage
- 1/8 Vélane


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[Concours RPG] Le conte hivernal - Cara De Lanxorre
Cara De Lanxorre, le  Ven 2 Mar - 22:38

Charłak Wieś

La brume enveloppait le petit village polonais, voile opaque qui le cachait aux voyageurs. Le ciel s’assombrissait déjà, prêt à accueillir la nuit toute proche. Le sol était tapissé de ce mélange de neige et de terre, boue solidifiée. Elle recouvrait l’unique route du village, qui traversait les deux rangées de maisons basses, passait devant un bâtiment plus haut que les autres, avant de s’arrêter nette, à l’orée de la forêt de conifères. Elle semblait vouloir dévorer les bâtisses du village, cette forêt, masse sombre, avec ses pins tout proches.

Un crac qui déchire le silence, comme un coup de fusil qui résonne à des kilomètres à la ronde. Puis des pas, crissant sur la neige sale. De la première rangée d’arbres, apparaît une femme étrangement habillée. Sur une robe noire, elle semble porter une lourde cape verte foncée, et son sac en cuir est frappé d’un écusson avec un H en son centre. Entre ses mains gantées, elle tient un papier jauni qu’elle lit en plissant les yeux. « Transplanage déconseillé en raison du sol gelé. Comme si j’allais venir en balai ! », qu’elle se gausse à voix basse. Elle relève la tête lorsque le village englouti par la brume se révèle à elle. Terne et morne, éclairé par quelques lampadaires épars dont la lumière tremblotante peine à percer l’obscurité naissante. Silencieuse, elle observe les maisons en pierres grises, sans charme. Les toits recouverts de neige, les volets en bois tirés sur les fenêtres. L’endroit semblait absolument désert.

Cara avance prudemment, ses chaussures noires écrasant les épines de pin mortes sur la neige. Elle s’arrête finalement devant le seul bâtiment éclairé, le plus haut. C’est un immeuble en granit gris, d’une façade granuleuse et percée de multiples fenêtres. Y pendent des volets en crochet qui semblent aussi vieux que la bâtisse. La sorcière reporte son attention sur le papier entre ses doigts « Possibilité de se loger à l’hôtel du village ». Effectivement, après avoir scruté la façade sombre, elle distingue une inscription qui indique aux passants que des chambres sont libres pour la nuit. Dubitative, mais pressée de se débarrasser de ce vent froid qui lui fouette le visage, Cara gravit les marches en béton, partiellement enfouies sous la neige. Elle pousse la porte à doubles battants qui s’ouvre dans un grincement macabre. Immédiatement, une odeur lui emplit les narines : une odeur de renfermé, de vieux. De poussière. Tandis que la porte se referme derrière elle avec le même bruit désagréable, elle prend quelques instants pour observer la pièce dans laquelle elle se trouve, enlevant ses gants d’un geste sec. Le sol est recouvert d’une moquette pourpre, maculée de terre. Les murs ont été tapissés d’un papier peint orné de ces motifs floraux qui sont toujours de mauvais gout. Pas de fenêtre dans la pièce, mais plusieurs portes closes et un escalier branlant. En face d’elle, un comptoir en bois sombre recouvert d’une épaisse couche de poussière. La sorcière s’approche, légèrement penchée sous le poids de son sac. Elle finit par poser ce dernier sur le comptoir, dans un bruit sourd qui réveille en sursaut la personne derrière. Elle maugrée en polonais, sans doute des insultes, en jetant un regard mauvais à Cara s’arrêtant un long moment sur sa cape. C’est une petite femme aux cheveux sales et longs lui tombant autour d’un visage émacié. Ses yeux, inhabituellement enfoncés dans leurs orbites, détaillent la nouvelle venue. Un pull trop grand et un jean délavé cachent son corps maigre et dégagent une odeur de friture. Cara est tentée de faire demi-tour, craignant que les chambres soient à l’image de la propriétaire, mais annonce finalement d’une voix forte « Je souhaiterais une chambre pour le nuit. Si il vous reste de la place. Le congrès annuel d’enchantements a lieu demain,  vous devez être débordée ». Regard peu engageant de son interlocutrice et lèvres qui se fendent « Congrès de quoi ? » demande-t-elle d’une voix enrouée, dans un anglais approximatif. « Enchantements. Vous n’avez pas de cours de magie dans votre pays ? ». Mine suspecte de la logeuse. D’abord, Cara pense que c’est la barrière de la langue qui empêche les deux femmes de se comprendre. Mais très vite : « Oh, vous êtes une moldue... ». Regard désormais scandalisé : «  Vous m’insultez ? » dit-elle d’une voix dure en commençant à se lever de son siège. Pas impressionnée, Cara tranche, dans une moue détachée, « Nous nous sommes mal comprises, oubliez ce que je viens de vous dire. Avez-vous une chambre à me louer ? ». La polonaise reste méfiante, comme si elle l’évaluait. Finalement, elle repose ses fesses sur sa chaise inconfortable et fouille dans un tiroir près d’elle, en tire une petite clef dorée. « Chambre 2. Le petit-déjeuner est servi à sept heures, et le règlement s’effectue à votre sortie ». Tant mieux, Cara doutait que les gallions dans ses poches servent à quoi que ce soit ce soir. Elle trouverait bien une solution d’ici demain. Mais pourquoi personne ne l’avait prévenue ?

Suivant les indications de la femme, elle se dirige vers une des portes du hall, pas mécontente de se soustraire à sa compagnie. Un coup de poignet, et la clef glissée dans la porte l’ouvre dans un cliquetis. Cette même odeur de vieux et de poussière assaille la professeure. Refermant précautionneusement la porte, elle se retrouve dans le noir complet. « Un hôtel de moldu ! Pourquoi nous infliger ça ? » Grogne-t-elle en sortant sa baguette. Le Lumos informulé éclaire une pièce unique, un lit d’une autre époque, ce fichu papier-peint floral. Cara tâtonne sur les murs pour trouver son chemin, appuie sur un morceau de plastique qui éclaire soudainement la pièce d’une lumière jaunâtre. Retenant un cri, elle observe ce miracle, actionne plusieurs fois le bouton. Noir. Jour. « Comment font-ils ça ? ». Elle évalue cette prouesse moldue le temps de quelques nouvelles pressions sur l’interrupteur, en conclut que les non-magiques sont peut-être un peu plus futés que des animaux. Elle éteint sa baguette, pose son sac au pied du lit et son fessier sur la couverture.

C’était donc ça, sa vie, désormais. Passer les vacances d’hiver dans un hôtel moldu au fin fond de la Pologne pour assister à un congrès de magie. C’était une opportunité qu’elle ne pouvait pas laisser passer : des sorciers de l’Europe entière se réunissaient une fois par an afin de présenter le résultat de leurs recherches. En tant que chercheuse, c’était une occasion unique pour découvrir les avancées en terme d’invention de sortilèges, de se gaver de savoir magique international. La Pologne était un lieu idéal, car central, et la forêt de Białowieża, avec ses 125 000 hectares, offrait une cachette parfaite. Mais quand même, un hôtel moldu. Elle qui évitait soigneusement de se retrouver en compagnie de cette espèce sous-développée, était contrainte de passer la nuit dans un endroit non-magique. Elle observe la pièce, désespérément moldue. Vide du moindre bruissement magique, d’objet animé.

Mais peut-être que d’autres sorciers étaient également logés dans cet hôtel miteux ? Se relevant d’un bond à cette idée réconfortante, la professeure actionne avec soulagement la poignée de la porte qui la libère de son oppressant refuge. Un pas dans le hall, coup d’œil vers la femme derrière le comptoir qui semble avoir replongé dans ses rêves. Personne d’autre. Cara ne sait pas vraiment où aller, pousse une porte au hasard. La volée de marches s’enfonçant dans l’obscurité n’est guère engageante, mais mieux valait l’incertitude de la nuit, que la vacillante lumière et l’odeur de poussière du hall. Elle n’est qu’à la quatrième marche lorsque la porte se referme derrière elle, la plongeant dans le noir total. Cara n’ose pas sortir sa baguette, s’attirer des ennuis en cas de rencontre impromptue avec un moldu. Alors, elle se guide avec les sens qui lui restent. Le bout de ses doigts contre le mur, effleurant la façade froide, ses pieds qui tâtonnent, devinant la prochaine marche. Et son ouïe, accrue. D’ailleurs, c’est un étrange son qui arrive à ses oreilles. Un grondement. Il se rapproche, de plus en plus près, bruit sourd. Cara hésite, tentée de remonter, s’enfermer dans sa chambre. Mais pourquoi faire ? Autant chercher l’aventure ici.

Le mur s’arrête brusquement, et les bras de Cara, tendus vers l’avant comme une aveugle, entrent en contact avec une porte identique à celle en haut de l’escalier. Glissement des mains sur la surface et cliquetis caractéristique de l’ouverture. Nouvelle pièce plongée dans le noir. Cara n’est pas plus avancée. Mais cette fois-ci, elle n’est plus seule. Au fond de la pièce, une créature ronronne.

Il ronronne fort. Comme un petit grognement sourd, qui s’arrête, par à-coups. Reprend presque immédiatement. Comme un souffle expulsé. Un clapotis en arrière plan. Créature aquatique ?
Cara elle, le retient, son souffle. Silencieuse, elle tente de raccrocher le bruit à quelque chose de connu, à un animal recensé. Mais rien ne vient. Elle s’approche, prudemment. Petits pas et bras tendus, redoutant le contact avec l’être ronronnant. Guidée par les sons, elle s’accroupit, et ses mains effleurent la surface du monstre. Il a comme une armure, une peau froide et dure. Elle a été enfoncée à un endroit, comme si un choc avait creusé un cratère au niveau de son cœur. Il ne bouge pas, la laisse faire, la laisse explorer. Toujours ce ronronnement presque ininterrompu, qui emplit la pièce.

Et alors que Cara laisse ses doigts courir sur les angles arrondis aux coins de son armure, l’animal se réveille.

Son armure se met à vibrer au contact de la professeure, ses doigts transmettant le tremblement au corps entier. Elle retire sa main comme si le contact l’avait brulé, recule précipitamment, tombe en arrière. La baguette échappe à sa main entrouverte, dans le bruit caractéristique de l’objet qui roule, loin. Impuissante, dans le noir, elle tente de se redresser, paumes et genoux contre le sol.
Le grognement de contentement laisse subitement place à un bruit strident, aigu. Ça grince, de plus en plus fort, de plus en plus aigu. Il va m’attaquer. Effroi et panique chez Cara, sidérée par ce son qu’elle ne connaît pas, vibrant, perçant, qui empli la pièce. Tambour dans sa tête, qui cogne contre ses tempes. Elle sent l’animal vibrer, fort, comme si il tentait maladroitement de bouger sa lourde carapace.  Elle essaie de reculer, ses genoux sur le sols froid, qui brulent, s’écorchent. Aveuglée par l’obscurité, elle bouge trop vite, mal. Sans repère, elle ne sait comment échapper à la bête, donc le cri empli désormais la pièce entière. Elle aussi, elle cri. Elle hurle. Terrifiée, effrayée.  Elle laisse son corps glisser contre le sol, sans défense, presque offerte à la bête, elle attend son heure. Sa mort.

Aussi soudainement qu’il était apparu, le hurlement strident s’arrête. Il perd en intensité, jusqu’à disparaître complètement. Une trêve pour mieux l’achever, par surprise ? Les larmes froides sur ses joues et le souffle court, Cara n’ose plus bouger. Son cœur bat vite, trop vite. Un sanglot l’étrangle.

Un clic avant la lumière, subite, de la même manière moldue que dans la chambre. Ses pupilles dilatées habituées à la pénombre se retrouvent aveugles, saoulées de lumière. Elle comprend qui est sa sauveuse lorsqu’elle sent cette odeur de friture qui collait à ses vêtements. Elle la devine, entre ses yeux mi-clos, cette femme qu’elle a prise pour une idiote et qui semble pourtant si forte, assez forte pour ne pas avoir peur de l’animal. Elle s’approche de lui, d’ailleurs, lui ouvre le ventre d’un geste assuré. Jaugeant Cara encore haletante, retournée sur le dos face au petit soleil du plafond, elle tapote son animal de compagnie et lance d’un air moqueur, en anglais ; « Alors, la petite dame a peur de la machine à laver ? Vous me surprendrez toujours, vous les sorciers ». La machine quoi ? Les sorciers ? Comment sait-elle, cette sale moldue ? Dans un éclair, Cara comprend pourquoi personne ne lui a dit d’emporter autre chose que des gallions. Pourquoi la femme s’était sentie insultée quand la professeure l’avait associée à une non-magique. Elle faisait partie des leurs. « Qui êtes-vous ? » Voix forte et air arrogant, façade à sa panique intérieure. Une posture bien orgueilleuse pour quelqu’un encore allongé sur le sol. La vieille sourit encore, écarte les bras : « Vous ne croyiez tout de même pas que le Ministère allait autoriser une rencontre magique proche d’un village moldu ? Bienvenue à Charłak Wieś, village habité uniquement par des Cracmols ! »
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