[Concours RPG] Il était une fois - Aewera Drabyssae

Il était une fois….une femme se promenant dans les rues de Paris, le sourire sur les lèvres et les pensées errantes…

La jeune femme marchait, ses sens en éveil. Sur le sol, elle pouvait observer des déchets immondes et des bouches d’égout crachant leurs haleines putrides. Sur les murs, des briques anciennes et délavées donnaient une impression d’enfermement. Comme si ces murs immenses s’approchaient un peu plus à chaque instant pour l’écraser de leurs mains de pierre. Elle commençait à accélérer le pas, ses cheveux blonds se soulevant au gré de ses mouvements agiles quand elle aperçu, au loin, une jeune fille. Cette dernière tenait entre ses mains un livre qu’elle détaillait de ses grands yeux verts. Aewera essaya donc de s’approcher d’elle, se questionnant sur les pensées de la jeune fille quand, soudain, le livre s’enflamma. Elle ne comprit pas comment cela se produisit puisqu’elle n’avait ni vu de baguette ni entendue de sort être lancé. Mais, elle s’assit sur le sol, ses yeux attirés par les flammes orangées, ses pensées voyageant vers de nouveaux cieux. C’est ainsi qu’un poème se forma dans son esprit.

« Le lac étincelant brilla de milles feux,
Quand l’aube posa son regard sur ses rivages.
Un château se dressait sur ses flots harmonieux,
S’imposant par ses tours et ses hauts colombages.
En son sein dansait un vieil homme,
Aux allures de gentilhomme,
Qui de sa paisible beauté,
Apaise nos âmes brulées.
Sa lumière délicate nous illumine,
Sa danse sublime montre ses origines,
Et, le chat noir, majestueux, sur son épaule,
Nous transmet la digne patience du saule.

Une ambiance chaleureuse régnait,
Une mélodie si douce chantait.
Un livre ouvert et des vieilles pages,
Des sorcières, des loups et des mages,
Des histoires enchantées de fées,
Autrefois si abandonnées,
Désormais écrites et contées.
Si ravis par ces longues histoires,
Des enfants avec tant d’espoir,
Pour des héros imaginaires,
Riaient, chantaient une belle ère,
Pleine de rêves et de fantaisies.
La mélodie d’une poésie,
Douce cascade de mots enfin libres.
Tournant la page l’Univers vibre,
Apparition de nouveaux mots,
Mes yeux m’emportent sur leurs eaux… »

Le poème semblait s’être écrit en lettre feux dans son esprit et il résonnait comme une douce mélodie, comme un doux souvenir. C’est probablement la fumée issue de ces mots brulés qui le lui avait inspiré ou peut être que c’était la jeune fille. Ses longs cheveux noirs et son visage paisible lui donnait un air angélique qui lui rappelait sa cousine. Le château du poème lui remémorait son enfance en France avec ses parents. Quand elle était âgée d’une dizaine d’année, ils l’avaient emmené à Fontainebleau où elle s’était découvert une passion pour les monuments anciens et les jardins splendides….

Elle relevait le visage, ses cheveux blonds étincelants sous les dernières lueurs du soleil, quand elle distingua un jouet dans les bras de l’enfant. Il était un peu difforme, comme si il avait déjà vécu trop d’aventures mais il était beau et inattendu, comme l’objet central dans la vie d’un enfant…

Elle se releva, cherchant à s’éloigner de ce lieu lui inspirant trop de souvenirs. La jeune femme voulait s’enfuir en courant mais elle n’en avait pas la force, ses pensées trop embrumées par les fantômes du passé. Aewera était comme prisonnière du présent, elle ne pouvait se mouvoir et le temps semblait ne plus avancer. Les flammes s’échappant du livre en feu s’était éteinte d’un coup et la jeune fille avait disparue. C’était comme si une brise de vent avait tout emporté, ne laissant de l’instant passé qu’un poème de feu qu’elle ne pourra oublier tant il s’était ancré dans ses souvenirs.

C’est alors qu’elle pu enfin avancer, comme libérée d’une chaine, la chaine du passé qui l’avait enchainé à ce moment. Ses pas la guidèrent quelques instants, laissant à son esprit le temps de partir vers de nouveaux horizons. La jeune femme se perdit à nouveaux dans ses pensées vagabondes où elle était quelqu’un d’autre et où le monde n’avait de limites que celles que notre esprit dessinait.
Elle recréa chaque objet du poème, cherchant sa signification dans les dernières lueurs du jour.

C’est tel un automate, qu’elle tourna au bout de la rue, son corps se perdant dans l’épaisseur brumeuse de la nuit tombée.
Nul ne su où elle était parti, se mêlant aux étrangers, elle s’était évanouie dans la nature.