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[Concours RPG] Il était une fois - Matt Deliers
Matt Deliers
Matt Deliers
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Sixième année

Matière optionnelle : Arithmancie

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


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[Concours RPG] Il était une fois - Matt Deliers
Matt Deliers, le  Jeu 9 Aoû - 1:08




Toute personne aperçue en possession d'un ouvrage manuscrit s'expose à la peine immédiate de mort.


* * *


Douze années. Douze années maintenant que cette loi planétaire avait été promulguée dans le monde moldu. Ce dernier était sous l'emprise de l'Osmose, un nouvel ordre mondial aux idées bien arrêtées. Douze années que cette nouvelle IG était venue s'ajouter à la liste des sept déjà mises en place par les Osmosites. Chacune des Interdictions Générales était catégorique. Braver l'une d'entre elles engendrait une sanction instantanée : la mort du rebelle fautif. D'ailleurs ces derniers n'existaient pratiquement plus. Du moins, officiellement. Décimée massivement sur les trente-cinq dernières années, la rébellion avait échouée laissant l'Osmose s'installer fermement et définitivement. Le monde sorcier avait du s'adapter et avait machinalement suivi la cadence. Aucun doute ne subsistait quant à l'allégeance envers ce nouveau régime totalitaire instauré. Tout sorcier aperçu en possession d'un ouvrage manuscrit s'exposait à la même issue fatale. Les gouvernements magiques avaient même été plus loin, créant une IG spécifique à leur monde. Affirmant que tout sorcier révélant désormais, involontairement ou non, l'existence du monde magique s'exposait également à la peine immédiate de mort. La population mondiale venait d'enregistrer des statistiques jusqu'alors jamais imaginées : une mortalité internationale en hausse de 41% due à l'application de sanctions et une dégringolade définitive du taux de criminalité.


* * *


Un matin comme un autre. Cross Street, Manchester, United Kingdom.
Visage ridé marqué par le temps qui passe. Yeux encadrés par de larges cernes attribuées à un manque de sommeil évident. Une barbe grise brousailleuse de laquelle on ne distinguait même plus le commencement de ses sales cheveux emmêlés. Këwalo enfila son long manteau noir par-dessus sa couche de vêtements sombres. Le Rouge était une couleur interdite désormais. Avant de sortir il inspecta soigneusement la pièce réduite dans laquelle il était. Comme pour tâcher de s'en souvenir. Comme pour tâcher de ne pas l'oublier. Le fol espoir de la retrouver en rentrant comme il l'avait laissé en partant. Le même rituel depuis trente-deux ans, ce n'est pas aujourd'hui que cela changerait. Le sorcier rangea précieusement sa baguette dans une poche interne toujours à portée de main. Juste au cas où il en aurait besoin. Même s'il ne s'en servait pratiquement plus. Trop dangereux. Trop repérable. L'utilisation de la magie n'était pas prohibée, juste sévèrement scrutée par les autorités magiques. Le moindre écart. Le moindre faux. Tout était un prétexte justifié pour se faire aligner. Il s'approcha lentement du mur près de la sortie de sa piaule pour compter le nombre de traits tracés à la craie. Vingt-sept. Le mur abritait vingt-sept traits tracés à la craie. Sans émotion et sans un bruit il sortit en fermant la porte à clef, un double-tour habituel depuis toujours.


Descendant dans le hall pour enfin sortir dehors il balaya quelques instants l'animation présente dans la rue mondaine. Son cagibi était disposé sous les combles d'un vieil immeuble luxueux présent au pied de cette artère, l'une des plus fréquentées de Manchester. Son regard se posa successivement sur des passants ici et là, tous activés à remplir leur mission aussi futile soit-elle. Ses prunelles dévisagèrent ensuite sans trop d'insistance une patrouille Rouge bien visible de tous et postée en sentinelle à une centaine de mètres de sa position. Des soldats Osmosites en faction, ils surveillaient les allées et venues de chacun. Il ne put réprimer un sourire malin laissant visible ses dents légèrement jaunies par le temps. Ses iris traduisaient une émotion solennelle de rébellion. Les Osmosites se croyaient supérieurs, ils pensaient tout savoir. Mais Këwalo savait que cela occasionnerait leur perte, il en était persuadé. Il l'avait toujours su. Il l'avait toujours espéré.


Un quart d'heure s'écoula sans que rien ne se passe. Le vieil homme aimait s'asseoir sur un petit muret pour regarder la vie s'activer tout autour ; des centaines de gens se croisaient chaque jour sans se connaître ni s'arrêter pour prendre le temps de se connaître. Il analysait ces personnes avec leur mine déconfite. La majorité d'entre elles feignait faire bonne impression alors qu'en réalité tout allait mal. Leurs yeux ne pouvaient cacher un ennui morose, une tristesse profonde, un espoir insatiable qu'un jour le monde redeviendrait meilleur. Un mouvement de foule, au début lointain, le força alors à tourner la tête en direction de l'agitation. Non loin du poste improvisé de surveillance des Rouges, une fille venait de prendre la fuite lors d'un vulgaire contrôle aléatoire. Les badauds s'écartaient précipitamment au rythme de l'avancée de la fugitive. Les soldats hurlaient à la foule de dégager pour ne pas entraver leur opération. A la manière d'une mer lointaine séparée en deux pour laisser passer l’Élue, son regard bleu innocent croisa l'espace d'une fraction de seconde celui du compatissant vieillard assis impuissant sur son siège de fortune. Këwalo aurait voulu se lever, lui crier dessus, l'aider, faire n'importe quoi pour elle. Il resta de marbre, le cœur lourd et les poings serrés. Hors mis la rebelle et les gardes, personne ne bougeait dans la rue. Comme si quelqu'un avait subitement suspendu le temps et en avait subitement pris le contrôle. C'est à peine si le vieil homme entendit les quatre ou cinq coups de feu. La scène lui souleva les tripes. Il vit ce jeune symbole rebelle de pureté enfantine, probablement dix-sept printemps à peine, s'effondrer en pleine course au sol. La jeune femme tomba dans un dernier souffle, un bouquin s'échappa de ses mains pour glisser sur une dizaine de centimètres. Le vieillard vit deux soldats lourdement armés s'avancer et venir jusqu'au point de chute. L'un deux tapa dans le corps désormais sans vie de l'adolescente pour s'assurer de la fatalité. L'autre continua jusqu'au livre pour asperger ce dernier d'un liquide hautement inflammable avant de sortir un briquet pour y mettre le feu. Rien ne filtrait du visage imperturbable du soldat tandis qu'il était en train de brûler le livre. Aucun sentiment. Aucun état d'âme. Les soldats Rouges ne ressentaient rien visiblement. Le crépitement des pages en train de brûler et les flammes se matérialisaient dans le reflet des prunelles noires de Këwalo. Tandis que les deux Rouges s'occupaient de dégager le cadavre, les passants reprenaient leur semblant de vie comme si de rien n'était. Comme si rien de tout cela ne venait d'arriver. Comme si tout cela était parfaitement normal. Il fallait que cela cesse...


* * *


"Eglaaa... Magne toi, viens m'aider steuplé !!" Une voix forte lointaine se fit entendre. Trop lointaine si bien qu'elle n'était pas sûre de l'avoir vraiment entendue. Dans le doute Églantine mit un terme à sa lecture. Elle ferma le livre qu'elle dévorait depuis désormais deux heures. Plongée dans cet univers dystopique elle s'était vraiment laissée prendre et transporter dans cette époque futuriste, comme à chaque fois. Jusqu'à en oublier toute notion du temps. Elle convia tous ses neurones à une réunion de dernière minute : l'idée était de remettre les autres en place tout en chassant les plus noires. Un coup d’œil sur la couverture de son bouquin nommé l'Osmose où traînait fièrement en bas de quatrième la photo animée de M.Deliers. Cet auteur était vraiment génial et incroyablement imaginatif. Il savait plonger ses lecteurs dans les plus profonds méandres de leur esprit. Cela constituait à ce jour sûrement l'une de ses fictions les plus abouties d'après la jeune fille. Un "Mais pùtain qu'est ce que tu fous ! Eglaaaaa !?!" la fit définitivement descendre de son petit nuage. Aucun doute il ne s'agissait pas d'une voix céleste ou inventée par son génie créatif. Elle sortit de sa chambre en trombe pour dévaler quatre par quatre les marches du couloir. Manquant de se vautrer sur Oscar qui remontait l’escalier dans l'autre sens à toute vitesse, elle lança un juron à l'adresse du chat noir toujours prêt à se foutre dans les jambes des gens. Personne au rez-de-chaussée ? Elle n'avait pourtant pas rêvée.


Elle hésita un instant à descendre au laboratoire de Yoack. Personne ne descendait jamais au laboratoire de Yoack si ce n'est Yoack lui-même. L'espace du sous-sol était formellement interdit au public. Il était réservé par son grand frère et ses expériences farfelues. Aucune potion yoackesque n'était sans danger, ils l'avaient tous plus ou moins bien appris à leurs dépens dans la famille. Faisant le lien rapidement avec Oscar repartant apeuré en sens inverse, il avait sûrement du se passer quelque chose. Elle descendit peu rassurée les premières marches avant de voir qu'au final la porte de l'antre était ouverte. De la fumée semblait s'échapper et un bordel monstre avait pris place en maître dans ces lieux sombres. Elle pénétra pour la première fois dans cette pièce inconnue jusqu'alors. Sans gros doute un capharnaüm gigantesque venait de prendre possession du labo. Des parchemins éventrés. Du verre éclaté un peu partout. Des ustensiles de potions. Trois chaudrons renversés. Des fioles brisées répandaient leur contenu sur les établis et sur le sol. Des ingrédients exposés visiblement en arc de cercle comme si une explosion avait tout soufflé dans le sous-sol. Des flammes sur un feu de cheminée luttant pour leur survie. Et au milieu de tout cela, Yoack visiblement en train de s'activer pour réparer ses conneries. Il marqua une pause lorsqu'il vit sa sœur. Églantine le dévisagea d'un air de défi. Elle était le style de personne à rentrer dans un endroit formellement interdit sauf si cas de force majeur oblige. Il ne lui en tint pas rigueur, se contentant de ramasser des notes éparpillées aux quatre coins. "T'as pas croisé ce connàrd d'Oscar ?" Il s'arrêta pour la regarder avec de grands yeux ronds. "C'est à cause de ce pùtain de chat si c'est le bordel. Il est passé lors de ma condensat..." Il hurla sur sa sœur lorsqu'il vit la connerie qu'elle venait de faire. Trop tard. Elle venait de porter à sa bouche un doigt trempé dans une attirante substance suspecte étalée à même le sol. Églantine se rebaissa encore, cette fois pour lire le nom du contenu qu'elle venait d'ingurgiter. La fiole fêlée laissa deviner les mots « Yoack's test - Paranoïa poison ». Oupsss.


"Qu'est-ce que..?" Explosion interne et démultiplication de mon énergie cellulaire. Ce foutu liquide a l'effet d'une bombe sur mon organisme. "Pourquoi j'ai fait ça ? Quelle abrùtie.." Je discerne mes sens se développer. J'éprouve une sensation étrange, trop étrange. Je devine que mes facultés rentrent en extase et qu'elles ont choisis de fusionner ensemble les unes avec les autres. Mon ouïe et mon odorat viennent compliqués ma vue et mon toucher alors que mon goût est déjà anesthésié par cette goutte immonde de substance douteuse made in Yoack tout juste ingérée. A la manière d'un astronaute perdu dans le cosmos infini je vois des étoiles défiler autour de moi. Des foutues grosses étoiles jaunes, des petites étoiles bleues, des étoiles scintillantes. Devant mes yeux mes dix doigts, ces derniers prennent une longueur anormale et s'étirent soudainement tels des bâtons de réglisse. Comme si le temps venait de s'arrêter, que l'image était décalée sur certains plans. Je les secoue comme pour chasser cette vision irréelle. Ils redeviennent normaux, d'une longueur correcte. J'entends du mouvement derrière moi si bien que je me retourne pour voir ce à quoi j'ai à faire. J'ouvre des grands yeux ronds. Effet de surprise total lorsque mon regard croise celui de l'Ordonnanceur. Un tel choc me cloue au sol comme une bonne grippe intestinale doublée de diarrhées aiguës chroniques te clouerait au lit pour minimum trois mois.


Je pars à la renverse en arrière comme la marche [arrière]. Je tombe à en faire pâlir une pâte à pizza qui se décollerait du plafond duquel elle n'a clairement pas sa place. Un mal pour un bien : le contact du carrelage froid me fera sûrement revenir à la dure réalité des choses. Dans un fracas de poussière insoupçonnée que je fais valser jusqu'au plafond à la manière d'un drogué dans un concours de ronds de fumée, je m'écrase sur une table remplie de grimoires telle une tomate lancée à plein régime sur une baie vitrée. Au travers du nuage de poussière je plisse les yeux pour discerner une forme qui apparaît peu à peu devant moi. Rien à faire l'Ordonnanceur est bel et bien là. Ici et debout. Aucune trace de Yoack mais à la place ce héros virtuel. L'un de ceux tout droit sortis de l'Osmose, le bouquin que je suis en train de lire. Le type vient littéralement de prendre vie devant moi. Dans son accoutrement tout y est jusque dans les moindres subtils petits détails. Chapeau haut-de-forme. Lunettes d'aviateur. Masque sur le visage et gant articulé dans la main gauche, tous deux de cuir. Costume steampunk de l'époque victorienne. Canne dans la main droite. "T'es pas réel. T'es dans un livre hein." Je le dis en essayant de m'en convaincre. Ma tête hoche toute seule. Je la secoue horizontalement pour chasser cette illusion impossible. Malheureusement toujours présente, et fièrement postés sur ses deux guibolles. Voilà qu'il me tend la main pour m'aider à me relever. Je sors ma baguette, la pointe vers lui tout en le regardant d'un air de défi. Un de ceux qui pourrait se traduire par « tu m'approches, je te bute ! ». Le type s'en cogne. Royalement. Il s'approche de moi souriant. Vais-je le faire ? Il continue tranquillement de s'avancer. Un peu trop près. Si près que mon Repulso l'envoie s'encastrer dans le mur du fond du labo dans un fracas terrible. Des tomates - rouges, fraîches, entières - se mettent à célébrer devant mes yeux éberlués. Elles entament une danse de la victoire. Puis elles disparaissent aussi subitement qu'elles sont apparues. Je regarde autour de moi : le labo est nickel comme il ne l'a jamais été. Je m'approche du supposé impact de l'Ordonnanceur dans le mur. Il n'y a rien. Aucune trace. Ni de lui ni de son impact. Je me retourne, inspecte la pièce vide à part moi. "Je d'viens folle ou quoi."


Je sors en courant pour remonter aussi vite que possible les deux escaliers et ainsi atteindre ma chambre. Un jeune homme s'amuse à faire des tours dans mon siège de bureau. Il s'arrête net lorsqu'il voit que je le dévisage avec un mélange de stupeur et de méfiance. Ma mine déconfite se transforme en une expression de joie, d'admiration et d'excitation au fur à mesure que je me rends compte de qui il s'agit. Matt Deliers. Le célèbre fameux géniallissime auteur planétaire qui venait de sortir son dernier futur best-seller. Il était là assis tranquillement dans mon siège de bureau à faire des ronds à la manière d'un gamin croyant battre le record de vitesse sur un manège de chaises volantes. Son Je t'attendais Titine me tétanise sur place. Tellement excitée que je mets machinalement les mains devant moi pour masquer une certaine gêne. Mon palpitant y met du sien, il souhaite sortir de ma poitrine. Des spasmes et des fourmillements commencent à parcourir alors tout mon être. Mon coeur manque plusieurs battements. Au moins trois. Mon cerveau, essayant de compter jusqu'à dix, manque plusieurs chiffres. Au moins deux. M.Deliers me gratifie d'un sourire tombeur avant d'annoncer qu'il faudrait que tu retrouves Oscar. Sa mine se renfrogne quelque peu avant qu'il ne rajoute que c'est à cause de ce pùtain de chat si c'est le bordel. Il est passé lors de ma condensat... Mon cerveau déconne. J'ai déjà entendu ça quelque part. Il n'y a pas si longtemps. Je perçois la subtilité de la situation : anormale, irréelle, irrationnelle. Je regarde l'écrivain du moment qui fait un carton planétaire en matière de ventes mais quelque chose cloche. Son regard devient oppressant voire flippant comme soudainement figé dans le temps. J'ai peur puisque le monde dans lequel je vis se transforme et se métamorphose sous mon regard démuni impuissant pour l'en empêcher. Je commence à respirer fortement - trop fortement. Une espèce de climatiseur totalement pété faisant un bruit de réacteur d'avion du XXème siècle que l'on garde par obligation pour des chaleurs estivales vraiment suffocantes. Je commence à respirer rapidement - trop rapidement. Un ventilateur lâché à pleine puissance soufflant et crachant tellement d'air qu'il en ferait passer Zéphyr et Éole pour des enfants de cœur dans l'Olympe. J'ai froid aussi. Il doit faire moitié moins de degrés dans ma pièce que dans un verre de Whisky Pur Feu et pourtant je me gèle à en claquer des dents. M.Deliers me sort un chaleureux Calme toi. Tu n'as pas à avoir peur auquel je réponds un sec et cassant Ta gu€ule. J'me calme si j'veux. J'ai peur si j'veux ! Regrettant mes paroles je ramène mes mains devant ma bouche quatre secondes trop tard pour m'empêcher de parler. Je le vois ouvrir la fenêtre, me regarder d'un air navré et sauter naturellement dans le vide. Abasourdie je m'approche pour voir s'il ne s'est pas fait mal. Je le vois alors en pleine discussion avec l'Ordonnanceur dans le jardin familial. Comme si de rien n'était. Visiblement ils se connaissent. Visiblement ils parlent de moi puisque je sens leur regard insistant se tourner immédiatement vers moi.


Je tente de me calmer. Je tente de faire revenir à un rythme normal ma respiration saccadée. Je me frictionne pour me réchauffer et faire dégager mes sueurs froides. Je décide de descendre dans le jardin pour tenter d'expliquer l'inexplicable. Je souhaite parler avec ces deux personnages improbables en quête d'informations. Créateur Deliers et Création Ordonnanceur. Sur cette situation irréelle à laquelle il faut maintenant mettre un terme définitif. Je ressors de ma chambre à toute vitesse et croise Oscar en haut des marches. Ce dernier me regarde d'un air entendu avant d'entamer la conversation : t'as pas croisé ce connàrd d'Oscar ? Totalement ailleurs ma préoccupation fait que je ne percute même pas l'incohérence de la scène. Je déambule tellement vite que je rate une ultime marche pour m'étaler dans le mur en contrebas des escaliers. La douleur absurde est à la hauteur de mes hallucinations avérées. Ma joue droite semble être à sa place, incrustée dans le papier peint au goût douteux. Je me relève péniblement. Mon corps martyrisé par les chutes. Mon esprit martyrisé par un afflux massif d'infos erronées en totale contradiction entre elles. Je m'avance vers le pas de la porte et pose la main sur la poignée. Je serais toi, je ne ferais pas cela. Je me retourne pour admirer Oscar posté sur la troisième marche de l'escalier. Celle depuis laquelle j'ai voulu défier les lois de la physique. Il continue sa toilette comme si de rien n'était. Je sais au fond de moi que c'est lui qui vient de parler. Ne prenant pas en compte son conseil j'ouvre la porte mais en restant soigneusement sur le seuil. Je vois alors de l'autre côté la vision horrible d'un lugubre cimetière amérindien avec en arrière-plan les déchirants hurlements glaçants de sinistres loups affamés. No way ! Je ne vais pas là-bas. Je referme la porte pour l'ouvrir de plus belle. Je vois alors de l'autre côté la vision de l'intérieur d'un four crématoire bientôt activé depuis lequel le cadavre, enfourné mais encore frais, se relève pour me saluer. Je referme rapidement sans plus de cérémonie la porte une seconde fois mais hésite à la rouvrir. Je prends le risque. Je vois alors de l'autre côté une rue mondaine accueillante et dynamique. Remplie d'une foule en effervescence.


Après une énorme hésitation je franchis le seuil de la porte pour me retrouver dans ce nouvel univers que je crois reconnaître. Mon souffle s'accélère de façon inquiétante. Habituellement je fais autant de sport en un quart de siècle qu'un obèse unijambiste adhérant au FLEM [Front de Libération des Elfes de Maison] coincé dans son canapé et carburant au Kiwicot en une journée. Je trépigne. Je saute sur place car je commence à avoir de plus en plus froid. Passant devant une vitrine je me rends compte du pourquoi. J'avais un Jean et un T-shirt "Fuck The Osmose" dans mes souvenirs. Je me regarde complètement shootée. Ma tenue estivale parait certes plutôt jolie mais clairement inadaptée au vue du froid qui se dégage de mon être tout entier. Une robe mi-longue bleu azur qui fait ressortir mes yeux v... Je débloque devant mes yeux bleus eux aussi. Mes yeux habituellement verts. Wait, depuis quand ? Mes cheveux ! Je hurle en m'apercevant que ma couleur naturelle, blonde comme les champs de blé, a laissé place à un noir de jais post choc-pétrolier supplément catastrophe environnementale. De rage j'envoie un Finestra dans la vitrine qui se brise en un millier d'éclats de verre. La scène devient alors surréaliste si tant est que cela soit encore possible. L'explosion de la vitre laisse place derrière à un décor similaire : la même rue mondaine. Elle aussi accueillante et dynamique. Remplie de la même foule en effervescence. Je me jette alors dans cette nouvelle rue faisant face à une nouvelle vitrine. Que je brise avec un nouveau Finestra. Encore. Et encore. La spirale doit bien se répéter au moins une dizaine de fois avant que j'estime que cela me servira autant que de tenir un nain de jardin sur un balai volant. Avant même de finir ma pensée j'entends et aperçois au loin un escadron de nains de jardin survoler la rue en balais. Suivant une formation en V très bien maîtrisée.


Je reconnais vaguement les lieux mais je préfère demander mon chemin à quelqu'un. Ce quelqu'un avec son air pressé et arrogant. Ce quelqu'un avec son visage fermé, que tu sembles royalement faire chi€r car tu poses une question légitime évidente à ses yeux qu'il lève au ciel car tu lui as fait perdre cinq secondes de son précieux temps qu'il va s'empresser de gâcher dans un boulot merdique qu'il n'aime pas mais pour lequel il fait semblant d'être sympathique. Faux-cul d'hypocrite de m€rde ! Je le pense très fort mais je ne le dis pas. Je lui rends un sourire formel obligatoire qui cache une profonde fourberie. Je remonte la rue Cross Street vers le Nord avant que deux hommes m'interpellent. Ils sont étrangement vêtus d'un uniforme entièrement Rouge et sont lourdement armés : ceinture de grenades, arme de poing, couteau et surtout fusil mitrailleur en bandoulière. On dirait des soldats dans un jeu vidéo. Ou pire encore les Osmosites dans le bouquin que je lis. Mieux vaut s'arrêter ils n'ont pas l'air de rigoler. Ils me demandent alors d'ouvrir mon sac que je remarque seulement à l'instant où ils en parlent. N'ayant rien à cacher je vais alors pour vider tout autant surpris qu'eux ce qu'il contient. Ma main entre en contact au fond du sac avec un livre que je m'empresse de sortir. Je le reconnais : l'Osmose ! Montrant fièrement aux deux soldats ma découverte, je m'aperçois qu'ils se regardent d'un air totalement abasourdi. L'un d'eux saisit une radio avant de parler dedans et annoncer un code IG8. Aucune idée de ce que cela signifie, je sens seulement que ce n'est pas bon et que cela va mal finir. Lorsque je vois l'autre saisir son pistolet je réagis instinctivement en lui envoyant un coup de genou dans les parties intimes. Bah ça ça doit faire mal. Parait que faut sautiller... Pas le temps d'épiloguer on s'enfuit dans l'autre sens mon livre et moi. Je hurle à la foule de nous laisser passer. Le miracle se produit. La foule me laisse passer. Je tâcherai de m'en souvenir la prochaine fois que je suis dans les embouteillages ou dans les magasins pour faire du shopping. Les gens s'écartent tous pour me laisser. Ils semblaient avoir peur de moi comme jamais ils n'avaient eu peur de leur vie. Ils semblaient craindre pour la leur. Mon regard croise l'espace d'un très court instant celui d'un vieillard assis sur un muret. Mon cœur s'arrête alors de battre comprenant l'impossibilité de la situation absurde en train de se dérouler. Mon cerveau essaie tant bien que mal de racoler les morceaux mais l'image de Këwalo hante désormais mon esprit. Je me crois sortie de cette course-poursuite lorsque je sens finalement deux cure-dents s'enfoncer dans mon dos.


La vache, pùtain. Qu'est ce que ça fait mal ! Je me vois tomber au ralenti lâchant une dernière fois mon livre que je tenais fermement jusqu'à maintenant. Ma dernière sensation est celle d'un coup de pied reçu dans les côtes. Ma dernière vision est celle d'un des deux hommes foutre le feu à mon superbe livre. Je sens mon corps se faire traîner à même le sol, quittant peu à peu la rue redevenant tranquillement ce qu'elle était, comme si je n'avais jamais existé. Fermant les yeux un court instant je les rouvre dans ce qui semble être un cercueil. Panique totale à nouveau : je me remets à respirer bruyamment et de manière accélérée. La chaleur commence à se faire sentir Au moment même où je tape sur le bois pour qu'on m'entende et qu'on vienne me délivrer, une ouverture se produit au niveau de mes pieds. Je fais face à un miroir ; je vois alors une image de moi-même me regardant en train de mourir. Je décide de saluer mon sosie mais la porte se referme avant que je ne puisse parler. Elle se rouvre une éternité plus tard, je sens qu'on me tire dehors par les pieds. Une fois la tête sortie à l'air libre j'analyse mes deux sauveurs. Créateur et Création. M.Deliers et l'Ordonnanceur. Pourquoi ont-ils fait cela ? Pourquoi m'ont-ils sortie de là ? Je n'en sais rien. Est-ce que j'en ai quelque chose à secouer ? Probablement pas. Sans préavis le contrôleur du temps éternel s'approche doucement de moi pour me mettre une grosse gifle à faire pleurer une maternelle entière et dont ma joue droite se souviendra toute sa vie. Elle avait déjà sympathisé avec le mur en bas de mon escalier. M.Deliers le regarde d'un air ravi, celui d'un écrivain émerveillé que son aventure prenne vie et qu'elle distribue des grosses tatanes à qui veut bien en recevoir. Ma tête tourne une énième fois avant que je ne m'enfonce dans les limbes. Again.


* * *


Je me réveille allongée dans mon lit. Les yeux fixés sur le plafond que je reconnais si bien, celui de ma chambre. Ma tête me fait un mal de berger allemand. Je me relève quand même brusquement sur les avant-bras pour analyser la pièce. Tout semble calme, en ordre, discipliné, studieux comme lors d'une salle d'examen poudlardesque. Ambiance apaisée et apaisante. Tenant ma tête entre mes mains j'ai d'abord peur qu'elle tombe de par sa lourdeur. Ensuite je prie pour que ce vacarme assourdissant ne cesse enfin. Mon corps endolori ne cesse de me rappeler que j'ai déconné. Toujours avec cette vague impression de m'être faite piétinée par un troupeau de centaures pourchassant une biche apeurée en pleine forêt péruvienne. La vache, pùtain. Qu'est ce que ça fait mal ! Les mots sortent automatiquement de ma bouche comme guidés par mon cerveau embrumé. Je ne prête pas attention à ce que je viens de dire mais plutôt au temps qu'il fait dehors. La soirée semble déjà bien entamée. Le soleil est en train de mourir derrière la ligne d'horizon. Les derniers reflets se propagent sur le toit des maisons voisines. Le Eglantine, à table ! de mon père dans le salon me fait sursauter. Il était rentré du boulot, donc il devait être déjà bien tard. Heure du familial diner quotidien. Sans me faire prier une seconde fois je descends les escaliers non sans mal tellement j'ai la tête comme une enclume de 3.7 tonnes et le corps lourd comme un hyppogriffe mort. Une boule au ventre de ne pas avoir vu mon chat de toute la journée je me dis qu'il viendra me réclamer lorsqu'il aura faim. Je m’assois à table et fais face à ma mère radieuse, mon père souriant et Yoack avec son air faussement inquiet pour moi que je lui connais si bien. Impossible de me souvenir de ma journée je regarde ma mère étonnée qui attend une réponse à sa question fraîchement posée. Mon père se contente de lâcher un simple On t'attendait Titine ! auquel mon frère vient ajouter, me regardant droit dans les yeux, la punchline la plus malaisante et horrible qui soit : Je l'ai pas vu de la journée. T'as pas croisé ce connàrd d'Oscar ? Il s'excuse rapidement devant la mine sévère de ma mère qui a horreur des injures. Enfin il me regarde une nouvelle fois avec un sourire sur les lèvres. Wait. J'ai cru voir un clin d’œil ?


* * *



Anecdotes HRPG :
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