[Habitation] Villa Améthyste

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Voici l'habitation de Luke Peverell et Alhena Peverell (Villa).

Il peut poster dès à présent.

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Villa Améthyste

Description

Située en face du Mont Fuji, montagne du centre du Japon, la Villa Améthyste est une imposante demeure à l'allure élégante. D'architecture traditionnelle, c'est un bâtiment particulièrement raffiné, entouré d'un jardin soigné. Celui-ci est minutieusement entretenu, vous n'y verrez jamais une seule mauvaise herbe ou branche qui dépasse d'un arbuste.

La villa donne directement sur des sources chaudes depuis lesquelles on peut admirer le magnifique Mont Fuji. Encadrés de lanternes magiques, ces bassins naturels sont un espace privilégié de détente, tant de jour que de nuit.

L'ensemble de l'habitation est décorée ainsi que meublée de façon minimaliste et épurée. Le rez-de-chaussée, grâce à un jeu habile de murs blancs immaculés, panneaux coulissants, grandes ouvertures et façades vitrées, rend les espaces de vie particulièrement lumineux et agréables. On retrouve à ce niveau les classiques - cuisine, salon, salle à manger - ainsi que quelques agréments : jardin d'intérieur, sauna, salon de thé, salle de jeux pour les enfants. Le second étage concentre une demi-douzaine de chambres ayant chacune une salle de bain accolée.

Informations

Protections :
• Maléfice Antitransplanage
• Charme du Cridurut
• Sortilège Repousse-Moldu
• Sortilège de Repousse-Maléfice
• Anticatimini
• Fianto Duri
• Sortilège d'Impassibilité
• Incartable

Animaux :
• Haïsti (Hibou Grand Duc)
• Crevure (Elfe de Maison)

Occupants :
• Alhena & Luke Peverell
• Vesper et Adrian Peverell
• Lyra Peverell †
• Regina Peverell

RP avec Alhena, LA Mutuel

Saison 31, printemps

Après moult recherches et visites, Luke et Alhena ont enfin trouvé la maison de vacances parfaite : celle qui mêle dépaysement, détente et amusement, celle qui fait rêver, celle où on se sent chez soi, celle où l'on resterait bien toute l'année. Elle est localisée à l'autre bout du monde, mais cela n'est rien d'insurmontable pour des sorciers, surtout des sorciers de leur trempe. Des armoires à disparaître seront peut-être installées afin d'en faciliter l'accès, surtout lors des voyages avec les enfants, mais les heureux nouveaux propriétaires n'en sont pas encore à ce détail d'aménagement.

Les enfants Peverell n'ont d'ailleurs pas encore visité la demeure, mais il n'y a aucun doute quant au fait qu'ils s'y plairont. Les extérieurs sont à couper le souffle et le lieu foisonne de multiples activités. Une vaste salle de jeu leur a même été dédiée.

Les elfes de maison ont été mobilisés pour l'occasion et ont déjà acheminé une quantité impressionnante de mobilier. Ces créatures ayant un sens de la décoration assez piètre, elles ont été chargées du "gros oeuvre", c'est à dire de déposer dans chaque pièce les meubles correspondant à celle-ci, de sorte que les deux acolytes n'ont plus qu'à les agencer à leur guise en quelques coups de baguette.

Tandis que la dernière chaise rejoint ses soeurs et la table à manger, l'aristocrate ne peut s'empêcher de songer à tout le chemin parcouru. Si on lui avait dit quelques années auparavant qu'il achèterait une villa avec Alhena Peverell, il n'y aurait jamais cru. Et pourtant, les voici en train d'aménager ensemble leur résidence secondaire. A cette idée, un fin sourire s'étire sur le visage de l'homme. La vie prend parfois d'étonnantes tournures, mais le jeu en vaut la chandelle.

Retournant à sa besogne, l'ancien ministre brandit une énième fois sa baguette et vient accrocher un miroir sur son clou. Après quelques ajustements manuels, il s'écarte et questionne la jeune femme.

- J'ai l'impression qu'il penche un peu sur la gauche... Qu'en penses-tu ? On le laisse ici ou bien on le fixe de l'autre coté ?

C'était étrange d'être là, avec lui, seule. Il y avait certes quelques elfes, mais ce n'était pas pareil. Dans le fond, elle le savait, ils ne partageaient pas grand-chose. La plupart du temps même, elle l'évitait. Ils avaient des enfants en commun, un mariage, ils se faisaient confiance mais au-delà de ça... Qu'est-ce qu'elle savait vraiment de lui ? Qui était vraiment Luke ? Elle n'avait jamais vraiment cherché à le savoir, à le comprendre. Elle s'était contentée de faire ce que tout sang-pur attendait qu'elle fasse, se marier sans poser de questions. Mais un mariage, même s'il n'était pas fait d'amour, ne pouvait-il pas évoluer ?

Elle déballait un carton, quand son regard se posa sur lui. En réalité, il était beau. Elle n'avait jamais vraiment fait attention, elle savait qu'il avait du charme, mais elle ne l'avait jamais vraiment regardé comme il fallait. Les fins traits de son visage, la belle couleur blonde de ses cheveux. Peut-être que d'une certaine manière, Alhena malgré toute la confiance qu'elle avait en lui, ne lui avait jamais laissé aucune chance d'entrer vraiment dans sa vie. Il était là, mais c'était comme s'il n'était qu'une décoration de son monde. Elle ne le connaissait pas et elle ne comprenait pas vraiment pourquoi, quand elle avait l'impression qu'il faisait un pas vers elle, soudainement elle reculait -métaphoriquement parlant bien évidemment.

Dans le fond, la brune connaissait déjà la réponse. Elle avait peur de s'attacher, de vraiment s'attacher. Parce que malgré son surnom de Dame de Glace, Alhena était déjà tombée amoureuse et ce, plusieurs fois. Alors au fur et à mesure, elle avait commencé à construire un mur de brique infranchissable. Alors forcément, se marier avec un homme qui était un ami, c'était bien plus facile pour elle. Mais lui ? Qu'en pensait-il vraiment ? Elle ne savait pas ce qu'ils étaient, ils n'avaient pas appris à se connaître comme il le fallait. Ils savaient les plus sordides méfaits l'un de l'autre, mais pas ce qui se cacher sous les mensonges de leur propre vérité. Je pense qu'on devrait le fixer de l'autre côté. Son visage jusque-là souriant, avait perdu de sa splendeur. Elle se posa devant la porte-fenêtre un instant, pour finalement s’asseoir. Le soleil était en train de se coucher, peut-être devraient-ils prendre une pause ? Cela faisait déjà plusieurs heures qu'ils faisaient ça, ce n'était pas terminé, mais ils en tenaient un bon bout.

Belt, je me suis souvent posé la question... Mais est-ce que tu es vraiment heureux ? Silence. Peut-être avais-tu envie de construire une famille avec une femme que tu aimes et qui t'aime en retour ? Les mœurs sang-pur n'ont pas spécialement évolué, mais la société oui. Tu aurais très bien pu ne pas te fier aux standards que l'on attend de gens comme nous. Est-ce que je ne t'ai pas gâché tout cela au final ? C'est arrivé du jour au lendemain, toutes ces responsabilités. Sans que tu n'aies rien demandé.

Elle avait le regard un peu vide. Son visage n'était pas triste, elle était perplexe face à ce paysage des plus sublimes. J'ai toujours pensé à eux, sans jamais vraiment penser à ce que toi, tu voulais vraiment. Ils ont toujours été et seront toujours, ce qui est le plus important à mes yeux. Je suis désolée de n'avoir jamais posé la question. De t'avoir imposé cette situation... Parce que c'était ça aussi le problème. C'est qu'elle ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Enfin si, mais d'un certain point de vue, s'il n'avait pas assumé ses actes, elle savait que sa réputation en aurait souffert. Il avait été dans une sorte d'impasse. Et elle n'avait jamais pensé à lui. Elle n'avait pas fait attention. Alors que maintenant, tout était plus ou moins en ordre, elle commençait enfin à y voir plus clair.

Elle commençait à vraiment se poser la question essentielle qui concernait son mariage : qu'est-ce qu'on est vraiment Luke aujourd'hui ? Des parents ? Des amis ? Ou un jour, on décidera d'être peut-être un peu plus ?

Des questions fusent, prenant totalement de court le Serpentard. Il pivote vers sa compère, reste un instant immobile, les yeux plantés dans les siens, puis dépose le miroir au sol. La tirade continue encore un peu, puis le silence s'installe. Les interrogations sont précises, ciblées. Plus que de songer aux réponses, le sorcier se demande ce qui se joue dans la tête de son interlocutrice. Pourquoi demander ça ici et maintenant ? Qu'attend-t-elle de lui ? Est-elle éprise de doutes ?

Le Belt est perturbé. Ce sont des choses auxquelles il n'a, à vrai dire, jamais réfléchi. Sa vie est constituée d'obstacles qu'il franchit les uns après les autres, de plateformes qu'il escalade les unes après les autres. C'est un parcours d'arcade tout tracé, qui le mène d'objectif en objectif, de réussite en réussite. Qu'est-ce que le bonheur, dans tout ça ? Où se place-t-il ? S'y place-t-il ? Est-il heureux d'avoir été Mangemort, Auror, Magenmage, Ministre de la Magie ? Est-il heureux de sa popularité ? Non, pas vraiment. Il préfère de loin sa nouvelle vie, en retrait de la politique - peut-être pour mieux revenir par la suite ? - et plus aux cotés de sa famille. Sa famille. Le mot lui fait chaud au coeur. Sa famille. Est-ce du bonheur, ou bien aime juste-t-il l'idée qu'on se fait d'une famille ?

Les songes chahutent, s'entremêlent. L'aristocrate prend le temps pour faire le tri de ses pensées, clarifier son ressenti et imaginer sa réponse. C'est une discussion importante, bien qu’inattendue. Une discussion qu'ils auraient dû avoir il y a bien longtemps, en réalité, mais la réponse aurait alors probablement été différente.

Le blond rejoint son acolyte, s'asseyant lui aussi par terre, contre la porte fenêtre.

- Plus jeune, je ne pensais pas me marier. Je ne voulais pas non plus d'enfants. Fonder une famille ne m'intéressait pas et ça m'assurait de ne reproduire ni les erreurs commises par mon père, ni celles de mon géniteur. Lui avait-il déjà raconté toute l'histoire ? Probablement au moins les grandes lignes de son ascendance. Là n'est pas le sujet, de toute façon. Il se trouve que j'ai malencontreusement suivi l'exact même chemin, abandonnant trois enfants, donc il ne me restait plus qu'à me rattraper et leur éviter le déshonneur de la bâtardise.

Le sorcier parle ouvertement, sans effort. Aussi étrange que cela puisse être, il a toujours fait confiance à Alhena et il sait que cela est réciproque. Aucun jugement entre eux, seulement de l’honnêteté - et quelques sordides méfaits.

- Tu n'as rien gâché, car je n'attendais rien de spécial. Au contraire, je suis agréablement surpris et si c'était à refaire je reprendrais les mêmes décisions.

Le regard du sorcier se perd dans le plafond. Il se demande ce que pense son amie, de son coté. Regrette-t-elle ? Ou bien sont-ils sur la même longueur d'onde cette fois encore ?

- Je sais que je ne suis pas le mari parfait, mais j'espère que toi aussi tu tires du positif de notre situation.

Elle resta silencieuse, là, à regarder le paysage, à l'écouter. Elle avait peur des mots qui allaient découler de cette discussion, de ce qu'ils allaient faire. Alhena savait que ce jour allait venir, parce qu'elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait pas continuer à vivre comme ça. Dans ce flou constant de sentiment, de non-dit. Elle se sentait comme prise au piège, dans une énième cage dorée. Alors son cœur s'était mis à battre un peu trop vite, quand il avait commencé à parler. Il lui confiait quelque chose, peut-être en avait-il déjà touché un mot, mais elle ne s'en rappelait pas. Ils n'avaient pas été du genre à beaucoup parler d'eux, surtout de leur enfance.

Sans vraiment s'en rendre compte, la brune serrait fort les poings alors que son visage restait aussi neutre que possible. Les premières phrases n'avaient rien d'encourageantes. Parce que c'est ce qu'elle pensait, qu'il était là pas obligation, culpabilité. Il accomplissait un devoir qui lui était tombé dessus. Ce n'est qu'à la fin qu'elle laissa sa respiration se faire plus douce. C'était drôle, c'était une situation ironique et futile. Il était en 2178, comment les mœurs n'avaient-elles pas pu évoluer pendant toutes ses années chez les sang-purs ? Ou était-ce seulement elle et sa famille ? Non, quand on regardait certaines autres familles c'était pareil. Je vois. Elle avait tellement de choses à lui dire au final, mais ça restait coincé dans le creux de son estomac. Peut-être qu'il n'était pas si terrible, et si c'était le cas ? Qu'est-ce qu'elle allait faire ? Que devrait-elle éprouver pour lui ? La carte de l'indifférence était bien plus facile à jouer que celle de l'amante, ou de la femme amie, confidente.

Le mari parfait n'existe pas, la femme non plus. La perfection n'existe tout simplement pas, je n'attends rien de ça de ta part. Je ne suis pas idiote au point de croire que tout est facile, loin de là, bien au contraire. Elle baissa la tête vers le sol. Tu sais, j'en tire du positif je pense. Au moins pour les enfants, pour l'image de ma famille. Tu m'as aidé aussi. Mais... Elle ne savait pas comment le dire. Malgré toute cette confiance que j'ai en toi, tu restes un étranger à mes yeux. Je ne connais rien de toi. Je ne sais pas qui tu es et j'ai peur de le savoir. Parce qu'apprendre à te connaître, c'est aussi ouvrir une porte vers l'affection. Je n'ai pas spécialement de sentiment pour toi, de la reconnaissance oui, de la confiance aussi. C'est juste... Elle soupira, relevant les yeux vers la vue magnifique. C'est juste que j'ai connu tellement de gens dans ma vie, qui étaient là. Avec qui j'ai eu des liens extrêmement fort et qu'à chaque fois, ils sont partis du jour au lendemain. Ils sont comme des fantômes qui hantent mes futures rencontres. Et j'ai peur qu'un jour, tu fasses pareil. Que tu leur fasses pareil. Parce que si tu pars, il faut que je sois assez forte pour les soutenir eux.

Parce que ses enfants passaient avant ses propres sentiments. Le problème d'Alhena, c'était qu'elle n'était pas assez égoïste face à sa progéniture. Elle ferait tout et n'importe quoi pour eux. Absolument tout, même renoncer à l'amour, parce qu'elle les avait eux. Et il était essentiel que les gens qui la côtoyaient le sachent, les gens en qui elle avait confiance bien évidemment. Principalement leur père. Alors elle était là, à lui expliquer.

Mais maintenant, elle ne savait plus quoi dire.

La discussion n'a rien de joyeuse ou de légère, mais Luke apprécie le moment. Il se sent délivré d'un poids qu'il portait sans en avoir conscience depuis des années. Mettre des mots sur les ressentis est définitivement essentiel. Le blond se confrontera dorénavant plus souvent à cette épreuve.

Alhena ne ressent pas la même chose à l'entente des déclarations assez dures, à en croire ses traits trop neutres. Le Serpentard reste néanmoins silencieux, sans tenter d'adoucir son discours. Il se doute que tout n'a pas été facile à entendre, mais la vérité est la seule chose qui leur permettra d'assainir leur relation et de rebondir au mieux.

Tandis qu'il écoute la réplique, le jeune homme vient à admettre intérieurement qu'il n'est définitivement pas indifférent. Ce n'est pas l'idée d'avoir une famille qui lui est plaisante : il est sincèrement attaché aux membres qui la composent. Être appelé étranger est par conséquent un coup dur à accuser, mais il accepte. C'est la réalité. Ils connaissent chacun parmi les plus noirs secrets de l'autre mais pas leur plat favori. Cela ne correspond pas aux normes sociales mais l'essentiel est que cela convienne aux deux protagonistes. Le reste n'a que peu d'importance.

La situation est pour le meilleur ou pour le pire vouée à évoluer car Luke perçoit de l'inconfort dans le ton de la voix de son interlocutrice. Pour la première fois, il a l'impression de la voir intégralement, de la comprendre vraiment. Cachée derrière le bien être de ses enfants, elle ferait l'impossible pour eux. Même s'oublier. L'achat de cette villa n'en est-il pas la preuve ? Une once de culpabilité surgit. L'aristocrate s'en veut d'avoir laissé les incertitudes et inquiétudes s'amonceler ainsi.

- Tu n'as plus à porter ce poids seule. Je suis là maintenant et je le resterai toujours, déclare le sorcier, les opales perdues dans les émeraudes.

Ce ne sont que des mots, qui n'espèrent pas faire magiquement disparaître l'angoisse, mais qui sont forts et sincères. Ce pourraient être des mots manipulateurs lancés en l'air, venant d'un politicien hors pair, mais l'ancien ministre ne s'est jamais joué de son acolyte. C'est une main tendue, c'est un souafle lancé que la gardienne peut attraper ou bien laisser filer.

L'élan d'empathie vient presque surprendre le mage noir, mais c'est sans regret ni crainte. Pour une fois que la vie lui sourit et lui apporte du positif, il ne compte pas passer à coté. Se relevant, l'homme s'approche de sa comparse et lui propose une main.

- Me ferais-tu l'honneur d'une balade ? Je crois savoir que le coucher de soleil sur le Mont Fuji vaut le détour.

S'ils avaient été de classiques humains, leur histoire aurait débuté ainsi. La boucle est à l'envers, mais à présent bouclée.

Elle savait que les mots qu'elle avait prononcés étaient lourd de sens et peut-être même blessants. Mais elle ne lui mentirait pas, enfin plus. Alhena pouvait être très franche, mais elle restait manipulatrice et le mensonge faisait partie de son mode de vie. Ce qui en soit, était ironique, car elle ne savait pas pourquoi mais depuis quelque temps, lui mentir et faire semblant étaient devenu bien trop durs.

Probablement qu'elle ne voulait pas se l'avouer, comprendre qu'elle commençait à s'attacher un peu à lui. Parce qu'il faisait tous les efforts du monde, alors qu'elle, elle restait statique et faisait simplement son devoir. Mais elle ne voulait pas lui donner non plus d'espoir. Elle ne savait pas si ça marcherait, mais elle pouvait faire un effort. Déjà, peut-être qu'ils pouvaient commencer par justement... le commencement ? Ils faisaient tout à l'envers, elle ne pouvait clairement pas le nier.

Je le resterai toujours. Elle se mordit la lèvre inférieure. Combien de fois, combien de gens avaient fait ce genre de promesse sans jamais la tenir ? Elle n'était pas stupide, ce n'était que des mots, rien que des mots. Et jusqu'à ce que ça arrive, elle ne pouvait être certaine de rien au final. Elle vivrait à vie dans le doute probablement. Sauf qu'une petite partie d'elle avait envie d'y croire, parce qu'elle avait besoin d'espoir, juste un tout petit peu. Elle avait besoin de croire que quelqu'un, qui n'était pas du même sang qu'elle, resterait à ses côtés, que ça soit pour le pire ou le meilleur.

Elle ne rétorqua pas du coup et fut surprise par la proposition de son compagnon. Une balade ? Elle émit un léger rire. Il essayait probablement de faire quelque chose de romantique pour les mettre dans une certaine ambiance. Certes, ils avaient eu des relations par le passé, mais il n'y avait jamais rien de romantique. C'était des devoirs, la biologie qui faisait qu'ils en avaient besoin. Et là, il proposait un truc qu'ils ne faisaient jamais. Hormis partager un lit et leurs corps, ils ne partageaient rien de vrai. Elle resta silencieuse, le regardant comme s'il venait à nouveau de la demander en mariage. Elle se racla la gorge. Hum, je... Désolée, ta proposition m'a surprise. Mais ne voudrais-tu pas qu'on fasse ça la prochaine fois ? Je t'avoue que je suis fatiguée de cette journée. L’emménagement m'a un peu épuisé...

Silence. Elle paniqua un peu, elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle le rejetait encore une fois, mais c'était vrai. Elle était crevée et n'avait pas très envie de se promener pour le moment. Mais si tu veux, on peut préparer le repas ensemble au lieu de faire appel aux elfes ? Qu'est-ce que tu en dis ? C'est un peu moins fatigant et... Aussi bizarre que ça puisse paraître, j'aime bien faire cette activité à deux, surtout si on met de la musique. D'une certaine manière cela me rappelle ma mère. Cela me rappelle les bons souvenirs de ma mère, mais elle se retiendrait de le dire. Il ne fallait pas gâcher tout ça. Surtout que ce moment était l’occasion rêvée d'apprendre à réellement se connaître. Elle ne savait même pas sa couleur préférée...

Il était temps qu'ils partagent enfin quelque chose de vrai et de réel.

La promesse ne provoque chez Alhena aucune réaction, du moins visible. Cela ne désappointe ni ne surprend Luke : il s'y attendait. Elle ne le croit peut-être pas encore, mais ce jour arrivera. Ils sont de toute façon liés pour toujours du fait de leur progéniture. La seule variable est le lien qu'ils entretiennent en lui-même : son type et sa qualité. Il ne baissera pas les bras, car déterminé à ce que sa partenaire de vie soit la plus heureuse possible. Le cercle peut être vicieux ou vertueux, aucune autre issue n'est possible, donc le choix entre les deux options est aisé.

La balade quant à elle se retrouve purement et simplement déclinée, laissant l'homme pantois, la main tendue. Il pensait que la sorcière aurait apprécié qu'ils passent un moment de qualité ensemble, mais il s’est visiblement mépris. Son interlocutrice est définitivement pleine de contradictions. Néanmoins, contre toute attente, elle lui propose à son tour, après un bref silence, une activité. C'est la première fois qu'elle fait un pas pour essayer d'adoucir leur prison de verre. Jour à marquer d'une pierre blanche !

Un fin sourire se dessine sur les lèvres du Serpentard. Si cuisiner fait plaisir à son amie, alors ça lui convient. Qui sait, peut-être est-ce même l'occasion d'en apprendre un peu plus sur sa famille ? D'ailleurs, lui aussi, cuisiner lui rappelle son père, mais probablement pas de la même façon ; les elfes du Manoir Belt avaient régulièrement interdiction de servir le fils de leur maitre, alors celui-ci devait se débrouiller pour se sustenter. Ce ne sont pas les plus agréables des souvenirs, aussi le jeune homme les chasse rapidement de son esprit, mais il est en quelque sorte reconnaissant : grâce à cette négligence, il est plutôt bon cuistot.

- Cela me dit bien, c'est une bonne idée ! Le paysage ne va pas disparaître, nous avons tout notre temps.

Le jeune homme se relève et se dirige vers un carton qui se trouve non loin. Il l'ouvre et en sort exactement ce dont ils ont besoin : un gramophone. Il s'empare également d'un des vinyles rangés là.

- Sérénade pour cordes de Dvorak, qu'en dis-tu ?

Après sélection de la musique, les deux acolytes se dirigent enfin vers la cuisine. Les elfes sont quelque peu perplexes, mais laissent rapidement place à leurs maîtres. Luke dépose sur le buffet la platine puis ouvre quelques portes de placards. Ceux-ci sont assez peu fournis, mais il y a sans doute de quoi préparer quelque chose de correct.

- J'aurais bien aimé quelque chose d'un peu plus local, mais je pense que l'on devra se contenter de plus simple pour ce soir. Lasagnes ?

Le blond s'adosse sur un des meubles de cuisine en attendant la réponse de la jeune femme. Ils partagent enfin quelque chose de banal et cela lui plait beaucoup. C'est reposant.

La brune ne savait vraiment pas pourquoi, mais elle était véritablement fatiguée et ce très souvent depuis quelques temps. Il y avait certes du grabuge au Ministère et l’emménagement de cette maison n'aidait pas, mais quand même. Elle se demandait s'il ne serait pas plus prudent d'aller voir un médicomage dans pas très longtemps, mais pour elle, ce serait s'avouer vaincu. Puis la brune pourrait croiser l'autre là, donc hors de question. Elle baisse la tête à nouveau, yeux fermés, un long soupire mais avec un léger sourire sur les lèvres. Oui, on pourra y aller demain. Je pense que ce paysage doit être aussi splendide le matin que le soir.

Elle se lève et l'observa alors. Elle observait son mari, pour la première depuis des années. C'était étrange de penser comme ça, surtout après le discours qu'elle avait tenu, mais c'était le seul moyen d'avancer non ? Parfait, comme toujours. De la musique classique, évidemment qu'elle aimerait. Alhena aimait beaucoup de genres différents, mais la musique classique était un choix sûr et qui lui ferait toujours plaisir. Probablement que c'est pour ça qu'il avait choisi ce morceau, parce qu'il la connaissait, sans vraiment la connaitre ? C'était exactement ce qu'elle disait quelques minutes auparavant. J'aime aussi le Jazz et quelques autres types de musique, si jamais. Je suis un peu plus ouverte d'esprit qu'on pourrait le croire question musique. Elle était appuyée contre un mur, sourire aux lèvres. Elle disait ça parce qu'elle savait qu'il ne poserait jamais la question. Ils avaient ce truc, comme s'ils avaient peur de creuser dans le passé et les goûts de l'autre. Ils avaient cette peur de faire un pas de travers, tout simplement. Alors ils se contentaient de ce qu'ils savaient déjà.

Elle suit son compagnon jusqu'à la cuisine et pose ses coudes sur le plan de travail. Elle soulève un sourcil en entendant sa proposition. Tu sais cuisiner des lasagnes toi ? Elle rigole légèrement. Forcément, c'était très inhabituel qu'ils cuisinent, alors elle se posait des questions sur le résultat de leur repas de ce soir. Mais qu'il soit délicieux ou pas, au moins ils passeraient un bon moment. Mais ça me convient parfaitement, sauf que je n'en ai jamais fait. Ce n'était pas un plat assez digne, comme le disait ma mère, pour qu'on en mange. De plus, je préfère largement confectionner des desserts que des plats salés. Elle se recule et s'assoit sur la table de la cuisine. Elle le regarde, il y a quelque chose qui brille dans ses yeux. Elle a l'impression qu'ils se découvrent, comme deux adolescents qui s'amusent. Ils faisaient vraiment tout à l'envers c'est fou. Et toi Belt, dis-moi, tu es plutôt salé ou sucré ? Question à deux tranchants, est-ce qu'il allait répondre au jeu ?