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[Concours RPG] Il était une fois - Lizzie Bennet
Lizzie Cojocaru
Lizzie Cojocaru
Personnel de Poudlard
Personnel de Poudlard
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Manumagie (Niveau 1)
Loup-garou


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[Concours RPG] Il était une fois - Lizzie Bennet
Lizzie Cojocaru, le  Dim 12 Aoû - 18:43

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Meow. Meow meow. Meow ? Meow meow meow meow ! Meow meow meow meow ; Meow meow meow meow… Meow. Meow meo- ah. Je vois que vous ne parlez pas le chat. C’est embêtant tout ceci, mais si c’est pour vous, je peux faire une exception. Je peux utiliser votre langue pour tenter de vous retranscrire mon histoire — ou, plus exactement, comment j’ai sauvé mon humain de compagnie du plus périlleux des sorts : la lecture.

Tout a commencé un vendredi soir. Je voyais bien qu’il ne tournait pas en rond. A l’heure où il sortait d’ordinaire, il était là, à hésiter, se changer, prendre une douche, se rechanger, mettre un pyjama, se cacher sous ses draps. Cela ne rimait à rien. En plus, il avait oublié de me mettre mon repas. Et par repas, je ne parle pas de n’importe quel repas, non ! Finies les croquettes de pacotilles ; les soirs de week-end, et chez nous ça commence le vendredi, j’ai le droit à ma petite barquette de gras. Goût foie ou saumon, selon les prédilections du moment. Moi je peux m’en accommoder, tant qu’il n’oublie pas.

Et ce soir-là, rien ! Il devait être presque moustache moins le quart qu’il m’avait toujours rien proposé. Insatisfait face à pareilles prestations, je suis allé réclamer un peu plus d’attention, à force de miaulements et de frottements contre ses jambes. Il s’est rappelé de sa fonction d’humain de compagnie, et m’a servi dignement. Semblant culpabiliser un peu de cet outrant oubli, il a même rajouté un petit excédant. Je n’en attendais pas tant. Je me coulais contre le joyeux réceptacle, ronronnant de plaisir. Il retourna s’asseoir sur son lit.

On ne se calcula pas jusqu’à ce que j’eus fini ma gamelle, et il ne bougea pas quand je revins près de lui. Ça, c’était bizarre. Enfin, j’étais content qu’il soit là ce soir, mais il n’était jamais à la maison à cette heure-ci… Comprenez-moi : j’apprécie sa présence à sa juste valeur, mais quand vient le temps d’avoir l’appartement pour moi tout seul, j’en suis fort heureux aussi. D’autant que, quoiqu’il soit sûr que je n’étais jamais sorti, j’ai développé avec mon amie souris tout un stratagème de bouchons de liège, fils de saucisson et autres objets du quotidien pour ouvrir la fenêtre et me payer une petite tranche de pattes à l’air. S’il est là, il va falloir faire avorter la mission.

Bon. Soit. Je ne verrais pas les rues de Londres ce soir. C’est frustrant ; j’aime assez me balader entre leurs tags, essayer de donner un sens à leur charabia, et repérer guetter le moindre signe d’inattention de la part de l’apprenti du poissonnier. Enfin, ce n’est qu’un vagabondage dans les rues mondaines ; je peux survivre un soir à leur privation, tant qu’il reprend un peu du poil de la bête.

Je commençais à me faire les pattounes sur son bas de pyjama, pour faire acte de présence. Vous savez ce que c’est, les humains ; si on les entretient pas correctement, ils meurent. Et moi, si mon maître meurt, j’aurais plus à manger. Je pourrais peut-être tenter ma vie à la rue, mais n’y ayant qu’une expérience très limitée, les premières semaines seraient compliquées… J’en serais vite réduit à devoir faire demi-tour et manger cru ce charmant garçon. Ce serait assez déplacé, en vérité, je mérite de meilleures viandes et son corps plus de respect. Déjà, parce qu’il a servi un des enfants de Bastet. Sa main finit par se perdre dans mon pelage noir, et je baillais, toutes babines dehors, en signe d’approbation.

Ce soir-là, et les douze qui suivirent, Mutin ne dormit pas dans son lit. Je précise qu’il se fait appeler Martin par les humains, mais avec moi, il a toujours dit Mutin. Et puis, ça lui va bien, il a un petit sourire de lutin ce brave moussaillon. Il développa toutes les peurs les plus irrationnelles qui soient. La nuit, il s’enroulait dans de la cellophane et restait longtemps, allongé près du réfrigérateur alors que l’hiver britannique n’est pas connu pour ses coups de chaud. Pour respirer, il avait un tuba, un tuba au milieu de sa prison de plastique. Je vous parle même pas de l’impact écologique de ses fabrications… La nuit, il ne me laissait plus monter contre sa poitrine. A la place, il gardait posé sur ses bras, que la cellophane empêchait de bouger, un ourson en métal des plus mauvais goûts. Il avait des écrous à la place des yeux et des articulations ; son corps était à moitié mangé par la rouille, à moitié dévoré par l’oxydation. Face à cette macabre image, je ne pouvais que m’en retourner dans mon panier.

Je ne comptais pas me laisser faire pour autant. Animé par un zeste de conviction et quelques tonnes de patience, je transformais sa cuisine en antre des potions. Là où il voyait une casserole, j’imaginais un chaudron. Ses verres m’étaient des fioles magiques. Je lui écrivais des listes de courses en éventrant les sacs de riz et autres futilités qui ne me paraissaient pas adaptées, et attendais qu’il trouve la bonne commande pour arrêter de mettre à sac notre appartement. Que voulez-vous, le cas était extrême, il fallait bien le motiver un peu. Mes manoeuvres finirent par porter leurs fruits ; je développais une potion pour parler l’humain. Elle est fort utile, puisqu’elle me servit par la suite à mieux communiquer avec Mutin, et de lui dicter le texte que vous lisez aujourd’hui.

Je me demande dans quel aujourd’hui vous vous trouvez. S’il fait jour ou nuit ; si vous aimez lire assis, debout, couché, ou en vous mouvant constamment pour trouver LA bonne position alors que de toute façon votre dos sera niqué. Si je suis toujours en vie ; si c’est cent ans après. Vous vous interrogez peut-être sur le rapport avec la choucroute, mais il est central. Le temps est au coeur de cette histoire. Mais j’avance plus vite que le récit ; reprenons.

D’abord, d’abord il fallut contraindre Mutin à quitter sa léthargie. Pour commencer, je le fis me parler de sa nouvelle obsession de couchette. Il ne pipa mot. Le sujet était trop douloureux à évoquer, et il se plaignait de flashs de lumière quand il y pensait. Je revis mon interrogatoire au rabais, et enchainais avec la question de son nouveau compagnon nocturne. Là, ce fut plus simple ; il m’initia au monde du steampunk et de sa nouvelle signification pour lui. J’aimais mieux. A force de le travailler et de ronronner contre lui, il osa même me confier qu’en vérité, ce qu’il craignait la nuit, c’était la venue des Amazones du Temps. Il croyait l’ours capable de l’en protéger, et la cellophane fraiche d’empêcher leur détection de chaleur humaine.

Je me retins de miauler de rire et l’encourageais à poursuivre. Ce qui était clair ici, c’est qu’il fallait qu’il apprenne à se défendre lui-même de ses nouveaux démons. Il ne pouvait laisser son sort entre les mains d’une peluche, si glauque soit-elle. Cette fois-ci, la liste de courses fut plus simple à dresser, puisque à présent je pouvais converser directement avec mon humain de compagnie. J’en profitais pour lui demander de penser à alimenter nos réserves de croquettes — les violettes, qui me font du bien à l’estomac — et d’ingrédients de potion de traductrice. D’ailleurs, j’essaie encore de faire certifier mes droits de protection intellectuelle, mais les humains posent quelques difficultés du fait de mon statut félin. On aura tout entendu vraiment.

Il nous fallut près d’un mois pour parfaire son armure ; Mutin eut bientôt un bras métallique, assorti à celui de sa peluche, pleins d’outils d’un autre âge qui se cachaient dans les plus de son coude ou le bout de ses doigts, un masque pour ne pas respirer les phéromones des Amazones, etc, etc. On l’agrémenta aussi d’un chapeau bigarré, mais ça, c’était plus pour le plaisir que par véritable nécessité. Au fil du temps, je le sentis regagner en assurance. Il parlait plus, chantait même parfois, comme s’il ne craignait pas qu’on l’entende et se plaigne de son manque d’oreille musicale. Bon, il avait aussi l’air carrément étrange, mais tant que ça le rendait heureux ou du moins plus confiant en l’avenir, en le passé, en ce qu’il veut je n’ai pas tout compris des enjeux du temps, ça me va, et je sais que ça ira. Parole de chat.

L’histoire ne s’arrête, bien sûr, pas là. Mutin finit par me révéler comment il avait découvert l’existence des Amazones du Temps. En fait, cela venait d’une saga un peu étrange, qui entendait nous dévoiler d’où on venait, qui d’autre vivait dans cette galaxie, comment nous mourrions, ce qui nous attendait vraiment après, etc, etc. Sur le coup ça m’affola pas tant que ça, mais en passant le coussinet sur les premières pages, je compris que le livre s’adaptait au lecteur. Il connaissait l’histoire de chacun, des préludes à la fin, et pouvait même nous livrer l’épilogue si on avait le courage de lire jusque-là. Il dévoilait aussi l’existence des Amazones du Temps, ces femmes complètement toquées dont m’avait parlé mon ami.

Elles se pensaient visionnaires, lames de la justice, et habilitées à écrire ou réécrire l’histoire de chacun selon le mérite de leurs actions. En gros, elles étaient le karma, mais au pluriel. Et ce livre leur servait de passerelle sur chaque planète où elles entendaient régir en véritables marionnettistes. Normal qu’il soit complètement flippé mon humain.

D’un commun accord, on comprit vite que la seule option était de brûler le livre. Je n’en confierai pas le titre ici, pour éviter que se répande son achat et avec lui une vague de panique — mais si cette histoire vous est familière, détruisez le vôtre aussi. N’attendez pas le lire la dernière page pour passer à l’action, le récit ne fait que changer de toute façon, et elles chercheront à séduire votre esprit si elles perçoivent votre véritable intention. En plus, c'est assez joli de regarder un livre brûler — je pense que ça devrait compter parmi les merveilles du monde, juste après les feux de cheminée et l'herbe à chat.

Depuis cette aventure, mon humain ne lit plus. Il regarde des images qui bougent, et j’aime bien, parce que je peux suivre même sans prendre de la potion avant. Je me suis habitué à sa tenue métallique, et j’aime bien m’y frotter quand j’ai des puces. Bref, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, d’autant qu’il n’a plus de retard pour m’apporter ma pâtée du week-end.

Je pense que je vais m’arrêter là, ceci dit. Notre vie ne vous regarde pas plus que ça, et puis, votre langue me fait mal à la gorge. Je prendrais bien un peu de lait, là. Avec du miel, de préférence. Tu vas me servir, Mutin ? Mais non, inutile de l’écrire ! Ils sont fous ces humains… Hey ! Stop j’ai dit !
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