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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: A l'étranger
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Salle des temps de Uagadou
Maître de jeu
Maître de jeu
PNJ
Arbitre neutre
Année à Poudlard : Aucune année renseignée

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


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Salle des temps de Uagadou
Maître de jeu, le  Mar 21 Aoû - 14:30

En dessous des Montagnes de la Lune d’Uagadou se situe une salle qui reproduit à la perfection l’environnement extérieur, sur plusieurs hectares de plaine et de savane. Jours et nuits s’alternent au rythme de la salle, où sept heures équivalent à une minute de la vie réelle. La nature est présente, à la fois entre faune et flore sauvage, magique ou non. L’accès à la salle se fait sous autorisation des professeurs ou des Directeurs, car y rester bloqué serait synonyme de vieillir prématurément de plusieurs jours, mois, années. Un Gardien se situe à l’entrée, qui enregistre les noms de ceux et celles qui rentrent, ainsi que de le temps qu’ils souhaitent rester, pour aller chercher ceux qui manquent à l’appel et éviter tout incident. L’espace qui s’y trouve permet de poursuivre de nombreux apprentissages sans pour autant avoir un risque de danger à cause des animaux. A ce jour, nul ne sait comment cette salle – ainsi que les animaux à l’intérieur – sont arrivés là.
Ulysse Daiklan
Ulysse Daiklan
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Médicomagie

Spécialité(s) : - Permis de Transplanage
- Animagus : Panthère de Chine


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Re: Salle des temps de Uagadou
Ulysse Daiklan, le  Sam 16 Mar - 22:32

Autorisation des administrateurs pour poster
Autorisation Luke pour le changement d’âge officiel (Ministère)
L.A d’Azénor.
R.P de Formation



1er Septembre.

Cher journal,

C’est bien comme ça qu’on commence non ? Je ne sais pas j’ai jamais eu de journal. Bref, premiers mots dans ce carnet. Je commence à t’écrire parce que ma mère me l’a subtilement conseillé.


-Tu te souviens cette idée de journal dont je t’avais parlé

- Oui, je t’avais dit que l’idée me plaisait pas tr…

- Regarde ce que j’ai trouvé tout à fait par hasard dans une papeterie ! Un carnet, il sera parfait pour raconter ton voyage n’est-ce pas ?

Silence.

- Tu me laisseras pas y aller sans hein ?

- Est-ce que je vais laisser mon fils de tout juste 18 ans, envoyé par sa sous-directrice, dans un pays inconnu pour apprendre à se transformer en animal sans même avoir une trace écrite de ce qu’il a pu faire ? Non.

Effectivement vu comme ça. Azénor m’avait arrangé cette année d’études à l’étranger pour que je puisse devenir animagus, pour un sorcier ça a l’air normal mais certainement pas pour une moldue. Je récupérais le carnet avec un sourire résigné. S’il n’y avait que ça pour la rassurer et bien soit.

21 Septembre.

Cher Journal,

Je suis arrivé à Uagadou il y a deux semaines. Je comprends mieux pourquoi je ne pars qu’un an. Ils ont une salle du temps pour ce genre d’entraînement. Sept heures pour une minute. Je risque donc de vieillir de plusieurs années.

Ma mère va faire une crise cardiaque quand elle me verra revenir.


- Bonjour Ulysse.

Un homme venait de m’accueillir après m’avoir oublietté le souvenir du trajet. Apparemment c’est une nécessité comme je ne fais pas officiellement partie de l’école. Je serrais poliment la main de mon guide avant de lui répondre.

- Bonjour M’sieur.

Nous commencions à échanger des politesses. Sur mon parcours, sur pourquoi je voulais devenir animagi, si je m’étais renseigné sur toutes les étapes à suivre. Il en profitait pour me montrer les différents lieux de cette école. Évidemment, je n’allais pas seulement m’entrainer à devenir un animal, mais également à l’astronomie et à l’alchimie. Deux matières que j’avais peu étudié à Poudlard et qui était très reconnues ici.

Une rapide visite de l’école, passant en premier par un appartement inoccupé, l’un des professeurs ayant décidé de ne pas les utiliser. J’y posais mes affaires avant qu’il ne me montre le reste des salles. Classes, équivalent de la grande salle, fonctionnement, avant de me faire descendre. Beaucoup. Au début sceptique, nous avons fini par tomber devant un homme et une porte. Quelques minutes où l’on m’expliquait qu’à chaque fois que je voudrais rentrer dans cette salle, il fallait que je dise exactement combien de temps je voulais passer dedans. Règle que je ne comprenais pas mais soit, autant m’accoutumer. Celui qui m’avait accueilli demandât au gardien de nous laisser vingt minutes, et je le vis noter sur son carnet. Un trois ? Pourquoi il a mis trois ? Il a bien demandé vingt minutes, j’en suis sûr. Je m’abstins de tout commentaires, de toute façon il était déjà entré dans la salle. A peine un pas pour le suivre que la porte était fermée à clef derrière nous.

Et… wow.

Nous sommes donc dehors. Il a demandé la permission d’aller dehors ? C’est étrange. Attendez non, pourquoi il fait nuit ? Je suis absolument sûr que nous sommes en milieu d’après-midi. Puis... l’Ouganda possède beaucoup de reliefs de ce que j’ai vu. Alors que là c’est principalement de la plaine. Enfin, la savane, certes, mais cela reste très verduré. Je crois même avoir vu un petit rongeur courir de là où nous sommes vers la forêt. Les premières collines que je vois se trouvent très, très loin. Je tourne sur moi-même pour essayer de trouver la fin du mur mais je ne la vois pas, il va juste trop loin. Où est-ce que je suis bon sang ?

- Tu t’entraîneras principalement ici. C’est une salle très spéciale, dont il ne faut pas abuser. Le temps s’y écoule différemment. Bien plus lentement. Les accès sont surveillés, tu y trouveras tout ce qu’il faut pour ton apprentissage. La faune et la flore y sont développés comme en milieu sauvage donc tu dois faire attention aux prédateurs lorsque tu es seul. Ni eux ni toi ne peuvent s’échapper avec la porte fermée

J’acquiesçai en ravalant ma salive. Des prédateurs donc. Des prédateurs de la savane. Il est au courant que si je tombe face à un lion ou un hippopotame, je n’ai absolument aucune chance ? Ok donc rester prudent, règle comprise. Sans mentionner qu’il avait rajouté que le plafond était certes magique, mais que pour on ne sait quelle raison tout était réel. La pluie, le vent, la foudre ! J’avais du mal à me figurer, mais apparemment eux non plus ne comprenaient pas ça. Ils savaient juste qu’il fallait faire attention aux aléas de la nature.

Il continuât d’avancer, m’expliquant que la salle se trouvait en dessous de la montagne et que nul ne savait comment elle était arrivée là, ni les animaux qui s’y trouvent. Je marchais donc à sa suite, arrivant devant une petite construction de terre proche d’une petite rivière. Une sorte de grotte circulaire assez large avec des fenêtres ouvertes, mais abritée d’une légère toiture. Mes sourcils se froncent automatiquement sans comprendre l’utilité d’une salle sans porte.

- Voici le Jardin abrité. Tu m’as dis avoir déjà consulté toutes les étapes ? Eh bien ici tu pourras récolter la rosée nécessaire à ta fiole. La seule règle est de ne jamais marcher dedans, sinon les autres ne pourront pas récolter à leur tour cet ingrédient. Et également nous avons ceci.

Il semblait bouger pour me… cannabis ? Qu’est-ce que ça foutait là ça ? Et y’a tellement de papillons autour. J’avais les yeux grands ouverts en essayant de comprendre jusqu’à ce que je le voie me jeter un regard réprobateur.

- Soyons clairs jeune homme. Il vous est interdit de consommer, manger, couper, vendre ou de faire QUOI QUE CE SOIT avec ces plantes. Il se trouve que c’est la seule où nous avons pu faire proliférer des Sphynx Tête-De-Mort. Il s’agit donc de notre réserve, et ne vous avisez pas d’y toucher pour autre chose que la potion d’animagus. Me suis-je bien fait comprendre ?

Il me fixait dans les yeux, légèrement penché vers moi. Je ravalais ma salive avant d’hocher rapidement la tête. Oui m’sieur, compris m’sieur, je n’y toucherais pas m’sieur.

Un air suspicieux avant de détourner la tête et me montrer des sortes de casiers de pierre où je devrais mettre ma fiole pour qu’elle reste abritée. Si on peut dire une chose, c’est qu’ici, ils sont équipés.

7 Octobre.

Cher Journal,

Voilà quelques semaines maintenant que je m’entraine. J’ai enfin rencontré mon moi-animal, mais l’étape suivante est très compliquée pour moi. Je me suis déjà raté beaucoup de fois, mais je persiste. Après tout, cela ne fait qu’un trimestre passé dans la salle. Je peux encore endurer.


L’entrainement a commencé directement le lendemain de mon arrivée. Le programme était simple pour l’instant. Je passais environ deux jours par jours dans la salle du temps. Y compris pour le repos, afin de ne pas trop bouleverser mon cycle. Durant les quinze premiers jours, je passais donc une journée dans la salle, j’y dormais, je repassais une journée, puis après mon second repos j’en sortais. Je devais y aller le matin en me réveillant, toujours pour les mêmes raisons. D’après ce qu’ils m'ont dit, un cycle comme ça correspond à sept minutes à l’extérieur de la salle. La chose pratique c’est que le temps se calque sur le temps extérieur. Donc si je fais ça une journéeil fait beau, il fera beau durant les deux jours que je passe dans la salle.

J’avais la chance d’avoir déjà commencé à méditer. Mais j’y arrivais peu jusqu’alors, je passais à peine une ou deux minutes correctement avant de revenir brutalement à la réalité. Lorsque je n’étais pas dans la salle, j’écoutais les conseils, ou suivais certains cours. Apprenais des sorts, tout ce qui peut m’être utile.

J’avais trouvé une méthode à moi. Et aujourd’hui une fois de plus, il fallait que j’y aille.

Se poser, à l’abri, dans le calme.

Je fermais les yeux, me concentrant sur ma respiration. De moins en moins forte au fur et à mesure, jusqu’à ce que j’en devienne spectateur, je l’écoutais, comme on écouterait celle de quelqu’un d’autre au milieu de la nuit. Quelques minutes plus tard, j’y étais.

Du temps, de la patience, des conseils. C’est le plus dur en ce qui concerne la méditation. J’avais une méthode lorsque j’étais à Poudlard, mais elle était mitigée, brouillon, pas aboutie. Chaque fois que j’entrais en étape de méditation, je revenais à moi-même aussitôt. Comme si je revenais brusquement dans mon corps.

Impossibilité de se détacher, c’était le problème. Je n’arrivais pas à rester là sans être vigilant à ce qui pouvait m’arriver. Je méditais dans la salle à l’entrée, mais finalement quelqu’un m’a conseillé de méditer plutôt dans une pièce en restant seul, juste pour le début. Je n’y croyais pas mais c’était la clef, arriver à être serein au moins pour la première méditation. Faire abstraction de soi, laisser son enveloppe charnelle derrière pour se réfugier dans son esprit. Sans craintes. Je pouvais me relaxer. Passer dans mon esprit par chacun des muscles de mon corps pour les sentir se détendre. Ce jour-là j’ai réussi à méditer pour la première fois, sans revenir de façon impromptue à moi-même. J’ai continué quelques fois, sans voir mon animal, puis je suis retourné dans la salle. Avec l’entrainement, il ne me fallut qu’une journée e trois tentatives pour enfin voir mon animal.

Du temps. Toujours du temps. C’est ce qu’il manque à toute personne, et ce que l’on m’offre ici. La première rencontre avec mon moi-animal a été très forte même si elle s’est bien passée. J’ai cherché, j’ai finalement trouvé de quelle espèce il s’agissait. Panthère de Chine. Connue aussi sous Léopard de l’Amour ou Panthère de l’Amour.

Lorsque j’avais fini par trouver la bonne espèce, au bout de plusieurs méditations, beaucoup d’observation et d’hésitation, un sourire était resté scotché sur mon visage. J’avais appris tout ce que je pouvais sur mon animal totem. Son origine, ses caractéristiques, son fonctionnement. J’avais appris que s’il s’agissait d’une espèce à poils long, c’était à cause de mon changement d’environnement. J’avais demandé à un professeur, il m’avait dit que comme je viens d’un pays plus froid qu’ici et que du coup j’ai tout le temps chaud, mon animagus s’était adapté en prenant la forme d’une espèce moins adaptée à la chaleur. Sympa.

J’emmagasinais tout ce que je pouvais, utilisant des ressources mémorielles que je ne me connaissais pas. A croire que lorsqu’un sujet passionne, il est plus simple d’apprendre. Des animaux solitaires, mais qui peuvent supporter la présence d’autres personnes tant que l’on n’entre pas trop sur leur territoire. Est-ce que cela me correspond ? Quand je repense à ce que je suis capable de faire lorsqu’une menace se présente pour mes proches, je me dis que oui. Peut-être que le territoire que je conserve est un territoire émotionnel après tout, qui sait.

Tous les jours j’allais à la bibliothèque, ma feuille de mandragore dans la bouche. Tous les jours j’en apprenais mplus. Une unique idée en tête, je voulais y arriver. Je me montrerais assez fort. Je ne décevrais ni ma famille, ni Azénor.

21 Octobre.

Cher Journal,

Par tous les dieux que c’est complexe. Je ne pensais pas autant essayer et autant échouer. De nouveau un trimestre s’est écoulé, mais il me reste encore une chance d’y arriver avant la saison des orages. Et je compte bien saisir cette fameuse chance.



Troisième échec. Juste pour garder une feuille de mandragore dans la bouche, j’en suis à trois échecs. C’est à désespérer. Halloween c’est déjà cette semaine, je mets la quatrième feuille de mandragore entre mes dents et ma joue. Bien pliée, bien rangée, pas trop gênante. J’ai l’impression de jouer à un jeu mais de systématiquement perdre au niveau un. Première tentative, je ne savais pas qu’il fallait garder la plante TOUT LE TEMPS. C’est seulement quand quelqu’un m’a vu la retirer à l’heure du repas qu’on m’a expliqué. La seconde, je l’ai avalée par accident. La troisième, je l’ai vomie quand dans mon sommeil elle s’est dépliée dans ma bouche bloquant totalement ma gorge et ma respiration. Qui a dit que les plantes n’étaient pas dangereuses ?

En attendant, je passais les heures entre les recherches sur mon animal et mes entrainements. J’avais appris lentement à manipuler des sorts de plus en plus puissants et tous les détails possibles sur les Panthères. Leur vie en solitaire, leur habitude de garder des territoires, la chasse. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dessiné cet animal sous tous ses angles. Vu mon passe-temps, un professeur m’a dit que ça pourrait être bien de me représenter tous les muscles, les mécanismes de ce corps. J’avais appris à visualiser, comme si je ressentais chacun des mouvements lorsque je l’imaginais faire. Couché, en train de courir, de bondir, de chasser, j’avais en tête chaque geste possible de la bête. Une liberté sans pareille, promise par ma réussite de transformation.

Mais avant de maîtriser tout ça, il fallait que je garde cette fichue mandragore en tête. Et en bouche. Pas de salle du temps, allez savoir pourquoi. C’est donc un mois réel que je perds à chaque fois que je me plante. Quatrième essai, débuté il y a quatre jours. J’espère le dernier. L’ultime pas vers la liberté.


18 Novembre.

Cher Journal,

Qui a eu l’idée d’attendre un orage pour faire ça hein ? Sérieusement c’est beaucoup trop long. En plus je patiente dans la salle du temps donc c’est ENCORE plus long. Génial.



Amato Animo Animato Animagus

Le second cœur commence à battre.

C’est une sensation très étrange mine de rien. Mais étonnement plaisante. Comme si une présence familière se trouvait tout le temps-là, avec moi. J’avoue que j’aime bien. Ce rituel qui dure depuis bientôt… Une semaine ? Enfin deux jours. En attendant je passe des cycles complets dans la salle, pour ne pas perdre le rythme. Le lever de soleil ici équivaut à celui dehors d’après mes guides donc ça passe. Je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas le cas pour les cycles lunaires mais soit. Peut-être veulent-ils empêcher que quelqu’un reste enfermé pendant un mois.

Pourtant ma potion l’est, enfermée. A la dernière pleine lune j’avais dû aller dans la salle, armé de ma fiole en cristal et d’une cuillère en argent. Il fallait que j’entre à la bonne minute, le bon moment, pour que ce soit également la pleine lune à l’intérieur. Cycles de 103 minutes. Si j’en ratais une, il fallait que j’attende de nouveau.

De la chance, lorsque j’étais rentré le ciel était dégagé. Suffisamment pour que j’aille tranquillement proche de l’abri des plantes et des Sphinx tête-de-mort. Je reste bien exposé à la lune lorsque je retire la feuille de ma bouche baignée de ma salive. C’était immonde mais bon c’est ce qu’il fallait. Je pose la fiole le temps de récupérer la rosée nécessaire dans la cuillère en argent avant de l’ajouter. Faire attention à laisser la fiole exposée à la lune, ne sait-on jamais.

Puis enfin le papillon. Enfin sa chrysalide. Bref la mue quoi. Essayez de trouver cela au milieu d’un champ de cannabis vous verrez comme vous avez l’air malin. Finalement j’étais assez fier d’avoir trouvé plutôt vite.


Le mélange était donc prêt. Je stressais de m’être trompé mais dans tous les cas je ne le saurais qu’en voyant la mixture rouge sang. Fiole refermée j’avais été la placer dans l’un des casiers de pierre prévus à cet effet.

Et depuis, matin et soir je récitais la formule. Amato Animo Animato Animagus. J’avais envie de voir comment la potion se portait, c’était assez infernal d’attendre sans savoir si je m’étais raté ou pas. J’ai failli céder, mais heureusement quelqu’un se trouvait proche des casiers et m’en a dissuadé. Du coup en attendant je continuais à méditer et m’entraîner, je n’avais que ça à faire de toutes façons.

Par tous les dieux que j’ai hâte que cet orage arrive.

20 Novembre.

Cher Journal,

J’ai enfin fait ma première transformation. Mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu.

J’ai passé six mois dans la nature. Six mois sous une forme animale dont je n'ai aucun souvenir. Simplement parce que personne ne m’avait prévenu de la douleur qui allait arriver. J’ai perdu l’esprit, et six mois de ma vie.


C’est aujourd’hui. C’est enfin aujourd’hui. Une heure que j’attends à l’extérieur de Uagadou. Les nuages noirs ont commencé à s’amonceler rapidement. Même s’ils sont rares, les orages sont violents par ici de ce qu’on m’a dit. Alors j’attends, en espérant, et en admirant le ciel. Une semaine que je trépigne.

Et j’entends le bruit du premier éclair qui a enfin frappé le sol, et celui de mon double cœur qui s’acharne sur ma poitrine. Courir, jusqu’à la salle. J’annonce simplement au gardien que c’est pour ma transformation avant de pénétrer la pièce à toute vitesse. Je m’en vais jusqu’au casier où est caché ma fiole et la récupère. Rouge. Rouge sang. Parfait. Amato Animo Animato Animagus et attends. Le second battement n‘ayant pas disparu, je bois avec empressement la boisson d’une traite.

- AAAAH !

Mon esprit se fissure dès les premières secondes. Je ne m’attendais pas à ça, j’avais tout prévu. Sauf ça. J’ai oublié d’enlever mes vêtements. Ils commencent à fusionner, je sens chacune des cellules de mon corps se mélanger au tissu qui me protégeait quelques minutes avant. Je dois les enlever. Mes mains s’agitent d’elles même sur mon torse dans une tentative désespérée d’arracher mes vêtements. Mes yeux se ferment d’eux-mêmes, la brûlure lancinante de la lave qui semble se mélanger à ma peau. Je continue d’essayer, il faut que j’y arrive. La rationalité me dirait que rien n’arrivera. Mais comment pourrais-je m’en sortir sans aucune trace ? Puis, la douleur plus habituelle de ma peau déchirée prend les commandes, j’entrouvre les yeux avant de crier de nouveau. Mes ongles douloureusement transformés ont laissé place à des griffes, elles sont couvertes de sang et de poils. Poils qui sont sur mon torse. J’écarquille les yeux avant que mon dos s’arque de lui-même. Mes épaules craquent, se déboitent, se reculent et se tordent.

Pitié.

Faites que ça s’arrête.

J’entends chacun des bruits de mes os, à commencer par mes main. Chacun de mes cartilages qui se cassent, réduits en morceaux. Les larmes commencent à rouler sur mes joues alors que je tombe à terre. Ma tête se compresse, elle va exploser. J’y amène mes mains comme pour l’en empêcher. Mes yeux vont sortir de leurs orbites, j’ai l’impression qu’on tente de me les arracher de l’extérieur. Puis mes côtes. Elles s’allongent, me compressent. Comme d’immenses lances qui me transpercent et me déchirent de l’intérieur. C’est intenable. J’ai l’impression de n’être qu’un amas de douleur. Je ne vois rien de ce qui m’entoure. Mais je ressens. J’entends le bruit insupportable de chaque feuille qui se bruisse. Mes oreilles me font mal, et l’odeur de la plaine environnante semble attaquer mes sinus et s’introduire dans mes poumons. J’ai cessé de pleurer.

Je sens la douleur, mais je ne me contrôle plus. Je n’arrive pas à l’éviter. Je sens, quelque part, la formation d’os supplémentaires qui partent de mon coccyx et traversent ma peau. Je sens chacun de mes nerfs s’y mettre et mon pelage commencer enfin à protéger. Mes bras s’étirent se tordent, mon bassin s’étrique. Mon corps passé sous un millier de Pyramides. Ecrasé. Mon souffle est court. Ma gueule s’étire, mes dents transpercent mes gencives. J’ai mal. Mais je ne peux plus réagir. Mon esprit a abandonné. Poupée de chiffon, je ne fais que sentir ma tête s’éloigner de mes épaules pendant que ma nuque se brise et se reforme dans un bruit assourdissant. Je suis dans le noir, dans un enfer de sens, d’odeur, de sons et de douleur. Il est là. Mon moi-animal me fait face, vienst vers moi. Pourtant je n’ai pas rouvert les yeux. Je n’arrive plus à bouger mon corps. Dans un ultime effort, je parviens à entrouvrir légèrement les yeux, je constate simplement être sur le sol, et que deux pattes sont étalées devant moi.

Puis le noir.



- Tu n’as pas raté ta transformation Ulysse. Mais ton esprit n’était pas assez fort, il s’est retiré, laissant ton esprit animal entièrement maître de ton corps. Pendant six mois.

Je récupère la couverture donnée avant de la mettre contre mes épaules. J’ai l’impression de ressentir l’air directement sur ma peau, pour la première fois depuis… apparemment six mois. Je cligne des yeux en essayant de me souvenir, mais rien. Juste la douleur, une intense douleur, et le vide. Et pourtant je me sens… étrangement bien. Je veux dire, tout va bien, on peut être relax maintenant.

- Nous sommes venus passer une journée toutes les heures pour te chercher. Par chance ton moi-animal a une forte tendance à créer des grands territoires près de l’eau. On a mis du temps, mais on a réussi.

D’un air gêné, il me pointe le bord de mes lèvres, faisant signe de m’essuyer. Je fronce les sourcils et m’exécute du bout du pouce, avant de constater que c’est du sang qui est collé à mon visage. Je tente à nouveau de m’essuyer, avec le bras. Beaucoup de sang. Je ravale ma salive réalisant ce que cela veut dire. Avant d’exploser de rire. En même temps. Six mois. Il fallait bien que je me nourrisse. Et j’ai une de ces dalles.

- Allez viens. On va faire une pause avec la salle là.

J’étais décidé à le suivre mais j’étais tellement bien là. Je me levais juste pour me rassoir. Par terre dans l’herbe, j’aime être proche de la nature. J’ai un goût métallique dans la bouche mais une odeur florale emplit mes poumons. Je connais cette odeur mais impossible de me souvenir ce que c’est. Je penche la tête vers les deux jeunes hommes en souriant. J’essaye d’ordonner les mots dans ma tête avant de parler mais ça met du temps.

- Caaaalme toi. Je vais bien là, pas besoin de… ça !

Je parlais du fait qu’il s’agite limite en courant les bras en l’air mais j’ai oublié le mot je crois. Les deux me regardent d’un air absolument dépité. J’ai fais quoi encore ? Oh ça va j’ai passé six mois à courir dans la nature et alors. On pourrait en faire une chanson d’ailleurs ! Je suis totalement sur un petit nuage. Quoi qu’apparemment ils ne sont pas de cet avis vu qu’ils commencent à me parler en alternant leur parole.

- Mec, ça fait six mois qu’on te cherche. Enfin cinq, mais pendant un mois personne n'a réussi à t’attraper. Tu t’enfuyais dès qu’on approchait !

- Puis finalement y’a cet éclair qui est allé ruiner notre champ de Sphynx tête-de-mort. Et toi t’es allé voir pourquoi y’avait du feu. Tu t’es mis en haut d’un arbre, dans le sens du vent, et t’as commencé à respirer la fumée. Avant de chuter misérablement de l’arbre parce que tu tenais plus en équilibre.

- J’avais encore jamais vu un Léopard défoncé de ma vie, genre, tu marchais plus droit et on aurait dit que t’avais même la flemme de nous grogner dessus. Et là t’as commencé à nous attaquer.

- Mais finalement tu t’es arrêté, t’as baillé et tu t’es allongé. Et t’as ronflé. Un Léopard qui ronfle ! Au moins on a pu te lancer l’Humanum Iterum pour que tu redeviennes humain. Mais maintenant faut qu’on sorte d’ici.

J’acquiesçai, un immense sourire sur les lèvres. Ma tête se balançait de haut en bas avant que je ne m’exprime.

- Wouah. J’ai rien co..compris mais ça a l’air très grave… fun. On refait ça ?

Les deux se mirent à souffler et sans même que j’ai le temps de comprendre quoi que ce soit, j’étais levé et amené dans ma chambre. C’est parce que j’ai du mal à m’exprimer qu’ils font ça ? Pas cool les gars. Je n’avais jamais réalisé à quel point un lit c’était doux. Toutes ces belles choses que la nature a à nous donner, c’est beau quand même.

C’est seulement le lendemain, que mon dos me rappelait à la réalité. Mes jambes aussi, j’avais du mal à être… debout en fait. J’ai mis plusieurs jours à retrouver un comportement… humain. Mis à part le fait que j’avais un penchant pour la viande au début. Puis malgré mes inquiétudes, la colonie de papillon a été remise en place. Avec la même plante, à croire qu’ils attendent simplement le moment ou quelqu’un ira se servir, bref.

Dans tous les cas, j’ai interdiction de recommencer à m’entraîner avant deux semaines. Et minimum un mois avant de retourner dans la salle. Un mois de récupération, avant de pouvoir retourner véritablement m’entraîner.

Et cette fois, je me maitriserais.

12 Janvier.

Cher Journal,

Ça s’est reproduit. J’ai du mal à écrire, beaucoup de mal. Un incident est arrivé. Encore. Enfin, un accident. Enfermé, durant une année. Une journée. J’ai appris à maîtriser ma transformation.

Mais à quel prix ?



Il fait froid. Même avec la température avoisinant les trente degrés, j’ai l’impression, de rester congelé.

Mes sourcils se froncent et j’ouvre doucement les yeux. L’air frotte ma peau comme un rasoir affiné. Qu’est-ce que je fais dehors ? Ah oui, j’étais venu m’entraîner. Mais je n’avais pas demandé à passer plus d’une semaine ici. De toute façon, je n’en avais plus le droit, et ce soir tout le monde devait faire la fête. Je me souviens être venu. M’être transformé, douloureusement, grâce à ma baguette, puis j’ai couru quelque temps avant de faire une pause et… m’assoupir je crois. Quel benêt.  Nous sommes supposés rester près de la porte lorsque le temps est court. Je n’aurais pas dû me retrouver aussi loin de l’entrée de la salle.

Mon dos est courbaturé. Je suis muni d’un simple pantalon, complètement torse nu. J’essaye de m’habituer aux vêtements lors de la fusion au fur et à mesure mais en voyant mon tee-shirt en lambeaux sur le côté, je crois que c’est fichu pour le haut.

Je sors de la grotte dans laquelle je suis venu me fourrer. Je ne reconnais rien. Où suis-je ? Le ciel est étoilé. Les animaux endormis, je crois. Dans les bruissages à côtés, j’entends une bête qui rôde. Il faut que je retourne près de la porte, qu’on vienne me chercher. Mais ça risque d’être compliqué.

J’entends de nouveau le grognement. Je ne peux pas rester en proie à n’importe quoi. La magie c’est bien, certes, mais ça ne fait pas tout. Je fais la moue. Je n’ai pas le choix, il faut que je retrouve la porte, et sous la forme animale cela marchera mieux. Je récupère ma baguette, la pointant sur mon cœur.

- Amato Animo Animato Animagus.

Je mets la baguette dans ma bouche. Mes muscles se transforment encore douloureusement. Au moins maintenant je suis habitué à l’ordre. D’abord je sens mes mains se transformer et les griffes arriver avant que les poils ne se mettent à pousser aussi. Je reste concentré, pour laisser place à mon animal ce n’est pas le moment de rater ma transformation. J’entends tout. Je vois plus de mouvements qu’avant. D’ailleurs quelque chose se précipite dans les bosquets mais je n’y fais pas attention, il faut que je me rende à la porte. Je tape dessus essayant de l’ouvrir. Évidemment elle est verrouillée, comme à chaque fois. Ce n’est pas grave on va venir me chercher. Je me pose à coté, proche d’un arbre, en attendant.

Au bout d’une semaine, toujours personne. Guidé par la faim j’ai commencé à chercher, ce qui pouvait être comestible ou non. J’ai trouvé plein de fruits, que j’ai mangés sans réfléchir. J’en suis encore malade, je ne sais pas ce que j’ai consommé, mais ce n’était pas bon pour l’être humain, j’ai eu de la chance de ne pas m’empoisonner. Mais c’est étrange, malgré la semaine passée seul, je ne ressens pas de solitude. Au contraire j’ai l’impression qu’une présence se trouve avec moi. C’est plutôt sympathique en fait. Confortable.

Il n’y a que les fruits de baobab que je consomme maintenant. Question de vivre. J’ai commencé à compter les jours. Quinze. Je réfléchis, ce n’est qu’un oubli. Je serais là pour le repas de Noël et on rigolera tous ensemble. Je passe régulièrement sous ma forme animale, mais c’est toujours compliqué de revenir à l’être humain.

Trois mois ont passés, la présence est devenue insupportable. J’ai l’impression de devenir paranoïaque. Toujours là. Je me sens observé, tout le temps. Sous ma forme animale, je sens une odeur qui reste autour de moi, je ne sais pas de qui, je ne sais pas comment elle est là. J’ai essayé de chasser, mais toujours au moment où j’arrive près d’un troupeau les animaux fuient. Comme s’ils avaient détecté une autre menace. Je suis affamé, je pourrais manger un bœuf. Entier. Probablement cru. Je ne sais plus quoi faire.


Putin. Bordel de m*rde. Qu’est-ce que j’ai fait ?

J’ai envie de vomir, mais la vue qui me fait face me donne encore plus faim. J’essaye de me souvenir de ce qu’il s’est passé. J’avais enfin trouvé un animal pour me nourrir. Un qui n’avait pas fuit, solitaire probablement. Mes sourcils se froncent. J’avais été proche de le tuer quand un autre prédateur avait fini par me faire face. Enfin prédateur, une hyène. Je regarde les marques sur mon bras. C’est elle qui m’a attaqué. J’aurais pris le dessus en quelques secondes en temps normal, mais la faim et le manque de nourriture m’avaient rendu amorphe. Vide d’énergie. Je me souviens juste que le truc a duré longtemps, avant que ma conscience ne se perde de nouveau, laissant l’animal maître de mon corps.

Étrangement après ça, une ou deux minutes avaient suffi à reprendre le dessus et achever l’animal. C’était la première fois que je sentais une chair autre que la mienne s’immiscer sous mes griffes. Une adrénaline, l’instinct de survie satisfait. Je me souviens de l’odeur de chair fraiche qui a emplit mes narines, je m’apprêtais à entamer mon repas. Avant que je ne vois le cadavre se transformer doucement. Mes oreilles s’étaient plaquées sur mon crâne et ma queue s’était repliée sous mon corps tandis que je reculais. Mes muscles ont changé d’eux-mêmes et mon côté humain a pris le contrôle.

La perte de mes moyens s’exprime par une erreur. La main qui se ramène à la bouche comme pour la cacher. Main pleine de sang. J’ai faim. Sans même que je ne le réalise le liquide se trouvait déjà sur mes lèvres. Un goût de fer qui m’ouvre encore plus l’appétit.

La conscience humaine est faible face à la faim. Alors imaginez une conscience humaine plus dirigée par un prédateur depuis plusieurs semaines. Un prédateur carnivore. Une possibilité s’impose à moi, que je n’aurais même pas envisagée auparavant. Je n’aurais pas la force de rechasser un animal. Je me retourne, chercher du bois. Ma conscience passe en mode mécanique, je ne veux pas penser à ce que je suis en train de faire.

Le feu.

Le sang.

Les morceaux.

Le goût de cerf.

Quelques jours, où « humanité » n’est qu’un concept bien lointain.

Beaucoup de mois sont passés. Beaucoup trop. J’avais continué de compter mais les jours se suivent et se ressemblent. Une routine se met en place, la colère souvent présente dans mon esprit. Je suis sûr d’avoir raté Noël maintenant. J’ai perdu le fil. Je me suis créé un quotidien ici, en essayant d’oublier l’horreur que j’avais commise. A l’aide de plusieurs sortilèges d’Extension terrestre, j’ai pu me construire un abri en hauteur. Les branches et les feuilles sont utiles pour le confort. Désormais je n’ai plus de mal à chasser, les animaux ne fuient plus. Je me dis que c’était probablement l’autre qui les faisaient fuir. Au début je m’en voulais me disant que peut-être lui aussi voulait juste se nourrir. Aujourd’hui je me dis que ma survie dépendait uniquement de sa mort. La culpabilité n’a plus sa place. Mes terreurs nocturnes me font suffisamment comprendre mon inhumanité pour ne pas en rajouter dans la bonne conscience. Le reste de la journée je le passe à m’entraîner sur mes sorts. Je me renforce, je visualise, je médite, j’apprends à sentir la magie qui coule en moi. J’explore la salle, un peu plus loin chaque jour, j’y ai éparpillé les os de l’autre sorcier. Je faisais déjà du sport avant, mais ce régime forcé m’a obligé à être plus musclé. Plus sec aussi. Mes sorts se faisaient de plus en plus puissants, au fur et à mesure. La solitude s’était installée sans la présence de l’autre. Une profonde et indéfectible solitude.

Je pensais tous les jours à ma vie, je ne voulais pas les oublier. Et si je mourais avant d’avoir revu quiconque ? Lhiya, Jade… Elles me manquent. Elles me manquaient déjà, mais c’est de pire en pire. Je ne vois personne, les sorts m’entraînent à garder mon langage. Je suis là, plus par défiance et par fierté qu’autre chose. Si je mourais ici… Je décevrais tellement Azénor. Je laisserai Calypso sans défense ? Non jamais. Jamais. Je préfèrerais rester ici dix ans, si cela peut me permettre de protéger ma petite sœur par la suite. Puis dix ans c’est quoi ici ? Deux semaines maximum ? Je reviendrais plus fort. Je le dois. Je dois y croire.

Si je n’y crois pas, tout est fini.

Tapis derrière les herbes j’ai trouvé ma prochaine nourriture. La chasse est devenue une habitude, mais je cherche toujours à l’éviter le plus possible, y instaurant mes propres règles et limites. Ne pas tuer inutilement. Ne pas m’acharner sur une espèce en particulier. Éviter les femelles et les bébés. Conserver cet espace, aussi beau que possible, le temps que j’y vivrais. Mais là j’ai faim, alors je me dissimule. Me mettant toujours proche des limites de la salle pour acculer ma proie contre les murs. C’est lâche, mais je ne veux pas y prendre de plaisir, pas à tuer une bête. Je veux que cela se passe vite. Chasser, bloquer, tuer, manger. Oublier. Juste survivre, le temps que je pourrais.

- ULYSSE !

Le bruit fait fuir ma proie. Mes oreilles se plaquent d’agacement avant que je ne me retourne. Mon prénom, j’y réagi encore, c’est déjà cela. L’odeur de l’élève me vient aux narines comme une réminiscence. J’avance vers la voix. Certains de mes os se raccourcissent, d’autres se créent. Je retrouve la vision délabrée des humains, même si elle est plus précise qu’avant. L’odeur ne me gêne plus, impossible de se concentrer dessus au milieu du reste. Grâce aux sortilège mon pantalon à l’air presque intact. Mon tee-shirt n’est pas réapparut, je fais de la magie mais avec la température je n’ai de toutes façon pas eu besoin d’en créer un autre.

Mes jambes se balancent, mes sourcils en partie froncés et ma bouche fermée. Le regard presque ennuyé que je leur porte semble les surprendre, mais j’attends. Si j’ai l’air calme, ce n’est qu’une apparence. Je reste à une distance raisonnable, qui sait la raison pour laquelle ils sont ici. Peut-être pour finir le travail que leur pote n’a pu faire.

Pourtant ils ont l’air… agités ? Ils gesticulent comme si leurs corps étaient inconfortables. Comment on appelle ça déjà ? De la gêne ? Oui ça doit être ça, de la gêne. L’un se passe la main sur la nuque, comme je le faisais avant. Je crois que mon silence les dérange mais je ne compte pas parler pour autant.

- Quelqu’un a tué le gardien.

Quelqu’un. Ils n’ont pas idée que les os de ce quelqu’un sont éparpillés çà et là. Ils pourraient même marcher sur un tibia, qui sait. J’évite de réagir, restant plus aux aguets qu’autre chose. Mais je venais de comprendre que celui que j’ai tué quelques mois auparavant, voulait simplement ma mort. Il n’était pas enfermé comme moi. Ce n’était pas une autre victime. L’avoir su au moment de l’acte m’aurait apaisé. Un regret me prend en réalisant que j’ai les mêmes émotions que si l’on m’avait annoncé la mort d’un poisson rouge. Aucune. Je ne le connaissais pas. Un mort est un mort rien d’autre. Les vivants sont ce qui compte.

- On ne sait pas quand ni par qui, on vient juste d’ouvrir la porte. Personne n’avait besoin d’aller ici jusqu’alors. On a juste retrouvé le carnet avec ton nom dessus et on est venus te chercher.

Mon air grave reste posé sur eux. J’ai les réponses à leurs questions. Je sais qui. Je sais où il se trouve, en partie du moins. Mais je ne peux rien dire, ce serait me compromettre. Alors à la place je leur donne une réponse partielle, qui les satisfera je suppose.

- Je suis arrivé le 24 en début d’après-midi.

Mon cœur bat assez fort. Je n’ai pas envie qu’ils s’épanchent sur plus de questions. De toute façon la tronche qu’ils tirent en dit long. Je dois être resté un sacré bout de temps pour qu’ils réagissent comme ça.

- Ça fait un an que t’es tout seul ?

Je hausse les épaules. Oui, probablement. Ma mâchoire reste fermée pendant que je cherche une échappatoire. Que ferait quelqu’un dans ma situation ? Bon il aurait déjà pété un câble. Mais surtout, il n’aurait qu’une envie.

- Apparemment. Je peux sortir où je dois rester un an de plus ?

Mon animosité les remet dans la gêne. Tant mieux, au moins ils n’insisteront pas trop. Mes bras se décroisent en entendant leur réponse. Je les fusille du regard, un geste du menton pour leur indiquer de partir devant. Impossible pour moi de tourner de nouveau le dos à quelqu’un désormais. Pas avant longtemps du moins.

Porte franchie, je regarde la salle derrière moi. Un an de ma vie ici, dont personne ne serait au courant. Oh bien sur j’expliquerais comment j’ai survécu, et pourquoi j’étais là. Mais pas le reste. Jamais. En quelques minutes j’avais pris la décision qu’ils ne sauraient jamais qui a tué le gardien.

Et moi, je ne saurai jamais pourquoi.


3 Août.

Cher Journal,

Je vais bientôt te conclure. Je suis enfin rentré d’Uagadou, sous le choc de ma mère qui a vu son fils si vieillit. J’ai fini ma croissance. J’ai demandé au ministère de changer mon âge officiel. Certes je suis né il y a 19ans, mais j’ai 23ans désormais. Mes papiers ont été changés en fonction.
Hier, après deux ans et demi d'entrainement pur, je suis passé devant le jury pour l’Animagie. J’attends d’en connaître les résultats.


- Monsieur Ulysse Daiklan, âgé de 23ans, vous venez attester officiellement de votre capacité à l’Animagie en tant que léopard de l’amour. Est-ce exact ?

- C’est exact Madame.

Ils sont impressionnants les jurés. Très, trop, impressionnants. Deux femmes et un homme, d’une prestance à laquelle j’ai du mal à me faire.

La femme reprend la parole.

- Savez-vous quel sera le signe distinctif utilisé par le ministère pour vous reconnaître ?

- Oui Madame. A l’avant et à l’arrière de ma patte droite se trouveront deux tâches circulaires bien plus imposantes que les autres. Au même endroit que ces marques.

Je montre mon bras pour lui faire comprendre que les tâches correspondent aux cicatrices qui sont de part et d’autre de mon poignet. Un joli cadeau d’Elhiya. Les tâches prennent une bonne partie de ma patte donc bon, impossible de les manquer.

- Bien. Avant de commencer, nous allons vous expliquer le déroulement de cet examen. Dans un premier temps, nous vous demanderons de vous transformer, puis de redevenir humain à plusieurs reprises.

Silence, j’acquiesçait de la tête.

- Ensuite, nous nous assurerons de votre état d’esprit et de conscience en tant qu’animal. Si vous nous montrez que vous n’êtes pas à même de vous contrôler sous cette forme, il vous sera interdit d’en user comme bon vous semble. Est-ce clair ?

- Très clair Madame.

Et l’examen commença. Et c’était ennuyeux. Comme énoncé, la première étape consistait à me changer plusieurs fois de suite à intervalles de dix minutes sous chacune des formes, sans incident. Rien que cette étape était épuisante, bien que je me sois déjà transformé beaucoup de fois, cela se déroulait rarement sur un aussi court laps de temps. Je sentais mes muscles changer, puis se remettre, puis rechanger à ma guise. J’aurais des courbatures demain, mais s’il y a une journée où je dois tout donner c’est là. Même si c’est pour pas grand-chose.

Puis ils me firent passer sous forme animale, avant de me donner différents ordres. Aller à un endroit. Puis à un autre. M’assoir face à eux entre chaque demande. Est-ce que j’ai l’air d’un chien ? Enfin, ce n’est pas le moment d’avoir un problème d’égo. Ils amenèrent un oreiller, me demandant de taper dessus. D’abord pattes de velours, le coussin n’avait aucun dégât. Puis griffes sorties et il n’y avait plus de coussin. Je crois que tous les aspects de mon instinct animal ont été mis à rude épreuve. Surtout le moment où ils ont pris un petit caniche qui a passé bien cinq minutes à m’aboyer après. Ne pas réagir était assez compliqué lorsqu’on hurle dans des oreilles plus sensibles que celles des humains. Imaginez à votre repas de famille, une vieille tante qui se mettrait à hurler sans comprendre rien à ce qu'elle dit et juste savoir qu’elle est en colère pour rien ? Bah là c’est pareil.

Mais j’ai réussi, et c’était l’ultime test de capacité avant que l’on ne me demande de me mettre sous forme humaine, et de récupérer ma baguette.

- Je vous remercie Monsieur Daiklan. Vous pouvez sortir, les résultats vous serons communiqués par hibou dans les plus brefs délais.

J’acquiesçais, d’un mouvement de tête avant d’atteindre la sortie. L’aboutissement de trois années d’entraînements, et six années passées à Uagadou. Enfin plutôt dans leur salle spéciale. Il était temps désormais, de retourner à une vie normale.

Ou presque.


28 Aout.

Cher Journal,

Certaines personnes de ma famille semblent bien trop curieuse pour leur propre bien. Je viens de surprendre Calypso s'attaquer à tes premières pages. Il faut que je te crypte

Ces informations ne doivent pas être lu par n'importe qui.




Encodus Ivan

Je regarde les lettres danser devant moi. Chaque page compromettante a son mot de passe. Je les retiendrais, je le sais.

Une dernière vérification, mâchoire serrée. Je jette le carnet sur mon lit, c'est terminé.

Un regard vers la couverture. Je ne peux pas me résigner à le détruire.

Chaque humain porte un fardeau.

Le miens est fait de feuilles.




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 Salle des temps de Uagadou


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