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[Concours RPG] Un Noël édifiant - Ulysse Daiklan
Ulysse Daiklan
Ulysse Daiklan
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Médicomagie

Spécialité(s) : - Permis de Transplanage
- Animagus : Panthère de Chine


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[Concours RPG] Un Noël édifiant - Ulysse Daiklan
Ulysse Daiklan, le  Dim 16 Déc - 23:48



L.A total de Jade Wilder.
24921 Caractères.

Se reconstruire.


Le plancher grince sous le poids de son corps et de son âme. Le fauteuil se rétracte lorsqu’il s’assied dedans, un whisky à la main. Ses doigts jouent machinalement avec sa moustache, pendant que ses yeux se perdent dans le vide. Une seconde, une fraction de seconde, un claquement de porte, et le voilà debout baguette à la main, en train de fixer l’intrus, prêt à agir au prochain mouvement. L’intrus est une intruse. Et elle est chez elle.

Il baisse le bras en soupirant, nettoyant magiquement l’alcool et les éclats de verre sur le sol. Sa femme soupire, habituée à ce genre de réaction. Elle s’approche, reposant ses affaires, sous le regard courroucé de son mari. Depuis quand sortait-elle sans son consulter son avis ? Il avait bien conscience que les lois semblaient considérer de plus en plus les femmes comme égal de l’homme, mais cela n’était pas encore fait. Plus que de la misogynie pure exacerbée par l’époque dans laquelle il vit, il était surtout inquiet pour elle. N’importe quoi aurait pu arriver. Et ça, il ne se le serait jamais pardonné pardonnerait pas.

Pourtant, la voilà qui avance, doucement vers lui. Ils se sont rencontrés plusieurs années avant, à l’époque où ils étaient encore élèves à Poudlard. Et là déjà, elle savait s’y prendre avec lui. Sa main dans celle du sorcier, elle lui avait fait comprendre de s’assoir avant de faire de même, sur le fauteuil attenant. Encore une fois, la jeune femme soupirât. Il appréhendait, sans savoir décrypter ce regard toujours aussi mystérieux pour lui.

- Ulysse. Cela ne peut plus durer.

Une mâchoire serrée et un regard fixé sur elle. Il n’a rien à dire. Il avait peur que cela arrive. Se retrouver seul. Mais elle n’avait pas le droit de le quitter, pas encore. Il n’était pas bien vu à l’extérieur de faire ce genre de choses. Sachant ce qui l’attendait, il bloquait, son cœur froid. Plus rien ne l’atteignait. Depuis presque dix ans. L’amour avait une limite. Et il l’avait atteinte.

- Tu as encore fait du remue-ménage hier soir.

Remue-ménage n’était pas le bon mot. Mais même dans la bouche d’une femme il était rare d’entendre que quelqu’un avait saccagé ou ravagé une pièce. La politesse est de mise, même dans l’intimité. Surtout que la voix portée à l’homme n’est pas accusatrice, au contraire. Elle est pleine d’une compassion qu’il ne peut plus supporter sans culpabiliser.

- Jade…

Il va calmer la situation. Parce que c’est ce qu’il fait toujours. Puis, il n’a plus le choix. Mais pour dire quoi ? Depuis son retour de la Grande Guerre, il n’est plus le même. Bientôt dix ans et pourtant les terreurs nocturnes le font toujours se réveiller dans un vacarme ahurissant. Il était jeune lorsqu’il s’est engagé pour participer à l’effort de guerre. Et lorsqu’il est revenu, il a passé plusieurs années seul. Jusqu’à ce qu’elle arrive. Qu’elle revienne dans sa vie. Elle a presque tout réparé. Elle l’a atteint comme personne ne l’avait fait. Jour après jour, nuit après nuit, avec cet amour dont seules les femmes sont capables. Mais il est des blessures qu’aucun humain ne peut guérir. Quand la nuit il se réveillait, dans un mélange entre cauchemars et réalité, il lui arrivait de tout détruire. De se croire face à un ennemi imaginaire jusqu’à ce qu’elle le calme.

Beaucoup n’ont pas gardé autant de séquelles, mais à force de se replier sur lui-même, les plaies étaient restées à vif. Il avait tenté de la protéger au mieux, oubliant de se soigner. La guerre n’avait duré que de 1914 à 1918 pour certains, mais dans son esprit il semblait qu’elle ne s’était jamais arrêtée.

- Je t’ai trouvé un travail.

Les yeux d’Ulysse s’écarquillèrent immédiatement, faisant remonter ses cheveux gominés et sa moustache. Dire que l’information le surprenait aurait été un euphémisme. Les émotions qui l’agitaient se reflétaient sur son visage légèrement abîmé par quelques impacts. Elle qui le connaissait bien, ne pouvait qu’attendre, que ses traits se stabilisent, qu’il trouve ses mots. Quelques secondes qui paraissent des minutes, pour une réaction qui la fait doucement sourire.

- Pardon ?

Sa respiration est calme. Il a décidé d’écouter, penché en avant vers sa femme, le visage à nouveau calme. S’il n’avait pas le mérite d’être un homme moderne, cherchant à survendre le pouvoir des femmes à chaque coin de rue, il avait au moins le mérite d’essayer, d’écouter et de faire attention à elle. Son opinion lui avait toujours importé, bien qu’il ait toujours du mal à la laisser agir d’elle-même, il l’aimait. Il ne laissera pas son entêtement gâcher la vie qu’ils avaient construit ensemble. Sa femme s’enquit de la réponse.

- J’ai fait connaissance il y a quelques jours avec un homme, Norbert, qui cherchait quelqu’un. Alors je lui ai demandé plus de renseignements, et lui ai parlé de toi.

De loin, on aurait juré voir sa moustache frémir. Au vu de ses interrogations précédentes, il n’était pas étonnant de savoir qu’imaginer sa femme parler à un autre homme ne le réjouissait que peu. Il s’enfonça dans son fauteuil, son mécontentement affiché malgré lui sur son visage. Une main dans sa moustache il continuait de la regarder, en attente des autres informations. Ce qu’elle comprit, à force de vivre avec lui, elle avait fini par le connaitre mieux que lui-même.

- Il s’agirait simplement de s’occuper de divers animaux. Ulysse, nous savons tous les deux à quel point les animaux te calment. Est-ce que ce ne serait pas le moment de t’essayer à quelque chose que tu aimes ?

L’air stoïque qu’il affichait aurait engendré un stress peu commun chez l’Italienne lors de leurs jeunes années. Fixé plus sur ses pensées que sur elle, il n’avait aucunement conscience de ce qu’il pourrait laisser entendre. Il ressassait, encore et encore les images qui le hantaient depuis tout ce temps. Elle n’avait pas tort, les animaux l’avaient toujours calmé. Il les trouvait bien plus humains que certains soldats de sa connaissance. Eux, qu’il a pu voir tomber trop de fois sous le joug de la bêtise des hommes. Une méfiance cependant par rapport à leur propriétaire, Norbert. Qu’allait-il devoir garder ? Comment s’était-il procuré ces animaux ? Était-ce légal au moins ? L’unique réponse qu’il avait se résumait au soupir qu’il lâcha au bout d’un temps interminable.

- Je vais y réfléchir.

Une conclusion qui fit sourire l’Italienne malgré elle. C’était un pas. Un grand pas, et elle semblait soulagée, comme l’appuyait la main qu’elle avait posé sur celles caleuses d’Ulysse. La parenthèse fermée, ils continuèrent leur soirée, comme si de rien n’était. Et pourtant l’esprit du blond semblait plus embué encore. Et pourtant la nuit qui s’en suivit, Jade ne put s’empêcher de remarquer un air serein sur le visage de son mari. Un air qui lui avait terriblement manqué.

Ce n’est que lorsqu’il revint de sa balade deux jours plus tard, qu’il prit une décision. Elle ne lui en avait pas reparlé, sachant très bien qu’il s’agissait d’un homme qui ne prononce pas de paroles en l’air. Et lui avait fait son possible pour répondre aux questions qui le taraudait. Dans ces connaissances, très peu de personnes avaient entendu parler de ce fameux Norbert. Gentil, discret, timide, bizarre étaient les seules informations qu’il avait pu recueillir. Cela ne le satisfaisait pas. Il ne pouvait pas faire confiance aussi facilement, les apparences sont faciles à tromper en ces temps changeants.

Après une journée à vadrouiller, il avait pris la décision d’aller à Pré-au-lard le lendemain. Une seule personne saurait à coup sûr le fixer sur la confiance à accorder au jeune homme. La personne qui veille sur l’établissement où tout sorcier se doit de passer, Armando Dippet. Ulysse avait gardé des liens cordiaux avec son ancien Directeur, n’ayant jamais été turbulent, mais gagnant dans son estime étant donné son ancien statut de préfet. Un simple rendez-vous par hibou et le retour fut plus que rapide. Il apprit de cet entretien les mêmes qualificatifs que d’autres. Mais l’information du renvoi de Norbert fit tiquer Ulysse autant que son motif. Quel élève de Poudlard pouvait conserver une créature dangereuse ? C’était insensé. Et puis l’implication de Dumbledore dans ce renvoi lui fit prendre sa décision. Il était le meilleur professeur qu’Ulysse n’ait jamais eu, il plaçait en lui une entière confiance. Alors lorsqu’il rentra chez lui, il se dirigea immédiatement vers sa femme.

- Saurais-tu comment contacter ce fameux Norbert dont tu m’as parlé ? Après réflexion, cet emploi me semble plus qu’intéressant.

Malgré le sourire tendre qu’il lui adressait, Jade n’était pas dupe. Elle savait qu’il avait passé ces dernières quarante-huit heures à se renseigner. Mais trop heureuse de le voir aller de l’avant, elle ne comptait pas en faire une affaire d’état. Surtout que l’air coupable affiché sur le visage de l’Italienne rendit son mari plus que suspicieux.

- Eh bien en fait… Les animaux sont déjà là. Je t’ai dit que je l’avais rencontré il y a quelques jours… Il m’a montré comment s’occuper des bêtes au cas où tu refuses et je t’en ai parlé une fois qu’il m’a confié sa valise. Je me suis occupée d’eux le temps que tu ne prennes la décision. Je t’avoue que les Niffleurs m’ont donné du fil à retordre pour te le cacher, mais je ne voulais pas que tu te sentes mis au pied du mur.

Une tentative d’humour qui amusait l’homme sans qu’il ne le montre. Bien au contraire, l’information qu’il venait de recevoir l’assommait plus qu’autre chose. Elle avait accepté ? Et avait fait le boulot à sa place ? Il se sentait un peu mal d’avoir mis tant de temps à réfléchir, et un froncement de sourcil se dessina en réalisant que sa femme lui avait menti. Ou du moins caché la vérité. Et s’il avait refusé ? Elle avait pensé à cette idée ? Malgré la libération féminine, cela ne lui octroyait pas le droit de prendre les décisions à sa place. C’est d’ailleurs ce qu’il prévoyait de lui dire en ouvrant la bouche avant d’être coupé d’une façon plus que malpolie. Mais la familiarité avait toujours détendu le blond, c’était déjà cela de gagné.

- Je te jure, si tu avais refusé j’aurais continué de m’en occuper seule. Je ne souhaitais pas que tu te sentes forcé à quoi que ce soit. S’il te plait, ne change pas d’avis simplement pour ça. Je te ferai tes plats préférés toute la semaine si cela peut me faire pardonner.

Le dernier argument sortit de nulle part fit rire le blond. Un rire discret mais un rire quand même. Sa femme le connaissait décidément trop bien, et elle savait qu’Ulysse pardonnerait un meurtre pour ne serait-ce que quelques plats délicieux. Et elle le savait, ça c’était une évidence. A vrai dire, elle l’avait toujours su, depuis le jour où elle avait retrouvé son collègue préfet dans les cuisines à manger du chocolat plutôt que de faire sa ronde. Il finit par se retrousser les manches.

- Tu veux bien me la montrer cette valise ?

Parfois il se demandait à quoi ressemblerait sa vie s’il avait fait d’autres choix. Ne pas participer à la guerre. Ne pas rester et se marier avec Jade, mais plutôt suivre Elhiya aux États-unis pour avoir une vie de liberté. Il recevait des lettres de nouvelles de temps en temps, auxquelles il répondait. Elle était partie durant la Grande Guerre, à son retour elle n’était plus là. Malgré l’amour qu’ils se portaient avec la Serpentarde, Ulysse avait toujours eu de réels sentiments pour l’Italienne. Alors lorsqu’il était revenu meurtri, il n’avait plus eu le courage de quitter son pays. Ni celui d’aimer deux femmes comme il le faisait autrefois. Jade était là, elle l’avait aidé, elle l’avait soigné peu à peu. En descendant l’échelle de la valise, il se dit que les choses auraient pu être bien différentes. Mais il aimait désormais sa femme plus que n’importe qui, ils avaient vécu des choses qui pourraient faire pâlir les générations futures tant les épreuves traversées auraient pu les briser. Au lieu de ça, ils étaient plus unis que jamais.

Le dernier échelon passé, il se retourna, impressionné par ce qu’il voyait. Et par ce qu’il ressentait. Du calme. Beaucoup de calme. De la paix, plus qu’il n’en avait eu depuis ce qui lui semblait être des siècles. Il s’avança doucement, vers les créatures. Ne connaissant pas chacune d’entre elles, il finit par s’approcher de la première, essayant de la caresser. Une marque de morsure plantée dans son doigt montra le mécontentement que ce petit serpent bleu éprouvait. Dans d’autres temps il se serait vexé, énervé, et serait remonté sans sommation. Mais pas là. Il se sentait bien, à sa place comme trop peu souvent. Alors la réaction, bien qu’elle ait entraîné une blessure, le faisait plus rire qu’autre chose, sous les yeux attendris de sa femme.

Et elle s’attela, trois heures durant, à lui répéter ce que Norbert lui avait expliqué. Comment s’occuper des créatures, quelles étaient-elle. D’après lui aucune n’était dangereuse, encore une fois Ulysse était sceptique concernant cette information. Aucune créature dangereuse ? Donc les rappa et le Runespoor n’étaient pas dangereux, bien sûr. Il passa sa première journée de travail avec Jade, à s’occuper de chacune d’entre elles. Elles avaient l’air plutôt méfiantes envers le sorcier, comme ils l’avaient été face à la sorcière, avant de réaliser qu’elle ne leur ferait aucun mal. Pas de gestes trop brusques. Les Niffleurs étaient fidèles à leur inconscience du risque, essayant surtout de fouiller les poches du blond sans qu’il ne s’en aperçoive. Heureusement qu’il n’avait rien sur lui. Toutes les autres créatures restaient distantes. Toutes. Sauf une.

Norbert avait besoin d’un peu plus de deux semaines. Jade lui avait parlé, apparemment il était à la recherche d’un Kelpi. Lorsqu’on sait à quel point ces créatures peuvent être dangereuses ce n’est pas difficile de comprendre qu’il lui faudra du temps pour le trouver et se familiariser avec. Et durant ce temps, Ulysse lui se familiarisait avec les autres créatures. Les journées passées dans la valise, les nuits se faisaient d’un calme que l’Italienne n’espérait plus. Elle n’allait pas fouiller dans ses affaires, non. C’était son havre de paix à lui, pas besoin d’imposer sa présence tout le temps, il fallait le laisser respirer.

Elle ne voyait donc pas le rapprochement fait entre son mari et les différentes bêtes. Mais en particulier une. Une qui lui ressemble, et dont il s’est étonné dès le départ de cette proximité naturelle. Les moldus n’avaient pas la palme d’être les créatures les plus fines existantes, mais au moins ils savaient parfois inventer des choses utiles. Et pour approcher cette Panthère, les masques à gaz étaient de mise. S’il avait tourné la page, il aurait su qu’il fallait immobiliser ce félin pour espérer s’en approcher, gaz ou non. Mais il ne le fit pas, ne faisant que nouer que les lanières autour de sa tête pour ne pas mourir empoisonné. Dans sa terrible insouciance Ulysse ne réalisait pas la chance qu’il avait d’en ressortir en un seul morceau, lui et son camouflage. C’est peut-être pour cela qu’il pouvait s’approcher aussi aisément, après tout derrière un tel couvre-visage qui pourrait distinguer la différence de traits entre Dragonneau et Daiklan ? Leur odeur pourtant était bien différente, réduisant l’hypothèse de sa survie à néant sans même que le Gryffondor n’ait conscience du danger.

Les animaux avaient fini par lui faire confiance. Doucement. La plupart avaient connu des maltraitances ou l’intense plaisir de fuir des braconniers. Mais quelque part cela faisait mal au cœur du blond de voir ces animaux ailleurs que dans leurs véritables habitats. Tous avaient certes un espace approprié et propice à leur épanouissement, cependant on ne falsifie pas la nature. Et cela, le sorcier en avait pleinement conscience. Le remord d’aider à cette œuvre disparut une fois qu’il l’eut partagé à sa femme. La moustache retroussée dans un sourire de soulagement en comprenant que le magizoologiste avait bien l’intention de les relâcher dans leurs véritables territoires une fois en mesure de se défendre.

Une semaine à s’occuper d’eux. Il avait beau apprécier de plus en plus chacune de ces créatures, le Nundu restait celle dont il était le plus proche. Il était compliqué de s’occuper du Runespoor, ou de l’Éruptif, même s’il apprenait à faire confiance à ces créatures peu à peu. Pourtant, le félin ne s’était jamais comporté de façon difficile avec lui. A vrai dire il était même très calme et Ulysse était étonné de ne pas avoir connaissance d’une espère de panthère aussi familière avec l’homme. En se renseignant sur cette espèce il fut plus que surpris. Dangereuse, voir même mortelle, très difficile à maîtriser, encore plus à garder en captivité. Le sorcier pourtant ne comprenait pas, la bête avait été très docile avec lui. Grognant à peine d’avertissement la première fois qu’il s’était approché pour poser de la pommade sur sa blessure quasiment guérie. Il avait même pu passer sa main sur la tête de la panthère hier, ce qu’elle avait semblé apprécier d’ailleurs. Une phrase à peine murmurée résumait sa conclusion personnelle.

- Je l’ai échappé belle..

Le blond n’avait jamais été connu pour son esprit vif, ou sa capacité à prendre du recul. C’est avec ces informations taraudant son esprit qu’il avait de nouveau pénétré dans la valise à la nuit tombée, s’occupant de chaque animal et finissant par le Nundu. Celui-ci d’abord fidèle à lui-même s’était laissé approcher, juste avant que les senteurs de l’humain ne lui parviennent. La peur a une odeur, une odeur qui n’était ni celle connue du Poufsouffle, ni celle encore nouvelle du Gryffondor, mais bel et bien celle des hommes qui le chassaient et le figeaient avant sa venue dans la valise. Un sursaut, redressé sur ses pattes, puis son collet gonflé, eurent le mérite de faire trébucher Ulysse, augmentant les effluves de crainte que celui-ci portait malgré lui. Sa moustache habitant habituellement un sourire, n’abritait plus que des lèvres entrouvertes, ce que la bête ne pouvait de toute façon pas voir. Une patte sur la poitrine, un grognement, avant de donner un coup de patte au masque de cet imposteur. Une seconde, c’est ce qui lui aurait fallu pour le tuer. Ce n’est que lorsque sa protection sauta que l’animal pu réellement reconnaître le soigneur qu’il observait de loin chaque jour avant qu’il ne vienne s’occuper de lui. Chaque jour, sauf celui-ci, où l’obscurité ne le lui permettait pas.

L’incompréhension pouvait se lire sur chacun des visages, humain ou non. Ce fut la réaction du dominant qui se fit la plus rapide. Oreilles plaquées en arrière, cou rétracté, queue rempliée sous son corps, pupilles de nouveau dilatées, le tout accompagné de quelques pas en arrière. Cette fois, ce n’était plus Ulysse qui respirait la peur, mais bel et bien la panthère. Elle le savait, elle avait fait une bêtise. Et à part les deux blonds, les autres humains ne seraient pas gentils avec elle. Elle ne voulait pas revivre ça, une seule option se présentait à elle, la fuite. Un bond. Quelques foulées. Une échelle, avant de sortir de la valise. La porte de la pièce fermée qui évitait l’évasion des animaux hors de la valise n’a pas tenu bien longtemps face à la puissante musculature de l’animal.

Jade propulsée en arrière par la course de la bête ouvrit grand la bouche avant de se précipiter dans la valise. Qu’était-il arrivé à son mari ? Pourquoi cette bête n’était pas figée ? Dragonneau avait bien précisé cela au dos du papier d’instruction ! Elle le retrouva se dirigeant vers la sortie, en état de choc complet. Il ravala sa salive mais en un regard il comprit. Pas tout de suite. Les griffes de l’animal s’étaient plantées dans son torse lui laissant des blessures dont la douleur était engourdie par l’adrénaline. L’italienne comptait bien s’occuper de lui avant de faire quoi que ce soit d’autre. Après avoir vérifié qu’aucune autre créature ne s’était échappée, ils montèrent.

Un peu plus de deux heures furent nécessaire pour dénouer le dialogue. La bête devait être loin. Après toutes les explications d’Ulysse, Jade savait désormais l’entièreté de l’histoire. Des détails seraient passés à la trappe si la Poufsouffle, dans son assiduité habituelle, n’avait pas posé toutes les questions possibles et inimaginables pour comprendre la situation. Entre les agissements de son mari et la réaction de la créature, elle avait fini par recomposer les évènement. Avec une moue sur le visage elle s’exprima.

- Ulysse il faut que tu ailles la chercher.

Elle savait qu’il n’allait pas être d’accord. Il avait encore la crainte inspirée par ses recherches. Il avait du mal à croire ce qu’il avait vécu au lieu de se fier aux choses écrites par des gens bien plus intelligents que lui. Lui ne savait pas décrypter les comportements d’un animal, il était avec eux naturel, et écoutait les consignes. L’Italienne elle, savait qu’un être vivant n’agit pas comme un robot. Chaque individu, humain ou non, est unique et que pour les connaitre il faut voir et analyser leurs réactions et non pas se fier uniquement à de l’encre sur un papier.

- Mais…

Elle n’avait pas eu besoin de le couper, l’Anglais ne savait de toute façon pas quoi dire. Sa femme n’avait-elle pas compris que la bête était dangereuse ? Qu’il avait simplement eu de la chance jusque-là ? Il était l’Homme après tout, impossible qu’il ait tort encore une fois. Elle l’avait déjà raisonné pour garder ce travail. Que voulait-elle de lui maintenant ?

- Si elle ne t’a jamais fait de mal, même là, ce n’est pas pour rien. Elle te fait confiance. Elle pense avoir fait quelque chose de mal. Il faut que tu y ailles avant qu’elle ne fuit trop loin.

Ulysse fronça les sourcils. Elle pense ? Les animaux pensent ? Il repensa aux notes de Norbert, qui lui donnait des consignes non seulement sur ce qu’il fallait faire mais sur comment il fallait le faire pour ne pas brusquer l’animal. Il n’avait en revanche aucune idée du moment où il a bousculé le Nundu. Il soupira une énième fois. Sa femme avait raison, mais partir comme cela en plein milieu de la nuit, c’était trop dangereux. Ils passèrent à deux la fin de soirée à chercher où le félin avait pu aller. En recoupant l’environnement naturel de cette espèce et sa facilité à se déplacer, ils convinrent tous les deux que le premier endroit à fouiller était la forêt de Dean. L’une des plus grandes forêts d’Angleterre et la plus proche de leur appartement. Si l’animal devait être à un endroit, c’était là-bas.

Le lendemain il partit. Prenant assez de nourriture pour tenir plusieurs jours, en les stockant dans la valise qu’il emmena avec lui, ainsi que son masque et de quoi dormir. Il retrouverait l’animal coûte que coûte. Un instant son esprit se perdit comme sur un champ de bataille. Les arbres hauts, traquer les traces de pas pour savoir où la bête était passée. La première journée fut vide de toute trouvailles. Aucun indice, pas de bruit. Quelques animaux sauvages se trouvaient par ici mais ils étaient plus que banals. Le soir il dormit dans la tente qu’il avait emporté, plus grande que nécessaire. Dormir dans la valise était trop risqué, pas assez protégé. Il avait laissé les Niffleurs et les Botrucs avec Jade, afin qu’ils ne s’enfuient pas eux aussi n’importe comment. C’était la meilleure solution actuellement, et au moins sa femme ne se sentirait pas seule durant sa semaine d’absence.

Trois jours étaient passés. Ulysse avait enfin une piste. Il n’oubliait pas de s’occuper et de nourrir chaque animal chaque jour, ce qui lui prenait au moins une heure voir deux par soir. Certains endroits comportaient des trous assez gros dans des endroits assez restreints, ou du moins sur des parcours plutôt précis. Et à la fin de chaque parcours se trouvait un dernier trou, tâché de sang d’animal. Visiblement le Nundu était bien là, et il chassait. Principalement de petits animaux à en juger par la quantité de sang laissée, et l’absence de lutte.

Après cinq jours à chercher, il avait enfin réussi à approcher la panthère. Enfin « approcher ». Il l’avait aperçue au loin, et quand celle-ci l’a vu, elle a de nouveau fui. Plusieurs fois dans la journée. Chaque fois qu’il arrivait près d’elle avec son masque, elle s’enfuyait.

Deux jours de plus à tenter d’établir le contact. Il n’en pouvait plus, aucun progrès. Il n’avait pas amené assez de nourriture pour toute cette période donc en plus d’être à bout de nerfs il avait faim. Le souvenir du rationnement et des frugaux repas qu’il mangeait au front lui revenaient souvent en tête. Au bout d’une dernière tentative et une énième fuite, il retournât dans sa tente. Il ne comprenait pas, Jade avait dit qu’elle lui faisait confiance, et il savait que l’Italienne raisonnait mieux que lui. Il ne savait pas pourquoi l’animal fuyait comme ça. Il ne savait pas que la chasse s’était inversée depuis la première fois où elle avait aperçu le sorcier dans cette forêt.

Cette nuit-là pour la première fois depuis deux semaines, Ulysse détruisit sa tente dans son sommeil. Le réveil fut rude en voyant l’état de son habitat de fortune. Il déglutit avant de passer sa main sur sa moustache. Il était fatigué, physiquement et mentalement. A bout. Les créatures le ressentaient, elles semblaient plus calmes en présence du sorcier, comme pour l’épargner un peu. C’était le dernier jour. Sans abri, l’homme ne pourrait pas continuer. Il avait déjà laissé le félin s’échapper, il ne voulait pas risquer d’autres fuyards.

La dernière journée. Alors qu’il suivait les traces de pas, une branche craqua derrière lui. Il se retourna. L’animal était là, mais de nouveau il fuit.

Une fois.

Deux fois.

Trois fois.

Autour de lui, le sorcier ne savait pas que la panthère le suivait, cherchant à comprendre les intentions de l’humain masqué. Elle pensait qu’il venait pour la neutraliser, comme les autres le faisaient avant Norbert. C’était douloureux, et humiliant pour cette bête à l’instinct de prédateur.

- C’EST BON J’ABANDONNE T’AS GAGNÉ !

Le cri surprit l’animal. Le faisant se rétracter. Il ne comprenait pas le langage des humains mais savait reconnaitre le désespoir d’un animal quel qu’il soit. S’approchant doucement, la bête vit l’humain s’effondrer au sol laissant à côté de lui la valise qu’elle connaissait bien. Assis, genoux repliés, avant de jeter son masque au loin, elle put enfin voir son visage distinctement. Bien que l’odeur semblait familière, elle n’en était pas certaine pour autant. Doucement elle s’approcha, ne comprenant pas que les bruits que l’humain lâchait étaient de légers sanglots. Elle avait déjà vu des humains mourir sous son haleine, quand ils ne portaient pas de masque, c’est donc vers l’objet qu’elle s’est dirigé en premier.

Le blond fut plus que surpris lorsqu’il entendit son masque rouler à lui de nouveau. Un froncement de sourcil, les yeux rougis de fatigue, il se tourna. Elle était là, à regarder le masque, puis lui, puis le masque. Un instant pour comprendre. Il le remit, et la bête osa enfin s’approcher. Sa tête heurta l'épaule de l'homme, dans l'attente évidente d'une caresse de pardon. Un instant de retrouvailles avant d’enfin revenir dans la valise et de transplaner, à la nuit tombée.

*CRAC*

- Vous m’aviez assurée qu’il serait de retour hier. Si mes observations sont correctes il n’est toujours pas là miss Daiklan. J’aurais dû aller le chercher dès hier !

- Non attendez ! Je suis sûre qu’il va revenir.

La main suspendue au-dessus la poignée, la conversation surprise étonnait Ulysse. Un homme et une femme. Sa femme. Il aurait déjà explosé s’il n’avait pas entendu les tenants et les aboutissants de ces deux dernières phrases. Une inspiration pour se donner du courage. Il entra chez lui, deux têtes se tournèrent immédiatement vers lui.

Le soulagement de sa femme se lisait sur son visage. Elle se précipitât dans les bras de son mari, heureuse d’enfin le retrouver et faisant fi de la présence de Mr Dragonneau. Quant à lui… La tête baissée, les lèvres légèrement mordues, le regard osant à peine regarder l’autre blond dans les yeux. Et malgré cet apparent malaise de le rencontrer il s’avança immédiatement vers lui.

- Vous êtes monsieur Daiklan ? Est-ce qu'il va bien ?

La question surpris le blond. C'était évident qu'il parlait du Nundu. Pas de voix haussée, même une légère hésitation dans la voix. Il ne semblait pas en colère, juste inquiet pour ses animaux. Ulysse repéra l’un des Botrucs caché dans la poche de Norbert, comme si c’était sa place habituelle. La moustache frémit dans un sourire avant qu'il ne réponde.

- Oui. Il va bien, il est revenu vers moi de lui-même. Tout le monde va bien.

Sauf son odeur. Parce que clairement, une semaine dans la nature, le sorcier ne sentait pas la rose. Après un repas, une douche, Ulysse expliqua le tout à sa femme et son patron. Celui-ci semblait surpris de ce qu’il s’était passé, mais tomba d’accord avec Jade sur un point. Ces créatures sont beaucoup trop incomprises. Il expliqua que c’était le comportement du moustachu qui avait créé toute cette situation. Trop fatigué pour se sentir coupable, la soirée se finit dans le calme autour d’un bon repas.

- Je ne peux rien vous promettre Monsieur Daiklan, mais je parlerai de vous à quelqu’un. Bonne soirée, merci d’avoir pris soin de mes animaux.

Un simple au revoir, avant d’aller se coucher, dans un calme inconnu depuis trop longtemps.
L’Anglais et l’Italienne étaient loin de se douter que le lendemain, Albus Dumbledore recevrait une lettre de recommandation, qu’il transféra au Directeur de Poudlard. Ils profitaient simplement de se retrouver. De savoir que la discussion d’il y a deux semaines signait un nouveau départ pour le couple.

[Concours RPG] Un Noël édifiant - Ulysse Daiklan Trait-12
Par la suite, Ulysse devint garde-chasse au château de Poudlard, où il emménagea avec sa femme.
Cinq ans plus tard, Jade tomba enceinte et donna naissance à leur fille unique, Calypso.
En 1943, il prit sous son aile le jeune Rubéus Hagrid, avant de lui laisser définitivement sa place après quelques années.
Il finit ses jours dans la campagne Anglaise entouré de Jade et de ses petits-enfants.


FIN
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