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[Concours RPG] Un Noël édifiant - Matt Deliers
Matt Deliers
Matt Deliers
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Sixième année

Matière optionnelle : Arithmancie

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


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[Concours RPG] Un Noël édifiant - Matt Deliers
Matt Deliers, le  Mer 26 Déc - 23:35

Je passais silencieusement devant le perron de Miss Salry. Osant un regard à l'intérieur du foyer qui n'était point le mien je l'admirais autant qu'elle me suppliais. Nos prunelles se croisèrent l'espace d'un instant bien trop court pour lire dans les siennes toute la détresse du Monde. Mon œil avisé glissa furtivement sur ses bras nus; aquarelles monochromes d'hématomes de la couleur du ciel aussi grands que la moitié de la ville. Signes visibles évidents d'un iceberg assurément glacial que personne ne souhaitait briser.

Une vérité masquée d'un couple en apparence parfait. Il y avait bien longtemps que Miss Salry ne croyait plus en une quelconque Magie. Le briseur physique d'espoirs lointains demeurait impuni et alors que je pensais à sa mâchoire bientôt cassée ce mari, uniquement par le titre, surgissait pour fermer dignement la porte. Mon cœur se vit alors enseveli sous une montagne de gravas. Séparés désormais par une barrière visuelle d'une dizaine de centimètres d'épaisseur, je descendais néanmoins lentement les escaliers au rythme de ses aboiements vociférant des insultes d'un autre monde aussi grasses que sa bedaine naissante.

Mais qu'allais-je faire, du haut de mes dix-sept printemps et de mon envie de refaire le Monde ? Casser la tronche de cet étron qui n'aurait jamais du sortir du trou du cul qui l'avait engendré et qui cognait sa femme pour se sentir vivant ? La guerre était finie, ses séquelles en marquaient encore les esprits. On avait à peine demander de ne pas sombrer dans le chaos que la moitié de l'Europe s'était foutue sur la tronche. Huit ans que l'Enfer était fini mais cet animal continuait son combat. Pas de violence. Pas de violence, même si celle conjugale semblait néanmoins acceptée. Cet enfant de pxtain méritait de crever. Alors je pensais à tout un tas de châtiments divins différents à administrer à cet animal qui ne méritait que la punition suprême en même temps que j'arrivais dans la rue à peine réveillée. L'idée de l'emplâtrer dans une des fissures qu'il avait occasionné par les rares fois où il avait préféré cogné le mur plutôt que sa femme me paraissait être la plus séduisante.

Je me dirigeais tranquillement vers l'appartement de Mister Dragonneau pour mes missions quotidiennes. Treizième jour de ce petit boulot temporaire, original, passionnant. Mon travail d'assistant consistait à m'occuper de vrais animaux, de ceux respectant leur propre espèce [la plupart du temps]. Mon esprit survolté pour une heure si précoce changea drastiquement de sujet passant de l'immonde raclure gerbante à ce magizoologiste intrigant mystérieux. Le spécimen avait vraisemblablement, aux dires de la Gazette, largement contribué à l'arrestation de Grindelwald aux Etats-Unis. Bien que curieux de nature, je me réservais et ne posais aucune question me contentant de faire ce pour quoi il m'employait. Déployant à nouveau la boule de papier froissée de ma poche, je relus comme chaque aube londonienne, l'annonce qui m'avait valu le poste.

« Adepte de beaux trucs, vous recherchez des monts et merveilles ? Derrière un bureau passez votre chemin. Grandeur nature composée d'arbres sans racines ni fleurs. Tâches passionnantes sur travail risqué, rémunéré mais il faut s'y faire. [...]
Quatre créatures parmi tant d'autres dont vous devrez vous occuper. »


Nouveau sourire à l'évocation de pareilles créatures qui ne sauraient même hanter les rêves les plus fous. J'avais l'immense honneur de côtoyer ces animaux si uniques en leur genre mais pourtant si inconnus du Monde. Mon hôte était aussi unique qu'il était vraisemblablement le meilleur dans son domaine. Source inépuisable de savoir, un puits de connaissances qu'il se prêtait volontairement à me transmettre ; moi qui n'était rien pour Mister Dragonneau pas plus tard qu'une quinzaine de jours en arrière. Sa volonté de découvrir et faire découvrir les beautés, la plupart du temps animales, enfouies de notre Monde prenait le dessus sur toute autre motivation.

Quinze minutes furent avalées alors que j'étais transporté dans un autre univers irréel. Insoupçonné ce monde caché renfermé au sein de la valise contenait une multitude de créatures toutes aussi incroyables et magnifiques les unes que les autres. Chaque descente était un nouveau voyage féerique vers un endroit où tout semblait différent. Arrivant dans la cabane, je notais une fois de plus l'absence du professeur. Mes iris se posèrent naturellement sur l'établi où était posée la liste des instructions à mener pour la matinée. Mon esprit se mit à rêver d'aventures, espérant qu'un jour Mister Dragonneau m'emmène en expédition avec lui, ne serait-ce simplement qu'au Regent's Park.

Mes yeux s'arrêtèrent sur l'alimentation des botrucs. Rapide, facile et très simple à réaliser je cherchais désespérément le bol de cloportes des yeux. Fouillant un peu partout je me rendis à l'évidence qu'il n'était point là. Probablement abandonné dans l'appartement, je remontais les escaliers pour ressortir de la valise estimant logique de la laisser ouverte le temps de l'aller-retour. Alors que je fonçais dans la cuisine espérant y dégoter mon butin, j'entendis un énorme grognement sourd s'élever dans l'appartement. Ma course arrêtée nette j'abandonnais toute idée et repartis en courant à toute vitesse vers la mallette terriblement ouverte.

Au moment même où je me jetais de tout mon long pour empêcher toute évasion, je vis horrifié une espèce d'oiseau au plumage éclatant sortir en trombe de la valise. Mes doigts refermèrent la malle trop tard. Le focifère chantonnant venait de quitter sa résidence principale pour voleter fièrement dans l'appartement de Mister Dragonneau. Me relevant d'un bond je sauta vers lui dans la veine tentative de l’attraper, chose qu'il anticipa facilement. Une course-poursuite s'engagea alors dans l'appartement où je renversais pratiquement tout dans mes tentatives infructueuses de choper la bestiole. Son chant épileptique me transperçait les oreilles et l'âme si bien que je dus m'arrêter à quelques reprises pour me boucher les tympans.

Situé sur le haut d'une armoire je lui ordonnais de se rendre tandis qu'il me regardait d'un air compatissant. Relâchant mes oreilles fumantes, j'entendis toquer six coups sur la porte d'entrée : trois rapides, un long, deux rapides. Ce signal indiquait que Mister Dragonneau rentrer d'excursion. L'animal et moi échangeâmes un regard qui en disait long. Je compris une seconde après le plumé l'idée traversant son crâne que j'aurais volontiers serré - fort mais pas trop - dans mon poing. La porte s'ouvrit, Mister Dragonneau rentra, l'oiseau et moi dans sa suite fonçâmes vers le nouvel entrant. L'animal eut le temps de s'enfuir tandis que j'atterrissais piteusement dans les pieds du magizoologiste totalement stupéfait, avec de grands yeux ronds, devant l'absurdité et l'irréalité de la scène.

Me relevant douloureusement mais rapidement je glissais à peine un « Je suis vraiment désolé. » que je m'élançais déjà à la poursuite de l'animal sans chercher à comprendre. Une nouvelle fois dans la rue, bien plus tôt que prévu, je vis le focifère disparaître au coin de la rue adjacente. La ville n'était plus vraiment en éveil, elle était désormais vivante, polluée, bruyante. Je n'entendais donc plus le chant de l'oiseau. Tournant moi aussi au coin, je vis un gamin tirer son père par la manche lui disant de regarder le perroquet posé sur la fenêtre d'une bâtisse. Suivant du regard le doigt du gamin et le regard de son père, je vis l'évadé chanter ses louanges me regardant d'un air de défi.

Réfléchissant à toute vitesse, j'envisageais toutes les options possibles bien qu'aucune ne me satisfaisait réellement. De la manche de ma veste je sortis discrètement ma baguette. Du mouvement dans mon dos et un souffle dans mon oreille me jurèrent de ne rien faire. La voix calme et rassurante de Mister Dragonneau me fit plier, je rangeai mon arme aussi discrètement que je l'avais dégainée. D'un sifflement sec et d'un regard persuasif le focifère décolla de son perchoir éphémère pour venir se poser sur le bras de Norbert. Les yeux ahuris des badauds reprirent finalement leur route matinale. D'un signe de tête de Norbert nous repartîmes tous les trois à l'appartement. J'ignorais pourquoi mais ma vocation était toute trouvée. Je voulais apprendre tout ce qu'il y avait à apprendre. J'avais soif de connaissances. J'ignorais pourquoi mais Mister Dragonneau avait placé de grands espoirs en moi. Admiratif je notais néanmoins qu'il me restait tellement à apprendre pour égaler un tel niveau. L'animal reconnaissant lui obéissait aveuglément au doigt et à l’œil. Je toisai le focifère du regard, d'un de ceux voulant dire qu'un jour moi aussi j'apprendrai au Monde et que j'apprivoiserai ce dernier.
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