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[Concours RPG] Un Noël édifiant - Lizzie Bennet
Lizzie Cojocaru
Lizzie Cojocaru
Personnel de Poudlard
Personnel de Poudlard
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Manumagie (Niveau 1)
Loup-garou


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[Concours RPG] Un Noël édifiant - Lizzie Bennet
Lizzie Cojocaru, le  Jeu 27 Déc - 19:20

xxx Nos espoirs brûlent cet hiver, lassés sous la débâcle des chaumières. Elles sont bien vides ce soir encore ; on dit que cinq enfants sont morts… Quoique leur corps n'ait refait surface, quoique de leur sort on n'ait aucune trace, le Ministère s'est éteint, s'en est remis aux civils. Noël est lointain ; sur la Lune il fait la taille d'un cil. Cette macabre routine pourrait se poursuivre — pourtant, la chance me déguise aujourd'hui. J'ai bien réfléchi.

J'ai d'abord laissé quelques années de lavage de crâne médiatique déterminer mes principaux suspects, plus illégaux les uns que les autres. Parmi eux, s'il y a une chose dont je suis certaine en tant que Mangemort, c'est que cela ne vient pas de nous. Peut-être douteriez-vous de cette assertion si vous connaissiez mon appartenance audit groupuscule… Il faut pourtant bien admettre que jouer cartes sur table et en toute bonne foi permettrait de répondre à l'urgence avec une plus grande certitude ! En y alliant mon penchant tout naturel à attendre de mes ennemis qu'ils soient aussi pourris que moi, il ne restait qu'un nom. Le nom des coupables que nous cherchons tous est fort établi. Il s'agit de l'Ordre du Phénix.

Je vous vois venir. "C'est bien beau mais ça fait un moment qu'on les recherche poulette." "Les accuser parce que le ciel est gris aujourd'hui n'apporte rien." Alors, déjà, si, ça change tout. De base, l'obtention d'informations quant aux groupuscules rapporte des Gallions, mais une récompense supplémentaire est offerte pour celui qui résoudra l'Affaire des Disparus. Donc bingo, on fait d'une pierre deux coups, de nos jours c'est beaucoup plus rentable que cambrioler Gringotts. Etant donné le rythme de vie que j'aime mener et offrir à mes proches, le timing me paraît tout trouvé.

Passant à Barjow & Beurk, j'ingurgite un peu de Felix Felicis avant d'entamer une recherche active. Si les informations que j'ai pu glaner sont correctes, les Disparus de décembre ont entre sept et treize ans. Ils ne semblent pas être reliés entre eux par un centre d'intérêt ou un groupe de loisir commun. Aucune disparition ne s'est produite deux fois au même endroit, et il n'y a pas de restriction entre le jour et la nuit pour que les esprits malveillants viennent frapper. Par où commencer, ceci dit ? Je déambule le long des quais londoniens, incertaine.

Soudain, dans un cri déchirant, une sorcière d'une quinzaine d'années se laisse tomber à genoux. Son élan dramatique, face à un fleuve en pleine guerre avec une chute dense de flocons, aurait pu m'amuser si je ne soupçonnais pas qu'il s'agissait de plus que d'une disparition de doudou. Me précipitant dans sa direction, je l'interroge, sincèrement soucieuse.
— Je… Il était là, il- sanglote-t-elle sans quitter la neige du regard.
Mes capacités maternelles ont leurs limites, et je ne parviens pas du tout à la prendre dans mes bras de façon rassurante, optant plutôt pour un sortilège d'Allégresse.

Au départ, il demeure sans effet, et elle se contente de trembler en tenant un gant contre son coeur, comme la plus précieuse des reliques. Après avoir repris un semblant de calme, elle m'explique que son frère, Guillaume, vient de tomber du quai. Examinant les traces, déjà dissipées par le climat ou quelque sort d'oblitération, je constate qu'elle dit vrai. Il ne s'est pas jeté à l'eau, il a glissé, s'est étalé de tout son long et a piqué du nez vers le fond du port.
— Je vais le trouver, promis-je à la sorcière, autant pour elle que pour moi.

— Je… Je dois trouver ma maman, balbutie-t-elle.

Je devrais sans doute l'aider, mais c'est au-delà de mes forces. Et si cela avait été Braeden, épouvantée par la disparition de son frère ? Accroupie, j'applique un Sortilège de l’œil de poisson du côté valide de mon visage. Brrr, l'eau verdâtre, souillée par les bateaux moldus, n'est carrément pas invitante ! Ruminant, je plonge la tête dans l'ondée glacée. Reprendre ma respiration de temps à autre ne m'aide pas spécialement ; l'enfant a disparu. Il n'y a pas cent explications : s'il était seulement tombé, il aurait été possible de deviner sa silhouette. Il a été kidnappé… Et les temps troubles qui nous enveloppent m'assurent l'intense danger qui entoure le petit Guillaume.

Secouée par cette rencontre, je m'en retourne au Chaudron Baveur où je commande un café et un exemplaire de la dernière gazette. Il doit y avoir des points communs entre les enlèvements, quelque chose ! On dit que les cibles ont toutes au moins un parent sorcier, mais ça ne nous avance pas beaucoup. Avec l'aide de mon voisin de table, j'essaie de placer les Enfants Disparus sur une carte du Royaume Uni. On se rend peu à peu compte que des points d'eau importants étaient présents aux abords de chaque enlèvement. Ce qui n'est, en soi, guère étonnant : je sais de source sûre que Rachel fait partie des Phénix, et qu'elle affectionne un peu trop les virées nautiques… N'est-ce pas pour cette raison que je me suis tournée vers elle pour user des bulles de navigation, la première fois ? En plus, elle a toujours été douée avec les enfants. Elle peut les séduire avec des cadeaux de Waddiwasi… Le mode d'action des êtres de feu me semble tout trouvé ; il ne reste plus qu'à le prouver.

Puisque les quais de la Tamise et le lac de Poudlard ont déjà été frappés, je dois m'y prendre à deux fois pour déterminer le prochain arrêt de cette enquête… Au sein du château, les rayons de la bibliothèque finissent par me faire pencher pour Sea Shelter, un archipel sorcier savamment protégé des moldus. Apparemment, un bateau londonien le dessert tout de même deux fois par semaine ; cela ne me paraît pas être suffisamment anecdotique pour baisser les bras. Je sais que faire la seconde semaine des vacances !

xxx Je prépare le B.a.-ba de la boustifaille de survie et confie les enfants à Ashton, lui déconseillant fortement toute activité proche des étendues d'eau majeures. Un peu rassérénée par l'idée de leur relative sécurité en sa présence, je transplane. Direction : Sea Shelter, ville principale de l'île Sea Shelter, parmi les îles de l'archipel de Sea Shelter ! Vous avez compris, ce n'est pas grand alors on cible quand même un lieu fréquenté par des sorciers.

Juchée sur un promontoire de forme douteuse, j'examine les environs. Je préfère tomber d'ici que d'un de ces toits en coque de navire… Hormis les couleurs agressives des demeures, rien ne me saute "aux yeux". Dans un carnet de notes tâché d'ingrédients obscurs de potions non abouties, je note "Mardi, 11h : Rien à signaler." Prétentieuse, j'imagine aussi que si les Phénix décidaient de m'enlever aussi, je parviendrais à dégotter assez d'informations pour sauver les enfants, ou au moins éviter un nouveau kidnapping. Malheureusement, mon heure de gloire n'apparaît pas en claquant des doigts.

Je me cherche des prétextes, imagine chercher des plantes marines ou acheter une quantité astronomique de branchiflore pour Barjow & Beurk, mais l'enquête stagne. Aucun des passants interrogés ne sait me renseigner… Les heures passent, et bientôt les moutons d'élevage ne sont plus les seuls que je puisse compter. Au coucher du soleil, la température chute brutalement, me tirant de mes rêveries. Je crois avoir bien fait de n'avoir jamais envisagé de carrière aurorale, mais franchement si c'était pour faire ça, j'aurais carrément dû rester en famille pour les fêtes. Ou est-ce aussi une carrière sur laquelle il me faut tirer un trait ? Après avoir demandé mon chemin, je trouve un toit bruyant mais chaleureux sous l'enseigne Le Marin Marrant…

En ce dernier, j'obtiens quelques Branchicakes, un étrange met local fait de hareng et de la branchiflore, que j'agrémente de sauces plus épicées. C'est assez peu appétissant à première vue, étonnant en bouche, mais il faut reconnaitre que ça cale bien. Et puisqu'on ne bascule pas dans l'orgasme culinaire, j'arrive à me concentrer sur la conversation. Le tavernier est un sorcier à la peau pâle mais bien entamée par les années passées sous le vent. Traçant des ronds contre les bords de ma chope, je l'interpelle.

Selon lui, les enfants de Sea Shelter n'ont guère de raison d'être concernés par cette affaire. Bien sûr, la nouvelle s'est répandue jusqu'ici ; néanmoins, aucun groupuscule terroriste n'irait cibler une zone comme cet archipel. C'est bien trop peu peuplé et couvert médiatiquement… Je l'interromps, déterminée et galvanisée par le plaisir de sentir qu'on partage le même sentiment.
— Ah, pour vous aussi cela vient d'un groupuscule ?
— Enfin, qui d'autre aurait intérêt à kidnapper des enfants à Noël ?
— Les parents, peut-être, si les fêtes coûtent trop cher… dis-je avec malice.

La vanne ne prend pas et le silence me répond, avant qu'une ivrogne ne vienne à ma rescousse.
— 8 mornilles que c'est la faute des Mangemorts !
— 1 Gallion que c'est les Phénix !
D'autres se sentiraient peut-être peu à l'aise face à ce type d'humour, surtout vu le contexte, mais il faut bien gagner sa croûte, et le jeu a toujours été des plus piégeux… Je résiste cependant à l'envie de m'y mêler, me contentant de m'enquérir sur le nombre d'enfants sur l'archipel. Ils seraient huit à avoir un âge compatible avec les jeunes précédemment ciblés, mais on n'est à l'abri de rien.

xxx Le lendemain matin, je prends la route de "l'école" locale, une chapelle où sont utilisées les leçons issues du Centre d'Enseignements Magiques à Distance suisse. Faute d'instituteur sur l'archipel, c'est par ce biais que l'on apprend aux enfants à lire, écrire, compter, ainsi qu'à comprendre quelques notions de magie rudimentaire. Avant même que j'y parvienne, une rumeur couvre les chemins escarpés d'effroi. Un hibou venu de la métropole nous avertit d'une nouvelle disparition. Je ne vais pas assez vite, et de toute évidence, les enquêteurs publics et privés n'en mènent pas plus large. Vivement préoccupée par cette histoire, je m'arrête à la poste et transmets une courte missive à Ashton pour prendre des nouvelles de Squirtle et Braeden. Ils ont beau être jeunes, rien n'est exclu !

Si seulement je n'étais inquiétée que par leur sécurité… Il y a quelques années, je ne voyais à peine plus loin que le bout de mon nez. Aujourd'hui, j'ai ouvert mon coeur à la candeur des enfants. Je me laisse charmer par le premier sourire que la vie n'a pas encore corrompu. Pressant le pas, je sollicite l'accord d'un surveillant peu amène ; par chance, il est si dépassé par les événements qu'il se laisse amadouer. Je pénètre la chapelle scolaire et sonde le regard des jeunes pupilles. Leur angoisse est palpable. Même si leurs parents cherchent à les protéger des misères de cette guerre en les enveloppant de promesses magiques et d'un vieux monsieur tout barbu, ils ne sont pas dupes.

Les enfants, c'est comme les animaux : ça sent les choses dix ans avant le reste du monde ! Ils ont une connexion à l'univers que l'on perd à force de trop se regarder le nombril. Je reste silencieuse au fond de la classe, attendant que la leçon se termine. Etant donné qu'elle est transmise par le biais d'une radio, il serait complexe de mettre pause sans prendre le risque de les priver d'un enseignement de qualité ! Assise sur une chaise au bois ancien et rude, j'essaie de me changer les idées en suivant le cours avec eux, mais c'est peine perdue. Mon esprit déforme la moitié des mots entendus pour les remplacer par une menace, une crainte.

Je les devine, là, tapis dans la pénombre : les Phénix rodent et sont prêts à tout pour faire pression sur le Ministère, même kidnapper des gamins… Oui, l'Ordre Noir l'a fait aussi, mais ils étaient plus âgés, et on n'aurait jamais eu l'idée saugrenue de prévoir ça pour Noël. Il y a des choses qui doivent rester sacrées pour que le monde puisse tourner ! Combien d'armistices ont été signés lors des fêtes hivernales ? Une sonnerie d'un autre temps traverse le poste de radio, et le brouhaha des enfants reprend de plus belle.

Aucun rire n'est au menu ceci dit ; c'est une pluie d'appréhension, assaisonnée de visages crispés et de rumeurs plus terribles les unes que les autres. C'est l'heure de la récréation, mais nul n'ose quitter la chapelle. Je crois être en plein cauchemar. C'est une école avec des salles fermées, aucun maître un peu intéressant ou rassurant vu le contexte, et en prime la salle est d'une froide humidité… Sur une île aussi glaciale que Sea Shelter, les élèves vont choper la crève en plus du désespoir ! Me raclant la gorge, je finis par interpeller la jeune assemblée.

— Bonjour tout le monde. Je suis Elizabeth Bennet et j'enquête sur l'Affaire des Disparus.

Des lèvres se pincent. Le regard inquiet, une petite rousse bredouille :
— Vous pensez qu'on est les prochains, c'est ça ?

— Non, bien sûr que non ! Je suis juste là pour vous aider. Avez-vous été contactés par des personnes un peu louches ? Peut-être quelqu'un qui vous a trouvé très facétieux, vous a complimenté et proposé un cadeau… ou une invitation ?


On pourrait entendre les Doxys voler. Finalement, c'est un blondinet au sourire effronté qui me répond.
— Personne d'aussi douteux que vous.
Ah super, maintenant je suis suspectée ! Ce n'est pas la première fois, heureusement qu'ils n'ont pas eu vent de mon casier judiciaire ou l'un de ces mômes aurait déjà su me trouver un aller simple pour Azkaban…
— Tant mieux ! J'ai pu me tromper ; je ne vous dérange pas plus alors. Mais si quelque chose vous revient, n'hésitez pas à venir me trouver. Je serai sur le quai qui fait face au Marin Marrant.


xxx Les pieds ballants le long des pierres que la mousse entache, je mets à jour mes observations quant à cette étrange histoire. Quoique la thèse de l'Ordre du Phénix me semble la plus cohérente, le silence des enfants me trouble assez. En même temps, il y a la pression du groupe, et il est possible que je sois parvenue à leur inspirer confiance. J'aurais dû leur proposer un cours de balai, je suis plus à l'aise quand le contexte du jeu est clarifié. En plus le mien m'attend dans la chambre de l'auberge… Bien décidée à éclaircir ces événements avant le 24, je m'en retourne me saisir de mon ami volant et d'une bulle de navigation, au cas où une Tara sauvage fasse son apparition.

A mon retour sur le perron du commerce au mur d'un orange presque crâneur, une scène m'interpelle. Trois enfants se sont attroupés, paniqués, et pointent l'eau d'un air paniqué. Comprenant que l'un des leurs a été arraché à son tour, je ne perds pas mon temps à palabrer. Il me faut apprendre de mes erreurs ! D'un "Debout" rendu presque impérieux par le sentiment d'urgence, je somme mon balai de me porter assistance. Je dégaine aussi ma version améliorée de la bulle de voyage. J'ai été bien inspirée quand j'ai pensé à concevoir un artefact réagissant bien aux variations de pression…

Prenant la fin du Felix Felicis, je plonge. Je suis d'abord un peu révulsée par la flore locale. En comparaison avec la balade à laquelle je m'étais adonnée avec Rachel, le paysage me semble d'un gris insupportable. C'est sans doute le contexte qui veut ça, ou la météorologie qui nous prive d'une bonne luminosité aquatique, ou ma rancoeur contre cette fille en laquelle j'avais failli avoir confiance. A mesure que la bulle translucide s'enfonce dans les profondeurs, la visibilité s'amoindrit. Le crissement des poissons contre les rochers, tous occupés à becqueter des cadavres de coraux, me rend assez irritable. Je vais jamais retrouver ce gosse !

J'hésite quelque peu à user de lumière d'origine magique, craignant d'attirer des bestioles peu sympathiques. Plus paniquée encore par la perspective d'avoir été impuissante face à un nouvel enlèvement, je balance un Lumos. Cela suffit déjà à y voir plus clair. La faune m'apparaît un peu moins terne. Sachant que je ne fonce pas droit sur un obstacle, j'accélère mon rythme d'exploration… Bientôt, la chance me sourit. Ce n'est pas la bulle de Tara que je reconnais mais une queue argentée bien trop grande pour appartenir à une créature commune. Un requin peut-être ?

xxx Oubliée, la prudence. Trop boostée par le besoin de faire quelque chose pour le monde magique, pour cet enfant, pour la soeur de Guillaume, je m'élance à la suite de l'ombre dont les écailles réfléchissent les éclats de mon sortilège. Se sentant prise en chasse, elle s'arrête, prête à en découdre, et j'identifie alors la créature. Des mains palmées, un visage peu avenant, une chevelure d'algue… Elle doit sûrement être une selkie.

Elle resserre sa prise sur l'enfant et feule dans ma direction. J'accuserais bien le tabac de l'état de ses dents, mais j'ignore comment les êtres de l'eau pourraient fumer… En vérité, je connais trop peu de choses les concernant. Peut-être aurais-je pu être plus assidue en cours de SACM ? Après m'être lancé un Interpretis, j'interviens :
— Au nom de la loi, lâchez-le ! Sinon je-

Ricanant, la selkie approche une pierre acérée de l'extérieur de ma bulle de navigation.
— Taisez-vous, sorcière, ou les Esprits de la Mer s'abattront sur vous.


Dit comme ça, je peux prendre mon mal en patience. Pourtant, le teint blême du gamin rend ma voix plus pressée que je le voudrais. La selkie lui a greffé sur le visage un bizarre coquillage, dont l'action de sangsue semble permettre au sorcier de respirer. Il hoche la tête et soulève la paroi blanchâtre, lâchant quelques bulles accompagnées de mots.
— Je vais bien.

Rassurée mais pas moins énervée, je me tourne vers mon interlocutrice aux dents aussi jaunes que le blason de ma maison.

— Pourquoi ? C'est l'Ordre Phénix qui vous envoie faire le sale boulot ?

— Cela ne s'arrêtera donc jamais ? Quoi que le Peuple des Eaux fasse, on attribue toujours le mérite aux autres !

Je ne suis pas sûre que mérite soit le mot, mais j'évite de le dire à voix haute.
— Qu'est-ce que ça vous apporte, de kidnapper des gosses ?


Elle lève les yeux au ciel, les faisant rouler au passage. Son étrange collier tressaute contre son buste. Suffirait-il à la poignarder ?
— D'abord, on ne les enlève pas tous. Plusieurs d'entre eux ont répondu à notre invitation…
Ah, je le savais ! Les départs volontaires sont motivés par l'envie d'assister à une réunion des Phénix, c'était sûr ! Pourtant, la selkie ne paraît pas disposée à parler d'un partenariat avec mes principaux ennemis.
L'enfant acquiesce, et d'un ton péremptoire ajoute même :
— Partez maintenant.
Quelle audace ! Le coquillage n'aurait-il pas un impact sur l'état d'esprit du jeune garçon ? La faune marine doit bien être capable de produire de puissantes sources de confusion…

Fière de sa pêche, la créature reprend :
— A cet âge, ils sont encore capables de nous écouter. Parfois même de comprendre pourquoi nous détestons tant les sorciers. Et tous, sans exception pour ces Phénix que vous prenez pour nos alliés.

Là, ça devient intéressant. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, non ? Il suffit de l'aider à revoir son avis des sorciers…
— C'est votre proximité avec les moldus, votre tendance à vous accoupler avec eux, qui est le plus grand danger. Vous mettez en péril des siècles de civilisation aquatique… Cela ne peut plus durer.

Panique à bord, la discussion va prendre une direction dangereuse. Je presse mes doigts contre le bois de mon balai. Evitons de trop s'appesantir sur ma perception du Secret Magique, je doute que ça serve aux petits que j'entends protéger aujourd'hui…
— Alors, les enfants pourront repartir quand vous les aurez convaincus de la nécessité de faire attention ?
— Oh, ils ne quitteront pas notre refuge tant que le Ministère ne prendra pas nos réclamations au sérieux…
Donc il s'agissait bien de faire pression sur le système politique, mais pas vraiment de la façon que je suspectais. Mal à l'aise, je cherche à dresser les concessions nécessaires pour arriver à un arrangement. Les ongles du petit sont si bleus déjà, et ses amis doivent être morts d'inquiétude.

— Vous vous trompez de cible en vous attaquant à eux et non au Ministère ! Ces enfants ne sont pas faits pour la vie sous la mer. Le froid, les différences de pression… Il faudrait au moins leur apporter le matériel de survie nécessaire ! Libérez-les quelques heures.
— Assez, sorcière ! Je ne saurais tolérer plus longtemps votre impertinence.
Notre débat passionné subit alors une importante discontinuité. La selkie libère le bras de l'enfant et transperce ma bulle de navigation. Alors voler sous la mer, c'est une sympathique idée, mais sans mon navire de fortune, l'affaire semble compromise. Déjà parce que le balai volant n'est pas du tout adapté à cette profondeur lorsqu'il n'est pressurisé, mais aussi parce que je suis dans le même cas.

Réalisant un Apneocapit à la hâte, je jette une grimace malveillante à la responsable. Oh si elle veut jouer, elle sera servie ! Je tente un Fitilla, auquel elle répond en soufflant dans une trompe en corail. Incertaine, je sonde le visage de l'être de l'eau, cherchant à savoir d'où vient le danger. Nous sommes sur ses terres, après tout ! L'arrivée de ses compères, juchés sur des hippocampes, ainsi que d'une troupe de verlieu prêts à déverser leur venin, suffit à me rassurer. L'infériorité numérique est nette. Pourtant, l'enfant est toujours aussi serein. Il a choisi son camp.

Ils ont ceci dit la grâce de ne pas me réduire tout de suite en bouillie, préférant utiliser leur nombre comme arme d'intimidation. L'effet est immédiat : mon esprit est passé en mode courage, fuyons ! Je ne peux cependant me contenter de fuir, alors je tends une nouvelle perche, un compromis pas trop piqué des hannetons.
— Alors il suffit que je demande une session spéciale au Magenmagot en votre nom, c'est ça ? Si je m'engage à transmettre l'information, vous libérerez Guillaume ?

D'une moue d'excuse, je fuis les yeux du captif du jour, fixant plutôt son nez et l'étrangeté qui le surmonte. Ce n'est pas contre lui, c'est juste que lui est venu de son plein gré et que j'ai promis…

Les mouvements de flux et reflux de l'eau plaquent contre ma peau des vêtements lourds et froids. Le temps semble s'étirer dans l'attente de sa réponse — de ma sentence. Quelque chose est là, en suspension ; son mépris, du plancton, mon impuissance. Etait-ce si arrogant de proposer de leur servir d'interprète ? Après tout, elle m'avait dit dès le début qu'elle n'aimait guère que les sorciers cherchent à s'approprier le mérite des êtres de l'eau. Sous-estimer leurs talents diplomatiques en faisait-il partie, ou saurait-elle lire la bienveillance de mes attentions ?

— Guillaume, tiens ? C'est intéressant de voir la facilité avec laquelle vous choisissez quelle vie sauver. Vous êtes si sûrs de pouvoir déterminer qui peut vivre, qui doit mourir… Soit. Retournez chez les vôtres, et je porterai l'enfant.

— C'est honnête, dis-je le coeur lourd.
Etirant les doigts, j'use de manumagie pour me propulser un petit peu. La différence de pression me fait comme une déflagration dans l'oreille, aussi je ralentis et reprends ma respiration à travers ma Têtenbulle. Fébrile, je pivote pour vérifier qu'ils s'activent pour envoyer le petit Guillaume à ma suite. Le regard incendiaire de la selkie me toise.
— C'est tout vous, ça ! On doit prendre votre parole pour argent comptant, mais la nôtre n'a de cesse d'être examinée…


Elle bat des nageoires et disparaît dans les profondeurs d'éther, aussitôt suivie de ses pairs. Aiment-ils tant la musique qu'il leur faut me partager leur affection pour le mythe d'Orphée et sa clique ? Ceci dit, cela vaut peut-être mieux que la déception que j'offre à autrui — pure malédiction.
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