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[Concours RPG] Un Noël édifiant - Castielle Colt
Castielle Colt
Castielle Colt
Poufsouffle
Poufsouffle
Année à Poudlard : Septième année

Matière optionnelle : Étude des moldus

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


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[Concours RPG] Un Noël édifiant - Castielle Colt
Castielle Colt, le  Jeu 27 Déc - 23:18

~ La jeune femme et la mer ~



Il n’y a rien de mieux qu’une tempête pour tester la solidité de ses nerfs. La petite silhouette s’active de part et d’autre du pont, emmitouflée dans son parka bleu ciel. Ironique quand on voit, en levant le nez, que ledit ciel est actuellement tout sauf bleu. Les nuages noirs striés d’éclairs jaunes ne cessent de tourner au-dessus de l’embarcation depuis maintenant des heures et la capitaine commence à sentir ses forces fléchir. Essoufflée, tous les muscles de son corps tendus à se rompre, l’eau de la mer et du ciel lui fouettant violemment le visage sans interruption, Castielle Colt n’espère plus qu’une chose ; apercevoir la côte.
Alors qu’elle manque de se prendre les pieds dans les cordages, la sorcière pointe brusquement sa baguette vers la voile qui menace de se détacher en criant “ACCIO !” Ah y a pas à dire, c’est quand même plus facile avec la magie ! Sans ce petit plus elle serait déjà roulée en boule dans sa cabine, priant des dieux auxquels elle n’a jamais crus de pouvoir réchapper à cette colère de l’océan. Mais non, même si elle avait confiance en son navire pour ne pas sombrer, pour faire face seul et dériver jusqu’à ce que le temps se fasse plus clément, elle n’abandonnera pas. Les Colt n’abandonnent pas ! Hors de question ! Alors la toute nouvelle adulte (enfin aux yeux des sorciers) ne recule devant rien pour s’en sortir la tête haute et compte bien utiliser sa baguette au même titre que n’importe quel outil de navigation.
Une immense vague vient les percuter, elle et son précieux bateau tout neuf, de biais ce qui réussit presque à les faire chavirer. Presque. Grâce à un impervius Castielle voit tout. Elle voit les rouleaux gonfler jusqu’à pouvoir être confondu avec des collines, elle voit les pointes se former à leur sommet, tranchantes d’écumes grisâtres. Elle se demande comment est-ce possible qu’un tel spectacle apocalyptique n’ait qu’une simple âme en témoin. À des kilomètres de là, des milliers de gens dorment dans leur lit en râlant d’avoir du mal à fermer l’oeil à cause d’une petite pluie. Au creux des vagues semblables à des immeubles grondant et s'effondrant à l’infini, on rêverait d’une simple petite pluie...
Castielle boit la tasse, se débarrasse de l’eau sur le pont d’un coup de baguette tout en crachotant la formule. Elle rabat les voiles, c’est inutile de s’obstiner, dans ces conditions elles ne servent à rien.
Un hurlement se joint aux éclairs, au vent, à la mer. C’est la sorcière qui hurle. De rage et de défi, va savoir. Et il faut croire que cette audace lui vaut une faveur de l’océan car elle finit enfin par apercevoir une lueur dans la nuit. Non, ce n’est pas une métaphore, c’est un phare.

Impossible de manœuvrer correctement, plus on approche de la côte et plus les vagues sont cruelles. Castielle renonce rapidement à l’idée de s’arrimer au port et se rabat sur un morceau de plage en galet. Ce n’est pas des plus beaux ou des plus professionnels mais la sorcière fera avec. Elle stabilise et ancre au mieux son beau Mary Oliver avant de remonter la pente jusqu’au phare.
Avant même d’arriver à la porte de la tour de pierre elle est accueilli par le gardien. Baguette soigneusement cachée à l’intérieur de sa veste Castielle ne se fait pas prier pour entrer se réchauffer, répondre à quelques questions tout en se renseignant sur l’endroit où elle a jeté l’ancre.
Workington.
Un bol de café à la main la jeune femme est abasourdie. Workington ? Elle aurait passé l’île de Man sans même la voir ? D’accord la visibilité n’était pas des plus optimales mais quand même… Le liquide chaud brûlant sa langue et sa gorge Castielle accepte de passer le reste de la nuit sur place avant de se faire guider en ville dès le lendemain matin.

Le weekend qui suivit cette arrivée mouvementée, le temps se calma et le Mary Oliver fut déplacé dans le port de la ville. Castielle avait eu peu de soucis avec les autorités locales et s’était installée dans un hôtel bon marché proche des docks. Eh oui, même au repos hors de question de perdre de vu son précieux navire. Il est un peu devenu comme son bébé, la prunelle de ses yeux, si quelqu’un venait à l’abîmer elle ne répondrait plus d’elle !
Mangeant un bon fish and chips bien croustillant sous ses dents et dégoulinant sur son menton qu’elle essuie régulièrement d’un revers de manche, Castielle épluche le journal de la région. La crise en Irlande fait les gros titres, faut dire qu’à quelques brasses de là l’île n’est pas loin, les Irlandais doivent faire suffisamment partie de la clientèle de la ville portuaire pour que ça les influence directement dans leur économie.
“ Hum hum ”
Fausse toux à une petite table devant elle, sur sa droite. La louve de mer lève les yeux de son repas pour lancer un regard dédaigneux à l’homme à moustache qui lui fait un signe de tête. Au début notre petite sorcière ne comprend pas, et quand elle ne comprend pas elle n’est pas aimable. Enfin de manière générale elle ne l’est pas des masses mais dans ces cas-là encore plus. Elle lance un regard plissé de “Quoi ? Qu’est-ce que tu m’veux ?” à l’intéressé qui réitère son mouvement de tête vers elle. Le gallion finit par tomber quand Castielle baisse la tête sur elle-même, remarquant que dans sa position actuelle sa baguette était livrée à la vue de tous. Niveau discrétion on repassera, merci bien ! Le moustachu se permet de venir la rejoindre à sa table malgré l’expression noire sur le visage de la sorcière découverte qui était censé l’en dissuader. “ Vous devriez faire plus attention “ qu’il lui dit avec un bel accent gallois, “Ces temps-ci c’est déjà assez tendu, m’voyez ?” tout en se raclant encore une ou deux fois la gorge entre ses mots. Notre Castielle toute agacée lui fait comprendre que non, elle ne m’voit pas trop de quoi il est question. L’homme se lève alors, lui laissant son propre journal, avant de repartir en lançant des regards de côté, comme s’il avait peur que quelqu’un lui saute dessus à tout instant.
*Drôle de piaf celui-là* se dit Cassie en s’emparant de la feuille de chou qu’il ne lui fallut pas deux secondes pour reconnaître ; La Gazette.
La une de ce nouveau numéro mettait en scène le Ministre devant une horde de journaliste, des Aurors en fond. Un petit encadré annonce un dossier spécial sur une enquête en cours, des disparitions de sorciers.

Il suffit donc de deux semaines d’absence de sa part pour que le monde parte en vrille ? Bon, ce pays n’est pas connu pour être le plus stable, avec ses Mangemorts et ses Phénixs qui crament tout sans arrêt mais tout de même ! Enfin ceci dit il y a déjà eu pas mal de disparitions et de morts depuis qu’elle était arrivée à Poudlard.. un certain nombre d’élèves dans le lot d’ailleurs. Les vengeurs masqués sauce anglaise sont doués pour faire des grands discours et s’en prendre à des enfants, ça c’est sûr, pour le reste en revanche.

Mâchouillant ostensiblement un chewing-gum Castielle relit pour la dixième fois de la journée sa Gazette. Assise sur un banc d’un parc situé à l’ouest de la ville, aussi connu pour être la partie “sorcière” du coin. C’est pas Pré-au-Lard mais le petit quartier se suffit à lui-même, il y a deux ou trois magasins intéressants, plusieurs bars (ville portuaire oblige) et quelques autres adresses qui à des yeux plus cléments que ceux de Castielle auraient sans doute trouvé grâce. Sauf que la jeune femme ne compte pas vraiment rester dans cette ville plus longtemps que nécessaire, elle attendait juste une mer plus calme pour repartir. Sauf que l’hiver s’installe sans condition désormais et en plus de l’eau glacée et les orages, il fallait maintenant faire avec des gros flocons tombant d’un tapis de nuages gris permanents. Et puis elle voulait faire le plein de vivres avant. Et puis aussi il fallait re-régler ses ordinateurs de navigation, cette histoire d’île manquée la perturbe. Et puis… Et puis elle ne l’avouera jamais mais elle est curieuse. Curieuse de cette affaire et de l’ambiance qu’elle a instaurée au sein de la communauté magique. En une grosse après-midi de recherche dans le quartier sorcier elle avait eu l’occasion de parler à plusieurs personnes, les plus bavardes ayant été les clients alcoolisés des bars. “ Les mômes ils disparaissent ! Comme ça : pouf ! “ qu’on lui avait soufflé dessus en même temps que des retours d’alcool “ Même que c’est l’diable qui les emporte moi j’dis !”
“ Arrête André, désolée miss il est déjà rond comme une queue de pelle “
“ Nan mais c’est vrai ! Une seconde ils sont là, après ils sont plus là ! Et puis même pas de transplanage ou rien hein, y z’ont même interrogé des elfes et tout pour savoir quoi mais rien, que pouic, nada, ils font juste pouf! et y a plus d’gosse ! “
La miss avait donc fini son verre cul sec et était allée prendre l’air.

Des disparitions inexpliquées, que des enfants, cinq en quelques jours à peine et les autorités dépassées par les événements. Ça en faisait un de joli tableau ! Un vrai micmac oui ! Enfin dans tous les cas ce n’était pas elle, la tout juste majeure, qui allait y faire quoi que ce soit.
Enfin ça, c’est ce que se serait dit n’importe quel esprit sain et conscient de ses limites. Et si un cri n’avait pas déchiré les tympans de la sorcière à ce moment-là, quand elle se leva du banc, très précisément, pour aller rejoindre son hôtel… si les pleurs et les suppliques d’une mère se raccrochant à la seule preuve matérielle -un gant- de l’existence de son enfant, marchant à ses côtés un instant plus tôt, n’avaient pas serré le coeur de la jeune femme… Tout c’est donc joué à un instant. Un simple petit instant.
Le palpitant broyé, les tripes en feu, la bouche sèche de mots réconfortants qui ne veulent de toute manière rien dire, Castielle fait comme elle peut pour soutenir la dame aux longs cheveux bruns dont la vie vient d’éclater en mille morceaux. Ses cris lui font mal à la tête et sa poigne la fait grimacer de douleur, même à travers ses gants elle sent des ongles lui lacérer les manches. La sorcière a l’impression d’être un rocher auquel une naufragée tente de se raccrocher dans une mer en folie. Oui, ça doit être sans doute ça qu’elle ressent : la sensation d’être secouée, battue, noyée, aspirée vers le fond, que le monde entier souhaite la faire souffrir, que le simple fait de respirer fait mourir de l’intérieur, qu’on ne s’en sortira jamais vivante et que de toute manière tout le monde s’en ficherait pas mal si c’était le cas. Tout ça mais en pire, enfin c’est ce que Castielle croit.
Très vite les voisins et les passants affluent et prennent le relais. La mère, Alice, se déchirant toujours en appelant son enfant, un dénommé petit Elphias, comme si c’était désormais la seule chose qu’elle était capable de faire et que ça pouvait le ramener. Si la scène s’était déroulé dans un film Castielle aurait soupiré et rit grassement du nom du gamin mais clairement en étant actrice de la vie réelle du monde véritable elle n’avait pas le coeur à commenter quoi que ce soit.
De retour dans sa chambre d’hôtel elle se couche l’estomac barbouillé pour se réveiller toutes les demi-heures la rage au ventre.

Au petit matin elle est prête. Mais pas pour repartir en mer. Elle a cogité toute la nuit et rien à faire, elle ne peut tout simplement pas partir comme ça. Pas après..ça. Une évidence lui a tailladé l’esprit toute la nuit : peu importe qui est à l’origine de tout ceci, elle ne s’en ira pas tant qu’elle ne lui aura pas mis son poing dans la figure. Mh ? Vous vous attendiez à une déduction à la Sherlock Holmes ? Un truc du style “selon les informations que j’ai du journal et de l’incident d’hier je peux en conclure que tatatata” ? Oh c’est pas trop le genre de la maison ! Non ici on est plus du style agir avant de réfléchir. C’est donc prête à en découdre que la jeune femme dévore son petit déjeuner avant d’aller arpenter les rues à la recherche de la moindre piste.

À force de tourner en rond, à mal regarder les gens et à leur poser des questions sèchement elle finit malheureusement par se retrouver avec les flics aux basques. Coincée à un carrefour, questionnée par deux types en uniforme, la Castielle se montre peu coopérative jusqu’à hausser le ton sans gêne contre les deux hommes. La discussion finit métamorphosée en altercation et on la menace de l'emmener au poste quand un moustachu en manteau long arrive d’on ne sait où et vienne calmer les deux “poulets” comme les appelle la sorcière. Un moustachu… son moustachu ! Il est là, à se lisser la moustache en discutant avec les deux casqués pour finir par la prendre à part. “ Affaire réglée,ne vous avais-je pas dit de ne pas vous faire remarquer, mh ? “
“ Mh non. Pas que je me souvienne “ réponse du tac-o-tac. Et puis clairement elle ne s’en souvient pas, elle se rappelle juste du journal et fish and chips. “ Vous êtes qui ??” La question se posait, il faut avouer. Surtout vu comment il avait les policiers moldus en poche. Comme au matin de leur rencontre, l’homme jeta des regards tendus de tous les côtés avant de sortir quelque chose de sa poche intérieur ; un insigne. Avec le logo du ministère de la magie dessus.
“ Andrew Sachs, du bureau de- “
“ Vous êtes AUROR ?? “
“ SHHhhh ! Non ! “ il baisse d’un ton “Non, je ne suis pas Auror” Castielle voit bien à sa tête qu’il aimerait bien pourtant “ Je suis juste… un membre de la brigade magique, m’voyez ? Enfin disons, plus ou moins. Enfin je les aide quoi. “ Raclements de gorge en guise de ponctuation. Pour toute réponse Castielle lui balance qu’il devrait se prendre une pimentine parce que c’est insupportable. Pour ce qui est du reste, elle s’en contre-fiche. Auror, pas Auror, Policier agréé, pas agréé ; que des détails sans importance.
“ Donc vous êtes sur l’affaire des disparitions vous aussi ? “
“ C’est confidentiel “
“ Et vous avez une piste, Colombo ? “
“ C’est confidentiel “
“ Nan parce que j’étais là quand - “
“ C’est confi- “
L’attrapant par le col de son manteau Castielle le plaque contre le mur et crachant “ Confi-quoi ? Confi-quoi ? Vas-y redis-le pour voir ! “
Gémissements plaintifs et mouvements de mains saccadés en guise de réponse, bien, reprenons. “ Le truc c’est que t’as pas l’air très dégourdi mon gars, face à l’ennemi tu feras quoi ? Lui demander gentiment de se rendre ? Appeler tes potes les Aurors qui mettront trop de temps à arriver ? Confidentiel ou pas je te propose de l’aide et tu vas l’accepter, capiche ? “

Les jours qui suivirent furent longs et douloureux pour les deux membres de ce duo atypique d’enquêteurs. Andrew n’ayant rien d’un Sherlock quant à la vitesse de déduction et Castielle absolument rien d’un Watson pour tout ce qui était écoute et assistance altruiste. Le premier cogitant sans cesse et refusant toujours de prendre un médicament pour la toux, la seconde le suivant comme un garde du corps mais n’était d’aucune aide à part ça. Au bout de deux jours les esprits étaient déjà bien échauffés et la tension prête à exploser quand la nouvelle tomba ; une nouvelle disparition.
Le premier réflexe de Castielle fut de taper la nouvelle Gazette sur la table et d’ordonner : “On y va !”
Andrew était moins enthousiaste à cette idée.
“ Quoi ?? On peut pas rester ici, faut suivre cet enfoiré ! C’est pas si loin en plus ! On a déjà l’indice de la neige et tout, comme tu as dit la dernière fois, plus on lui collera au train et plus on arrivera à grappiller des indices jusqu’à le coincer !”
“ C’est vrai qu’avec ton témoignage et ceux des autres j’ai pu déterminer qu’il y avait eu des traces de pas étranges dans la neige la dernière fois mais…”
“Mais quoi???”
“Mais… comment on y va ?”
Incroyable. Le trentenaire, policier et aspirant Auror ne sait pas transplaner. Quand on est encore scolarisée cette lacune peut se comprendre mais un adulte comme lui c’est grave non ? Castielle se prend la tête entre les mains de désespoir. Elle n’est pas sortie des ronces avec celui-là, vraiment.
Manchester, lieu du crime, ce n’est pas si loin mais le tout est d’y arriver vite. Le coeur de la jeune femme se sert à cette idée mais elle va devoir laisser son Mary Oliver derrière elle pour une fois… et prendre un transport plus rapide. Sans lui laisser le temps de discutailler, la Poufsouffle traîne son inspecteur de fortune par la manche jusqu’à un coin tranquille dans la ville avant de faire appel à une aide extérieure. Telle une Bloody Mary qu’on invoquerait trois fois face à un miroir, un elfe de maison apparaît dans un crack! sonore caractéristique qui résonne dans l’allée.

À force de passer régulièrement dans les cuisines de Poudlard, soit pour des raisons personnelles soit pour des raisons mi-scolaires mi-culturelles (merci Bennet !) Castielle avait forcément fini par connaître une bonne partie des elfes travaillant là par leur petit nom. Certains avaient gardé leur sobriquet d’ancien esclave, tous à base de -ey ou de -y, tandis que d’autres avaient choisi la voie de la rebaptisation. Jaguar se situe dans le second cas, de toute évidence. Pourquoi Jaguar, lui avait demandé une fois la sorcière, la bouche pleine de pizza tout juste sortie du four. Et l’intéressé lui avait simplement répondu d’un haussement d’épaules faussement détaché. Même les elfes ont leurs secrets ! De tous les cuisiniers c’est celui qui fait le moins de manières, a le moins cette attitude de servant contrit h24, du coup forcément c’est aussi celui avec lequel le courant est le mieux passé. Depuis plus de deux ans qu’elle était là, une relation ressemblant à s’y méprendre à de l’amitié s’était noué entre les deux compères. C’est donc sans trop poser de questions que Jaguar fit office de taxi magique, sans les roues et sans les bouchons en sortant du périph'.
Aussi vite sollicité, aussi vite congédié, l’enquête peut reprendre son cours.

Un cours pour le moins bref puisque Moustache se fait recaler à l’entrée du commissariat. Sans le moindre ménagement. Il revient la queue entre les jambes vers une Castielle fulminante. Ça valait bien le coup de se casser la tête si c’était pour en arriver là ! Ne tenant plus, et aussi sûrement sous l’influence d’être restée en solitaire aussi longtemps, Castielle fait voler son poing vers la tempe de son Colombo leader price.

“On n’était pas obligé d’en arriver là”, fini par dire Sachs, appliquant un sac de glace sur le côté gauche de son visage.
“ On est entré non ? c’est le principal ! “
“ Vous m’avez menacé avec votre baguette ! “
“ Ils allaient pas nous coffrer si c’était pas sérieux ! “
Quel ingrat, non mais vraiment ! Elle se démène pour réussir là où il se vautre lamentablement et il se paie le luxe de l’engueuler ? On aura tout vu !
“ Oh vous deux, bouclez-la un peu ! “
Si les barreaux de la cellule de garde à vue n’étaient pas enchantés, la jeune femme aurait volontiers tapé dedans pour manifester son mécontentement. Sauf qu’elle avait vu ce que le sortilège faisait quand on le titillait un peu trop, via une cellule adjacente occupée par un type de toute évidence grand buveur de tout sauf d’eau minérale. L’idée de se prendre une décharge ou de voltiger en arrière ne la tentait pas des masses. Pendant que les muscles ruminent, la tête tend l’oreille. C’est que la conversation des officiers en poste est des plus intéressantes pour qui veut bien écouter.
“ Et donc Johnson est parti, comme ça ?
“ Ouais, il a tapé du poing sur la table en disant que cette cellule était remplie d’incapables, rien que ça ! Je peux te dire qu’il y en a qui ont peur pour leur poste ! “
“ Non mais c’est un peu exagéré, on n’est pas des Aurors ou des membres de l’élite nous ! On est réquisitionné pour donner un coup de main, le gros de l’affaire c’est pas notre juridiction.”
“ Oui mais ça, Johnson il veut pas en entendre parler. Faut croire que dans sa petite tête il se voit déjà en héros, ramenant tous les gosses lui-même et se voir couronné d’un Ordre de Merlin ou quoi “
Rires gras et moqueurs dans la salle, suffisamment fort pour que Castielle finisse par se tourner elle aussi vers les deux policiers en uniforme. Inconscients qu’on les épie.
“ Comme si lui allait arriver à faire quoi que ce soit ! Pfff “
“ Mh c’est depuis qu’au-dessus ils lui ont donné les nouvelles directives, c’est la dernière ligne droite il paraît, enfin c’est ce qu’il dit "
“ Quelle directive ? Attends, je suis pas au courant moi ! “
“ Apparemment, selon Johnson hein, c’est à prendre avec des pincettes donc. Apparemment qu’il faudrait se concentrer pour trouver des endroits magiquement inaccessibles.”
“ Hein ? “
“ Mh mh, tu sais, comme les lieux intraçables sur une carte. Qu’on sait pas localiser, même si on sait qu’ils sont là. Mais pas avec de simples repousse moldu ou quoi, vraiment que peu importe les sorts que tu jettes, tu trouves pas l’endroit. Bah les “sources” de Johnson lui ont dit de chercher des lieux comme ça. “
“ Chercher des planques introuvables ? Ça ressemble plus à du foutage de gueules qu’à une vraie piste ton histoire. “
“ Oui l’unité est de cet avis aussi, mais bon Johnson lui t’imagine bien qu’il s’est jeté dessus comme un niffleur sur un gallion ! “
Andrew Sachs se met en position de penseur. À côté Castielle Colt se mord le poing.

24h c’est beaucoup trop. Cette garde à vue était clairement de l’abus de pouvoir mais le temps n’est plus aux petites considérations de la sorte. À peine sortis du poulailler Castielle empoigne le bras du détective déjà en train de réfléchir à voix haute pour savoir par où commencer les recherches. Le loustic avait fait la statue pensive pendant une journée et commençait seulement à se poser ce genre de question ? Non mais à ce compte-là même elle ferait une meilleure Auror que ce type, c’est fou !
“ Je sais où faut qu’on aille, Sherlock, alors fais-toi discret “
Fais-toi discret, dixit la dame aux lunettes et au verni coloré magique qui a tendance à parler plus fort que de raison. La paille, la poutre, tout ça.
Un trio de “Jaguar” prononcé plus tard, et revoici nos amis disparus dans un tourbillon.

Retour au point de départ. Mais pas celui de l’affaire, celui de l’histoire. Mary Oliver n’ayant pas l’habitude d’avoir autant de bipède sur son pont et Sachs n’ayant pas l’habitude de quitter son île de quelque manière que ce soit. Penché au-dessus de la rambarde tribord il ne cesse de vomir à vide. Les agents ne leur ayant pas proposé le service de table, ils sont tous les deux à jeun, et si cela rendait Castielle seulement plus grognon que d’ordinaire, ça rendait l’apprenti Miss Marple au masculin très pâle. Encore un spasme de l’enfer qui fait s’inquiéter Castielle de savoir s’il n’allait pas finir par passer par-dessus bord si ça continuait. Mais en même temps hors de question qu’il crache sa bile sur le bois tout beau tout propre de son navire !
Le temps se montre nettement plus clément qu’à son arrivée. Il n’a pas été difficile de sortir du port, les vents leur étant favorables, les vagues douces et régulières. Au-dessus de leur tête le ciel est d’un gris clair à en faire plisser les yeux celui qui le regarde trop longtemps, comme si une épaisse couche d’on-ne-sait-quoi avait été étalé sur la tartine de la voûte céleste.
Une main sur la barre, l’autre sur les appareils électroniques. Les cartes et le GPS fonctionnent parfaitement jusqu’ici, en suivant le même chemin sur une carte papier (à l’ancienne !) elle s’assure de ne pas dériver. Mais surtout elle cherche le point de rupture. Son smartphone dans la poche de sa veste, elle lui a ordonné de la prévenir dès que le signal diminuerait drastiquement. L’ultranet aidant à coordonner tout ce petit monde, l’ordinateur de bord y compris bien que la capitaine en chef se prépare à tout moment à virer en pilotage manuel.
Un endroit inaccessible magiquement ? Qui n'apparaît pas (ou plus) correctement sur les cartes ? Qu’on ne peut pas (ou plus !) traquer avec les outils habituels ? Instinctivement elle su de quoi il était question.
En même temps comment ne pas y repenser ?
Était-ce seulement possible de louper une île à moins de petites dizaines de mètres de ses côtes ? Que l’ordinateur ne la prenne tout simplement plus en compte ? Que personne n’en entendent parler parmi les navigateurs de la région ? En faisant des recherches sur le web, Castielle n’avait rien trouvé. Plus aucun commentaire ni nouvelle ne parvenaient de l’île de Man depuis des jours.
Peut-être qu’elle se trompait. Peut-être est-elle simplement encore inexpérimentée et que dans la tempête et l’orage elle ne l’avait simplement pas vu. Peut-être. Mais Castielle ne travaille pas avec des peut-être, et surtout pas s’ils remettent en question ses capacités !

Encore deux minutes et ils devraient apercevoir les côtes.
“ Oh oh “, commentaire de mauvaise augure crachoté entre deux remontées d’estomac. Sachs a beau avoir le nez baissé il le voyait bien. Le ciel s’assombrit. Vite. Très vite. Trop vite !
En une fraction de seconde la mer se tord de rage. C’est tellement irréel que Castielle a l’impression d’être passé dans un monde parallèle. Même la tempête de son arrivée paraît douce comparée à ce qui les entoure de partout. Le Mary Oliver est au creux d’une succession de déferlantes qui feraient rougir de jalousie des montagnes. La louve de mer à tout juste le temps de se jeter sur Sachs pour le ramener sur le pont, s’accrocher aux cordages. La puissance du choc de ce bloc d’eau sur leurs petits corps leur coupe le souffle. Castielle se pense perdue, anesthésiée par la douleur et le froid extrême, elle n’a même plus conscience de ses phalanges tenant bon autour des cordes rêches. Le bateau se penche, monte en flèche, s’abat violemment sur l’eau se défilant sous sa coque. Par miracle la sorcière parvient à revenir à sa cabine, traînant un détective du dimanche par-dessous les épaules.
Bruit de notification : “ Vous êtes à présent hors rés- ”
“ NON, VRAIMENT ?”
Le sarcasme à son paroxysme alors que le Mary Oliver chavire.

La noyade aurait pu être douce si Castielle n’avait pas cette désagréable sensation de respiration qui lui brûle les poumons. Ouvrant les yeux d’un coup tout en crachant l’eau salée restée dans sa trachée, la jeune femme se rend compte qu’elle n’est absolument pas morte.
Première pensée : “ Mary Oliver ! “
Deuxième pensée : “ C’est qui lui ? “
Troisième pensée : “ M*RDE ! “
Lui, était un médicomage penché au-dessus de sa mine revêche. Il ne lui fallut pas trop d’efforts pour comprendre ce que faisait un médicomage sur la plage de gravier grisâtre. Ils auraient pu avoir la chance de s’échouer sur une belle plage de sable blanc mais non, il fallait que ce soit du gravier, sinon ce n’est pas amusant sans doute. Se relevant tout en repoussant de manière très malpolie le soigneur, ses yeux de taupes aveugles se plissent derrière ses verres de lunettes sales. Ses montures virent au rouge lorsque ses prunelles trouvent enfin l’individu à la moustache ridicule. Le petit rat est en train de taper la discute avec un homme portant l’insigne du Ministère, s'aplatissant à souhait devant lui. Écœurant !
“ Espèce de sale petit fils de murlap “, prête à l’étrangler de ses mains la jeune femme est vite arrêtée et maîtrisée alors que Sachs se recroqueville et s’éloigne de quelques pas, le regard bas.
Plus une goutte d’eau ne tombe du ciel, les nuages blancs ont repris leur place. De quoi bien voir le défilé des victimes et des coupables, sortis un par un par les forces de l’ordre.
Faisant mine de retrouver la raison, Castielle se défait de ses gardes pour respecter son serment et éclater le nez d’un des types menottés et embarqués. Immédiatement après ce soulagement intense : le noir complet.

Les réparations sont plus faciles et moins coûteuses à coup de baguette magique. Et encore plus si ces mêmes coups de baguettes sont offerts par des professionnels. “Dédommagements pour vos services rendus à la patrie”, une façon des plus pompeuses pour dire “Merci pour le coup de main, sans vous on aurait été grave dans le choco !”
L’affaire étant réglée Castielle donna un coup de fil rapide à ses parents, histoire de frimer un peu et de les prévenir qu’elle s’absente pour quelques semaines de plus. Andrew Sachs elle espère ne jamais le revoir, surtout pas là où elle va ! Besoin de réelles vacances !

Un cocktail de jus de fruits en main, assise sur une chaise pliante, les bottines posées sur le bastingage, Castielle a troqué ses loupes traditionnelles pour une paire de lunettes de soleil.
On est quand même mieux au sud !
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