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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: A l'étranger
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Barcelone
Devon Starck
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Barcelone
Devon Starck, le  Jeu 10 Jan - 19:22

Autorisation de Arty Wildsmith


Feat. Aya Lennox, James Lamar



Démons et Merveilles



De longs mois s'étaient écoulés depuis la Dolce Vita en Italie. Le lac de Côme paraissait lointain, maintenant que l'hiver frappait rudement à toutes les portes. Shafaq restait, pour Azphel et Aya, un échappatoire possible en plein milieu du désert, dès lors qu'ils souhaitaient trouver un peu de chaleur, se dépayser des jours mornes. Cela faisait pourtant quelques mois qu'ils n'y avaient plus mis les pieds. Londres était beaucoup plus proche de leur travail, et l'Italie gardait un attrait amplement suffisant aux fiancés.

Le mariage était déjà bien dans leurs têtes, mais pas encore programmé. Tout baignait entre eux depuis l'été passé, même si la révélation du rapprochement entre Aya et le Seigneur des Ténèbres avait légèrement chamboulé leur couple et perturbé Azphel. Il s'y retrouvait, maintenant, entre les ombres qui gravitaient autour d'eux et leurs ténèbres amoureuses, leurs meilleures amies.

------Janvier était déjà là, avec ses grelots de neige, ses bourrasques à faire claquer des dents. Le Minisitère avait accordé quelques jours de congé à l'écossaise et Azphel pouvait bénéficier lui aussi de journées de repos, Barjow & Beurk disposait de suffisamment de personnel pour qu'il se permette de s'absenter quelques jours. Il y reviendrait très rapidement, avec un grand chantier en tête pour le coeur de la boutique, concernant les créatures magiques... Mais pour l'heure, le moment des préparatifs dans La Colline Étoilée était arrivé pour le couple qui allait partir en voyage, direction Barcelone.
Azphel referma un ordinateur portable dans la chambre à l'étage ; il venait de consulter par l'internet moldu les températures et aujourd'hui, le thermomètre afficherait 16 degrés ensoleillés dans la capitale catalane.
Il se dirigea vers le bureau en ébène calé dans l'angle nord de la chambre et y récupéra un carnet de notes noirci de lignes sur diverses créatures magiques, accompagné de nombreux croquis d'animaux brouillonnés de sa main : les formes manuscrites de rumeurs entendues aux comptoirs de bars, dans la bouche de passants bavards. Que des pistes de créatures fantastiques potentielles, avérées ou nom, et des dessins qu'il faisait lui-même de ce à quoi devraient ressembler les bêtes à rencontrer.

Une des créatures à l'intérieur de ce bouquin était à l'origine de leur voyage catalan. Le côté touristique n'échapperait sans doute pas à leur périple lui non plus, mais l'autre attrait de leur voyage à Barcelone relevait de la présence supposée d'artefacts magique. Aucune des capitales européennes ne devait échapper à la règle de la présence de la puissance magique, et Aya et Azphel croyaient dur comme fer que la ville possédait quelques reliques sacrées. Il n'y avait que les moldus pour penser que le temple d'architecture qu'était la Sagrada Familia avait été inventé par un des leurs.... Gaudí, un simple moldu ? Allons...

Un tonnerre gronda dans le couloir et Azphel se retourna brusquement : c'était Aya qui passait par là, propulsant sa valise à bout de bras. Elle s'arrêta et demanda : Pas encore prêt ?
- Je terminais, dit le mage dans un sourire, reposant ses dessins sur une pile d'affaires, avant de refermer la malle. Je me demandais si j'allais trouver ce que j'espère, et quelles surprises nous réservera la ville !
- On le saura bien assez tôt ! s'exlama l'écossaise, l'empoignant par le bras.

Ils descendirent les escaliers, entrainant avec eux leurs bagages par magie, et se retrouvèrent prêts à partir au milieu du salon de la demeure anglaise. Devant eux se trouvait une vielle lampe à abat-jour, qui faisait office de Portoloin spécialement préparé pour eux, relation oblige. Ils devaient atterrir dans une ruelle calme, qui jouxtait la plaça reial.
Le temps de s'assurer de tenir leur valise bien en main et le couple se propulsa en direction de la Catalogne grâce au portoloin. La sensation qui accompagna le court voyage fut extrêmement désagréable, vomitive et dérangeante. Et bien qu'il manqua de lâcher sa valise durant leur périple magique, Azphel se matérialisa dans une petite ruelle étroite à côté de son compagne.
- Brrrr, ce que je déteste ça, dit Aya, les mains sur les genoux.
- Et moi donc... Au moins la prochaine fois, on pourra transplaner.

Après s'être époussetés, il sortirent de la ruelle pour déboucher directement sur la plaça. Il était quatre heure de l'après-midi en plein mois de janvier et malgré la période de l'année, la place était bien remplie, de cris et de pas enjoués, d'éclats de voix et de gens heureux. Le soleil ibérique y jouait sans doute, même s'il ne fallait pas trop s'aventurer sans un manteau, sous peine de tomber malade. Il la traversèrent en admirant son architecture bordée de commerces aux façades voutées, passèrent la fontaine centrale en s'enfonçant vers la direction du centre de la ville. Aya lâcha la main d'Azphel et elle percuta une femme en talons qui ne faisait pas attention où elle mettait les pieds, ses longs cheveux blonds pendant vers le sol, ses doigts et ses yeux rivés sur son smartphone. La moldue lâcha son portable dans le choc et son sac à main glissa de son épaule pour se vider sur le sol. Aya se confondit en excuses en anglais.
- Laissez-moi vous aider... dit-elle en se baissant en même temps que la femme qu'elle venait de percuter.
Ensemble, elles récupérèrent le contenu du sac à main de la jeune femme, qui ne demanda pas son reste et continua rapidement son chemin, les sourcils froncés.

Aya soupira lâchement, et le couple de mages noir reprit sa marche.
- Quel nom tu as cette semaine ? demanda Azphel, joyeux.
La sorcière leva une pièce d'identité et une carte de crédit devant ses yeux et dit :
- Emilia.... Aarlen. Il faut croire que je suis néérlandaise !
La perspective avait l'air de la rendre heureuse.

Le couple s'enfonça dans les rues catalanes en profitant d'un soleil qui semblait printanier pour les habitués du climat anglais, laissant leurs mirettes profiter de la vue de Barcelone. Cela aurait presque pu être un voyage de noce ; ça en aurait sans doute l'allure sur bien des points... Tant qu'ils veillaient à ne pas se faire remarquer et qu'ils tenaient la Police moldue bien éloignée, il n'y avait rien qui pourrait les empêcher de passer un bon séjour. Restait à voir ce que réserverait la rencontre entre Azphel et une certaine créature magique... et à espérer que les artefacts d'origine magique qu'ils pensaient trouver dans cette ville ne soient pas soumis à de puissants sortilèges... Pour le reste, ce serait un excellent voyage, à n'en pas douter.

Après une heure de déambulations, ils s'arrêtèrent devant l'hôtel Catalonia Catedral, un quatre étoiles qui avait de l'allure et la prestance. Aya aéra sa longue chevelure, laissa ses mèches blondes caresser ses épaules, et sortit une grosse paire de lunettes de soleil noire qu'elle vissa sur son nez. Elle empoigna la main d'Azphel et les dirigea vers l'hôtel. À peine étaient-ils entrés à l'intérieur qu'un employé les suivit du regard, sans doute pour prendre leurs valises. Les deux amants s'accoudèrent à la réception, offrant des sourire de touristes à l'employée derrière, qui finissait de taper sur un clavier.
- Que-puis-je faire pour vous ? demanda-t-elle dans un espagnol incompréhensible en relevant les yeux.
Aya répondit dans un anglais volontairement maladroit.
- Nous souhaiterions passer la semaine ici.... Le regard de la blonde glissa sur le descriptif des chambres, placardé au mur derrière l'employée. Une chambre double de luxe avec terrasse et piscine privée serait parfait ! Qu'en dis-tu mon amour ?
Jouer la prétentieuse bourgeoise lui allait très bien. Azphel se contenta de hocher la tête en lui rendant un sourire niais.
Les doigts de la jeune femme derrière le comptoir se mirent à taper frénétiquement sur son clavier d'ordinateur.
Dans un anglais moyen et un sourire intimidé, elle déclara :
- Jusqu'à samedi prochain donc, ça fera mille neuf cent quatre vingt quatorze euros.
Aya avait déjà sorti la carte de crédit.
- Il me faudrait un nom et une pièce d'identité s'il vous plaît madame !
L'écossaise glissa sur le comptoir la carte d'identité volée un peu plus tôt. La jeune fille la décrypta longuement, regarda Aya tout autant, puis se leva sans un bruit pour aller faire la photocopie de la pièce d'identité. Derrière les lunettes noires de la sorcière, Azphel crut distinguer un clin d'oeil. L'employée revint vers eux et déposa la pièce d'identité sur le comptoir. Elle trifouilla quelque chose derrière son bureau, copia visiblement les données de la carte bleue, puis la rendit avec deux cartes magnétiques aux sorciers. Elle leur indiqua l'heure et le lieu du petit déjeuner, 511, le numéro de leur chambre, et quelques formalités.
- Passez un bon séjour, acheva-t-elle !

À peine s'étaient-ils détournés du comptoir que l'homme qui les avait suivis à leur entrée s'approcha de leurs valises.
- S'il vous plaît, dit Azphel qui n'avait pas la volonté de le rembarrer. L'homme les accompagna à leur chambre et Azphel lui laissa un billet de cent euros. Le mage n'avait pas idée de la valeur de celui-ci, mais le moment d'expectative dans lequel était resté l'homme avant de le fourrer dans sa poche lui confirma qu'il n'avait pas été radin.

Les sorciers laissèrent les valises à côté du lit et sortirent sur la terrasse. Des poufs impeccables étaient entreposés là et la piscine personnelle semblait prête à les accueillir. Le soleil espagnol les saluait avec douceur. Azphel enserra Aya de ses bras.
Sariel Fawkes
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Re: Barcelone
Sariel Fawkes, le  Mer 16 Jan - 20:34

C'est moi qui t'ai suicidé mon amour
Je n'en valais pas la peine tu sais

Au travers de cette brume qui n'existait pas nous nous regardâmes, et au soleil prolixe d'hiver, mon corps dénudé sous ce plaid se pâma d'indifférence au froid, sauf aux gouttes d'eau dont tu parais la plante de mes pieds, délicatement, petit à petit, perle d'eau à perle de moi.
Nous n'avions pas attendu très longtemps avant d'inaugurer la piscine ; son bleu mécanique nous avait attiré comme deux chiens près d'une pataugeoire. Je criai d'émerveillement alors que tu allais en moi — la vue était si belle et mon corps si rebelle contre le tien. Je ne sais pas si nous pouvions appeler cela chance ; après tout, nous avions tout provoqué. De ces choix fastueux à cette nouvelle identité que je me trimballais, dans les couloirs de l'hôtel, dans mes corsets serrés et mes robes moulantes de minette de luxe. Tout était calculé, et j'aimais ça. Parce qu'ils ne pouvaient deviner ce qui se cachait en nous, profondeur d'abîmes, d'abysses théâtrales.
Ils ne savaient pas que lorsque nous baisions perdurait ce combat de foutu contre foutue. Ils ne savaient pas qu'au-delà de nous chuchoter ce qu'ils ne pouvaient entendre, de ta main sur ma chute de reins lorsque nous étions derniers à danser le soir, au piano-bar, nous nous aimions. Aimions, plus que de raison peut-être. Tant, tant et tant que j'avais du mal à y voir clair, du mal à redessiner complètement ton visage lorsque tu t'endormais. J'avais peur de saccager ce que tu étais ; peur que ma patte ne fût effectivement pourrie à ce point. Au point de détruire l'homme que j'aimais, et méprisais peut-être de toutes mes failles.

Le compte avait commencé à rebours
Était-ce vertige
déveine
Qui sait

Un mot en trop, syllabes en moins. La lune ne semblait jamais faiblir, à Barcelone. Sur la terrasse, elle paraissait si loin. La coupe de champagne que tu m'apportas, et qui termina sa nuit à l'ombre, pendant que tu dévorais tout de moi. N'oublierai pas le tintement avant la première gorgée, le regard cristallin au-dessus des bulles et nos corps dépouillés allongés au beau milieu du vestibule.
Il nous suffisait d'un regard, d'un geste, pour débarrasser nos corps du superflu.

- Par où doivent débuter nos recherches ? je demandais, au-dessus des bruits de couverts, ma bouche sèche loin de mon verre de vin, et tes yeux frôlèrent les miens au-dessus de ta pièce de bœuf Rossini.
C'était à ton tour, une gorgée de rouge borda tes lèvres et sous la table, mon pied te fit du zèle. Apparemment, ce n'était pas suffisant ; du moins pas pour te faire cracher le morceau. À la place, un sourire. Un rictus de victoire : tu savais, mais n'en démordrais pas non plus.
- Contentons-nous de profiter de cette soirée comme il se doit, bébé. On envisagera demain au moment venu. Et la puissance de ta patte glissa sur ma main recroquevillée sur la table, en geste d'appel. Inutile d'omettre la déception ; elle était là, bien visible sur la moue de mes lèvres, alors que je piquais une noix de Saint-Jacques de ma fourchette.

Le dîner perdura, la chaleur des chandelles nous permettant d'oublier tout ce qu'il se passait autour. Un instant, une sensation parvint à m'arracher à toi et tes smaragdins me récitant plus de choses que le corps ne pouvait composer : un regard glissé sur moi, au travers de la pièce. Comme si j'arrivais à lire quelque chose en cette silhouette accoudée au bar, un verre à la main, et dont le visage m'était caché. Paumé dans la brume de souvenirs que je préférais garder en moi. Et pourtant, si proche(s) à ce moment-là.
Un serveur s'arrêta à notre table, alors que tu étais parti aux toilettes, et me murmura quelque chose dans un espagnol précis. Langue qui me figura d'ailleurs plus qu'approximative à ce moment-là. Peut-être parce que je ne m'y attendais pas. Mais les éléments me manquant se tracèrent très vite par le geste : il tenait, entre les doigts, une petite enveloppe blanche qu'il ne tarda pas à glisser vers moi.

Interloquée, aucune question ou réplique ne me vint pourtant à l'esprit : je me contentais de prendre l'enveloppe en observant autour de moi, alors que l'employé s'éclipsait discrètement. S'agissait-il de toi, et de tes attentions particulièrement travaillées ? Cela ne pouvait être que toi. M'intimant peut-être de me rendre quelque part pour te rejoindre, là où nous pouvions laisser aller nos envies sans nous soucier des autres ; ou du fait qu'ils puissent entendre ou non nos promesses partagées en soupirs et cris veloutés.
Je me trompais lourdement mais bizarrement, je ne voulais pas le croire. Ce n'était pas possible. L'écriture de cette missive ne t'appartenait pas, mais ça ne pouvait être qu'une mauvaise farce. Tu voulais jouer avec moi.  

Mon regard s'intensifia de concentration, alors que je tentais de repérer ce qui pouvait bien clocher autour de moi. Étais-tu dans les environs, en train de sonder ma réaction ? Je ne te voyais pas, et plus le temps passait, plus je me disais que jamais tu ne m'aurais fait pareil coup. Ce n'était pas toi.
Après quelques secondes passées à sonder la pièce comblée de couples et de costards-cravates identiques, l'image de l'homme mystérieux accoudé au bar me revint. Et un seul prénom semblait pouvoir combler ce mystère, non pas carré dans rond, mais réalité pour réalité : James.
James Lamar.
Il était là, et je le sentais. De tout mon être, de toutes mes chairs tendues d'une terreur au triste nom, de tout ce fin duvet qui se hérissait sur l'ensemble de mon corps. Il était là, et plus que jamais, je le sentais, et sentais sa menace peser sur nous.  

Mon cœur se mit à battre à la chamade ; ses oscillations contre ma cage thoracique m'empêchèrent de véritablement réfléchir, de réellement percevoir ce qu'il se passait autour de moi. J'avais peur, peur qu'il ne t'ait attrapé quelque part, avant que le mot ne me parvienne, peur qu'il ne me retrouve moi, peut-être, peur de ce qu'il était, de ce qu'il pouvait devenir face à nous. Un monstre. Pire monstre que nous encore. Un monstre plus qu'humain finalement.
Parce que nous avions une excuse, une possibilité de Rédemption : ce n'est pas nous, mais bien la Bête qui prend le dessus. Nous n'avions pas choisi.
Mais lui, lui était tel. Et cette pensée m'enivrait moins que ma propre liberté d'être féroce face à quelqu'un.

Tant pis pour nos assiettes, tant pis pour nos verres à moitié vides — peut-être tels que je voyais le monde, triste aquarium saigné à blanc. Mes pas me portèrent automatiquement aux toilettes pour dames, là, juste au bout du couloir. Les lumières tamisées semblaient suivre mes mouvements, radars discrets mais méticuleux. Un œil fixe posé sur moi. Je lissais mes paumes moites de mes phalanges ; extraire la pulpe, peut-être la sueur, extraire cette pusillanimité gerbante de moi.
Avais-je déjà arrêté de penser à ce point ?
Qu'importe. Mon cri s'étouffa bien seul, alors que les toilettes m'engouffrèrent dans leur néant.

Un voyage
Un seul aller au long court
Dont on ne revient jamais

- Vous avez bien reçu mon petit mot, ma chère Aya ? Crocs de fer, crocs de plomb, crissèrent sous mon nom.
Devon Starck
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Re: Barcelone
Devon Starck, le  Dim 20 Jan - 11:24

En apparence, le ciel espagnol paraissait si différent de l'astre qui couvait de grisaille le sol anglais. Le climat, la position proche de l'équateur, sans doute. Dans cet horizon clair d'un hiver clément, une lune blafarde laissait entrevoir nettement ses traits bien que la nuit n'était pas encore tombée. Un spectacle délicieux à regarder pour les deux amants se liant dans la piscine, tels des animaux assoifés, poignets étreints, comme des amoureux nouveaux se connaissant déjà par coeur. Faire l'amour à Aya en extérieur avait quelque chose d'excitant, entendre s'échapper ses gémissements à l'air libre accentuait le désir qu'Azphel ressentait pour elle, son envie de lui procurer toujours plus de plaisir.

Le champagne avait coulé modérément ce premier soir, goûté avec une délectation certaine, une note de vacances dans le parfum. Après leur ébat dans la piscine, ils s'étaient préparés pour descendre manger. Sobrement vêtu, paré d'une chemise pourpre élégante, Azphel gagna la réception, Aya pendue à son bras, maquillée en soirée de gala, dans une robe courte très proche du corps, très proche des regards. Ceux des autres l'indifferaient tellement qu'Azphel les occultait bien volontiers lui aussi.

On leur proposa une salade méditerranéenne en entrée, et ils enchaînèrent avec une pièce de boeuf pour Azphel, des saint-jacques pour Aya. S'ils avaient l'air d'un couple parfait, physiquement bien assortis, ils ne se détachaient pas particulierement du reste du restaurant qui était rempli par une clientèle bourgeoise ou aisée et des hommes en costume. Seuls quelques solitaires accoudés au bar de bois verni paraissaient être arrivés là par hasard et sirotaient un cocktail local. Des personnes qui échappaient aux yeux du mage, dans sa bulle secrète.

Volontairement, il demeura mystérieux quand Aya lui demanda ses plans, le cheminement des choses selon lui. Après tout, elle était vague elle aussi et se montrait bien intrigante lorsqu'il s'agissait de définir quelle portes interdites ils allaient tenter de forcer en recherchant des artefacts...Barcelone laissait tellement de possibilités !
- Nous verrons de quoi demain sera fait, éluda le sorcier avant de se lever de table.
Les ongles d'Aya griffèrent sa main qui se déroba et elle fronca les sourcils. Je reviens tout de suite...

Il n'avait pas besoin d'expliquer haut et fort qu'il allait aux toilettes assouvir un besoin naturel, et il s'échappa dans un long couloir auréolé de spots de lumière feutrée. Dans la tête du sorcier, leur scène de sexe dans la piscine revenait pour lui donner envie, ainsi que des images esquissées de la Sagrada Familia, et il croisa des silhouettes décharnées dans le couloir, qui échappaient à son regard d'ordinaire analytique. Excusez-moi, dit un personnage qui quittait les toilettes des hommes au moment où Azphel y entrait, la tête ailleurs. Quelques instants plus tard, le mage en ressortit, souriant, prêt à révéler leur destination du lendemain à sa compagne. Il remonta le long du couloir qui réfléchissait son ombre sur le sol d'une lumière tamisée et déboucha sur la salle du restaurant.

Son regard chercha aussitôt Aya, se braquant sur leur table, mais son sourire s'estompa rapidement. La belle n'était pas là, alors il fouilla la salle en la balayant des yeux, tentant d'apercevoir sa silhouette, mais finit par s'asseoir à table sans l'avoir vue. Sans doute en avait-elle profité elle aussi pour faire une pause. Devant lui, à côté de l'assiette d'Aya dans laquelle une fourchette piquée dans une saint-jacque attendait, une enveloppe entrouverte etait posée. Intrigué, Azphel s'en empara, et déplia la note qu'il trouva à l'intérieur.

Le papier lui échappa brusquement des doigts, tomba sur sa pièce de boeuf, exposant devant ses yeux émeraude qui s'affolèrent sa vérité brutale. À la lecture de l'écriture, de la signature, le coeur d'Azphel s'accéléra, des sueurs froides s'emparèrent de lui, son corps se paralysa. Toute notion de bonheur et de félicité avaient instantanément disparu. Il se leva subitement, repoussant sa chaise qui racla métalliquement le sol et attira les regards. Il tourna sur lui même, affolé, jetant des regards partout. Quelque chose n'allait pas, vraiment pas... comment était-ce possible ...? James, James, James, James... Combien de temps s'était-il écoulé depuis....
Il arriva nerveusement au comptoir du bar et héla le serveur qui préparait un cocktail pour une femme beaucoup plus jeune que lui qui lui lançait un regard aguicheur :
- Excusez-moi, vous avez vu passer ma femme ? Grande, blonde, robe noire, se....
- Je crois l'avoir vue se diriger vers les toilettes, répondit le serveur, visiblement irrité.

Le coeur d'Azphel s'était accéléré dangereusement, si fort qu'il l'entendait dans sa poitrine en train de battre la chamade. Il se dirigea en pas précipités vers les toilettes, remonta le couloir, serrant les poings. Sa gorge lui faisait mal. Pourquoi est-ce qu'on a pas pris nos baguettes ? Estomac noué, les yeux piquants. La seule confrontation qui avait eu lieu entre Aya et James s'était soldée de manière brutale et la façon dont James l'avait alors traitée ne laissait présager rien de bon. Pourquoi bordel de m*rde, qu'est-ce qu'il fout là ? Pitié, faites que....
Devant lui, la porte des toilettes des femmes s'ouvrit brusquement, poussée par une Aya tremblante, qui se massait le cou.
Azphel arriva en furie devant elle.
- Bébé !?
- Il est parti.. Il est parti, souffla-telle en se raccrochant à son cou. C'est bon...
Ils s'étreignirent fortement.
- pu*ain j'ai flippé, Est-ce que ça va ? demanda le mage, se détachant d'elle pour mieux l'inspecter.
Aya déglutit fortement, elle avait les yeux rouges, le cou marqué.
- Il a transplané, mais il était là, ce co*nard était là.
- Il s'est passé quoi ? questionna-t-il en la prenant calmement par les épaules.
- Rien de grave, il m'a menacée.. m'a demandé s'il m'avait manqué... Et il a dit qu'on était idiots de croire qu'on pouvait passer des vacances tranquilles, qu'il est facile d'avoir vent des autorisation de Portoloin par le Ministère de la Magie....
- C'est tout... articula le sorcier, inquiet...
- Oui, il est parti...
La main d'Aya serrait celle d'Azphel comme si elle était la seule chose qui l'empêchait de tomber dans un précipice.
- Ramène-moi à la chambre s'il te plaît.

En chemin, ils ne dirent mot. Quand ils arrivèrent dans leur suite, le poignet d'Azphel était violet d'avoir été étreint par Aya. La sorcière s'écroula sur le lit, cacha son visage dans ses mains. Le sorcier s'assit à côté d'elle en silence. Son coeur battait un peu moins vite maintenant, mais il se posait mille questions sur la venue de James en Espagne, et surtout sur son but... Il ne pouvait se permettre d'exprimer clairement ses doutes tant ceux-ci étaient centrés sur Aya et non sur lui-même ; il ne voulait pas inquiéter la sorcière davantage. Mais il savait que si James souhaitait l'atteindre lui, il le ferait en s'en prenant à Aya, peu importe la manière...
Même si Aya n'était plus la jeune sorcière qu'elle était quand elle l'avait rencontré, James restait redoutable pour tous les deux.. Un instant, Azphel regretta de ne pas l'avoir tué devant ses enfants, quand il en avait eu l'occasion.

- Il m'a demandé comment ça allait, si j'étais comblée dans ma vie. La mâchoire d'Azphel se contracta. Je lui ai dit d'aller se faire foutre, dit la sorcière dans un rire nerveux, avant de se redresser.
Elle passa ses bras autour du cou de Azphel.
- Ça ira, ça ira... promit le mage. Je ne sais pas pourquoi il ressurgit maintenant, mais je doute qu'il s'en prenne à l'un de nous en public... voire même qu'il s'attaque à nous deux tout court... mais il vaut mieux rester prudents. C'est la dernière fois qu'on sortait sans nos baguettes.
Aya acquiesça.

Après une longue douche relaxante, ils passèrent la nuit dans les draps soyeux, blottis l'un contre l'autre. Ils ne dormirent pas vraiment et le soleil de Barcelone frappa à leur fenêtre sans qu'il n'aient connu de sommeil profond.
- Tu veux dormir encore un peu ? demanda Azphel alors qu'il ne devait pas être beaucoup plus tard que six heures.
- Je crois pas que j'y arriverais, dit la sorcière, autant se lever...
- Une bonne douche, un petit déj', et on sort ?
La sorcière répondit par l'affirmative en hochant la tête. On va où alors ?

Si le sorcier sentait encore en elle l'inquiétude du spectre de James qui rôdait autour d'eux, elle paraissait enjouée à l'idée de quitter l'hôtel pour la journée. Azphel s'extirpa de ses bras et tendit la main jusque sur la commode à côté du lit. Posé devant la lampe de chevet, il avait laissé un de ses carnets de notes. Il en tourna les pages sous le regard curieux d'Aya, jusqu'à arriver au dessin d'une créature qui ressemblait à un homme élancé par sa taille, mais aux doigts de mains et pieds légèrement palmés, à la peau dorsale écaillée par endroit.
- À la Sagrada Familia, dit Azphel, souriant pour la première fois depuis la veille. Tu vois ce dessin, c'est un ondin nocturne. Contrairement aux ondins classiques, ils n'ont pas nécessairement besoin d'eau pour évoluer. Ils vivent dans les pays chauds. J'ai d'abord pensé aller au Portugal pour les trouver, là où ils ont été observés pour la première fois, mais je suis récemment tombé sur des études d'un sorcier talien qui affirme que cette créature, même si elle a besoin d'un environnement chaud pour prospérer, serait attirée par les lieux très vastes, et les monuments emblématiques. Ce n'est qu'une supposition, mais je pense que l'on peut en trouver là-bas !

Le sourire enthousiaste d'Azphel questionnait Aya. Elle sourit à son tour avant de l'embrasser. J'espère qu'on en verra alors ! dit-elle avant de sauter du lit.

Parmi les badauds, Aya et Azphel firent la queue pour obtenir leurs billets d'entrée, à l'heure d'ouverture de la cathédrale.
Au dessus de leur tête, le monument gigantesque étendait son ombre gargantuesque, laissant ses hautes tours pointues dominer toute la petitesse des hommes de leur aura, offrant le soin aux plus valeureux et perspicaces de tenter d'en percer les secrets inviolables.
Sariel Fawkes
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Re: Barcelone
Sariel Fawkes, le  Sam 2 Fév - 11:20

Mes mirettes en extase, posées sur ce que je pensais être le toit du monde, dont les hauteurs peut-être habitées d'anges et d'autres créatures célestes nous narguaient. Je n'avais jamais vu pareille architecture, et tu semblais tout aussi fasciné que moi. Pas jalouse pour un sou, ou presque, de t'observer détailler le svelte des tours, je me laissais attirer, tout comme la foule, vers l'immense bouche surmontée d'un Christ en martyr ; comme un accueil, rappel de douleur, au centre de la Façade de la Passion.

Je n'étais pas chrétienne ; mais peut-être croyais-je à quelque chose de supérieur. Je ne savais pas vraiment, à cet instant. La religion, depuis toujours, avait éveillé quelque chose en moi. Une curiosité malsaine mais quelque part très pieuse. Je crois que je ne demandais qu'à croire. Je savais pourtant que les sorciers et les religieux étaient ennemis, dans l'Histoire ; et la place de la femme dans ces querelles dramatiques était malheureusement centrale. Mais j'ignorais l'état actuel des choses. Les concepts de religion et de sorcellerie étaient-ils toujours aussi opposés ? Dans l'Antiquité la plus profonde, les prêtres n'étaient-ils pas non plus quelque peu nécromanciens, ou au moins devins et envoûteurs ? La frontière était mince, je le savais. Il suffisait de passer un bras à travers le voile pour trouver une réponse. Mais il fallait s'accrocher.

Difficile ; que dis-je, impossible de rester tranquille face à tel étalage. Je tentais d'enregistrer la moindre singularité de pierre, dont je ne devinais pas la nature, la texture même. Alors que les touristes se bernaient de vouloir arriver premiers, je me laissais emporter par l'odeur caractéristique des vieux bâtiments, qui parvient toujours en souffle malade ; comme si l'air, trop longtemps contenu dans cet immense dôme, forçait à chaque reprise ses ouvertures pour mieux s'enfuir.
Les statues m'observaient ; je les dévisageais en retour, trop curieuse pour cligner des yeux, trop désireuse de connaître leurs ressorts, quel maléfice se cachait dans leurs irrégularités et parfois perfection de contours. Des âmes étaient-elles coincées en ces figures saintes ? Pas très loin, je crus croiser la Vierge ; mais sa pâleur ne me permit de reconnaître ses célèbres attributs. Je n'en démordais pourtant pas, m'éclipsais à ton bras pour rejoindre l'intérieur du monument une fois les entrées payées.

Hantée par tous ces visages statuaires, je ne pus qu'enlever mes lunettes de soleil une fois mise dans le bain. Parler de superbe m'était impossible, je dus fermer la bouche pour entendre à nouveau autour de moi et comprendre où nous étions arrivés. Bouleversée, peut-être ; je devais l'être en tout cas car je ne savais où regarder. Tantôt les colonnes, les voûtes en répétition attiraient mes mirettes, tantôt la beauté du plafond, puis le chœur qui m'appelait au loin. Muette, je te lançais un regard désespéré avant de t'entraîner entre les colonnes, entre les groupes de touristes vissés à un endroit et les yeux éberlués par les détails du plafond.
- Je n'ai jamais vu ça, je crois, te murmurais-je alors que je m'arrêtais sur un vitrail, apparent premier d'une longue rangée. Gaudi, et tous ces architectures, ne peuvent être de simples Moldus... Sont-ils au moins capables de pareille beauté, pareille complexité ?

Je me tus, parce que je réfléchissais. Et toi aussi, je crois, à ta manière. Nous suivîmes notre propre parcours dans la cathédrale, parfois silencieux, parfois simplement chuchoteurs. Non pas que nous ne savions quoi dire ; j'imagine simplement qu'il n'y avait rien à dire de plus que par l'observation, la frénésie des sens en découverte. À ce moment-là, rien ne me paraissait plus délicat que de commenter. Qui étions-nous, nous-mêmes, pour décrire ce que nous voyions ?
Lorsque notre tour fut achevé, je lâchais ta main à contrecœur, préférant me retourner sur la grande gueule que composait l'entrée de l'édifice, comme pour garder en mémoire la singularité de ce moment.

Tu devais me trouver bien silencieuse ; je l'étais évidemment. Ta main qui maintenait la mienne n'en démordait pourtant pas, et tu décidas, bien sage, de ne pas troubler mes réflexions alors que nous faisions le tour du monument. La Façade de la Nativité nous apparut, comme un bloc gerbant de pierre, de ciment peut-être, qu'en savais-je à cet instant. Je croyais voir ruisseler les pleurs d'anges tombés de trop haut, le fiel que déversaient les déchus sur la gloire d'un bâtiment. Encore une fois, je restais silencieuse, hochant simplement la tête lorsque tu proposas d'aller manger un morceau.

- À quoi penses-tu depuis tout à l'heure ? me demandas-tu, la bouche vide après une première gorgée de ta soupe. Nous avions tous les deux pris un Escudella i carn d'olla, plat apparemment typique composé d'une soupe et de viande de bœuf, et qui paraissait franchement délicieux.
- Oh, pas à grand-chose à vrai dire.
Mon air surpris ne parut pas te convaincre, et tu m'adressas un regard dont tes sourcils légèrement froncés accentuaient l'air questionneur.
- Vraiment. J'ai juste trouvé ça magnifique. Nous échangeâmes un sourire, alors que je goûtais pour la première fois au plat. C'est quoi la suite de la journée, du coup ? J'imagine qu'on va retourner à la Sagrada Familia en soirée ? Puisqu'on est là, autant aller visiter aussi le Parc Güell, en parfaits petits touristes avides de Gaudi. Il paraît que c'est tout aussi dépaysant.
- J'espère qu'on ne croisera plus James.
Tu paraissais perdu dans tes pensées, tes doigts jouant avec ton menton mal rasé m'intimant qu'il ne s'agissait pas que d'une simple idée te passant par la tête.
- Moi non plus... Mais je pense que maintenant qu'il sait que nous sommes là, nous n'avons pas trop le choix de rester prudents, et de ne pas nous séparer. Je marquais une pause, avant d'attraper ta main, restée posée sur la table. Tant que nous sommes ensemble, tout ira bien. Il ne tentera de toute manière rien en lieu public, je suppose...

Je n'en étais pas très sûre, à vrai dire. James paraissait suffisamment taré pour se foutre de la vie de Moldus. Et ton regard pas plus rassuré m'indiqua que tu pensais exactement la même chose que moi : rien n'était jamais certain, avec James. Ni notre sécurité, ni ses sombres desseins.
Notre voyage à Barcelone ne se passerait sûrement pas comme prévu, et cette certitude, mêlée à quelques intuitions, n'allait pas me lâcher de toute la journée, et de tout notre séjour, sans nul doute.
Devon Starck
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Re: Barcelone
Devon Starck, le  Dim 10 Fév - 10:21

Pénétrer dans la Sagrada Familia était une des grandes choses que pouvaient faire les hommes. Que l'on soit pieu ou pas, admiratif de l'architecture, la cathédrale ne laissait personne indifférent. Ce qui fascinait Azphel chez elle, en plus de nombreuses autres personnes à travers le monde, c'était les formes qui composaient son extravagance, les alternances entre les symboles de la chrétienté et les figures organiques, la sensation d'ésotérisme omniprésente à chaque pas, au détour des regards.

Évidemment, les moldus étaient nombreux, déjà agglutinés en troupeau, prêts à entrer en furies, appareil photo à la main, dans le monument qui les dépassait de compréhension. Ils ne pouvaient avoir conscience de la force qui avait mis en oeuvre ces éléments. Ils en percevaient indéniablement l'essence, le génie, mais faisaient fausse route sur les détenteurs des clés de la Sagrada. À l'intérieur, la démesure accompagnait chaque pas, coupait le souffle dès l'entrée, happait littéralement le visiteur dans son monde. Poser le regard sur les piliers élancés vers un ciel qu'ils ne semblaient pouvoir toucher, sur les vitraux qui disparaissaient dans des hauteurs vertigineuses, laissait l'attroupement de visiteurs béat, contemplatif.

Silencieux, le couple de mages noir amorça sa découverte, les mirettes en extase, le silence en compagnon. Le regard du sorcier glissait sur sa partenaire, détaillant les éclats d'émerveillement qui parcouraient le visage de sa compagne, de ses yeux à sa bouche qui semblait vouloir souffler des exclamations à chaque mouvement. Lui restait silencieux, à la fois stupéfait de la beauté et la créativité architecturale qui accompagnait leur avancée, et le regard alerte, scrutant les hauteurs sombres, les vaisseaux organiques laissés en guise de plafond pour la nef. Il en était sûr, ce devait être là que les créatures se reposaient, régulaient la température de leur corps en été.

En une heure, ils firent le tour de la cathédrale, s'imprégnèrent de son essence de grandeur, et ressortirent de ce temple avec des frissons sur la peau. Dans leur procession silencieuse, il y avait à la fois quelque chose d'admiratif et des questions secrètes, que tout homme curieux devait se poser selon Azphel, des questionnements inhérents pour leur couple de sorciers sans cesse intrigué par le monde, les forces en mouvement et les secrets. Sans doute que la Sagrada Familia échappait à leur résonnement aussi, à toute forme de compréhension, quand bien même ils étaient beaucoup plus proches de la vérité lorsqu'ils affirmaient que Gaudi était davantage un sorcier qu'un créateur sans limite.

Une fois revenus dehors, sur le parvis, le soleil hivernal tenta de remettre en ordre les pensées des visiteurs pensifs. Azphel et Aya s'observèrent, à la fois ravis et en proie à des questions personnelles, des émerveillement qu'ils n'avaient nul besoin de partager tant ils retrouvaient d'échos en l'autre.
Ils flânèrent un long moment dans les rues de la capitale et sur les coups de midi, ils jetèrent leur dévolu sur un restaurant local pour manger. Autour d'une soupe, ils revinrent sur des questions qui les agitaient tous les deux, l'exercice de Gaudi, ici à Barcelone, et la présence de James, moins réjouissante.
- Il ne nous attaquera pas en plein jour, non, trancha le mage. Ce n'est pas le genre de James, qui a toujours préféré la lâcheté à l'affrontement direct. Mais je ne prendrais pas trop de paris sur ses motivations, pourtant. Je sais qu'il tentera de m'atteindre  par ton intermédiaire. On est forts ensemble, mais il l'est aussi, je n'ai pas besoin de te rappeler ce qui s'est passé en France... Le regard d'Azphel, un peu brouillé, finit par s'attendrir après un instant : je pense pas qu'il soit là pour régler ses comptes, même si ça ne présage rien de bon.
Azphel savait, au fond de lui, qu'ils avaient peu de chance de revoir James en pleine journée, c'était bien le problème de la situation, puisque la tournure principale de leur voyage consistait, comme l'avait compris Aya, à retourner dans la Sagrada Familia de nuit... Et James était un excellent pisteur.
- Je n'ai pas vu de trace de la créature que je cherchais, mais je jurerais qu'elle était là, tapie dans l'ombre. Je pense qu'elle se sert des trous dans l'architecture pour se cacher et dormir, et l'air frais de la pierre doit lui convenir, à elle qui a le sang chaud. Je parie qu'elle est encore en hibernation, et que son organisme n'a pas besoin de se nourrir autant qu'en été. J'imagine qu'elle ne sort que la nuit... et qu'au contraire, une fois le printemps arrivé, elle quittera la cathédrale pendant celle-ci.

Azphel s'arrêta de parler. Il n'avait que peu informé Aya des détails concernant l'animal qu'il chassait, bien que chasser n'était pas le mot approprié, tant il n'avait aucune mauvaise intention à son égard. Le Parc Güell, deuxième détour de leur journée, n'intéressait pas magiquement Azphel, mais attiré par les oeuvres de Gaudi, il relevait comme une étape incontournable de leur séjour.
- On est à un kilomètre à vol d'oiseau, dit-il en se levant de table.
- Et demain ? C'est quoi la suite du programme ? demanda la sorcière en empoignant la main du mage.
- Qu'est=ce qui te plairait ? Si tout se passe bien ce soir, on peut aller où bon te semble. On peut aussi profiter de l'hôtel.. on est en vacances après tout. On peut faire des musées…. Tu crois que la ville possède une allée commerçante secrète, comme le Chemin de Traverse ? demanda-t-il très sérieusement après un moment de réflexion.
- Je doute que ce soit le cas ! ria la sorcière, ou alors un livre d'Histoire de la Magie en aurait fait mention !
D'un hochement de tête, le sorcier admis qu'elle avait probablement raison.

Un soleil diurne drapait toujours le ciel de sa présence doucereuse quand ils arrivèrent au Parc Güell, face à ses formes arrondies et colorées, ses bâtiments atypiques. Ils empruntèrent un escalier montant, qui rappelait la forme d'un sablier, pour déboucher sous la forêt de colonnes du parc, donnant l'impression d'être dans une galerie souterraine magnifiquement sculptée, qui soutenait la place de la nature, sur laquelle ils se rendirent peu après. Vaste, elle était entourée de mosaïques multicolores aux formes arrondies. Au bout, on y avait une vue étendue sur la ville de Barcelone. Le sorcier resta un instant le regard plongé vers l'horizon, vers leur monde à découvrir. A bien des égards, Azphel préférait l'Italie à l'Espagne, mais Barcelone, comme toute ville au monde, méritait sans conteste qu'on s'y attarde.
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