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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Londres ~¤~ :: Ministère de la Magie :: Niveau 2
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Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Antonius R. De Lanxorre
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Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Antonius R. De Lanxorre, le  Lun 21 Jan - 1:45

Service des Usages Abusifs de la Magie


Le Service des Usages Abusifs de la Magie n'a pas son pareil au Département de la Justice Magique. Chargé de contrôler la bonne utilisation de la magie par les sorciers de Grande-Bretagne, notamment par ceux porteurs de la Trace, ce service est essentiel à la bonne application de la loi magique et au maintient de son secret. En collaboration étroite avec la Brigade de Réparation des Accidents de Sorcellerie, le S.U.A.M. est toujours en pleine effervescence.

De nombreux bureaux sont mis à la disposition des employés du service. Une porte plus ouvragée que les autres est flanquée d'une plaque dorée sur laquelle est gravée en lettres capitales : CHEF SERVICE DES USAGES ABUSIFS DE LA MAGIE.

Les notes de service fusent à toute allure, venant se déplier dans un bruissement de papier dans les bannettes prévues à cet effet. Les rapports de manifestation de la Trace sont nombreux et étudiés dans les moindres détails. Rien n’échappe à la vigilance acérée de ces fonctionnaires d'élite.
Temperence Black
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Re: Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Temperence Black, le  Dim 27 Jan - 0:53


Premiers pas d'une valse de justice

With le Lord


Temperence se tenait bien droite sous le regard sévère et critique de son mentor. Alanya appréciait et détestait à la fois le côté têtu de son élève. Elle lui avait demandé la veille au soir de se vêtir d’un tailleur ou de porter un pantalon noir avec une chemise blanche et une veste de costume noir et simple à la fois mais non, son élève en avait décidé autrement. Temperence se tenait devant son mentor avec une tenue toute autre, une tenue qui, en règle générale, n’avait pas sa place dans la situation à laquelle elles devaient se présenter dans un peu moins de trente minutes.

Temperence. Vous savez que votre audace me plait autant qu’elle me rebute. Cette audace peut vous amener à faire de grandes choses mais n’oubliez pas qu’elle peut, par la même occasion, vous descendre en un coup. Jouez-en mais faites attention de ne pas vous brûler les ailes car quand elles seront calcinées, elles ne repousseront pas comme celles d’un phénix et ce jour-là, je ne pourrais vous aider.

Temperence offrit un sourire à son mentor avant de passer ses mains dans ses longues mèches brunes. Elle le savait. Elle savait déjà qu’elle jouait avec le feu en se présentant de la sorte à un membre influent du ministère mais elle avait besoin de se présenter en la personne qu’elle était réellement et pas en une pâle copie de son mentor. Elle avait besoin que le ministère se rende bien compte que c’était Temperence qu’il avait engagé et non une Alanya Stuart en plus jeune.

Je vous le promets mais croyez-moi madame, mes ailes ne vont pas se consumer enfin… si, un jour elles se consumeront. Un jour mais ce jour n’est pas prévu pour aujourd’hui ni pour demain.

Elle fit un clin d’œil à son mentor qui leva les yeux au ciel avant de lui emboîter le pas. Chacune se saisit de sa veste avant de sortir, de poser les pieds en dehors du cabinet pour affronter la pluie avant d’aller affronter un orage. C’était une bataille avant la guerre. Une fleur avant le printemps. Temperence allait revenir au ministère pour la seconde fois. La première fois, elle avait seize ans et c’était pour se faire taper sur les doigts alors que, maintenant, c’était pour s’y engager de manière indirecte.

Temperence marchait en tête, elle fixait ses pieds. Elle se faisait songeuse et se posait des questions sur elle, sur l’aventure dans laquelle elle mettait les pieds maintenant qu’elle était adulte aux yeux de sa patrie natale. Elle eut un petit sourire avant de se concentrer un minimum. Elle y allait audacieuse, c’était un fait mais elle ne devait pas pour autant se présenter comme une effrontée et elle savait que la ligne entre les deux était minime.

La pluie tombait de plus en plus. Si, au départ, ce n’était qu’une petite ondée, c’était maintenant une belle averse. Les gouttes frappaient le sol avec force, elles essayaient de ne faire plus qu’un avec lui mais le bitume ne se laissait pas faire, il rejetait chacune des gouttes sans la moindre délicatesse, les faisant ricocher jusqu’à ce qu’elles aillent, pleurant sans bruit, se laisser chuter un peu plus bas, dans le caniveau qui les faisaient valser vers une mort certaine, loin de ce bitume frigide qui refusait d’épouser autre créature que le temps.

Alanya sourit à son tour en constatant le visage penché de son élève. Elle la connaissait maintenant, cela ne faisait certes qu’une année à peine qu’elles valsaient ensemble mais elle avait un don. Elle avait le don de la comprendre. Temperence était, à ses yeux, un nœud. C’était un nœud qu’on ne pouvait défaire tant il était serré et complexe. Mais un nœud qu’elle se plaisait à observer, à éduquer, à faire grandir.

Lentement, elle tendit la main vers son élève pour lui caresser l’épaule puis, avec douceur, elle entoura les épaules de Temperence et cala son pas sur le sien. Elle ne parlait pas, elle n’était pas des plus affectives, c’était une chose certaine mais, avec Temperence, c’était différent. Tout n’était que différence. Elle ne l’appréciait pas comme une simple élève mais plutôt comme une fille désirée. Au fond d’elle, une voix lui hurlait qu’elle aurait aimé avoir une fille comme elle mais c’était là un désir qui jamais ne se verrait réaliser et ça, elle n’avait pas besoin d’une voix silencieuse pour le lui rappeler.

Ce fut ainsi qu’elles entrèrent dans le hall du ministère de la magie. La femme couvant sa protégée sous son aile. Il y avait du monde. Du beau monde et du moins beau mais il y avait tout de même une foule imposante. Certains regardèrent l’étrange duo et d’autres ne le virent même pas. C’était au bon vouloir de chacun.

C’est mignon. Maman emmène sa fille au travail.

Le sorcier avait une voix taquine et il fit un clin d’œil à Alanya. La femme lui sourit avant de jeter un coup d’œil vers Temperence. Ce coup d’œil suffit à faire rire les deux femmes. Ce n’était pas la première qu’on les pensait parente mais il était toujours amusant de surprendre ce genre de petites remarques.

D’un petit coup d’épaule, Temperence s’échappa à l’étreinte d’Alanya avant d’avancer et de fendre la foule, un sourire aux lèvres. Elle ne l’avouerait pas mais cela lui faisait plaisir d’voir son mentor avec elle. Elle n’était pas vraiment peureuse ni même impressionnable par tout le gratin de la haute société sorcière car elle en faisait, en quelques sortes, partie. Elle était une Black, il ne fallait pas l’oublier après tout. Elle était un membre à part entière de la liste des 28 sacrés.

Et si nous avancions ? Je ne suis pas certaine que ce petit Lord apprécie grandement le retard et même si c’était le cas, s’il appréciait le retard ou bien apprécierait que je sois en retard pour mieux me trouver des défauts et bien je le décevrai en arrivant à l’heure !

Elle fit un clin d’œil à son mentor qui leva les yeux vers le ciel. Encore une fois. Elle avait le don de provoquer cette réaction chez son aînée mais dans le fond, la femme savait que la jeune n’avait pas tord même si elle savait pertinemment que le Lord n’était pas un adepte du retard.

Elles reprirent le chemin sans plus de cérémonie et arrivèrent devant le bureau avec cinq minutes d’avances. Le timing était parfait. Temperence avait un sourire en coin. C’était maintenant que le loup allait rencontrer l’agneau encore fallait-il savoir qui avait quel rôle. Temperence ne le connaissait pas ce « petit » lord. Elle ne connaissait de lui que son nom. Ni plus, ni moins. Il fallait dire qu’elle ne s’intéressait pas aux autres tant qu’ils n’avaient pas un minimum d’impact dans sa vie alors il n’était pas étonnant qu’elle ne connaisse rien de lui après, peut-être l’a-t ’elle déjà croisé dans une de ces soirées mondaines que fréquentaient ses tendres géniteurs mais elle était du genre à boire une coupe de champagne afin d’observer silencieusement l’assemblée pour y trouver une âme connue sinon, elle fuyait avant d’avoir à se présenter.

Le sable du sablier tombait avec lenteur et justesse. Il n’y avait plus que quelques secondes avant l’heure juste. Elle allait frapper à la porte. A l’heure juste.

Cinq…
Elle se redresse.
Quatre…
Elle s’avance face à la porte.
Trois…
Elle inspire.
Deux…
Elle expire.
Un…
Elle lève le bras.
Zéro.
Elle frappe.

Antonius R. De Lanxorre
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Re: Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Antonius R. De Lanxorre, le  Dim 27 Jan - 2:27

LA de Tempérence & Alanya


Mes nouveaux locaux étaient arrangés à mon image. Tout y était parfaitement ordonné. Méthodique. J'étais là, assis dans mon fauteuil en cuir chesterfield. Une tasse de thé fumante me faisait face, préparée quelques minutes plus tôt par ma secrétaire. Je recevais ce jour une de mes anciennes apprenties, accompagnée par une certaine Miss Tempérence Black. L'idée d'introniser un nouvel avocat au sein du barreau de la Justice Magique ne me faisait ressentir aucune satisfaction particulière. En tant que Directeur adjoint, c'était là une de mes tâches réglementaires.

Alors que je m'apprêtais à signer une énième navette destinée au B.R.A.S, ma plume se figea l'espace d'une seconde. Une réminiscence soudaine des moments passés avec la jeune Alanya Stuart au Manoir Ravental. La rigueur de cette femme et son sens du devoir m'avaient sensiblement marqué. Secrètement, j'espérais que son apprentie allait être du même acabit.

On frappa à la porte. Mettant un point final à ma missive, je me redressais pour accueillir mes visiteurs tout en réajustant mon costume. Sans surprise et avec une ponctualité remarquable, Alanya et Tempréence se tenaient face à moi. D'un geste, je les invitai à entrer et à prendre place. Me dirigeant vers le chariot à boisson, je préparai un verre de scotch. Un excellent single malt. Le disposant devant Maître Stuart, je reprenais ensuite ma place, commençant à savourer mon thé. Quelques gorgées plus tard, j'entamai la conversation, ne quittant pas Tempérence de mes pupilles d'acier.

- Maître, Miss. Nous pouvons commencer. Je me saisis du dossier à proximité. Aujourd'hui, Miss Black, vous accédez au grade d'apprenti avocat, sous le mentorat de Maître Alanya Stuart. En tant que Directeur adjoint du Département de la Justice Magique, c'est moi qui vais superviser les diverses étapes vers votre intronisation finale au sein du Barreau. Pour rappel, vous ne pourrez agir en tant qu'avocat que sous délégation expresse de votre mentor. Lors de vos missions, votre responsabilité sera directement liée à celle de votre mentor. Cet engagement mutuel est loin d'être une simple formalité administrative. J'espère que vous en saisissez la pleine portée. Je marquai un temps, solennel. Bien. Je vais à présent procéder à un rappel élémentaire des règles régissant votre statut. Conformément à la loi, vous pourrez, à la demande d'une des parties, agir en son nom et la représenter durant tout le processus judiciaire. Votre présence n'est pas un prérequis au déroulement des procès. En tant qu'agent assermenté du Ministère, vous êtes soumise à un devoir de confidentialité, de probité, de moralité, de neutralité et de loyauté.

J'étais tout à fait fier de ma tirade. Elle imprégnait à elle seule toute la dévotion qui guidait mon action en tant que dignitaire du Ministère. En tant que chien de garde de cette éthique ... Il était hors de propos de laisser un quelconque faux-pas entacher notre noble institution. Je fis alors glisser deux documents distincts vers les dames présentes. Il s'agissait d'un document d'engagement, destiné à Maître Stuart, et du serment d'apprenti avocat, destiné à Miss Black.

- Voici les documents que vous devez signer. Je vous invite avant cela à me poser toutes les questions que vous estimerez nécessaires. La moindre trace d'encre sur ces parchemins vous engagera officiellement. Réfléchissez y bien.

Reprenant ma tasse en main, j'avisais les réactions de Maître Stuart et de Tempérence.
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Re: Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Temperence Black, le  Mar 29 Jan - 0:46

Temperence eut un sourire lorsque la porte s’ouvrit sur un homme à la carrure remarquable. C’était lui. Il n’avait pas besoin de parler, de se présenter. Elle le sentait. Temperence eut un frisson en passant le pas de la porte. C’était une drôle de sensation mais elle savait qu’elle ne pourrait pas jouer au jeu de l’effrontée, au jeu de la plus forte car ici, quand bien même elle avait plus d’un tour dans son sac et plus d’une ruse à sortir, ce serait elle qui perdrait.

L’étrange sensation de tomber enfin sur la personne qui serait capable de vous battre d’un revers de la main sans en éprouver le moindre regret. Il lui ressemblait. Il ressemblait à celui qu’elle suivait, à son mentor du mal. Physiquement, les deux n’avaient rien en commun mais en charisme, ils étaient proches.

Le moine rouge. Alanya. Le lord. Trois personne, trois personnalités marquantes, trois caractères, trois idées mais pourtant, tous trois avaient sur la jeune femme un pouvoir certain. Il était étrange de quitter l’école. Enivrant de se dire qu’il n’y aurait plus de devoir à faire, que les nuits blanches pourraient venir s’aligner sans que personne ne vienne hurler à la bêtise mais c’était là une douce illusion. Un mensonge fulgurant et ce n’était qu’ici, dans ce bureau, que Temperence s’en rendait réellement compte.

Elle ne parlait pas. Elle salua juste l’homme d’un Bonjour Monsieur courtois. Elle observait ses gestes lents. Elle s’entichait des détails. Il y avait ce verre à la propreté parfaite s’emplissant du liquide ambré. Verre qui, d’un mouvement fluide, finit sa course devant Alanya. Cette dernière sourit en remerciant l’homme s’installant à sa place et se saisissant de sa tasse pour en humer le parfum et déguster le contenu. Le message était clair, il était tranchant. Elle n’était personne en cet instant et elle le resterait certainement un petit bout de temps. Elle n’était qu’une inconnue, qu’une novice. Elle était la jeune femme dont une seule erreur suffirait à l’anéantir sans lui laisser le temps de pouvoir se battre. Elle était le dernier maillon de la chaîne alimentaire du monde des adultes.

Voix forte. Regard perçant. Il parlait, il regardait. Les règles étaient simples. En ces lieux, il était le seul maître. Temperence choisit de ne pas détourner le regard. Elle aurait pu mais cela n’était pas elle. Elle laissait le regard froid de l’homme la sonder de la même manière qu’elle le sondait. Deux regards bleus s’affrontant, se cherchant, se sondant. Une tempête entre les océans.

Elle écoutait chaque mot avec attention, s’en imprégnant. Il énonçait les règles dans un mouvement langagier contrôlé. Habile personnage à la tirade marquante. Il plantait les bases et en marquait les limites, accompagnant la construction de l’ampleur que pourrait avoir une faute de sa part. Elle ne serait pas seule à en payer le prix, il y aurait Alanya aussi. Elle aussi subirait les affres de ses fautes, se verrait sa popularité au barreau s’effondrant à cause d’une simple apprentie mal formée. Il savait de quoi il parlait, il n’était pas novice, il était sûr de lui.

A ses côté, Temperence sentait qu’Alanya riait en son fort intérieur. Elle le savait. La femme connaissait l’homme et ne l’avait pas dit à la jeune. Il existait entre les deux une relation certaine. Alanya connaissait le Lord et c’était pour cette raison qu’elle avait choisi de ne rien dire à Temperence à son sujet. Alanya voulait qu’elle prenne… peur ? Conscience ? Un moyen de la faire devenir plus docile.

Les mots pleuvaient avec force. Il y avait, dans les paroles de l’homme, toute une conviction qui apparaissait. Il aimait la loi. Il faisait de la justice sa plus grande amie, son alliée. La pluie cessant, il poussa vers les deux femmes deux documents. Il y en avait un pour chaque femme, un pour le tuteur et un pour le tutoré. Temperence n’observa celui que recevait Alanya que du coin de l’œil avant de se pencher se sien, ôtant une mèche de cheveux de son visage pour mieux l’observer, le juger, s’en imprégner. Le Lord laissa pleuvoir une dernière pluie de mots avant de se murer dans le silence, reprenant sa tasse, imperturbable.

Temperence vit Alanya l’observer du coin de l’œil. La jeune était silencieuse. Trop silencieuse. Elle n’avait ouvert la bouche qu’une fois, que pour poser la formule de politesse primaire, la salutation d’entrée. A aucun moment elle n’avait essayé de pousser le mot, de se faire entendre que ce soit pour une question ou demander un simple verre d’eau.

Des mots tournaient dans son esprit, ils valsaient sur une mesure à deux temps, à quatre temps puis à mille temps. Une danse à la fois belle, complexe, désordonnée. Un déphasage lent offrant une décomposition du geste un peu plus précise qu’au battement précédent. Le déphasage laissait des traces apparaître, des questions se former et se dissoudre. Un clignotement délicat sur le mur de son esprit.

J’ai peut-être une question à vous poser. Une seule. Elle est et n’est pas en lien à la fois, c’est assez étrange, un peu perturbant mais c’est là ma question. Pour vous, qu’est-ce que la justice ? Enfin, je ne vous demande pas une définition mais vraiment ce qu’il en est du concept à vos yeux. Je sais pertinemment que la justice est un concept car elle n’est pas obligatoirement la même aux yeux de chacun or, j’aimerais énormément avoir votre point de vue sur la question. Comme vous l’avez dit quelques instants auparavant, vous allez superviser mon intronisation et je pense que pour le bon déroulement des événements, je dois savoir à quoi m’attendre. Si je vais devoir vous convaincre que mes arguments tiennent la route même s’ils sont opposés au vôtre ou bien, au contraire, si je vais devoir pousser mes arguments toujours plus loin afin de vous prouver que je ne suis pas en accord avec vous dans le seul et unique but d’aller dans votre sens.

Elle avait parlé d’une voix claire, d’une voix presque adulte sous le regard étrange de son mentor qui ne devait pas s’attendre à une telle question même si, de la part de son élève, cela n’était pas aussi surprenant que cela. Alanya eut un petit sourire en coin. Elle attendait la réponse d’Antonius, de celui qui, par le passé, la recevait dans son manoir afin de la former, de lui taper sur les doigts, de lui apprendre à manipuler les mots.
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Re: Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Antonius R. De Lanxorre, le  Mar 29 Jan - 18:36

La question de cette jeune dame me coupa net dans ma gorgée de thé. Elle était aussi inattendue que pertinente. Calmement, je reposai ma tasse et ma soucoupe sur le bureau, joignant dans un geste lent mes mains devant moi. Un Ravental n'est jamais surpris. Qu'importe la situation. Accordant un regard fugace à Alanya, je rejoignis bien vite celui de Tempérence pour lui accorder quelques mots.

- La Justice, Miss Black, est un idéal polysémique vers lequel chacun de nous a le droit de tendre, individuellement ou collectivement. Certains choisissent de l'ignorer, d'autres de l'accaparer selon leurs dogmes fanatiques et d'autres encore choisissent de l'incarner. Les deux premières catégories ne se soucient que peu du débat l'entourant. La dernière catégorie en revanche cherche à la sublimer quotidiennement. A mes yeux, la justice prend racine dans une réalité : le droit. L'objectif premier du droit est de régir les rapports entre les individus pour au final, les pacifier. La Justice joue le rôle de médiateur en cas d'entorse à ces règles sociales. Elle prend en compte les intérêts et les infractions de chacun pour enfin agir au nom de la société. L'existence d'une institution comme le Ministère vient de surcroît corroborer l'idée selon laquelle la justice ne doit pas seulement être rendue. Elle doit aussi montrer qu'elle a été rendue. Les fonctionnaires de ce Département sont les acteurs de la Justice. Nous la faisons vivre en nous conformant à notre texte : la loi. Pour répondre concrètement à votre question, la Justice est pour moi le bras armé de la paix entre les hommes.

La messe était à présent dite. M'accordant quelques gorgées de thé, je repris sur un ton bien moins cérémonieux.

- Cependant, et vous avez raison de le penser, ce raisonnement pragmatique et normatif de la Justice a sa limite. Que faire en effet si le droit lui même est faussé ? Si l'injustice règne dans le juste ? Et bien au risque de vous surprendre, ces questions n'ont pas leur place au Ministère. Si le fondement de votre démarche est moral, si vous souhaitez savoir ce qui est juste, ce qui est bon, ce qui est mauvais, je vous invite à quitter ce bureau. La Justice Magique ne prend jamais en compte la morale. Seulement le droit et les faits. D'un point de vue philosophique, vous êtes libre d'avoir l'interprétation qu'il vous sied de la justice et du juste. Cependant, dans le cadre de votre emploi d'avocat, gardez à l'esprit que seul le droit prévaudra. Toujours.

Réajustant lentement la position de ma cuillère en argent sur la soucoupe, j'attendais avec curiosité la réponse de cette jeune demoiselle. Elle me rappelait à certains égards son mentor, au même âge.


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Re: Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Temperence Black, le  Mar 29 Jan - 23:31

Temperence offrit un sourire un à l’homme avant de poser ses coudes sur le bureau afin de laisser reposer son menton sur ses mains. Elle écoutait avec attention cette réponse, une lueur dans le regard. C’était de l’écoute, de l’assiduité, du respect, un brin de passion ? Elle le remerciait silencieusement d’avoir pris l’option de répondre à la question plutôt que celle visant à l’envoyer paître sans un soupçon de délicatesse.

Les mots s’écoulaient de sa bouche avec légèreté et facilité. Ils venaient se glisser seuls sur les cordes auditives. Ils volaient, valsaient dans les airs pour s’arranger en symphonie succulente. Il était doux et délicat d’avoir un homme de cette envergure acceptant de converser sur un sujet aussi litigieux que celui-ci. Il n’était pas simple de trouver une âme prête à débattre sur quelques mots aux frontières troubles. Il n’y avait pas un bruit dans le bureau. Temperence écoutait, la tête nonchalamment posée sur sa main et Alanya était attentive.

Les mots qui se jouaient en cet instant résultaient peut-être de cinq minutes de réflexion à moins que ce ne soit d’une vie complète. Il était difficile, parfois, de poser des mots sur les concepts tant ils étaient mal interprétés mais, en cet instant, Temperence comprenait enfin une chose. Il y avait un trou béant entre justice et moral alors que, souvent, les gens faisaient comme s’il n’existait pas, comme si les deux étaient étroitement liés, enlacés comme deux amants. La justice et la morale. Les amants interdits.

Durant quelques secondes, Temperence avait hésité. Elle avait hésité de descendre de son siège pour s’installer à même le sol, les jambes croisées et les coudes reposant sur les genoux. Elle serait passée du stade de l’adulte qui se tient bien droite à celui de l’enfant qui retrouve le contact du sol sous son séant mais il n’était pas question de redevenir enfant. Venir ici, c’était grandir, pas faire marche arrière et pédaler à contre sens dans la trame du temps alors elle se limita à quelques gestes lambda. Se redresser pour ne plus avoir le dos creusé, passer sa jambe gauche sur la droite. Déposer son coude gauche sur l’accoudoir et passer son pouce sous le menton, laissant son index à demi plié coincer sa lèvre inférieure. Une position un peu plus adulte, un peu moins débauché mais un regard toujours captivé par les mots invisibles s’écoulant des lèvres de l’homme au même rythme que s’écoulait l’eau d’une fontaine.

Les mots finirent de couler et le lord repositionna la cuillère d’argent dans la tasse de porcelaine. Maniaque perfectionniste. Temperence ne savait pas vraiment comment embrayer maintenant que c’était à elle de poser des mots, à elle d’ouvrir la résonance de son corps pour pousser ses idées à elle dans l’atmosphère qui ne semblait demander que ça, qu’une réponse. Alanya ne bougeait pas d’un pouce. Elle était, en cette instant, statue chryséléphantine. Le regard, les lèvres, les bijoux en or et le reste de la teinte cassée d’un ivoire que le temps aurait vieilli avec toute la finesse d’un grand cru attendant son heure.

Donc, si je comprends bien, il n’est pas question de point de vu lorsque l’on parle de justice mais de règle. Ce serait donc un jeu géant, un peu comme un jeu de carte strict ou un jeu de rôle précis. De simples règles reposant sur des pages blanches et immaculées. Des mots en guise de guides et nous, de simples sorciers, ici pour les apprécier et les faire appliquer enfin, les faire parler et résonner. Elle laissa passer un temps silence. Un temps de respiration s’élevant à quelques soulèvements de poitrine, à un nombre incertain de battements de cœurs pour trois respirations avant de reprendre la parole, de laisser sa voix recommencer à guider ses pensées à moins que ce ne soit l’inverse. Il y avait le doute. Je tiens à être honnête en vous offrant ses mots. Quand je suis arrivée ici, quand j’ai franchi le seuil de ce bureau, je pensais savoir dans quoi je m’aventurais mais je crois que ces certitudes se sont effondrées pour laisser place, dans mon esprit, à de nouvelles options…

Alanya eut un regard de biais pour son élève. La prise de conscience pouvait être douloureuse, elle pouvait surprendre mais elle était véritable et nécessaire. La justice n’était pas un jeu où l’on essayait de faire en faveur du bien ou du mal, il n’y avait de moral dans le fond, juste des règles à respecter, des régulations, des chiffres et une norme. Elle offrit un sourire à l’homme alors que Temperence fixait un point vide, un point inexistant dans l’univers. Elle se perdait dans ses pensées, laissant tourner les mots du grand dans son esprit pour mieux en saisir la profondeur, le sens, la saveur et la douleur.

D’un mouvement lent, la jeune fille se redressa enfin, s’installant de nouveau correctement sur son siège et, relevant les yeux vers l’homme, elle se saisit de la plume mise à sa disposition avant de laisser couler une tache d’encre sur le parchemin. La tache était ronde et noire, demie-sphère parfaite dans laquelle elle déposa la pointe de sa plume pour y tracer sa marque personnelle, sa signature.

En apposant la pointe de la plume sur ce parchemin, je certifie avoir pris connaissance de la tâche qui m’incombe. Je ne serais certainement pas parfaite dans les premiers temps mais je vous promets d’essayer de le devenir et cela sans bavure.

Un sourire fugace sur le visage d’Alanya qui imita son élève. Elle laissait sa marque sur le document et, d’un mouvement délicat, le repoussa vers le centre du bureau. Les dés étaient dorénavant jetés. Plus de moyen de faire marche arrière sauf par une rupture de contrat qui empêcherait la jeunette de revenir avant un certain temps.

Si, j’avais une autre question enfin… plutôt une demande. Accepteriez-vous de me recevoir de temps à autre en ces lieux afin de m’inculquer des notions qui restent vagues ou qui demandent, pour être mieux comprises, d’une explication par d’autres mots. Je ne remets pas en cause votre éducation Maître Stuart, loin de là mais je pense qu’il serait enrichissant autant sur le plan personnel que juridique, que je m’imprègne des mots d’un autre.
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Re: Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Antonius R. De Lanxorre, le  Jeu 31 Jan - 23:32

Mon thé coula lentement dans ma gorge. Les mots de Tempérence se glissèrent pernicieusement dans mes oreilles. Imperturbable, j'écoutais. Les propos de la demoiselle étaient à la fois plein de bon sens et épris d'une certaine ingénuité. Reposant une ultime fois ma tasse sur sa soucoupe, j'assistais désormais à la ratification des deux actes. Les formalités étaient à présent accomplies. La demande de Miss Black était très intéressante. Marcherait-elle sur les pas de son mentor jusqu'à prendre comme professeur le même qu'elle ?

- J'accède bien volontiers à votre demande, Miss Black.

Récupérant les deux documents, je rédigeais à mon tour un acte officiel reconnaissant le nouveau statut de Tempérence. Une fois ratifié, je le tendis à l'intéressée avec une petite boite dans laquelle était rangée un insigne du Ministère, preuve irréfragable de son entrée dans cette noble institution.

- Et voici enfin pour vous, Miss Black. Un récépissé d'inscription au Barreau de la Justice Magique ainsi que votre insigne. Je vous laisse désormais entre les mains de Maître Stuart pour l'apprentissage des règles de ce temple de la Justice et de l'Ordre.
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Re: Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Temperence Black, le  Ven 1 Fév - 23:13

La jeune femme offrit un sourire à l’homme après avoir entendu ses mots. L’instant touchait à sa fin et il était dorénavant l’heure de partir, l’heure de quitter le siège confortable pour retourner affronter la pluie physique maintenant que la tempête imagée était passée. D’un geste gracieux, Temperence remonta sa veste sur ses épaules, resserrant les pans du vêtement contre son corps et repositionnant son écharpe sur ses genoux.

Elle était prête. Elles étaient prêtes. Alanya bu la dernière gorgée du whisky offert avant de se redresser, le dos droit et l’allure fière afin de mettre son imper sur ses épaules. A l’extérieur, l’orage grondait. On l’entendait, il faisait trembler les murs et battre les cœurs. Il apeurait les gens, les faisant fixer le ciel avec attention comme si ces regards allaient suffire à la faire cesser, à le faire fuir dans une autre contrée.

Il était beau le temps anglais. Il était doux le sourire de la jeune femme qui se relevait à son tour, attrapant insigne et reçu. Elle laissa son regard couler et épouser les formes de l’insigne. Un bijou qu’elle porterait avec fierté et noblesse lors des événements officiels, les officieux pouvant bien se passer d’une telle marque. Elle fixait l’objet avec un regard pétillant, le bleu chatoyant d’un océan secoué par les vagues.

Eh bien Lord Ravental, je pense qu’il est maintenant l’heure de nous quitter. Vous devez avoir du travail à faire et, en ce qui me concerne, j’ai quelques cours à donner. J’espère que je vais être à la hauteur de l’homme qui a passé quelques temps à me former. Petit clin d’œil discret pour l’homme avant une dernière salutation, une révérence invisible et un geste de la main inexistant. Au revoir Lord Ravental. Nous y allons, Temperence ?

La jeune femme releva les yeux, observant un instant Alanya qui avait déjà fait deux pas vers la porte, vers la sortie. D’un geste volage, Temperence laissa glisser l’écrin dans une poche de sa veste, il s’agissait là de ne pas perdre l’objet, de le conserver en lieu sûr.

Je vous remercie pour le temps que vous avez mis à notre disposition, Lord Ravental et je vous remercie également d’avoir accepté ma dernière requête. En ce qui concerne d’une date, d’une heure et d’un lieu, je vous laisse envoyer un hibou au cabinet d’avocat sauf si vous préférez directement me le faire parvenir à mon domicile, je vous laisse faire comme bon vous semble. Bonne journée à vous.

Sans prendre le temps de réfléchir, la jeune femme fit demi-tour, s’approchant de son mentor et, d’un coup d’œil, laissa la femme prendre la tête afin de quitter les lieux.
Un dernier regard en arrière.
Un geste de la main avant de laisser le bois massif clore l’ouverture.
Il n’y avait plus de bruit. Elles ne parlaient pas, elles marchaient juste, avançant à contre-sens, rebroussant chemin vers la sortie du dédale de couloir afin de regagner l’extérieur et la pluie, les nuages et les éclairs, le noir et le tonnerre qui frappait la terre sans la moindre délicatesse dans ses accords mineurs et puissants. Passant la porte, l’obscurité extérieure les avala d’un coup de dent, la pluie les enroula dans son épais manteau humide tandis que la foudre masquait leur premier échange depuis leur sortie du bureau.


|Départ de Temperence et d'Alanya - Fin du RP|

Merci pour tes mots, merci d'avoir accepté que l'on
mêle nos plumes dans une valse brève.
Au plaisir de renouveler cette tendre expérience,
Lady Temp
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Re: Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Antonius R. De Lanxorre, le  Mar 5 Fév - 19:54

LA de Charlotte

Je remuais lentement ma cuillère dans ma tasse. Mes forces se devaient d'être en ordre de bataille le plus tôt possible. Je savais qui s'apprêtait à franchir la porte de mon antre. Un sanctuaire dédié tout entier à l'ordre, la justice et la loi. Et à cet instant précis, j'envisageai d'y faire pénétrer le chaos originel. La liberté la plus absolue. L'incarnation même des valeurs que j'ai jurées de combattre tout au long de mon existence. Et évidemment, cet ennemi héréditaire ne pouvait pas se présenter à moi subrepticement, dans l'ombre. Il eut la bonté d'âme d'annoncer par trois coups sa venue. Je tirai le premier :

- Entrez.

Ma secrétaire poussa alors la porte, me laissant apercevoir ma filleule. Les traits de mon visage demeurèrent marmoréens. Figés dans la glace. De sa voix enjouée, Thérèse m'informa de la "qualité" de Charlotte. Après avoir plongé quelques secondes à peine mon regard d'acier dans celui de mon invitée, je congédiai ma secrétaire et reportai mon attention sur ma tasse. D'un geste, j'extrayais ma cuillère argentée pour la tapoter contre le rebord de la tasse dans un tintement funeste. L'horloge de l'Apocalypse se rapprocha de minuit. Thérèse invita Charlotte à entrer, ce que la jeune lionne fit. La porte se referma sur eux. Le geôlier et son prisonnier étaient dans la même cellule. Reposant lentement ma cuillère sur la soucoupe, je laissai mon visage remonter en direction de Charlotte, m’emparant de nouveau de son regard. Dans un sourire fugace, j'ouvris officiellement les hostilités :

- Du thé, Mademoiselle ?
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Re: Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Antonius R. De Lanxorre, le  Mar 12 Fév - 1:54

D'un geste de baguette méthodique, je fis approcher une tasse de thé fumante et quelques biscuits sur le bureau. Le dernier repas du condamné en quelque sorte. Les prémices de la bataille s'étaient déjà manifestés : insolence et combativité. Je lisais parfaitement cela dans les yeux et les gestes de ma filleule. Les traits de mon visage ne bougèrent pas d'un pli. Toutes ces tentatives d'agacement étaient futiles et enfantines. Le double de la lettre de convocation était bien en vu sur mon bureau, orientée dans le sens de Charlotte. Après un long soupire, j'entamai le premier assaut.

- Je vais être très clair, Mademoiselle Day. La prochaine fois que vos pieds fouleront le sol de ce bureau, ce sera suite à votre exclusion de Poudlard que je prononcerai sans le moindre remords. Aujourd'hui cependant, je vous laisse une chance de vous exprimer pleinement. Une seule. Après quoi, le moindre écart de conduite de votre part sera sanctionné séant. Alors je vous conseille vivement de ne pas retenir vos paroles. Car jamais plus vous n'aurez l'occasion d'être aussi libre qu'aujourd'hui dans ces lieux. Jamais.

Ma phrase résonna quelques secondes dans le silence du bureau. Mon regard se mit au garde-à-vous, tel un garde frappant le sol de son hallebarde. Le décor était planté, la scène annoncée. Étais-je en train de légitimer un affrontement à couteau tiré avec ma filleule ? De toute évidence. Jamais je n'ai fait ou dit quelque chose par hasard. Toute ma vie fut minutieusement préparée et étudiée pour parer à des situations comme celle que je vivais. Il était maintenant temps d'entamer la deuxième partie de mon assaut. Je ne devais pas céder.

- Soyons honnêtes l'un envers l'autre. Cette Liberté sans le moindre barreau que vous défendez si bien n'est vouée qu'à une seule et unique chose : l'affrontement, la destruction et le malheur. Nous avons besoin d'un cadre législatif convenu collectivement pour que notre liberté individuelle soit respectée. Car imaginons un seul instant un monde où chacun serait libre de faire ce qui lui plaît. Que se passerait-il si un conflit d’intérêt émergeait ? Ces deux individus s'affronteraient jusqu'à ce que l'un supprime l'autre. Cet autre qui menace sa liberté absolue. Ce n'est pas le monde dans lequel je souhaite vivre. Et c'est pour défendre cet idéal de paix que je suis assis derrière ce bureau. Que vous le croyez ou non, le Ministère défend la Liberté. Et si votre vision à son égard n'évolue pas rapidement, je ne saurais que trop vous conseiller de ne plus vivre parmi les hommes.

Cependant, pour ne rien vous cacher, vos propos servent aussi les intérêts de cette grande maison. Votre extrémisme dans ce combat laisse apercevoir aux autres sorciers les ravages que causerait sa mise en place et un potentiel affrontement entre nos deux visions. Et cette crainte renforce leur confiance et leur détermination à faire évoluer le Ministère. Pas à le combattre. Votre égoïsme, car c'est ce que vos propos laissent transparaître, ne vous mènera pas où vous souhaitez vous rendre. Je ne vous donnerai certainement raison que sur un seul et unique point : seules des lois justes peuvent garantir la Liberté. Et toutes celles qui régissent notre monde ne le sont peut-être pas.
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Re: Bureau des Usages Abusifs de la Magie
Antonius R. De Lanxorre, le  Ven 15 Mar - 0:58

- Je vais être très claire Mister Ravental. Vous ne pouvez pas me renvoyer de Poudlard… Vous n’en êtes pas le directeur… Et vous n’avez aucun motif valable. Tu peux pas me virer à cause d’une querelle familiale, Antonius ! Va te falloir trouver mieux que ça ! Honnête tu dis ? L’as-tu seulement était une fois dans ta vie ? Ce sont tes chères lois qui m’ont amené ici… Ce sont les causes de notre affrontement… Pas la liberté. Le dialogue, ça te dit quelque chose ? Encore faut-il que le Ministère veuille nous écouter. C’est pas pour rien que je me réfugie souvent dans la nature… Le monde des Hommes est mauvais… Dû à cet enfermement.

Où t’étais quand maman m’a rejetée… ? Aux abonnés absents… Pour préserver tes intérêts… T’as sacrifié ta filleule… Et t’oses me traiter d’égoïste ? Moi, j’peux me r’garder dans un miroir… J’suis en paix avec ma conscience…  Tu peux en dire autant ?


Ce laïus était presque aussi insipide que le salmigondis d'inepties que l'on pouvait parfois entendre lors des sessions du Magenmagot. En plus cru, peut-être. M'avait-il atteint ? Je ne pouvais pas le montrer. Il en allait de la dignité de ma fonction et de celle de l'autorité judiciaire magique. Laissant l'ultime question de Charlotte planer un temps, je m'accordais une gorgée de thé bien méritée. Faire appel au pathos dans pareille situation. C'était si enfantin. Presque de mauvais gout. Reposant mon Graal de porcelaine sur sa soucoupe, je me préparais à annoncer la réaffirmation de mes positions.

- Laissons de côté les rouages politiques inhérents au monde des adultes. Ils sont visiblement encore trop abscons pour une jeune fille de votre âge. J'aimerais vous poser une seule et unique. Savez-vous pourquoi les idéalistes comme vous ne se trouvent pas aux commandes de ce monde ? Ce n'est pas en raison de leurs idées. Ni même de leur personne souvent très insolite, non. La seule et unique raison de leur échec à mettre en place leurs idéaux n'est autre que leur incapacité flagrante à rassurer et à protéger la population. Par sa nature animale, l'homme est un prédateur pour lui même. En laissant cette société être régie par l'état nature, les forts exploiteraient les faibles et combattraient leurs semblables pour obtenir une suprématie totale. Les faibles s'uniraient alors pour faire tomber les forts négligeant et les passions se décharneraient sans cesse. Cependant, en acceptant de soustraire une partie de cette liberté passionnelle au profit d'une liberté rationnelle protégée par le gouvernement, l'ensemble de la population s'assure sécurité et épanouissement dans le respect et la félicité. Imputer au Ministère seul l'absence de dialogue est tout à fait ironique lorsqu'on constate que les méthodes employées pour contraindre audit dialogue tiennent davantage de la révolution et du scandale que de la raison et de la mesure. Ce déficit flagrant de sagesse et de tempérance ne vous conduira jamais à la considération du plus grand nombre.

Je pense que la vérité se trouve ailleurs, te concernant. Au final, que fais-tu d'autre que fuir ? Que de mener des combats dans des environnements où tu ne crains rien ? Tu es en paix avec ta conscience ? Voilà qui est merveilleux. Vraiment. Moi, je combats tous les jours de ma vie pour permettre aux sorcières et sorciers de Grande Bretagne de voir grandir leurs enfants dans un environnement sûr et juste. Peux-tu en dire autant ? Oh pardon, j'oubliais. Il est bien plus simple de jouer les martyrs lorsqu'on se trouve à l'abri entre les murs de Poudlard en agitant un pinceau. Au final, tu es comme les autres. Sans la moindre originalité.
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