Orwell, une fois n’est pas coutume, est plongé dans les lignes obscures d’un bouquin de défense contre les forces du mal. Il fronça les sourcils et plissa les yeux comme pour avoir l’air d’autant plus concentrer. Avec la magie en générale, il n’a jamais été très doué. C’était l’une des raisons pour laquelle il a récemment changé de baguette et, chez Ollivander’s, on lui a fournit une baguette avec un cœur en Ventricule de Dragon, difficile à admettre mais, normalement, ce sont des baguettes qui répondaient plus facilement à la magie et qui permettaient à leur propriétaire de l’exercer avec facilité. Depuis la rentrée de vacances, Orwell s’est acharné à la faire marcher, cette baguette. Mais rien de magique ne s’est produit, il semblait toujours bloqué face à des sortilèges pourtant basiques.

Pour la centième fois, le Serpentard relit les dix lignes de la description du sortilège de Protection. Pour la centième fois, il exécuta le geste avec sa baguette dans le vide tout en prononçant du bout des lèvres la formule. Et, pour la première fois, il se leva, inspira un grand coup et se lança dans l’exécution du Protego. Se concentrant, il fit tournoyer sa baguette en se projetant dans sa pauvre imagination.

« _ Protego ! »

Sa nouvelle baguette émit une légère étincelle et Orwell sentit vivement son pouvoir le traverse. Puis, en moins d’une seconde, tout s’arrêta. Il fronça les sourcils mais remis son plan en exécution, en prenant le temps de relire ses maigres notes. Il inspira, se forçant au calme.

« _ Pro-te-go ! »

De la même manière, une lueur sortit de sa baguette et une vague de magie traversa son bras. Sans pour autant former le bouclier escompté. C’était un sortilège dont Orwell avait grand besoin. S’il était nul en magie, il devait réussir au moins à se protéger des sorts de ses assaillants. Sans compter que la formule du Protego faisait partie de son cours de Défense contre les Forces du Mal où il fallait qu’il parvienne à la maîtriser.

Le Serpentard était aussi abattu que énervé. Il agita sa baguette en hurlant à travers la Salle Commune et en gesticulant de manière de plus en plus provocatrice.

« _ PROTEGO ! PROTEGO ! PROTEGOOOOOOOO ! »

… définitivement, quand ça ne voulait pas, ça ne voulait pas.

Les cours venaient de se terminer et Jude en avait profité pour directement se faufiler dans la salle commune de Serpentard. Il était épuisé par tout ce qui venait d'entendre, d'autant plus que son après-midi s'était conclu par une matière qui ne l'intéressait pas ; la botanique. Alors, tenter tant bien que mal de ne pas s'endormir pendant que la professeure parlait était une épreuve des plus difficiles. Il ne savait pas pourquoi mais la nature ne l'intriguait aucunement. Certains étaient passionnés envers un tel sujet mais en ce qui concerne le serpent, il avait beau essayé, il n'arrivait pas à éprouver une seule touche d'admiration pour cet univers. Alors, il écoutait sans y apporter d'attention et avait attendu impatiemment la fin du cours pour être libre.

Installé sur un des canapés dans la salle commune, Hopkins profita d'un moment calme comme il les attendait régulièrement. Pour une fois, peu de personnes étaient présentes tandis que d'autresi venaient pour faire des allers-retours. Rien de bien alarmant, Jude allait pouvoir se reposer et profiter de l'ambiance silencieuse qui y régnait. Mais cela n'allait pas durer puisqu'un étudiant plus jeune que le Préfet, après avoir lu un livre, s'entraîna à lancer le charme du bouclier. Un bon nombre de fois mais il le loupait constamment. Il ne se passait rien ou bien une légère illumination sortit de sa baguette. Il manquait de patience, c'était inévitable.

Jude le regardait du coin de l'œil. La situation, aussi grotesque soit-elle, montrait malgré tout l'acharnement d'un nouveau sorcier à vouloir en découvrir plus sur le monde Magique. Le serpent était passé par-là également, à peu près au même âge que le gamin. Certains sorts demandaient plus de concentration. D'autres se montraient coriaces et il devait se passer un certain temps d'apprentissage avant de le maîtriser complètement. C'était le temps, la maturité ainsi que l'approfondissement des sujets qui pouvaient aider en la faveur des débuts d'un sorcier. Il fixait le gosse qui semblait réellement avoir des difficultés. En plus de ça, il ne s'y prenait pas forcément bien en criant après sa baguette. Ce n'était pas comme ça qu'elle allait lui obéir.

Dans ses devoirs de Préfet, Jude devait se montrer rassurant envers les jeunes serpents. Il s'approcha donc de celui-ci et se décida de lancer le sort pour lui montrer que ce n'était pas si difficile que ça. #PROTEGO La bonne gestuelle, une incantation parfaite, une alliance entre sa baguette et lui et le sort s'appliqua à merveille. Jude n'avait pas le même âge que le gamin, il en était conscient mais si sa maison était Serpentard, c'est qu'un sort comme celui-ci ne pouvait pas lui apporter autant de complications.

« Tu manques de patience. Ce n'est pas en t'énervant sur ta baguette que tu vas parvenir à lancer ce sort, au contraire. Tu veux pas ajouter un peu de piment à ton entraînement ? Tu commences à te lasser, je sens que tu en as besoin. Et si je te lançais des sorts ? Cela te donnera une motivation de plus à réussir. »