Expulsion du territoire ? [Terminé]

Saison 30 ~ Hiver
PV avec Azaël Peverell

C'est décidé, je rentre en France ! Je ne peux plus supporter une minute de rester dans ce pays. Tout me sort par les yeux. Que ce soient les gens, la météo, l'école, la langue ou la bouffe, je n'en peux plus. Ma mère ne veut pas me renvoyer en France sous prétexte qu'elle travaille à Londres ? Très bien ! Elle me dit qu'à 15 ans, je suis trop jeune pour vivre dans un autre pays que le sien. J'ai beau lui expliquer que beaucoup d'élèves de Poudlard viennent d'Irlande qui n'est pourtant pas à côté de l'Ecosse mais elle ne veut rien comprendre. Je ne vois pas pourquoi je suis obligé de vivre près d'elle mais soit !

Si elle ne veut pas me renvoyer en France, elle sera obliger d'écouter la justice ! Et je sais très bien comment faire. Je me suis donc levé tôt afin de mettre toutes les chances de mon côté. Après seulement trois petites heures dans la salle de bain, j'enfile des vêtements qui trainent et je quitte le domicile familial. Les gens se retournent un peu quand ils me voient passer (la jalousie que voulez-vous) mais j'arrive sans encombres à la cabine téléphonique du Ministère de la Magie. Après toutes les procédures d'entrée, me voilà dans le hall.

Et c'est là que j'ai l'air un peu con. Je ne sais pas du tout où aller maintenant. Aucun panneaux d'informations clairs et il est hors de question que je demande à l'autre de l'accueil vu la réflexion qu'il m'a fait sur ma tenue. De toutes façons, j'avais déjà pu remarquer ça, les anglais ont peu le sens de la mode. Je me dirige donc au hasard vers les ascenseurs et descends à l'étage de la justice magique. C'est là que je devrai trouver mon compte. J'entre dans le premier bureau à ma portée et entre sans frapper. Après tout, je suis aussi là pour provoquer.

"Bonjour, j'aimerai que l'on m'expulse du territoire anglais s'il vous plait."

Voilà mon plan. Tout simplement être contraint à rentrer en France pour que ma mère n'ait plus le droit de me forcer à rester ici.

Tranquillement à ton bureau, gobelet de café dans une main, tu t'occupes des dernières formalités administratives de la matinée. Ta plume gratte le parchemin rapidement, sans vraiment se soucier que l'écriture ne soit pas appliquée. Après tout, elle est lisible, c'est tout ce qui compte. Quand t'es devenu Auror, c'était pas pour t'occuper d'autant de paperasse. Mais finalement tes tours de garde sont plutôt calmes, il faut croire que les mages noirs se font discrets. Et même si tu n'avais pas forcément envie de les arrêter, un bon combat ne te ferait pas de mal, tes capacités en duel rouillaient bien moins au Heurtoir qu'ici.

Soudain, la porte de ton bureau s'ouvre, sans même que la personne n'ait frappé auparavant. Tu reposes ton café sur le bureau pour lever les yeux vers ton visiteur qui ose s'aventurer de façon aussi inconsciente. Tu vois alors un ado, habillé comme un sac, tant et si bien qu'il pourrait probablement rivaliser avec la garde-robe d'Arty. Tu t'adosses contre ton siège, bras croisés, sourcil haussé, attendant qu'il s'exprime pour savoir si tu le fous dehors immédiatement ou pas pour son irrespect. Au moins, il dit bonjour, c'est toujours ça de pris. Et voilà qu'il balance tranquillement qu'il veut être expulsé du territoire.

- Le seul endroit duquel tu vas être expulsé pour l'instant c'est mon bureau.

Tu saisis ton café pour le terminer tranquillement. Adolescent, t'étais le premier à entrer partout sans frapper. Mais les choses ont changé. Et si tu n'as aucun souci avec le fait de manquer de respect aux autres, quand c'est envers toi que se situe le manque de respect, ça ne passe pas. Tu agites ta baguette, histoire de rouvrir la porte, que tu lui désignes d'un mouvement de menton.

- Sors d'ici. Si tu veux quoi que ce soit, tu fais comme tout le monde, tu frappes et t'attends qu'on te dise d'entrer.

Tu balances alors ton gobelet dans la corbeille à papier un peu plus loin. Panier. Et tu reprends ta plume pour écrire les derniers mots sur une plainte inutile, histoire de pouvoir fermer ce dossier. Le gamin n'existe plus pour toi tant qu'il n'a pas frappé à la porte. Et tu te gardes bien de lui dire que tu n'as nullement l'autorité de l'expulser du territoire. Tu vas d'abord lui apprendre la politesse, et après tu verras s'il mérite un coup de main. Ou un coup de pied.

Je viens de réaliser ce que je venais de faire. Je ne parle pas du fait d'être entré sans frapper. Le mec est juste un gratte-papier payé en partie avec l'argent de ma mère donc je n'ai que très peu de considération pour lui. Je viens de réaliser ce que je venais de lui demander. Mon idée est complètement folle. Mais de toutes façons, maintenant que je suis là, je ne peux plus reculer. Et puis si ça marche, ça aura valu le coup de venir. Quand à la réaction de ma mère, on s'en inquiétera quand ça sera fait.

En tous cas, l'autre n'a vraiment pas l'air aimable et je remarque en le regardant mieux qu'il a quand même une belle tête à claques. Et bah... Il est beau le Ministère de la magie anglais. Ce qui est sûr c'est que jamais en France j'aurai eu à faire avec quelqu'un comme ça. M'enfin, je prends ce que j'ai puisque visiblement il est compliqué pour eux de faire mieux. Il me répond, sans un bonjour. Alors certes, je n'ai pas frappé mais j'ai dit bonjour. Je grommelle Un bonjour c'est trop demandé ? pendant qu'il termine insolemment son café. J'ai bien envie de lui renverser sur la tête mais je me retiens, attendant patiemment qu'il finisse.

Il ne prend même pas la peine de m'ouvrir la porte et me désigne la sortie d'un coup de menton, le tout suivi d'une phrase très désagréable. D'un autre côté, je l'avais peut-être mérité. Mais le problème est qu'il est payé pour accueillir le public donc avoir une attitude comme celle-ci n'est absolument pas correct. Je penserai à le mentionner si l'on me demande comme s'est passé mon accueil ici.

Oui Monsieur. Je lui donne du Monsieur tant qu'à faire. C'est poli mais je suis sûr qu'il a saisi la pointe de jemenfoutisme qui allait avec. Je sors donc en traînant les pieds et au moment où je passe la porte, je l'attrape et je la claque violemment. Avec un peu de chance, il avait un manteau par terre et cela l'aura fait tomber.

Quelques secondes plus tard, je frappe, prêt à ré-affronter ce Cerbère qui garde le sésame qui me renverra chez moi.

Le gamin ne semble pas ravi de ta réponse, mais tu t'en fiches royalement. Il ose même se plaindre que tu ne lui aies pas dit bonjour. Tu étires un simple sourire à sa remarque. Tu n'es pas tenu d'être poli envers un gosse capricieux et irrespectueux. Surtout que t'as l'habitude des gamins insupportables, depuis tout ce temps où tu t'occupes d'Arty. La différence ici, c'est que cet enfant-là, tu ne le connais pas, et donc tu n'as pas besoin d'être sympa avec lui. Pis sérieux, qui vient au Ministère sapé comme ça ? La moindre des choses c'est de ne pas mettre ses fringues de peinture quand on vient dans un lieu qui représente la loi et l'ordre magique.

Le voilà qui retourne à la porte après un "Oui Monsieur" peu convaincant niveau respect. Mais tu t'en contenteras pour cette fois. Le gosse ressort donc, bien obéissant. Du moins que tu pensais, jusqu'à ce qu'il claque violemment la porte. Tu lèves les yeux au ciel, retenant un soupir. Ok, ce gamin veut jouer au plus con ? Il n'est vraiment pas tombé sur la bonne personne pour ça. Faut dire, même si t'as pas pratiqué depuis longtemps, t'as de l'expérience dans le domaine, et sûrement bien plus que lui, aussi désagréable soit-il. Tandis qu'il refrappe à la porte, tu poses tes coudes sur le bureau, rejoignant tes mains pour croiser tes doigts, les yeux rivés sur la porte.

- Oui, entrez.

Et tu attends qu'il revienne jusque devant toi pour lui sourire. Mais pas franchement respectueusement. Non, clairement de façon moqueuse. Parce que t'as pas l'intention de lui venir en aide tant qu'il aura cette attitude.

- C'est déjà mieux.

Tu fais une pause, histoire de laisser la satisfaction l'envahir. Mais t'es pas là pour être sympa. Du coup, tu redésignes la porte, toujours aussi souriant.

- Maintenant tu recommences, mais sans claquer la porte. Allez, je suis sûr que tu peux y arriver !

Tu lui parles comme à un gosse de cinq ans qui a besoin d'encouragement pour dire bonjour à quelqu'un. Mais d'un autre côté, si tu ne peux même plus t'amuser à humilier les gamins chiants lorsqu'ils viennent à toi, c'est carrément triste. Au moins, là, t'as une jolie distraction.

LA d'Aza

Ma mère aurait été là, elle aurait dit "Hé ho, c'est pas un moulin ici !" Et elle aurait eu raison. D'ailleurs, je n'ai jamais vraiment compris cette expression. Je veux dire, plus personne n'utilise de moulin et depuis au moins deux siècles. Je ne suis même pas sûr que tout le monde sache ce que c'est. Si je demandais à Poudlard ce qu'est un moulin, on me répondrait "Ha oui, Moulin c'est le plus grand sorcier de tous les temps" et j'aurai l'air stupide parce que les gens penseront que je ne sais pas qui est Merlin, Prince des Enchanteurs. Donc du coup, c'est vraiment une expression de vieux.

Toujours est-il que nous ne sommes pas au moulin, mais que je ne suis toujours pas dans le bureau. Il faut dire que j'ai quelque peu abusé et que cette stratégie d'énerver le gratte-papier pour me faire expulser ne semble pas fonctionner. Il va falloir essayer la méthode d'après, à savoir la gentillesse et la complaisance. Donnons-lui ce qu'il veut, soyons sage et voyons ce qu'il se passe. Je respire, essayant de calmer cette pulsion de colère qui m'avait fait claqué la porte et pénètre dans le bureau. BINGO ! Voilà que l'autre me remet à la porte, soi-disant que je l'ai claqué trop fort. "Veuillez m'excuser, je n'avais pas fait attention." est la phrase que je lui sors alors que je retourne dans le couloir. Je suis passé à deux doigts de lui faire une courbette mais je me dis que ce serait malvenu.

Troisième tentative de pénétration dans le bureau souhaité. Avec un peu de chance, tête de nœud sera de bonne humeur et me laissera m'asseoir et lui expliquer mon problème. Si ça se trouve, c'est juste une stratégie de la part du Ministère pour décourager les gens et ainsi s'épargner du travail. C'est vrai, si vous ne tombez que face à des incapables insupportables, vous abandonnez tout de suite vos démarches, persuadé qu'elles ne sont pas assez importantes pour subir une telle oppression ! Mais moi, je suis motivé et j'irai jusqu'au bout pour rentrer chez moi - sans finir à Azkaban non plus.

Je frappe, il me dit de rentrer et cette fois-ci, tout se passe bien. J'attrape donc une chaise et m'assois face à lui, les mains sur les genoux dans une posture tout à fait correcte afin de ne pas vexer la suprême autorité du Ministère qu'il pense représenter. Je prends mon meilleur accent français, histoire de bien lui faire comprendre que je ne suis pas d'ici et aussi un peu pour le forcer à se concentrer pour me comprendre.

"Bonjour Monsieur, merci de bien vouloir m'accorder de votre temps. Alors voilà mon problème : je suis français, on m'a amené de force en Angleterre et j'aurai voulu savoir s'il était possible de me renvoyer chez moi."

Chacun de mes mots sort lentement de ma bouche, comme si je faisais tout pour qu'il me comprenne tout en m'amusant parce que je sais que moi, les gens qui parlent lentement, ça me soûle.

Le voilà qui s'excuse en disant qu'il n'a pas fait attention lorsqu'il a claqué la porte. Il te prend vraiment pour le dernier des abrutis. Pourtant, tu ne relèves pas, le laissant sortir à nouveau pour recommencer. Cette fois, tout se passe bien, comme quoi il est possible de coller du plomb dans la cervelle d'un adolescent insupportable. Et tu en sais quelque chose, parce que tu étais sans doute bien pire que lui à son âge. Et ce jusqu'à il y a encore peu de temps. Il prend son air de petit garçon bien sage maintenant. Tu te retiens pour ne pas lever les yeux au ciel. T'aimes pas les lèche-bottes hypocrites non plus. Mais bon, faut pas trop lui en demander.

Tu peux donc l'écouter tranquillement. D'ailleurs, il prend tout son temps pour t'exposer la situation. Tu devrais peut-être lui lancer un Accelerate histoire d'aller plus vite, mais t'es pas sûr que ça fonctionne sur le débit de paroles. Dans le doute, tu préfères ne pas essayer, parce que se servir d'un mineur comme cobaye n'est sans doute pas recommandé dans le guide du parfait petit Auror. Alors tu prends ton mal en patience, sans laisser transparaître l'impatience qui te donne envie de lui coller des gifles pour le faire accélérer. Un français... T'aurais dû t'en douter vu à quel point il est insupportable.

En plus, il veut rentrer chez lui. Bah qu'il y retourne, la Grande-Bretagne ne peut que se passer d'un type aussi ch*ant que lui. Mais ce n'est pas la réponse adaptée à ton nouveau poste. D'ailleurs, t'es pas sûr qu'il y ait réellement une réponse adaptée, car ce n'est pas franchement aux Aurors de régler ça. Mais ça t'éviteras d'avoir à t'occuper d'autres plaintes, et puis ça change de pouvoir emm*rder un gamin. Alors tu décides de prendre les choses en main.

- Qu'est-ce que tu veux dire par "de force" ? Tes parents, ils sont en France ou en Angleterre ?

Ouais, tu commences par le commencement. C'est que s'il s'est fait kidnappé, tu veux bien le renvoyer chez lui. S'il a juste émigré... Bah tu veux bien aussi, mais si ses parents vivent en Grande-Bretagne ça risque quand même de pas mal compliquer la situation. Faut peut-être tous les expulser ces français... Ouais, enfin ça ne dépend pas de toi. Bref, autant attendre la réponse du gosse avant de tirer des conclusions hâtives et légèrement racistes.

J'espère sincèrement que ma mère ne m'en voudra pas trop. Parce que mine de rien, ce n'est pas parce que je veux partir loin d'elle que je ne l'aime pas. Je lui en veux juste un peu et je vais remédier à cela mais dès que je serai en France, tout ira pour le mieux et on pourra se reparler ! En attendant, il fallait juste que le fonctionnaire en face de moi fonctionne et fasse ce que je lui demande. Et si vraiment il ne veut pas, j'ai quelques gallions sur moi qui n'attendent que ça pour arriver dans sa poche. Comment ça c'est interdit de soudoyer ? Ce n'est de la corruption que si quelqu'un d'autre est au courant. Sinon, il s'agit juste d'un coup de pouce mutuel.

Je me revois déjà en France, flânant dans les rues de Paris. Les agences me recontactent, je passe mes week-ends dans des studios photos et mes vacances dans des défilés et tout s'ouvre à moi. Les gens me reconnaissent dans la rue, je n'ai plus un moment à moi. Mais je suis heureux et c'est tout ce qui compte. Et tout ça va être permis par ce gentil monsieur assis juste devant moi. Merci à toi, sauveur de ma vie, exécuteur de mon ambition.

Je crois que je me suis un peu trop emballé. Comment ça se fait qu'il me pose des questions ? Je lui demande un truc, ça devrait être fait. Il n'est pas payé à poser des questions si ? J'avais déjà un problème avec les administratifs mais il n'y a rien de pire qu'un administratif curieux. Parce que la curiosité ça prend du temps et que moi, j'en ai pas beaucoup. Je prends quand même mon mal en patience et réponds à sa question inutile.

Mon père est quelque part en Russie. Il nous a abandonné ma mère et moi quand il a appris que j'étais un sorcier. Mais en fait c'est pas vraiment ce qu'il s'est passé. Ma mère est une moldue française et lui c'est un sorcier russe, d'où mon prénom, je m'appelle Aliocha. Et il a toujours caché sa nature de sorcier à ma mère. Quand j'ai reçu mon admission à Beauxbâtons il n'a pas eu d'autre choix que d'avouer à ma mère. Elle était très en colère alors ils se sont séparés et il est retourné vivre en Russie. Enfin ça c'est ce que m'a raconté ma mère, je n'ai pas eu l'autre version. Je ne l'ai pas revu depuis. Du coup c'est ma maman qui s'est occupée de moi. On habitait à Paris et on était heureux. Elle travaillait dans une société de je sais plus trop quoi. Et cette société elle a ouvert un comptoir à Londres. Du coup, la gourde, elle s'est dit que ce serait vraiment une super opportunité de partir. Et bien sûr, on a déménagé dans votre pays pas si bien que ça tous les deux. Alors bien sûr, y'a pire, on aurait pu finir en Espagne, mais quand même comprenez moi. Et moi comme j'étais mannequin en France et bah en plus j'ai tout perdu du coup je veux que vous puissiez me renvoyer chez moi et que tout cela termine.

Je m'arrête, essoufflé mais content de moi. Il voulait être curieux ? Il est servi ! La moitié des informations sont inutiles et ça m'a pris du temps mais c'est ce qu'il se passe quand on veut tout savoir.

La connerie que t'as pas fait là en lui posant une simple question... Il ne pouvait pas répondre de façon plus concise ? A quel moment est-ce que tu lui as demandé de te raconter sa vie ? T'es pas son psy, qu'il aille voir ailleurs pour se plaindre de ses histoires de famille. Tu voulais juste savoir où vivaient ses parents, pas sa biographie complète de sa naissance à aujourd'hui... Tu ne laisses cependant pas paraître ton ennui, te contentant de hocher légèrement la tête à quelques moments stratégiques du récit pour faire semblant de t'y intéresser alors que t'as juste mis ton cerveau sur pause le temps qu'il termine son histoire.

Tout ce qu'il y a à retenir, c'est que le gosse vit avec sa mère moldue, et que son daron a disparu de la circulation. Si sa mère l'a emmené ici, c'est qu'il doit vivre ici. Il devrait pouvoir comprendre ça à son âge, pas vrai ? T'as bien l'impression que cette envie de retourner en France n'est rien de plus qu'un caprice puéril dû à sa pseudo-célébrité dans le pays. Tu parviens à te retenir de lever les yeux au ciel pour expliquer calmement les choses au gamin qui te fait face.

- Je comprends que tu veuilles retourner en France, mais tu dois obéir ton tuteur légal, car tu es encore mineur. Tu ne peux pas retourner là-bas sans l'accord de ta mère, tu devrais en discuter avec elle.

Plutôt que de venir emm*rder un honnête fonctionnaire anglais qui ne demande rien de plus que de renvoyer les petits cons arrogants du genre dans leur pays mais qui n'en a malheureusement pas le droit. Tu poses tes coudes sur ton bureau, faisant mine de réfléchir à une solution alternative que tu lui soumets comme si elle était réellement envisageable. Enfin, elle l'est, mais il faudrait qu'il soit sacrément ingrat envers sa mère pour y recourir.

- Bien sûr, tu peux demander ton émancipation si tu as seize ans afin que son accord ne soit plus nécessaire, mais il faut que ta mère accepte cette mesure judiciaire, puis qu'elle soit autorisée par le juge saisi. Tu serais alors considéré comme majeur, et pourrais vivre où bon te semble, et ta mère devrait continuer à payer tes études et répondre à tes besoins financiers généraux pour quelques temps. Mais là encore tu n'as pas d'autre choix que d'en discuter avec elle.

T'aurais limite pu faire assistant social. Faut dire qu'à l'époque, quand tu t'es retrouvé à vivre chez ta tante, t'as franchement pensé à faire une demande d'émancipation. Mais finalement t'as préféré qu'elle meurt. Un peu drastique, mais tout aussi efficace, et moins ch*ant niveau paperasse.

Bon... Visiblement je dois obéir à ma mère. Well done captain obvious, mais ma mère doit obéir à la loi donc c'est pour ça que je te demande de me renvoyer chez moi. Décidément, la lumière n'est pas allumée à tous les étages au Ministère de la Magie. Je soupire, exaspéré par la lenteur et l'inefficacité de ce rendez-vous. C'est aberrant de venir demander de l'aide dans l'administration publique anglaise et me retrouver aussi perdu qu'avant.

Et puis en plus, merci les conseils donnés. Demander mon émancipation ? Mais ça ne va pas ? Complément barge celui-là. Et puis pourquoi pas aussi proposer à ma mère de quoi payer mes études ? Elle sera sûrement ravie de ne plus m'avoir à sa charge. Parce que bien sûr, la connaissant, si je prends mon indépendance, ce sera aussi mon indépendance financière. Et même si je veux trouver un travail à côté de mes études, il est hors de question de subvenir moi-même à mes besoins pour le moment.

Je hoche quand même la tête de temps histoire de lui faire croire que ce qu'il dit m'intéresse. Après tout, il faut flatter l'égo du fonctionnaire lambda afin qu'il se sente important dans la société. S'il se sent important, il sera heureux et s'il est heureux, il sera productif et fera vivre les commerces autour de chez lui. En tout cas, une chose qui est sûre, c'est que j'ai bien perdu mon temps ici. Si je veux rentrer en France, j'ai plus intérêt à finir mes études et à rentrer plutôt que de demander à des incapables de m'aider. Et puis j'ai intérêt à bien les finir si je ne veux pas finir comme lui, dans un bureau, à accueillir tous les gens perdus.

Je repousse ma chaise, me levant afin de mettre fin à ce rendez-vous interminable. Merci beaucoup Monsieur, je pense que j'ai trouvé les renseignements que je cherchais ou, à défaut, tous ceux que vous étiez en mesure de me donner. Passez une bonne journée. J'ai presque envie d'ajouter que je n'espérais pas le revoir à ma prochaine visite au Ministère mais cela serait malvenu. J'ouvre la porte que j'avais déjà passé plusieurs fois, et pars en direction des ascenseurs, faisant exprès de la laisser ouverte.

Départ d'Aliocha

Le gamin hoche la tête, il semble gober tes paroles et tes propositions. Comme quoi, il suffit de serrer un peu la vis et le pire des petits cons se transforme en petit gars bien élevé. Rien de bien sorcier. Tu sais très bien que tes solutions n'en sont pas réellement. Toi, tu te contentes de lui balancer les trucs légaux les plus évidents et les moins applicables afin qu'il se tire au plus vite pour te laisser faire ton vrai travail. Et apparemment, ça fonctionne, parce qu'il se lève pour s'en aller. Victoire ! Fonctionnaire : 1, petit abruti : 0 ! Alors tu lui souris lorsqu'il te remercie.

- Je t'en prie, je ne fais que mon travail. Bonne journée à toi également.

Si ça ce n'est pas de la parfaite hypocrisie absolument bien exécutée, tu ne sais pas ce que c'est. A vous deux, vous faites la paire. Parce que tu sais très bien qu'il fait semblant aussi, et que son vrai visage était celui qu'il a montré au début de votre échange. Mais ça t'est bien égal, il a au moins compris que son arrogance ne le mènerait nulle part avec toi, et c'est bien là tout ce qui compte à tes yeux. Après tout, c'est un véritable plaisir que de mater les adolescents qui pensent qu'ils peuvent jouer au plus malin avec toi. T'as quand même bien plus d'expérience qu'eux dans le domaine.

Tandis qu'il disparaît enfin de ta vue, tu agites ta baguette pour refermer la porte de ton bureau afin de ne pas être à nouveau dérangé de si tôt, et tu te replonges dans un des dossiers qui te fait face. Au moins, ce gamin t'auras permis de prendre une pause pendant cet harassant travail administratif que tu détestes au plus haut point. Vivement ton prochain tour de garde, parce que t'as bien envie de changer de job quand tu te retrouves ainsi enfermé dans ton bureau.

Fin du RP, merci !