- Mais je vous dit que je cherche... une Izsa désespérée disait, Xilopetek Es Xilopetek. L'endroit où sa se trouve, genre sur une carte. En la carta. Où ça se trouvait, hein ? Que Cómo Donde Por qué Cuando ?

Vous vous demandez peut-être comment Izsa s'était retrouvée dans cette situation. Eh bien, cette histoire commençait il y avait une semaine de cela, quand elle avait reçu le feu vert du Ministère, comme quoi elle pouvait bien partir au Mexique avec leur bénédiction. Bon, on pouvait dire que cette histoire commençait avant, quand elle avait demandé l'autorisation, mais tout cela serait du charabia administratif inintéressant que même elle n'avait pas bien comprit.

En tout cas, elle partait au Mexique pour son travail au Département de Mystère. C'était la chose importante à retenir. L'autre chose importante à savoir, avant d'aller plus loin, c'était qu'Izsa ne parlait pas un mot d'espagnol. Pas. Un. Mot. Hola, como vai, pas mieux. Et on pouvait dire que pendant la semaine de préparation qu'elle s'était faite, la composante linguistique n'avait pas été au sommet de ses priorités. Du coup elle avait acheté un petit guide pour touriste au premier endroit où ils en vendaient. Et si cela impliquait qu'elle ai une prononciation correcte, alors elle aurait plus vite fait de montrer directement les mots sur ledit guide. Problème : rien sur le guide n'indiquait comment demander sa route jusque une ruine mystérieuse.

- Señora, no entiendo lo que intenta decirme !

Donc on partait sur un échec cuisant, à la fois de ses mots et de ses mîmes - pourtant d'une qualité supérieure. "No entiendo" c'était plutôt transparent. Izsa soupira, se demandant comment elle allait faire pour trouver quelqu'un qui pouvait l'aider au cœur cette institution hispanique. Bien sûr, il y avait quelques anglophones, autour. Peut-être venant d'Angleterre, du Canada ou des Etats-Unis, mais définitivement des touristes. Ça n'était pas eu qui allaient lui dire où se trouvait Xilopetek.

- A la señorita le gustaría saber dónde está la antigua ciudad de Jilotepec, dit quelqu'un qu'elle n'avait pas vu arriver.

D'où est-ce qu'il se mêlait de la conversation, celui-là ? Autant dire qu'Izsa n'avait rien comprit à ce qu'il venait de dire, mis à part qu'il parlait d'elle, la señorita. Et il n'avait rien de plus désagréable que ne pas savoir ce qu'on pouvait dire sur nous, alors qu'on était juste en face. En plus le sorcier mexicain haussa les épaules. Ça voulait dire quoi ça, le haussement d'épaule ?

Le nouveau venu, cependant, bascula rapidement vers l'anglais.

- Vous tombez bien, je me rends justement à Xilotepec. Le village est au pied d'une montagne forestière au Nord de la capitale. Je m'y rends également. Attention, ici, le "x" se prononce en crachant un petit peu !

Il n'avait pas le moindre accent lorsqu'il s'adressa à elle. Ni hispanique, ni américain. Un anglais des plus brittish qui existaient. Izsa ne répondit pas, continuant de le détailler des yeux. Avec ses yeux bleus et sa haute stature, il avait l'air de ces vieilles familles sorcières qu'elle ne fréquentait pas. Elle hésita un peu à lui en dire plus, ne le voyant pas du tout comme un homme d'action.

- Ella ya no lo molestará, yo me encargaré del problema.

Toujours rien comprit à part de premier mot. D'accord, elle devait lui reconnaître cela : son espagnol était excellent. Du moins elle le supposait, puisque l'hispanique semblait le comprendre. D'ailleurs il était partit. Ok, au revoir ?

- Vous venez avec moi ?

Est-ce qu'Izsa était prête à suivre un inconnu dans une jungle dangereuse droit vers une ruine encore plus dangereuse ? Bien sûr que oui. Il fallait juste qu'ils voient deux ou trois choses, avant de marcher aveuglément droit vers la cité mystérieuse. Genre par exemple :

- Hmm, vous êtes ? Oui, les présentations c'était un bon point de départ. Elle ajouta : Moi je m'appelle Eileen Hilswood. Vous avez un plan pour vous rendre à... Rhilopetec ? Plan dans les deux sens du terme, il fallait qu'elle précise : Une carte ? Un moyen de transport de prévu ? J'ai un balai, mais je ne sais pas si je pourrais l'utiliser.

Toujours assaillirent les gens de questions quand on les rencontre, c'était la première règle de l'Ollivendeur. N'allez pas croire pour autant qu'Izsa n'avait rien de prévu pour autant. Premièrement, son balai dans son sac à extension indétectable, bien sûr. Et puis plusieurs bouteilles d'eau, c'était important de bien s'hydrater. De quoi manger, aussi. Et puis, surtout, elle portait des habits confortables, du pantalon au tee-shirt à manches courtes, et ses chaussures de marche n'attendaient qu'à être enfilée. Le plus important se trouvait dans la poche supérieur de son bagage, puisque s'y trouvait un porte-monnaie plein de pesos, ainsi que de leur équivalent sorcier.

- Sinon j'ai vu avec l'Office des Transports Magiques, enfin l'équivalent. Il y a un service pour louer des voitures, pour ne pas attirer l'attention des moldus.

Oui, ça aussi ça faisait partie des trucs qu'elle avait fait à la place d'apprendre d'espagnol. Pas si bête, enfin à supposer que les routes étaient praticables.

L'homme s'appelait Everard Lloyd. Lloyd ? Everard ? Everard, après tout il l'avait appelé par son prénom. En tout cas il avait l'oreille pour les accents, ce qui n'était si compliqué mais une compétence trop souvent sous-estimée. Et il était à la recherche de quelqu'un pour l'accompagner. Après tout, pourquoi pas ? Izsa n'était pas la personne la plus sociale au monde, ça ne voulait pas dire qu'elle cracherait sur un compagnon de voyage impromptu. A vrai dire c'était plutôt une chance. Et puis elle avait assez confiance en ces capacités de duelliste pour ne jamais craindre de faire de mauvaises rencontres. Mais ça peut quand même être une mauvaise rencontre.

- Je connais la route qui mène à notre première étape. Nous n'aurons pas besoin de voiture, ni de balais. En revanche, la suite devra se faire à pied. Je préfère vous prévenir, ça ne sera pas des vacances.

Eh, c'était une partie des vacances, la marche à pied. En plus si il connaissait bien le chemin, cela ferait un stress du voyage de moins sur ses épaules. Elle le suivit donc à travers les rues, à la recherche d'un endroit pour transplaner, elle supposait. Ou d'un endroit pour l'assassiner en toute tranquillité, au choix. Ou d'abord ils partaient dans la jungle, et après il l'assassinait ? Ouais, si Izsa avait été une tueuse en série à la recherche de victimes sans défense, ça serait comme ça qu'elle s'y prendrait. Enfin... mois toute cette histoire de ruine ancienne.

- Il n'y a qu'un seul chemin vers les ruines, et il est dangereux. Je peux vous demander pourquoi vous souhaitez vous y rendre ?

Ouais enfin le plus suspect des deux, c'était lui, hein. Il pouvait commencer par se justifier tout seul, avant de lui demander des comptes. Elle se promit d'attendre un peu avant d'accepter de lui prendre le bras pour un transplanage d'escorte. Elle aurait trop vite fait de se retrouvée dans un lieu inconnu et isolé de tout.

- Je travaille pour le Ministère de la Magie, dit-elle sans ajouter plus de détail sur son emploi pour le moins mystérieux. J'ai entendu parlé de cette ruine, on dit qu'elle est maudite. J'aimerais savoir si une forme de magie ancienne - et très dangereuse - ne serait pas responsable de tout ça. J'essaye d'explorer d'autres magies que juste celles qui viennent d'Europe. Et puis l'histoire du lieu m'intéresse, aussi.

Pas autant, d'accord. Mais ça l'intéressait quand même. Elle sourit - enfin ça aurait plutôt été un genre de rictus asymétrique - et lui rendit la question :

- Et vous ? Pourquoi voulez-vous vous rendre là-bas ? Ça fait longtemps que vous avez quitter l'Angleterre pour le Mexique ?

Izsa était à deux doigts de lui demander directement si elle pouvait examiner sa baguette. Honnêtement c'était la manière la plus rapide qu'elle connaissait pour jauger de la personnalité de quelqu'un. A la place, elle se détendit et opta pour une approche plus franche :

- Désolée si je vous parais suspicieuse. C'est juste que je suis à peine arrivée, et je rencontre quelqu'un qui parle parfaitement anglais et qui se rend justement au même endroit que moi. C'est une coïncidence... étonnante.