Pièce I

Au sous-sol de la maison, l’entrée de votre salle se fait en entonnoir : vous entrez par un couloir fin débouchant vers une zone plus large. Pour quitter le couloir, il vous faut ouvrir une porte translucide.

Clef de tout, cette pièce nécessite le plus haut niveau de protection. C’est ici que Ms Wood dort d’ailleurs, pour être réveillée en cas d’intrusion : ne vous étonnez pas de voir un lit une place au coeur de la pièce. La Chambre du Temps reflète les deux obsessions de sa propriétaire : le temps et l’espace. Le sol est tapissé de motifs modernes rappelant l’intérieur d’une navette spatiale. Au plafond, les chiffres 299 792 458 sont entrelacés de symboles du système solaire.

Les murs sont couverts de photographies de trous noirs, des portraits de hautes figures de recherche issues des mondes moldu et sorcier mais aussi d’équations illisibles. Quoi, vous pensez que juste parce que Einstein a jugé qu’il n’était pas possible de faire voyager un objet à la vitesse de la lumière, c’est-à-dire en ayant une masse infinie et une longueur de 0, Maya Wood ne saurait pas trouver de solution ? Rien n’est impossible si c’est pour retrouver sa mère.

Les étagères aussi sont remplies d’artefacts surprenants. Ici repose un modèle de cylindre infini, basé sur les dessins du Tipler Cylinder proposé par l’astronome Frank Tipler. Là, une sphère translucide en forme de doughnut englobe une masse non-identifiable. Il y a des figurines et statues représentants les fusées issues des temps forts de l’aviation et de l’aérospatial. Libre, toujours plus libre ! Tant que le permet le temps, évidemment. L’horloge trônant près du lit est plus plus explicite que tous les crânes pour symboliser la vanité humaine qu’incarne, au fond, Ms Wood.

Plusieurs boîtes et coffres peuvent attirer votre attention. Où se cachent les secrets les plus secrets de Ms Wood ? Ce n’est pourtant pas vers eux que la vieille dame porte son attention. Replaçant la statue de singe sur son piédestal, elle souffle. L’animal n’affiche aucun signe d’agressivité et répète son énigme, comme s’il craignait de l’oublier.
Ms Wood se tourne vers la candidate du jour, et l’interroge :
— Ms Lin, croyez-vous qu’il faille changer l’énigme ? Vous pourriez m’aider à en imaginer une nouvelle ? J’ai quelque chose à faire…

Sans attendre la réponse de la sorcière, Ms Wood serre fermement les parchemins qu’elle connaît par coeur. La tradition du Kalachakra lui plait pour ses dimensions cycliques : cycle des planètes, cycle du temps, elle raconte le contrôle des énergies les plus subtiles qui sont dans le corps de chacun. Aujourd’hui, l’heure est d’importance. Elle semble peser plus lourd sur les épaules de l’ingénieure chercheuse : c’est la résolution d’une longue quête, l’aboutissement d’années de doutes, à condition qu’elle ne fasse pas d’erreur. Son mandala tridimensionnel saura-t-il la préparer au plus grand voyage de son existence ?

Cette fois-ci, tu fais un partenariat avec Maya, votre hôte. Tu ne sais si elle restera ou si tu devras te débrouiller seule, mais le fait est que tu la suis maintenant jusqu’au sous-sol de la maison vers une nouvelle pièce. Un couloir fin débouche sur une porte que tu pousses avant de te retrouver dans une zone plus large.

La, tu t'arrêtes. Tu observes les alentours, déduisant très vite par le lit posé au milieu de la pièce que tu te trouves dans sa chambre. Tu te dis que tu devrais ne pas être trop curieuse, ne pas trop observer les alentours. Après tout, une chambre, c'est personnel et l'on n'a pas toujours envie que de parfaits inconnus observent notre lieu principal de vie. Mais si elle t'a amené là, c'est que ça ne doit pas la déranger.

Alors ton regard se pose un peu partout et chaque élément du décor semble rappeler sa passion de l'espace dont elle vous a fait part : du sol jusqu'aux chiffres sur le plafond, tout semble venu d'une autre dimension. Tes yeux se posent aussi sur les divers tableaux et figurines posées qui ornent la pièce ainsi que sur cette fascinante horloge qui est placée juste à côté du lit.

Puis, Maya se déplace et repose une statue de singe qu'elle portait jusqu'alors dans la main sur un piédestal, sans doute sa place originelle. Tu te concentres sur ses questions et cela ne t'est pas difficile puisque même si cette pièce est fascinante, tu ne comprends pas tout ce qu'elle contient, toutes ces références sortant de ton domaine de compétence le plus aguerri.

- Oui, ça serait sans doute une bonne idée, même si la précédente était très bien, je trouve. Voulez-vous que la réponse soit la même ou une toute nouvelle énigme ?

Tu ne poses pas plus de questions sur ce qu'elle a à faire, pas plus que tu ne demandes de précisions sur ce qui semble lui occuper l'esprit. Ce n'est pas ta place après tout. Mais si tu peux l'aider à protéger cet endroit et ce qui lui tient à cœur, tu le feras. Tu pourras ensuite retrouver tranquillement ta petite vie et tes souhaits de devenir Médicomage. Quand tout sera fini.

Harmony s’installe dans la chambre de Maya, sans que cette dernière n’en soit nullement dérangée. Hormis Moira, elle n’a pas l’habitude de recevoir du monde : elle ne sait pas ce qu’il se fait ou non. D’ordinaire, c’est son amie - son ancienne amie, s’entend - qui fixe les règles. Ses intérêts se trouvant surtout dans les Serres, le Laboratoire et la Bibliothèque, c’est là que les deux sorcières passaient le plus clair de leur temps. Dans le cadre de la protection de ses secrets les plus précieux, il paraît à Maya des plus cohérent d’avoir une garde à ses côtés. Elle ne peut être aux aguets lorsqu’elle met en place le projet qui changera son existence et rétablira la présence de sa mère à sa juste place.

A l’interrogation de la jeune femme, Ms Wood répond :
— La raison pour laquelle le changement d’énigme me semble pertinent et que l’une des candidates a révélé la réponse en public. Il ne s’agit donc aucunement de réutiliser la même réponse.
Désignant son bureau, elle enjoint à la brunette de s’y installer.
— Vous trouverez parchemins, encriers et plumes dans le trieur. Je vous laisse y réfléchir et me faire signe en cas d’idée nouvelle.

Enfilant un gant épais, la vieille dame s’approche du coffret dissimulant sa protégée. Une légère entaille attaque le cuir, sans néanmoins parvenir à le traverser. Oubliée, la théorie de la special relativity d’Einstein. Oubliée, l’impossibilité de créer des trous de ver pour relier deux régions distinctes de l’espace-temps. Elle n’a peut-être pas le pouvoir de créer trous blancs et trous noirs, et son Cylindre basé sur le modèle de Tipler n’est probablement pas encore optimal, mais elle a mieux. Elle a les retourneurs de temps - oui, les, car elle est comme ça Maya. Elle a la Thangka du Kalachakra.

Elle a l’espoir.

Vous ne connaissez peut-être pas la tantra. Ses deux premiers chapitres en particulier recèlent les plus grands enseignements concernant l’astrologie, la naissance des univers, les cycles de l’espace et du temps : c’est à ces derniers qu’elle a voué sa vie. A présent en réalisant le mandala et se plaçant en son coeur avec les retourneurs de temps, elle saura changer le destin. Pas celui de l’univers, bien sûr, juste un tout petit point qui permettait de remettre du sens dans sa vie. Le retour de sa mère. Ensemble, elles iraient à la conquête de l’espace, n’en déplaise à la Tornade Rouge.

D’autres tracent des pentagrammes et autres Sigiles de Baphomet pour débuter d’importants rituels. Maya refuse de leur donner une place dans la magie du temps. C’est de sable coloré qu’elle saupoudre le sol, tandis que Ms Lin réfléchit à l’élaboration d’une nouvelle énigme. Elle est d'une lenteur énigmatique : son moindre mouvement est empreint d'un degré de concentration et de méditation que le commun des sorciers n'a l'habitude d'observer.

Son séjour auprès des moines bouddhistes lui a appris l'importance de prendre son temps, plus encore que dans les manipulations physiques et magiques qu'elle réalisait jusqu'alors. Il lui faut imaginer non seulement les résidences mais aussi les déités les habitant. Au ralenti, elle suit les instructions de la Roue du Temps et met en place ce qui délivrera sa maman du sort injuste l'ayant cueillie trop tôt. Pas après pas, grain après grain, elle écrit le passé dont elle rêve éveillée.

HRP : Cela paraît évident mais on est à présent en zone publique, dis que ton personnage la lit à Maya et envoie-la moi par MP !

L.A de Maya Wood

Attendant la réponse à ta question, tu continues tes observations, essayant de réfléchir à ce que tu pourrais bien inventer si elle te demande une nouvelle énigme. Et quand elle t'annonce que l'une des candidates a révélé la réponse, une légère grimace s'affiche sur ton visage. Hm. Effectivement. Tu ne devais pas être très attentive à ce moment-là, tu supposes. En même temps, tu as surtout concentré ton attention sur le neveu de ta cousine et sur ton plat pendant cette pause de midi.

Elle te désigne ensuite le bureau contenant a priori parchemins, encriers et plumes. Tout ce dont tu as besoin pour réfléchir. Tu n'attends pas plus et t'installe à son bureau sortant un exemplaire de chaque objet cité et commençant à noter des idées. Tu cherches la réponse qu'il faut trouver puis comment arriver à cette fameuse réponse. Il faut que ça soit assez compliqué pour que tout le monde ne trouve pas la solution. L'objectif est quand même de protéger après tout.

Tu te tritures l'esprit pendant un certain moment, laissant Maya a ses expérimentations. Tu ne sais pas ce qu'elle fait et tu n'es pas sûre que ça soit véritablement intéressant pour toi de le savoir. Elle t'a demandé de l'aide sur un point, pas sur l'autre, alors tu te concentres sur ta propre tâche.

Après avoir noirci 1 ou 2 parchemins d'exemples et d'idées, tu fini par être satisfaite de ton énigme, que tu t'empresse donc de recopier proprement sur un dernier morceau de papier. Tu observes alors ta patronne temporaire et la voit verser du sable sur le sol avec une précaution assez fascinante. Comme si l'emplacement de chaque grain de sable était important. Alors tu attends qu'elle soit moins concentrée et quand cela arrive, tu te lèves et tu lui tends l'énigme, attendant sa validation ou non.

Elle acquiesce alors, et tu ranges les affaires sorties, satisfaite de ton travail. Tu lui laisses l'énigme, attendant de voir ce qu'elle va faire avec, et souris. Si tu as pu l'aider, tu en es ravie. A-t-elle d'autres tâches pour toi ?

Quels secrets caches-tu, sable coloré ? La sorcière poursuit sa démarche, mystique à souhait dans sa posture de sablier. Le temps s’écoule grain après grain, et dans l’ailleurs qu’elle s’imagine, sa mère bientôt lui tendra la main. Est-ce mal, à soixante et un ans, d’avoir encore besoin d’une maman ? De vouloir tenir la promesse qu’on lui a faite des décennies auparavant ?

Elles s’étaient promises Mars et ne l’ont vues ensemble : maintenant que l’opportunité passe, Maya ne peut accepter trépasse. Le deuil qu’elle avait fait est tout retourné par l’annonce de la mission vers la Grande Rouge : si l’humanité peut toucher au miel des cieux, sa mère doit en être. Sa mère en sera. Un grain, un autre : la maison de la déité apparaît.

Maya se souvient de ce qui lui avait été expliqué. Dans le mandala de la sphère des phénomènes se trouvait le Fondateur et ses bodhisattvas. Il fallait qu’elle retrouve, guidée par le mystère des instructions reçues par sa Sainteté le Dalaï-Lama, le palais du vajra universel, dans l'espace, immatériel et très lucide, indivisible et rayonnant. Elle ne peut débuter par le trône du lion de Vajra : c’est parce que ce dernier est le coeur de tout qu’il doit

Maya sent que quelqu’un l’observe. Peu à peu, sa concentration est affectée par cette perception, et elle s’intéresse à la trouvaille de Ms Lin. L’idée lui plait. Laissant de côté le mandala, elle s’en va enchanter le singe. Il déclare à présent l'énigme suivante :
Mon premier est un dieu de la mythologie grecque
Mon second est un synonyme de proportion
Mon troisième peut être de tête ou de ventre
Mon quatrième est une manche à la belote
Mon cinquième se trouve dans la dernière phrase de cette énigme
Mon sixième est une onomatopée marquant la réflexion
Mon tout dévoile la réponse

Satisfaite, Ms Wood remercie la candidate. Elle la charge ensuite d’assurer sa sécurité et de ne la déranger sous aucun prétexte… La sexagénaire insiste sur la fin de la phrase. Il lui faut plusieurs minutes pour reconnecter avec l’énergie de la Kalachakra, après quoi elle reprend son mystérieux mandala.

L'énigme est approuvée, le singe ensorcelé. Ce qu'il récite est maintenant ce que tu avais couché sur un parchemin et qui sort droit de ton esprit. Tu ne peux retenir un sentiment de fierté de naître dans ta poitrine. Tu as réussi à prouver ton utilité et à aider Miss Wood même sans être la meilleure en sortilèges défensifs. Tu as pu utiliser tes propres compétences pour faire avancer les choses, et tu es fière de cela.

D'ailleurs, ton aînée te remercie une fois que le déclameur d'énigmes fait ce qu'on lui demande de faire. Elle te demande de la protéger et surtout, surtout de ne pas la déranger. Tu hoches la tête, la laisse retourner à sa concentration puis à son sable, et fais d'autres choses que tu sais bien faire : observer et réfléchir.

Tu t'approches d'abord de la fascinante horloge puis tu te diriges vers les étagères, où tu observes artefacts et tableaux en silence, poursuivant leur périple à travers toute la pièce sans jamais trop t'approcher de Miss Wood pour ne pas la déranger : loin de toi l'envie de subir sa colère. Tu regardes attentivement les trous noirs, les éminents scientifiques, les formules incompréhensibles. Chacun de ces objets semble tant rempli d'histoire qu'un sourire admiratif fini par apparaître sur tes lèvres malgré ton incompréhension certaine de tous ces artefacts.

Bien sûr, toi qui aime l'Astronomie, tu comprends les raisons de la présence de certaines figurines, certains tableaux, mais tout est bien trop complexe, bien trop personnel pour que tu puisses saisir chaque référence qu'elle a sans doute souhaité faire dans cette pièce qui est la sienne.

Alors tu te contentes d'observer en silence, sans rien toucher pour ne pas déranger Miss Wood - on ne sait jamais, quelque chose est peut être très précieux dans le lot - et de te balader, doucement, révisant dans ta tête de défense que tu connais en cas de potentielle attaque contre celle que tu accompagnes.

Lorsque le mandala fut complet, Ms Wood prit une inspiration solennelle. Sur son bureau, elle se saisit d’un bandeau rouge de rituel, qu’elle plaça sur son front, à mi-hauteur. Rouge et épais, il ne descendrait sur ses yeux que plus tard ; pour l’heure, l’accès à sa vision reste important. A gauche du bandeau dormaient les trois retourneurs de temps préalablement sortis. Les pendentifs incluent tous un sablier, mais leurs silhouettes restent des plus hétérogènes. Ah, la magie du temps est assortie d’une impressionnante précision des bijoutiers des siècles précédents…

Ms Wood eut une pensée pour les rencontres grâce auxquelles elle se trouvait à présent en possession de si précieux artefacts. Le plus rond, d’une évocation presque aquatique à la façon dont son sablier flotte dans un liquide non identifié, vient bien évidemment du Tibet. C’est là qu’elle a fait ses découvertes les plus saisissantes, tant en matière de magie du temps que de philosophie, guidée par deux brillants bodhisattvas. Ce n’est cependant pas le premier retourner de temps qu’elle a trouvé.

Le premier, composé d’une ronde de chiffres dont les couleurs changent au fil des tours, a été découvert en Allemagne. Ms Wood y avait rencontré Abena Chalice, une professeure de Défense Contre les Forces du Mal conduisant des études douteuses sur les Epouvantards, Esprits Frappeurs et Détraqueurs. Elle se basait sur d’anciens ouvrages en langue germanique pour comprendre l’origine de ces derniers. Comment peut-on naître d’une émotion humaine sans avoir jamais vécu ? Mue par cette question, elle avait amélioré le prototype d’un retourneur de temps, déterminée à découvrir quand et comment ils étaient apparus pour la première fois. Ms Wood avait passé plusieurs mois en la compagnie de Ms Chalice, et l’avait aidée du mieux qu’elle pouvait. Elle avait beaucoup appris à son contact, et était partie avec l’espoir de mettre un jour la main sur un tel artefact.

Les travaux de l’ingénieure-chercheuse en aérospatial l’ont ensuite conduite à se rendre en Chine, où les investissements en défense et sécurité nationale avaient considérablement augmenté le budget des laboratoires. Elle avait été fascinée par la culture de Beijing, et avait parmi des antiques moldues découvert un objet qui n’aurait dû y être. Oui, parmi les pièces de collection de valeur tout à fait aléatoire se trouvait un des artefacts les plus précieux du monde magique. Elle avait payé en or de farfadet, une honte certes, mais parce que le montant excédait l’argent moldu auquel elle avait accès.

Vinrent ensuite ses aventures au Tibet, dont elle revint une autre femme, c’est le cas de le dire. Sa position au sein du Cercle ne fut plus la même après ce qu’elle y avait vu, et elle se renferma plus encore. Alors que ses recherches sur la magie du temps se poursuivaient et qu’elle étudiait du plus près cet instrument oublié par des générations de sorciers, un courrier étonnant lui était parvenu… Ms Chalice avait obtenu la réponse qu’elle cherchait et lui confiait, en vertu de leur confiance passée, le soin d’accomplir l’impossible avec son retourneur de temps. Trois pays, trois retourneurs de temps : voilà comment c’était arrivé.

Maintenant, il était l’heure. Frissonnant d’appréhension et d’excitation, la sorcière plaça le retourneur de temps de Ms Chalice à l’entrée de la parole. Le retourneur de temps chinois siégea lui sur celle de l’esprit. Enfin, Ms Wood se saisit du retourneur de temps tibétain et s’installa à l’entrée du corps. Faisant glisser son bandeau sur ses sourcils, de sorte que ses yeux ne puissent regarder vers le haut, elle approfondit sa respiration et commença à compter les tours du retourneur de temps. Un. Deux.

Tout ce mystère autour de ce qu'elle fait est très intriguant. En plus, elle est dans son monde, dans sa bulle. Elle fait ses rituels, ses invocations ou tu ne sais trop quoi, et après avoir fini son dessin avec du sable sur le sol, elle poursuit par la manipulation de plusieurs objets. Et toi, là-dedans, tu essayes de t'intéresser à autre chose, d'observer cet environnement autour qui est finalement bien moins attirant que tout ce qu'elle fait. Alors quand tu ne parviens plus à te passionner pour les tableaux d'espace et de personnes que tu ne connais pas, tu te poses sur le lit.

Tu ne l'observes pas elle, tu décides plutôt, tout en tendant l'oreille vers la porte, de te perdre dans tes propres pensées. Tu as beaucoup de choses à ressasser suite à ton voyage à l'étranger. Tu as retrouvé Lara et elle sait maintenant que tu aurais pu finir ta vie en Suède, à cause d'une bêtise du Loup-Garou. Elle sait aussi qu'elle t'a manqué mais toi tu sais en retour qu'elle a été embêtée par le manque de nouvelles. Tu grimaces.

Il y a aussi tes cours de Médicomagie qui viennent de commencer. Tu entames maintenant de longues études dans le but de devenir Médicomage et de sauver des vies et il faut que tu te concentres vraiment sur cet objectif, mais ce n'est pas facile quand tu dois aussi servir des verres dans un bar pour gagner ta vie et penser à ce Loup qui, malgré le voyage, reste quand même présent.

Entre deux pensées, entre deux fils rouges, tu lèves la tête une seconde vers Maya, plusieurs vers la porte pour vérifier que personne n'est encore là. Vous êtes tranquilles pour l'instant et c'est tant mieux. Elle peut continuer ce qu'elle veut faire en paix.

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Maladie, Mort

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Ms Wood triture inlassablement le retourneur de temps tibétain. Elle mesure l’importance de l’enjeu : aujourd’hui se joue la survie de sa mère.

Tout a commencé lorsque sa génitrice avait été prise d’une crise de vomissement en pleine expérience. Cela avait tout de suite alerté les deux femmes. Sa mère étant moldue, Maya était convaincue que sa maladie était d’origine moldue — une gastroentérite, sans doute ? Cela n’est pas agréable mais cela se soigne facilement.

Une gastroentérite fulgurante probablement, vu qu’elle s’accompagnait d’une véritable déshydratation. Deux jours après l’apparition des premiers symptômes, sa mère mentionna également diarrhées contenant du sang, douleurs abdominales et musculaires, fièvre et frissons.

L’angoisse de Ms Wood grandissait de jour en jour : puisque les médicaments moldus qu’elle avait trouvés à la pharmacie n’étaient d’aucun effet, et que sa mère lui semblait de plus en plus faible et fatiguée, il était vraisemblable que ce ne soit pas une gastroentérite. Un rendez-vous médical est pris, et le médecin les accueillant pose l’hypothèse d’une intoxication alimentaire. La principale interrogation concerne la cause de cette dernière, puisque les deux femmes boivent et mangent toujours ensemble.

A l’hospitalisation de sa mère, Maya perd ses moyens. Elle place le médecin sous Impero pour qu’il lui dise véritablement ce qui arrive à sa mère, et pourquoi il est nécessaire qu’elle reste dans cet endroit infect et froid, si éloigné de la personnalité de son idole. L’ingénieure chercheuse en aérospatial retient le nom de ce monsieur : le docteur Marth. D’une voix monotone, le médecin parle d’endommagement de son système nerveux et d’un risque de paralysie.

Dès lors, Ms Wood s’effondre, et le supplie de tout faire pour guérir sa mère. Déconcerté par le changement d’attitude chez cette femme adulte, il lui recommande un excellent psychologue et lui promet de prendre soin de sa mère. Après une rapide disparition dans le couloir, il interpelle un aide-soignant de planifier une analyse de sang et une tomodensitométrie pour la patiente. Pendant ce temps, une infirmière observe la mère de Ms Wood et en prend la tension, le pouls, la vitesse de respiration et la température. Aucune des mesures hospitalières ne suffira à sauver la malade.

Ms Wood est incertaine quand à ce qu’elle ferait si sa mère venait à mourir une seconde fois sous ses yeux. Ses yeux sont humides quand, dissimulée à l’extérieur de leur laboratoire, sous la fenêtre, elle se risque à redresser la tête pour retrouver les traits qu’elle commençait à oublier. Loin, bien loin de la Chambre du Temps, la sorcière contemple la femme qui l’a aidée à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Celle à qui elle doit tout, et qui lui manque le plus au monde.
— Maman…

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Décès

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Les minutes passent et avec elles tes pensées défilent inlassablement, te faisant voir un récapitulatif de ta vie actuelle avec tes espoirs, tes peurs, tes victoires, tes défaites et les batailles que tu es encore en train de livrer. Tous les événements récents tournent dans ta tête et tu te demandes si tu es vraiment là où tu dois être, si protéger cette femme est vraiment ta place plutôt que d'aller poursuivre ton rêve en travaillant ta Médicomagie.

Et en même temps, tu sais que tu auras tout le temps de travailler ta Médicomagie plus tard, que le temps pour lire des livres et te former au métier que tu as décidé d'exercer suite au décès de ta mère, tu l'auras. Mais que par contre, protéger une personne pour qu'elle et ses recherches puissent continuer d'exister à travers le temps, tu n'en auras pas souvent l'occasion. Et même si cela t'éloigne un peu de tes ambitions actuelles, tu sais pertinemment que cela t'apportera beaucoup. Une nouvelle vision au moins, un nouveau membre dans ta famille découvert, aussi.

Une parole presque murmurée te sort de tes pensées. Un mot prononcé, un simple mot qui tant de fois a traversé la barrière de tes lèvres dans un ton tout aussi tragique. Tu lèves ta tête vers Maya, un long frisson d'empathie te traversant la colonne vertébrale. Tu sais ce que c'est que de perdre cet être si cher à une existence. Tu as toi-même vu ta mère s'éteindre à petit feu alors que tu faisais tout ce que tu pouvais pour la soulager. Tu n'étais à l'époque qu'une enfant, mais cela t'a bouleversé.

Alors tu laisses une simple larme rouler sur ta joue, comme un souvenir amer qui remonterait à la surface. Tu la laisses faire son bout de chemin sur ta joue avant de tomber sur tes vêtements. Tu as beau ne garder que les événements heureux liés à ta mère dans ton cœur, songer à sa perte n'est jamais facile. Mais quand tu lèves les yeux vers le plafond, visant le ciel qui se trouve derrière cette battisse, un sourire réapparaît sur ton visage.

Tu as eu une chance incroyable de l'avoir pour mère.
Et tu espère qu'elle est fière de toi, de là où elle est.

Ms Wood remonte suffisamment tôt pour esquiver l’intoxication alimentaire ayant endommagé l’esprit et le corps de sa mère. Elle se situe avant la paralysie, avant la double vision, avant le ralentissement de celle à qui elle avait promis Mars. Vous la trouvez peut-être ridicule, à plus de soixante ans, à ne pouvoir accepter le deuil de sa mère. Ms Wood a cherché dans tous les courants philosophiques l’espoir manquant. L’une des citations l’ayant le plus marquée vient de Lao-Tseu.

« Chaque vague sait qu'elle est la mer.
Ce qui la défait ne la dérange pas car ce qui la brise la recrée. »

L’image lui plait. En regardant l'océan, vous pouvez constater que chaque vague a un début et une fin. Chaque vague diffère de sa prédécessrice : elle peut vous sembler plus ou moins belle que n'importe quelle autre, haute ou longue, et ainsi de suite. Dans le monde de la vague, le monde de la vérité relative, la vague se sent heureuse comme elle gonfle, et elle se sent triste en tombant. Alors que nous vivons la vie de la vague, la vague vit aussi la vie de l'eau.

A bien réfléchir pourtant, les vagues sont seulement faites d’eau et d’écume. Elles arriveront tour à tour à la côte et ne seront plus. En tant que vague, elle peut penser "je suis plus grande" ou "je suis plus petite" et en tirer un complexe d'infériorité, mais dans le monde de l'eau, il n'y a aucun signe de ce complexe. Lorsque la vague touchera son essence - son eau - tous les complexes cesseront : le seuil de la naissance et de la mort sera franchi. De la même manière, vous devez accepter l’idée de devoir mourir un jour, de rejoindre l’eau du cycle de la vie. C’est moins une fatalité qu’un retour aux sources, une manière de communier autrement avec le vivant.

Ces idées, tirées des leçons bouddhistes reçues lors de son expédition, ont beau lui être rationnellement crédibles, elles ne peuvent combler le manque laissé par le décès de sa mère. Comme un trou béant dans la poitrine, la disparition de sa cage thoracique, un collapsar dans son univers. Emue, Maya dissimule l’humidité de ses yeux. Elle peine à croire que les retourneurs de temps lui laissent une telle possibilité. Saisissant les mains de sa mère, puis se blottissant contre la vieille dame, elle essaie de stabiliser sa respiration.

Harmony veille sur la Chambre du temps. Maya ne la voit ni ne l'entend. Elle est loin, loin dans un temps qui ne lui appartient pas.
— J’ai cru que je ne te reverrais jamais…
Son interlocutrice la regarde sans comprendre. Evidemment, à ce point de l’histoire, elle n’est pas encore morte. Il y a tant de choses qu’elle aimerait lui dire, mais elle reste consciente que cela n’est guère le moment. Les occasions ne manqueront pas une fois qu’elles rentreront toutes deux dans le présent.

L.A mutuel avec toutes les personnes dans la pièce (actuellement ou qui arrivent)

Maya est de son côté et toi du tiens êtes toutes deux plongées dans de lointains souvenirs, à une époque où certains de vos proches étaient encore là. Ce simple mot qu'elle a laissé échappé t'a plongé à ton tour dans le passé, revivant la bonheur que c'était qu'elle te tienne contre elle dans un câlin maternel mais aussi la douleur de sa perte. Et quand tu commences à te remettre de ces douloureuses pensées, tu entends un bruit plus loin.

Affolée et jetant un coup d’œil rapide à Maya, tu te lèves du lit sur lequel tu t'étais assise en attendant tu ne sais trop quoi - sans doute qu'elle finisse ce qu'elle souhaite faire, et avec de la chance sans encombres - et tu te places derrière la porte translucide, te mettant assez proche pour voir plusieurs silhouettes au loin entassées les unes sur les autres mais assez loin pour ne pas être trop affectée si jamais un combat devait commencer de façon violente.

Pourtant, tu sens que tu risques de devoir te battre, alors inconsciemment, tu lèves un peu ta baguette et t'apprêtes à lancer un sortilège de défense si jamais ils devaient vous attaquer. Tu veux protéger Maya, et tu veux tout faire pour qu'elle s'en sorte. Bien sûr, si cela te fait risquer ta propre vie, tu... Est-ce que tu aurais le courage de ton grand-père ? Est-ce que tu resterais à la protéger pour lui éviter un mal ? Tu ne la connais guère et même si tu veux sincèrement protéger ses recherches, tu n'es pas sûre de pouvoir mettre la même énergie à la protéger que ce que d'autres ont fait avant toi.

Tu cherches à sauver des vies en premier lieu, pas à en prendre

Malgré tout, tu te places en position de défense et regarde attentivement la porte et les personnes un peu plus loin. Un murmure s'échappe de tes lèvres, même si tu n'es pas sûre qu'elle t'entendra. Dans tous les cas, mieux vaut prévenir.

- Ils arrivent...

Pour la suite:

Arrivée avec Moira, Castielle et Lïnwe
LA de tous ceux du dessus et d'Harmony

Des cris, un sort qui fuse, une Moira qui crie encore plus fort et puis un amalgame de gens qui courent sur toi, des coups, encore des cris et encore des cris alors que ton estomac se retourne au moment où tu touches quelque chose de froid : la poignée d'une porte. Vous arrivez tous en un tas informes de corps, tous les uns sur les autres. Vous êtes quatre. La jeune fille qui te suis depuis le début, ton bouclier humain. Moira, l'Ennemie. Et puis un jeune homme plutôt mignon mais pas tant que ça, sûrement qu'un huitième de vélane.

Tu te relèves la première, sur tes gardes. Ton bras te lance toujours, t'arrachant un cri lorsque tu t'appuies dessus pour te mettre debout. Les autres sont encore au sol. Tu remarques d'ailleurs que tu vois. Enfin, les ténèbres magiques se sont dissipées ! Vous avez retrouvé la vue et donc maintenant, bon courage aux autres pour te toucher. Il est temps de commencer à Jouer sérieusement.

Où êtes vous arrivés ? Sans prendre le temps de vérifier ce que font les autres tu te rues vers le bout du couloir. Il est bloqué. Une porte translucide dévoile devant toi la femme que tu recherchais. Maya, la voilà enfin ! Devant elle, face à toi, se trouve une femme plus jeune. Une future victime collatérale. Décale toi, ou tu le paieras de ta vie. Dis-tu d'une voix calme et froide. Personne ne se mettra en travers de ton chemin

#OpenSesame sur la porte afin de la faire exploser en morceau. Il est temps de passer aux choses sérieuses.

Lancer de sort - Destruction : 85/100

Réussite critique [1-10] : La porte s'envole et un bout vient s'écraser dans Maya. La jeune fille s'est poussée, elle a écouté tes conseils. Dans tes dents la vieille !
Réussite [11-85] : La porte s'envole en éclats et la voie est libre !
Echec |86-95] : Malheureusement la porte est trop résistante, c'est un échec.
Echec critique [96-100] : Par tu ne sais quel miracle, la porte résiste et en prime, ton sortilège te rebondit dans le visage. Dans tes dents la tarée !

Le membre 'Jona Eshbett' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 100 faces' : 3

La sexagénaire regarde sa mère, le regard légèrement embué. Néanmoins, elle reste consciente que le temps presse : elle lui résume aussi sommairement que possible la situation, et par sommairement je veux dire « Suis-moi, c’est important » avant de faire appel à la magie temporelle pour s’en retourner au présent. Lorsqu’elle surgit aux côtés d’Harmony, un éclat lumineux signale leur présence. Malheureusement, il est déjà trop tard : les opposants sont sur les lieux. A quoi ça sert de mettre à l’épreuve autant de gardes si c’est pour qu’ils ne sachent garder le s intrus à distance ?

Ms Wood se retourne, cherchant à mettre sa mère à l’abri. Une mordue au coeur d’un duel, ce n’est jamais raisonnable. Sa mine se fait déconfite lorsqu’elle se trouve nez à nez avec le « spectre » de sa mère et non sa version charnelle. Leurs regards se croisent, en proie à la panique d’un côté, l’incompréhension de l’autre. Le poing fébrile, bien moins assuré qu'à son ordinaire, la mage use d’un Montem Tractus ainsi que d'un Protego Horribilis pour protéger la prunelle de ses yeux. Rien ni personne ne touchera à sa mère, surtout pas après tous les efforts qu'elle a du faire pour la ramener près d'elle.

Lancer de sort : Montem Tractus. Manipulation : 85/100

Réussite critique [1-10] : Une vraie montage se dresse devant la femme et le spectre, les laissant tranquille le temps que les attaquants creusent au travers.
Réussite [11-85] : Le sol se dresse devant elles, venant absorber le choc de la porte qui se dirigeait vers elles.
Echec [86-95] : Le sol s'élève à peine, créant juste une petite estrade à Maya.
Echec critique [96-100] : Puissance mal mesurée, le sol s'effondre légèrement au lieu de s'élever.

Lancer de sort : Protego Horribilis. Création : 85/100

Réussite critique [1-10] : Une barrière qui semble très résistante s'élève pour protéger sa mère. Elle pourra absorber deux sorts.
Réussite [11-85] : Une barrière s'élève pour protéger sa mère. Elle pourra absorber un sort.
Echec [86-95] : Rien ne s'élève, loupé...
Echec critique [96-100] : Oups, la baguette a pêté, ça ne s'annonce pas bien pour la suite.