The Song of Fear
RP Unique
Saison 30 - Hiver
Lara - Iris - Irene
Lara - Iris - Irene
U
n cri qui déchire le silence des plaines. Les larmes ruisselantes sur les joues, intarissables. Se recroqueviller sur le sol telle une enfant, en ne prêtant guère attention à l’état du dos qui souffrait. Les cheveux bruns devinrent blancs et les yeux couleur noisette prirent une teinte gris clair. Le choc, la sidération, la peur transformèrent la Métamorphomage. Bloquée dans cet état physique qu’elle n’avait pas encore remarqué tandis que sa tutrice arrivée à sa hauteur, essoufflée. Des sortilèges de soins furent lancés alors que la Caméléon hurlait tout ce qu’elle avait au fond des tripes. Puis, le silence : elle venait de perdre connaissance. Que c’était-il donc passé pour que l’Apprentie Magizoologiste soit dans cet état ? Laissez-moi vous conter le chant de la peur.Deux semaines plus tôt.
« Lara, avez-vous seulement conscience du voyage que vous allez entreprendre ? Des risques encourus ? Que vous ne reviendrez peut-être pas ? On ne parle pas de la chasse aux boursouflets enfin ! » Exaspération visible sur le visage de Lara. « Et ne levez pas les yeux au ciel par Merlin ! » Qu’est-ce qu’elle pouvait être pénible Iris quand elle s’y mettait. Elle était bien allée voir des dragons, pourquoi tant de dramatisation quant à sa nouvelle demande ? Après tout, entre les dragons et aujourd’hui, la jeune femme avait gagné en expérience et puis, c’est en forgeant qu’on devient forgeron non ? « Des NUNDUS Lara ! Est-ce que vous vous rendez compte de la dangerosité de cette créature ? Pourquoi croyez-vous que le Ministère de la Magie l’ait classé dans les créatures tueuses de sorciers hein ? » Et blablabla… On était reparti pour un tour ! Cette scène dura une bonne vingtaine de minutes, Iris Clayne essayant de raisonner sa jeune étudiante, totalement impassible et hermétique à tout argument. Elle avait décidé de partir étudier les Nundus et elle irait, point à la ligne. Que ce soit avec ou sans l’autorisation de sa tutrice, même si avec, c’était mieux quand même. Ainsi, après avoir épuisé toute sa salive, Miss Clayne finit par s’asseoir et fixer la jeune gérante de la Boutique d’Animaux Magiques. « Vous ne changerez pas d’avis, n’est-ce pas ? » « Non. » « Très bien alors je vous accompagne et on emmène Wilfrid avec nous, ce n’est pas négociable. » Sourire victorieux, même s’il fallait avouer que la présence des deux magizoologistes expérimentés ne l’enchantait guère : ils allaient être constamment sur son dos. Pff. M’enfin, pas le choix. En tout cas, cela allait être une première pour Lara de partir accompagnée durant ses expéditions pour étudier les animaux magiques. Allait-elle écouter ? Cela reste à voir.
Jour précédent le drame.
Ils étaient arrivés en Afrique de l’Est, en Erythrée plus précisément. Là-bas, le trio avait fait connaissance avec une certaine Irene, spécialisée dans l’étude de Nundus. Cette femme d’une cinquantaine d’années était dans le pays depuis deux décennies précisément, afin de surveiller la population des Nundus et vérifier qu’ils ne s’approchaient pas trop près des zones peuplées de moldus. Néanmoins, selon ses dires, il y avait déjà eu quelques accidents. Une grimace s’afficha sur le visage de Lara, qui disparut au bout de quelques secondes. Prenait-elle conscience du danger que représenter cette créature ? Absolument … pas. Pire, elle était encore plus excitée à l’idée d’observer un Nundu de plus près voire même l’approcher. Mais, ça, aucun de ses trois accompagnateurs n’avaient besoin de le savoir. Ils ne gâcheraient pas ce moment.
Irene les conduisit tout droit vers un poste d’observation, situait près d’une plaine où des Nundus étaient régulièrement aperçus. La structure était, bien évidemment, parfaitement protégée par plusieurs sortilèges puissants et de nombreux magizoologistes y travaillaient. Lara nota que plusieurs d’entre eux portaient des cicatrices, signe de mauvais présage que la Métamorphomage décida d’ignorer délibérément. Orgueilleuse, Lara ne l’était pas mais la jeune femme était dans une telle euphorie que son imprudence allait lui coûter beaucoup plus que ce qu’elle n’avait imaginé. Le trio fut installé dans une chambre où se trouvaient trois lits sommaires et une petite salle de bain. Le strict nécessaire pour un court séjour. Laissant les deux « vieux » en pleine discussion sur le comportement à adopter si les choses tournaient mal, Lara partit à l’exploration du poste d’observation. Une grande étendue sans âme qui vive s’étendait devant elle. Seuls des arbres et un ruisseau décorait cette zone aride. Perdue dans sa contemplation, cherchant naïvement un Nundu du regard, la Caméléon n’entendit pas que l’on arrivait derrière elle. « Vous n’en verrez aucun ce soir, ils ne s’approchent pas d’ici. » Sursaut, faire volte-face pour voir qui lui adressait la parole. Irene. « Je ne vous ferai pas la morale, après tout, vous êtes ici maintenant. Juste un petit conseil : ne soyez pas trop téméraire ou vous risquerez de ne pas rentrer entière voir pas du tout en Angleterre. » Petit sourire, promesse de faire attention et d’écouter. Néanmoins, Lara n’arrivait pas à ignorer le besoin d’aventure qui lui rongeait les entrailles. Cette soif d’adrénaline qui lui parcourait le corps, qu’il fallait pourtant ignorer. Elle risquait gros à faire l’idiote : se tuer ou faire tuer quelqu’un. Alors, fronçant les sourcils, la gérante de la Boutique d’Animaux Magiques essaya tant bien que mal d’ignorer les sentiments qui la traverse et partit se coucher, histoire de se reposer avant la journée du lendemain.
Jour du drame.
Jour J. Avant le départ, Irene avait indiqué au trio qu’il était hors de question qu’ils s’approchent de près de la créature afin de ne pas se faire opérer et d’éviter tout drame. La magizoologiste précisa également que plusieurs autres sorciers les accompagneraient, au cas où. Les Nundus étant des créatures tueuses de sorciers, il valait mieux trop de précautions que pas assez. Lara semblait s’être raisonnée : la nuit de sommeil avait été bénéfique, lui remettant les idées en place. Le besoin d’aventure était bien évidemment toujours présent mais la raison avait fini par l’emporter. Hors de question qu’il arrive un pépin à cause de son immaturité. Acquiesçant aux directives d’Irene, le groupe se mit ensuite en route vers les plaines où étaient aperçus régulièrement des Nundus.
Deux heures plus tard… Après une longue marche, le groupe de sorciers arriva enfin à destination : d’après les dires de leur guide, les Nundus venaient régulièrement ici, notamment à cause du petit ruisseau qui traversait la plaine. Selon les dires d’Irene, les moldus ne s’aventuraient jamais ici et ce n’était pas plus mal. Le groupe se sépara enfin de surveiller l’entièreté de la zone. Lara, elle, suivit Irene, Iris et Wilfrid. Chacun grimpa dans un arbre à bonne distance du ruisseau : pas trop loin, ni trop près. La Métamorphomage s’installa comme elle put dans le sien, après tout, elle n’était pas un ouistiti. S’accrochant fermement à une branche une fois à une hauteur qu’elle jugea convenable, la jeune femme sortit des jumelles qu’on lui avait prêté. Rester plus qu’à attendre que les zigotos se pointent.
Et l’attente fut longue. Mais loooooongue. Par la barbe de Merlin, que le temps défilait à la vitesse d’un escargot quand on n’a rien à faire et qu’on sue à cause de la chaleur écrasante. Brr vivement la douche du soir. Mais il n’était pas l’heure de penser à ça. Un Nundu venait de faire son apparition, de la nourriture dans la gueule. Viande dont elle ne voulait pas connaître la provenance bizarrement. Un « Oh » tout discret, presque muet sortit de sa bouche. Pas un seul p*tain de bruit. Pas UN SEUL. Crayon à papier et parchemin déjà sorti, il était temps de noter ses observations.
Extrait des notes de Lara, voyage en Afrique de l’Est :
Juchés comme des oiseaux depuis des heures, un Nundu est enfin apparu pour mon plus grand bonheur. Cette créature respire le danger et la mort, il faut le dire. Il ressemble vraiment à un léopard, en plus gros, plus impressionnant. Il semble être pourvu de « piques » tout le long du corps et sa gorge se gonfle quand il respire. Le léopard, bien qu’impressionnant, semble être un chaton face au Nundu. Les griffes dont il est pourvu semblent encore plus acérées et longues que son homologue moldu. On dit également que son souffle transmet de nombreuses maladies mortelles et je n’irai pas m’approcher pour vérifier l’exactitude de cette information. Je remarque également qu’il est absolument silencieux : aucun grognement, aucun bruit de pas. Rien, le silence total, ce qui le rends encore plus dangereux.
Lara continua ainsi à prendre des notes tandis que le Nundu se rassasier avec sa proie fraîchement chassée. Le silence régnait dans la plaine, les sorciers présents étaient tous cachés sans exception et aucun mouvement ne semblait trahir leur présence. Néanmoins, il fallut que Lara veuille se redresser pour en perdre l’équilibre et tomber lourdement au sol.
Un moment de latence suivit d’une durée de quelques secondes où tout le monde la fixa, la créature y compris. Une centaine de mètres la séparait de Lara mais la jeune gérante de la Boutique d’Animaux Magiques savait pertinemment qu’il ne lui faudrait que quelques enjambées pour la rattraper et faire d’elle son prochain dîner. Alors, la jeune femme se mit à courir, tentative vaine vous vous en doutez mais l’instinct de survie vous isole du monde extérieur, des bruits environnants. Il n’y a plus que vous et la volonté de vivre qui existe. Le souffle de l’animal se rapprochait alors qu’il projetait sa patte, toutes griffes dehors, contre le dos de Lara afin que celle-ci ne transplane in extremis. CRAC ! Cris. Cheveux blancs et yeux gris, le dos salement amoché. Les soins sont donnés alors que la Caméléon s’évanouit.
Plusieurs heures plus tard…
Balbutiement des paupières, main qui se porte à la tête. Essayer de se redresser avant qu’un gémissement de douleur ne l’arrête. Observer où elle est. Dans l’Au-Delà ? Non, au poste d’observation. Iris est à ses côtés et l’observe, avec la tendresse semblable à celle d’une mère. Regard d’incompréhension, qui crie pour connaître la vérité. Alors, on lui explique les événements. Que tout le monde allait bien et qu’elle l’a échappé belle, par on ne sait quel miracle. Néanmoins, il y a des conséquences : on lui amène un miroir et elle constate. Des cheveux blancs, les yeux gris. Panique qui la traverse, essayer de reprendre sa forme originelle mais impossible. La peur est nouée au creux de son ventre, sentiment plus fort que le reste. Plus fort que la douleur lancinante qui traverse l’entièreté de son dos. Le Nundu le lui a griffé du haut de l’épaule gauche au creux des reins, tout à droite. Une belle cicatrice et du repos, voilà ce qu’il lui fallait. On la laissa ensuite seule, avec ses pensées. Observer ses cheveux blancs et ses yeux gris, symbole d’une peur viscérale qui la fit pleurer. Le chemin vers le rétablissement allait être long.
