Castielle amorçait sa descente dans la cage métallique du Ministère. Elle avait du mal à appeler ça un ascenseur : on se serait cru dans un vieux film d'horreur tellement le machin tremblait dans tous les sens, grinçait à chaque virage et menaçait de faire péter ses gonds au moindre choc. La sorcière issue d'un milieu purement moldu trouvait ça absurde. Cette partie du monde pouvait créer tant de choses incroyables et pourtant, en parallèle, s'obstiner à utiliser des moyens totalement obsolètes. Elle avait déjà eu suffisamment de mots peu gentils à l'égard du système de courrier, la plus stupide de toutes ces incompréhensibles spécificités de la société magique. Le Ministère étant situé à Londres, la jeune adulte profitait de ses temps de pauses pour aller rendre visite à son père, travaillant dans un cabinet d'avocats de la capitale. Eh bien elle pouvait vous assurer que les ascenseurs là-bas c'était un autre délire hein ! Hightech, hyper confortables et grands, aucun à-coup à l'accélération comme au freinage. Une fois de plus, les Moldus gagnaient haut la main la comparaison.

On pourrait dire que tout n'était qu'une question de temps. Que bientôt notre petite stagiaire au Ministère s'habituerait à cet élément de son environnement. Mais quelque part, la narratrice se dit qu'il y avait plus de chance que sa sorcière ne râle sur cet engin jusqu'à la fin de sa vie plutôt que de s'y résigner.
C'est donc secouée comme un prunier et exaspérée par ce trajet que l'apprentie Brigadière donne sans ménagement des coups de coudes pour se frayer un chemin dans le Hall. À cette heure il y avait foule et Castielle savait qu'ici il fallait s'imposer pour prendre sa place. Elle débutait à peine son stage que ça, elle l'avait déjà bien compris.

Des sorciers et sorcières rouspétèrent et soufflèrent face à cette bourrique qui fonçait droit devant sans céder le passage. Pour qui elle se prenait, la jeunette ? Elle ne savait donc pas qu'il ou elle était une grande magistrate ? Qu'il ou elle détenait des secrets d'état d'une valeur inestimable ? Qu'il ou elle avait trop mangé à midi et que c'était pour ça qu'il fallait pas trop le brusquer, parce que c'est pas sympa ? Va savoir, de toute manière Castielle se fichait éperdument de tout ça. À ses yeux le Ministère n'était même pas une fourmilière, c'était une ruche désordonnée et bruyante. Et elle agissait en bourdon ravageur. C'est sur ces pensées peu altruistes que Castielle glissa sur le sol. Pas de quoi tomber par terre comme dans un cartoon, juste le pied qui part plus loin que prévu, glissant sur le carrelage comme si on avait savonné le sol. Hors, elle n'avait jamais vu personne nettoyer ici et pourtant c'était toujours nickel ! Baissant les yeux, la stagiaire s'immobilise, provoquant une réaction en chaîne de collision et de « Roooh !» derrière elle.

Du sang.

Des gouttes. Des traces allongées. Un chemin aux odeurs aussi métallisées que dramatiques que Castielle s'empressa de remonter. Ruant dans les brancards, invectivant toute personne qui allait à contre-courant ou l'empêchait d'avancer comme elle l'entendait. Elle hurla sur plusieurs sorciers avant de trouver, par terre, recroquevillée, la source de sa piste. Une petite silhouette secouée, amochée mais surtout connue : Strix.
« Lilith ! Oh ! LILITH ! Tu m'entends ? »
Premier réflexe : l'emmenée plus à l'écart du mouvement du Hall.
Deuxième réflexe : prendre son pouls tout en essayant d'avoir un contact visuel.
Elle était pas médicomages mais pour entrer dans la police elle avait potassé les bases des premiers soins. En cas d'accident, ça pouvait toujours servir.
« Hé, regarde-moi, ça va aller, ok ? »

Rien n'était moins sûr, Castielle s'était préparée à pourchasser des voleurs, traquer des pickpockets et régler leur comptes aux trafiquants en tout genre. Pas tellement à faire les assistances d'accidents magiques.
Ne sachant pas encore lancer de patronus d'urgence, la préfète envoya en rafale plusieurs notes. C'était comme ça qu'on communiquait entre bureau : des petits mémos en formes diverses qui volent à travers les étages. Les siens étaient courts et simples :
« Urgent ! Blessée trouvée dans le Hall. A 9H de la fontaine. Demi-consciente. CC. »
Un avion parti à toute vitesse trouver son référent, l'agent Burton.
Un deuxième pour l'agent Magnussen.
En espérant qu'au moins un des deux arrivent vite. Elle ne savait même pas si le Ministère disposait d'un coin infirmerie privé, comme à Poudlard, ou pas du tout. Ça aurait été une bonne question à poser lors de sa visite du premier jour tiens, elle était bien embêtée maintenant !

Une urgence, c'est une urgence.

Il y a une blessée qui est a priori à la limite de la conscience au Ministère de la Magie, et vous n'en savez pas plus. Ni son statut, ni son âge et encore moins la gravité de ses blessures, alors dans le doute, il faut se dépêcher de se déplacer. Car une vie est en jeu. Et chaque vie, si petite qu'elle soit, compte.

Alors malgré l'appréhension qui enserre ton cœur pour cette première intervention en dehors de St Mangouste, tu suis la référente Médicomage qui t'a accompagné ces dernières semaines pour l'assister une nouvelle fois. Le manque d'information nourrit le démon-peur avait déjà commencé de grandir quand on t'a prévenu que vous alliez vous occuper d'une blessée - a priori urgente -. Tu n'as pas envie de voir mourir quelqu'un, tu sais que ça arrive, mais tu veux que ça t'arrive le plus tard possible.

Donc tu espères
Un peu pour la personne
Un peu pour toi
Que ça va aller.

Un transplanage rapide de votre côté tandis que l'ambulance part rapidement sur les routes. Il s'agit de prendre en charge rapidement la blessée, et transplaner a toujours été plus rapide que de partir dans les rues étroites de Londres. Les premiers soins seront donc à votre charge afin qu'elle puisse tenir jusqu'à l'arrivée du véhicule précieux, puis jusqu'à St Mangouste où elle sera prise en charge.

A peine arrivée, un homme vous saute dessus et vous indique de le suivre, ce que vous faites sans tarder. Tu ne sais pas ce que tu vas avoir sous les yeux, mais tu récites tes sortilèges d'urgence tout en regardant loin devant toi, tandis que tu marches d'un pas soutenu.  L'homme vous fait de la place tout en avançant, indiquant d'une voix forte aux personnes sur le chemin de se décaler car il y a une personne blessée.

Et là, elle est là
Sous tes yeux

Une petite fille
Qui a encore l'âge d'être dans ses premières années de Poudlard

Tu t'accroupis directement à ses côtés tandis que la Médicomage tente de récupérer les infos dont elle a besoin : nom et prénom, sorcière ou non et vu l'âge de la fillette, s'ils savent où sont ses parents. Si elle est seule.

Pendant ce temps, tu examines rapidement le corps de la petite. Des brûlures constellent le corps et une blessure à la tête saigne encore. Elle est inconsciente, son état a changé par rapport à ce qui a été envoyé. Pas étonnant si on part du principe que quelques temps avant, elle était au bord du gouffre de l'inconscience. Tu grimaces et tu sens ton cœur se serre une nouvelle fois à la vue des blessures de cette petite. Mais qu'est-ce qui s'est passé ?

Tu soupires et tu te reconcentres. Ce n'est pas le moment d'essayer de jouer les investigatrices, il faut d'abord stopper l’hémorragie, histoire d'éviter que la blessure ne puisse encore s'aggrave. Surtout une plaie à la tête, ça peut être dangereux. Tu te places donc sur tes genoux, cherchant à avoir plus de stabilité, et tu sors ta baguette. Doucement tu souffles et la concentration est visible sur les traits de ton visage.

- #Vulnera Sanentur #Vulnera Sanentur #Vulnera Sanentur

Tu regardes alors l'état de la blessure de nouveau, et tu vois avec satisfaction que le sang arrête de couler. Une bonne chose de faite. Il faut maintenant faire d'autres premiers soins, pour éviter que la pauvre ne subisse les conséquences de son choc à la tête. Mais pour ça, tu n'es plus assez qualifié. S'il y a risque d'empirer l'état de la patiente en cas de loupé, tu préfères laisser la Médicomage faire. Et là voilà d'ailleurs qui s'agenouille à tes côtés.

Pile au bon moment

- Cette jeune fille souffre de brûlures et d'une blessure à la tête dont j'ai arrêté l'écoulement du sang. Elle n'est pas consciente. Il faudrait peut être essayer de lancer le sort anti-commotion, avec une blessure pareille.

La Médicomage acquiesce sort sa baguette à son tour avant de lancer d'abord le sort que tu as suggéré puis un autre lui permettant de rechercher s'il y a d'autres hémoragies, ce qui n'est heureusement pas le cas. D'ailleurs, l'analyse est à peine finie que vous voyez une personne débarquer en courant avec un brancard qui flotte à ses côtés.

La petite va pouvoir être évacuée.

Tout se passe alors très vite, trop vite ? La blessée est posée à l'aide de la magie sur le brancard tout juste arrivé et aussitôt qu'elle est dessus, vous repartez vers l'ambulance dans un pas rapide mais pas en courant, car malgré les blessures importantes, le pronostic vital de la petite n'est a priori pas engagé. Tu restes concentrée sur elle, essayant de voir où se trouvent les brûlures les plus importantes et vérifiant que la blessure sur la tête de la petite ne frotte pas contre le brancard, ce qui risquerait d'empirer les choses.

Et de longues minutes plus tard, le voyage dans l'ambulance passé dans une tension palpable, vous arrivez à St Mangouste où elle est directement amenée vers une chambre où toutes ses blessures vont être traitées.

Tu espères que ça va aller pour elle
Tu as fais tout ce que tu pouvais