Visite impromptue [Abandonné]

Manoir Ravental
Saison 31 * Vacances d'hiver
LA emprunté

Rencontre étonnante, intrigante qui allait se jouer dans quelques instants voir peut-être même pourquoi pas des plus divertissantes.... Attendons. La rencontre ne s'était pas encore réalisée et ces vacances ne pouvaient pas mieux tomber. Quittant Poudlard pour ces dernières, mon père m'avait fait part de sa volonté de me faire rencontrer l'homme et de lui passer son bonjour. Morceau de parchemin en main, je fronce des sourcils relisant une nouvelle fois encore l'adresse. Relecture numéro je ne sais pas combien. Suis-je arrivée au bon endroit ? Depuis toujours, je ne possède pas un sens de l'orientation poussé m'enfin il fallait faire mettre la barre assez haute quand même pour se tromper radicalement d'endroit. Tant pis. Mon père connaissait bien l'homme, il ne se serait sûrement pas trompé d'adresse. Bon puisqu'il le fallait...

Tirement sur le tissu pour remettre quelque peu ma tenue en place. Je m'étais habillée pour l'occasion. D'ailleurs, le manoir qui se dresse face à moi à l'air d'être assez lugubre à première vue mais chose certaine, c'est qu'il ne perdait rien de sa superbe. Comment se sentir étrangement petit face à un tel lieu L'intérieur devait être également un sacré labyrinthe. Alors que j'attends après avoir frappé à la porte, je suis accueillie par une personne qui me demande de bien vouloir patienter dans le hall. Au moins, je suis parvenue à entrer, c'était déjà un bon point en espérant que j'allais pas me faire jeter tout de suite.

A peine le temps d'observer le décor ne sachant plus vraiment où poser mes yeux devant ce luxe, un luxe qui en devient presque insolent quand de nouveaux se font entendre après juste L'homme fait enfin son apparition. Sa posture est imposante mais au moins un sourire dessine son visage. Un sourire lui est rendu, sourire un peu forcé, peut-être, sans doute la cause d'un léger malaise tant bien que mal dissimulé mais cependant bien présent, pour le moment du moins.

« Enchantée. Dois-je vous appeler my Lord ? Je vous présente mes excuses si cette appellation est incorrecte ainsi que de cette visite impromptue mais mon père tenait à vous présenter ses respectueuses salutations. C'est lui qui m'envoie. Il travaille au Ministère, je suis Jennifer Wilson. »

A sa vision, je me rappelle de la photo montré par mon père. L'homme correspondait tout à fait à la personnalité de son manoir, aussi lugubre que lui mais peut-être me trompais-je. J'étais curieuse de le connaître quoi qu'il en soit.

C’était un elfe de maison qui avait ouvert la porte de la demeure à Jennifer Wilson. D’un âge avancé, il avait vaguement articulé qu’il partait chercher son maître avant que ce dernier n’apparaisse dans une tenue d’intérieur au sommet des marches. Main droite dans la poche et main gauche le long du corps, il observait, sourire fin aux lèvres, la jeune fille lui rendant visite. Une tenue raffinée mais sans prétention. La jeunesse magique n’était peut-être pas si en danger que cela.

- Vous pouvez m’appeler ainsi, Miss. Miss ? Wilson ? Wilson … Wilson, mais bien sûr ! Un nom que je n’ai pas entendu depuis bien trop longtemps. Rencontrer sa descendance est un plaisir, en plus d’être un honneur.

Je descends quelques marches et me voici au niveau de Jennifer. Mon regard la toise de pied en cape. Je demeure parfaitement calme et hermétique au moindre stimulus. Après avoir considéré la situation, je me dis qu’il est des plus convenable que de recevoir la fille d’un bon ami. Après tout, si elle a fait le déplacement jusqu’ici, c’est qu’elle doit bien avoir au bas mot un sujet intéressant à aborder. J’extraie ma main droite de ma poche pour lui tendre franchement.

- Lord Ravental de Lanxorre. Enchanté de faire votre connaissance. Je suppose que vous connaissez ma belle-fille, Cara.

Elargissant mon sourire et attendant qu’elle me sert la main si elle le désire, j’indique d’un mouvement maîtrisé le petit salon située sur la gauche de l’entrée marbrée. Composé d’un canapé bordeaux et d’un fauteuil noir, une petite table ronde meuble son centre. Un vase en cristal rempli de roses blanches et de feuillages sauvages l’illumine magnifiquement.

- Puis-je vous proposer un thé ? Quelque chose de frais ? Mettez-vous à l’aise, je vous en prie. Valet, mon elfe de maison, vous débarrassera de vos effets superflus. Pardonnez le manque de chaleur de ce lieu. Les visiteurs sont en général troublés. L’effet recherché pour obtenir tranquillité, efficacité et sécurité.

Dans une tenue des plus distinguées, l'homme en question finit par apparaître. Malgré un âge avancé et une barbe blanche, l'homme restait charismatique et sa prestance face au regard perçant qu'il offrait forçait un respect sans précédent, plus encore quand il s'approcha. Silencieuse, je ne dis rien préférant lui laisser le soin et le temps de farfouiller dans son esprit le souvenir de mon nom. Il serait bien fâcheux et fort embêtant si ce dernier lui n'était plus d'aucun souvenir et ma venue serait alors considérée comme mal vue auprès de lui. Une situation que j'espérais éviter mais après quelques recherches, mon nom lui revient finalement. Je souris à sa réponse. Réponse d'ailleurs enjouée qui me soulage un temps soit peu. Le contraire aurait été curieux.

« Je suis ravie de voir que mon nom vous ai laissé pareil nostalgie... C'est pour moi également un honneur de pouvoir rencontrer un homme dont mon père a tant fait de louanges. Votre absence l'attriste profondément. Il ne pouvait pas se déplacer pour des raisons personnelles mais il tenait impérativement à ce que je puisse vous faire part de sa frustration. »

Mon père m'avait tant parlé de cet homme me faisant toutes les louanges possibles à son égard, le prenant presque comme un Saint Homme mais le croyant bien entendu, je ne pouvais me fier pour l'instant qu'à son jugement. Amitié forte durant son adolescence, l'homme me parait dans tous les cas sympathiques et une de mes mains vient vite alors rejoindre la sienne sans hésitation aucune, cette dernière se faisant accompagnée d'un sourire poli que je savais porter en toute circonstance enfin du moins jusqu'au nom de Lanxorre et à la mention même du prénom de Cara. Contraction des membres légère en vu d'un petit sourire qui réapparut aussitôt qu'il s'était effacé. Décidément, elle était partout... A l'évocation du prénom de la professeure de botanique, je ne peux que remarquer la rose blanche qu'il porte à son costume. Étonnant... Un lien ? Probablement.

« Heu.. qui ne connaîtrait pas Miss de Lanxorre... »

Paraître le plus naturelle, meilleure chose à faire. Aucune ironie même si le répondant était bien là. Devais-je lui dire qu'elle était ma Professeure de botanique et que le dernier cours s'était révélé des plus fâcheux ? Non, pas tout de suite. Mieux valait jouer la tactique de l'attente. Voir si l'homme était ouvert à la discussion, ce qui semblait être déjà le cas. Si le sujet de sa belle-fille, comme il l'avait référé, se présentait à nouveau, peut être que je pourrais avouer quelques mots à son sujet. Information qui était d'ailleurs des plus intéressantes...

D'un regard je suis le geste de l'homme indiquant l'endroit où nous pourrions poursuivre notre conversation, vers le salon. Une invitation silencieuse qui ne se refusait pas. L'homme me demande de me mettre à l'aise me proposant diverses boissons, le sourire retrouvé pleinement cette fois, je l'écoute enlevant ma veste la donnant gentiment à son Valet, tout en prenant place délicatement à ses côtés.

« Ne vous tracassez pas pour moi, un simple verre d'eau m'ira très bien mais quelque chose de plutôt frais, s'il vous plait. Je vous comprends. Je suis navrée d'ailleurs de ma visite improvisée, mon père aurait dû vous proposer un rendez vous en bonne et due forme mais je suis ravie de vous rencontrer même en ces circonstances. Votre manoir est quoi qu'il en soit des plus magnifiques, j'aime beaucoup son décor notamment ici. Une préférence pour Rowena ? Je vous prie de m'excuser pour cette question mais je suis également de sa maison, cela nous fait sans doute un point de plus en commun. »

Alors que l'elfe était parti chercher les collations, mon regard avait pu apercevoir les nombreux hommages sans doute à la maison des bleus. Une observation qui me rendait curieuse de savoir si l'homme avait été dans celle-ci. Apparemment, au vue des nombreux tableaux qui ornaient les murs même si d'autres m'échappaient visiblement encore. Observation qui n'en était pas moins plus intrigante.

Cette jeune personne était intéressante. Au fil de ses mots, je comprenais qu’elle était certainement aussi de mon ancienne maison. Bien vite, Valet revint avec les collations. Un verre d’eau en cristal et une tasse de thé fumante en porcelaine étaient disposés sur un plateau en argent finement ciselé. Quelques gâteaux secs accompagnaient le tout. Dans un mouvement mesuré, je viens me saisir de la soucoupe et de la tasse. Ce n’est qu’une gorgée plus tard que je commence ma petite présentation.

- Ces terres appartiennent à mon clan depuis de très nombreuses générations, mademoiselle Wilson. De très nombreux Ravental se sont succédés entre les murs de ce manoir. Ce hall, comme vous l’avez deviné, rend hommage à la maison dans laquelle nous avons tous, sans exception, été répartis. Les valeurs et les enseignements de Serdaigle ont une importance toute particulière à nos yeux. Chaque membre de notre famille dispose d’un domaine d’étude précis. Ma mère m’a transmis sa passion pour la botanique magique. Mon père, celle des créatures. Je me suis spécialisé en parallèle dans le droit magique, ce qui m’a conduit à occuper la place qui est aujourd’hui mienne, celle de Directeur de la Justice Magique. Mais je dois bien avouer que mes petites excursions avec votre père me manquent terriblement. Certaines de nos trouvailles botaniques sont toujours en bonne santé dans ma serre, à ce propos. S’il désire un jour venir les voir, transmettez-lui qu’il est plus que le bienvenu.

Je dépose à nouveau mon thé sur la table, joignant mes mains sur mes genoux. Mes yeux se plissent finement tandis que je détaille Jennifer du regard. Vive d’esprit, légèrement effacée, polie … j’ai hâte d’entendre la suite de son propos. Une question, cela devrait lui permettre d’en dire un peu plus.

- Comment se passent votre vie à Poudlard ? Avez-vous développé des passions particulières ? Et comment se porte la maison de Rowena Serdaigle ? Cela fait bien des mois que je n’ai pas mis les pieds au château.

Tous les deux assis l’un à côté de l’autre, j’avais bien du mal à me dire que je partageais un moment avec l’un des hommes les plus influents de Grande-Bretagne. A là fois, Directeur de la Justice Magique et vieil ami de mon père, ce n’était quand même pas rien. Une infime pensée me vient à cette soudaine analyse. D’abord perturbante, je lui ordonne de rester pour le moment bien au fond de mes pensées. Sourire sur le visage comme si de rien n’était alors que je remercie l’elfe qui revient, un plateau argenté en main. Boissons et petits gâteaux y sont minutieusement déposés grâce à mon hôte attentionné. Politesse obligée, j’attends de voir l’homme se servir avant de prendre moi-même mon verre d’eau. L’eau glissante dans ma gorge, elle me rafraîchie instantanément, mon regard, lui, reste posé sur mon hôte me racontant l’histoire Ravental. Une histoire que j’écoute avec grand intérêt car en réalité je la trouve passionnante tandis que j’accompagne le monologue de l’homme par des hochements de tête de temps à autres.

« Je trouve l’histoire de votre famille réellement fascinante. Vous avez eu une sacrée chance de tomber sur de tels parents. Mon père était presque certain que le Choixpeau me choisirait cette maison. De mon point de vue, je n’en avais pas vraiment une idée précise avant ma répartition mais je savais qu’une maison en particulière ne serait pas faite pour moi… »

Ma voix laissée en suspension, je viens chercher alors un petit gâteau sur le plateau. S’ils étaient là, c’était bien pour être mangés et pas juste faire jolis, les laisser me paraissait fort impoli. Face à la soudaine question du vieil homme sur ma vie à Poudlard, je prends le temps de finir ma bouchée avant de lui répondre. Elle me permettait de réfléchir où par commencer. Il y avait tellement de choses qui s’y passaient. Si j’avais développé des passions particulières ? Humm, il y avait bien l’Animagie oui dont les cours particuliers existaient grâce à Azael mais ai-je raison de lui en parler même sans citer de nom. Non. Pas tout de suite. Le jeu me parait encore un peu sur un fil dangereux. Je lui réponds toutefois par un sourire, mon gâteau à présent terminé, je reprends une gorgée vite fait de l’eau contenue dans mon verre.

« Assez mouvementée, je dirais. Entre mes cours et mon travail à Ollivander’s que j’aime beaucoup, il est clair que je ne vois pas le temps passer *outre mes soucis persos*. Peut-être qu’un retour sera plus imminent que prévu pour vous au château et la maison se porte très bien. Notre directrice nous a organisés d’ailleurs une sortie il y a quelques temps, je l’apprécie beaucoup car elle reste très accessible. Une qualité essentielle pour ma part. Sinon pas encore eu le temps de me pencher sur la question mais la métamorphose, l’histoire de la magie sont les matières que j’apprécie particulièrement. »

En abordant les cours, forcément le dernier cours qui me revient est celui de botanique. Si je ne peux pas encore lui parler de mon attrait pour l’Animagie, je peux peut-être tenter quelque chose là-dessus bien que je ne connais pas encore la relation qu'il entretien avec Cara. C'est risqué c'est vrai mais qui tente rien n'a rien. Il s'agissait surtout de voir si l’homme était réceptif à mon malaise qui était aussi celui de bien d'autres élèves sur la matière concernée mais et, surtout à cause de l’enseignante. Et, si c’était le cas, pourquoi ne pas tenter un coup d’état contre elle.. Allons donc, pour l’instant, je me dois juste de tâter doucement le terrain. Un léger raclement de gorge avant de continuer sur cette lancée.

« En toute sincérité, j’ai, en revanche, un peu de mal avec la botanique.. Il faut dire que le dernier cours ne s’est pas forcément passé sous les meilleures conditions… »

Non c’était clair mais voilà. J’avais lâché la bombe appuyant légèrement sur le dernier mot de ma phrase. Devenue observatrice silencieuse, mon regard s'arrête sur l’homme pour un échange visuel attendant une quelconque réaction de sa part. Je m'efforce de ne pas grimacer sous son jugement et mon sourire bien qu’il soit gêné est toujours présent sous son regard d’aigle.