Réunion d'urgence [Terminé]

Saison 31 - Mars 2178
ft Charlie (LA accordé) et le reste du gouvernement
RP 1 - Suite

Elle avait reçu une missive d’urgence de la part de la Ministre elle-même. La belle brune n'était pas certaine de quoi ils allaient parler, mais elle avait son idée. Elle était présente sur le chemin de travers ce jour-là. Cela avait forcément un rapport avec les explosions et le remue ménage qu'il y avait eu. Elle avait aussi ressenti cette onde magique traverser son corps, elle avait eu l'impression que quelque chose avait changée en elle, mais elle n'arrivait pas encore à mettre le doigt dessus.

Qu'importe. Alhena était impatiente et partiellement énervée d'être interrompue dans son travail comme ça. Elle savait qu'elle devait assister à beaucoup de réunion avec son poste de directrice, et la plupart du temps ça ne la concernait pas vraiment. Le département des mystères était clairement à part, il était une entité que Charlie surveillait que de loin, elles s'étaient mises d'accord là-dessus. Peverell avait fait en sorte qu'on ne fourre pas son nez n'importe où quand on allait au niveau 9. Rares étaient les personnes à savoir ce qu'ils faisaient là-bas. Et c'était tout ce qui l'importait.

Poussant la porte assez lentement, elle remarque qu'elle n'est pas la première. Il y a déjà quelques personnes, en particulier Langforth. Elle s'avance vers sa supérieure directe. Un léger sourire qui s'évade quand elle voit son visage grave. Elle se racle la gorge. Vous avez l'air dans un sale état Langforth. Est-ce si grave que ça ? L'autre relève la tête, elle ne sourit pas à son amie. Elles avaient un peu parlé par le passé et elles s'entendaient plutôt bien, mais rien de plus. Elles ne venaient pas du même monde. On pourrait dire ça. Silence. Alhena ta présence est indispensable, ne t'éclipse pas comme d'habitude. La ministre est préoccupée c'est certain et Peverell ne veut pas insister. Elle aurait bien quitter la réunion plus tôt que prévu, mais visiblement Charlie avait prévue le coup. Elle soupire et lui fait un sourire un peu amer. La brune prenait son travail très au sérieux, mais il y avait des choses comme savoir comment le département des jeux magiques fonctionnait lui faisait perdre son temps. Enfin, si c'était comme ça qu'il se nommait. Elle avait peu d'estime pour ses collègues directeurs, hormis Finrod, elle préférait ne pas trop avoir affaire à eux. Quand il le fallait, elle portait ses idéaux jusqu'au bout, mais la plupart du temps elle restait en recul. Parce qu'elle avait assez donné sous le mandat de Luke et ça l'avait éreinté.

Je sais que tu détestes répéter Charlie. Je ne te ferais pas l'affront de te demander de m'expliquer ce qui se passe en attendant les retardataires. Et c'est sur cette phrase qu'elle s’éclipsa pour aller à son siège attitré. Elle resta plongée dans ses pensées : le département des Mystères allait devoir sortir de l'ombre. Alhena en avait pas la certitude, et elle espérait que non. Elle avait choisi ce département spécialement pour ne pas être mise en lumière, pas comme celui de la justice magique. Elle avait fini par comprendre le système et comment faire en sorte d'être là, sans être vraiment vue. Elle ne voulait plus de tout ça. Alors elle attendait. Mais elle savait très bien, vu comment elle avait pris les choses en main au chemin que ça n'allait pas être de tout repos.

Une angoisse folle traversait le corps de la jeune Ministre. Qu'est-ce qui c'était passé ? Elle ne comprenait pas ce qui avait déraillé, qu'est-ce qu'il s'était passé sur ce chemin ? Comment une vague de magie avait pu dérégler un pays entier. Les fines barrières de plusieurs vies avaient été brisé en un claquement de doigt. Les responsables de cet acte allaient en payer le prix fort, elle allait s'en assurer. C'était critique, terrible de ce qu'elle avait pu comprendre ou déduire.

Assise en bout de table, elle soupirait. Cette réunion d'urgence n'allait pas être de tout repos c'était certain. Le regard un peu vide, elle observe ses subordonnés jusqu'à ce que l'un d'eux vienne lui parler. C'était Peverell. Avec Peverell c'était compliqué, cette femme était compliquée et là, elle n'avait pas envie de jouer. La discussion tourna court, elles se comprenaient mutuellement et l'avertissement lui avait été fait. Elle était certaine que cette fois-ci, elle allait devoir faire appel au département des mystères pour régler le souci. Cela l'ennuyait, ça l'ennuyait fortement car ça s'annonçait jamais rien de bon ce genre de chose.

Après un petit moment, elle lança un regard à sa secrétaire. Elle se leva, frappa dans ses mains pour attirer l'attention. Tout le monde n'était pas encore là peut-être, mais elle ne pouvait plus attendre, il fallait répondre aux questions et commencer à débattre de cet état d'urgence dans lequel ils se trouvaient. Se raclant la gorge, elle prit un air sévère et commença la réunion : Mesdames, messieurs, merci d'être présents pour cette réunion d'urgence. Je pense que la plupart d'entre vous sont au courant, mais il y a de cela quelques jours une explosion magique a eu lieu sur le chemin de traverse. Silence. Celle-ci a provoqué un blackout complet dans tout Londres, les autorités moldues avec qui nous sommes en contact nous en ont fait divers rapports inquiétants. De l'autre côté, les moldus se posent des questions et certains de nos citoyens sont dans des états critiques d'après les rapports de la Directrice de Sainte Mangouste. Elle déglutit. Voilà pour l'instant où nous en sommes. J'aimerais donc un rapport complet des services qui étaient sur place, afin que l'on détermine la gravité de la situation et ce que nous allons mettre en place par la suite. Je vous laisse donc la parole. Elle se rassit.

La jeune Ministre n'avait pas beaucoup dormi, elle était épuisée. Elle tremblait un peu et se demandait vraiment, comment tout cela allait finir. Son premier mandat commençait très bien. C'était fantastique....

J’étais à l’heure, comme toujours. Une réunion d’urgence avait été convoquée quelques jours après les évènements du chemin de Traverse. C’était à prévoir. Assis autour de la grande table, j’attendais patiemment l’ouverture des échanges. Dans un costume noir à fines rayures grises, je compulsais méthodiquement une dernière fois les rapports de mes services. Langforth donna le coup d’envoi. Sans attendre une seconde plus, je me repositionnai sur ma chaise et pris la parole. Mon ton était calme et posé, méthodique ett chirurgical.

- Concernant le Département de la Justice Magique. Ce fut l’un des agents de notre Brigade qui le premier donna l’alerte. Sur les lieux, il envoya un patronus jusqu’à moi pour demander du renfort. J’ai mobilisé une force d’une dizaine d’agents assortie de deux aurors pour sécuriser le périmètre et mener les constatations d’usage. Le premier rapport post déploiement reçu faisait état du décès du premier agent mentionné dans des conditions suspectes – certainement d’origines magiques – et recommandait la présence immédiate de Mangouste, qui ne tarda pas à être effective.

Je marquai un temps, observant l’ensemble de la tablée avant de poursuivre.

- Mon avis, Madame la Ministre, est que nous ne pouvons rien cacher à nos concitoyens. Nous ne pouvons ni ne devons laisser la rumeur gonfler trop longtemps. Le Chemin de Traverse est le cœur de bien trop de commérages. Un communiqué immédiat retraçant la situation et appelant tous les témoignages possibles me semble incontournable. Mon département fera son travail et assurera avec méthode et diligence le traitement judiciaire de l’affaire. Le Monde Sorcier n’a que trop souffert et s’est affaibli par le déni et le mensonge des dirigeants passés. Nous devons nous démarquer immédiatement.

Ajustant ma posture, je finis par joindre mes mains sur la table avant de déclarer, conclusif.

- En ce qui concerne les autres facettes de cette affaire, Mangouste devrait se tenir prêt à garder dans ses locaux les sorcières et sorciers atteints par les effets de cette explosion le temps de l’enquête. En l’absence d’une expertise plus poussée, je recommande la prudence. La transparence, et la prudence. Nous devons bien la sécurité à nos concitoyens.

Réunion d'urgence
Gedeon Stalk - ft. Le Gouvernement Britannique

En ancien bon Poufsouffle qu'il était, Gedeon était quelqu'un de particulièrement social. Le bon vivant qui ne disait jamais non et qui ne lâchait jamais rien. Il était rarement déstabilisé par quelqu'un ou quelque chose et son éloquence de jadis lui avait permis de gravir les échelons du Ministère. Et lui, qui d'habitude était d'humeur joyeuse et joviale, n'arborait même pas un sourire lorsqu'il prit place parmi les directeurs de département.

Il avait les traits du visage fermés et de récentes rides venaient lui parsemer son crâne lisse. Il était à la tête du Département de la Coopération Magique Internationale, autrement dit, un service très délicat lorsqu'il s'agissait de communiquer avec les autres gouvernements du monde magique. Il redoutait d'ailleurs un peu le moment où il devrait entrer en action dans cette affaire. Le rôle qu'il avait à jouer venait souvent après moult procédures. La situation, du moins, l'en prêtait souvent. Généralement, c'était les Départements de la Justice Magique et des Accidents et Catastrophes Magiques qui étaient touchés les premiers. Certains services étaient faits pour être saturés. Des employés de front. Lui, le Stalk dans toute sa splendeur, intervenait qu'après débat, réflexion et bilan mis sur table.

Il avait reçu une note de service urgentissime, rédigée de la main-même de la Ministre de la Magie en personne. Son discours n'était d'ailleurs pas de bonne augure non plus et au vue des derniers événements, les nouvelles n'étaient pas vraiment positives. Le sorcier avait entendu pas mal de choses. Ces oreilles traînaient un peu partout dans les couloirs du Ministère et les théories fumeuses étaient nombreuses. Le Directeur de la Justice Magique devrait pouvoir éclairer sa lanterne aujourd'hui. Gedeon ne dit pas un mot quand la Ministre finit de parler. Il avait du mal à imaginer la vie qu'elle pouvait mener avec de telles fonctions.

Sa main grattait nerveusement son front humide au rythme des explications organisées de De Lanxorre. Il y avait une certaine tension dans l'air qui les animait tous ici. Il était d'accord sur la plupart des points de son discours. La prudence notamment. Si il y avait un mot clé qui représentait la diplomatie, c'était bien celui-là. La prudence. Il fallait souvent faire des compromis dans son métier. Des compromis des plus sensibles. L'art de communiquer est bien capricieux et il y a une sorte de frustration permanente à ne satisfaire la totalité des gens. Il s'y était fait, au fil des années et alors, c'était au plus grand nombre qu'il fallait se fier. Si je puis me permettre, je rejoins Monsieur De Lanxorre sur la prudence. Il fait faire preuve de discernement, de précaution et de sagesse. Il se massa le crâne avant de reprendre. Ceci dit... je ne suis pas certain que la transparence soit nécessaire. Il savait pertinemment comment finirait le discours public d'une Ministre fatiguée et terriblement explicite. La peur. Et la peur ne servirait que le chaos. Il faut, ce n'est que mon humble avis mais il savait qu'il comptait un tant soit peu dans le comité agir plus discrètement. Le mensonge n'a jamais été une bonne chose et je ne dis pas qu'il faille s'y prêter. Mais il faudrait peut-être, selon moi, ajuster nos recherches. Une mauvaise communication avec trop peu d'éléments pourrait être désastreuse pour notre gouvernement et notre pays. Il regardait tour à tour la Ministre, puis le Directeur de la Justice et tous les autres. À l'heure qu'il est, ce n'était pas une bonne idée d'être totalement transparent vis-à-vis des concitoyens. C'était même dangereux et particulièrement présomptueux.

Assise confortablement dans son siège, bras croisés. Elle soupira aux premières paroles de Langforth. C'était clairement la pire réunion de sa vie, certes elle allait être mouvementée mais ça n'annonçait rien de bon. Et ce qu'elle savait depuis peu, allait faire peur à tous. C'était certain. Pendant quelque temps, elle laissa d'abord les autres prendre la parole. Elle grimaça aux paroles de l'autre serdaigle, de quel droit pouvait-il juger les compétences des autres quand on savait ce qu'il faisait de son département ? Elle se redressa, observa Stalk, attendant qu'il finisse sa phrase. En soi, il y avait du bon dans ce qu'ils disaient, mais elle avait une opinion assez différente parce que justement... Elle savait le plus important.

J'étais sur les lieux au moment de l'explosion. Silence. Enfin un peu plus loin. Quand je suis arrivée sur place, c'était le chaos général. Il y avait certes votre brigade et sainte-mangouste, mais rien de très encourageant. Qu'importe, j'ai fait venir mes propres équipes du Départements des Mystères sur le terrain immédiatement. Elle posa ses mains sur la table, mais accrochées l'une à l'autre. Je suis d'accord pour faire preuve de prudence, malheureusement concernant la transparence... Excepté si vous voulez déclencher une panique générale, je vous déconseille de tout raconter à la population. Nous n'en sommes pas encore certains, mais mon département est sur le bon chemin pour comprendre le phénomène magique qui est apparu. Et ce que je m'apprête à vous dire, ne va plaire à personne.

C'était certain que la conclusion qu'Alhena avait faite après ces jours et nuits de recherche, allait plus faire peur que faire plaisir. Elle prit une grande inspiration. C'était le moment fatidique. Nous en avons vite conclu qu'il s'agissait d'un portail temporel. La concentration de cette magie, nous l'avons beaucoup étudié pour en être certains. Cependant, nous ne savons pas quelles seront les retombées exactes de cet acte. Nous pensons que cette vague magique aurait été crée par la destruction de la Thangka du Khalachacra, un objet aux propriétés magiques temporelles, dont nous avons retrouvé quelques morceaux. Mais encore une fois, cela fait trop peu de temps que nous sommes sur l'affaire pour être certain de quoi que ce soit. Elle soupira à nouveau, ses ongles commençaient à tapoter la table. L'angoisse montait, elle avait la gorge serrée mais elle essayait de rester concentrée. C'était une réunion importante, elle avait simplement peur de la réaction de ses collègues. De plus, nous avons pu prendre contact avec sainte-mangouste et ils nous ont avertis du vieillissement soudain de certains patients qui étaient sur le terrain. Et... aussi des disparitions de personnes qui n'avaient rien à avoir avec l'explosion. Nous ne pouvons pas encore le vérifier car personne n'a encore pénétré dans le vortex, mais une conclusion évidente s'est faite à mes yeux. Je pense que ce portail à dérégler le temps et que certains événements passés ont été modifiés. Il se pourrait bien alors que... l'existence de certains de nos concitoyens soit remise en cause et qu'ils disparaissent, comme certains lieux... Par exemple Poudlard.

Ses mots n'étaient peut-être pas très clairs, mais l'essentiel était là. La brune savait très bien ce qu'elle disait. L'existence même de leur monde entier était en train d'être remis en question. Qu'est-ce qui avait été modifié ? Qu'est-ce qui allait l'être ? Qu'est-ce que le futur allait leur réserver ? La Peverell n'était certaine de rien. N'importe qui, n'importe quel bâtiment, maisons, familles n’étaient pas hors de danger. Il suffisait d'un seul petit changement pour qu'une rencontre ne se fasse jamais et que tout disparaisse d'un seul coup. J'aimerais qu'on puisse étudier davantage cette faille avant d'annoncer quoi que ce soit à la population. Sinon, nous courons clairement à notre perte. Parce que sinon les gens allaient paniquer et que, il n'y avait aucun endroit où se cacher pour éviter son propre passé.

Charlie écoutait attentivement les différentes personnes s’exprimer, du point de vue de leur département. La situation était grave, elle le savait. Mais à mesure qu’ils parlaient, tout lui semblait de pire en pire.
Les idées s’emmêlaient dans sa tête. Elle n’avait vraiment pas besoin d’une telle catastrophe sur les bras. Elle massa son front, pour s’obliger à garder la tête froide, comme elle savait si bien le faire. Ce n’était pas le moment de laisser la panique et l’incertitude prendre le contrôle.
De Lanxorre recommandait une transparence immédiate mais les deux autres vinrent nuancer cet appel. Charlie hocha la tête, pensive. Puis, imperceptiblement, son visage se décomposa à mesure que Peverell avançait dans son exposé et ses premières constatations.
Une faille temporelle ? Comment était-ce possible ? De mémoire, elle n’avait jamais entendu parler d’un événement similaire s’était déjà produit dans le monde magique. Que ce soit en Grande-Bretagne ou à l’étranger.
Puis Peverell continua, émettant l’hypothèse que cette faille puisse être liée à un objet magique aux mêmes propriétés. Charlie soupira, lasse. Réparer une faille magique n’était pas facile. D’autant que personne ne savait rien de celle-ci. C’était plonger dans le vide, à l’aveuglette, tâtonner en espérant tomber sur le bon bout.
Et la suite n’était pas pour apporter de l’optimisme. L’idée que certains lieux et certaines personnes puissent avoir été effacées comme ça, sans avoir eu le temps de dire ouf, était impensable. Pourtant, Peverell ne plaisantait pas. Ce n’était, d’ailleurs, pas son genre.
Charlie laissa un temps après que la directrice du département des mystères ait terminé. Puis, posant ses deux mains à plat sur la table, elle s’éclaircit la gorge :

-Mr. De Lanxorre, je compte sur vous pour faire la lumière sur cette affaire. A-t-on déjà des pistes, quant à ce qui a provoqué cette faille ? Je doute que ce soit une catastrophe naturelle. Il faut que les personnes en cause soient identifiées et remises à la justice.

Un silence. Charlie savait que, tôt ou tard, le peuple demanderait des comptes. Qu’il s’attaquerait au Ministère pour demander justice. Et que, s’ils n’avaient aucune tête à leur fournir, c’était eux, qui prendraient. Alors même qu’aucun d’entre eux n’était en tort. Du moins, elle l’espérait.

-Pour la communication, je ne veux pas créer de vague de panique. Mais nous ne pouvons pas non plus rester muets alors même que les sorciers attendent des explications. Il faut trouver un communiqué qui puisse rassurer la population sans donner trop de détails. Cela nous laissera le temps d’approfondir les recherches et voir de quoi il retourne réellement avant d’en informer le tout-venant.

Elle humecta ses lèvres trop sèches. Elle n’avait qu’une hâte : que cette crise se termine. Et dans les meilleures conditions, si possible.

-Miss Peverell, vous avez toute ma confiance pour étudier le phénomène. Mais nous n’avons que peu de temps, gardez ça à l’esprit. Sait-on déjà si des lieux ont réellement disparus ? Et concernant les personnes disparues, il va falloir approfondir l’enquête à leur sujet. De quoi avez-vous besoin, pour poursuivre vos recherches ?
Pour Ste Mangouste, il serait en effet plus sage qu’ils puissent garder chez eux les patients arrivés suite à l’explosion. On ne sait pas encore complètement de quoi il retourne, ni s’il y a un risque pour eux. Le mieux est qu’ils restent en un lieu sécurisé avec des Médicomages qui peuvent intervenir rapidement si besoin.
Il va également falloir régler le problème du côté Moldu. Sait-on si cette faille a impacté leur monde ?

Silencieusement, Charlie espérait que ce n’était pas le cas. Gérer un simple blackout du côté Moldu était bien plus simple que gérer des conséquences similaires à celles ayant eu lieu chez les Sorciers.

Présent depuis le début (oui oui), Finrod restait silencieux. Il était arrivé peu de temps après Ravental - De Lanxorre. Avait pris place parmi les autres mais se contenter d'écouter et d'observer. Il était hors de question pour lui d'avouer d'avoir non seulement été sur les lieux mais surtout présent dans la maison qui avait explosé. Même s'il n'avait rien compris à ce qu'il s'était passé, le sorcier s'était empressé de quitter les lieux et d'exiger la même chose des autres Mangemorts. Sa position au Gouvernement lui permettrait d'être aux premières loges pour découvrir ce qu'il s'était passé et surtout les effets que cela aurait sur les personnes présentes au moment de l'accident. Il profiterait d'ailleurs de le dire à Alhena, à elle seule, une fois cette réunion d'urgence terminée.

Ses rapports avec la Ministre avait toujours été professionnels, il n'en pouvait pas vraiment en être autrement d'ailleurs mais dans le sens où il ne côtoyait pas beaucoup. Les créatures étant plutôt dociles, les incidents restaient mineurs et la présence ou intervention de la Cheffe de la Communauté n'avait pas été nécessaire. Finrod aurait pu régler beaucoup de ses problèmes en un coup de baguette rapide dans un couloir mais il s'en serait créé beaucoup d'autres dont il n'était pas certain de pouvoir gérer les conséquences. Pas actuellement du moins.

À la question de la Ministre, Finrod eu envie de dire que c'était temps de mettre fin au Secret, car cela ferait du travail en moins pour tout le monde si le Monde Magique n'était pas caché mais autant poser son masque rouge sur la table pour dévoiler qui il était réellement. Alors il se contenta d'un :

- Vous en auriez probablement entendu parler via le Ministre moldu. Le contacter peut permettre d'écarter les doutes et nous focaliser sur notre monde.

L'autorité naturelle dont pouvait faire preuve le trentenaire était parfois difficilement contrôlable. Autant dire qu'avec la Ministre, cela devait être le pire. Lui rêvait de la voir loin, rien de personnel. Bien entendu.

Il faut trouver un communiqué qui puisse rassurer la population sans donner trop de détails. La brune avait presque envie de rigoler, tellement cette phrase lui était absurde. Elle avait de l'estime pour Charlie, comme pour tous ses collègues et les prédécesseurs de ceux-ci, mais à chaque fois, on dirait qu'ils ne faisaient jamais le bon choix. Rassurer la population ? Le gouvernement actuel ne pourrait jamais le faire, sauf en mentant. Peverell, ne voyait que deux options : dire toute la vérité ou se taire en disant que pour l'instant ils n'avaient aucune information sur l'incident. Ils pouvaient aussi, ne rien dire du tout, mais bien évidemment aucune des personnes autour de cette table ne serait d'accord avec ça.

Malgré toute son affection pour Charlie, Alhena restait la directrice du département des mystères et elle laisserait bien volontiers les autres trouver la solution à sa place. Il était temps que leur Ministre fasse ses preuves, elle qui prônait des valeurs, allait-elle les tenir jusqu'au bout ? Elle avait hâte de voir ça. Concernant les lieux, je ne sais pas. Il me faudrait accéder au registre des disparitions et des plaintes, du département de la Justice Magique. Ce n'est pas vers notre département que les gens se tourneront pour ce genre de cas, ce serait absurde. Silence, elle savait que ça ne plairait pas forcément à son collègue qu'elle mette son nez dans ses affaires, Mais en toute logique, si le passé est changé alors tout est possible. Donc des lieux disparaîtront sans aucun doute, sauf si on arrive à réparer le temps. Je vais avoir alors besoin de plus de fond et surtout de temps, ce serait comme nous demander d’inventer un vaccin en trois. Nous aurons aussi besoin de volontaires, beaucoup de volontaire, probablement un appel au peuple sera nécessaire à un moment donné. Nous ne pouvons pas envoyer tous nos agents dans la faille, il en faudra ici, pour protéger le peuple et continuer les recherches. Bien évidemment, nous ferons des tests avant d'envoyer une quelconque vie humaine... Elle gardait un minimum de moral. Elle n'allait pas envoyer des innocents à la mort, comme ça. Ils avaient des agents préparés, avertis pour toutes sortes de situations et on commencerait avec eux. Il n'y avait pas le choix. Seuls les volontaires partiraient cependant, ils n'avaient pas à ployer le genou non plus. Personne ne savait encore ce qui se passerait en traversant la faille ? Pouvait-on en ressortir ? Y aller, c'était se sacrifier pour la société magique. Elle le savait très bien, mais il n'y avait pas d'autres choses à faire.

Elle se redressa, lançant un regard à Finrod. Elle avait dit ce qu'elle avait à dire. Les autres continueraient à débattre, mais la brune commençait à se demander quelque chose. Avec ce chaos général, allaient-ils tenter quelque chose ? Ce serait le pire et le meilleur timing...

Je me redressais sur mon fauteuil unissant mes doigts devant moi. Après avoir écouté toutes les interventions de mes honorables confrères, je reprenais la parole.

- L’enquête est en cours, Madame la Ministre. Mes agents font tout le nécessaire pour découvrir la vérité. L’ensemble du Gouvernement sera informé de nos avancées. Je n’ai pour l’heure pas encore reçu les rapports complets. Miss Peverell, mon département mettra l’ensemble de ses ressources à votre disposition.

Après avoir terminé mon intervention, je demeurai silencieux, écoutant les autres prises de parole.

Charlie hocha doucement la tête sans répondre à la remarque du Directeur du Département de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques. Puis ce fut Peverell, qui prit la parole. Suivie de De Lanxorre. Charlie les écouta l’un et l’autre, sans les interrompre. Concentrée sur les informations apportées.
Lorsque le dernier mot du Directeur de la Justice Magique tomba, la Ministre prit quelques secondes pour réfléchir. Coudes posés sur la table, mains croisés sous le menton, elle tentait de remettre de l’ordre dans ses pensées.

-C’est parfait, si le Département de la Justice Magique et le Département des Mystères collaborent, commença-t-elle. Miss Peverell, je mettrai à votre disposition tous les moyens dont vous avez besoin. Quant au temps, bien évidemment, je comprends qu’il en faille.

Elle se pinça la lèvre. Le temps, vaste question. Aucun gouvernement n’aimait être pris dans la tourmente d’une crise trop longtemps. Même si les situations ne se résolvaient quasiment jamais d’un simple claquement de doigts.

-J’entends bien votre idée de faire appel à la population, continua-t-elle. Mais comme vous le dites : il faudra d’abord réaliser des tests de sécurité avant d’envoyer qui que ce soit dans cette faille. De plus, il faudra que nous en sachions davantage sur ce phénomène, afin de pouvoir être le plus clair possible lorsqu’un appel à volontaires se fera. Je vous fais entièrement confiance pour diriger cela.

Elle finit par se lever. Posa ses mains à plat sur la table. Jaugea chacun des participants à cette réunion de crise.

-Un communiqué de presse sera nécessaire. Les gens vont vouloir savoir. Et on va avoir besoin d’eux pour nous signaler toutes les disparitions suspectes. Mr. De Lanxorre, je compte sur vous pour l’enquête. Nous devons comprendre ce qui a mené à l’explosion. Bien, si personne n’a de questions, je pense qu’on peut s’arrêter là aujourd’hui.