Saison XXXI
Juillet
(Autorisation d’Adonys pour l’évocation)
Vacances. Enfin, pas vacances totales. Puisque j'ai décidé de séparer mon été en deux et passer un temps aux Trois Balais sur le mois de juillet. Puis être plus relax en août. Nous nous sommes mis d'accord avec Elias pour une fermeture annuelle la première quinzaine d'août. Et des horaires réduits sur la deuxième quinzaine.Il faut bien qu'on profite, nous aussi, de notre été !
D'ailleurs, j'ai mis à profit ce temps sans aucun cours à donner pour renouer un peu avec Thermidor, que j'ai eu tendance à délaisser cette année. Alors même qu'Elias y a aménagé. Mais faut dire qu'entre Poudlard et le bar, profiter des appartements qui me sont accordés au château est plus pratique pour moi. Je suis plus proche de mes deux lieux de travail.
Malgré tout, je reste attachée à Thermidor. Ce chalet confortablement installé en montagne. Avec sa nature, son calme, son silence. Et la présence du koloc qui repeint les murs en plus joyeux. Et Klaus, Oreo, les lapins... La ménagerie, quoi.
Ayant plus de temps, je fais davantage d'allers-retours.
Et aujourd'hui, de bien bonne humeur, je me matérialise à Pré-au-lard avec des fleurs et brins d'herbe fraîchement cueillis autour de Thermidor. Je les trouvais jolis. Ca faisait été. Champêtre. Montagnard.
Elias n’était pas dans les parages, sinon je lui en aurait offert une. A mettre avec sa spatule de super-boss de la mort qui tue. Ca fait toujours bien, une spatule de super boss avec une jolie fleur dessus. Tu fais peur. Mais pas trop. Tu tapes les gens. Mais avec amour.
Comme il n’était pas là, je suis partie avec ma cueillette. Et une idée m’est venue. Fêter l’été et offrir un peu de merveille aux gens. Pour leur arracher un sourire. Les gens qui semblent le mériter. Avec qui je veux partager un peu de mon bonheur pour, qu’eux aussi, voient avec joie cet été qui s’installe.
Après-midi. Je marche dans les rues de Pré-au-lard, d’un pas léger, et je me dis que ça va être une belle saison estivale. Pas seulement en raison du soleil. Du beau temps. Mais parce que, dans ma vie personnelle, c’est comme si tout avait pris un nouvel élan. Sans que je m’y attende. Il suffit parfois d’une rencontre, d’un sourire, d’un regard. Pour repartir. Après une chute. Je suis tombée de haut avec la disparition d’Asclépius. Envies de Révolution avortées. Solitude renforcée. Allié volatilisé.
Puis il y a Elias, le retour. Un koloc pour se sentir accompagnée.
Et Adonys, la rencontre inattendue. L’alchimie non calculée. Qui, pourtant, promet des choses sur le long cours. D’ailleurs, depuis que les cours ont cessé, que les élèves sont tous rentrés chez eux, que j’ai retrouvé presque à temps plein les Trois Balais, il a eu tendance à venir plus souvent au bar. Je lui offre un verre. Une façon de passer du temps ensemble. Pendant que les autres bossent, hehe. Peut-être qu’il passera ce soir. Ca me ferait plaisir. Ca rend l’après-midi encore un peu plus beau.
Alors que je déambule, de temps en temps, je m’arrête devant une personne et je lui tends une fleur avec un sourire. Parfois, elle me fait les gros yeux et passe son chemin. Mais souvent, une fois la surprise première passée, elle sourit et accepte. Je crois que ça leur fait plaisir. Une fleur de montagne. Sous un soleil d’été.
Je ne choisis pas vraiment les gens à qui je donne. C’est comme ça. Au feeling.
Mais quand une petite fille vient vers moi pour me demander si, elle aussi, a droit à une fleur, bien évidemment, je lui en offre une. Et même deux ! Avec un brin d’herbe pour agrémenter la déco. Il suffit de demander.
Je continue ma route, tranquille. Arrêtant quelques passant-es. Pour un cadeau impromptu.