-Saison 32~Été~       


Cela faisait déjà une heure qu’Esme se baladait dans le coin, seule. Elle aimait bien se retrouver dans des endroits bondés, ça mettait son imagination en effusion. Elle s’imaginait la vie des passants, ce qu’elle pourrait bien leur dire. Pour les plus jeunes, elle aimait bien se demander dans quelle maison ils étaient. Elle avait vu tout à l’heure passer une maman et sa fille, celle ci n’en faisait qu’à sa tête, elle courait de partout en hurlant à tût tête qu’elle avait réussi à soulever une assiette avec le pouvoir de ses mains. Mais bien sûr
Puis un grand monsieur était venu parler à sa mère, et la petite lui avait attrapé la cuisse-à laquelle sa tête arrivait- en regarda le monsieur droit dans les yeux malgré sa très petite taille. Elle lui avait ainsi rétorqué, tout en serrant de ses deux mains la cuisse du pauvre monsieur : « Pas touche ! Bas les pattes »
Avec un petit air contrit.

Esme l’avait de suite mis chez Griffondor.

Enfin, le temps passait, et Esme n’osait même plus regarder la vitrine qui lui faisait tant de l’œil. Celle du magasin de Quiddich.
Les années précédentes, Esme ne s’était pas vraiment concentré sur ces études la, le Quiddich lui semblant trop en dehors de sa réalité. Surtout étant donné son aversion à rencontrer du monde, un sport d’équipe lui semblant donc inenvisageable.
Pourtant, après s’être bien renseigné sur le sujet depuis la fin des cours, et avec sa résolution d’enfin commencer à sociabiliser en 5ème année, Esme avait commencé a reconsidérer la chose.
Mais c’était bien beau les livres, mais elle ne savait pas par où commencer. Et ce qui la terrifiait le plus c’était de devoir solidariser. Ceci, pour le coup lui donnait la chair de poule.

Elle se décida donc à faire demi tour. Elle se leva, mais décida tout de même de passer une dernière fois devant la vitrine pour être vraiment sûre de son choix.

Saison 32
Été

Le chemin de Traverse, plus réputée des allées marchandes, accueillait chaque année des milliers et des milliers de sorciers. Incontournable pour les achats scolaires, il y en avait pourtant d'autres - des achats - qui ne revêtaient aucune importance que celle de se faire plaisir et de remplir les poches de marchands sorciers parfois peu scrupuleux. Pour la première fois depuis dix-huit ans, j'investiguais l'allée avec cette deuxième opportunité entre les mains et c'était pour le moins déroutant. Plus de parchemins, encres, bouquins, robes et autres accessoires loufoques qu'un professeur de Poudlard nous aurait incité à acheter... Plus d'économies à prévoir, plus de casse-tête mathématiques à résoudre. Aujourd'hui marquait la fin d'un cycle et le début d'un nouveau : la vie d'adulte.

Mais on a beau dire ce qu'on veut, être passé de l'autre côté du miroir n'annihilait pas toutes ces années d'habitudes. Et de celles-ci, je gardais précieusement celle de la visite des Halles et notamment de sa vitrine Quidditch, particulièrement alléchante pour mon corps qui vibrait de ce sport magique. Lunettes de soleil sur le nez, une glace trois boules - chocolat fraise framboise - entre les mains et la peau transpirant la crème solaire, j'arrivais donc comme une enfant devant la vitrine, les yeux scrutateurs mais surtout impatients d'en découvrir les nouveautés.

Je sais pas combien de temps je reste là, vantant mentalement les qualités aérodynamiques du dernier balai magique en vogue ou imaginant mon corps vêtu de la dernière tenue à la mode des batteurs mondiaux. Peut-être une heure, peut-être plus, peut-être moins. Quoi qu'il en soit, j'ai le temps d'observer les plus intrépides se jeter sur leurs bourses sonnantes et trébuchantes, d'en voir d'autres moins hardis rebrousser chemin par couardise ou simplement de jeunes curieux, impatients de découvrir les joies du vol sur balai. J'en remarque notamment un, ou plutôt une, puisqu'il s'agit d'une adolescente, s'y arrêter pour mieux y revenir. Je la reconnais comme étant poudlarienne - en même temps, difficile de ne pas l'être par ici - et surtout, surtout pour appartenir à la glorieuse maison des Serpentards.

Reste ici, elle va pas te manger la vitrine, je lance en souriant au-dessus de mon épaule, sans pour autant me retourner car je la vois dans le reflet de la vitre. Tu t'intéresses au Quidditch ? Je demande innocemment, prévoyant déjà de la convertir aux joies de la batte comme s'il s'agissait d'une religion. Il y a de bonnes équipes à Poudlard si jamais... Enfin il y en a surtout une, la meilleure, celle des Serpentards, mais tu dois sûrement déjà le savoir. Se lancer des fleurs ? Non, non, non, ça s'appelle du patriotisme - Serpentard, on le demeure à vie.

Reste ici, elle va pas te manger la vitrine
Esme sursauta et se retourna vers son interlocutrice, une grande brune aux yeux verts qu’Esme reconnaissait comme son ancienne préfète.

Au début, Esme ne préféra pas répondre, de toute façon, elle n’aurait pas su quoi. Oui elle était là depuis 2 petites heures et alors ?
Puis la fille continua, en lui posant cette fois ci une question. Esme ne pouvait donc plus éviter l’ancienne Serpentard, elle se retourna donc complètement vers elle, pour lui faire face, et de l’air le plus détaché possible lui dit :
«Mouais, ça a l’air sympa, enfin après je ne my connais pas trop donc ... » elle ne savait pas vraiment comment finir sa phrase.

Oui, elle avait envie de commencer le Quiddich, mais qu’est ce qu’elle allait pouvoir bien dire à celle là, c’est parce que je me suis rendue compte qu’en 5ans ici j’ai jamais parlé plus de 5mins a quelqu’un? Que je me suis dis qu’un peu de sport d’équipe me permettrai d’enfin m’adresser à quelqu’un d’autre que mon petit frère ? Nan elle ne pouvait pas dire ça.

Il y a de bonnes équipes à Poudlard si jamais... Enfin il y en a surtout une, la meilleure, celle des Serpentards, mais tu dois sûrement déjà le savoir. l’autre ajouta, elle ne pouvait pas se souvenir de son prénom. Et la Esme se dit que c’était grave, quand même c’était son ancienne préfète.
Alors, par politesse, elle lui jeta un petit sourire

« À ça, je veux bien le croire ! Mais je ne saurais même pas où commencer, donc je pense qu’il vaut mieux laisser ça de côté... après toit, si j’avais un talent caché, je pense que je m’en serais déjà rendue compte, depuis le temps »

Elle regarda encore longuement ces balais dans la vitrine, et pendant un instant elle s’imagina dessus, durant un match, un match que son équipe gagnerait

Puis elle détourna son regard et s’apprêta a partir