Les produits laitiers sont nos amis pour la vie [En cours]

Saison 31 - Été
PV Matt Deliers

Pénurie de lait aux 3B. Non mais sans dxconner ! C'est que y avait eu des abus. Si, obligé. Bon, Elias était clairement coupable pour une part non négligeable de ces fxutues étagères vides. Mais s'il avait été seul à cuver son lactose à outrance, passerait encore... ! C'était sans compter sur le Deliers. Un stagiaire fin comme un annulaire qui pouvait engloutir des litres et des litres de leurs précieuses bouteilles de grand cru crémeux. Comme quoi c'était pas la taille qui comptait.

Alors évidemment c'était pas un problème. D'abord parce que l'Elias il partait d'un principe simple : tout problème à sa solution. Y avait donc jamais de problème. CQFD. Mais aussi et surtout parce que cette pénurie avait engendré un besoin, qui avait lui même engendré une quête, puis une possibilité d'aventure. Et Elias, il a-do-rait les aventures. Tout ce qui pouvait l'échapper du train train quotidien. Et qui impliquait de se retrouver au milieu de tonnes et de tonnes de briques de lait. Il avait bien sûr pris la liberté d'embarquer avec lui le jeune compadre rouge et or, complice de crime et par conséquent dans l'obligation de réaliser quelques travaux généraux.

Bon. Elias n'avait pas forcément eu à supplier le gamin de l'accompagner dans une usine de produit laitier. Il avait suffit qu'il prononce le mot clé et SBAM c'était parti. Peut-être aussi que le Deliers se faisait un peu beaucoup chxer à jouer les barmans en plein été et cherchait n'importe quelle excuse pour modifier un temps soit peu son planning. Le Baxter avait eu seize ans après tout. Cela dit, il se faisait clairement plus de tune que les copains rentrés au bercail pour profiter des vacances. Sans compter qu'il était dans le pub le plus cool du monde.

L'arrivée au domaine du Milkyway se fit par transplanage d'escorte, qu'Elias maîtrisait à présent à la perfection. Il n'était pas peu fier du chemin parcouru depuis ses déboires sud-américains. Ah, r'garde, c'est par là ! Le directeur les attendait de pied ferme - c'était un comble pour une usine -, paré à faire visiter à ses futurs partenaires sa splendide bâtisse à battre la crème, protégé de la tête au pied. Dans l'air flottait déjà quelques effluves pasteurisés qui mettaient l'eau à la bouche. Enfin le lait. Elias serra joyeusement la main du bougre tout en observant les lieux.

Bonjour ! Bienvenue Monsieur Baxter. Bonjour ! Merci de nous recevoir. Robert Cow est le gérant de Milkyway il indique au stagiaire à son côté. Mon stagiaire, Matt Deliers. La présentation est brève mais la fierté présente dans le regard du Baxter. C'est qu'il s'y serait attaché au protégé rouge et or. Bien, bien, enchanté jeune homme. Vous allez constater la qualité d'un travail bien fait, d'un produit minutieusement fini ! Et tout en parlant, il les entraine à l'intérieur, dans l'antre de la fabrique de lait...

Le Deliers peinait difficilement à rester debout sur ses deux guibolles tremblantes. Le Baxter les avait téléporté tous les deux avec une aisance déconcertante. Comme s'il avait fait cela toute sa vie. Matt était à la fois admiratif et inquiet. Admiratif des nombreuses qualités et talents cachés du boss. Inquiet d'en connaître aussi peu sur lui finalement. Il en apprenait un peu plus chaque jour à son égard. C'était le boss. Gérant des Trois-Balais le Jour. Courtisan d'Azénor et autres de ces gentes dames la Nuit. Un forain dans l'âme depuis toujours - Matt l'aurait parié. Un Portoloin ambulant excellant dans l'art de transporter les gens - Matt venait de confirmer ce point. Un chauffeur de salle et un barman d'exception - Matt l'avait appris tout au long du temps passé à ses côtés. Et surtout, le principal, et le plus important → le fournisseur officiel de lait pour le Deliers.

C'est par là ? Très bien. Le patron partit devant, le petit Lion sur ses talons. Présentations obligées. Le Gryffondor se retint de ne pas rire lorsque le Baxter présenta Mister Cow de l'usine Milkyway. Ah. Ah. Excellent ! ExceeEeEellent ! Rendez-vous compte. Le type portait le nom ultime pour vendre du lait dans une usine. Et son usine.. Elle avait l'air de méchamment envoyer du lait par wagon de quinze ! Woaa le Deliers était grandement impressionné. Bouche béate et yeux ronds d'admiration. Ce devait être la méga-classe over lactilisée de bosser là-dedans. Pxtain. Ce type debout devant eux faisait clairement pas semblant ! « Bien, bien, enchanté jeune homme. Vous allez constater la qualité d'un travail bien fait, d'un produit minutieusement fini ! » Le Deliers acquiesça d'un signe de tête ravi. « Enchanté. Ravi de vous rencontrer et de visiter un si bel endroit. » Les trois partirent à l'intérieur de la bâtisse. « Woaaaa ». Impressionnant. Cet endroit transpirait la classe et les effluves du paradis.

Matt observait coins et recoins. Aucun détail - même aussi futile soit-il - ne devait échapper à sa vigilance. Il reporta son attention sur le directeur. « Mister Cow.. Quelles quantités de lait produisez-vous par an ? Ce doit être une volumétrie assez conséquente. De combien d'employés disposez-vous ? Goûtez-vous, personnellement, vos produits ? Moi jveux bien... Quel système de réfrigération utilisez-vous ? Comment vous assurez-vous que le lait transporté est bien à une température permettant son transport dans des conditions optimales ? Que faites-vous en cas d'insatisfaction cliente malgré un produit que vous jugez minutieusement fini ? N'hésitez pas à me dire si j'pose trop de questions ? » Une pause. Courte, mais suffisante le temps de reprendre son souffle. « J'aimerais vraiment goûter votre lait. Pensez-vous que ce soit possible ? J'ai d'autres questions.. Enfin, je crois.. » Mais elles attendraient.

C'est qu'il s'attendait pas à pénétrer dans un domaine si gigantesque. Y avait de la machinerie de partout, qui faisait un barouf de tous les diables. Comme un orchestre du vingt-deuxième siècle qui n'aurait jamais suivi un cours de solfège, tapage désordonné qui froissait les esgourdes avec hargne. Cela dit, le visuel avait tout d'alléchant. Quelque part dans les tréfonds baxtériens, le félin entama une ronronnante mélodie. Le lait coulait à flot.

Robert Cow, qu'Elias appelait mentalement le Cowbob, les trainait implacablement à sa suite, agitant des bras d'un côté et de l'autre pour répondre aux diverses questions d'un stagiaire fxutrement zélé. Si, le Deliers avait mille et une questions à la bouche, du volume de lactose sorti par l'usine à l'année à son transport sur les routes, en passant par la satisfaction de la clientèle quant à la qualité du produit. L'homme était d'une patience appliquée, et s'il avait été désarçonné par la subite poussée verbale du garçon, il n'en avait montré aucun signe. Elias lui, écoutait religieusement les réponses du maître laitier, la salive au bord des lèvres et les os en cruel manque de calcium. Oh dites, oui on pourrait goûter dites Bob ?

Qui était l'enfant ? On se le demandait encore.

Ah mais je vois que ces messieurs insistent, mais évidemment que vous pourrez déguster nos produits ! Dès qu'on aura atteint la salle de pasteurisation. Ce brave Bob. Quant à vous jeune homme, sachez qu'on ne pose jamais trop de question ! Ce n'est que comme ça qu'on avance dans la vie. Nos clients si vous voulez tout savoir et il voulait tout savoir, c'était sûr, y avait qu'à voir son iris dilaté et ses moustaches frémissantes - bon les moustaches étaient peut-être juste dans la tête d'Elias, mais imaginer le Deliers sous une forme féline était on ne peut plus satisfaisant - sont tous satisfaits de notre lait ! Et s'ils ne l'étaient pas, c'est que nous n'aurions pas comme vous le dites minutieusement fini le produit... ! Un vague clin d'oeil du brun, qui enfile un gant et plonge le bras au fond d'une cuve. Nous prenons la température à chaque instant, et ce jusqu'au transport des marchandises - nos camions sont parmi les mieux qualifiés pour de tels trajets. La main ressort affublé d'un appareil qui ressemble vaguement à un thermomètre. 43.4°C !

Pourquoi est-il si heureux de constater l'avancée de sa fermentation ? Une passion brûlante, c'est la seule explication. L'Elias aurait presque envie d'applaudir tant la joie du maître laitier est contagieuse. Supeeeeer, et la salle de pasteurisation c'est par où ? Mais nous y venons Monsieur Baxter, nous y venons ! Le gant est tiré, catapulté dans une benne blanche au coin de la pièce, et le pas reprend un rythme binaire. Au fond du couloir à gauche, nos toilettes, si vous avez une envie pressante avant la dégustation. Le sourire est toujours étiré d'une oreille sur l'autre. Ah merci mais l'intérêt pour le cabinet est moindre tant l'excitation de siroter quelques bons verres de lait fraîchement tiré de la cuve est forte. Monsieur Deliers, vous vous projetez dans le domaine peut-être ? Vous semblez si curieux, c'est génial à votre âge !

Bob ? Froncement de sourcils en regardant le Baxter avec étonnement. Le type venait pas de le présenter en affirmant qu'il s'appeleit Robert ? Le directeur, qui ne semblait pas avoir trouvé à redire sur son nouveau prénom, leur montrait tout ce qu'il y avait à montrer. Pièce par pièce. Machine par machine. Etape par étape. De toute beauté, le Deliers regardait et écoutait totalement subjugué. Tant d'émotions qu'il en pleurerait presque. Ils insistaient ? Chouette. Ils pourraient goûter une fois dans la salle de pasteurisation. Gé-Niiiiiial ! Des clients tous satisfaits. C'est que ce lait devait être d'une qualité inégalable. Matt avait tellement hâte.

Ils avancèrent dans un couloir vers le Saint lieu où ils pourraient déguster. Présentation rapide des toilettes si un tel besoin se faisait sentir. Le Deliers oublia aussitôt l'information tant l'excitation le rongeait intégralement. Pas le temps de pisser ; il y avait des choses plus importantes dans la Vie. A faire là, tout de suite, maintenant. Mister Cow s'adressa soudainement à lui demandant son éventuelle future projection dans le domaine. De toute évidence l'intérêt du Gryffondor était réel et palpable. « Vous savez.. » Le petit Lion se mit à sa hauteur, marchant à ses côtés. « J'ai toujours adoré boire du lait. Cette boisson me fascine depuis que je suis tout petit. Je pensais perdre cette envie en grandissant mais au contraire non, j'ai l'impression qu'elle s'est même décuplée. Je serai capable de boire des litres entiers ! » Le Gryffondor le regarda d'un air fier. Une lueur de défi était visible dans son regard soudainement brillant.

« Je me souviendrais toujours : une fois mon grand frère m'a sorti « Bois pas trop de lait Matt sinon tu deviendras un géant ! ». » Le directeur l'écoutait parler, jetant quelques regards en arrière pour voir si le Baxter les suivait. Matt regarda vite fait le boss avant de poursuivre son monologue. « Il disait cela par rapport au calcium et au fait que le lait fasse grandir et soit important pour la croissance. Je le sais maintenant. » Parler de Nathan était devenu plus facile avec le Temps. « Je pense que ma mère devait avoir du sang de naine dans les veines. C'est la seule explication au fait que je fasse une taille normale. Si j'étais de taille normale, avec tout le lait que j'ai bu depuis que je suis petit, j'aurais logiquement du devenir un géant. C'est donc que j'étais de taille naine au début pour au finale rattraper le retard et maintenant être de taille normale. Vous m'suivez ? N'empêche je pourrais jamais savoir la vérité puisque je n'ai jamais connu ma mère. Et je ne la connaîtrais jamais. C'est cxn, mais vous savez moi, tant que y a du lait. »

Ils arrivaient dans une nouvelle salle. Impressionnante. Matt regarda partout pour s'imprégner des lieux, des effluves et de l'ambiance y régnant. « Je m'aperçois que je ne vous ai pas répondu. Mon intérêt pour le lait est tel que travailler dans le domaine est un projet potentiel. Cela dit je me dis qu'à force de travailler dans un tel milieu c'est un risque à vous en dégoûter. Je ne sais pas si je supporterais de vivre sans plus boire une goutte de lait. » Le Gryffondor se retourna pour checker le Baxter du regard. « Cet endroit est juste génial ! »

Le regard se visse sur les installations mécaniques qui s'agitent sur un rythme effréné. Un coeur battant, pour une crème bien fouettée. L'oreille écoute distraitement les paroles déferlantes du Deliers. Les informations glissent d'abord sur lui comme un bourdonnement d'inepties, puis l'attention du Baxter est piquée au vif : il n'avait jamais vraiment questionné Matt sur sa vie en dehors des Trois-Balais. Quelques rumeurs trainant dans les couloirs du château tout au plus. Il n'avait simplement pas pour habitude de se renseigner sur les gens comme ça, de même qu'il n'aimait pas qu'on se renseigne sur lui. Mais là le Matt se déliait, le Deliers se confiait. Sur un frère aîné, une mère absente, un sang douteux, sur un avenir même dans le milieu. Autant d'informations dont il ne savait pas forcément quoi faire.

Mister Cow quant à lui, semblait pris d'intérêt pour la vie trépidante du garçon, le regard brillant et le pas ralentissant pour mieux réagir aux propos tenus de quelques Ah oui ? Intéressant ! et Ah c'est possible oui ! Ce serait fou ! ou encore Désolé pour votre maman... en jetant un bref coup d'oeil à Elias, qui ne fit que lever les mains en signe d'impuissance. Le petit était visiblement lancé, c'était pas lui qu'allait l'arrêter. Je travaille dans ce milieu depuis... quelques doigts se dressent et se comptent oh la la, vingt-huit ans maintenant ! Les lèvres s'entrouvrent pour démontrer d'un choc. Elias hoche la tête, impressionné. Enfin bon, j'ai l'air désabusé ? Non non non. Je suis toujours aussi passionné. Comme au premier jour ! J'ai parfois l'impression de vivre dans un monde à part... cette dernière parole est dite sur un ton plus bas, près de l'oreille du Deliers.

Derrière, le Baxter a les méninges qui s'excitent, et les papilles qui s'émoustillent. Deux bouteilles trônent sur un présentoir, près de la porte de sortie. La petite troupe approche activement. Eh bien eh bien eh bien, je ne pensais pas que tu serais si content de visiter cette usine ! J'suis content de t'avoir emmené. Quant aux maigres informations qu'il détenait à présent sur l'étrange famille du stagiaire, il ne savais pas trop quoi en faire. Ton frère il s'est planté, le lait ça fait pas grandir, ça renforce le squelette ! Pas vrai Bob ? Ah oui oui oui, Monsieur Baxter a raison ! Mais on est pas à l'abri de quelques surprises avec la magie... Et il est vrai que la magie actionnait toutes les machines, et pouvaient donc octroyer un pouvoir spécial à ce fameux lait. Cela dit... du sang de nain ? Vraiment ? En tous cas M'sieur Cow, je dois dire que j'suis conquis. Cette usine est fabuleuse. Première fois que je fais le déplacement et je ne suis pas déçu ! Le Milkyway tenait bon la barre et le vent, on le lui avait bien vendu.

La bouteille est rapidement ouverte, les verres servis généreusement. Une main agrippe le contenant, le nez vient humer les effluves crémeux. Mmmh. Il serait sous sa forme jumelle, il aurait poussé un ronronnement de plaisir. Sa langue vient laper le liquide blanc, puis il ingurgite l'intégralité servie avec virulence, le dessus de la lèvre supérieure laquée d'une fine pellicule de lait. Aaaaah ! Un vrai délice. Un autre ! Un autre bigre de chtrouille ! Matt, ça te dirait de gérer les machines ? Bob, ce petit cachotier. Un demi-sourire sur les lèvres, il n'a d'yeux que pour le stagiaire. Visiblement, le Deliers avait de l'avenir dans le domaine du Milkyway.

Vingt-huit années de bons et loyaux services. Rendez-vous compte. Pas loin de trois décennies à diriger d'une ferme main gantée l'empire britannique du lait. Tout du moins une partie. Le domaine Milkyway. Quel brave homme. Mister Cow avait l'éternel respect du Deliers impressionné par ses états de service. Délaissement total d'un pauvre Baxter recalé à la seconde place dans le classement du petit Lion sur les personnes qu'il respectait et admirait le plus actuellement.

Les trois coucous atterrirent non loin d'un présentoir sur lequel trônaient fièrement deux bouteilles de lait et des verres. Ils venaient de trouver le Graal. Bien sûr qu'il était content de visiter un si charmant endroit dirigé par un si charmant honnête type. L'annonce du pseudo paternel le fit frémir : son frère, se planter ? Impossible. Feu Nathan ne s'était jamais planté ! Mais pourtant.. il fallait bien avouer que le Deliers n'était point guère grand tout comme son aîné avant lui. Niveau taille la Llobères lui mettait presque le quart d'une demi-tête (un huitième quoi*) de plus, la Wellington le ferait très bientôt. Quelle tristesse..

Finalement il allait pour répondre mais son attention fut vite recaptée par les deux délicieuses petites bouteilles de lait posées sur le comptoir. Malice. Envie. Convoitise. Excitation. Adrénaline. Impatience. Ses iris s'illuminèrent de bonheur chassant toute trace d'ombre et de doute. La brûlante flamme alléchante du lactose coulant bientôt joyeusement. « En tous cas M'sieur Cow, je dois dire que j'suis conquis. Cette usine est fabuleuse. Première fois que je fais le déplacement et je ne suis pas déçu ! » Le Rouge acquiesça. Il pensait tout pareil, les yeux toujours rivés sur les bouteilles, guettant le moindre mouvement en leur direction. Ce serait le signal. L'impatient signal.

Finalement le moment tant attendu finit par arriver. Mister Cow ouvrit l'une des deux bouteilles pour en servir des verres remplis avec générosité. Les yeux suivaient l'habile mouvement organisant le remplissage équitable des verres. Quelle douce attention. Quelle parfaite dextérité. Le Baxter et le Deliers ne se firent pas prier ; chacun prit son verre et s'empressa de le déguster. Quelle délicieuse boisson. Charmante composition. « Aaaaah ! Un vrai délice. ». Le patron avait raison. « Dé-Li-Cieux ! » Vraiment. Goûtu. Crémeux. Onctueux. Un vrai orgasme gustatif. « Matt, ça te dirait de gérer les machines ? » Un Matt surpris - verre à peine terminé - reposa ce qu'il tenait sur le comptoir avant de recentrer son attention sur Mister Cow. Pxtain. La vache. Sans jeu de mots.. Ce type savait lui parler. Vraiment.

Hésitation. Timidité. Que dalle. Le Deliers en crevait d'envie. « Yeeeesss ! J'suis votre homme. Comment qu'faut faire ? Montrez-moi ! » Les prunelles passèrent rapidement sur Elias avec cet éclat de malice et d'insouciance, en mode « tavu, il me propose de gérer ?!! Trop fou ! » Et gérer, le Deliers savait l'faire. Il allait tout gérer. Fallait juste lui expliquer.

Les yeux du Deliers s'illuminent comme deux sapins de Noël. Gérer le Milkyway. Sûr que c'était pas mal en terme d'expérience stagiaire. L'Elias passe une main amusé sur l'épaule du protégé. P'tit veinard va. Mister Cow les mène rapidement derrière la porte de sortie, qui est en fait la porte d'entrée vers la tourelle opératrice. Un escalier en colimaçon les voit rejoindre un carré de commande tout en aluminium - des questions d'hygiène souligne leur hôte -, et de là on peut voir l'intégralité de la salle qu'ils venaient de quitter. Mais aussi les autres, de part et d'autres du cockpit ! C'est ici le coeur de l'usine Milkyway Matt ben v'là qu'il parlait même plus au principal client ! - le centre de commande, qu'il s'agit de mener d'une main ferme et efficace !

Elias a qu'une envie, bouger tous les leviers et appuyer sur tous les boutons. Simultanément. C'était peut-être mieux que le choix du CowBob se soit porté sur le Deliers en effet. Alors évidemment, tout ne fonctionne pas comme ça claquement de doigt sous le nez d'Elias, qui affiche un sourire poli mais réprime une grimace frissonnante, lui donnant des airs un poil constipé par magie ! Enfin si vous me pardonnez l'expression le regard court sur le tableau de bord en courbe, et il sort sa baguette pour démontrer. Tous les matins, je viens ici et je vérifie mes réglages. Selon la demande, je peux accélérer certaines lignes, amplifier les capacités de telle ou telle machine, faire fluctuer les températures de fermentation... léger haussement d'épaule enfin je gère la vie du lait quoi ! Lueur fière dans le fond de la pupille. Passionné cachotier ce CowBob.

Il pointe sa baguette sur le silo à écrémer et lui fait gagner deux fois son volume avant d'accélérer le flux s'y rattachant. Là paf, un accelerate et un asservo meto, j'augmente ma quantité de lait, et je double l'écrémage par la même occasion ! Mais mettons que je me rende que, Oh non ! La main vient s'aplatir contre le front - un jeu d'acteur hors du commun - ça va bien trop vite, il faut ralentir la production ! L'homme se tourne vers Matt et lui fait un signe de tête. Allez à toi de jouer gamin ! Après j'vais te montrer comment on joue avec tout le reste... beaucoup plus manuel... Oh oui, les boutons ! Elias attend que ça.

Mister Cow avait lui-même - volontairement, subitement - emballé le train de production pour les bienfaits de sa petite comédie démonstrative. Il souhaitait montrer l'étendue de son savoir et de ses compétences. Cela marchait. Le Deliers le regardait avec des yeux avides, brillants, émerveillés. Alors quand le gérant lui intima de ralentir le rythme. Il se frotta les mains tout en acquiesçant d'un signe de tête entendu. Pas bien compliqué mais nullement simple.

A lui de jouer. Le petit Lion sortit Léotia de sa poche avant de cibler le silo pour lui faire reprendre sa taille d'origine et de diminuer à nouveau la vitesse du flux qui revint progressivement à son débit original. « Trop facile. » Sourire satisfait tandis qu'il reposait ses prunelles attentives sur le patron - celui de Milkyway ! pas celui des Trois-Balais. « J'aime d'ores et déjà ce job. » Attente du verdict. Et de la suite des opérations.

Un coup d’œil finalement à son propre boss. Le Baxter avait l'air tout aussi excité lui aussi. Un vrai forain à la foire de Northampton. Impatient de toucher à tous les boutons. Il le regarda d'un air faussement incompris, d'un air de dire « Calme toi le Kid, on fera mumuse avec les boutons plus tard. » Rah la la. Ces jeunes... Matt reporta son attention sur Robert pour faussement s'excuser de l'attitude de son compère. « Excusez-le.. Il est tout aussi excité de voir comment ça se passe vraiment de l'intérieur ! » Cela suffit, tu te calmes maintenant Elias...

Le Deliers s'en sort brillamment. Évidemment. Une langue puérile est tirée à l'intention du ponctuel maître des machines, ce qui provoque un hennissement d'hilarité chez Cowbob. Un hennissement, oui. Ce son ne pouvait être défini autrement. Bien bien bien, vous faites une sacré paire poursuit le Milkman. Grimace du Baxter, qui tente vaguement de reprendre une posture adulte et responsable. Pour le bien de sa mission du jour.

Récolter l'avance promise sur la moitié de la production pour palier à l'effarante absence de produits laitier dans la réserve des 3B.

Mais d'abord, les boutons ! Mister Cow leur fait une vibrante présentation de l'outillage, tirant des manettes, ployant ses gros doigts sur les touches colorées à mesure de paroles à peine écoutées par l'enfant Baxtérien. Bientôt, il cède l'espace au stagiaire pour jouer de ses habiles petites mains, et l'Elias n'attend que quelques stupides minutes avant de s'arc-bouter à son côté pour lui aussi pousser les curseurs à tout va. Aaah, attention aux températuuuuuures ! La paluche Cow a tôt fait d'arrêter le jeune gérant dans son élan et de claquer la langue contre le palais tt tt tt vous n'êtes pas assez délicat monsieur Baxter ! Il a toutefois un sourire amusé plaqué sur les lèvres, signe que l'erreur n'est pas bien grave.

Finalement, le tableau de bord est remis à zéro, le bienheureux Milkman le regard vissé sur Matt avec ce qui semble être une pointe de fierté. Manquerait plus qu'il vole le stagiaire aux 3B ! Bon, amusant n'est-ce pas ? En tous cas ça fait plaisir de montrer mon travail à de si grands passionnés ! Il les traine à sa suite au travers de l'usine, jusqu'à un grand entrepôt dans lequel s'entassent tout un paradis de barils blancs flanqués du logo de Milyway. Ah, la réserve ? Je vois que vous avez largement de quoi nous fournir la quantité demandée ! Tout à fait, tout à fait ! Voyez vous-même, j'ai préparé ce qui partira chez vous dès la fin d'après-midi, juste là une flopée de cartons au nom de pub est pointée du doigt. Super ! Un papier est sortit de la veste du dealer de lait. J'ai pris note de toutes les modalités dont on avait discuté par courrier, vous n'avez plus qu'à signer et on a une affaire qui roule ! qui coule Monsieur Cow, qui coule !

Ha ha, ha, ha. Clin d'oeil au Deliers c'est avec un humour de mxrde qu'on fait du business petit. Ah, j'ai rien sur moi... Matt, t'as de quoi écrire ? Oh toi le stagiaire parfait, sors dont une plume de de ton chapeau !