Les Voyageurs du Temps [Animation Terminée]

Pourquoi ?

Aysha avait l'impression de ne pas avoir eu le choix, et pourtant, elle se savait volontaire. Une incroyable pression pesait sur ses épaules, lourde, étouffante, mêlée à une anxiété sans nom, une angoisse qui lui serrait les entrailles. Elle se revoyait presque, dans la file d'une montagne russe, serrant la main de sa mère et de ses soeurs à l'approche du wagon, se crispant de peur à l'idée de dévaler ces rails à toute allure, l'angoisse vibrante montant un peu plus à chaque seconde, jusqu'à éclater au départ du train. Mais cette angoisse là n'avait pas de commune mesure, elle ne pouvait la comparer à rien tant elle était forte, et pour cause - c'étaient les conséquences de ce qu'elle s'apprêtait à faire qui faisaient toute la différence. Comment avait-elle pu se retrouver là, à porter sur ses frêles épaules le monde entier, à devoir le sauver sans savoir comment. Elle aurait pu ne pas se porter volontaire, certes, mais comment être sûre que les autres y arriveraient ? Comment être sûre que tout n'avait pas été tenté pour sauver ce monde si elle même n'avait pas essayé ? Elle s'en serait voulu toute sa vie. Après tout, c'était elle, qui était déphasé. Elle et quelques autres, et c'étaient pour eux, surtout, que cette faille devait être refermée. Sans doute avait-elle mille autres conséquences qu'elle ne soupçonnait pas. Sans doute Miss Peverell, qui se tenait devant la faille avec un chronomètre dans la main, en savait elle beaucoup plus. Et c'était sans doute pour cela qu'elle affichait un tel air de gravité.

Aysha serra les poings dans les poches de sa veste. Son coeur battait trop fort. Elle sentait sur ses épaules le poids de son sac à dos, pourtant maigrement rempli, selon les consignes qui lui avaient été données. Un livre de médicomagie, juste au cas où. Son arbalète. Quelques sortilèges dénichés au préalable et griffonnés sur un parchemin, des fois qu'ils aient le temps de commencer à vider son sac avant de lancer des sorts. C'était sans doute ridicule. Et sa baguette, aussi, dans sa poche cette fois. Le seul objet véritablement indispensable, sans doute. On les avait longuement briefés, Aysha avait longuement hésité, mais elle était là désormais, et malgré toutes les consignes, elle ne savait pas à quoi s'attendre. C'était l'inconnu qui patientait derrière cette faille. La préfète parcourut les visages des membres de son équipe. Parmi les volontaires, de nombreuses têtes connues, parmi son équipe, encore plus. Elle avait découvert avec un léger soulagement qu'Eileen les accompagnait. Elle connaissait ses talents et lui faisait une confiance presque aveugle. Qu'elle fût une alliée du Ministère ne changeait plus grand chose en cet instant. Gabin qui lui sembla trop jeunes pour faire une pareille excursion, mais après tout, elle aussi, non ? Gabin était l'opposé même d'Eileen : elle ne lui faisait confiance en rien. Il y avait aussi une inconnue, la trentaine, compétente elle l'espérait. Et une dernière jeune femme, vaguement familière. Ils étaient peu. Elle avait peur.

Trois groupes s'étaient déjà engouffrés dans la faille et les minutes s'égrainaient à la fois trop vite et trop lentement. Et puis il fût temps. Eileen s'avança la première, et Aysha posa sa main sur une épaule pour ajouter un maillon à cette petite chaîne qui ne devait sous aucun prétexte se briser lors de l'entrée dans la faille. Elle marchait vers celle-ci comme dans le couloir de la mort et n'entendait presque plus les bruits autour tant son coeur battait, assourdissant. Elle n'entendait pas le sifflottement de Gabin qui semblait trop détendu pour les circonstances. Elle n'entendait plus rien, en fait. Elle ne penait qu'à une chance : il fallait qu'elle en renvienne.

Autorisation d'Alhena pour poster

L

e jour J était arrivé et, avec lui, une angoisse qui tiraillait les entrailles. Un an après les événements du Chemin de Traverse, des volontaires allaient se rendre dans ce mystérieux vortex. Lara n’en faisait pas partie : bien qu’il y ait de l’amélioration au niveau psychologique, la jeune femme sentait qu’elle n’était pas assez stable pour vivre une épreuve pareille. Alors, elle avait laissé d’autres sorciers plus courageux se présentaient. Et Harmony en faisait partie. A cette nouvelle, la douche fut glaciale mais la propriétaire de la Boutique d’Animaux Magiques comprenait : l’ancienne Serdaigle lui avait parlé des événements qui s’étaient déroulés dans cette maison, un an auparavant, et la culpabilité qui rongeait Harmony l’avait poussé à se porter volontaire. Étant donné le caractère de sa compagne, Lara ne fut pas surprise mais elle était angoissée. Harmony pouvait ne pas revenir ou avoir de graves séquelles… Rien de très réjouissant… Néanmoins, la Magizoologiste se garda bien d’exprimer ses pensées.

Silencieuse, elle observait la foule. De nombreuses personnes étaient présentes, aucun visage familier ou alors, elle n’y prêta guère attention. Les volontaires se trouvaient près du Vortex, près à entrer dedans quand on leur en donnerait l’ordre. S’approchant d’un agent de la brigade magique, on la laissa passer après avoir indiqué la raison de sa venue. S’approchant d’Harmony, la peur pouvait se lire aisément dans son regard et aucun mot ne pourrait la soulager. Un câlin, une promesse et l’attention d’Harmony est attrapée par un groupe qui entre dans le vortex. Le sien n’allait pas tarder à s’engouffrer là-dedans et il fallait qu’elle la laisse partir, chose difficile pour la Métamorphomage. Néanmoins, elle n’avait pas le choix.

Reculant, la jeune femme alla se replacer dans la foule, non sans un dernier regard pour ce foutu vortex. Maintenant, il ne restait plus qu’à attendre.

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#019 - Les Voyageurs du Temps
Saison 32 - Hiver

LA accordé à toute l'équipe

Le grand jour est enfin arrivé. Réunis devant ce que les journaux et les officiels aiment à appeler "la faille" nous attendons tous patiemment l'heure du grand départ. Hasard des affectations ou coup du sort, trois des personnes de mon groupe me sont connues. Artemis, le jeune homme plein d'énergie que j'aurais volontiers transformé en bonhomme de neige à mon retour de voyage. Azaël, le directeur du Bureau des Aurors et ami d'un ami... ne dit-on pas que les amis de nos amis sont nos amis ? Dernière tête connue, Elias... Kohane ne m'a pas dit qu'il serait là... peut-être l'ignorait-elle... ou peut-être l'idée de ce départ ne l'inquiétait plus que je ne l'ai imaginé.

Un rapide signe de tête en guise de salutations aux membres de mon groupe, puis j'attends patiemment que la ministre et la directrice du département des mystères ne finissent leurs discours insipides. L'évènement était historique, dans tous les sens du terme. Modifier le passé était un tabou de la magie, un interdit absolu. Pourtant aujourd'hui des sorciers·ères de tous horizons allaient devoir intervenir sur les événements pour restaurer l'histoire telle que nous la connaissons aujourd'hui. L'erreur n'était pas permise... d'autant plus qu'un élément perturbateur pourrait également bien se trouver sur notre route.

Enfin, le bouton fut pressé et je pose ma main sur l'épaule du Koloc, laisse glisser ma baguette dans mon autre main et nous nous engageons en enfilade à travers l'espace et le temps....

La accordé à mon groupe

« Tu seras gentil avec Papa, hein ? » Le ton est à la fois autoritaire et maternel, c'est la voix pourtant légèrement cassée par tout un flot d'émotions qui se mélangent tandis que je m'adresse à mon fils. Théo passe, encore une fois, dans mes bras avant que mes lèvres rejoignent celles du fiancé pour une tendre étreinte. Peut-être serait-ce la dernière fois mais cela avait été un choix purement réfléchi comme tant d'autres personnes présentes ici bien que les raisons pouvaient être, étaient sûrement différentes. Cette vague impression de partir au front ne me quittait pas mais après tout c'était bien la l'idée. Tout de même, nier qu'une légère excitation ne me gagnait pas, serait me mentir à moi même. Sentiment contradictoire, certes, dérangeant, probablement, quand on sait que l'on ne reverrait sans doute jamais les siens mais vivre n'était-elle pas une grande aventure ?

Parfois l'audace avait du bon parfois non mais oser pour accomplir de grandes choses était souvent d'actualité. D'ailleurs aider les gens avait toujours été un besoin vital, une nécessité. Ce n'était sans doute pas pour rien que j'avais choisi la médicomagie dès ma sortie de Poudlard et si mes compétences pouvaient servir pour le bien de la Communauté Sorcière alors...le choix était devenu plus un choix.

Les dernières consignes sont lancées dans un dernier discours nécessaire avant que les groupes ne disparaissent un à un. Reviendront-ils ? Reviendrons-nous ? Rien n'est moins sûr. Tant de questions restaient sans réponses mais justement peur être seront elles trouvées en traversant cette lumière d'un premier abord si apaisante. L'espoir faisait vivre disait-on.

Une dernière embrassade, un dernier regard aux deux êtres aimés, je détourne alors moi aussi la tête pour aller enfin rejoindre mon groupe. Le parcourant du regard, le comptage se fait rapidement. Une jeune femme brune ayant l'air d'avoir toute la connaissance en elle rien qu'à ce qu'elle dégageait, un jeune homme à peine sorti de l'adolescence et deux autres jeunes femmes. En clair, nous étions relativement peu mais on allait devoir faire avec. Il le fallait. Prenant une grande inspiration et aussi tout mon courage possible, j'espère que mes années à Ste Mangouste me serviront. Je finis donc par m'avancer moi aussi vers la faille posant une main sur l'épaule d'une jolie brune pour l'instant inconnue au bataillon, déterminée malgré un pincement au cœur qui vous prend les tripes.

Le temps est venu.

L'inconnu aussi.

Je suis la dernière de mon groupe mais ne dit on pas que les derniers sont les premiers ?

LA d'Ulysse et LA accordé au groupe d'Awanne

Mais pourquoi diable Awanne se retrouve-t-elle dans cette situation ?! Déjà qu'est ce qui lui est passé par la tête pour accepter d'être volontaire et ensuite, qu'est ce qui l'oblige à rester ?! Après tout, rien ne dit qu'elle devra réellement se mettre en danger (en fait si, il y a de grande chance, mais il vaut mieux ne pas y penser). Et d'ailleurs, la demoiselle aura des gens à accuser si la mission échoue, c'est l'avantage d'être en équipe. Il est fort probable que la tenue adoptée pour la journée ne soit pas la plus adéquate, mais un effort a été fait car rien n'est fragile, la jeune fille n'est pas en robe et ne porte pas de talons.

Bon, maintenant c'est vraiment le moment d'y aller. Il y a pas mal de volontaire quand même c'est à la fois rassurant et vraiment inquiétant par ce que il y a plus de gens pour remplir à bien cette mission, mais si il y a besoin d'autant de monde c'est que ce ne sera pas de tout repos...

Peut-on encore reculer ? Ho et puis m*rde, on y va ! En plus les différents groupes se divisent et la blondinette semble bien accompagnée. Deux professeurs de Poudlard sur quatre, c'est pas trop mal ! Bien-sûr, nous omettrons leur spécialité qui malheureusement n'est pas la défense contre les forces du mal... Mais chaque employé de l'école est puissant non ? Enfin, nous l’espérons... Il y a également une quatrième personne, elle inconnue.

Perdu dans ses pensées, à deux doigts d'abandonner, une main vint se poser sur l'épaule d'Awanne. Mr Daiklan. Rien de mal ne pourrait arriver en sa présence (enfin excepter se prendre une flèche à la fin d'un cours par exemple). Non non, ce n'est pas le moment de pensez à ça ! On ne peut pas juger une personne sur un seul événement durant lequel il a été prit au dépourvu.

Quelques groupes partent avant puis vient le tour des quatre compères. Sa baguette déjà à la main (au cas où) le demoiselle passe le vortex.

RP n° 19 : Time is relative

LA du groupe

Vous y voilà.
La Faille.

Cette chose mystérieuse - magique, évidemment - qui avait fait la une des journaux et des ragots.
Pour être tout à fait honnête, vous ignoriez à quoi vous attendre.
Certainement pas à cette masse confuse et brillante qui se trouvait devant vous. Du moins, c'est ainsi que vous la perceviez.
Vous vous demandez si les personnes autour de vous sont de cet avis. Que se passe-t-il dans leurs esprits, pourquoi sont-ils ici.

Des réflexions similaires à celles que vous vous êtes faites quelques temps plus tôt, lorsque le nom de Moira avait été prononcé pour la première fois en votre présence.
Il vous avait fallu de longues heures et de plus grandes gorgées de Scotch encore pour faire le point sur les événements que vous avez vécu. Et si tout n'était pas encore tiré au clair,
Il était certain que vous teniez à finir ce que vous aviez commencé.

Vous aviez écouté les consignes, les murmures. Au milieu des salutations, et des présentations auprès de ceux qui allaient être des compagnons, vous ne pouvez vous empêcher de chercher d'autres visages dans cette foule - si on pouvait l'appeler ainsi.
Ici et là, et surtout,
Cette jeune fille qui avait marqué votre mémoire à force de courage et d'invisibilité,
Engouffrée dans cette aventure aux milles incertitudes - vous n'avez pu l'aborder
Tout était une question de timing manqué apparemment.

Vous pensez une nouvelle fois à ce que vous laissez derrière vous.
Pour la troisième fois de votre vie - la deuxième n'étant pas si lointaine -
Vous vous étiez engagé dans une histoire beaucoup trop grande pour vous.
Que n'étiez vous pas resté dans la solitude tranquille du Manoir, entre les bras de celles qui prenaient le vôtre.
Peut-être qu'il était encore temps de revenir aux livres, et à laisser votre existence passer sous vos yeux, sans risque.

Peut-être.
Mais rien n'était plus virulente motivation
Que la lassitude.

De signature et contrat tacite sans les avoir lu...
La conclusion du marché est un pas dans le vide.

Vous êtes ainsi le premier de votre groupe à rentrer, la main de votre compagnon étant la seule chose rendant votre action
Réelle.

L.A de groupe.
+ Ulysse prends trois baguette avec lui : la principale, celle en rose et celle en cerisier. Inventaire à jour.

Une impression de déjà-vu, qui me prends aux tripes et la tête dès le moment où ont débuté toutes ces procédures. Le renouveau, encore et encore, de chacun des évènements auxquels j’ai pu choisir de prendre part et qui ont mal tourné. Cette unique pensée qui revient comme une vague échouée sur les plages de mon esprit. Par tous les dieux.

Qu’est-ce. Que. Je. Fous. Ici.

On aurait pu croire que la dernière fois m’aurait servi de leçon, avec l’autre folle qui a crée tout ce problème. Mais non, évidemment, il avait fallu que je me sente coupable que tout cela soit arrivé, et donc que je me porte volontaire pour aller réparer tout ça !

Je regarde autour de moi. A part Izsa, rien de rassurant. Des élèves actuels, des anciens élèves. Deux de mes meilleurs éléments se trouvaient par ici. S’il y a une justice dans ce monde alors je serais rassurée : le destin ne peut pas s’acharner sur autant de personnes d’un si jeune âge. Du moins, je l’espère.

Voir le premier groupe s’élancer dans la faille. Jusqu’à l’appel du numéro qu’on m’a donné. Un coup d’œil, un homme que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam, Miss Becket – une collègue – et Miss de Saint-Anthost. Une rapide évaluation me permets de venir rapidement à une conclusion : nous avons un groupe de camouflage. Je ne connais pas les compétences de l’inconnu (bien vu l’aveugle), mais pour nous autres il serait facile de se repérer, de se débrouiller. D’être dans l’ombre. Celui que je n’ai jamais vu avance sa main vers mon épaule. Un sourire, avant de faire de même pour Miss de Saint Anthost, et de regarder dans la direction de Miss Becket. On est dans la m*rde, mais au moins on y est ensemble. Je re-regarde l'inconnu... Mais ? C'est Mister Lestat ?! Suis-je si stressé que je suis incapable de reconnaitre TOUT mes élèves? En plus c'est loin d'être le pire des élèves de ma matière. Ulysse, ressaisit toi. Vous êtes deux professeur. Vous avez deux élèves à protéger. Ca risque d'être sportif.

Se préparer à franchir le pas. Comme on nous l’avait dit. Une lubie de ma jeunesse pourrait me sauver la vie. L’amour passé des baguettes, quelle utilité lorsque l’on s’élance dans un endroit que nul ne connait ? Eh bien, j’ai anticipé, et ai pris trois baguettes avec moi. Celle que j’utilise toujours. Celle en Rose et au crin de Licorne noire. Et enfin, celle de Cerisier au cheveu de Lanx… de Vélane. Celle de Zorein est restée à l’abris, elle est trop précieuse. On ne sait pas ce qui peut arriver, ni si je pourrai changer de baguette sur place. J’ai déjà dû toutes les faire réparer, ce n’est pas pour les laisser se reposer dans un coin à prendre la poussière. Une de secours pour moi. Une de secours si quelqu’un a besoin d’aide. Je tâte mes poches, vérifie leur présence une dernière fois. Il est temps d’accomplir le paradoxe de cette expérimentation.

Avancer d’un pas, pour reculer de plusieurs années.

Je n'ai jamais entendu plus lourd silence que celui qui suivit les discours avant le saut des voyageurs dans la faille temporelle qui allait réduire notre monde au chaos. Nous étions nombreux, sur le Chemin de Traverse, à attendre patiemment qu'il ne se passe quelque chose. Et à attendre en ce lieu, par une froide journée de février, il y avait quelque chose d'un peu intemporel. Etais-je le seul à me souvenir des premiers pas que j'avais, comme tous bons sorciers, esquissé par un après midi d'Août, presque à reculons et la peur au ventre, me préparant à devenir celui que Poudlard a fait de moi ?
Beaucoup de ceux qui se trouvaient dans l'assemblée, derrière les journalistes accrochés à leurs plumes-à-papotes, devaient être parcouru par cette même pensée qui les faisait revenir des années en arrière. Certains n'avaient vu passer que quelques hivers depuis leur première traversées de la ruelles pavée, d'autres devaient sans doute être plus proche de la fin de leur vie qu'au début, mais tous avaient dû y penser au moins un instant.

Parmi ceux qui craignaient le plus de se trouver du mauvais côté de leur vie, il y avait ceux qui se trouvaient, à mon sens, du mauvais côté de la foule. Tous les regards étaient braqués vers ces courageux voyageurs du temps et bien que les félicitations silencieuses fussent sans doute de rigueur, je ne pouvais m'empêcher de penser que sans doute, certains d'entre eux n'étaient peut-être pas à leur place. Il y en avait de très jeunes, certains n'avaient probablement pas même quitté Poudlard. Il y avait également des têtes un peu plus connues que d'autres.
Quelles raisons si saugrenues qu'elles aient pu être avaient bien pu pousser ces jeunes gens à prendre un tel risque et entrer dans un portail derrière lequel ils ne savaient pas ce qu'ils allaient trouver ? Sur l'estrade qui faisait face à la foule, une jeune fille au cheveux noirs de jais n'attirait pas mon attention. Si tout cela s'était passé quelques temps plus tard, ou bien si ce qui s'était passé dans la faille temporelle s'était déroulé d'une autre façon, j'aurais sans doute reconnu Anaïa Beckett, dont je m'exerce, en ce jour, à retracer la vie. En cette instant, cependant, j'ignorais tout de la jeune femme et ne posais pas plus mes yeux sur elle que sur les autres candidats à la mort sur lesquels mon regard s'attardait successivement.
Pour parler avec encore plus d'honnêteté que je ne le devrais, sans doute me faudrait il avouer qu'à cette heure grave de notre Histoire (avec sa grande Hache), mon esprit était très éloignés des élèves de Poudlard qui risquaient de perdre précocement leur toute nouvelle professeure de métamorphose. La seule chose qui comptait, selon-moi, était que le monde ne s'effondre pas dans un interstice séculier et pour cela, paradoxalement, le temps semblait manquer.

De son côté, Miss Beckett, ne me voyait pas non plus au milieu de tous les visages qui se tournait vers elle ainsi que vers ses compagnons d'infortune. La tête lui tournait, et elle n'entendait rien. Jamais, sinon lorsqu'elle avait envisagé de changer toute sa vie de vagabonde pour devenir enseignante, elle n'avait éprouvé un tel stress, une telle charge émotionnelle qui la submergeait tant qu'elle ne ressentait plus que son cœur qui martelait dans sa poitrine au rythme de son âme lui intimant de s'enfuir.
Il était temps.

Chaque seconde de plus dans ce plan était une année, un siècle, un infini de perdue dans le reste de la coercition inter-dimensionnelle des époques. Anaïa posa sa main sur l'épaule d'un garçon de son groupe. L'un de ceux qui le composait était un collègue spécialiste de l'Astronomie. Bien qu'elle n'eût jamais porté cette matière dans son cœur, elle s'était toujours gardé de le lui dire. A présent que sa vie dépendait de la sienne, il y a fort à parier qu'elle s'en félicitait grandement.
L'heure était venue, bien que dans son esprit, Anaïa eut aimé passer encore un million d'années avant de devoir plonger dans l'enfer faustien pour lequel elle s'était engagée. En entendant qu'il était encore tout à fait possible de renoncer, son corps s'était mis en marche tout seul dans la direction de la foule. Pas une seconde, elle n'avait pensé à la honte ou au mépris de ses pairs la voyant faire acte de lâcheté, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas bouger et que le monde dépendait de sa position. Si elle avait écouté son instinct, elle aurait laissé l'univers s'effondrer dans ses propres méandres chronophages, mais elle n'avait bougé que de quelques centimètres.
Le quatuor était parfaitement aligné lorsque, sans raison apparente, l'inconnu et le professeur d'Astronomie échangèrent leurs positions. Ils s'étaient regardés mutuellement, et, semblant s'être compris comme des danseurs de ballet, prirent chacun la place de l'autre. Ainsi, tous firent une enjambée et ce qui semblait jusqu'alors être un pas infranchissable, se révéla être un pas de quatre.

Edwin Weber
LA du groupe

L’heure était venue de se diriger vers la faille, la mort ou, si on était optimiste, vers la gloire. Malheureusement, Edwin ne l’était pas. Il misait sur 90% de chance de survie. (Chiffre sorti de nulle part, mais c’était son truc, les pourcentages). Parce que, même si on leur avait assuré qu’ils reviendraient vivants, il n’y avait en vérité aucune preuve. Quand même bien même, si ce soir il retrouvait sa maison et sa femme, dans quel état serait-il ? Bon à pourrir à l’hôpital St.Mangouste ? Sa femme, Elizabeth, était d’ailleurs ici, bien présente, englouti parmi la foule. Elle, elle l’était, optimiste. Alors actuellement, elle était certainement en train de sourire. Un sourire faible bien sûr, mais un sourire quand même. Peut-être plus pour se rassurer qu’autre chose ? Peut-être pour ne pas inquiéter son mari ? Elizabeht était tout ce qui comptait pour lui. Avant de partir, il l’avait embrassé, puis lui avait chuchoté un “à ce soir” avant de se diriger vers la faille, sans se retourner une seule fois.

En approchant de son groupe, il se retint de balancer une remarque acerbe. Mis à part un (Jackson), on lui avait refourgué un vieux (Robert) et une adolescente (Morgana) tout juste sortie de Poudlard. Il s’était pourtant porté volontaire pour empêcher que les événements non-historiques se produisent, pas pour faire du baby-sitting. Il venait de baisser son pourcentage de survie à 75%. Tiens, c’était très optimiste ça pour Edwin. A vrai dire, il écoutait les présentations d’une oreille distraite, tentant d’analyser les personnes avec qui il allait devoir coopérer aujourd’hui alors que jamais, avant aujourd’hui, il ne les avait rencontrés. Leur faire confiance allait certainement être une épreuve bien plus compliquée qu’entrer dans ce foutu vortex. A lui de se montrer à la hauteur - et il l’était - pour ne pas avoir à laisser sa vie entre les mains de ces gens. Sinon, ils iraient droits vers la mort. Et Edwin, n’avait pas l’intention de rester bloqué dans une vie parallèle.

Posant sa main sur l’épaule du plus vieux avec réticence, il se retint de dégager celle de la personne derrière lui. Ne pas lâcher son camarade pour ne pas se perdre dans un autre espace-temps. “Courage Edwin, ce n’est que l’espace de quelques secondes”, une fois la faille traversée, vous ne serez plus obligé d’entretenir de rapprochements physiques.

Les Voyageurs du Temps

Ca y est ! Le jour du grand départ était arrivé ! Et à part mon chien, Iris, personne ne savait où j’allais, pas même mon meilleur ami.
Un câlin à ma meilleure amie, un au revoir plus qu’un adieu et je me mis en route vers le point de rendez-vous.

J’étais stressée, mais dans la foule, je pouvais apercevoir des visages familiers, des personnes que je connaissais de près comme de loin. Ma patronne, des enseignants, ou encore des amis. L’heure n’était vraiment pas aux bavardages. Chacun semblait se focaliser sur l’essentiel, et l’essentiel ici, c’était notre mission mais aussi notre protection.

Quand vint le moment de rejoindre mon groupe, j’eu l’immense soulagement de constater que je connaissais au moins une personne le composant, Jackson Emerenziana. Je l’avais rencontré à une soirée, se déroulant…chez lui !

Je lui adressais léger un sourire avant de me positionner aux côtés des deux inconnus (Robert et Edwin). Il fallait un contact physique avec les personnes de notre groupe afin de franchir le portail. Je ne voulais pas déranger mon voisin (Edwin) et mis ma main sur son épaule, en constatant qu’il avait choisi cette option pour lui. Personnellement, je n’avais aucun problème à ce qu’on prenne ma main. Un contact chaleureux, rassurant.

Etre la plus jeune du groupe m’importait peu, j’étais justement ici pour faire mes preuves mais aussi pour me sentir utile, me sentir vivre et prouver à mes grands parents que non, je ne suis pas une incapable.

Je ne savais pas.
Clairement je ne savais pas pourquoi j'avais accepté d'être là à nouveau.
Quelque part je aurai bien dit " à cause de lui"
Mais il n'en était rien.
La preuve :
Seule dans un coin : moi
Plus loin : lui

Pourtant j'avais gardé un oeil sur lui, par habitude ou par confort. Dur à dire. J'avaisécouté Miss Peverell parler et j'avais regardé sans bouger les formes humaines se rendre devant le vortex en petit tas.
Il y'avait dans cette histoire de voyage dans le temps des parfums d'insouciance moldue. Pour sur, les gamins comme les grands férus de science fiction nous envieraient s'ils découvraient ce qu'il se passait sous leurs mirettes fermées.
Quelque part, c'était la raison de ma présence ici. Ce sentiment galvanisant de pouvoir participer à un tout qu'un grand nombre aurait aimé expérimenter. Raison purement égoïste née d'un besoin primaire d'auto satisfaction... Après tout, j'avais fini par aimer être une sorcière -il était temps- et encore plus de pouvoir jouir de nos privilèges particuliers.

Alors, sans rien rétorquer ni même penser à ce qu'il s'était passé auparavant, mes pas avaient rejoint mon groupe, scannant rapidement leur bouilles. Des inconnus, ou presque, il y'avait la gamine Riley, croisée à l'occasion, mais rien de bien consistant sinon. Parfait mélange au final, l'avantage de l'ignorance de la sensibilité de ces autruis offrait la possibilité de ne pas avoir à s'enquérir plus de raison de leur état d'âme. Parfait disais-je.

Aussi, quand le garçon qui semblait aussi mature que moi s'elancait très serieusement vers notre point de depart - ou de chute, tout dépendait du sens où le point de vue se penchait- j'avais fait pareil, toit simplement.

Posé contre un mur dans un coin de la pièce, les bras croisés, Jackson écoute attentivement le discours de la Directrice du Département des Mystères. Le stress l'avait envahis depuis le jour où il avait été appeler pour participer à cette aventure. Durant deux jours, un employé du Ministère avait expliquer les enjeux de cette mission. N'ayant été peu intéressé par cet événement avant de s'être forcé à lire un journal, l'italien avait eu du mal à tout comprendre.

Dans la pièce se trouvait plusieurs visages familiers. Des personnes dont le sentiment d'amitié n'était pas du tout partagé, d'autres qui souhaitaient aider le malade, certains sont même de la famille ! Quand aux autres, ce sont des inconnus, mais pas pour bien longtemps.

Une fois les groupes composées, l'ancien serdaigle s'approche de ces camarades d'aventures et attrapa la main de celui qui semblait avoir son âge. Celui-ci avais posé sa main sur l'épaule du plus vieux. Jetant un regard en arrière, l'homme souri à la plus jeune et lui proposa sa main. Il était temps d'y aller

Juste quelques secondes, quelques minutes. Des groupes qui entrent dans la faille, d'autres qui en sortent immédiatement. C'est presque impossible de tout suivre. Un roulement étrange, trop rapide, parfois trop lent. Elle a le cœur qui tambourine trop fort dans sa poitrine. Ils n'avaient jamais envoyé autant de gens en même temps. Et si certains se retrouvaient aux mêmes endroits finalement ? Ou même qu'ils ne réussissent pas et restent coincés à jamais ? Et son frère...

Alhena secoue de la tête, elle ne doit pas laisser son esprit divaguer dans le sentimental. Ce qui est en train de se passer est exceptionnellement important. Elle ne doit pas être distraite. Chaque groupe est interrogé dès son retour. Pour les premiers revenus, ils ont réussi leur mission, peu étonnant. Puis soudainement une équipe, qui elle, non. Comment ça non ? La faille les avait rejetés, il semblerait. La brune ne comprend pas bien, ce n'était jamais arrivé avant. Comment c'était possible ? Et si c'était justement des évènements importants qu'il fallait absolument... Non, son raisonnement était absurde. Il ne fallait pas absolument, c'était une nécessité. On ne jouait pas avec le temps, ce n'était pas une option.

Puis soudainement, des lueurs d'espoir. Un groupe d'inconnu, qui revenait exactement de la même mission et qui l'avait réussi. Alors, était-ce cela ? La faille les avait éjecté pour donner une chance à d'autres ? Probablement. Ce portail était bien capricieux. Il n'y avait peut-être pas autant de changements dans le passé qu'ils avaient pu le croire finalement. En même temps, il était impossible de tout prévoir avec ce genre d'évènement.

Lentement, elle s'assoit. Une fatigue imposante la submerge. Les émotions, sa grossesse, la présence de la faille ? Elle ne sait pas. Ce n'est seulement que quand un premier groupe se présente avec un bout de la tapisserie entre ses doigts, qu'elle se relève. Petit à petit, tous les groupes reviennent et la Thangka du Kalachakra reprend sa forme originelle. C'est d'une beauté sans nom. Elle et le Ministère allait probablement garder sous scellé dans un endroit extrêmement bien protégé cet objet. Pas comme son dernier propriétaire.

Accroupie, elle se saisit du dernier morceau. Il faut passer à l'action désormais. Elle n'est certaine de rien, une légère peur lui glace les veines. Elle pose doucement au bon endroit la pièce pour que le puzzle se recompose magiquement. Elle brille de mille feux alors que toutes les équipes s'éloignent immédiatement de la faille et de la tapisserie. Une lumière aveuglante, une vague de magie qui envahit le corps, douce et incroyablement apaisante. La brune tourne ensuite la tête, le portail a disparu. Un sourire sur les lèvres. Cette histoire est belle et bien terminée, enfin.

Il est temps de penser au présent maintenant.

Fin de l'animation

MDJ's de la Trame principale a écrit:: Bonjour/Bonsoir tout le monde,

Le récapitulatif de cette animation ainsi que les récompenses seront annoncés sous peu. Potentiellement dans ce sujet ou ici/là.
Merci à tous d'avoir participé ! Nous espérons que cette animation vous a plu et que vous vous êtes bien amusés.

On se reverra très bientôt pour d'autres aventures,
Alhena Peverell, Aliocha Corbier et Lïnwe Felagünd.