Lutte de classe [en cours]

Saison 32 - Été
Avec Antonius Ravental de Lanxorre et Azaël Peverell.

Quatorze heures trente. Très précisément. Je me trouvais à l’intérieur de la salle d’entrainement numéro deux du Département de la Justice Magique, adossé contre un mur à proximité de la porte. J’ignorais si Peverell allait se montrer. Je l’espérais. Je l’espérais tout en étant parfaitement incapable de me décider. Avais-je pris la décision d’imposer une formation à l’ensemble des cadres sous ma coupe afin d’assurer la pérennité de mon service ? Mes doigts se serraient inconsciemment sur le pommeau en argent de ma canne. Comment une pulsion aussi égoïste et animale avait pu me conduire à faire cela ? J’aurais pu le convoquer. J’aurais pu lui demander de me rejoindre en toute simplicité. Tout ce manège ne valait pas grand-chose. Reconnaissons lui au moins une dimension pratique.

Mon regard balayait les lieux. Les murs, le sol, les colonnes et le plafond étaient couverts de faïences verdâtres du plus mauvais gout. La hauteur du plafond était significative. J’avais pris soin de faire installer et allumer un brasero. Un bassin creusé d’une bonne contenance se trouvait au pied du mur opposé à la porte. Mon dernier duel remontait à bien des années. Le temps avait rempli son cruel office sur mon agilité et ma force physique. Restaient le mental et l’expérience.

D’un geste, j’époussetais mon épaule. Je portais un costume noir, cravate noire, veston noir et chemise blanche impeccablement repassée. Mes mains étaient gantées, cuir de la même teinte. Mon souffle s’allongeait au rythme des secondes. Les quelques tranches de marbré au chocolat bien vite englouties avant de m’enfoncer dans les longs couloirs sinueux du Ministère tenaient ma faim à distance. Mes gants crissaient contre le pommeau. Je crevais littéralement d’envie d’en découdre. Contre lui. Uniquement contre lui. La chasse était à nouveau ouverte, Monsieur Peverell. J’espère que vous n’en manquerez pas une miette et que vous ne retiendrez pas vos coups. Elles sont bien trop rares, les occasions de se sentir vivant dans ce mausolée.

Spoiler:

La lettre de Ravental t'a tiré un petit rire lorsque tu l'as reçue. Faut dire que tu ne t'y attendais pas à celle-là. A quel moment le vieux pense-t-il avoir les compétences nécessaires pour former au duel tous les cadres du département ? T'es même pas sûr qu'il puisse encore tenir debout sans l'aide de sa canne, c'est pour dire. Mais voilà, il te demande à toi de l'entraîner, et si l'idée de refuser uniquement parce que tu ne peux pas le saquer t'a traversé l'esprit, l'idée de l'humilier une bonne fois pour toute et de lui prouver ta supériorité est encore plus belle.

Cependant, tu n'as pas l'intention de lui rendre les choses aisées. Tu as pris pour habitude d'être en retard à chacune de ses convocations officielles. Ordre ou pas, cette habitude doit être respectée. D'ailleurs, puisqu'il a clairement indiqué que tout cela ne découlait pas d'une demande hiérarchique mais du service pur et dur, tu mets un point d'honneur à arriver plus en retard encore qu'habituellement. Te voici donc devant la porte de la salle d'entraînement à quinze heures. Une jolie demi-heure de retard pour bien commencer la séance.

Tu entres en lui adressant un simple mouvement de la tête pour le saluer, accompagné d'un "Monsieur le Directeur" plutôt ironique. Le gars te sort par les yeux, aussi le respect que tu es sensé avoir pour lui est tout relatif. Tu fais à peine l'effort de conserver les bonnes apparences. Tu ôtes alors ta veste de costume, avant de replier soigneusement tes manches de chemise au-dessus du coude tout en t'excusant platement.

- Veuillez pardonner mon retard, j'ai dû faire passer le travail avant le loisir.

Petit sourire de circonstance tandis que tu sors Moloch de l'étui situé à ta taille. Désignant alors le brasero et le bassin qui n'ont rien à faire dans cette salle d'entraînement, tu reprends :

- J'espère que le terrain est à votre convenance. Des règles particulières à suivre, peut-être ?

Difficile de se montrer plus sarcastique. T'es bien au courant que tu ne vas pas pouvoir te donner à fond avec lui, le blesser n'est même pas envisageable au risque de faire face à des conséquences malheureuses, ce qui est bien dommage. Tu vas devoir te contenter de t'amuser avec quelques basiques. Ce qui devrait être amplement suffisant pour l'humilier comme il se doit. Tu n'attends pas grand chose de ses compétences.

Insolent. Impertinent. Effronté. Peverell dans toute sa splendeur. Pathétique splendeur le condamnant à une solitude dont son jeune âge n’a qu’une vague idée des conséquences. Qu’importe, au fond. Plus sa sœur et lui se confieront, plus précis se feront nos coups, le moment venu.

Tirant à mon tour Pallas du pommeau, je me déplaçais de quelques pas pour déposer à côté de la porte le reste de la canne en ébène. Un sourire fugace parcourut mon visage, invisible au Chef des Aurors tant mon dos lui faisait face à cet instant. J’avais fait aménager cette pièce de manière spécifique. Afin de donner un peu plus de saveur à cet entrainement, peut-être bien. Le bassin et le brasero étaient présents dans la décoration d’un hôtel italien qui m’a particulièrement marqué, l’été dernier, du côté de Naples. Le premier fut le théâtre de longues baignades délassantes et le second trônait dans le hall. Un moment merveilleux, bien loin des turpitudes ministérielles. Impossible de l’oublier tant l’envie d’y retourner, de revivre ce moment dans les moindres sensations, était ancrée en moi. Un vœu porté par toute mon âme tant cela me manquait.

Je ne prends pas la peine de retirer ma veste ou mes gants. Faisant à présent face à Azael Peverell, j’ajoute ces quelques mots en guise de préambule. J’ôte finalement le seul bouton fermant ma veste, craquant ma nuque engourdie par bien trop d’heures passées derrière mon bureau.

- Le service avant tout, Monsieur Pevrell. Aucune règle particulière pour cet entrainement. En dehors de ces murs, il n’y en a aucune de toute manière.

Mon regard acier plongé dans celui de mon subalterne, j’ancrais mon corps dans le sol main gauche ramenée dans le bas de mon dos. Je ne comptais absolument pas y aller de main morte. Pointant ma baguette vers le sol juste sous les pieds de l’Auror, je prononce d’une voix autoritaire « #Radicis Perfidum ! ». J’observais alors quatre racines épineuses de bonne taille s’élancer vivement sur les chevilles, la taille la main armée de mon adversaire. Une petite mise en bouche végétale. Amusez-vous, Peverell. Insolence contre insolence, c’est là mon assurance.

Sourire en coin à la réponse de ton directeur de département. Il sait que tu te fout ouvertement de lui, mais préfère ne pas relever. Serait-il impressionné ? Tu en doutes, connaissant le type, il a probablement quelque chose derrière le crâne pour agir de la sorte. Ou alors son âge avancé le rend insensible à tes provocations. C'est bien dommage. Toi, ce que tu aimes, c'est mettre les gens hors d'eux. Disons que ça a toujours été un de tes passe-temps favoris. Et si tu as été obligé de calmer le jeu et d'être un peu plus subtile dans ton insolence, un manque flagrant de réaction de ce genre pourrait vite te pousser à donner un peu plus de toi-même. Heureusement, ta raison est suffisamment forte pour savoir que ce ne serait pas une bonne idée d'agir ainsi face à Ravental. Aussi préfères-tu ne pas insister.

Aucune règle pour ce combat. Voilà qui ne fait qu'avantager Ravental. Si lui peut se donner à fond, toi, tu dois t'assurer qu'il soit toujours entier une fois que tu en auras fini avec lui. T'as presque envie de pousser un soupir déçu. Mais au lieu de cela, tu inclines légèrement la tête vers lui, prêt à le saluer comme dans tout vrai duel qui se respecte. Mais il préfère attaquer directement. Quel manque de dignité... Moloch s'agite légèrement, tandis que tu tranches les racines qui se dirigent vers toi d'un #Abstergeo. Il semble se battre différemment que tes adversaires habituels. Au moins, il n'entre pas en jeu en utilisant tes propres forces, ce qui ne peut que lui être favorable.

Ce constat te fait froncer les sourcils un instant. Il n'est sans doute pas à ton niveau en terme de duel. Mais qu'en est-il en terme de stratégie ? Pour sûr qu'il risque d'avoir régulièrement un coup d'avance sur toi. Tu as tendance à utiliser la force brute, la puissance de tes sortilèges est dévastatrice et ça te plaît. Mais ce ne sera probablement pas ce qui t'offrira la victoire ici. Tu vas devoir te montrer plus... Imprévisible. Mais avant toute chose, tu veux t'assurer que tu ne risques pas de venir à bout de lui avec ta méthode habituelle. Tu pointes ta baguette directement sur lui et laisse échapper un #Confringo, en t'assurant toutefois de ne pas y mettre toute ta puissance. Il serait dommage de le tuer sur un simple test.

Alors voilà que notre cher Chef des Aurors tranche nos charmantes racines. Quel affront fait à la Terre Mère. Je peux sentir sa puissance magique dans son attaque, quoique retenue. Il est puissant, certainement davantage que je ne le suis. Un sourire fin se dessine sur mon visage. Sa riposte ne se fait guère attendre puisqu’un Confringo du plus bel effet se dirige subitement vers moi. J’avais entendu parler de l’appétence de l’homme pour les explosions et les effets visuels. Dans une situation tout autre, il aurait pu me tuer en un instant. Mais nous savions tous les deux parfaitement que le prix de ce duel n’était pas la vie de l’autre.

Mon souffle restait pour le moment calme et posé. Tout se déroulait strictement selon mon analyse. Les salutations d’usage réalisées, il était temps de lui donner davantage que quelques radis magiques épineux. Avisant le sortilège fondre sur moi, je pointe immédiatement ma baguette vers un autre point de la pièce. « #Commutatio loco ! ». A quelques instants de la seconde fatidique, me voici à la place occupée autrefois par le brasero. Ma maîtrise du transplanage ainsi que la proximité immédiate de l’objet rendent le transfert bien plus aisé, en dépit de sa dimension. Le Confringo de Peverell pulvérise dans un feu d’artifice de braises et de métal le brasero, sous mes yeux amusés. Je ne pensais pas pouvoir réaliser cette pirouette si tôt dans le combat. Je vous remercie, Monsieur le Chef des Aurors. Tout en me faisant craquer le cou, j’annonce d’un ton un peu plus léger que de coutume.

- Soyez un peu plus précautionneux avec le matériel à l’avenir, je vous prie.

Sans attendre la moindre réponse, je profite de l’effet de surprise suscité pour incanter un « #Fulgari ». Je n’allais pas prendre la peine de me salir les mains avec un adversaire faisant preuve d’aussi peu de distinction. D’autant qu’aucun adversaire digne de ce nom ne se donnerait complètement dès le début d’un duel. Notre petite valse ne fait que commencer, Azael Peverell.

Tiens donc, le vieux est plus rapide que ce que tu ne pensais. Il faut croire que, malgré l'âge, les réflexes restent là. Tu te demandes vaguement quel pouvait être son niveau en duel dans sa jeunesse. Bizarrement, tu as du mal à envisager qu'il ait pu être autre chose qu'un sale type en costume dans un bureau. Le brasero explose en une nuée de braises, te tirant un sourire. Ravental pense sans doute avoir réussi son coup en te privant d'une force d'attaque, mais les braises ne s'éteignent pas si rapidement. Peu surpris par sa contre-attaque immédiate, tu transplanes à l'endroit exact où se trouvait ton adversaire pour éviter son attaque, et te retrouver devant les débris du brasero.

- Sincèrement navré pour la casse, Monsieur le Directeur.

Sourire aux lèvres, toujours, ta baguette se pointe sur des braises toujours ardentes pour un #Atshum Draconis qui ravive aussitôt d'immenses flammes juste devant toi. Tu traces de la baguette une barrière de feu qui te sépare alors de Ravental tandis que tu recules de quelques pas. Il n'aura accès au bassin qu'en passant cette frontière enflammée que tu viens de tracer. S'il pensait te retirer la base de ton pouvoir, tu viens de lui enlever une aide précieuse pour le contrer.

Et à présent, tu peux t'amuser, comme tu le fais toujours, avec ton sortilège qui devient peu à peu ton favori. #Semita Flammae, afin de diriger une partie de ce mur directement sur ton Directeur de Département. Tu adores contrôler le feu. La majorité des gens sont effrayés en voyant d'immenses flammes rouges orangées. Toi, tu ne ressens qu'une profonde joie à l'idée qu'un tel pouvoir de destruction puisse venir d'un élément naturel. C'est tout simplement beau.

A présent, tu n'as plus qu'à observer combien de temps il va pouvoir échapper à un chemin de flammes qui suit chacun de ses mouvements. Tu doutes que son endurance soit très bonne étant donné son âge. Mais il va peut être te surprendre avec une technique venue d'un autre temps. En tous cas, toi, tu t'amuses comme un fou.

Comment vais-je bien pouvoir m’en tirer cette fois. Mon bassin est bien trop loin pour tenter quoi que ce soit. Je n’aurais pas le temps. Le déstabiliser ? Option réaliste, mais trop incertaine. Eteindre le feu ? Bénéfices à trop court terme. Aucune intérêt concret. Mon regard parcourait l’ensemble de la pièce. Mes sourcils se froncèrent. J’étais dos au mur. Une idée. Il me fallait une idée. Et comme à chaque fois, cette idée vint de la Terre Mère. Cette Terre qui m’avait tant donné. M’élançant au plus près de la barrière de flammes j’incantais un #Terraballi Mortis … sur ma propre personne. En un éclair, me voici emprisonné dans une boule de terre. Demeurant au sol, elle ressemblait davantage à une carapace ovoïde de briques verdâtres qu’autre chose.

Je sentais les flammes s’écraser violemment sur la paroi. La température intérieure montait en flèche tel un four à pain. Posant genoux à terre, je couvre mon nez de ma manche libre et incante à l’intérieur de la prison terrestre un #Ignifugus. Après une longue inspiration, une fumée blanchâtre s’échappe pendant de longues secondes de ma baguette, emplissant chaque centimètre cube de l’espace. Et lorsque je sens que la température et l’oxygène atteignent des seuils critiques, je romps la prison terrestre, laissant s’échapper subitement dans la pièce tout le gaz ignifugé contenu.

J’observe les flammes dirigées vers moi se dissiper, étouffées par le sortilège. Je me redresse, dardant mon regard dans celui de Peverell. Sa petite farce m’aura causée bien des tourments, à la fois physiques et magiques. Mes esprits retrouvés, je ne manque pas de pointer ma baguette vers lui pour tenter un #Semita Aquarum en direction du bassin afin de diriger un faisceau aquatique en direction des cendres préalablement ravivées éparpillées au sol. Vous ne m’aurez pas comme ça, Peverell. Pas encore. Plus question de mots ou de pallabres. Ma respiration se fait plus profonde, plus animale. Mon regard lui aussi a évolué. Ça y est, le duel a véritablement commencé.

Tu sens que le duel bascule déjà en ta faveur. Il suffit de le voir chercher une solution à sa situation qui devient... sans doute un peu trop chaude à son goût. Et pourtant, il réagit plutôt rapidement, d'une façon des plus surprenantes. En le voyant s'engloutir lui-même dans une prison de terre qui risque fort de devenir son tombeau, un immense sourire prend place sur ton visage. Tu maintiens le sortilège, laisse les flammes venir lécher sa prison de terre sans la moindre vergogne, chauffant l'intérieur à un tel point qu'il risque fort d'y rester avant même de manquer d'oxygène.

Et pourtant, alors même que tu étais persuadé qu'il ne tarderait pas à déclarer forfait, la prison éclate, laissant apparaître un gaz blanc que tu reconnais immédiatement. Tes précieuses flammes s'éteignent à son contact, et tu réagis au quart de tour en hurlant un #Ventus droit dessus. Tu ne vises pas l'homme, mais bien la fumée, afin de l'éparpiller dans la pièce, qu'elle laisse ton mur de flammes encore debout. Ou du moins une infime partie de celui-ci. Tu te places devant, bouclier humain, prêt à défendre ce qu'il reste de ton pouvoir pyromane.

Cela suffit à laisser l'accès libre au bassin à ton adversaire qui en profite aussitôt. Quelques braises à tes pieds viennent s'éteindre, dégageant une fumée désagréable sur laquelle tu ne t'attardes pas. Tu préfères pointer ta baguette sur le bassin pour un #Glacio qui le rendra inutilisable. Du moins de la façon voulue. A présent, les choses sont plus équilibrées. Et tu sens que tu ne devrais pas le sous-estimer plus longtemps. Nouveau sourire sur le visage. Tout ça devient amusant, bien plus que tu ne l'aurais espéré jusqu'à présent.

- Vous êtes plus coriace que ce que vous ne laissez paraître, Monsieur le Directeur.

Moloch vise alors le sol à ses pieds et tu laisses échapper un #Abyssum Appa. Apparemment il aime la terre. Qu'il aille donc se perdre dans une crevasse.

Je devrais vous remercier, Peverell. Encore une fois, vous me donnez une magnifique occasion de m’exercer sur des sorts bien trop situationnels pour être parfaitement utilisés. Mais avant de faire quoi que ce soit, je vais devoir affronter ces crevasses que vous m’adressez. Insolent que vous êtes, à retourner la Terre contre moi. Mais qu’importe. Lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre. Un sourire fin se dessine sur mon visage tandis qu’au lieu de transplaner dans l’instant, je me mets à genoux, mains au sol, assurant ma stabilité. Au moment où une fissure allait m’emporter, je finis par transplaner. Et pas n’importe où. Sur le bassin même que vous avez gelé, Monsieur le Chef des Aurors.

Si je maîtrise l’eau, je n’en maîtrise pas qu’un seul et unique état. Réapparaissant dans votre dos, à un emplacement hautement improbable, je profite d’être à genoux pour ne pas être trop déséquilibré par la surface gelée. Ce n’est pas au vieux singe que vous allez apprendre quoi que ce soit aujourd’hui, je le crains. Dans un murmure, j’incante sans me redresser un #Circumglacie de puissance moyenne. Quatre pics de glace acérés se matérialisent immédiatement face à moi, pointés vers Peverell. D’un mouvement de baguette, je lance un #Abstergeo autour de moi afin de les fragiliser à leur base. Et dans le même mouvement, un #Oppugno d’une force supérieure à la normale me permet de les propulser magiquement vers mon adversaire. Trois d’entre eux sont dirigés vers Peverell tandis que le dernier est dirigé plus tardivement vers la partie survivante de la barrière de flammes. Les éclats de glace fonderont à son contact et créeront une pellicule humide.

Gagnant le sol face au bassin, je me redresse, souffle court, baguette dressée vers Peverell. Je sens que mes forces ne sont plus celles qu’elles étaient. Si je suis encore en mesure de lancer quelques sortilèges puissants, le corps ne sera pas en mesure de suivre de telles pirouettes extrêmes. J’espère que cette nouvelle surprise aura raison d’une partie de l’attention de Peverell. Mon ballet hiémal terminé, je lui réponds dans un rire nerveux, ma main libre ajustant ma coiffure largement défaite par l’adrénaline du moment.

- Je ne suis pas de ceux qu’on élimine aussi facilement, Monsieur Peverell. Tout comme vous, on dirait bien.

Un transplanage pour le vieux. Il faut croire que l'âge n'a pas atteint ses réflexes et que ses rhumatismes lui ont donné une journée de vacances étant donné la position accroupie qu'il a pris pour assurer sa stabilité. Ton regard fait le tour de la pièce, rapidement. Tu le retrouves sur le bassin glacé. Sans doute a-t-il envie de s'essayer au patinage à présent. Ou plutôt au lancer de pics de glace. Tu ne bouges pas, toujours devant le reste de tes flammes si précieuses. Tu te contentes d'agiter Moloch pour un #Protego Totallum qui crée une bulle protectrice autour de toi, englobant le reste de ton petit feu. Les pics s'écrasent sur ta protection, retombant au sol en se brisant.

Tu dois bien avouer que ce duel commence à s'éterniser un peu trop à ton goût. Si tu fais l'effort de ne pas user que de sortilèges trop coûteux, certains le sont, et les autres s'accumulent. Malgré ton entraînement quotidien, t'as bien envie d'en finir une fois pour tous afin de t'assurer que ton endurance ne sera pas ce qui te mettra en porte à faux face à Ravental. Vu son âge, ce serait un comble. Tu t'autorises cependant un sourire insolent, pour répondre avec l'impertinence qui te colle à la peau.

- Si ce n'était pas le cas je ferai un autre métier. J'irai dans un bureau, par exemple.

Tu informules alors un #Eius Sonorus provoquant le bruit d'une grande déflagration juste à côté de Ravental afin de l'assourdir, espérant ainsi le distraire. Tu enchaînes aussitôt avec un #Metalo Scencio, bien décidé à mettre fin à ce combat une bonne fois pour toute. Le filet de métal s'élance alors vers ton Directeur de Département avec une rapidité et une précision phénoménale. Ce sortilège te rappelle les cours de Défense contre les Forces du Mal de Benbow. Si tu as beaucoup de choses à reprocher à cet homme, il t'a tout de même appris plusieurs petites choses utiles, tu dois bien l'admettre.