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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: Grande-Bretagne
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Deux fleurs pour Salinger [RP unique]
Antonius R. De Lanxorre
Antonius R. De Lanxorre
Serdaigle
Serdaigle
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Arithmancie

Spécialité(s) : - Permis de Transplanage


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Deux fleurs pour Salinger [RP unique]
Antonius R. De Lanxorre, le  Sam 5 Sep - 13:55

Avertissement

Ce RP mentionne du contenu sensible :

Erotisme,  Violence (psychologique)










Saison 32 – Eté
Manoir Ravental, Roseraie. RP unique


Et les roses tombaient une à une sur le marbre de la roseraie. Tapis neigeux sur l’inébranlable rigueur marmoréenne, car tout est blanc ici. Les couleurs sont magnifiques, bien sûr. Mais rien n’égale la perfection du blanc. Comme j’aimais voir mes plants s’éclaircir, sélectionner les meilleures d’entre toutes pour les exposer à ma seule appréciation ; conservateur d’un musée mémoriel dont j’étais l’unique visiteur. Mon regard se perdait en contemplation. Mon esprit divaguait, tel un voyage dans une pensine ; incapable de discerner le réel du souvenir.

Inconsciemment, mon pas me conduisait vers l’extrémité est de l’édifice. Une stèle était plantée là. Sans une seule fleur pour l’agrémenter autre que celle gravée sur son sommet. Sobre, ne mesurant pas plus d’un mètre ou un mètre et demi. Une suite de lettre incompréhensible était gravée à même le marbre. Je ne prononçais pas un mot. Seul le clapotis de la fontaine toute proche donnait un semblant de vie à l’endroit. Savoir. Savoir pertinemment et pourtant ne pas pouvoir résister à l’appel du destin. De la mémoire. Savoir que cela sera douloureux. Savoir qu’il ne faut jamais creuser trop profondément dans le passé, au risque d’en tirer des souffrances immenses. Et pourtant.

Et pourtant déjà, sortir la baguette du pommeau de la canne. Déjà, la pointer vers le monument ; mouvement répété maintes fois. La main ne tremble pas. Le regard est droit. Fier. Dur. Le corps ment si aisément lorsque le cœur, lui, est serré au point d’en éclater ; s’il battait encore pour quelque chose d’autre une fois le seuil passé. Voir défiler en une fraction de secondes les jours. Les semaines. Les mois. Se souvenir d’absolument tout. Dans les moindres détails. S’y plonger, s’y accrocher. Pour tenir. Pour rester en vie, pour rester lucide. Pour se savoir en vie. Vivant. Humain. Un lustre de lumière jaune pendait du plafond haut. Perpétuellement allumé. Il la veillait. Les mots s’échappent. Calmes et posés.

- #Deccodus. Amarante.

Aussitôt la formule incantée, les lettres se mirent à se transformer. Des mots se devinent. Puis se forment. Au bout de quelques secondes, l’inscription cachée se révèle. J’abaisse ma baguette. Je lis. Encore une fois ; éternel recommencement. « En souvenir de ce jour. En souvenir de Nous et de notre liberté dérobée. Toujours tu seras veillée. Eternelle parmi les roses ; immortelle en mon cœur. Elisabeth. ». Mon regard se fige. Je m’assois, lentement, sur un rebord en pierre tout proche. Les images assaillent mes pensées. Inconsciemment, ma main se crispe sur mon pantalon.

J’étais en France. A Saint-Emilion. Nous étions là, dans cette chambre. Ce lustre de lumière jaune était présent. Nous n’avions plus aucune notion du temps. Nous aurions pu pleurer. A cette époque, mes cheveux étaient noirs et mes yeux d’un bleu profond. Elle disait qu’elle m’aimait. Je lui disais la même chose. Ce plaisir que nous avons partagé. Non, ce n’était pas du plaisir. C’était quelque chose de plus grand. De plus fort. Quelque chose qui ne pouvait pas être vécu. Qui ne devait pas être vécu. Quelque chose de défendu sans même que nous le sachions. Le quatrième sortilège impardonnable. Celui-ci nous condamnait à croupir éternellement dans une prison bien pire encore qu’Azkaban. Une prison au plus profond de notre être. De notre chair. De nos viscères. Eternelle. Immortelle. Cette nuit nous avait irrémédiablement brisé. Tous les deux. A jamais. Sous mes doigts, je sentais ses courbes chaudes et élancées. Le corps, dans toute sa complexité. Dans toute sa simplicité. Les gestes. Subtiles. Lents. Si lents. Les lèvres pressées. La liberté ; arrachée aux mains du destin l’espace d’un instant – trop court, trop fugace. L’ondée formée par nos mouvements. La symbiose parfaite. Parfaite. L’union absolue. Rêvée.

Il a fallu oublier, réfléchir, ensuite. Tenter. Echouer, continuellement. Comment oublier ça ? Comment oublier l’odeur, les sons, le pouls, le souffle, les murmures ? Comment oublier ces moments où nos vies ont failli échapper à nos corps ; sous l’emprise violente de l’Autre ? Comment oublier les douleurs, les mois de souffrance qui suivirent – et précédèrent – ? Ce sont les choses auxquelles nous tenons le plus qui détruisent toutes nos illusions. Qui font voler en éclat le moindre de nos mensonges. Qui nous mettent à nu, face à la vie. Face à la vérité qui nous assaille de la naissance à la tombe.

Je finis par me redresser. Je brandis à nouveau ma baguette face à la stèle. Mon esprit me hurle de la détruire, maintenant que nous étions enfin réunis. Mais mon cœur. Ce cœur qui a tant saigné ; qui a tant attendu. Ce cœur qui a fondu en larmes cent fois au moins devant cette stèle sans fleur. Ce cœur m’empêche de prononcer la moindre formule destructrice. Il m’empêche d’oublier ; me force à accepter que ce soit ce passé qui a rendu ma vie digne d’être vécue. Qui m’a forgé. Qui a fait de cette attente – cette torture – la plus puissante force créatrice d’une telle passion. Alors, je me résigne. Encore.

- #Encodus. Chèvrefeuille.

Les mots disparaissent à la faveur du secret. Encore. Ma main tremble légèrement tandis que je range le catalyseur de magie à sa juste place. Le ventre est noué ; la gorge est serrée à ce moment de l’histoire. Posant genoux à terre, je sens perler sur ma joue une larme. Une unique larme. Comme la promesse d’un lien éternel. D’une sincérité inébranlable. Confesser à voix basse : « Ni vous sans moi ; ni moi sans vous ». Silence. L'acteur quitte la scène. Jusqu'à son prochain retour.


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