De la beauté jusque dans le sang
Rp unique - Saison XXXII - Été
Rp unique - Saison XXXII - Été
J'suis spécial. L'enfant presque-unique. Le gars qui sort du lot, qui sort de l'eau. À la naissance. Au berceau, la tête hors du landau. J''ai toujours eu ce regard qui divague. Ce déclic, puis ce flash aveuglant qui déraille. Cette étincelle que les autres n'ont pas. Non, vous ne l'avez pas. Et vous ne l'aurez jamais. Pas plus que moi. Ce diam's que tout le monde envie dans sa jalousie. Le canon bien bien scié. Quand je regarde ma face - face au miroir - la réalité me dévisage ; j'prends du recul et j'arrive toujours à m'apprécier.
Bonne mine. J'fais belle figure. Pâle figure. Pas d'inquiétudes, juste une angoisse nécessaire. J'rumine, j'me sers du monde éphémère. J'me sers des autres. On me tend une main, du vin, un dessert. Je prends tout le plateau. Je bouffe le Monde, je donne l'aumône. Mon esprit s'est enrôlé dans les grandes instances de liberté. Bientôt l'automne.
De la culture et du vice, je m'en coiffe tous les matins. Ce besoin de marquer toutes les places, de piquer toutes les rencontres, de forger toutes les relations. Mon passage est à la fois indistinct et distingué. Je l'admets. Mes doigts sont de l'or et ma parole de l'émeraude. Mes cheveux opalins et ma bouche de rubis. J'transforme la vie des autres, une vraie lubie.
J'ai parcouru le Monde. J'ai parcouru la Terre. Je me suis rendu compte que j'étais pas comme tout le monde, ni terre-à-terre. De la beauté jusque dans le sang. Je le sais. Je peux en jouer. Le charme comme facilité. Mais j'peux aussi m'y perdre, échouer, me faire arrêter. J'suis pas encore assez doué pour dissimuler tous mes secrets, et j'ai pas envie de devenir comme Élius. Son passage à Azkaban l'a métamorphosé.
Alors je me tiens là devant toi, pauvre individue. Je ne lis ni sur les lèvres ni ton nom sur l'étiquette. J'me contente simplement d'annoncer, comme s'il s'agissait d'un RDV café :
Bonjour. Ce serait pour me recenser.
Papier en main, parce que moi, j'suis demi-vélane, Madame.
