LEAVING A PART OF ME ft. you

I think I’ve seen this film before, and I didn’t like the You’re not my homeland anymore, so what am I defending ? You were my town, now I’m in exile seeing you out. I think I’ve seen this film before.

Je sors du couloir du septième étage. Tout est très silencieux. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais que quelque chose se trame. Non. Que quelque chose se termine. Je lève les yeux pour observer les tableaux, figés. Figés ? Mon souffle se coupe alors que je me rapproche du plus proche portrait. Sur la toile usée, un chevalier brandit une épée, immobile.

Je n’ai jamais dévalé les escaliers tournants aussi vite. D’ailleurs, je prends peur en voyant qu’ils ne bougent pas d’un millimètre. J’arrive dans le hall d’entrée et tente de reprendre mon souffle. Non, c’est impossible. Il n’y a qu’un nom qui me vient en tête. La seule personne que j’ai jamais considérée comme une figure d’autorité après la perte de mes parents.

 « Ulysse ? »

Cela fait longtemps qu’il n’est plus élève ici, mais il est devenu mon directeur de maison. Il avait été un ami, gardien, protecteur, et j’ai bien besoin d’un mur pour me protéger de la tempête qui souffle en cet instant. Pourquoi personne ne réagit ?! Serait-ce un rêve ? Un cauchemar ? J’ai la nausée, j’ai l’impression que tout va partir en poussière.

« Y’a quelqu’un ?! »

Personne ne répond, peut-être que personne n’est réveillé. Nous sommes au matin, et peut-être… peut-être que tout le monde à évacué le château pour échapper au mal qui a figé les tableaux. Je n’ai pas pris le temps de regarder dans le lit de mes amies de dortoir si elles y étaient toujours.

J’ai peur.

Depuis sept ans, je vis dans ce château, et j’en ai vu des choses étranges. Je suis presque à la fin, je ne veux pas partir, je ne veux pas mourir. Je veux que l’on me dise que tout va bien se passer, que c’est provisoire, et que quelqu’un va venir me chercher, va venir me sauver. Il n’y a pas toujours eu quelqu’un pour moi. Il n’y a pas toujours eu ces amis, ces amoureux et ces amoureuses qui m’ont accompagnée. Je me souviens très bien la première fois que je suis entrée dans le château, la première fois que j’ai posé mes mains sur le bureau de la salle de sortilèges. J’étais trop petite pour m’y asseoir, et un sixième année est allé chercher un coussin pour mettre sous mes fesses afin de me surélever. J’étais trop faible, trop nulle en magie. Née-moldue, je n’avais rien pour me pousser en avant.

Et puis, le temps à fait les choses. J’ai appris à lancer de petits sorts, puis, de fil en aiguille, je suis devenue celle que je suis aujourd’hui. La gagnante du tournoi de duel de l’an passé, la première place chez les septièmes années. Préfète, poursuiveuse de Gryffondor. J’ai tout gagné. Il ne me manque plus que mes ASPICs, et je pourrais me jeter dans le grand bain. Mais j’ai peur.

Je dégaine ma baguette.

« Lumos. »

J’ai du mal à me rappeler la première fois que j’ai utilisé ce sort, mais je l’ai toujours utilisé pour calmer mes angoisses. Voir la magie illuminer le bout de ma baguette était plutôt rassurant, surtout que j’ai toujours fait des cauchemars. Je me laisse tomber sur la dernière marche devant les grandes portes. Je reste là, fixant les grands panneaux de bois entrouverts. Je reste là, ne sachant pas si je dois attendre ou si je dois me lever et aller ouvrir ces portes. M’en aller. Devrais-je m’en aller ?