[Ste-Mangouste] Les chambres

RP avec Charlotte Fleury

Assis dans son lit, Tybalt fixait un point invisible loin devant lui. Cela faisait presque une heure maintenant qu'il était dans cette position, seul, le regard perdu dans le vide. Les minutes s'égrenant lentement ne semblaient pas perturber le fil des pensées du jeune homme qui ressassait inlassablement ce qui s'était passé depuis son réveil.

Environ une demi-journée devait s'être écoulée depuis que ses lourdes paupières avaient daigné s'ouvrir. En ouvrant les yeux et en découvrant le monde qui l'entourait, sa première pensée avait été que tout était trop blanc. Les murs étaient d'un blanc monochrome, le plafond était d'un blanc un peu délavé par endroit, le sol était d'un blanc brillant et même les draps fins qui enveloppaient son corps étaient d'un blanc propre. Tout ce blanc donnait purement et simplement au sorcier envie de vomir et de partir en courant. En plus, le luminosité qui se dégageait de cette couleur claire agressait ses pauvres yeux qui étaient si longtemps demeuré fermés.

Cependant, même si cette première remarque était désagréable, la seconde pensée qu'il formula était bien plus grave et déplaisante.

*Qu'est-ce que je fais là ?... Et... Par Merlin, quel est mon nom ?...*

Quelques secondes seulement après qu'il ait ouvert les yeux, un guérisseur en robe de couleur vert citron se précipita vers lui pour prendre de ses nouvelles et appela ses collègues.

En l'espace qu'une dizaine de minutes, Tybalt dut subir tout un tas de tests et de questions -dont il ignorait la plupart du temps les réponses à donner. Sans la moindre once de tact, un médicomage qui se prenait pour le chef lui annonça qu'il avait été amené à Ste Mangouste par un inconnu -qui avait disparu avant de décliner son identité- il y a de cela plusieurs mois déjà. Depuis, le jeune homme était dans le coma et c'était un véritable miracle qu'il se soit réveillé car tout le monde pensait qu'il allait mourir. Le jeune homme se serait bien passé de cette dernière précision d'ailleurs. Visiblement fier de sa découverte, le médecin magique se fit une joie d'ajouter que son patient souffrait à présent d'une perte de mémoire plus ou moins durable.

Une fois l'équipe de guérisseurs partis s'occuper d'autres malades, l'amnésique remarqua qu'une magnifique femme aux cheveux roux, aux yeux froids et à la peau claire se tenait à son chevet. Celle-ci lui révéla être sa mère, Virginia. A ses côtés se trouvait un petit homme bedonnant aux cheveux grisonnant et au regard fuyant qui se présenta comme son père, un certain John. Ni l'un ni l'autre de ses parents ne semblèrent trop joyeux de son réveil ou trop touché par le mal dont il souffrait à présent. Aucune étreinte chaleureuse n'accueilli le retour de leur fils, mais de toute façon Tybalt ne ressentait pas l'envie ni le besoin d'être réconforté par ces gens. Peut-être n'avait-il jamais été proche de ses parents par le passé ? Toujours est-il que, après avoir passé une demi-heure très étrange à ses côtés et lui avoir fait promettre de ne parler à aucun inconnu -c'est à dire à personne puiqu'il était désormais amnésique- et de ne pas quitter l'hôpital sans eux, Virginia et John quittèrent leur fils.

Ainsi, une heure plus tard, Tybalt était assis dans son lit, perdu dans des pensées peu réjouissantes. Il ne ressentait aucune douleur physique car les blessures qu'il avait en entrant à Ste Mangouste s'étaient complètement résorbées pendant son coma. Cependant, son cœur battait douloureusement dans sa poitrine : douleur psychologique, douleur émotionnelle et douleur morale. N'avaient-ils pas de cellule psychologique à l'hôpital magique ? Le jeune homme en était presque à compter les secondes qu'il lui restait avant de sombrer dans la dépression...

- S'il vous plait ? s'enquit une voix à ses côtés. Où sommes nous exactement ? Savez-vous qui m'a déposée ici ou si quelqu'un est venue me voir pendant mon sommeil ? Oh et, avez-vous une idée de l'endroit où je-ne-sais-qui aurait pu déposer mes affaires personnelles ?

Tournant la tête vers l'origine de toutes ces questions, l'amnésique découvrit dans le lit à côté du sien une jeune femme blonde à peine plus âgée que lui. Elle avait l'air un peu énervée, mais Tybalt ne lui en tint pas rigueur : lui-même avait les nerfs à vif et l'esprit au bord de la panique.

- Bonjour, la salua-t-il doucement, comme pour ne pas l'effrayer. Nous sommes à l'hôpital de Ste Mangouste. Je viens tout juste de me réveiller donc je ne sais ni qui t'a amenée ici, ni où peuvent être tes affaires. Je ne sais même pas ce que moi-même je fais là, ni avec précision qui je suis, donc... je ne pense pas pouvoir beaucoup t'aider...

Sur ces derniers mots, il baissa la tête. Il se sentait un peu honteux de la situation pourtant, d'un point de vue objectif, il ne pouvait pas se blâmer de sa perte de mémoire. Cependant, il n'était pas du genre à se juger objectivement, donc il ne pouvait empêcher un sentiment de culpabilité de serrer son coeur.

- Au fait, d'après ce qu'on m'a dit je m'appelle Tybalt Maitland, ajouta-t-il avec un pâle sourire en relevant la tête vers sa camarade d'infortune. Et toi ?

Réponse à Tybalt

La personne se trouvant dans le lit à côté de celui de Charlotte se tourna vers elle. Le jeune homme était à peine plus jeune qu'elle et maintenant qu'elle pouvait voir son visage, on pouvait dire qu'il avait un air perdu et complètement dépité, un peu comme la serpentard à ce moment précis.

- Bonjour, la salua-t-il doucement, souriant presque avec ses yeux. Nous sommes à l'hôpital de Ste Mangouste. Je viens tout juste de me réveiller donc je ne sais ni qui t'a amenée ici, ni où peuvent être tes affaires. Je ne sais même pas ce que moi-même je fais là, ni avec précision qui je suis, donc... je ne pense pas pouvoir beaucoup t'aider... déclara-t-il avant de baisser la tête comme s'il était gêné de cette réponse.

Bon, ok. Déjà, la bonne nouvelle était que Charlotte se trouvait bien à Ste Mangouste et pas dans un vieil hôpital rempli d'incapable moldus. C'était une très bonne chose. Par contre, son compagnon de chambre avait l'air complètement inutile vu la tête qu'il faisait, il n'avait même pas l'air de connaître son propre nom.

- Au fait, d'après ce qu'on m'a dit je m'appelle Tybalt Maitland, ajouta-t-il avec un pâle sourire en relevant la tête vers la jeune femme. Et toi ?

Ah oui donc, effectivement, il venait tout juste de découvrir comment il s'appelait. Charlotte soupira et détourna son regard du jeune Tybalt avant de fermer les yeux. Elle avait envie de hurler, de sortir en courant malgré la douleur à sa jambe et de trouver une infirmière ou un médicomage capable de lui dire ENFIN ce qu'elle foutait là. Essayant à nouveau de se redresser dans son lit, ne s'aidant que de sa jambe valide, Charlotte réussi finalement à se positionner d'une façon moins indigne de sa personne.

- Je m'appelle Charlotte. répondit-elle à son interlocuteur-paumé, une fois assise correctement. Donc, si je résume bien, ni toi ni moi ne savons ce qu'on fait ici et personne n'est capable de nous le dire ? Est-ce qu'il y a au moins du personnel médical ici ? s'énerva-t-elle en cherchant un bouton d'appel. Ah ! s'exclama-t-elle en apercevant une sonnette au dessus de sa tête de lit. Elle tira dessus et croisa les bras d'impatience. Pfff... La dernière chose dont je me souviens, c'est... hésitant légèrement, elle finit par répondre. Ah, oui, j'étais en route pour rejoindre un type qui pouvait m'aider à mettre la main sur un vieil ouvrage de magie datant de la première guerre. Je les collectionne.

En attendant que quelqu'un daigne arriver dans leur chambre, Charlotte s'adresse à nouveau au certain Tybalt afin d'en savoir un peu plus sa mésaventure. Après tout, si elle devait rester quelques heures -certainement pas quelques jours, elle n'avait pas que ça à faire- avec ce jeune homme, autant faire la discussion pour passer le temps.

- Et toi, quelle est la dernière chose dont tu souviens, d'ailleurs ? Enfin, j'imagine que vu que tu viens d'apprendre ton nom, tu ne dois pas te souvenir de grand chose... lui demanda-t-elle, avec le manque de tact dont elle savait faire preuve.

Elle regardait le jeune homme, attendant une réponse. Cheveux brun, yeux clairs, il avait un visage doux. Pas le genre de type à être chercheur de problèmes. Ou alors l'inverse, typiquement le genre d'homme à bien cacher son jeu, ça dépendait. Mais vu le ton avec lequel il avait prit soin de s'adresser à elle, sans la brusquer, Charlotte préféra conclure que ce jeune serait probablement de bonne compagnie.

RP avec Charlotte Fleury

Les propos de Tybalt furent tout d'abord accueillis par un soupir de la part de sa camarade de chambre. Le jeune homme ne savait pas s'il devait attribuer cette réaction à de la déception et de la frustration due à la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les deux, ou s'il s'agissait de l'expression d'un certain énervement teinté de mépris. Dans les deux cas, cela ne lui plaisait pas trop : ce n'était tout de même pas sa faute ! En plus, il avait tenté de l'aborder avec douceur pour lui éviter le choc que lui-même avait subi quelques heures plus tôt quand le médicomage sans la moindre compassion lui avait balancé toutes les informations sur son état au visage.

Alors qu'il s’apprêtait à répondre au soupir de la jeune femme par un regard noir, l'amnésique remarqua que cette dernière tentait péniblement de se redressait dans son lit. A en croire ses mouvements difficiles et visiblement douloureux, elle était blessée à la jambe. Cette constatation calma aussitôt toute prétention de Tybalt à lui en vouloir. Après tout, chacun réagissait différemment face à l'imprévu et face à la douleur. Ainsi, peut-être que s'énerver un peu était tout simplement le seul moyen dont l'inconnue disposait pour se sentir en charge de la situation. Lui préférait se morfondre, elle s'énerver. Dans le deux cas, il s'agissaient de réactions normales mais pas très utiles pour faire avancer la situation.

Alors qu'il ne s'attendait pas à entendre à nouveau le son de sa voix, sa voisine de lit lui répondit.

- Je m'appelle Charlotte. Donc, si je résume bien, ni toi ni moi ne savons ce qu'on fait ici et personne n'est capable de nous le dire ? Est-ce qu'il y a au moins du personnel médical ici ? s'énerva-t-elle en cherchant quelque chose au dessus de son lit. Ah ! s'exclama-t-elle en tirant sur la sonnette d'appel. Pfff... La dernière chose dont je me souviens, c'est... Ah, oui, j'étais en route pour rejoindre un type qui pouvait m'aider à mettre la main sur un vieil ouvrage de magie datant de la première guerre. Je les collectionne.

La tirade de Charlotte fit sourire le jeune homme. En fait, plus que ses mots, c'était surtout son attitude qui était amusante. En effet, la jeune femme avait les bras croisés d'impatience, presque comme une fillette boudeuse. Même si, physiquement, elle semblait plus âgée que lui, elle avait un caractère digne d'une petite fille gâtée qui veut tout obtenir tout de suite. Étrangement, au lieu d'énerver Tybalt, cette remarque provoqua surtout en lui un grand élan d'affection et de compassion envers l'autre patiente qui était tout aussi paumée que lui finalement.

- Et toi, quelle est la dernière chose dont tu souviens, d'ailleurs ? Enfin, j'imagine que vu que tu viens d'apprendre ton nom, tu ne dois pas te souvenir de grand chose... lui demanda-t-elle en l'observant.

*Ok. Tout compte fait, je préfère la détester !* songea-t-il en fronçant les sourcils.

Déjà, elle avait à peu près autant de tact que les guérisseurs auxquels l'amnésique avait eu à faire, c'est-à-dire absolument aucun. D'ailleurs, en soi, c'était assez impressionnant d'être aussi peu délicat dans ses paroles. Un véritable exploit ! Tybalt aurait juste apprécié que ça ne se retourne pas contre lui...

De plus, elle le scannait littéralement, comme si elle cherchait à découvrir par le regard tous ces petits secrets. Pas qu'il soit vraiment contre ça, non. En fait, il aurait bien aimé que ça fonctionne, comme ça elle aurait pu le renseigner sur ses propres secrets qu'il avait oubliés. Cependant, ce comportement le mettait très mal à l'aise. Décidant de faire abstraction de tout cela, il choisit de conserver un ton poli et amical afin d'éviter de faire virer la situation au cauchemar.

- C'est un résumé assez juste de la situation... concéda-t-il finalement. Et puis, ne te fais pas trop d'espoir en appelant les médicomages : ceux que j'ai croisé jusqu'à présent n'étaient pas très utiles non plus. Ni très sympathiques. Par contre, ils sont du genre très bavards. Ils veulent montrer qu'ils savent tout sur tout je pense...

D'accord, il s'agissait là d'un jugement très sévère. Après tout, il n'avait rencontré que quelques guérisseurs, donc juger l'ensemble de la profession sur cet échantillon n'était ni très objectif, ni très représentatif. Cependant, ils l'avaient passablement énervé et l'amnésique était bien content de pouvoir partager son amertume et sa colère avec quelqu'un d'autre. C'était toujours mieux que d'insulter directement en face le personnel de Ste Mangouste, non ?

- Alors moi, la dernière chose dont je me souviens c'est... commença-t-il en se creusant la tête à la recherche d'un souvenir, n'importe lequel, juste un souvenir pour ne pas passer pour un idiot. Je ne me souviens de rien avant mon réveil, admit-il enfin après un long silence.

Le jeune homme fut soudain pris d'un grand intérêt pour le drap fin que ses poings serraient fermement. Il se sentait un peu ridicule, la situation était tellement cliché. Pourquoi quelque chose comme ça lui arrivait-il à lui ? Qu'avait-il fait pour mériter ça ? Il en allait de même pour Charlotte : malgré son manque total de tact et son caractère un peu agressif, elle avait l'air d'être une gentille fille. Qui s'en prend à une gentille fille ? C'était tout simplement injuste pour elle comme pour lui.

Cette dernière réflexion fut comme une révélation pour Tybalt.

- Dis, reprit-il encore plus hésitant qu'auparavant. Je ne veux pas t'inquiéter ni rien, mais... avant que tu ne te réveilles, j'ai entendu des médicomages qui parlaient de... de toi en fait. D'après eux, tu aurais été agressée par quelqu'un... Mais je n'en sais pas plus.

L'amnésique avait tenté d'être le plus délicat possible dans sa révélation, ne voulant pas créer un choc trop grand chez sa camarade d'infortune. Il espérait avoir fait preuve de plus de douceur que lorsque les guérisseurs lui avaient révélé son coma et sa perte de mémoire inexpliqués.

Réponse à Tybalt

La réflexion piquante de Charlotte fit réagir son voisin de chambrée. Apparemment, il n'avait pas l'air d'avoir beaucoup aimé le manque de tact de la jeune femme, ce qui était assez courant finalement. Tybalt fronçait les sourcils, comme s'il commençait à s'énerver. Puis finalement, il se détendit.

« C'est un résumé assez juste de la situation... répondit-il simplement. Et puis, ne te fais pas trop d'espoir en appelant les médicomages : ceux que j'ai croisé jusqu'à présent n'étaient pas très utiles non plus. Ni très sympathiques. Par contre, ils sont du genre très bavards. Ils veulent montrer qu'ils savent tout sur tout je pense...

Charlotte soupira, encore une fois, puis décroisa les bras. Cette information ne lui plaisait pas beaucoup et la jeune femme décida qu'elle hurlerait sur la première personne qui passerait cette porte, peu importe son degré de responsabilité dans son histoire. Après tout, c'était tout de même peu professionnel d'être à Ste Mangouste sans avoir vu un seul médicomage ! Pendant qu'elle réfléchissait à la façon dont elle allait s'attaquer verbalement au personnel médical, Charlotte entendit son compagnon du jour lui expliquer qu'il ne se souvenait vraiment de rien depuis son réveil. Finalement et égoïstement, ça la rassurait de savoir qu'il y avait pire situation que la sienne, juste à côté.

- Dis, l'interpella le jeune homme, incitant Charlotte à tourner la tête dans sa direction. Je ne veux pas t'inquiéter ni rien, mais... avant que tu ne te réveilles, j'ai entendu des médicomages qui parlaient de... de toi en fait. D'après eux, tu aurais été agressée par quelqu'un... Mais je n'en sais pas plus. finit-il par avouer sur un ton hésitant.

Écarquillant suite à cette révélation, son coeur se mit à battre la chamade. Pardon ? Une agression ? Mais qui avait bien pu lui vouloir du mal ? Bon, cette question avait tout de même plusieurs réponses, finalement... On ne pouvait pas dire que la jeune femme avait énormément d'amis et, au fil du temps, elle avait aussi réussi à se faire beaucoup d'ennemis dans les rangs des nés-moldus dont elle se moquait et qu'elle insultait dès que possible, par pur amusement.

- Oh ! Ne pas m'inquiéter ? C'est une blague j'espère ? s'énerva la jeune femme. Et tu ne pouvais pas me le dire plus tôt ?! cria-t-elle presque, appuyant sur la sonnette d'appel un nombre incalculable de fois.

La jeune femme essaya de se lever et fit un geste brusque avec sa jambe, lui arrachant un hurlement de douleur. S'agrippant aux draps, elle entendit des pas pressés dans le couloir et la porte de la chambre s'ouvirt brusquement, faisant apparaitre une petite bonne femme à lunettes en tenue de service.

- Hé bah c'est pas trop tôt ! Il fallait que vous m'entendiez agoniser comme une mandragore qu'on sort de son pot pour daigner vous intéresser à moi ?! hurla-t-elle sur l'infirmière qui venait de pénétrer dans la chambre. Où sont mes affaires ? Dites-moi ce que j'ai à la jambe et amener moi quelqu'un capable de répondre à ces questions sans afficher l'air ahuri que vous avez sur le visage. MERCI ! continua la jeune femme en s'installant à nouveau dans son lit en grognant.

L'infirmière en question dévisagea Charlotte avec mépris et tourna les talons, vexée très probablement. La serpentard soupira (oui, encore) et tourna la tête vers son compagnon de chambre. Le pauvre Tybalt devait être en train de penser qu'il avait affaire à la pire des pestes -et il n'aurait pas totalement tort-. La jeune femme se dit qu'il avait simplement essayer de la renseigner, elle qui n'arrêtait pas de se demander ce qu'elle faisait ici. Et puis, il était dans un pire état qu'elle, finalement. Un peu de compassion de sa part pouvait lui faire aussi du bien. C'était épuisant de crier sur tout le monde.

- Je suis désolée de t'avoir hurlé dessus, commença-t-elle en essayant de reprendre son calme. Je me sens impuissante et ce que tu m'as dit m'a foutu la trouille. Et je... Je réagis excessivement face à la peur, comme tu as pu le constater. affirma la jeune serpentard en souriant légèrement. Parle-moi un peu de toi, tu veux bien ? Enfin... Tu ne sais rien de toi, mais, je veux dire... bafouilla Charlotte en s'enfonçant de plus en plus alors qu'elle essayait de faire la conversation. Bon, qu'est-ce qu'on t'a dit en fait, depuis que tu es réveillé ? Quelqu'un est venu te rendre visite, peut-être ? Tu comptes faire comment maintenant ? »

Ce côté lunatique de la jeune femme était caractéristique, chez elle. Et poser des questions l'aidait à se calmer, à évacuer le sujet de son énervement et parler d'autre chose. En attendant que les médicomages arrivent et qu'elle s'énerve à nouveau, il fallait qu'elle garde son énergie. Cette jambe continuait à lui faire un mal de chien et elle devait garder ses forces si elle ne voulait pas avoir à rester plus longtemps à Ste Mangouste.

RP avec Charlotte Fleury.

Malgré les précautions que Tybalt avait prises pour ne pas brusquer sa voisine de lit, ses révélations furent comme une bombe pour la jeune femme qui explosa de rage. Quoique, "exploser" était un terme encore un peu faible. Le jeune homme n'avait pas de formation en psychologie d'aide aux victimes après tout, donc peut-être qu'il avait mal présenté les choses. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de songer que le comportement de Charlotte était peut-être un peu excessif.

- Oh ! Ne pas m'inquiéter ? C'est une blague j'espère ? Et tu ne pouvais pas me le dire plus tôt ?! cria-t-elle en appuyant frénétiquement sur la sonnette d'appel.

Avec le nombre de pressions qu'elle avait exercé sur ledit bouton, la totalité du personnel de l'hôpital allait très probablement débarquer dans leur chambre d'une minute à l'autre, s'attendant au pire. D'ailleurs, s'ils ne se pressaient pas, ils feraient peut-être réellement face au pire. En effet, un hurlement déchira la gorge de la victime d'agression lorsqu'elle tenta de se lever. Les draps étaient malmenés à l'extrême et l'état général de son lit faisait globalement penser qu'il venait d'être ravagé par un ouragan, un tremblement de terre, une tornade et un tsunami combinés.

Daignant enfin réagir, une guérisseuse pénétra brusquement dans la pièce, probablement alertée à la fois par le vacarme et par la sonnette -si cette dernière fonctionnait réellement, ce dont Tybalt commençait à douter. Cependant, la femme regretta bien vite d'être entré quand se déversa sur elle tout le venin de sa patiente.

- Hé bah c'est pas trop tôt ! Il fallait que vous m'entendiez agoniser comme une mandragore qu'on sort de son pot pour daigner vous intéresser à moi ?! hurla-t-elle sur la nouvelle venue. Où sont mes affaires ? Dites-moi ce que j'ai à la jambe et amener moi quelqu'un capable de répondre à ces questions sans afficher l'air ahuri que vous avez sur le visage. MERCI !

N'importe quel être humain normalement constitué se serait soit enfuit en courant, soit figé sur place face à des propos aussi virulents. S'il avait été le médicomage visé par la colère de Charlotte, l'amnésique aurait probablement cherché un sort pour se transformer en souris et disparaître dans un trou pour le restant de ses jours. Cependant, l’infirmière se contenta de tourner les talons.

*Visiblement, elle n'est pas humaine celle-là* constata-t-il mentalement avec un mélange d'indignation et d'admiration.

En plus d'être dénué de tout sentiment, la petite bonne femme devait également ne pas posséder le moindre sens du professionnalisme ou de l'altruisme puisque, malgré le cri de douleur pure que sa patiente avait poussé quelques minutes plus tôt, elle ne s’intéressa même pas à sa blessure et ne lui administra pas le moindre sortilège anti-douleur ou potion curative.

- Je suis désolée de t'avoir hurlé dessus, commença-t-elle en essayant de reprendre son calme. Je me sens impuissante et ce que tu m'as dit m'a foutu la trouille. Et je... Je réagis excessivement face à la peur, comme tu as pu le constater. affirma la jeune serpentard en souriant légèrement. Parle-moi un peu de toi, tu veux bien ? Enfin... Tu ne sais rien de toi, mais, je veux dire... bafouilla-t-elle en s'enfonçant de plus en plus alors qu'elle essayait de faire la conversation. Bon, qu'est-ce qu'on t'a dit en fait, depuis que tu es réveillé ? Quelqu'un est venu te rendre visite, peut-être ? Tu comptes faire comment maintenant ?

Il fallu un instant pour comprendre que c'était la jeune femme qui parlait. En effet, le ton s'était beaucoup radoucit, à tel point que ces mots auraient pu venir d'une personne complètement différente si Tybalt n'avait pas vu bouger ses lèvres. Des excuses, des confessions de faiblesse et des bafouillages ? Effectivement, Charlotte s'était calmée du tout au tout. D'ailleurs, la gêne de la jeune femme face à son mauvais choix de mot avait quelque chose de terriblement attendrissant malgré son caractère volcanique. L'amnésique ne pu s'empêcher de lui sourire doucement en lui répondant.

- Ne t'en fait pas, je ne t'en veux pas, avoua-t-il honnêtement. Chacun réagit comme il peut dans une situation pareille, ta réaction est juste plus... démonstrative que celle des autres, reprit-il après quelques secondes de pause à la recherche du bon mot. C'est assez bizarre parce que, comme tu dis, je ne sais rien de moi, pourtant je n'ai pas oublié les choses "quotidiennes", confessa-t-il avec difficulté. Tu vois, je suis certain que si j'avais ma baguette je me souviendrais de comment m'en servir et quel sort utiliser, mais ma vie à moi je ne peux pas m'en rappeler. Chaque fois que j'essaye, je sens que mes souvenirs sont juste là, mais impossible de mettre le doigt dessus. C'est comme avoir un mot sur le bout de la langue et ne pas réussir à le trouver pour le dire !

En racontant tout ceci, le jeune homme réalisa soudain une chose : il n'avait pas sa baguette sur lui. Son cœur manquant un battement, il tata ses vêtements d'hôpital mais ne trouva, bien évidemment, pas ce qu'il cherchait.

- Mince, je n'ai pas mes affaires non plus ! Tu crois que tu pourrais hurler à nouveau sur l'infirmière pour qu'elle m'apporte les miennes en même temps que les tiennes ? lui demanda-t-il en rigolant franchement. Pour répondre à tes autres questions, mes parents sont venus, déclara-t-il en accentuant le mot avec un mélange de mépris et de scepticisme. Mais ils ne m'ont rien appris de particulier. Ils ont juste dit que j'étais leur fils unique, que je n'avais pas d'autre famille qu'eux, que j'avais fait ma scolarité à Gryffondor et que je m'appelle Tybalt Maitland. A croire qu'ils ne savent pas grand chose sur moi à part les vérités objectives....

Le jeune homme baissa les yeux sur ses derniers mots. Il ne savait pas trop quel comportement adopter vis-à-vis de ces deux inconnus qui étaient apparemment ses parents mais pour lesquels il ne ressentait pas le moindre sentiment. D'ailleurs, eux non plus ne semblaient pas ressentir beaucoup d'affection ou d'amour à son égard, sinon pourquoi seraient-ils partis à peine une heure après que leur fils se soit réveillé d'un coma long de plusieurs mois ?

Réalisant que, s'il continuait sur cette voie, il allait plomber l'ambiance, il releva la tête en souriant.

- Enfin, bref ! Et toi, tu as du monde à contacter ? Puisque tu n'es pas à Ste Mangouste depuis très longtemps et que ton arrivée n'était pas vraiment... prévisible, proposa-t-il en ne sachant pas quel terme employer pour se référer à son agression, peut-être que tes proches ne savent pas encore que tu es ici. Ils doivent te chercher partout, si c'est le cas !

L'ancien Gryffondor s'abstint volontairement de parler de sa blessure à la jambe. Charlotte semblait assez fière de nature et plutôt encline à l'énervement, donc il valait mieux éviter les sujets qui fâchent pour l'instant. Il lui en parlerait quand ils auraient plus fait connaissance.

PV avec Axelle Higgs

La magie sans baguette. Voilà un sujet qui était au cœur des recherches de ce cher Leister McKinley depuis quelques années. Pendant sa longue absence du monde magique, le mage noir n’avait pas chômé puisqu’il avait mis tout en œuvre pour améliorer ses compétences et être encore bien plus puissant qu’il ne l’était. Plus question pour le séduisant jeune homme d’avoir de quelconques lacunes dans certains domaines. Depuis ses quinze ans, il n’avait plus qu’un seul objectif : être une machine sanglante sans état d’âme. Plusieurs années durant, la haine l’avait habité. Et aujourd’hui, mieux formé que jamais, il parvenait à la contrôler et à l’utiliser au mieux. Il ne manquait qu’une seule corde à son arc… La maitrise des différentes formes de magie afin d’être le monstre qu’il a toujours voulu être, un être sans scrupule, sans limite et surtout sans attache aux autres. Et c’est après avoir lu quelques bouquins sur cette forme de magie, qu’il était temps d’expérimenter réellement les choses. Il aurait pu se servir de moldus ou de sorciers incompétents. Mais afin de rester discret, il avait opté pour un entrainement sur cadavres. Certes, ils ne pouvaient pas rendre les coups mais c’était la seule solution qu’il avait trouvé.

C’est donc en fin de journée - quand les visites se clôturaient - que le londonien décida de pénétrer dans la bâtisse. L’heure n’était pas anodine puisque le flux de personnes dans les couloirs était à son paroxysme, quelques minutes avant la fermeture des portes. Il était donc facile pour lui de se perdre dans les couloirs sans se faire repérer. Le chemin ne serait pas sans embuches et il fallait palier à tous les problèmes.

« Madame. Venez s’il-vous-plait ! J’ai besoin de vous », cria-t-il, d’une voix sexy, en direction d’une médicomage. Une fois le regard de la douce capté, il lui fit un sourire charmeur afin de la mettre en confiance. Elle n’hésita, d’ailleurs, pas très longtemps et se dirigea fissa vers les appels à l’aide. Après l’avoir attirée dans une pièce, il l’assomma violement avec la première chose qui lui était tombée sous la main. Inerte, la blonde gisait par terre, le crâne ouvert. Le sang coulait lentement mais sûrement sur le sol blanc. Il retira rapidement les vêtements de médecin ainsi que le badge pour les enfiler sans perdre de temps. Il passerait encore plus inaperçu. Il pourrait se fondre encore plus facilement dans la masse. A présent, direction… la morgue.

Il passa les couloirs les uns après les autres faisant attention à qui était sur son chemin. Et pendant qu’il courait à gauche et à droite, un croisa un regard familier. Soi… Axelle ! Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Il la connaissait à peine bien qu’il ait combattu plusieurs fois à ses côtés mais il n’avait jamais eu la chance d’observer ses magnifiques courbes dans une tenue normale.

"Les visites se termineront d'ici cinq minutes", annonça une voix calme, mais autoritaire à travers l'aile psychiatrique.

La Higgs soupira, tandis que ses yeux azurés se posèrent sur sa maternelle. Artemisia n'était plus que l'ombre d'elle-même et ses yeux d'un vert clair reflétaient une sorte de tristesse indescriptible. La femme avait encaissé les coups, mais de voir ce qu'elle avait mis des années à construire, à savoir sa famille, éclater de tout les côtés était trop dur. Même son flux magique avait été touché et la femme ne pouvait même plus lancer un sortilège correctement. Cela en était ridicule !

Dans un geste presque maternelle, Axelle lui caressa les cheveux. Il n'était pas autant soyeux que dans son souvenir, aussi se promit-elle de lui laver et coiffer lors de sa prochaine visite. Ce n'est certainement pas l'un de ses deux frères qui le feraient, n'est-ce pas ? Les trois enfants étaient tous très occupés, mais seule la sorcière s'effectuait à rendre visite à sa mère de façon régulière. Gaël et Ludovic passaient en coup de vent, se plaignant de tout y compris l'attitude de leur mère. Cette dernière ne parlait tout simplement pas.

Résignée, La jeune femme se leva et quitta la chambre sans se retourner. C'était mieux ainsi. Ses talons claquèrent sur le sol, alors qu'elle déambulait dans un corridor silencieux. Un préposé l'accosta, lui demandant de presser le pas. Pour toute réponse, elle leva son majeur. Non mais, elle se déplacerait à la vitesse qu'elle voulait, hein. Ignorant le commentaire désagréable du jeune homme, elle bifurqua vers un corridor. Et si elle pouvait trouver des trucs intéressants ici ? Potions, antidotes, remède moldu, de la drogue, n'importe quoi. Plus personne ne la surveillait, à présent. Sa mère ne serait sans doute pas fière de sa junkie de fille, mais elle était trop dans son monde pour se rendre compte de quoi que ce soit.

Lissant sa courte jupe, la sang-pur fit un pas vers la droite pour laisser un membre du personnel qui semblait plutôt pressé. Une urgence médicale peut-être ? Il ne l'a remarquerait sans doute pas. Sauf que, contre toute attente, il ne s'agissait pas d'un médicomage, mais plutôt de Leister. What the f*ck ?! Ils se connaissaient peu, mais la belle savait que le jeune homme ne travaillait pas ici. Un sourire moqueur sur les lèvres, elle le dévisagea en attendant des explications.

Courant à perdre haleine, le sang-pur ne faisait pas attention à ce qui se trouvait sur le chemin. Perdu dans une course effrénée, il n’avait qu’un seul objectif en tête : rejoindre au plus vite la morgue afin de récupérer un cadavre pouilleux pour ces petites expériences. Sans se soucier de ce qu’il faisait, il bousculait les personnes voire les malades qui marchaient diamétralement dans le sens opposé. Tellement pressé, qu’il renversait quelques ustensiles sur les chariots de soin stationnés dans le couloir. Dans l’illégalité la plus complète, il devait faire au plus vite avant que l’alarme ne retentisse. La charmante médicomage qu’il avait abimé allait probablement se réveiller à un moment donné et donnera certainement l’alerte. Mais où était cette morgue. S’arrêtant quelques secondes, il regarda rapidement un plan de l’hôpital. L’endroit repéré, il mémorisa le parcours à accomplir et reprit sa course folle.

Au détour d’un couloir, il emprunta un long corridor… censé l’emmener vers l’aile ouest, vers sa destination finale. Les chambres défilaient devant ses yeux avant de croiser un regard familier dans le cadre d’une porte. Devait-il continuer sa mission ou devait-il s’arrêter ? Connaissant la personne, le choix ne mit pas longtemps à se faire dans la tête du londonien. Il décida de stopper net sa course. Pas folle la guêpe ! Il connaissait les conséquences s’il s’était décidé à poursuivre son chemin et il n’avait pas du tout envie de souffrir en cette belle nuit froide. Il avait subi assez de traumatismes ces derniers jours pour baigner une nouvelle fois dans la terreur. Il ne fallait pas l’oublier mais Axelle avait un pouvoir important sur le jeune homme et ce… probablement à vie !

Revenant légèrement sur ces pas, il profita de ce répit pour détailler la brune plus attentivement. Jupe courte, cheveux bruns, belle gueule,… Voilà que l’ancien serdaigle repartait dans ses travers. Il fallait vraiment qu’il règle ce problème au plus vite car un jour ça allait le perdre d’être aussi vicieux et puis depuis quelques temps, il avait recroisé son amour de jeunesse. Il fallait qu’il calme ses pulsions et arrêter ses conneries au plus vite afin d’avoir une vie stable… Bien qu’elle ne le sera jamais mais ça c’était un choix de vie. Enfin bon… Proche de la fourchelang, il prit la parole afin d’entamer la conversation.

« Tu t’es enfin décidée à consulter ! » beugla-t-il à la jolie demoiselle pensant qu’il était temps qu’elle soigne sa folie mentale. Bien entendu cette phrase était sortie sous forme de boutade car il faisait, lui aussi, bien parti de ceux qui pouvaient consulter. Mais en lieu et réponse à cette petite pique, il eut droit à un sourire moqueur. Se présentant sous sa plus belle tenue, il lui dit « Je serais ton docteur si tu le souhaites. On joue quand tu veux ? ». Allait-elle en rire ? Ou s’offusquer ? Il s’en foutait royalement. Il jouait constamment avec sa vie et ce n’est pas les retombées d’une petite phrase de la sorte qui allait faire peur au séduisant jeune homme.

Connaissant les talents de son homologue, il se demandait même si elle pouvait l’aider dans sa tâche, juste le temps du vol.

« Tu fais quelque chose d’important ? Limite je ne serais pas contre un coup de main pour ma mission » laissa-t-il entendre. Il avait sollicité la demoiselle uniquement pour gagner du temps. Plus il restait à Sainte-Mangouste, plus il risquait un aller sans retour à Azkaban. Et ça… Il ne le supporterait pas.

Le jeune homme avait d'abord décidé de poursuivre sa route sans s'arrêter, ce qui offusqua légèrement la sorcière, mais ayant reconnu la silhouette il revint doucement sur ses pas, avant de lui gueuler une c*nnerie. Dans le genre subtil, c'était pas gagné. Pourquoi il gueulait aussi fort tout à coup ? Il allait clairement alerter quelqu'un et si lui semblait crédible avec son grand sarrau blanc, ce n'était pas du tout le cas de la sorcière qui avait simplement l'air d'une visiteuse paumée. D'un air enjoué, l'aigle poursuivit :

- Je serais ton docteur si tu le souhaites. On joue quand tu veux ?

Axelle éclata de rire. Il est vrai que de jouer au docteur avec son ami pourrait s'avérer une activité intéressante, mais ayant cette capacité à être fidèle (enfin, avec William du moins) elle déclina la généreuse offre en secouant la tête. Pis, McKinley devait avoir des drôles de penchants que la Serpentard ne voulait sans doute pas connaître, niveau sexuel.

- Tu fais quelque chose d’important ? Limite je ne serais pas contre un coup de main pour ma mission.

Sa mission ? Axelle avait manqué un truc ou quoi ? Elle haussa un sourcil, dévisageant le faux médicomage, avant de laisser échapper un "euhhh...", interloquée. Qu'est-ce qu'elle avait manqué, exactement ? Après un court instant de silence où elle s'attendait à une explication qui ne vint pas, la Higgs poursuivit :

- Un échange de service peut-être ? Je cherchais juste des narcotiques et autres trucs de junkie avant de quitter, expliqua-t-elle à voix basse, parce que après tout elle était plus discrète que son compagnon de fortune. On peut faire deux pierres d'un coup, peut-être ? suggéra-t-elle.

Chaque étage pouvait contenir quelques médicaments et autres potions, afin d'en faire facilement la distribution aux patients, mais il devait sans doute y avoir un quartier général où on pouvait trouver tout ce que l'on voulait ! Peut-être était-ce gardé, par contre. À la limite, un petit Impérium bien placé envers un employé pourrait permettre d'obtenir ce que la Higgs désirait sans qu'il n'y ait aucune infraction apparente. Selon la verte, le sous-sol s'averait un endroit idéal pour garder les narcotiques au frais, mais avant d'exposer son hypothèse à McKinley elle voulait en savoir un peu plus sur son plan de match à lui. Entendant des pas au loin, elle attrapa le bras du sorcier et l'entraîna vers l'ascenseur le plus proche.

Les présentations et autres révérences amicales effectuées, il espérait rapidement se remettre en route vers sa destination finale : la morgue. Et plus le temps passait, plus il se disait qu’il avait fait dans l’ultra compliqué. Se connaissant un peu plus chaque jour, il aurait pu tout simplement tuer une personne lambda dans les rues londoniennes et se concentrer sans perdre de temps à son entrainement. Le gain de temps aurait été énorme mais la satisfaction aurait été quasi nulle. Quel était l’intérêt à se faciliter la tâche ? Amateur de challenges à réaliser et peu habitué aux missions banales, il avait opté pour une décision un peu plus complexe mais plus qu’intéressante. Il avait décidé de réaliser son méfait sans meurtre. A sa manière, il essayait de se perfectionner tentant d’améliorer continuellement ses performances, son profil. E puis… Peu occupé, il avait envie de défis hors normes, de difficultés, de quelque chose qui sorte de l’ordinaire. Il aimait mériter son dû et ce soir, il s’offrait un joli cadeau.

- Un échange de service peut-être ? Je cherchais juste des narcotiques et autres trucs de junkie avant de quitter. On peut faire deux pierres d'un coup, peut-être ?

Il regarda son ancienne cheffe d’un œil agar. Pourquoi avait-elle tant besoin de narcotiques ? Il l’avait toujours trouvée un peu décalée mais il ne pouvait pas lui en vouloir puisqu’il n’y avait que des dérangés dans ses relations proches. Est-ce que sa folie émanait d’une prise excessive de psychotropes ? Il n’avait pas envie de le savoir car il n’avait pas à lui poser ce genre de questions, la confiance étant totale entre eux… Et puis, elle n’avait pas de compte à lui rendre. Après tout, l’idée n’était pas si mauvaise puisqu’il pouvait profiter de cette escapade pour, lui, aussi se servir allégrement de quelques petites pilules aux diverses formes et couleurs. Le marché noir rapportait depuis peu et il était temps de se faire un peu d’argent. La clientèle ne devait pas manquer dans les alentours de Londres, le monde étant plongé dans la folie grâce à ses comparses. Les gens se complaisaient de plus en plus dans un monde rempli d’hallucinogènes, voulant oublier cette vie de Mer**.

« Pourquoi pas après tout » laissa-t-il entendre à sa partenaire tout en oscillant un sourcil. « Commençons par les médocs puisque c’est sur mon chemin. Je vais à la morgue voler un cadavre. Je dois faire des expérimentations sur la magie sans baguette. Et pour répondre à ta future question, j’ai décidé de voler un corps pour le fun. J’avais besoin d’adrénaline, on se fait tellement chier en ce moment qu’on trouve n’importe quoi pour s’occuper ».

Les informations communiquées de part et autre, il était temps d’explorer les alentours. Mais avant de se lancer dans cette course effrénée, il chercha un sac dans la pièce afin de mettre un maximum de stupéfiants. Trouvé, il commença à se diriger vers le fonds du couloir en courant. Pas de temps à perdre… L’alerte pouvait être donnée à tout moment.

« Ah oui ! J’ai emprunté ce joli déguisement à une belle demoiselle. Il vaut mieux se dépêcher avant qu’elle ne se réveille et lance l’alerte ». Il trouvait cette donnée excitante. Il aimait tellement jouer avec le feu que ce genre de sensation et de situation lui faisait un effet de dingue. Personnellement, il n’avait pas besoin de ces petits comprimés pour se sentir bien. La violence, lui suffisait. Reprenant sa course folle de plus belle, il s’arrêta dans une glissade incontrôlée devant un local entre-ouvert et rempli de grandes armoires grises métalliques. Faisant au plus vite, il donna un coup de coude dans la vitre, la fracassant d’un coup sous l’impact. Une douleur aiguë parcourra le bras du sang-pur.

À l'annonce de sa mission improvisée, Leister avait semblé quelque peu étonné. Bah quoi ? Axelle n'en fit pas plus de cas que ça, puisque le Serdaigle accepta de l'aider à son tour alors que l'ascenseur émit un bruit sonore indiquant qu'ils étaient arrivés à destination, soit quelques étages plus bas.

- Commençons par les médocs puisque c’est sur mon chemin. Je vais à la morgue voler un cadavre. Je dois faire des expérimentations sur la magie sans baguette. Et pour répondre à ta future question, j’ai décidé de voler un corps pour le fun. J’avais besoin d’adrénaline, on se fait tellement chier en ce moment qu’on trouve n’importe quoi pour s’occuper .

Mais oui, pourquoi faire simple lorsqu'on pouvait faire compliqué, hein ? Le jeune homme se mit à la recherche de quelque chose, fouillant dans différents bacs, et trouva rapidement un sac de plastique qui devait surtout servir au concierge lorsqu'ils faisaient le ménage dans les diverses pièces. Une fois son sac en main, Leister se mit à courir et la sorcière roula des yeux. Pas envie de se démener à ce point, elle était un peu fatiguée, puis ils allaient bien plus attirer l'attention de cette façon, non ? L'alerte n'était même pas lancée, qui plus est ! Ils avaient largement le temps, selon Axelle. Peut-être la sorcière était un peu trop optimiste, allez savoir.

N'ayant d'autres choix, l'ancienne Serpentard se mit également à courir pour le rejoindre tandis que le faux médicomage expliquait pourquoi ils devaient tant se presser. Décidément, il s'ennuyait réellement car la jeune femme pouvait se réveiller à tout moment. Pourquoi ne pas l'avoir neutralisé d'un sort de stupéfaction afin qu'elle donne difficilement l'alerte ? Heureusement, nos deux comparses -enfin Leister- semblaient avoir repéré la caverne d'Ali Baba des stupéfiants. Il se dirigea vers une des grandes armoires métalliques et fit éclater d'un coup de coude la vitre.

Bien sûr ! De cette façon, personne ne les remarquerait, hein ? Axelle regrettait presque d'avoir croisé McKinley, ça aurait été plus simple de se la jouer solo. Sa main failli s'abattre sur son front, le tout accompagné d'une insulte, mais la jeune femme se ravisa au dernier moment. Au moins, il avait trouvé ce que la sorcière cherchait. Heureusement que l'adrénaline commençait à battre dans son sang, sans quoi elle se serait sans doute enfui avec son dû. Cependant, c'est vrai que c'était plutôt excitant comme situation. D'un geste rapide, elle fit tomber les différentes bouteilles et comprimés dans le sac grand ouvert du bleu et bronze, sans vraiment se soucier de sa blessure. De toute manière, lui même devait s'en foutre.

D'autant plus qu'une alarme stridente retenti sur tout l'étage. Oh f*ck, c'est clair qu'ils étaient responsables de cette alerte. Poussant sans ménagement Leister vers la sortie, la sorcière prit la parole :

- Magne-toi qu'on trouve ton cadavre et qu'on fiche le camp.

De retour dans le corridor, Axelle prit un instant pour regarder les indications et un sourire victorieux éclaira son visage lorsqu'elle repéra rapidement le terme «Morgue» suivie d'une flèche qui indiquait la gauche. Afin de créer diversion, elle lança ensuite un #Bombarda dans la direction inverse qu'ils prirent, espérant que la sécurité tomberait dans le panneau.

Quand l’alarme résonna sourdement dans les couloirs du bâtiment, un sourire travaillé apparut sur le faciès du séduisant jeune homme… Comme s’il attendait en quelque sorte cette situation depuis quelques minutes. Fêlé vous avez dit ? Probablement ! Mais les choses sérieuses allaient enfin commencer et c’était dans ce genre de situation qu’il se sentait vivant. Il sentit la pression monter en lui petit à petit créant quelques tremblements incontrôlés, son cœur frapper sa poitrine à vive allure et les veines de ses tempes se durcirent subitement. C’est donc en quatrième vitesse, qu’il chercha un nouveau sac plastique dans cette caverne aux milles et un psychotropes. Il n’avait pas envie de se sacrifier sans en profiter un minimum. Il n’avait pas laissé sa petite mission de côté pour rester bredouille car lui aussi voulait avoir quelques pilules n’y voyant là qu’un intérêt financier.

Dans la précipitation, il fit tomber plusieurs fioles autour de lui augmentant un peu plus le raffut. Il était temps de filer avant que les choses ne dégénèrent un peu trop. S’apprêtant à partir, il entendit sa comparse gueuler.

- Magne-toi qu'on trouve ton cadavre et qu'on fiche le camp.

Quelle stressée, celle-là ! Ok la situation n’était pas optimale mais ils se connaissaient l’un l’autre depuis plusieurs années et il savait tout comme elle, qu’ils pouvaient avoir pleine confiance l’un envers l’autre. Enfin… En principe… Car elle l’avait déjà abandonné une fois en pleine mission. Et s’il lui faisait le même coup ce soir ? Œil pour œil et dent pour dent après tout. La situation étant favorable, il fallait en profiter au maximum.

Pas besoin de commencer à galoper dans tous les sens comme des petits fous or qu’ils pouvaient très bien affronter à deux tout type d’adversaire. Une fois dans le corridor, il repéra tout comme elle la direction à prendre. Ni une ni deux, il prit ses jambes à son cou et se dirigea vers la gauche quand il entendit une déflagration dans son dos. Mais qu’est-ce qu’elle foutait ? Elle voulait attirer un peu plus l’attention sur eux ?

« Mais t’es complètement malade ! Tout le monde va savoir qu’on est passé par ici » éructa-t-il de surprise. Tic-Tac… Pas de temps à perdre même si les morts ne bougeront pas. A chaque pas, il entendait les bouteilles et autres plastiques s’entrechoquer. Il espérait bien entendu ne rien casser sous peine de maudire la brune plusieurs heures durant.

Avançant un peu plus vers leur destination, il vit une porte avec un écriteau « Morgue » au-dessus. Les voilà enfin arriver. Reprenant son souffle trente secondes, il décida de prendre un petit remontant et c’est spontanément qu’il plongea la main dans le sac pour s’enfiler la première chose qu’il avait saisi. Combien de temps allait-il attendre avant de ressentir les premiers effets ? Rapidement, il espérait car il avait envie de se déconnecter de la réalité. En attendant, il déambula à la manière d’un fou dans les frigos géants et ouvrit plusieurs portes. Pour ses expériences, il avait envie de se concentrer sur un beau modèle et c’est pour cette raison qu’il recherchait une sale gueule à détruire. Et à ce petit jeu il trouva la victime parfaite en un claquement de doigts.

Euphorique sous l’effet des cachets, il embrassa sa victime et la retira de son lit de fer et commença à effecteur quelques pas de danse avec le corps cadavérique.

« Allez rejoins-nous pour cette petite danse Axelle » lança-t-il à son ancienne maîtresse. « Tadalalammmmmm tadadaaaaa tadadadammmmmm » chantonna-t-il de plus belle.

Atteignant la morgue, McKinley fila vers les tiroirs métalliques, tandis que la brune resta en retrait. Un étrange sentiment fit son apparition, comme si tout son être était tout è coup comprimé. Malaise. Oui, c'est ça. C'était le sentiment qui habitait la belle sorcière à cet instant précis. Pas envie d'être entourée de cadavres. Non, pas du tout. Malheureusement pour elle, son acolyte avait décidé que rien ne pressait. Avait-il oublié l'alarme qui résonnait dans tout le sous-sol ?

- Allez rejoins-nous pour cette petite danse Axelle. Tadalalammmmmm tadadaaaaa tadadadammmmmm, fredonna-t-il.

Le regard de la sorcière se releva. Leister et ses petits jeux. Non, vraiment, la danse avec le cadavre il pouvait garder ça pour plus tard. L'idée de se faire pincer lui plaisait bien peu. De nature paranoïaque, la sorcière était certaine que l'on guettait le moindre faux pas de sa part pour lui faire subir le même sort que sa soeur ou son père.

Il y avait quelque chose qui clochait dans la situation présente et, par conséquent, provoquait un sentiment de méfiance chez la Serpentard. Observant un peu plus son interlocuteur, qui avait ralenti le rythme de sa danse, Axelle tenta de comprendre pourquoi la confiance qu'elle éprouvait habituellement pour le sorcier s'était envolé. Plissant légèrement les yeux, tenant de sonder l'esprit du bleu et bronze, Higgs entreprit de lui répondre :

- Non merci. Je vais te laisser en tête à tête avec ta charmante compagne, minauda-t-elle tout tirant une légère révérence.

L'idée de se séparer et foutre le camp sans lui paru comme une bonne idée. Cependant, une petite voix, sans doute ce qu'on appelle l'intuition féminine lui dicta de rester avec Leister. Réfléchissant rapidement à la solution la plus simple, elle s'élança ensuite à pas de renard près de lui. À sa hauteur, elle leva le visage vers le sien et proposa candidement :

- Bon, apporte Barbie et allons partager un bon verre.

Sans attendre de réponse, la sorcière s'agrippa à l'avant-bras du professeur, avant d'ajouter :

- Transplanons !

Elle espérait bien que l'idée de partager de l'alcool séduirait suffisamment McKinley pour qu'il lâche son délire et qu'ils puissent quitter l'hôpital.

Dans la démence à cause des petites pilules magiques avalées, l’ancien Serdaigle ne se rendait pas bien compte de ce qu’il faisait. A chaque fois qu’il tournait la tête, un regard différent se mêlait au sien. Une fois c’était celui de la douce Axelle, de l’autre c’était celui de ce corps en décomposition. Un peu comme un intrus, il passait de la vie à la mort en l’espace de quelques secondes. A chaque coup d’œil un frisson pénétra son corps. Il avait l’impression d’être intime avec la mort et danser avec elle était un joli pied de nez à son créateur. Perdant le contrôle de la situation, il était parvenu à inviter son amie dans ce collé-serré. Et plus les minutes passaient, plus il sentait cette frénésie monter en lui. Hélas pour lui, son ardeur diminua à la réponse de la brune.

- Non merci. Je vais te laisser en tête à tête avec ta charmante compagne

Cette petite phrase accompagnée d’une révérence rendit le sang-pur dubitatif. Des bruits de sirènes continuaient à sonner dans le bâtiment rythmant un peu plus les quelques pas de danse, des stars d’un soir. Lancer dans une chorégraphie folle, il essaya de faire tourner le cadavre sur lui-même. La réalité frappa le londonien en pleine face. Mollasson le corps, se tortilla étrangement et s’affaissa sur lui-même. Dans cette chute, la tête vide de vie frappa violement un bord métallique laissant un « Bong » étrange pénétrer la pièce. Aucune goutte de sang n’était apparente. Devait-il rire ou non par ce qu’il venait de se passer ? Probablement que non… Mais sous l’effet des psychotropes, il ne put s’empêcher de glousser intérieurement trouvant cette situation des plus drôles. Un rien l’amusait et il était déçu de ne pas partager ces jolis moments avec la Higgs.

- Bon, apporte Barbie et allons partager un bon verre

Barbie ! Voilà un nom magnifique pour cette magnifique créature. Et apparemment, il était temps de partir. Pressé, il ramassa le corps sans vraiment faire attention à ce qu’il faisait. Maladroit au plus possible, il cognait le corps contre les parois quand il sentit une main toucher son bras. Levant les yeux vers la brune, il constata que ce n’était pas Félicie. Tristesse, désespoir et autres sentiments négatifs s’emparèrent de son corps. Il se vengerait sur cet organisme putride à coup de sortilèges. Pourquoi était-il venu à Sainte-Mangouste encore ? Voilà qu’il était encore un peu plus égaré.

- Transplanons !

Voulant laisser un cadeau d’au revoir, il sortit sa baguette et lança un Atshum Draconis dans un coin de la pièce suivi d’un Incendio. Il était temps de foutre le feu à cette bâtisse ! « Crevez bandes de chacals » cria-t-il dans une furie étrange tout en sachant qu'il avait terminé sa mission. Il était temps de rejoindre le bastion !

CRAC

[ Fin du RP ]

Ce qu'une fiole peut laisser entrevoir
Reste bien loin de la vérité...
Pv Ebenezer Lestrange

Poison, toxine, venin... Ces mots résonnaient comme une douce mélodie à l'oreille de la demoiselle qui ses derniers temps s'était amusée à concocter de nombreux poisons à base de plantes qu'elle avait pu dénicher suite à ses nombreuses excursions. Mais faire des potions était une chose, les utilisées en était un autre. L'aigle n'avait rien prévu, rien planifier mais un matin, elle s'était lancé dans l'idée d'enfin trouver des cobayes pour tester quelques breuvages... Et bien entendu, quoi de mieux qu'un hôpital pour trouver de futures victimes.

La bleue et bronze ne mit pas beaucoup de temps avant de se décider, habillé pour une fois avec sa tenue de sorcière noire, elle glissa ses fioles dans son sac enchanté par le biais d'un sortilège d'extension indétectable avant de sortir à l’extérieur et de transplaner pour Londres. Quelle douce invention qu'était ce moyen de transport... Bien plus agréable, bien que pas toujours cependant, que les transports moldu. Nul besoin de se les coltiner ainsi, nul besoin d'user de formule de politesse.

Après quelques minutes de marche à pied, Elena fut contente d'enfin arriver à bon port. Devant le magasin qui servait de façade pour l'établissement, l'aigle salua le mannequin avant d'y expliquer qu'elle était là pour voir si un membre de sa famille s'y trouvait car elle n'avait plus de nouvelles. C'était plus ou moins vrai, si ce n'est que la personne en question se trouvait être six pieds sous terre.

Adressant un sourire qu'elle espérait assez amicale et aimable aux personnes qui la saluaient, elle s'avança dans l’hôpital, traînant dans les couloirs à la recherche de chambre vide de visiteur, mais remplie de vieux prédisposés à rendre visite à la mort. Et la chambre de ses rêves vint à elle, deux vieilles personnes, très certainement en fin de vie, dormant silencieusement, la pièce parfaite. Elle s'y engouffra et ferma la porte derrière elle sans un bruit. Se souvenant de l'épisode du cimetière avec Evan, la jeune femme s'approcha du vieux monsieur, elle ne se souvenait pas de l'étage auquel elle se trouvait, mais il n'avait pas l'air d'aller bien. Pauvre homme, il lui fallait mourir, oui peut-être pas, en douceur, mais mourir lui ferait du bien.

Un sourire sur les lèvres, Elena plongea sa main dans son sac pour en ressortir une des fioles qu'elle y avait entreposé avant de partir. L'étiquette s'en était allée, mais le liquide rouge sang restait bien visible. Assise sur le bord du lit, elle déboucha la fiole avant de verser le contenu dans la bouche de l'homme endormit qui, une fois le liquide ingurgité se réveilla, observant l'aigle avec horreur. Tout sourire, elle lui attrapa la main avant de poser la seconde sur les lèvres du malade. Et elle resta là, à l'observer yeux dans les yeux jusqu'à ce que la mort vienne le faucher...

Il avait l'air un peu perdu dans sa tenue de médicomage stagiaire, un peu au large aussi. Il n'avait jamais aimé les uniformes, celui de Poudlard l'avait traumatisé d'ailleurs et il avait pensé naïvement qu'il n'en aurait plus jamais à porter. Peine perdue visiblement. Il avait l'air un peu perdu donc, juste l'air, car Ebenezer savait très bien ce qu'il faisait. Deux ans qu'il étudiait la médicomagie comme un gentilgarçon, sans même faire de vaguelettes pour pas qu'on se penche trop sur son cas et son absence d'ASPICs. Il avait réussi finalement à se fondre dans la masse, passant pour le mec timide plutôt que pour l'asocial fini, il avait joué au bon élève et avait réussi. Là, il effleurait sa réussite du bout des doigts. Un stage à Ste Mangouste, enfin.

Il avait repris ses mauvaises habitudes au grand jour. Un stagiaire ne s'occupait pas des trucs intéressants, normal, alors il se divertissait de son côté. On l'avait affecté aux trépassés du lendemain, à ceux qui retenaient leur dernier soupir en inspirant à fond et en ne lâchant rien. Le brun les regardait de haut, mi-moquer, mi-fasciné et jouait à l'apprenti sorcier. Il abrégeait les souffrances, de temps en temps, pour tester de nouvelles substances sur cobayes humains, des fois il observait juste et sur d'autres, il expérimentait. Combien de temps et quelle doses quotidiennes fallait-il pour habituer un octogénaire à l'arsenic ? Il ne sut pas la réponse, son joujou avait clamsé avant.

Personne ne lui avait dit quoi que ce soit. Il était en stage depuis trois mois et il espaçait ses victimes déjà à demi-mortes. Il faisait un peu moins gaffe qu'avant. Une infirmière avait été surprise de constater qu'un patient avait eu droit à une très forte dose de kiwicots et se mettait à tanguer dans les couloirs en délirant. Le médicomage en herbe avait par la suite ajouté le kiwicot dans la liste des substances trompe-douleurs. Et il avançait comme ça, pas à pas, par petites doses. Il découvrait des trucs cool, des trucs moins cool. Il bossait pas mal, pratiquait la culture de cernes à très haut niveau vu qu'il alternait stage et service à la TS mais il trouvait ça cool.

Il avait l'air un peu perdu Ebenezer quand il entra dans la chambre des deux petits vieux dont il essayait d'allonger la vie à grand recours d'excitants jusqu'à faire disjoncter la machine. Un peu perdu et tout innocent. Pas comme la blonde qui souriait assise à côté du monsieur. Il y avait un truc qui clochait et il ne mit pas le doigt dessus immédiatement, se contentant de fixer la femme avec un intérêt assez limité. Puis il eut le déclic et il arrêta de dévisager. Il la connaissait. C'était la vendeuse de bonbon de Waddi. Il s'approcha du lit pour checker le patient en entamant le baratin d'usage aux familles.

- Vous le connaissez ? Il n'a pas beaucoup de visite d'habitude. Ses petits enfants sont venus une fois... Sinon, il va mieux ces temps-ci, il remange bien mêm...

Main sur le poignet du vieux pour vérifier vite fait le rythme cardiaque. Rien. Bras encore chaud. La blonde souriait quand il était entré. Elle souriait à côté d'un cadavre frais qui n'avait jamais de visite ou presque. Il fit comme si de rien n'était ou presque. Un de ses cobayes était mort et la vendeuse de bonbons semblait dans le coup.

- Vous étiez proche de lui ?

Regard soupçonneux, baguette qui se laisse couler le long de la manche jusque dans sa main.