Tu sens tes forces te quitter peu à peu, au fur et à mesure que ton sang coule au sol. La douleur ne semble cependant pas vouloir te laisser tranquille. Mâchoires serrées, tu essaies tant bien que mal de passer outre cette situation de plus en plus désespérée. T'as toujours su te détacher de la situation lorsqu'elle devient trop compliquée à gérer pour toi. C'est une fuite comme une autre, simplement celle de l'esprit et non du corps. Mais tandis que tu essaies de te laisser partir, une lumière aveuglante t'en empêche, te ramène sur place, dans cette chambre d'hôpital où tu te vides de ton sang la tête en bas.

La silhouette de de Lanxorre derrière le halo lumineux semble venir d'un autre monde. Tu essaies de la voir plus nettement mais tu en es incapable, trop ébloui, trop faible. Et ses mots viennent danser dans ta tête. Comme une mélodie qui se répète, un doux supplice dont tu ne peux t'échapper. Qui te retient ici. Tu ne veux pas la supplier. Tu ne veux pas lui faire ce plaisir. Et pourtant... Tu l'as déjà fait. Tu n'arrives pas à t'en empêcher. Tu es incapable de quitter la scène qui se joue, tu ne peux pas t'en échapper, tu n'as même plus la force de te laisser aller.

Alors tu fais la seule chose. La seule et unique chose. Tu obéis. Tu te soumets à elle. Parce que tu ne veux pas crever ici, en te vidant de ton sang comme un vulgaire animal dans un abattoir. Tu ne veux pas qu'elle soit la cause de ta disparition, elle ne le mérite pas. Tu rassembles tes dernières forces pour murmurer les mots demandés.

- S'il... vous... plaît...

Un soupir, un râle qui s'extirpe. Et tes yeux se ferment. Il ne reste plus que le bruit de ton sang qui goutte sur le sol de la chambre jusqu'ici immaculée. Et de Lanxorre qui choisira si tu dois ou non rester en vie plus longtemps.