Il avait la classe quand même ce mec. Je ne saurais dire vraiment pourquoi, peut-être à cause de sa posture, ou simplement de sa façon de parler. Il avait cette attitude théâtrale qui lui donnait l'air d'avoir confiance en lui et qui faisait qu'on était suspendu à ses lèvres dès qu'il faisait un discours. Sa façon de s'exprimer et d'expliquer les choses semblait presque exagérée, mais ça donnait vraiment envie de l'écouter. De ce fait, je pensai qu'il pourrait être un très bon professeur si cela correspondait à ses projets d'avenir.

Son récit sur les baguettes était très intéressant. D'ailleurs, cela me sembla étrange de n'avoir jamais rien entendu de tel sur les propriétés en baguette en cours. Soit le professeur avait expliqué ça d'une telle façon que je m'étais endormi en salle de classe, soit on ne nous apprenait que des choses inutiles. Dans tous les cas, je ne savais pas du tout à quoi pouvaient bien correspondre les caractéristiques de ma propre baguette. Celle de Klaus semblait être la baguette de rêve. "Une baguette faite pour les leaders" disait-il. De plus, son composant venait d'une créature rare et puissante. Vraiment la classe.

Je buvais ses paroles, assez fasciné en prenant conscience du lien qui unissait les sorciers à leurs baguettes. Je n'avais jamais réellement fait attention à cela. Après ce dialogue, je considérerais sûrement ma baguette d'une toute autre manière. « Quoi qu'il en soit, la baguette comprend son porteur et peut être en désaccord avec son maître. Sauf si elle a pleinement confiance en toi. » Ces objets magiques étaient vraiment très étranges. J'avais encore un peu de mal à cerner la chose, et surtout à me dire que la baguette comprenait son porteur. Je me rappelai de la fois où j'avais tenté un simple "Expelliarmus" lors d'une petite altercation avec un élève quand je n'étais encore qu'en première année. Le sortilège s'était alors retourné contre moi, comme si je m'étais trompé de cible, et ma baguette s'était subitement échappée de mes mains. « Mais, comment peut-on gagner la confiance de notre baguette ? »

Klaus me demanda ensuite quel était le composant de ma baguette magique. J'espérais qu'elle soit au moins aussi puissante que la sienne. Je sortis ma baguette de ma poche, la regarda en l'effleurant de mes doigts, et d'une voix assurée je répondis : « Ma baguette est en bois de murier, et elle contient un poil de lion. »

Pour la première fois, j'allais en apprendre un peu plus sur les propriétés de ma baguette magique. Ce qui n'était jusque là qu'une simple arme magique prenait soudain toute son importance. Mais je crus percevoir comme un sentiment de surprise chez mon aîné. Oh non, faites que ma baguette ne soit pas incompétente ! C'était bien la première fois que je me souciais de la capacité de ma baguette. J'avais toujours cru que c'était le sorcier qui faisait tout.

« Pas mal. Le mûrier est un arbre banal... » Banal ? Le bois avec lequel avait été fabriqué ma baguette était banal ? Alors là, j'étais vraiment déçu. Bon, au moins il avait dit qu'on le voyait rarement dans la fabrication des baguettes. J'en conclus que je devais avoir une baguette assez différente des autres. Peut-être même que c'était la seule et unique a être faite en bois de mûrier dans tout Poudlard ! Là ça pouvait être la classe. Mais... oh non, ses caractéristiques étaient sous-estimées. Tu m'étonnes que personne n'avait de baguette en mûrier si c'était un arbre aussi naze ! Pfff. Là, j'étais vraiment dégouté.

« - Mais ! Il y a un grand mais. » Ouf ! Il y avait un mais. C'était rassurant. Je voulais une baguette à ma hauteur pas un espèce de bout de bois lamentable. Klaus m'apprit qu'il fallait persévérer pour espérer en tirer quelque chose de bon. A ça c'est sûr, j'allais persévérer ! J'étais on ne peut plus motivé. N'empêche c'était dingue, Klaus semblait être un véritable savant en matière de baguettes. Je le connaissais à peine, mais en un sens je l'admirais déjà. Sa phrase « Toi aussi tu es fais pour être un leader. » déclencha une grande bouffée d'espoir en moi et un large sourire se dessina sur mes lèvres. Sans même m'en rendre compte, je me mis lever la tête et à bomber le torse, fier. « Alors je vais tout faire pour bosser et la faire gagner en puissance. Je sens que tu m'as redonné de la motivation là, j'ai envie de m'améliorer, dès maintenant. »


HRP

Spoiler:

Je suivis mon nouveau coach vers la direction de la Grande Salle. C'est vrai que la faim commençait à se faire sentir, il était temps de prendre un bon repas. L'art du charisme, ça allait être super intéressant ça. A mon âge, je n'en avais encore que très peu, voire pas du tout. Mais Klaus allait m'apprendre tout ça comme un maître, j'en étais sûr à présent. « Après on peut partir sur un discoure à la Star Wars et te dire qu'il faut être une personne sage pour être un bon jed... » Star Wars ? C'était quoi ce truc ? Ça me disait vaguement quelque chose. Peut-être que c'était un philosophe moldu ou un truc du genre. Mes grands-parents maternels étaient moldus, mais je ne passais pas suffisamment de temps avec eux pour tout connaître de la culture non magique.

« Tu pourras jamais draguer si t'es un enfant de chœur. » Je le regardai, les sourcils arqués. C'est vrai que plus je grandissais, plus j'avais l'impression que les filles autour de moi n'aimaient pas vraiment les "enfants de chœur" comme disait si bien Klaus. Je me rappelai alors des dires d'un de mes camarades de dortoir. Selon lui, les filles étaient majoritairement attirées par les salopards. Mais je n'étais pas encore assez expérimenté pour savoir s'il avait raison ou non. « Tu penses que pour bien draguer et plaire aux filles il faut être un salaud ? » demandai-je, perplexe.

Klaus évoqua ensuite la magie noire. La magie noire. C'était assez fascinant comme truc. En tout cas ça en avait l'air. Ça attisait beaucoup ma curiosité, mais pas encore assez pour que j'essaye de la pratiquer. En tout cas, Klaus semblait formel là dessus, il ne voulait pas que je l'utilise.
Il me prit alors au dépourvu en me demandant ce que je voulais faire plus tard. Mer**, c'est vrai ça, qu'est-ce que je voulais faire plus tard ? Les rares fois où j'y avais réfléchi, rien ne m'était venu à l'idée. « Hmm... à vrai dire je ne sais pas encore vraiment ce que je veux faire. Je cherche encore ma voie. En tout cas je ne veux pas devenir prof, il faut être sacrément patient, les élèves sont bien trop chiants avec eux, en plus ils doivent répéter les mêmes cours chaque année. Ennuyant à mourir. Auror ça doit être cool, ou dans la Brigade de police magique... Tout ce que je sais pour l'instant c'est qu'il faut que je réussisse mes études et que je devienne un très bon sorcier. » Je prononçai ces derniers mots avec un petit sourire en coin. C'est vrai que pour l'instant mes principaux objectifs résidaient en cela : devenir bon, et surtout meilleurs que les autres.

Ahah, apparemment j'avais bien répondu à sa réponse. Pourtant je pensais qu'il s'attendait à ce que j'ai de vrais projets, comme devenir médicomage ou gardien de dragons par exemple. Mais il n'était vraiment pas facile de savoir ce qu'on voulait faire de sa vie à treize ans.

« Au sujet de ta question tout à l'heure, sur les filles. C'est pas totalement faux, mais c'est pas totalement vrai. D'abord il faut toujours respecter les femmes, c'est ça être un vrai mec. Par contre, faire le toutou et toujours lui donner raison c'est pas une solution. Soit toi même en toute circonstance, mais essaye juste de pas toujours être d'accord avec elle. Les filles... Même inconsciemment elle préfère un gars qui est capable de prendre des décisions seul. Elles rêvent toute d'un gars avec qui elles se sentiraient en sécurité. » Les filles étaient vraiment compliquées. En fait, ce qu'il m'apprenait sur elles me semblaient limite contradictoire. Certaines détestaient être secourues, mais elles aimaient être protégées. Elles ne pouvaient pas être plus simples, comme nous ? En tout cas une chose était sûre, il fallait les respecter. Je devais avouer avoir été tenté par le contraire pendant un moment, l'année dernière, après qu'une fille se soit moqué de moi.

« On se sépare ici, va manger avec tes amis. Ne néglige surtout pas tes amis c'est très important ! Et on se retrouve à 20 heures devant la salle commune. Je t’emmène dans un lieu pour t’entraîner. » Je hochai la tête par approbation. J'avais déjà hâte d'y être. « Pas de problème, j'y serai. A tout à l'heure, et bon appétit ! » Après un signe de la main, je partis rejoindre mes amis à la table des Gryffondors.

HRP

Spoiler:

« Paraît que Klaus Evans s'est battu avec le grand frère de Massimo il y a quelques jours dans les toilettes ! »

J'avais entendu cette rumeur chuchotée au détour d'un couloir, alors que je sortais de cours, et ça m'avait tout de suite foutu en rogne. Il avait eu le culot de tout rapporter à son frère pour qu'il aille se venger auprès de Klaus ! Mais quel minable. Cette fois-ci, je n'allais pas le laisser filer comme ça. J'étais peut-être plus petit que lui (aussi bien en âge qu'en taille) mais j'avais une certaine fierté et j'étais rancunier. Et surtout, je n'appréciais pas qu'on s'en prenne aux autres alors que l'histoire partait de moi à la base. D'une façon ou d'une autre, il fallait que je prenne mon courage à deux mains et que j'aille régler cette affaire. Ça partirait peut-être en bagarre, mais au moins je ne passerai pas pour un lâche.

Suite à la conversation entre les Serdaigles perçues il y a quelques secondes au dernier étage, je descendis donc les escaliers quatre à quatre, espérant trouver ce misérable Poufsouffle près de sa salle commune.
Je traversai le couloir du premier étage lorsque je l'aperçus au loin, entouré de sa bande d'amis habituelle. Un simple regard et je sentis la colère bouillonner en moi. Il fallait que je garde mon sang-froid. Il était peut-être plus judicieux de m'expliquer d'abord calmement avec lui au lieu de lui envoyer directement mon poing à la figure. Après, on aviserai.

Je le vis alors se diriger vers une salle de cours, suivant une file d'élèves. Et Mer**, c'est vrai qu'il n'était que quinze heures, de mon côté j'avais fini ma journée, mais pas lui visiblement. Je pressai donc le pas, espérant le rattraper à temps.
Mais soudainement, j'entrechoquai quelqu'un, me ralentissant dans ma marche pressée, et je perdis de vue Massimo qui entra à ce moment dans la salle de cours. Et Mer** ! Bon, j'irai le voir à un autre moment de toutes façons. Agacé, j'en avais même oublié la personne dans laquelle je venais de foncer. Je reportai donc mon attention sur elle, à la fois désolé et sur les nerfs. « Désolé, j'ai pas fait gaffe. J'étais en train de rattraper ce maudit Poufsouffle et... Décidément, ces Poufsouffles sont vraiment des lâches ! S'ils n'étaient pas autant des sources d'ennuis je ne t'aurais pas foncé dedans. » Bien entendu, je ne me doutais pas du tout que mon interlocutrice était elle-même une Poufsouffle. Elle aurait pu porter directement le blason jaune et noir que je ne l'aurai même pas aperçu, tant j'étais obnubilé par mon ennemi qui venait de s'échapper.

Mon regard s'abaissa vers la jeune élève, et j'aperçus que le rouge lui montait aux joues. Elle rougissait ! Bah, elle devait certainement être impressionnée de parler à un garçon de mon âge. Ou c'était simplement une grande timide. Ou elle me trouvait mignon. Ou les trois. A cette pensée, je lui offris un de mes plus beaux sourires. C'était assez flatteur en fait, surtout qu'elle était très mignonne cette petite Poufsouffle... Poufsouffle ?! Et Mer** ! Quel imbécile ! Mon large sourire disparut aussitôt. Je venais à peine de traiter les Poufsouffle de lâches. Et voilà, tout ça à cause de cette saleté de Massimo ! Décidément, il ne m'apportait vraiment que des ennuis celui-là.

Je me frottai la nuque d'un air gêné, ne sachant que dire. Un rire nerveux s'échappa de mes lèvres. Il fallait que je m'excuse... Mais je n'avais jamais été très doué pour les excuses. Ou plutôt, j'étais trop fier pour m'excuser. A ce moment, la jeune inconnue me répondit d'un ton glacial : « Donc si j'ai bien compris tu m'es rentré dedans parce que je suis une source d'ennui? C'est bizarre parce que j'avais plutôt l'impression que c'était parce que tu es un crétin qui ne regarde pas devant lui quand il marche. » Outch, elle avait beau être plus jeune que moi, elle avait l'air de ne pas se laisser faire celle-là ! Il n'y avait pas à dire, elle avait du répondant. C'était bien dommage, parce que je me serais bien forcé à m'excuser si elle m'avait laissé quelques secondes de plus. En même temps, sa réaction était plus que compréhensible. Mais sa réplique ne put m'empêcher de m'irriter. Je n'aimais vraiment pas me faire insulter, encore moins par une fille, et encore moins par une personne plus jeune que moi.

Petit à petit, le sentiment de vexation se transforma en colère. « Je ne te serais pas rentré dedans si cet imbécile de Poufsouffle ne m'avait pas filé entre les doigts et si un sale petit blaireau ne se trouvait pas sur mon chemin ! » C'était bien entendu elle que je désignais en parlant de petit blaireau. J'étais vraiment blessé dans mon orgueil, et je n'avais pas su peser mes mots. Emporté dans mon élan et m'apercevant qu'elle me regardait droit dans les yeux comme si elle voulait me tenir tête, je continuai : « J'ai eu au moins la politesse de m'excuser de t'avoir bousculé, MOI. Non seulement ta maison regroupe le plus grands nombres d'imbéciles, mais en plus des élèves irrespectueux. Poufsouffle, vraiment une maison inutile. » Je déglutis, soutenant son regard. Après quelques secondes, je me rendis compte que j'y avais peut-être été un peu fort dans mes propos. Après tout, elle était jeune et elle n'avait pas l'air si détestable que ça. Mais elle avait quand même oser m'insulter de crétin !

HRP

Spoiler: