Pour une énième fois, le prof de Métamorphose était prêt pour un nouveau cours. Après le rituel quotidien : Réveil, grommellement, douche, grande salle, café serré ; Aymeric était opérationnel. Du moins, il pouvait rester assis à son bureau en regardant ses élèves réaliser le sort qu'il voulait leur faire apprendre. Le jeune prof avait encore quelques marques de son escapade au ministère, mais rien de visible et surtout rien de trop compromettant ! En cette belle matinée d'Avril, où le temps était au beau fixe (laissez-moi rêver un peu), le jeune prof était sorti à Pré-Au-Lard pour passer à Honeydukes et prendre du bon temps avec Luna. La ventre rebondi de femme enceinte de la jeune femme faisait sourire Aym' à chaque fois qu'il la voyait. Vous savez ce sourire tout à fait débile que tous les mecs amoureux affichaient en voyant leur compagne ? Oui voilà celui-là, c'était exactement la tête d'Aymeric à l'instant où il entrait dans la petite boutique de sa fiancée. Dans ces moments, l'image de Serpentard du prof en prenait un sacré coup.

C'est donc après cette petite escapade romantique, que le professeur Burton... Non décidément ça ne collait pas. Nous disions ; le prof de métamorphose de Poudlard, après cette petite escapade était rentré à Poudlard pour monter dans sa salle de classe. Comme à son habitude, il avait 20 minutes d'avance, pour ce cours de fin de matinée et avait encore le temps pour préparer la salle. Une fois entré, il remit en place les tables et les chaises, puis termina par son bureau, en remettant la traditionnelle pile de livre dans la bibliothèque. Au bout cinq minutes d'un travail manuel (comprendre, sans baguette magique), tout était prêt pour accueillir les élèves. Dans un petit quart d'heure, la sonnerie retentirait, indiquant comme d'habitude la début d'un cours. Il espérait cette fois que les élèves allaient être plus intéressés que pour la disparition. Un avantage, la théorie d'aujourd'hui serait beaucoup moins difficile. Il avait d'ailleurs un peu réfléchi sur la fameuse disparition et n'avait toujours pas trouvé d'explication qui ne partait pas dans des préceptes totalement farfelus et carrément dénués de sens.

Il ouvrit enfin le tiroir de son bureau pour trouver le trombinoscope de tous les élèves qui devaient être présents à ce cours. Il avait aussi mis des croix rouges sur les élèves qui s'étaient démarqués... Par leurs remarquables manque de participation au précédant cours. Cette fois-ci, le jeune prof avait décidé de serrer la vis pour ces élèves qui semblaient venir en cours, simplement pour finir leurs nuits. Il ne restait plus qu'un petit quart d'heure, avant le début du cours et les premiers élèves assidus allaient sans doute arriver. Aymeric s'assit sur son bureau, en mettant ses pieds sur la chaise qui, normalement était sous son bureau puis patienta en tapotant sur son bureau, regardant du coin de l’œil la porte d'entrée.

-Bonjour Professeur Burton, disais-je en souriant au jeune homme qui, semblait-il, enseignait le cours de Métamorphose. D’après ce que j’avais entendu, il faisait du bon boulot, malgré sa réputation d’élève turbulent lorsqu'il était plus jeune. Je suis Aloys Riverside, de la maison Serpentard, je répétais les cours de politesse donnés par mon père Phill, qu’il m’avait tant répétés. Le professeur Burton, au regard perçant et sur, m’ayant répondu, je pris place à l’une des tables présentes.

Le cours ne commençait que dans une dizaine de minutes. Je pris le temps, de mes yeux, de balayer la salle. Elle était plutôt grande, sans l’être de trop. Le bureau du professeur faisait face à une vingtaine de tables auxquelles les élèves venaient peu à peu s’installer. Je fus un peu surpris de voir, qu’il y avait déjà d’autres élèves. Je ne connaissais personne, c’était ma première matinée à l’école. La gente féminine était la plus représentée. Au premier rang, me tournant donc le dos, une jeune fille à la chevelure blonde ; d’ailleurs, depuis mon arrivée à Pourdlard, c’est-à-dire la veille, force m’était de constater, que cette couleur capillaire était prépondérante. Je n’en tirais aucunes conclusions, toutefois, ce petit détail me titilla durant quelques instants. Je comptais dans mon esprit les jeunes demoiselles détenant cette caractéristique. Derrière moi, une Serpentard, dont je reconnu la maison par son écusson accroché à sa robe, arborait quant à elle une chevelure dont la blancheur rappelait celle des licornes. Je ne savais si la comparaison valait la peine d’être soutenue, mais ce fut la première qui me vint à l’esprit pour décrire la jeune fille. Un peu plus loin, aux côtés d’une châtaine claire, j’aperçu une métisse dont l’amas de tifs bouclés me fit sourire. Non pas que je me moquais de sa touffe, bien au contraire. Je l’appréciais. Elle changeait des coupes un peu trop parfaites de la majorité des jeunes filles qui arpentaient les lieux du château. Un peu comme cet élève, masculin !, dont chaque élément de sa chevelure, respectait parfaitement le mouvement général, aucun ne semblait oser quitter la ligne par peur de se faire rattraper par une main autoritaire. Toutefois, cela, pensais-je, ne devait en rien amoindrir le charme qu’il dégageait, plaisant surement au sexe opposé. Puis, les quelques tifs en bataille qui occupait le chef de l’autre jeune homme, mate et sauvage, inspectés, je me perdis dans la lumière du jour.

Dans la salle des grandes fenêtres laissaient les rayons d’un doux soleil entrer. Un doux soleil qui avait tantôt caressé ma peau. J’avais en effet eut le temps de me balader un peu dans l’enceinte du château. Le cours de métamorphose du professeur Burton était mon premier cours de la journée, mon tout premier cours à Poudlard pour être exacte ; car mon arrivée à l’école ne datait que d’hier. Quittant mon lit et la salle commune de Serpentard, j’avais donc décidé de profiter de mes quelques heures de temps libre pour arpenter, comme je le disais, le château. Je n’avais jamais vu pareil édifice. Il était magnifique, grand, majestueux. Cela n’avait rien à avoir avec ma maison à Londres, bien qu’elle appartenait à l’une des classes supérieures du mobilier. Je me baladais donc dans les couloirs, en passant par la salle commune, pour déjeuner, le parc, et ensuite la bibliothèque, où je pus lire les premiers cours donnés par le professeur Burton.

J’ignorais le thème du cours, mais d’après mes lectures, les précédents étaient assez intéressants. Je n’étais pas un grand admirateur, un grand passionné par les métamorphoses, mais il était essentiel de savoir le plus de choses possibles pour être mieux préparé à la vie future. C’était ce que me répétait sans cesse Phill. Et pour quelqu’un, comme moi, qui devais louer sa vie au ministère de la magie, ces connaissances m’étaient primordiales.

Mon regard s’arrêta sur le professeur Burton. C’était un homme élancé, et qui semblait robuste. Il avait un regard vif, rusé, mais qui révélait un certain degré d’intelligence non négligeable. La couleur marron de ses cheveux faisait ressortir la profondeur de son regard. Sa coiffure était toutefois assez basique. Enfin qu’importe, les minutes passaient, et l’arrivée des élèves annonçait le début du cours de cette fin de matinée.